(B2) Après trois mois de formation, les militaires du bataillon amphibie des forces armées centrafricaines (FACA) ont finalisé jeudi (29 novembre) leur formation, par un dernier exercice au camp Kassaï, à Bangui.
(crédit : EUTM Rca)
Un exercice de restitution
Un exercice dit de ‘restitution des acquis fondamentaux’, avec la présence des compagnies de manœuvre, de la compagnie de commandement d’appui et des services et de l’état-major du bataillon, des processus de décision militaire du niveau section, à celui de commandement de l’état-major du bataillon, l’assaut délibéré des compagnies, les équipes de soins mobilisées.
La protection du fleuve en ligne de mire
La formation a été dispensée par les militaires européens de la mission d’entrainement de l’Union Européenne en Centrafrique (EUTM-RCA). Le bataillon amphibie, fort de 330 hommes, est chargé de la protection du fleuve Oubangui — qui sépare la Centrafrique du RD Congo — et des populations environnantes.
(NGV)
(B2) Finalement une petite dizaine de pays de l’Union européenne ne signeront pas le pacte sur les migrations de l’ONU à Marrakech les 10 et 11 décembre : la Hongrie, l’Autriche, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Bulgarie la Slovénie, la Croatie et l’Italie. La Belgique se tâte encore. L’Estonie devrait finalement signer après réflexion…
D’un point de vue politique, même s’il y a des convergences entre ces gouvernements, il n’y a pas beaucoup de points communs. Certains d’entre eux sont en coalition avec l’extrême-droite (Autriche, Italie, Bulgarie), mais pas tous. D’autres naviguent entre un gouvernement conservateur assez classique (PiS en Pologne), un gouvernement chrétien-démocrate, à tendance personnelle (Viktor Orban en Hongrie), un gouvernement de centre gauche (Slovaquie) avec une tendance libérale (Babis en république Tchèque). C’est un certain hétéroclisme qui ne peut être résumé au seul vocable, trop facilement utilisé, de ‘populisme’.
Au niveau géographique, c’est la même constatation qui peut être faite. Certes la plupart de ces pays sont situés à l’Est de l’Europe, et ont adhéré lors de la dernière grande vague d’élargissement en 2004 ou 2007, mais d’autres sont au sud ou au centre de l’Europe et sont depuis plus longtemps dans l’Union (Autriche), voire en sont fondateur (Italie). De la même façon, indiquer qu’il s’agit des ‘Visegrad’ (les quatre pays Pologne, Tchéquie, Slovaquie et Hongrie) est très réducteur.
Tous ont été confrontés avec une vague migratoire de 2015. Certains de très loin (Pologne, Rép. Tchèque), d’autres de beaucoup plus près, en première ligne (Italie, Bulgarie) ou en seconde ligne (Autriche, Croatie, Hongrie, …).
En revanche, ce qui est frappant quand on regarde cette carte, c’est une certaine communauté historique. Si on excepte la Bulgarie, tous sont issus (peu ou prou) du démembrement de l’empire austro-hongrois, qui s’est fracassé il y a cent ans sur la première Guerre mondiale. Un empire parcouru de tensions entre une tendance autoritaire, conservatrice et une tendance libérale, décentralisatrice, unioniste…
Ce sont souvent des pays qui ont dû faire face une vague à laquelle ils n’étaient pas préparés politiquement ou historiquement. Des pays où les contours du territoire ou l’indépendance de l’État même sont souvent récents, et qui a besoin d’affirmer à la fois le contrôle de ses frontières et sa capacité de diriger. On n’est pas uniquement dans de la politique pure, mais dans de la psychologie collective, qu’entretiennent ces gouvernements ou qu’ils reflètent.
Il ne s’agit pas, ici, de tirer des conclusions, mais d’éveiller des pistes de réflexion pour comprendre, plutôt que d’essayer de faire des classifications sommaires, des condamnations hâtives ou des analyses politisées. En Europe, il n’y a jamais des bons, d’un côté, des méchants, de l’autre.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Les Américains ont mené, jeudi (29 novembre) une attaque aérienne, avec frappe de précision, dans le sud libyen, vient d’annoncer le commandement US pour l’Afrique (Africom).
Cette frappe, menée avec l’accord gouvernement libyen d’accord national (GNA), près d’Al Uwaynat, en Libye, a permis de « tuer onze terroristes du Maghreb islamique (AQMI) et de détruire trois véhicules » ajoutent les US. « À ce stade, nous estimons qu’aucun civil n’a été blessé ou tué lors de cette frappe ».
Ce n’est pas la première fois que les USA visent les combattants d’AQMI en Libye, c’est même la troisième fois. La dernière attaque contre AQMI s’est déroulée « le 13 juin 2018, entraînant la mort d’un terroriste ». « Nous sommes déterminés à maintenir la pression sur le réseau terroriste et à empêcher les terroristes d’établir un refuge sûr » précisent les Américains. « Nous maintiendrons la pression sur leur réseau et ils resteront vulnérables où qu’ils se trouvent », a déclaré le général des Marines, Gregg P. Olson, directeur des opérations de US Africom.
(NGV)
(B2) 17 ans après le début de l’intervention de l’OTAN en Afghanistan, il est bon de se souvenir…
Dans la balance des efforts européen et américain, et de la célébration de l’effort américain vital pour l’Europe dans les guerres 14-18 et 39-45, on oublie souvent l’effort, plus récent mais tout aussi notable, des Européens en réponse à l’appel à l’aide des Américains en Afghanistan. Une intervention mise en place dans le cadre de l’OTAN, à l’initiative des Américains et selon leurs principales orientations, après les attentats du 11 septembre 2001, mais qui a suscité un engagement net des Européens.
Un tiers des effectifs…
Selon la base de données B2 sur l’Afghanistan, les Européens ont en effet fourni (tous pays confondus, Danemark et Royaume-Uni inclus) environ un tiers des effectifs — ce qui n’est pas négligeable.
… et un quart des pertes
Ils ont subi durant les 17 ans d’intervention — dans la FIAS, la force internationale d’assistance à la sécurité (ou International Security Assistance Force IFAS) puis dans l’opération Resolute Support —, 25% des pertes : 875 décès constatés exactement sur les 3557 totalisés sur l’intervention (1).
Le Royaume-Uni a de loin été le pays le plus ‘engagé’ avec 455 décès, suivi par la France (86 décès) et l’Allemagne (54 décès). Proportionnellement à sa taille, c’est cependant le Danemark qui a payé le plus lourd tribu (43 décès). Hors UE, c’est le Canada (avec 158 décès).
Le décompte des blessés plus difficile
Le décompte des blessés est plus difficile à recenser. D’une part car les pays ne mettent pas vraiment ces statistiques au grand jour. D’autre part car ces données sont plus complexes à compiler.
2188 blessés au combat chez les Britanniques
Pour avoir une idée, on peut prendre l’exemple de l’engagement britannique, le plus notable et le plus documenté. Sur la période 2001-2014, les Britanniques recensent 7436 blessés et malades (toutes causes confondues) admis dans leurs hôpitaux de campagne. Sur ce chiffre, il y a 5248 malades et blessés hors combat et 2188 blessés ‘en action’, dont 616 sérieusement atteints. Cela conduit à un ratio mort/blessés de 1 pour 5 si on prend uniquement ce dernier chiffre (et un ratio de pour 1 pour 16 au total). 250 soldats ont subi une amputation selon les statistiques officielles compilées par le quotidien The Guardian. Cela ne comprend pas les victimes, notamment de troubles psychologiques, qui se déclareraient ensuite.
Et 450 chez les Français
Pour la France, sur la même période selon une étude épidémiologique menée par le médecin des armées de l’hôpital Percy, Clément Hoffmann, avec plusieurs confrères (2), on recense 89 décès et 991 blessés et malades, dont 450 au combat ou par IED. Soit un ratio mort/blessés d’1 pour 5, sensiblement identique aux Britanniques.
Une estimation de 4300 blessés
Si on applique ce ratio aux pertes européennes, on atteint ainsi un chiffre d’environ 4300 blessés au combat résultant de l’engagement en Afghanistan pour les troupes des différents pays de l’Union européenne.
(Nicolas Gros-Verheyde)