(B2) La Belgique s’est dotée depuis le 22 novembre d’une brigade motorisée, constituée à partir de l’ancienne Brigade médiane.
(crédit : MOD Belgique / Malik Azoug)
Evolution nécessaire face à l’évolution des menaces
Mission principale comme l’a exprimé le colonel Jean-Louis Crucifix, commandant de la Brigade : « synchroniser les effets des unités de combat, des unités d’appui au combat et d’autres services ». « C’est nécessaire pour répondre aux évolutions géopolitiques et au nombre croissant de menaces auxquelles la Belgique est actuellement confrontée » a-t-il ajouté. « Rien ne change pour les unités », a rassuré le chef de la composante terre, le général-major Marc Thys. « Leurs missions restent les mêmes, mais nous pourrons désormais travailler ensemble, de plus en plus en équipe. »
De nouveaux équipements à venir
Ces unités seront équipées pour partie des nouveaux blindés Griffon et Jaguar développés dans le cadre d’un partenariat stratégique avec la France (programme dit CaMo comme Capacité motorisée), comme du système de radios connectées Scorpion (Système d’Information de Combat Scorpion), et donc pleinement opérables avec les Français.
Des unités de combat, de l’artillerie, du génie et des communications
En pratique, les cinq unités de combat de la Brigade Médiane deviennent maintenant les unités de combat de la Brigade Motorisée. Il s’agit du 1/3 bataillon de Lanciers, le bataillon des Chasseurs Ardennais, le bataillon Libération – 5 Ligne, le bataillon 1 Carabiniers / 1 Grenadiers et le bataillon 12ème de Ligne Prince Léopold / 13ème de Ligne.
Ils seront appuyés par le bataillon de Chasseurs à Cheval, le bataillon d’artillerie, les 4 et 11 bataillons Génie. Pour les soutiens logistique et aux communications, la nouvelle brigade peut compte sur le 4 et le 18 bataillon Logistique comme sur sur les 4 et 10 ‘Groupes systèmes de communication et d’information’ (CIS).
Les camps d’entraînement de Marche-en-Famenne et de Beverlo vont être ultérieurement ajoutés à la nouvelle brigade.
Le quartier général de la Brigade Motorisée sera sur deux emplacements, respectant ainsi l’équilibre linguistique du pays : un quartier général à Leopoldsburg / Bourg-Léopold (Flandre) et un autre à Marche-en-Famenne (Wallonie) où le commandant de la brigade aura son bureau.
(NGV)
(B2) Le conflit entre Russie et Ukraine qui était essentiellement terrestre et de communication, se prolonge aujourd’hui en mer. Entre les marines ukrainienne et russe, dans le détroit de Kertch, la situation a dégénéré ce dimanche
Le remorqueur ukrainien Yani Kapu percuté par le navire des garde-côtes russes Don (crédit : Ukraine – A. Azerov)
Un navire percuté
Tout a commencé ce dimanche (25 novembre), aux premières heures de la matinée, quand un convoi de navires ukrainiens, composé deux petits bateaux blindés d’artillerie le Berdiansk et le Nikopol, a voulu traverser le détroit de Kertch, séparant la Crimée de la Russie, pour aller du port d’Odessa au port de Mariupol à travers la mer d’Azov. Ils ont été suivis par deux navires russes : la corvette Suzdalets (071) et le navire des garde-côtes Don. Ce dernier a alors percuté l’avant du remorqueur ukrainien Yani Kapu (A-947), a signalé la marine ukrainienne sur Facebook ce dimanche (25 novembre). Le moteur principal du navire a été endommagé et un des canots de secours a disparu sous le choc.
Un navire touché, un blessé
Après avoir quitté la zone des 12 milles, le groupe naval de la marine ukrainienne s’est retrouvé sous le feu des gardes-côtes du FSB russe » a annoncé ce soir à 20h28 heure de Kiev (19h28 heure CET) la marine ukrainienne. « Le Berdiansk pris sous les tirs a dû stopper sa navigation. Un marin ukrainien a été blessé » dans l’action.
Saisie des trois navires
Peu de temps après, vers 21h20 (heure de Kiev), les trois navires, le Berdyansk, le Nikopol et le remorqueur portuaire Yani Kapu « ont été contraints de s’arrêter et saisis par les forces spéciales russes » annonce la marine ukrainienne. « Deux marins ukrainiens ont été blessés. »
(function(d, s, id) { var js, fjs = d.getElementsByTagName(s)[0]; if (d.getElementById(id)) return; js = d.createElement(s); js.id = id; js.src = 'https://connect.facebook.net/de_DE/sdk.js#xfbml=1&version=v3.2'; fjs.parentNode.insertBefore(js, fjs);}(document, 'script', 'facebook-jssdk'));
МВС України спецзасобами отримало доступ до відео провокації -тарана російського прикордонного корабля "Дон" українського судна. Перехоплене відео знято російськими службовцями, чутні команди – це піде доказом в міжнародний суд!Агресія! Гуртуемось! Очікуємо реакції дружніх країн!Друзі з ближнього та далекого зарубіжжя – Реально підтримуєте Україну ?! Прошу не обмежиться стурбованістю. Потрібні дії!
Gepostet von Arsen Avakov am Sonntag, 25. November 2018
Le respect de la frontière pour les uns, de la libre circulation maritime pour les autres
Selon le FSB, cité par Sputnik news, ces navires ont « traversé la frontière russe de façon illégale ». Et « les bâtiments ont effectué des manœuvres dangereuses en négligeant les demandes des autorités russes ». Des vedettes militaires et un cargo se sont mis en travers sous le pont de Kertch pour bloquer la navigation, indique le média russe.
Selon la marine ukrainienne, les plans de navigation avaient été notifiés à l’avance conformément aux règles internationales déclarent les Ukrainiens. Ils affirment que « toutes les actions illégales ont été enregistrées par les équipages des navires et le commandement de la marine ukrainienne et que les rapports seront remis aux agences internationales respectives ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un appel de l’UE au retour au calme
L’Union européenne a réagi ce soir par l’intermédiaire d’un communiqué du porte-parole de la Haute représentante. « Nous attendons de la Russie qu’elle rétablisse la liberté de passage dans le détroit de Kertch et nous demandons instamment à tous d’agir avec la plus grande retenue pour désamorcer immédiatement la situation » a indiqué la porte-parole de la Haute représentante de l’UE.
Ces événements « montrent clairement que l’instabilité et les tensions ne peuvent qu’augmenter si les règles fondamentales de la coopération internationale ne sont pas respectées », comme l’avait indiqué la Haute représentante fin octobre devant le Parlement. Rappelons que l’UE considère l’annexion de la Crimée comme illégale, tout la construction du pont de Kertch, constitue « une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine »
Le détroit de Kertch permet de contrôler la navigation entre les deux parties de l’Ukraine, l’Ouest (à Odessa) et Mariupol (à l’Est)
(B2) En quelques semaines, le panorama politique a changé. Si les forces eurosceptiques restent très présentes, apparait une nouvelle force alternative, plus européenne : les Verts. Du moins dans la zone du centre-Europe d’inspiration germanique.
© NGV / B2
On les disait il y a quelques mois dans les tréfonds des classements. Est-ce une soudaine prise de conscience des enjeux environnementaux, des changements climatiques, ou l’absence d’alternative dans les partis classiques ? Sans doute un peu de tout cela. Les Verts assurent dans les pays du centre et du nord de l’Europe une remontée en flèche.
De bons scores dans plusieurs pays
En Allemagne, lors de deux élections régionales emblématiques, en Bavière et en Hesse, en Belgique, lors des élections communales, surtout en Wallonie et à Bruxelles, au Luxembourg, les Verts ont atteint des scores importants, de l’ordre de 20%. Un dernier sondage en Allemagne pour les Européennes leur donne un score identique aux élections devançant de 4 points le SPD et l’AFD placés au coude à coude. Soit une vingtaine de sièges (7 de plus qu’aujourd’hui).
Aux Pays-Bas et en Finlande aussi
Dans d’autres pays, aux Pays-Bas et en Finlande par exemple, de bons scores sont attendus. Les GroenLinks néerlandais atteignent ainsi 16% et (soit 9 points de plus qu’aux dernières élections européennes 6,98%) et la place de troisième parti du pays. En Finlande, les résultats sont moins nets mais ils naviguent entre 12 et 13% (soit 3 ou 4 points de plus qu’aux dernières élections, 9,3%), même si le parti qui talonnait en début d’année le Kesk, le parti du centre du Premier ministre Juha Sipilä, a légèrement décroché (voir ici).
L’inconnue française
Cette remontée reste molle voire inexistante dans les pays latins. Ce qui tempère quelque peu l’enthousiasme possible. Très faibles en Italie et en Espagne, le seul espoir des Ecologistes est dans l’hexagone. La France reste une grosse inconnue et un vrai défi. Ils demeurent, pour l’instant, au-dessous du score réalisé en 2014 (8,95%), malgré une légère remontée depuis l’été (de 4% à 7%). Un coup de mou sensible dans un pays qui envoie 79 députés au Parlement européen (5 de plus qu’aux élections de 2014) et où l’élection se fait désormais dans une circonscription unique sur des listes nationales (donc avec une proportionnelle plus efficace).
Un arbitre au Parlement ?
Cette progression pourrait provoquer un ‘petit’ bouleversement au Parlement européen. Les Verts, qui disposent aujourd’hui de 52 sièges, pourraient augmenter d’une dizaine ou d’une quinzaine de sièges (selon les prévisions) leur score. A l’échelle du Parlement ce n’est pas une révolution. Mais cela les amènerait non loin des Libéraux et permettrait au PPE et S&D d’envisager une alternative aux Libéraux et Démocrates, si ceux-ci se montrent trop exigeants pour rejoindre la coalition majoritaire.
Des contacts informels PPE – Verts
D’après nos informations, des contacts informels auraient déjà eu lieu à l’initiative du PPE avec les Verts. Et les Verts n’excluent pas de ‘monter’ dans une coalition. Une majorité alternative PPE-Libéral-Verts (dite coalition ‘jamaicaine’ *) ne serait pas possible — à l’image de ce qui pourrait se passer en Allemagne si les socio-démocrates du SPD quittaient la coalition au pouvoir —, mais une trilatérale PPE-S&D-Verts ou une quadrilatérale PPE-Libéral-S&D-Verts deviendrait possible, mathématiquement comme politiquement.
Commentaire : cette remontée fragilise la dialectique mise en place à la fois par Emmanuel Macron et par Viktor Orban d’une opposition entre les deux camps : les ‘progressistes’ et les ‘souverainistes’. Elle illustre que d’autres voies sont possibles : alternatives (les verts) ou plus traditionnelles (chrétiens-démocrates et socio-démocrates). Les derniers sondages laissent, en effet, entrevoir une tendance à la stabilisation de la baisse (même si celle-ci est très nette) des deux partis traditionnels, voire une légère remontée pour ces derniers dans les pays qui leur sont traditionnellement acquis (au nord de l’Europe notamment).
(Nicolas Gros-Verheyde)
(*) Du fait des couleurs Noir-Jaune-Verts qui se retrouvent sur le drapeau jamaicain et symbolisent les couleurs de la CDU-CSU (chrétien-démocrate), du FDP (libéral) et des Grünen (Verts).
Dans la série élections 2019, lire aussi :
Et voir notre dossier N°67. Elections européennes 2019
Version 2 : précisions apportées sur les sondages en Finlande et Pays-Bas, ajout d’un paragraphe sur la France
(B2) Les militaires français de l’opération Barkhane ont mené, dans la nuit du 22 au 23 novembre 2018, dans la région de Mopti au Mali, un raid contre le groupe terroriste de la katiba Massina
La tête de la Kattiba Massina décimée
« Une trentaine de terroristes a été mise hors de combat, parmi lesquels figurent probablement le chef de la katiba Massina, Hamadoun Kouffa, et ses principaux cadres » indique un communiqué de l’état-major des armées. De nombreux moyens aériens ont été utilisés de manière combinées : avions Mirage 2000, hélicoptères Tigre et Gazelle appuyés par des drones Reaper, ravitailleur C135 et hélicoptères de manœuvre.
Un effet de sidération
Les frappes aériennes ont permis de « réaliser un effet de sidération » sur l’objectif, puis « d’exploiter cette action par des assauts héliportés et par l’engagement au sol des militaires français ». C’est « la préparation minutieuse et la parfaite coordination de l’ensemble des forces françaises déployées au Sahel qui ont permis la réussite de cette opération » a souligné le chef d’état-major des armées François Lecointre.
(NGV)
(B2) Le Royaume-Uni qui est depuis de nombreuses années le pays dépensant le plus pour sa défense en Europe serait-il en passe de perdre sa première place… La réponse est : oui si on se fie aux derniers
Relève des grenadiers de la garde royale (crédit : MOD Uk)
Une question très symbolique mais aussi très politique. Toute l’argumentation britannique en effet, notamment lors du Brexit, a été de donner le premier rôle en matière de sécurité européenne au Royaume-Uni… Avec un argument sonnant et trébuchant : le budget britannique de défense est le premier de la classe européenne. Un propos qui n’est plus exact.
Au fil du taux de changes
En fait, tout dépend du taux de change Livre Sterling/Euro. Ainsi avec un taux de 1,15 (comme la semaine dernière), le Royaume-Uni demeure à la première place dans le classement européen des budgets de défense, que l’on prenne les budgets prévus pour 2018/20 19 (37,8 milliards £) ou pour 2019/2020 (38,8 milliards £).
A un taux de 1,12 — comme au début de cette semaine avec la chute de la livre et les errements de la politique locale sur le Brexit —, le budget britannique passe derrière le budget allemand. L’Allemagne devrait en effet sacrément augmenter son budget défense pour 2019 (fruits de la croissance oblige) et passer à 43,2 milliards d’euros, selon la dernière mouture du projet de loi de finances votée par le Bundestag (1).
Si le taux de change remonte, le budget britannique repassera devant. Mais ce temps de premier de la classe est compté.
Un rattrapage progressif
Quel que soit le taux de change ou les évolutions annuelles, il existe en effet une tendance de fond. L’Allemagne est en passer d’effectuer un rattrapage, au moins en termes budgétaires, de son effort de défense. Le budget allemand est déjà passé à la seconde place, reléguant la France à la troisième place (35,8 milliards pour 2019). En 2020 ou 2021, soit dans un faible laps de temps à l’échelon stratégique — le budget allemand devrait passer à la première place, reléguant le Royaume-Uni à la seconde place… Ce pour certaines années.
Une évolution stratégique à très court terme
Au niveau de la croissance, et de la bonne santé budgétaire allemande, et des engagements de ses responsables politiques, on peut prévoir que la progression du budget allemand va perdurer. C’est un changement stratégique notable… au moins en termes financiers, de capacités d’équipements, d’industries ou de recherche (2). Au jour du Brexit, le 29 mars, même si les deux évènements ne sont pas liés, ce sera pour le Royaume-Uni une certaine ‘claque’ à ce qui est (à juste titre) une fierté nationale.
(Nicolas Gros-Verheyde)