(B2) les A400-M « Atlas » britanniques ont réalisé un test inédit d’aérolargage de fret en début de semaine. 23 tonnes de cargo parachutées ! Un record pour la RAF
(crédit : MOD Uk)
Ces largages ont été réalisés dans le cadre d’essais supervisés par le Département soutien et équipement du ministère de la Défense (Defence Equipment and Support DE&S), la Royal Air Force RAF, le Centre de guerre aérienne et l’Unité interarmées de test et d’évaluation du ravitaillement en vol (Joint Air Delivery Test and Evaluation Unit and Air Warfare Centre), QinetiQ et Airbus.
James Dowson, chef de l’équipe de livraison de l’Atlas A400M de DE&S, le confirme : « Ces essais réussis constituent une démonstration impressionnante de la capacité de l’A400M à livrer le fret essentiel là où il est nécessaire. » L’A400M a pu ainsi larguer presque le double du poids maximal d’un C-130J Hercules (environ 15 tonnes).
NB : l’A400M est actuellement en service dans les 24e et 70e escadrons de la RAF, basés à Brize Norton.
(RM et NGV)
(B2) Un pays voisin menacé de stabilité, plusieurs pays européens sous le coup d’attaques apparemment séparées mais en réalité bien coordonnées… C’est le scénario de l’exercice important de gestion de crise, que lancent aujourd’hui l’Union européenne, et l’OTAN
Faire face à une crise complexe de nature hybride
Cet exercice, dénommé en terminologie militaire, »EU-HEX-ML 18 (PACE) (1), a pour objectif d’améliorer la capacité de l’UE à faire « face à une crise complexe de nature hybride comportant une dimension interne et une dimension externe ». Précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas d’un exercice réel, avec déploiement d’hommes et matériels sur le terrain, mais d’un exercice d’état-major, destiné à tester les circuits politico-militaires de réaction, et qu’il implique autant les structures civiles (voire plus) que les structures militaires proprement dite.
Toute ressemblance avec des faits existants ou ayant existé n’est pas tout à fait fortuite
Un pays voisin menacé de stabilité lance un appel à l’aide à l’UE
Le scénario comme dans tout ce type d’exercices est à la fois imaginaire mais aussi tout proche de certaines réalités passées. Le pays attaqué n’est pas « si loin de l’Union européenne » confie une source européenne. Il est confronté « à une menace majeure pour la sécurité » qui compromet « sa stabilité » et a demandé l’aide de l’Union européenne. Les Européens réfléchissent donc à déployer une « mission [d’assistance ou de stabilisation] au titre de la PSDC [la politique de sécurité et de défense commune] ».
Différents évènements simultanés
Dans le même temps, différentes attaques de nature hybride ont lieu dans plusieurs États membres : cyber attaques, menaces sur la santé, risque de coupure d’approvisionnement énergétique, diffusion de fausse nouvelle. Des « évènements apparemment non connectés » mais qui interviennent de façon quasi-simultanée, et semblent tous reliés à la volonté européenne de stabiliser ce pays…
Tout le monde l’aura reconnu, on pense beaucoup à la Russie et à l’Ukraine, aux cyberattaques de sites officiels, à l’attaque de Salisbury ou aux menaces de coupure des gazoducs vers les pays clients du gaz russe.
La moitié des DG de la Commission européenne impliquées
C’est la première fois que l’Union européenne mène un exercice de gestion de crise et de réaction de cette envergure. Il va impliquer, en effet, non seulement les spécialistes militaires, mais tous les services et dispositifs européens qui ont à gérer des crises. Pas moins de 14 directions générales (DG) de la Commission sont ainsi mobilisés, tout comme le mécanisme de protection civile de l’UE, le Corps européen de garde-frontières (Frontex) à Varsovie et Europol à la Haye, le service de crise consulaire de l’UE (2) les experts des 28 Etats membres. Deux pays non membres participent à l’exercice : la Norvège (pays tiers) et la Suisse (observateur).
Un exercice coordonné avec l’OTAN
Cet exercice est mené en parallèle à un exercice de poste de commandement d’état-major de l’OTAN. L’objectif est de tester les interactions entre les deux organisations en matière d’appréhension de la situation, de cyberréaction, de gestion de crises ou de communication stratégique en situation de crise. Du personnel de l’OTAN va être ainsi déployé au sein du centre de gestion de crises de l’UE et des différentes structures européennes. Un tel exercice ‘parallèle et coordonné’ avait été mené pour la première fois en 2017 (3), l’OTAN conduisant l’exercice et l’UE menant un exercice plus petit en parallèle. Cette année, c’est l’inverse, c’est « l’UE qui mobilise ses instruments et l’OTAN qui est l’invité » explique un haut diplomate européen, un brin fiérot.
(Nicolas Gros-Verheyde)