(B2) L’histoire est simple : Franck un jeune pompier par passion (Pierre Niney) est grièvement brûlé lors d’une tentative d’extinction d’un gros incendie en banlieue nord de Paris. S’ensuit une lutte pour survivre, revivre, vivre tout simplement, avec sa compagne Cécile (Anaïs Demoustier).
La première partie du film montre les sapeurs-pompiers de Paris dans leur quotidien, entraînement, sport, briefing, départ en urgence, avec toute la palette des secours, sans oublier le traditionnel bal du 14 juillet. Rires, gravité, adrénaline, esprit de corps, tristesse rythment cette partie qui s’apparente plus à un documentaire de la vie en caserne. C’est la caserne Rousseau dans le Ier arrondissement qui a servi de cadre à ces images. Intéressant, mais en soi assez peu nouveau, sauf à le voir en grand écran… Un vrai hommage au travail, très engagé, des hommes et femmes de la BSPP. Mais on a connu des reportages de 26 ou 52 minutes bien plus étoffés. En fait, cette partie est tellement bien léchée qu’on croyait un clip de promotion. On n’aurait pas été étonné de voir un bandeau en sous-titre, ‘engagez-vous’. C’est dommage…
L’accident qui frappe Franck provoque une brutale chute du récit. Comme la vie du pompier s’est arrêtée, le changement de rythme fait patiner, presque s’enliser le cours du film. Celui-ci ne reprend en fait vraiment de la vigueur que quelques dizaines de minutes plus tard, quand le pompier grièvement brûlé au visage sort de son silence.
S’amorce alors une lutte contre lui-même, mais plus sûrement atteint dans son mental, dans la lente reconstruction de sa chair et de son âme. Des moments poignants, émouvants, justes. Une lutte où il est accompagné de toute une équipe de soignants dont Nathalie (Chloé Stefani) lumineuse dans son rôle d’infirmière. « J’ai sauvé et j’ai péri » dira-t-il dans un hommage qui lui est rendu. « Péri » il ne l’a pas été finalement, comme ce film qui a bien failli périr, en retardant au maximum le cœur de son récit.
(NGV)
(B2) « Le Sénat américain a adopté jeudi (13 décembre), une résolution bipartisane enjoignant au gouvernement Trump le retrait des forces armées du conflit au Yémen qui n’ont pas été autorisées par le Congrès ». Ce dans les 30 jours.
Une assistance militaire non autorisée par le Congrès
Cela revient à annuler toute assistance militaire américaine à l’Arabie saoudite liée à sa guerre au Yémen. Car, comme le rappellent les sénateurs, « aucune disposition n’autorise la fourniture d’une assistance au ciblage [des bombes] ou de ravitaillement en vol aux avions de l’Arabie saoudite ou Émirats arabes unis engagés dans de telles opérations ». La Maison blanche avait déjà suspendu, en novembre, certaines opérations de ravitaillement en vol.
Une résolution bipartisane
Portée de façon bipartisane par trois sénateurs, Bernie Sanders (Indépendant, Vermont), Mike Lee (Républicain, Utah) et Chris Murphy (Démocrate, Connecticut), cette résolution a été votée à une nette majorité : 56 voix Pour, 41 Contre. Une petite dizaine de républicains ont ainsi voté Yes (la liste des votes), montrant leur mécontentement envers leur chef. Elle doit encore être votée par la Chambre des représentants, qui basculera côté démocrate, quand les nouveaux élus auront pris leurs sièges début 2019.
La condamnation de MBS
Non content de cette semonce, le Sénat a approuvé une autre résolution (non contraignante) reconnaissant « la responsabilité du prince Mohammed Bin Salman pour le meurtre de Jamal Khashoggi ». Il met en garde aussi Ryad contre l’augmentation des équipements militaires de l’Arabie Saoudite venant de Russie et de Chine. Cela pose « un défi à la force et l’intégrité de la relation militaire ancienne entre les USA et l’Arabie saoudite, qui peut introduire des risques économiques et pour la sécurité nationale des deux parties ».
Un geste fort
Ces deux résolutions sont un camouflet à la politique de Donald Trump et sa mansuétude vis-à-vis de l’Arabie saoudite que ce soit pour son rôle dans le conflit au Yémen ou dans le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier.
Et en Europe : une démocratie moins vibrante qu’aux USA ?
Une certaine timidité sur le rôle de MBS
Le Parlement européen, le 25 octobre 2018, a estimé « hautement improbable » ait pu se produire « à l’insu ou en dehors du contrôle » du prince héritier saoudien Mohammed bin Salmane. Une terminologie beaucoup plus alambiquée que celle des sénateurs US qui sont plus directs et plus francs, mettant en cause sa « responsabilité ».
La demande d’un embargo sur les armes sans conséquence
Les parlementaires européens ont voté à plusieurs reprises des motions demandant la mise en place d’un embargo sur les armes pour l’Arabie saoudite, en dernier lieu en novembre (2). Mais c’est une simple recommandation, très facultative. Le Parlement n’a pas de rôle dans ce domaine. C’est de la compétence des États membres. Ce qui est le sens du Traité. Mais aussi celle de l’Union européenne.
L’abdication de la compétence européenne
J’ai posé la question au porte-parole de la Haute représentante. La position officielle est de dire qu’elle n’a pas de compétence dans le domaine et que cela ressort des États membres. Ce qui est, selon moi, abdiquer sa compétence. La Haute représentante peut en effet tout à fait présenter une initiative en matière de politique étrangère, notamment un embargo sur les armes pour un pays donné, la décision devant ensuite être prise à l’unanimité par les États. C’est légèrement différent…
Pas d’impetus des États membres
En l’occurrence, la Haute représentante n’a pas vraiment senti d’impetus parmi les États membres pour mettre en place un embargo à l’échelle européenne sur l’Arabie saoudite. La France est vent debout contre cette mesure. Elle est loin d’être la seule, même si certains sont plus discrets : l’Italie, le Royaume-Uni (au rôle ambivalent), et plusieurs pays de l’Est qui sont des fournisseurs patentés du Royaume arabe (comme la Bulgarie), sont sur la même ligne. Federica Mogherini a préféré renoncé à présenter toute initiative en ce sens.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) C’est une erreur de la part des mécaniciens de la compagnie Airbus Helicopters qui a été la cause décisive du crash d’un hélicoptère Tigre de la Bundeswehr au Mali. L’appareil s’était écrasé le 26 juillet 2017 lors d’un vol de mission à environ 70 kilomètres au nord de Gao, faisant deux morts.
Hélicoptère de la Bundeswehr dans la Minusma (© NGV / B2)Un porte-parole du ministère l’a confirmé ce mercredi (12 décembre), comme le rapporte notre confrère Thomas Wielgold de Augengeradeaus. Le rapport final du général de l’Agence fédérale allemande de la sécurité aérienne révèle que les pilotes n’avaient aucune chance d’éviter l’accident : l’hélicoptère est entré soudainement et de manière imprévisible dans un état de vol incontrôlé que l’équipage ne pouvait pas intercepter.
L’origine directe du crash résulte dans un mauvais réglage du rotor principal de l’hélicoptère, effectué en mai 2016 « par le personnel du constructeur », plus précisément par trois techniciens d’Airbus. Or, les ingénieurs d’Airbus n’avaient pas encore achevé leur « formation préalable » et n’avaient pas « les qualifications nécessaires pour effectuer ou réduire les réglages de la commande du rotor principal », selon des éléments du rapport vus par Spiegel online.
Le pilote automatique s’est éteint par inadvertance, ce qui a inévitablement conduit à l’accident, selon l’agence Reuters. L’arrêt involontaire a fait basculer l’hélicoptère vers l’avant ; la pression sur le rotor principal a tellement augmenté qu’elle l’a arraché en quelques secondes.
Ce crash avait entraîné la suspension des vols d’hélicoptères pour la Minusma, et surtout une sacrée polémique en Allemagne sur l’entretien des appareils.
(NGV)