(B2) Depuis janvier, l’hôpital de Zenica en Bosnie-Herzégovine peut apporter son soutien médical à EUFOR en cas de besoin. Dans le Golfe d’Aden, Chinois et Européens renforcent leur coopération dans la lutte contre la piraterie. En Irak, les forces de la coalition anti-Daesh s’accordent sur les principes de la réforme de sécurité. Au Sahel, les formateurs d’EUTM Mali dispensent des formations en management opérationnel à la gendarmerie
Zenica (Bosnie-Herzégovine). Soutien médical
Un mémorandum d’accord a été signé entre l’hôpital cantonal de Zenica et la force européenne (EUFOR) en Bosnie-Herzégovine, mardi (22 janvier) annonce le QG. Il concerne les conditions dans lesquelles un soutien médical et d’évacuation médicale (MEDEVAC) sera fourni au personnel de l’EUFOR Althea en cas d’urgence, précise le QG de l’opération.
Lviv (Ukraine). EUAM Ukraine prépare la police locale en vue des élections
Les 375 agents de patrouille et de district de Lviv ont reçu, durant trois semaines, une formation à la législation électorale ukrainienne, comme à les préparer à faire face à toutes sortes de situations, jusqu’à des cas de violences, lors des prochaines élections présidentielles. Le premier tour doit se tenir le 31 mars ; un éventuel second tour est prévu, trois semaines plus tard, le 21 avril. Mise en place et financée par la mission européenne de conseil (EUAM Ukraine), la formation est délivrée par l’ONG ukrainienne OPORA.
(crédit: EUAM Ukraine)
Ukraine. Équipement informatique d’investigation remis à la police
Le mission EUAM Ukraine a commencé à équiper la police ukrainienne de matériel spécifique pour les aider à améliorer leurs capacités d’investigation, d’analyse et de formation. Début janvier ce sont ainsi 30 ordinateurs portables, 50 caméras de surveillance et 50 disques durs qui ont remis à plusieurs forces de police régionales, à Rivne, Volyn, Ternopil, Ivano-Frakivsk et Vinnytsa. Au total, 17 régions d’Ukraine devraient bénéficier de matériel offert par la mission, dans le cadre d’un projet de fusion des activités d’investigation et opérationnelles sous une seule chaîne de commandement.
Golfe d’Aden. Renforcement de la coopération avec la Chine
Le commandant d’opération de l’opération européenne anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta) et le conseiller de défense chinois auprès de l’UE se sont rencontrés à Bruxelles pour renforcer leur collaboration dans la lutte contre la piraterie dans l’océan indien et autour de la Somalie. En 2018, les navires de l’Armée de libération du peuple (Chine) et ceux d’EUNAVFOR ont effectué conjointement plusieurs exercices et opérations de contre-piraterie. Et cette ‘bonne’ collaboration devrait continuer dans les mois à venir.
(crédit: EUNAVFOR Somalie)
Bagdad. Mise à jour de la réforme de sécurité
La mission de l’UE en Irak (EUAM Iraq) a accueilli la rencontre bimensuelle entre le conseiller politico-militaire américain, le commandant adjoint du bureau pour la coopération sécuritaire américaine en Irak, et le directeur des équipes de liaison ministérielles de la coalition internationale contre Daesh. La rencontre a permis de mettre à jour les principes de la réforme de sécurité (RSS) sur trois sujets : le projet de gestion des ressources humaines ; la sécurité, la gestion et le contrôle des frontières, et les questions de genre et de droits de l’homme.
(crédit: EUAM Irak)
Mali. Formation au management opérationnel à la gendarmerie
Vint commandants d’unités de la gendarmerie malienne ont participé à une formation sur le management opérationnel, indique la mission de l’UE de conseil aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Mali). Au cœur des discussions entre les gendarmes maliens et leurs collègues européens : comment déléguer l’autorité ou comment mettre en place des dispositifs opérationnels spéciaux ?
(crédit: EUCAP Sahel Mali)
Amman (Jordanie). A la découverte de la police de proximité jordanienne pour quelques officiers palestiniens
Accompagnés de deux membres de la mission européenne de formation de la police palestinienne (EUPOL COPPS), huit officiers de police palestiniens se sont rendus à Amman. L’objectif de ce voyage découverte de quatre jours était de découvrir les méthodes jordaniennes en matière de police de proximité, pour pouvoir au besoin l’utiliser au retour en Cisjordanie. Les huit officiers ont pu ainsi découvrir, à l’université technique Khawarizsmi de Amman, la formation des volontaires d’organisations de la société civile à la police de proximité.
(crédit: EUPOL COPPS)
(MHA, avec NGV)
Lire aussi :
ou voir tous les articles de la rubrique missions de la PSDC
(B2) La formation des conducteurs des FAMA se poursuit, avec un exercice pratique au bord du fleuve Niger.
Entraînement au contrôle des véhicules sur des terrains difficiles (crédit: EUTM Mali)
EUTM Mali a débuté l’année avec une série de nouvelles formations. Début janvier, les soldats des forces armées maliennes (les FAMA) ont été formés par les instructeurs allemands à la conduite tactique. Cette formation a été complétée par une session d’entraînement à la réaction d’une patrouille en véhicules à une attaque avec des armes légères. Celle-ci s’est poursuivie par un exercice pratique de contrôle des véhicules sur des terrain difficiles, sur les rives du fleuve Niger.
(MHA)
(B2) La mise en place de cet instrument de troc (ou SPV comme Special purpose vehicle) par les Européens ne doit pas être négligée. Cette création est importante à plus d’un titre
Certes, cela n’a pas été facile et cela a demandé quelques longues semaines de discussion. Certes, cet instrument commence ‘petit’, par des secteurs plutôt non stratégiques. Certes, on peut se demander si cela suffira à conserver suffisamment de flux commerciaux avec l’Iran. Mais il faut remettre le tout dans un contexte.
A partir de rien, et en restant unis
C’est la première fois qu’on bâtit un instrument de troc à partir de rien, en multilatéral. Un certain nombre de questions juridiques, économiques, étatiques était à régler. C’est logique. L’avoir fait, en un temps somme toute rapide, est remarquable d’une certaine façon. Avoir réussi à garder l’unité des trois grands pays (les franco-allemands, et britanniques) qui auraient pu avoir d’autres motifs de division (le Brexit), comme de l’ensemble des Européens n’est pas négligeable également.
Garder l’accord iranien vivant
Ce geste revêt aussi une double symbolique. Tout d’abord vis-à-vis de l’Iran. Les Européens du E3 marquent ainsi concrètement qu’ils entendent conserver toute la valeur à l’accord sur le nucléaire iranien en faisant leur part de travail : faciliter les flux commerciaux dans les domaines non marqués par les sanctions. L’ambition de continuer à faire vivre l’accord sur le nucléaire iranien est d’ailleurs l’objectif ultime des Européens.
Un bras d’honneur à Donald Trump
Enfin, et surtout, c’est la première fois que les Européens, ensemble, mettent en place un outil délibérément destiné à contourner des sanctions américaines. C’est une certaine entaille à la politique de sanctions extra-territoriales des États-Unis, qui ne date pas du gouvernement actuel. C’est une marque précise, non plus seulement en paroles mais dans les faits, d’une opposition claire à la politique étrangère américaine sur une question stratégique (les relations avec l’Iran) (1). S’opposer de façon aussi délibérée sur une question stratégique, c’est un petit bras d’honneur à Donald Trump. On ne boudera pas donc ce (petit) plaisir.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire à suivre : Instex, l’instrument destiné à contrer les sanctions US est en place. Mais pas encore tout à fait opérationnel
(B2) La décision avait été formalisée par les 28, le 8 juin 2018. Depuis janvier 2019, c’est chose faite : la mission EULEX Kosovo est à présent dépourvue de son pouvoir exécutif. Les derniers dossiers judiciaires et de police ont été remis aux autorités kosovares en décembre 2018
(crédit: EULEX Kosovo)
Après avoir contribué au respect de l’État de droit au Kosovo pendant plus de 10 ans, EULEX Kosovo tourne une page importante de son histoire. Entre juin et décembre 2018, le personnel d’EULEX Kosovo s’est chargé de préparer la remise des dossiers judiciaires et de police aux autorités locales. Cela a impliqué la révision de tous les dossiers, l’organisation des documents par ordre chronologique, la mise au point d’index, la traduction en albanais et en serbe, la préparation de notes de transfert et la rédaction de résumés, destinés aux parquets kosovars.
Au total, ce sont 495 dossiers de police concernant le crime organisé, 434 dossiers concernant des crimes de guerre, des personnes disparues, et enfin, plus de 1.400 dossiers de poursuites judiciaires, qui ont été transférés à la police et à la justice kosovares.
Conformément au nouveau mandat de la mission, EULEX n’incorpore plus de procureurs ni de juges au sein du système judiciaire Kosovar. La mission se voit ainsi dépourvue de tout prérogative exécutive en matière judiciaire, exception faite de quelques compétences résiduelles. EULEX se contentera à présent de suivre certains dossiers, d’accompagner et de soutenir les institutions kosovares, mais plus de les conseiller ni de les encadrer. Son mandat actuel prendra fin le 14 juin 2020.
( MHA)
Lire aussi : La mission EULEX Kosovo émasculée. Son mandat d’action revu a minima
(B2) L’heure de vérité se rapproche pour l’opération Sophia. Réunis en ‘informelle’ à Bucarest dès ce soir et demain, les ministres de la Défense de l’Union européenne doivent trancher dans le vif
Relève des militaires espagnols (crédit : EUNAVFOR Med / Sophia)
Les ministres sont-ils prêts à aller au-delà du langage convenu maints fois entendu — l’opération est ‘très utile’ —. Concrètement sont-ils prêts à continuer à envoyer des moyens (navires, avions…) pour l’opération maritime présente en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Ops Sophia) ? Après le demi-départ des Allemands, la question est cruciale. Il ne reste, en effet, concrètement plus que les marines italienne, espagnole (et française de façon irrégulière) à fournir des navires. Et la volonté italienne semble chancelante. Or, sans navire, pas d’opération maritime. Inutile de se le cacher…
Ouvrir franchement le débat
La chef de la diplomatie européenne, l’Italienne Federica Mogherini, devrait ainsi poser franchement la question principale sur la table aux ministres : soit vous contribuez à hauteur des objectifs de l’opération, soit on ferme ! De là pourrait dérouler un débat. Si oui, qui est prêt à contribuer concrètement ? Comment trouver une solution sur la question (insoluble) du port de débarquement ? Doit-on revoir le mandat ?
Si non, que fait-on pour continuer d’assurer la formation des garde-côtes et marins libyens, qui est aujourd’hui l’apport principal de l’opération, la solution de sortie et l’objectif principal des Européens ? L’opération (alternative) de l’OTAN en Méditerranée assure-t-elle le relais pour la surveillance de l’embargo sur les armes ? (1)
Une décision purement politique
Si l’hypothèse de la fermeture l’emporte, ce serait la première fois (à ma connaissance) qu’une opération militaire serait ainsi interrompue, sans décision mûrement réfléchie, sur une difficulté politique interne à l’Union européenne, qui a peu à voir avec l’objectif défini au point de vue militaire.
Une opération qui n’a pas démérité
Si on prend un peu de recul, l’opération Sophia n’a pas démérité. Les officiers, les marins, les aviateurs qui ont, depuis près de quatre ans, été sur le pont (ou dans les airs) ont fait le ‘job’ de manière admirable, dans des conditions pas faciles. Les objectifs de l’opération ont, pour partie, été atteints (diminution du flux migratoire…), même si d’autres éléments ont pesé dans la balance (accord italo-libyen pour limiter les départs) pour améliorer le bilan. Et atteindre les autres objectifs (la lutte contre les trafiquants dans les eaux territoriales libyennes) est impossible à atteindre à court comme à moyen terme.
…mais dont l’effet final recherché est inatteignable
Certains raisons qui ont milité, au départ, pour sa mise en place (sauvetage en mer, lutte contre les trafics) peuvent perdurer, mais le consensus politique n’est plus du tout réuni : l’heure en Europe n’est plus à la générosité, mais à la fermeture stricte des frontières. Le reste à atteindre (la formation des garde-côtes libyens) peut fort bien être assuré par une autre mission (EUBAM Libya par exemple).
Commentaire : L’Union européenne doit savoir mettre fin à certaines opérations ou missions qui n’ont plus d’apport actif ou de raison d’être. Ce n’est pas honteux ni infamant. Et c’est, dans tous les cas, meilleur que de laisser une opération ‘mourir sur pied’, faute de moyens.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : ‘Ite missa est’ pour l’opération Sophia ?