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24 Heures au Bénin

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Updated: 1 day 13 hours ago

Timide démarrage de la campagne électorale

Fri, 04/12/2019 - 19:25

Le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena) a lancé la campagne électorale pour les législatives, 8ème mandature, qui démarre ce vendredi 12 avril 2019. Déjà, certaines communes comme Sèmè-Kpodji disposent de matériels pour le vote.
Le processus électoral des législatives 2019 se poursuit normalement comme l'a résolu le gouvernement Talon.
La campagne ayant commencé ce jour à 00 h, les formations politiques à savoir l'Union Progressiste (UP) et le Bloc Républicain pendant deux semaines tout entières, vont aller à la conquête de l'électorat pour ses suffrages.
Pour la bonne tenue du scrutin du 28 avril 2019, les matériels tels que les isoloirs sont déjà acheminés dans les villes comme Sémè-Kpodji et autres .

Akpédjé AYOSSO

Categories: Afrique

La Haac invite les médias à plus de professionnalisme

Fri, 04/12/2019 - 19:21

En prélude à la campagne électorale qui a commencé ce vendredi 12 avril 2019, le président de la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac), Adam Boni Tessi a lancé un appel aux professionnels des médias. Dans son adresse, il a invité les organes de presse à plus de professionnalisme en cette période de campagne électorale.
Pour lui, la Haac veille et joue sa partition en vue d'une campagne électorale apaisée.
Les médias, acteurs principaux, doivent respecter les textes de loi ainsi que les décisions prises par l'organe de régulation des médias dans la perspective des élections législatives. Il a cité entre autres, le code de déontologie de la presse au Bénin, les conventions signées par les organes audiovisuels, la loi portant libéralisation de l'espace audiovisuel au Bénin, la loi portant sur le numérique au Bénin, la loi organique sur la Haac, le Code électoral béninois et la Charte des partis politiques.
Adam Boni Tessi n'a pas manqué de rappeler les deux décisions prises en cette période exceptionnelle par l'institution qu'il préside. Il s'agit de la décision portant réglementation de l'accès aux médias publics pendant la campagne médiatique pour les élections législatives prochaines et de celle qui réglemente l'accès aux médias du secteur privé.
Il a aussi souligné que l'institution a pris toutes les décisions idoines pour un suivi méthodique de tous les médias où qu'ils se trouvent et d'où ils émettent.
« Le rôle des médias est de rendre audibles tous les messages des candidats et celui de la Haac, de veiller à ce que tout se passe scrupuleusement selon les textes de loi », a précisé le président de l'organe de régulation des médias au Bénin.
Un numéro vert, le 21 31 77 67 est mis à la disposition de tout citoyen pour signaler tout dérapage provenant des organes de presse.
F. A. A.

Categories: Afrique

« Je suis fier que les lois de la République soient respectées » ( R. Gbian)

Fri, 04/12/2019 - 15:36

« Processus électoral pour les législatives 2019, début de campagne électorale, polémique sur les élections inclusives etc… ; regard d'un candidat ». C'est à travers ce thème que le deuxième vice-président de l'Assemblée nationale a entretenu les professionnels des médias du Press club Café Médias plus de ce vendredi 12 avril 2019.
Le général Robert Gbian a d'abord fait l'état des lieux de la situation qui a conduit à diverses supputations. « Ce qui est à la base de ce qu'on appelle crise c'est la réforme. Tous les acteurs politiques étaient pour la réforme du système partisan ». Il explique qu'à « l'Assemblée nationale, un groupe de députés a initié le projet de loi sur la charte des partis. Il y a eu plusieurs rencontres sur cela. Des séminaires ont été organisés et on a amendé. Après, cela a été discuté et voté en plénière à l'unanimité avec une abstention. Seul le code a été voté avec la majorité relative ». Dès que le code a été promulgué les regroupements ont commencé et « Tous nous avons déposé le dossier au ministère de l'intérieur. L'objectif de la charte est d'encourager les grands regroupements et d'empêcher les micros partis ». Il explique qu' « Au premier abord tous les dossiers des dix partis ont été rejetés et les dix partis ont fait le nécessaire et au finish cinq partis ont été recalés et cinq admis pour leur certificat de conformité. C'est à partir de là que les choses ont commencé ». Le vice-président ajoute que « Le chef de l'Etat a demandé à ce que l'Assemblée se réunit pour chercher un consensus. Malheureusement, il n'y a pas eu de consensus ». C'est alors martèle-t-il que « Le chef de l'Etat a rencontré tous les présidents d'institutions et à leur sortie, ils ont lu une déclaration pour dire qu'il n'y a pas question que le processus soit arrêté ».
L'invité de Café Médias Plus dira que « Quand les gens disent que nous sommes des partis du chef de l'Etat non. Nous avons profité du canevas du chef de l'Etat pour créer ce grand ensemble ». Et selon lui, chaque parti va au front avec ses arguments. En 2021, chacun des partis choisira un candidat en son sein.
« Notre souhait aurait été que les élections soient plus inclusives », a indiqué Robert Gbian. Et pour cause, « Nous avons recherché le consensus, on a fait six jours ». Le député explique qu' « On a commis deux personnes dans chaque camp pour se voir et trouver des lois modificatives. Au bout de six jours, on a trouvé une porte de sortie. Toutes les deux parties étaient d'accord qu'on modifie l'article 80 de la constitution qui permettra aux députés de siéger 45 jours de plus ». Il s'étonne que « deux jours après ceux qui avaient signé ont refusé. Ils ont demandé de voter une loi qui permet au ministre d'accepter tous les dossiers et après ils vont se conformer. Ce qui n'est pas possible. En réalité quand les gens disent exclusion ce n'est pas ça ». Maintenant que tout est en marche, il dit sans hésitation, « Je suis fier de participer aux élections. Je suis fier que les lois de la République soient respectées ».
A la question de savoir le motif des chars dans les rues, le général fait savoir que « Quand les gens disent on va brûler les institutions, on va susciter la violence, vous pensez qu'on va laisser faire ? Les dispositions sécuritaires sont prises. Le Bénin est un pays de droit et force doit rester à la loi ». Il rappelle que « Personne n'a le droit de susciter la violence ». Et pour lui, « S'il le fait, il piétine les textes et il doit subir la rigueur de la loi ».
Le général Gbian indique que « Ce n'est pas pour faire peur mais pour dire que toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des populations ».
Le vice-président estime que « Le mot de l'opposition est de boycotter. Mais ce qui se passe à Cotonou, ce n'est pas ça qui se passe ailleurs. Ils n'ont pas les mêmes mentalités. Les incriminations dépendent d'une région à une autre ». Cette réaction du général Robert Gbian traduit la stabilité dans plusieurs localités qui ne prêtent pas attention aux intoxications. Selon lui, ces populations comprennent ce qui se passe.
Il insiste sur ce que « Les chars ne sont pas déployés contre les populations mais pour les défendre ». Aussi fait-il comprendre que « Quand les gens disent on va brûler ici, il y aura la guerre, l'Etat ne peut pas rester insensible. Il faut trouver un moyen pour protéger la population ».
A l'en croire, « Le déploiement des chars est une manière de sécuriser les populations. Ce sont des véhicules légers, la sécurisation se fait pour prévenir. Ce n'est pas pour faire peur mais une mesure de dissuasion. Ce n'est pas pour effrayer mais pour rassurer les populations que leur sécurité est garantie ».
Au sujet des élections au sein du Bloc Républicain, il dit que « Le parti Bloc Républicain est bien structuré et j'agirai en tant que membre du parti. On a fait une sensibilisation et il faut aller dire la vérité au peuple. Les populations ont compris que l'intoxication a gagné les rangs. La population a compris qu'il faut que force reste à la loi ». Pour lui, les élections auront lieu dans la transparence et le Bloc Républicain va défendre son idéologie sur le terrain.
G.A.

Categories: Afrique

Les administrateurs de réseau sociaux invités à plus de vigilance

Fri, 04/12/2019 - 14:49

A la faveur d'une causerie débat sur le code du numérique ce jeudi 11 avril 2019, le commissaire de l'Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) a invité les administrateurs des groupes de discussions WhatsApp à la vigilance afin de ne pas tomber sous le coup du code du numérique.
La Police Républicaine, insiste-t-il, est décidée à mettre fin aux infractions commise via les systèmes informatiques. Cette lutte entamée depuis l'adoption et la promulgation du code du numérique s'est intensifiée en cette période électorale où les utilisateurs des réseaux sociaux vont s'adonner à des actes contraires au code du numérique, a ajouté le commissaire. Pour ce qui concerne le réseau social WhatsApp, il a fait comprendre que les administrateurs des forums sont les premiers punis en cas d'infraction commise par le biais de leurs forums.
« Ils n'arrivent pas à suivre tout ce qui se passe sur tous les groupes. La conséquence, quand il y a une publication qui tombe sur le coup de la loi. Les premières personnes que nous interpellons ce sont les administrateurs », a précisé Edgard Zola invitant les administrateurs à plus de vigilance.
Le commissaire a pour finir précisé que les administrateurs de forum ont l'obligation de dénoncer les membres qui s'adonnent à des actes qui portent entorse au code du numérique. Mais avant la dénonciation, ils ont l'obligation de mettre en garde le mis en cause et doivent faire tout possible pour les identifier physiquement, sans quoi, ils seront seuls responsables des actes posés par ce membre.
F. A. A.

Categories: Afrique

L'appel de Me Adrien Hougbédji à la Nation

Fri, 04/12/2019 - 14:45

La première session ordinaire de l'année 2019 s'est ouverte ce vendredi à l'Assemblée nationale, comptant pour la dernière de la législature. Le président Me Adrien Houngbédji a dit sa fierté pour avoir conduit cette mandature riche. Il n'a pas manqué de saluer les autorités et sages présents en faisant un clin d'œil à tous ses collègues de cette mandature finissante.

Fier de la grande présence des cadres et personnalités, le président de l'Assemblée nationale dira, « Je suis particulièrement heureux de vous accueillir à l'occasion de cette rentrée parlementaire qui consacre l'ouverture de la 1ère Session ordinaire de l'année 2019 de notre Assemblée Nationale ». Souhaitant la bienvenue à tous, il estime que « En nous honorant de votre présence, vous témoignez de votre attachement aux valeurs qui fondent la République au premier rang desquelles la démocratie ».
Selon le président Houngbédji, « La Session parlementaire qui s'ouvre aujourd'hui revêt un caractère particulier. Elle est en effet la dernière Session ordinaire de la 7e législature. Mais elle advient aussi dans un contexte politique spécial, qui nous invite à nous souder et à nous questionner ».
Aussi fait-il remarquer que « Ce 12 avril marque l'ouverture de la dernière session de la 7ème législature. Il marque aussi le début de la campagne des élections législatives. Il s'agit certes d'une coïncidence. Mais on peut aussi y voir un signe, un clin d'œil de l'Histoire. Je me garderai de l'interpréter ».
Le président de l'Assemblée indique que « La préparation et l'organisation des prochaines élections législatives se déroulent dans un climat de tension. Si cette tension est une occasion d'arriver à maturité de notre démocratie, oui alors, et alors seulement, elle serait porteuse d'espoir. Mais si elle est au contraire prétexte à violence, à remise en cause de l'ordre constitutionnel, et de l'Etat de droit, elle nous aura projetés dans une aventure aux conséquences incalculables ».
Pour Me Adrien Houngbédji, « Pour que cette tension soit porteuse d'espoir et pour qu'elle s'éloigne des tentations de l'aventure, il nous faut impérativement retrouver les vertus du dialogue et du consensus sur les questions qui opposent les uns aux autres, en privilégiant encore et toujours, l'intérêt supérieur de la Nation. La Sagesse doit avoir droit de cité dans la cité ».
Il dit son satisfécit aux autorités qui ne cessent de jouer leur partition. « C'est le lieu de saluer la disponibilité dont font preuve, non seulement la classe politique, mais aussi la société civile, les confessions religieuses, les experts, la Communauté internationale et tous ceux qui croient au modèle démocratique béninois ».
Une législature de défi

« La Session extraordinaire que nous avons clôturée le 1er avril dernier est riche d'enseignements, même si elle n'a pas abouti aux résultats que la Nation escomptait. Je voudrais rappeler qu'au cours de cette session extraordinaire, des propositions avaient été faites par le Comité paritaire mouvance/opposition que j'ai présidé, pour permettre à notre pays d'organiser des élections législatives inclusives et apaisées, grâce à deux (02) lois dérogatoires, modificatives et complétives de la Charte des Partis et du Code électoral, et grâce à une modification de l'article 80 de la Constitution », explique le président.
A l'en croire, « Ces propositions n'ont pas été adoptées, faute de consensus. Mais en les écartant, avons-nous pour autant épuisé toutes les voies du dialogue et de la concertation ? J'ai la faiblesse de croire que non. J'ai la faiblesse de croire que tout est encore possible ».
Le président de l'Assemblée nationale souligne que « Me référant à la qualité de nos échanges, je forme ici le vœu que ce dialogue se poursuive aussi longtemps qu'il sera nécessaire, afin que nous parvenions à un accord politique bénéfique pour toutes les composantes de notre classe politique ».
Le communiqué qui sanctionne la dernière réunion entre le collectif des Présidents d'Institutions et le Président de la République, affirme l'attachement des institutions à « la poursuite du processus électoral et à la tenue des élections à bonne date ».
« Si, en ma qualité de Président de l'Assemblée Nationale, il est de mon devoir d'accompagner notre institution vers des élections législatives dans le respect des lois, il est aussi de mon devoir de me placer au-dessus de tout calcul ou posture politique, envers et contre toutes les rigidités politiciennes », souligne-t-il.
Pour la deuxième personnalité du pays, « Mon seul et unique agenda, est d'assurer les fonctions républicaines que me confèrent la Constitution et les lois, de contribuer à préserver l'aura et la qualité de notre démocratie et d'œuvrer pour la paix. Car ne nous y trompons pas ! Notre Peuple et la Communauté internationale qui nous a hissé au rang de modèle, n'attendent pas seulement de nous, que nous respectons le calendrier électoral ».
Me Adrien Houngbédji indique que « Le peuple béninois exige que nous préservions la vitalité de sa démocratie, et que nous protégions les droits et les libertés chèrement conquis. Notre peuple veut que nos élections législatives, soient inclusives, c'est-à-dire ouvertes à tous, apaisées, et qu'elles soient libres et transparentes. Il est de mon devoir d'accompagner notre institution vers la réalisation de cette légitime ambition de notre Peuple. Je continuerai à accomplir ce devoir auprès de chacun et de tous, dans le même esprit de dialogue et de tolérance ».
La voix de la sagesse
« Nous avons déjà démontré par le passé, notre capacité à aboutir par le dialogue, à des solutions consensuelles et valorisantes pour notre classe politique et pour notre pays. Ces occasions ont toujours nécessité des concessions de part et d'autre, dans un sursaut patriotique. C'est à ce sursaut patriotique que je voudrais à nouveau vous appeler aujourd'hui. C'est à ce sursaut patriotique que nos populations et nos électeurs nous appellent », confie Me Adrien Houngbédji. « L'importance de la Session ordinaire qui s'ouvre aujourd'hui tient autant au contexte politique que je viens de décrire, qu'à l'agenda des débats que nous aurons. À quelques semaines de la prochaine échéance électorale, elle sera sans aucun doute le testament de la 7e législature », signe le président.
Il estime que « Cette législature aura été pleine de défis pour notre démocratie et pour notre institution ». Il nous a fallu, dira-t-il « répondre aux aspirations croissantes de la Nation, vers un État de plus en plus proche de la vie de ses citoyens, animé par une classe politique performante, et capable de porter des projets de société structurés pour le bien-être de tous les Béninois. Ainsi, en jetant un regard rétrospectif sur ces dernières années, je me réjouis d'avoir porté le leadership de certains des changements qui imprimeront à notre pays une nouvelle culture politique plus responsable, plus constructive, et plus efficace ».
Il n'a pas manqué de saluer les députés pour le travail abattu. « C'est l'occasion aussi, chers collègues, de vous exprimer mes sincères félicitations pour le travail abattu au cours cette législature. Nos débats ont parfois été houleux mais ils ont toujours été marqués par la responsabilité et le sens élevé du devoir républicain qui est le nôtre. Je vous félicite en particulier pour l'esprit de tolérance qui a continuellement présidé à nos débats, dans l'accomplissement de nos missions constitutionnelles ».
Adrien Houngbdji reste confiant que la dynamique se poursuivra. « Je suis convaincu que c'est dans ce même esprit que les travaux de la session qui s'ouvre se poursuivront ».
G.A.

Categories: Afrique

Adoption de la stratégie nationale en hygiène et assainissement

Fri, 04/12/2019 - 12:53

Le document de stratégie de promotion de l'hygiène et de l'assainissement de base en milieux urbain et péri urbain a reçu l'onction des experts pour l'opérationnalisation de la politique nationale d'assainissement.
La validation a eu lieu jeudi 11 avril 2019 à l‘Infosec à Cotonou.
Adopter une politique cohérente de gestion de ses déchets a toujours été une interrogation. Aujourd'hui, c'est possible. L'adoption de ce document conduit grâce à l'implication du Projet d'approvisionnement en eau potable en milieu rural et d'assainissement des eaux usées Urbaines (PEPRAU), un des sept projets inscrits au portefeuille de l'Agence nationale d'approvisionnement en eau potable en milieu rural (ANAEPMR) est effectif.
Ce document cadre constitue un outil efficace permettant de promouvoir de façon structurée l'hygiène et l'assainissement de base. L'objectif in fine est de réussir à doter le Bénin d'un plan d'hygiène et d'assainissement cohérent au service du bien-être des communautés. Selon Corneille Ahouansou, Coordonnateur du PEPRAU, c'est en se basant sur la stratégie nationale de surveillance de la qualité de l'Eau potable 2012, et la Politique Nationale d'Hygiène et de l‘Assainissement que le Gouvernement du Bénin a adopté le schéma Directeur pour l'assainissement des eaux urbaines du Grand Nokoué 2015-2035 et élaborer la stratégie nationale de Promotion de l'hygiène et de l'assainissement en milieu rural.
Aussi fait-il savoir que l'atelier vise à finaliser le processus de validation de ladite stratégie. Le Directeur national de la Santé publique, Pius Cossi Gounadon a souligné que le Bénin comme d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest fait partie des zones où les progrès en matière d'hygiène d'assainissement de base sont relativement faibles tant en milieu rural qu'en milieu urbain et péri urbain. Il a corroboré ces arguments avec les données de Joint Monitoring Program (JMP) de 2025 qui montrent que la proportion de la population ayant accès à l'assainissement amélioré n'a augmenté de 1990 à 2015, que de 13 %. Quant au milieu urbain, elle est passée pour la première période et selon la même source de 18% à 36%.
55% de la population pratique la défécation à l'air libre (76% pour le rural et 28% pour l'urbain d'après JMP2017).
Fort des statistiques qui interpellent la conscience collective, il a fait observer que le sous-secteur de l'hygiène et de l'assainissement de base mérite autant que celui de l'eau, une attention plus que soutenue afin de garantir aux populations des conditions de vie décente. Le représentant des maires Pierre Adéchi a indiqué que l‘absence de document stratégique de promotion d'hygiène et d'assainissement font que les collectivités locales évoluent à tâtons. Il a trouvé que le document en validation est une opportunité pour actualiser le plan d'hygiène et d'assainissement communaux (PHAC).

G. A

Categories: Afrique

Des réactions à l'entretien de Patrice Talon

Fri, 04/12/2019 - 12:21

Le chef de l'Etat Patrice Talon au cours d'un entretien tenu dans la soirée du jeudi 11 avril 2019, sur la Télévision nationale avec deux journalistes s'est prononcé sur la situation de crise pré-électorale que traverse le Bénin.
Au terme de la diffusion de l'émission, des réactions n'ont pas tardé. L'ancien ministre-député Candide Azannaï, les députés Houndété et Mitokpè ainsi bien que Dénis Assongba, Béninois vivant aux Etats-Unis ont exprimé leurs opinions.

Candide Azannaï, président du parti Restaurer l'Espoir à travers un post sur sa page Facebook juge cet entretien ‘'indigne du Bénin''. « Cet entretien ridicule et comédien expose à tous s'il en était besoin qui est l'auteur, le vrai commanditaire du complot de la délinquance électorale en cours au Bénin », dénonce-t-il. A en croire l'opposant au régime Talon, « c'est un coup de force orchestré au plus haut sommet de l'Etat qui vise à la confiscation du pouvoir législatif, donc la privatisation du parlement qui est en cours. La prédation de l'Etat issu du pacte républicain de la Conférence Nationale ».
« Nous vivons un coup d'Etat à ciel ouvert. Triste et honteux ! », se désole-t-il

‹‹Il n'y a plus une démocratie...››

Pour l'ancien ministre délégué à la Défense de Patrice Talon, il n'y a plus une démocratie « dès l'instant où les élections politiques et celles législatives cessent d'être inclusives ».
« C'est vous qui voulez incendier le pays ; nous ne vous laisserons pas le faire. Nous ne voulons plus voir les chars et autres engins militaires canons pointés sur les paisibles populations. Arrêtez ! Cessez de prendre tous les Béninois comme des incultes », s'indigne-t-il.
Le député Eric Houndété a aussi réagi face à l'entretien du président de la République. « Je croyais pouvoir tirer quelque chose de bon de ce débat. Mais hélas rien. Il est dans le colportage des incongruités véhiculées par les membres de ses partis politiques privés depuis quelques jours », indique-t-il. Et il ajoute que pour Patrice Talon, la paix ne vaut pas plus que son pouvoir.
Guy Mitokpè de la minorité parlementaire estime que « c'est un droit constitutionnel de résister face au forfait en cours ». D'après lui, la plus grande tragédie que le pays s'apprête à consommer, ce n'est pas ce qui se passera le 28 avril 2019 mais ce qui se passera après cette date. L'opposant appelle à une lutte pacifique avec de petites serviettes blanches puisque pour lui, il « est de notre responsabilité de préserver, au nom de l'article 66 de la constitution nos acquis démocratiques ».
« Nous sommes en train de finir nos consultations avec nos populations et notre peuple est prêt à sortir massivement pour refuser à ce régime et à toutes les institutions qui ont dealé sur notre silence de commettre cette forfaiture », annonce le député Mitokpè.

‹‹ Les acteurs de l'opposition devraient tirer toutes les leçons de cette situation...›

Dénis Assongba, citoyen de la diaspora américaine, quant à lui félicite le courage politique du Président Patrice Talon « car ça aurait été regrettable que cette réforme du système partisan qui élève le Bénin sur la même longueur d'onde que les grands Etats du monde, tombe ». Pour lui « la stabilité politique d'un pays ainsi que les conséquences heureuses qui pourraient en découler pour ses populations dépend de la force et de la constance de ses acteurs politiques ».
Le Président de l'Organisation non gouvernementale Midogbékpo international a, aussi salué l'appel à la non-violence du chef de l'Etat. Dénis Assogba estime que « les acteurs de l'opposition devraient tirer toutes les leçons de cette situation et se préparer à être plus disciplinés et plus dynamiques à l'avenir ».
Avec la campagne des élections législatives qui démarre ce vendredi 12 avril 2019, Dénis Assongba demande aux opposants de ne rien faire qui puisse donner raison à ceux qui croient qu'ils mettront le pays en ébullition du fait de leur seule non-participation au scrutin prochain. « Il y a plusieurs moyens de contribuer au progrès et au développement de son pays », a-t-il indiqué tout en invitant les uns et autres au maintien de la paix.

Akpédjé AYOSSO

Categories: Afrique

L'intégralité de l'entretien de Patrice Talon

Fri, 04/12/2019 - 08:02

Le chef de l'Etat s'est exprimé ce jeudi 11 avril sur la situation Socio-politique que le traverse notre pays.
A l'occasion le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de pérenniser le modèle démocratique du Bénin, à travers le respect des textes, en occurrence de la constitution.
Votre journal publie l'intégralité de son entretien avec nos confrères de la Télévision Nationale et de Canal 3.

Monsieur le Président de la République, pourquoi cette réforme apparemment trop contraignante et qui, finalement, plonge le pays dans une crise politique inédite ?

Je vais d'abord faire un commentaire sur votre introduction, monsieur SOUNOUVOU, belle et assez poignante mais qui matérialise un fait très simple : ainsi va la vie dynamique. Une vie dynamique est faite d'espérance, de fierté, de stress, parfois de déception, de questionnements mais à la fin le bilan peut-être à la hauteur de l'espérance. Mais au quotidien, le stress de l'action, les questionnements révèlent bien le caractère dynamique de la vie, surtout la vie en communauté. C'est pour ça qu'il n'y a pas à désespérer parce qu'il y a des questionnements en cours de vie.

Vous avez introduit, monsieur Dossa, cette question de manière frontale. Pourquoi cette réforme ? Je dois vous avouer et je m'en voudrais de ne pas le dire, cette réforme du système partisan n'a pas été une initiative de Patrice TALON, du président Talon. On l'oublie trop souvent et il convient de rétablir cette vérité. Nous avons, les Béninois tout entiers, toutes tendances confondues, toutes classes politiques confondues, nous avons tous conscience de l'état de déliquescence du système partisan. Depuis la Conférence nationale, nous avons opté pour et instauré un système partisan pluraliste, et qui, depuis, a fait ses preuves et son chemin. Il est malheureusement à constater que c'est davantage les perversions de ce système qui le caractérisent aujourd'hui ; et ne rien faire serait une faute de la classe politique. C'est bien pour ça qu'en 2015, à l'entrée en mandature de la 7ème législature qui est en cours, cette question a été évoquée et les députés, par la voix du président élu, ont indiqué que cette mandature sera celle de la réforme du système partisan. Je n'étais pas au pays.

C'est une question récurrente d'ailleurs depuis fort longtemps

Question récurrente. Et puis en 2018, il y a deux séminaires parlementaires auxquels ont été associés bon nombre de partis politiques, de leaders politiques même non présents au Parlement et de consensus général, il a été admis qu'une réforme s'avère nécessaire. Je dois dire que depuis 3 ans que je suis dans la fonction, la charge, je mesure encore davantage combien il est nécessaire de réformer le système partisan qui, selon notre Constitution, est le système par lequel la Cité doit être gouvernée. Nous sommes dans un système démocratique, les partis politiques animent la vie politique et exercent le pouvoir aussi bien parlementaire qu'exécutif, en principe. Mais ce n'est pas le cas. Nous sommes dans un système présidentiel et le pouvoir essentiel est celui-là. Le pouvoir exécutif. Donc théoriquement, ceux qui ont en charge d'animer la vie politique devraient pouvoir exercer ce pouvoir-là. Mais depuis 1990, on peut observer qu'aucun parti politique n'a été en mesure de conquérir le pouvoir présidentiel, exécutif.

La preuve, vous qui êtes là…

Que ce soit le président SOGLO qui a été Premier Ministre à l'issue de la Conférence nationale, qui est devenu président de la République, le président KEREKOU 2, le président Boni YAYI puis moi-même, aucun n'a été porté par un parti politique ; et qu'est-ce qui se passe ? Quand les présidents sont en fonction, autour d'eux s'agglutinent des partis politiques, des leaders politiques, des mouvements politiques pour les accompagner dans l'exercice du pouvoir et à leur départ, tout s'effondre. Or, ce n'est pas ce modèle qui est celui que nous avons choisi. De sorte qu'il n'y a pas de parti politique suffisamment fort, suffisamment influent, qui ait l'envergure nationale qu'il faut pour conquérir et exercer le pouvoir politique de manière homogène. Je le constate aussi dans ma fonction actuelle. Je vois combien il est difficile de former un Gouvernement avec des groupes politiques homogènes. Il y a quelque chose peut-être que le peuple ne sait pas mais qui caractérise désormais notre système partisan, c'est que la classe politique, les forces politiques présentes au Parlement sont en permanence dans des relations incestueuses, perverses avec l'Exécutif. Ce sont des négociations de couloirs, toutes sortes de marchandage, et chacun négocie son soutien au Président de la République en échange de quelque chose et non en fonction d'un idéal.

Vous voulez parler de la difficulté à composer, à former un gouvernement avec des groupes hétérogènes qui s'agglutinent mais pas homogènes.

La difficulté, ce n'est pas dans le choix des hommes qu'il faut mais dans la possibilité d'avoir une équipe homogène. Cela est impossible. Et même dans les cabinets ministériels. Vous donnez un ou deux portefeuilles ministériels à un groupe politique, qui va être le ministre est un problème. Même s'ils parviennent à trouver celui qui va être le ministre, le groupe politique hétéroclite va lui imposer un Directeur de Cabinet d'un tel bord, un Directeur adjoint de Cabinet d'un autre bord, un Secrétaire général d'un autre bord de sorte que ni le Gouvernement ni les équipes ministérielles ne sont homogènes, ne sont capables de travailler en synergie. Le peuple ne mesure pas ce que c'est comme perversion et combien ça handicape la bonne gouvernance et la gestion convenable du pays. Je n'irai pas plus loin parce que mon rôle n'est pas de tirer sur la classe politique mais c'est de contribuer à l'amélioration des choses. Je veux dire que ce choix qu'a fait la classe politique toutes tendances confondues pour réformer le système partisan, est à saluer. Je l'ai salué, je l'ai appuyé et bien que n'ayant pas été à l'origine.

Quand bien même le candidat Patrice TALON a porté des propositions de réformes institutionnelles et politiques…

Je l'ai signalé pendant que j'étais candidat ; à mon avènement dans la fonction, je l'ai signalé également mais ce genre de réformes relève davantage de la volonté politique et de l'action politique que de l'action de gouvernance de l'Exécutif. Et c'est pour ça que l'ère des réformes ayant permis la chose, les députés ont été dans cette dynamique et ont mis en place cette réforme en votant deux lois, l'une relative à la Charte des partis, et l'autre au Code électoral. Ces deux lois ont consacré une réforme osée, courageuse mais nécessaire.

Nous y voilà. Des réformes qui ont conduit à une impasse, vous l'avez dit vous-même, parce que ça a conduit à la validation des deux listes de partis qui vous adoubent et à l'exclusion des partis d'opposition. Là, il y a maldonne. La question, c'est de savoir si ce n'était pas suspect… Au fond, ces réformes que vous avez portées, je présume que vous y avez adhéré, où est-ce qu'il y avait le mal ? C'est quoi l'intention ? Vous avez envie de vous débarrasser de la vieille classe politique comme on vous soupçonne de faire ?

Moi, je n'ai jamais dit que l'issue de ce processus nous a conduits dans l'impasse. Je n'ai jamais dit ça. Je n'ai jamais utilisé ce mot. C'est vrai que ce qui se dessine n'honore pas l'image de la démocratie béninoise. Je l'ai dit, je l'ai constaté et j'en ai été bien désolé mais nous ne sommes pas dans l'impasse. Il faut le dire, il faut le rétablir. C'est par abus que nous le disons. Ce n'est pas parce que ce qui se passe n'honore pas l'image démocratique du Bénin que cela constitue un blocage du fonctionnement démocratique du pays. Pas du tout.

Fonctionnement démocratique, vous avez dit, Monsieur le Président ?

Tout à fait parce que le fonctionnement démocratique, c'est bien ce qui permet à chacun d'apprécier l'image, le fonctionnement démocratique du pays. Est-ce que chacun apprécie convenablement le processus politique, démocratique du pays ? Malheureusement, non.

La compétition politique est par définition sélective. Ce n'est pas parce que tout le monde participe au débat politique et concourt au choix des dirigeants que tout le monde dirige à la fois, que tout le monde exerce à la fois les fonctions politiques. Le processus de sélection des acteurs politiques, des dirigeants politiques, est par définition sélectif, donc forcément discriminatoire. Le problème auquel nous sommes confrontés est celui-ci : nous avons jugé nécessaire, nous tous, de réformer le système partisan de sorte que les partis politiques soient plus forts, plus représentatifs, avec une envergure nationale avérée et qu'ils puissent fonctionner de manière démocratique afin que les valeurs émergent plutôt que ce soient les présidents ou les mécènes qui décident au niveau des partis. Donc la réforme a été conçue pour être contraignante. La réforme a pour vocation de forcer la main aux acteurs politiques à la fusion, à la constitution de grands partis politiques afin qu'ils soient capables de conquérir le pouvoir exécutif, de l'exercer de manière homogène et de ne plus introduire dans ce système, comme on peut le constater aujourd'hui qu'au Parlement, il y a des individualités qui exigent des contreparties pour leur soutien au pouvoir avec des exigences d'ordre individuel qui, en définitive, pervertit le système. Donc cette réforme a vocation à forcer la main aux acteurs politiques pour aller à l'union et former quelques 3 ou 4 grands partis politiques dans le pays. Cette contrainte est effectivement de nature à gêner et à rendre la compétition plus difficile

Comment se fait-il, monsieur le Président de la République, que ce soient vos partisans qui aient réussi le défi du rigorisme qu'on observe dans l'applicabilité de ces lois ? N'est-ce pas ce qui paraît suspect aux yeux de l'opinion ?

Le casting auquel nous avons assisté et qui a abouti à cette compétition qui va s'ouvrir avec deux formations politiques est de nature à discréditer notre bonne foi collective, à discréditer notre modèle démocratique mais il faut discerner. Est-ce que les deux structures qui ont été en charge de qualifier les candidats, de qualifier les partis politiques, je veux parler du ministère de l'Intérieur qui avait pour rôle de donner aux formations politiques l'accréditation nécessaire de parti politique puis de la CENA qui a pour rôle de qualifier les partis politiques quant à leur rôle de compétir par rapport au Code électoral. Le respect des dispositions de la Charte des partis a été de la compétence du ministère de l'Intérieur et celui du Code de la compétence de la CENA. Je concède que ceux qui n'ont pas pu franchir l'étape du ministère de l'Intérieur suspectent celui-ci de n'avoir pas agi de manière équitable. C'est légitime, c'est humain quoique je peux vous affirmer que nous avons veillé, le Gouvernement a veillé et moi-même personnellement, à ce que la sélection soit certes rigoureuse mais juste et équitable. Mais est-ce qu'au niveau de la CENA on peut reprocher à Patrice Talon, au Gouvernement ou au ministre de l'Intérieur d'avoir influencé, d'avoir entrepris la CENA pour agir de manière partisane et écarter des partis politiques qui sont arrivés à l'étape de la sélection par rapport au Code électoral ? Il faut être sincère, il faut être honnête sur la question. Personne ne peut me soupçonner d'avoir une relation du genre avec la CENA qui a donné les preuves de son honorabilité depuis des lustres et qui constitue depuis des temps notre fierté. Les membres de la CENA n'ont pas changé. Ceux qui sont là, je suis venu les trouver en place. Je peux vous dire combien ils sont reconnus pour leur indépendance et leur impartialité. 5 partis politiques ont pu réunir les conditions nécessaires exigées pour participer, mais à la phase CENA, trois ont été éliminés. Et parmi les partis qui ont été éliminés, il y a bien des partisans qui n'ont pas également franchi cette étape. Ce qu'il faut constater tout simplement est que la sélection, elle est rude, difficile et peut-être un peu au-dessus de nos compétences. Peut-être ! Mais dire que c'est par des manœuvres que deux groupes politiques sont sortis du lot, ce n'est pas honnête.

Monsieur le Président pour remédier à cette situation qui constitue aujourd'hui un gros souci pour l'expérience démocratique en cours dans notre pays depuis 30 ans, vous avez invité le Parlement à s'investir dans la recherche d'une solution politique. Étiez-vous sincère, sinon comment comprendre l'échec de cette initiative au Parlement ? Pourquoi n'avez-vous pas pu, monsieur le Président contraindre, forcer la main à vos partisans ?

Qui n'a pas envie de plaire à l'opinion publique ? Qui n'a pas envie de séduire ses concitoyens ? Qui n'a pas envie d'avoir une bonne image ? Je l'ai dit et je veux bien le répéter, l'issue de ces deux phases de qualification n'est pas quelque chose qui me donne à être fier, satisfait parce que je sais combien cela est suspectable, combien cela entache mon image personnelle et l'image du pays tout entier mais je n'ai pas à mon niveau, comme un souverain absolu, à remettre en cause ce qui est réglementé, structuré par la Constitution et les lois. C'est pour cela que j'ai invité les partis politiques présents au Parlement, le Bureau de l'Assemblée nationale, le président de notre Assemblée, à trouver les solutions, les voies consensuelles permettant de corriger cette mauvaise image. Une chose est de réussir une réforme, une autre est également de pouvoir maintenir la bonne image démocratique du Bénin donc je suis soucieux de cela. Mais vous savez très bien qu'à cette étape-là, dans un processus électoral qui est à quelques jours de son épilogue, il n'est pas possible que des modifications soient apportées au dispositif sans un certain consensus. Et c'est à cela que j'ai appelé les uns et les autres sous la direction du président de l'Assemblée afin que la solution qui serait trouvée soit consensuelle et même si cela devrait écorcher un peu la dynamique de la réforme, elle puisse sans remettre en cause le principe global de la réforme, gommer cette impression d'une démocratie qui s'essouffle. C'est pour ça que j'ai prié le président de l'Assemblée, les uns et les autres, d'aller à cette négociation et de proposer une solution à laquelle, j'étais d'ores et déjà acquis quel que soit ce que ça serait pourvu qu'il y ait consensus. J'ai utilisé toute ma force de persuasion pour convaincre ceux qui se réclament être mes partisans. J'ai noté avec satisfaction et vous l'avez peut-être su vous-même que les premiers jours ont pu consacrer un certain consensus. Un comité a été mis en place par la majorité parlementaire et la minorité parlementaire, ceux qu'on appelle l'opposition et ils ont abouti à quelque chose de consensuel qui, sans remettre en cause le principe même de la réforme, devrait permettre à ceux qui ont été recalés d'être rachetés, qu'ils puissent se mettre à jour et rentrer dans la compétition aux conditions les plus essentielles qui ont été fixées et qui consacrent la réforme. Nous étions prêts à applaudir et à rentrer dans cette satisfaction quand la minorité parlementaire qu'on appelle opposition, a remis en cause ce consensus et a exigé le retour en arrière pur et simple ; a exigé que la nouvelle loi portant Code électoral et celle portant Charte des partis soient purement et simplement mises de côté et que la réforme en cours soit différée. Je pense que ça a été une erreur fondamentale et la situation actuelle dans laquelle nous sommes, ils en sont quelque peu responsables.

Non, Non. Vous avez dû constater depuis que le défaut de consensus n'est pas lié aux détails de documents et pièces à fournir. Les choses ont beaucoup évolué. Les partis de la minorité parlementaire, notamment ceux qui se réclament de l'opposition, ont trouvé l'occasion de remettre complètement en cause ce qui était déjà un acquis pour tout le monde, c'est-à-dire le besoin de réformer le système partisan. Je les comprends. C'est en cela qu'il faut savoir discerner. Vous avez surement entendu parler de l'article 242 du code électoral. On ne l'a pas dit souvent et l'opinion ne sait peut-être pas. Une chose est qu'on trouve les moyens aux uns et autres de participer à la compétition, trouver les voies et moyens pour que les conditions de sélection soient assouplies, que les gens puissent participer à la compétition politique, (Faites bien attention à ce que je dis) il y a deux étapes : Les conditions de qualification pour participer à la compétition politique et les conditions pour aller au Parlement. Il faut être d'abord qualifié. Tout le monde était d'accord qu'on ferme les yeux sur certaines dispositions pour permettre au plus grand nombre de participer à la compétition électorale. Mais, ceux qui l'exigent ou ne veulent pas que la réforme tienne, leur problème est que les conditions pour enlever des sièges sont trop contraignantes voire trop sélectives pour eux. C'est à raison que ne voulant pas faire les sacrifices nécessaires exigés par le code électoral, disent nous voulons aller aux élections et pouvoir enlever des sièges à leurs conditions. Mais la réforme dit quoi exactement ? Elle dit : désormais au Bénin, les partis politiques ne doivent plus être des partis politiques de quartier, de commune, de circonscription électorale, de régions, mais des partis politiques d'envergure nationale. Que la mosaïque des partis politiques soit de 40 voire 50 pièces. Aujourd'hui au Parlement, il y a plus de 30 partis politiques représentés. Tout ce que vous avez en dehors d'un ou deux partis politiques, comme le PRD, tout le reste n'est pas parti politique mais des coalitions de partis. Les partis ont un à deux députés. Nous avons quelque chose qui n'est pas du tout homogènes qui empêche l'exercice parlementaire. La classe politique a trouvé qu'il est temps qu'il y ait au Parlement des partis politiques bien représentatifs et non des partis qui viennent chacun avec un député. Donc, des conditions sont fixées dans le code électoral dont l'une des conditions, dit : Un parti qui va à la compétition électorale (législatives) et qui doit enlever un siège, doit avoir une envergure nationale, c'est-à-dire recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au plan national. C'est très contraignant. Et beaucoup de partis politiques dans l'état actuel des choses, ne sont pas capables de satisfaire cette exigence. Vous comprenez donc quand les gens se disent qu'ils sont de l'opposition, et veulent satisfaire à cette obligation de créer de grands ensembles, voulant toujours demeurer présidents de partis politiques, garder leur fonds de commerce pour négocier avec l'Exécutif pour avoir des postes de responsabilité, des fonds de commerce qu'il faut se départir pour former des grands ensembles, évidemment, renoncer à cela est un sacrifice énorme qu'ils n'étaient pas disposés à faire. Donc, refuser les conditions actuelles c'est légitime pour eux. Indirectement, on parle d'exclusion. Mais dans les faits, ces partis politiques, n'ont rien fait désormais que d'exiger la remise en cause de la réforme des partis politiques afin que les choses restent en l'état comme depuis toujours. Je dois avouer que ce n'est pas admissible. Parce que nous avons l'obligation de corriger nos travers, nos perversions afin que le pays évolue. Donc le problème, auquel nous sommes confrontés aujourd'hui, d'ailleurs, j'ai lu une tribune hier qui a été écrite par d'éminentes personnalités du pays mais qui ont leur opinion. Le problème qui est posé, c'est les deux lois. Le code électoral n'est pas rédigé pour satisfaire de manière explicite quelqu'un. Ce sont des conditions posées auxquelles tout le monde doit satisfaire. Il n'a pas été dit que des partis de telle couleur sont dispensés de telles exigences et que les partis de telle ou telle couleur sont astreints à respecter ces dispositions-là. Le code s'impose à tout le monde. Ceux qui ne sont pas dans le dynamisme du respect du code, exigent que le code soit abandonné.

Quand vous avez fait tous ces efforts, votre bonne volonté à œuvrer pour une solution consensuelle et que cela n'a pas abouti au Parlement, pourquoi ne prenez-vous pas une ordonnance ?

L'ordonnance, ce serait pour dire quoi ? Pour abroger la Charte et le Code. Pour remettre en cause la réforme voulue et décidée par la classe politique toute entière. Il faut signaler que c'est seulement à la mise en œuvre qu'il y a revirement. Donc moi qui ai choisi de faire des réformes nécessaires, courageuses, quand il s'agit de la réforme majeure, qui concerne la classe dirigeante, je dois remettre en cause cette réforme par autorité ?! Pour rappel, la Charte des partis politique est votée par la quasi-unanimité y compris par ceux qui refusent aujourd'hui sa mise en œuvre. Ils savaient bien et je les comprends. On prône l'idéal mais quand il s'agit de respecter les conditions de réalisation de cet idéal, chacun en lui, commence par rechigner et cherche les voies et moyens pour contourner les conditions de l'idéal. Et quand on ne parvient pas à contourner les conditions de l'idéal, on remet en cause l'idéal. Mais il n'en demeure pas moins que cet idéal est reconnu de tous. Donc je n'ai pas dans mon rôle à remettre en cause un idéal défini et fixé par la classe politique toute entière, et parce qu'à l'occasion de sa mise en œuvre certains ne veulent plus, et pour jouer au bon Président, sauver l'image de la démocratie, gommer la mauvaise perception de la chose, je remets en cause ce qui est fondamental. Il faut choisir entre ce qui est fondamental et ce qui relève de l'accessoire, il faut faire quoi ? Mon choix, il est clair. Même les réformes les plus difficiles, si elles sont pertinentes, nous avons l'obligation de les opérer. Maintenant au-delà de ça. Admettons que je sois disposé à remettre en cause la réforme pour la convivialité comme on aime bien le dire, c'est-à-dire pour la paix et la sécurité de tous, et favorable à ce qu'on diffère cette exigence des réformes. Ce que me demandent quelques leaders que je reçois ou je lis, c'est de prendre une ordonnance pour imposer ce que le Parlement n'a pas fait. Si le Parlement décide de remettre en cause la Charte et le nouveau Code électoral, je vais me conformer, on va se conformer tous. Mais si le Parlement ne le fait pas et maintient la charte des partis politiques et le Code électoral après les discussions, pour soigner l'image de la démocratie, je vais, comme souverain absolu, prendre une ordonnance et légiférer dans un domaine qui n'est pas le mien ?! Et dire voilà ce que sera désormais la Charte des partis politiques et le Code électoral. Je voudrais signaler que notre Constitution ne permet pas au Président de la République de légiférer dans tous les domaines. Quand on parle d'ordonnance, de manière classique, la Constitution permet au Gouvernement en place ou au Président de la République de légiférer pour la mise en œuvre de son programme d'action en cas de blocage. On prend des ordonnances dans un champ bien déterminé. On ne prend pas une ordonnance pour fixer un nouvel ordre politique. Et cela ne se fait dans aucun pays démocratique. Le jour où on fait cela, c'est qu'on a mis à terre tous les fondements de la démocratie. Parce que la compétition électorale est la chose fondamentale dans un système démocratique. Et il ne revient pas à un homme, fut-il Président de la République, de décider par lui et lui seul, d'un processus électoral. C'est cela qui est gênant. Ceux qui évoquent l'article 68 de la Constitution, cet article ne parle pas des prérogatives du Président de la République à utiliser la voie de l'ordonnance pour agir. L'article 68 permet au Président de la République de prendre des mesures exceptionnelles quand il y a blocage des institutions, remise en cause de l'indépendance du pays, quand le territoire est en danger, bref dans des conditions extrêmement limitées. Evidemment au titre des mesures exceptionnelles, il peut avoir une ordonnance ou une déclaration après consultation du président de l'Assemblée nationale. Mais la Constitution a encadré cela. L'article 69 qui suit l'article 68, précise que les mesures exceptionnelles doivent être prises dans le sens de la préservation des prérogatives des institutions de la République de sorte à permettre le bon fonctionnement rapide des institutions. Ces mesures doivent avoir pour objectif le retour à l'ordre dans un meilleur délai. Or dans le cas actuel, les institutions ne sont pas bloquées, le Parlement n'est pas bloqué. La commission des lois a fonctionné. Les débats ont eu lieu, les votes ont eu lieu. Donc puisque le Parlement n'a pas fait ce que je lui demande (modifier les lois en cours), je prends une ordonnance, je prends des mesures exceptionnelles pour retirer au Parlement ses prérogatives, pour fixer de nouvelles conditions ? Ce serait un coup d'Etat, contraire à la Constitution.

Nous avons un problème, nous avons une contrainte. Nous avons adopté une Constitution depuis 1990 qui dit comment telles et telles prérogatives doivent être exercées. Je consulte les composantes de la société y compris les anciens présidents de la République. Ceux-ci me prient d'aller dans un sens et je transmets à l'institution politique en charge, qui a pouvoir en cette matière, mais cette institution politique refuse de donner suite à ma requête. Cette requête a beau provenir d'une large consultation que je prends soin de transmettre à l'institution qui ne suit pas ma requête. Est-ce que cela signifie que l'institution est bloquée ? La Constitution a donné au Parlement ce pouvoir de manière exclusive. Est-ce que à tout moment ce que souhaitent quelques leaders, même beaucoup de leaders, s'impose aux institutions ? Je vous dis ce que prévoit l'article 4 de la Constitution : « Le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum. Les conditions de recours au référendum sont fixées par la présente Constitution et par une loi organique. La Cour constitutionnelle veille à la régularité du référendum et en proclame les résultats ». Le premier alinéa dit que « le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum ». Il y a deux moyens par lesquels notre Constitution permet de solliciter l'avis du peuple. Soit par le parlement où siègent les élus du peuple. Quand le Parlement se prononce pendant sa mandature, c'est au nom du peuple. Si l'on veut solliciter l'opinion du peuple en dehors du Parlement, c'est par voie référendaire. Donc le fait que Patrice TALON recueille des avis des uns et des autres et demande au Parlement une loi en ce sens et que le Parlement ne le fait pas, nous devons pour le respect de la Constitution, nous y conformer. Et je n'ai pas le pouvoir pour prendre une ordonnance pour dessaisir le Parlement de ses prérogatives. Et surtout pas en matière électorale. Même à titre exceptionnel, l'exception sera que ce modèle est désormais établi au Bénin. Je prie mes concitoyens de ne pas permettre qu'il soit établi au Bénin quelles que soient les raisons, qu'un Président de la République organise des élections par sa seule volonté, quand bien même cette volonté relèverait d'une certaine consultation ou concertation. C'est trop dangereux ! Parce que dans deux ans, dans trois ans, mon successeur peut également à tout moment s'en servir pour modifier le processus électoral à son goût.

Des propositions vous sont faites dans ce sens. Avez-vous une aversion à ce sujet ?

Vous voulez parler d'une conférence nationale ?

Pas du tout ! au contraire, certains me disent Monsieur le Président, à défaut de prendre une ordonnance par vous-même, puisque vous ne voulez pas violer la Constitution ni faire un coup d'Etat, pourquoi ne pas convoquer une conférence nationale ? Je convoque une conférence nationale à titre consultatif ou à caractère décisionnel ? Alors si c'est à caractère consultatif, c'est déjà fait. Puisque j'ai transmis au Parlement le souhait et la volonté d'un grand nombre. Si demain je réunis à nouveau toute les classes sociales et je transmets à nouveau les conclusions. Si le parlement refuse à nouveau d'aller dans ce sens ? Ce n'est pas un blocage. Les lois votées par le Parlement s'imposent à tout le monde même si nous ne sommes pas d'accord jusqu'à ce qu'un autre Parlement vienne changer les choses. C'est cela que nous appelons l'ordre constitutionnel des choses. Donc une conférence à titre consultatif ne servirait à rien. Il nous faut à nouveau une conférence souveraine qui va dire ce qui va se faire dans le cadre des élections en cours et ces décisions s'imposent à la Nation entière et les institutions. Mais si cette assise nationale a ce caractère décisionnel, souverain, cela veut dire simplement que l'ordre constitutionnel actuel est remis en cause.

Si cette décision est juste portée sur la question de la crise électorale, juste cela,

Si la cité devait fonctionner ainsi à chaque controverse, si la Cité devrait fonctionner ainsi à chaque instant, chaque fois qu'il y a un problème, chaque fois qu'il y a un incident, chaque fois qu'il y a une controverse, on déroge à la Constitution.

Non, non, suivez bien, écoutez bien. Parce que nous avons l'obligation de gérer la Nation. Et moi j'ai prêté serment pour respecter et protéger la Constitution. Je ne peux pas, l'article 4 de la Constitution n'autorise pas la convocation d'assises politiques, la convocation de conférences nationales souveraines. Elle n'autorise pas, et ça les gens ne le savent pas.

Notre Constitution actuelle interdit la consultation du peuple par la voix de Conférence nationale à caractère décisionnel parce que cela est une remise en cause de l'ordre constitutionnel. La Constitution n'a prévu que deux voies de consultation du peuple. C'est la consultation du parlement ou le référendum. C'est pour cela que je ne peux pas convoquer une conférence nationale ou une assise en cette matière aujourd'hui, et lui donner un caractère impératif, capable donc de prendre une décision en cette matière.

Si je le fais, je remets en cause l'ordre constitutionnel actuel, et cela, quand j'ai rencontré il y a quelques jours les présidents des Institutions de la République, laquelle réunion a été élargie au président de la CENA et au Médiateur, j'ai posé la question à chacune de ces personnalités de manière personnelle : « Êtes-vous favorable Monsieur/Madame à la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ? » Tout le monde m'a répondu : « Il n'en est pas question ».

Quand je reçois des personnalités politiques diverses à l'occasion de cette affaire et que je leur demande : « Vous êtes demandeur ou favorable à la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ? », tout le monde me dit : « Non ».

Je dis : « Mais vous ne pouvez pas me demander de prendre sur moi de violer la Constitution alors que chacun de vous, par derrière, dit : « Ne remettez pas en cause l'ordre constitutionnel ».

Messieurs, je conclus là-dessus, sur ce point-là : La prise d'une Ordonnance par moi, pour interférer dans le processus électoral, en lieu et place de l'Assemblée nationale, en lieu et place de la Cour constitutionnelle, serait, de ma part, une remise en cause de l'ordre constitutionnel. Ce serait interprété comme un coup d'État. La convocation d'une Conférence nationale souveraine pour décider aujourd'hui en cette matière serait également une remise en cause de l'ordre constitutionnel puisque cela n'est pas permis, n'est pas envisagée par la Constitution. Et toute Conférence nationale qui a un caractère souverain statue au-delà des règles, des lois qu'elles soient réglementaires simplement, qu'elles soient législatives ou fondamentales, qui statue de manière souveraine, remet en cause l'ordre constitutionnel. Est-ce que c'est cela que veut notre opinion, notre peuple pour régler un problème qui certes nous préoccupe, mais qui ne vaut pas, à mon sens, la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ?

Alors, quand on est responsable, on dit : « Entre deux maux, il faut choisir le moindre ». Est-ce qu'il faut aller aux élections dans ces conditions ? Aller aux élections avec cette image qui ne nous honore pas tant, je le reconnais, qui jette un peu la suspicion sur moi, je l'admets. Mais j'ai déjà porté beaucoup de chapeaux. Je suis prêt à porter encore ce chapeau, ce n'est pas un problème. Mais est-ce que pour me préserver de cette image, pour ne pas porter ce chapeau, est-ce que je vais organiser la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ? Est-ce que je vais permettre l'instauration d'une arme de destruction massive ? Cette arme-là, c'est celle que vous me suggérez, de conférer au Président, dans l'histoire politique du Bénin, le pouvoir de légiférer en matière électorale.

Même si laisser organiser les élections dans les conditions actuelles pourrait être considéré aussi comme un échec au plan des réformes politiques que vous portez.

j'ai l'habitude d'être direct. Je préfère porter le chapeau d'un échec du genre, que je n'ai pas réussi dans la réforme politique actuelle. Je n'ai pas réussi à appeler les uns et les autres à mettre en place une réforme qui corrige nos travers. Si je n'ai pas réussi à le faire, mais je n'en porte pas seul la responsabilité. Je n'ai pas réussi à faire cela. Est-ce que pour autant je vais être égoïste à ce point, et aller jusqu'à la remise en cause de notre Constitution, et saisir une arme qu'on me donne inconsciemment parce que beaucoup de gens ne sont pas conscients de l'arme qu'on me tend. Moi, j'en suis conscient, et je sais que je suis un homme. Je ne sais pas de quoi je serais capable demain. Je ne vais pas tenir dans mes mains une arme que je pourrais être tenté d'utiliser à d'autres fins demain. Et après moi, même si moi je ne le fais pas, celui qui me succédera, qui succédera dans 10, 15, 20 ans, nous aurions mis dans les mains du président de la République du Bénin une arme qui peut faire pire que ce que nous voulons corriger aujourd'hui. Il faut se garder de faire ça, et c'est bien pour ça que je dis : « Ce mal, ces élections, telles qu'elles se présentent, ont quelque chose qui, pour moi, porte un certain discrédit. Je l'accepte, je veux bien assumer cela. La vie, elle est ainsi faite. Quand on accepte d'être responsable, il faut des fois accepter de porter certains chapeaux. Je veux bien le faire. Mais je veux pouvoir en même temps préserver l'essentiel. C'est ça mon serment.

M. le Chef de l'État, nous sommes en train d'épuiser les dernières secondes de cette émission, cet entretien spécial que vous avez bien voulu nous accorder sur cette question de l'heure. Je voudrais finir par cette phrase, la dernière phrase que vous avez laissé entendre à savoir la prévenance que vous-même vous portez à une arme redoutable qu'on peut mettre dans vos mains pour régir la vie, et l'ordre des choses. De ce point de vue, vous êtes conscient qu'actuellement là maintenant avec deux partis acquis à votre cause, vous aurez une hyper puissance présidentialiste.

M. SOUNOUVOU, que voulez-vous que je fasse d'un Parlement dans lequel tous les députés sont mes partisans ? À quoi ça me servirait de plus qu'un Parlement dans lequel j'ai une majorité ? Le Parlement actuel qui est en place, je dispose d'une majorité suffisante pour conduire l'action gouvernementale.

qui n'a pas pu vous permettre de tout avoir non plus

Patrice TALON : Mon objectif n'est pas de tout avoir. J'ai voulu réviser la Constitution par deux fois, et je n'ai pas obtenu la majorité nécessaire. La dernière fois, la toute dernière tentative, j'avais la possibilité d'aller au référendum. J'ai dit « Non ». Parce que la révision d'une Constitution doit être toujours consensuelle. Mais mon action, le succès de mon action n'est pas exclusivement fonction de la révision de la Constitution ou des réformes constitutionnelles que j'ai voulu faire, et je n'ai pas vocation, par moi et moi seul, pendant mon mandat, de transformer le Bénin, de tout régler en une fois. Je n'ai pas cette prétention. Je n'ai pas besoin d'avoir un Parlement du genre, et dans tous les cas, ce n'est pas parce que deux grandes formations politiques seraient allées au Parlement et seraient les seules présentes au Parlement que cela me donnera une homogénéité absolue. Non, il ne faut pas se faire d'illusions. Le Bénin est un pays de grande démocratie, de grands débats, et même au sein de ces deux formations politiques, il y a déjà beaucoup des courants de pensée de compétition en interne dans les partis politiques ; ce qui est bien d'ailleurs. Donc, je ne crains pas que du jour au lendemain la démocratie au Bénin bascule parce que le débat démocratique, la critique de l'Action gouvernementale ne se fait pas qu'au Parlement. Et d'autres élections arriveront très vite. Dans un an, nous allons aux élections municipales. Dans deux ans, nous allons aux élections présidentielles. Dans quatre ans, nous aurons à nouveau des élections législatives. Je pense que la réforme aura fait son chemin et que les uns et les autres auraient pris le train en marche, et notre processus démocratique n'en aura que plus de vigueur. C'est certain. Donc, pour moi, il est évident que ce chemin difficile sur lequel nous sommes va nous amener à un lendemain meilleur en matière d'animation de la vie politique. Et les partis politiques qui, parce qu'ils ont refusé de faire les efforts qu'il faut, ne seront pas aujourd'hui peut-être présents auront l'occasion de revenir au Parlement peut-être de manière plus forte, de manière plus structurée, et seront capables demain de conquérir le Pouvoir exécutif, de l'exercer, ou d'être majoritaires au Parlement sans que ce qui s'est passé aujourd'hui établisse de manière éternelle une vie politique sans débats. Ce n'est pas vrai !

Je vais vous dire une chose : « La réforme, elle est difficile. On l'a évoquée longuement tout à l'heure. Je voudrais profiter de cet entretien pour quand même féliciter les partis politiques qui ont fait le sacrifice de fusionner, qui ont renoncé à leurs intérêts individuels, à leur fonds de commerce, il faut le dire, pour créer ces deux grands partis politiques. Je souhaite qu'il y ait au Bénin une troisième force politique, une quatrième force politique de cette envergure-là dans lesquels les gens auraient fait les sacrifices nécessaires.

J'ai noté qu'au Bénin il y a plus de 250 partis politiques, et j'ai interpellé les responsables des deux partis en question, et j'ai remarqué que chacun de ces nouveaux partis regroupe plus de 70 à 80 partis politiques avec des dizaines de mouvements politiques, leaders politiques. Je vois que les deux partis, ensemble, regroupent plus de la moitié des partis politiques existant au Bénin, c'est-à-dire ensemble regroupent 140 à 150 partis politiques. J'ai remarqué également que ces deux formations regroupent plus de 2/3 des partis politiques actuellement présents au Parlement. Et je dis : « Mais donc, ces deux partis ont quand même certaine représentativité. Ces deux partis ne sont pas que deux partis politiques selon le schéma actuel, la mosaïque actuelle. C'est environ 150 partis politiques qui vont à la compétition, mais dans une autre dynamique, dans une dynamique de regroupement. Nous avons déjà, d'une certaine manière, réussi un peu ce que nous espérions. Parce que nous voulons que les partis politiques fusionnent, deviennent de grands ensembles politiques. De 250 partis politiques, nous avons aujourd'hui plus de 150, 200 partis qui sont regroupés en 2 partis politiques. Imaginez que du reste, sortent encore 1 ou encore 2 partis politiques. Est-ce que nous n'avons pas réussi ? Donc, ce qui se passe, il faut pouvoir également le lire sous un autre angle certes difficile mais qui ouvre le chemin d'un succès de la réforme du système partisan. Ce que les deux ont fait, nous allons prier, nous allons tout faire pour que le reste fasse autant.

pas forcément dans votre giron hein

Non dans le pays, dans le pays. Vous avez vu l'article 242 du Code électoral ? Si vous l'avez lu, vous avez vu un chiffre 4 dedans. Dans ce Code déjà, on sent que le nombre de partis politiques pressenti, souhaité pour animer le Parlement ne devrait pas dépasser 4 ou 5. Le choix du Bénin, le choix de la réforme, c'est d'amener les 250 partis politiques à se regrouper, à se répartir en 3, 4, 5 grands partis politiques dans le pays pour effectivement jouer leur rôle. Et cela a été explicitement ou implicitement en tout cas dit dans le Code électoral. Donc, il s'agit pour nous d'agir, de prier, de tout faire pour que les gens se fondent dans de grands ensembles pour jouer leur rôle en tant que partis politiques d'envergure nationale capables d'influencer la gouvernance dans le pays, capables de conquérir le pouvoir, de l'exécuter de manière homogène. Donc, ceux qui ont réussi, ceux qui l'ont fait aujourd'hui, peut-être parce qu'ils sont dans ma dynamique, ils ont fait le sacrifice qu'il faut. Vous avez vu dans les partis des gens qui étaient des adversaires éternels, je ne vais pas citer de noms, mais des gens qui n'auraient jamais pu se mettre ensemble dans un parti politique. Certains ont renoncé à être présidents de parti, ont renoncé à tout rôle et se retrouvent comme de simples membres de partis politiques. C'est un sacrifice énorme. C'est en cela que je voudrais inviter les acteurs politiques, les uns et les autres, à faire ce sacrifice et à pouvoir entrer dans les partis politiques à caractère, à dimension, à envergure nationale afin que ce que nous avons vécu cette année, ce que nous sommes en train de vivre ne se répète pas. Et d'ailleurs, ils n'auront pas le choix. Ils vont devoir le faire parce qu'ils ne vont pas renoncer à exercer ce qu'ils veulent bien faire comme métier, le métier de la politique. Donc, à quelque chose, peut-être malheur sera bon. Je suis pragmatique, je suis quelqu'un de réaliste, et je suis quelqu'un qui avance malgré les difficultés. Je suis quelqu'un qui cherche les voies et moyens pour corriger nos insuffisances. Mais parfois à l'impossible je ne suis pas tenu. À l'impossible je ne veux tenir personne. Et je voudrais que nos difficultés nous permettent de voir de manière plus lucide notre réalité et au lieu de fermer les yeux là-dessus, de corriger nos travers et d'avancer. C'est cela mon souhait, c'est cela aujourd'hui ma position. Et je voudrais, pour finir, prier la classe politique, les leaders politiques de ne pas appeler à incendier le pays. Si ce pays leur tient tant à cœur et qu'ils ont vocation à le diriger aujourd'hui ou demain, ce n'est pas un pays brûlé, ce n'est pas un pays en cendres qu'ils auront à diriger demain. Ne pas participer à une élection, la vie ne s'arrête pas là. La vie ne finit pas à un échec. Cela souvent vous permet d'être plus aguerri, d'avoir peut-être des succès inespérés plus grands demain. Donc, appeler à brûler le pays parce qu'on ne va pas à une élection, ce n'est pas responsable. Ce n'est pas bien. Il faut souhaiter que, même si les élections doivent avoir lieu dans ces conditions, que cela nous permette d'aller de l'avant, que cela nous permette de mieux construire notre pays, et que ce qui ne va pas maintenant, qu'on puisse le corriger dans les jours à venir afin que l'on ne retrouve plus ce genre de choses. Mais il ne faut pas brûler le pays, et je ne le permettrai pas d'ailleurs.

Le peuple a besoin d'être rassuré tout simplement M. le Président de la République

Je veux rassurer le peuple par mon action, je veux rassurer les uns et les autres par mon attitude, et vous avez bien vu : « Quand j'ai souhaité une révision de la Constitution et que nous ne l'avons pas obtenue, je me suis incliné ». Je me suis incliné. Je suis un homme d'action. Mais je veux que l'action s'opère dans le champ tracé et encadré par la Constitution. Il ne faut pas que la volonté d'agir nous fasse sortir du cadrage constitutionnel. C'est bien pour ça que je voudrais dire à mes concitoyens que je resterai autant un homme d'action, autant un défenseur de la démocratie, des libertés, de la rigueur, et du respect de l'ordre constitutionnel pour lequel j'ai prêté serment. Je voudrais vous rassurer ainsi, M. DOSSA et M. SOUNOUVOU, d'une chose : Notre démocratie, même si elle est parfois peut-être mise à l'épreuve par la compréhension que nous avons de ce qui se passe dans la Cité, notre démocratie, elle est dynamique, elle est vivante, elle est solide, elle se renforce, et elle va servir notre développement. Notre démocratie permettra au Bénin (aujourd'hui ce n'est pas encore le cas. Mais ça viendra très vite) permettra d'avoir une gouvernance efficace pour sortir du sous-développement et de la pauvreté. Il ne sert à rien de se contenter d'une démocratie aisée, confortable qui, malheureusement, nous maintient dans la perversion, maintient et éternise nos travers, nos insuffisances et in fine nous amènera dans le chaos. Et c'est pour cela que la démocratie doit rester un outil de développement. Et toutes les fois qu'en respectant les dispositions de l'ordre constitutionnel, en préservant la démocratie, nous allons trouver les voies et moyens pour corriger nos travers, nous allons le faire parce que c'est cela qui nous permettra de mieux vivre.

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Talon tient au respect de l'ordre constitutionnel

Fri, 04/12/2019 - 07:12

Le chef de l'Etat au cours de son entretien, tout en expliquant la situation qui se pose, pense qu'il n'est pas bien de faire recours à l'ordonnance pour organiser les élections. Il situe les responsabilités de la situation mais démontre qu'il a pleinement assuré ce qui relevait de sa compétence. Il invite les acteurs les concitoyens à ne pas accepter qu'il tordre le cou à l'ordre constitutionnel.
« Qui n'a pas envie de plaire à l'opinion publique ? Qui n'a pas envie de séduire ses concitoyens ? Qui n'a pas envie d'avoir une bonne image ? », se demande le chef de l'Etat quant à la question de savoir sa sincérité en demandant aux députés de trouver une solution pour la participation de tous les partis aux élections. « Je l'ai dit et je veux bien le répéter, l'issue de ces deux phases de qualification n'est pas quelque chose qui me donne à être fier, satisfait parce que je sais combien cela est suspectable, combien cela entache mon image personnelle et l'image du pays tout entier mais je n'ai pas à mon niveau, comme un souverain absolu, à remettre en cause ce qui est réglementé, structuré par la Constitution et les lois », a expliqué Patrice Talon. Il indique que « C'est pour cela que j'ai invité les partis politiques présents au Parlement, le Bureau de l'Assemblée nationale, le président de notre Assemblée, à trouver les solutions, les voies consensuelles permettant de corriger cette mauvaise image ». Pour le chef de l'Etat, « Une chose est de réussir une réforme, une autre est également de pouvoir maintenir la bonne image démocratique du Bénin donc je suis soucieux de cela. Mais vous savez très bien qu'à cette étape-là, dans un processus électoral qui est à quelques jours de son épilogue, il n'est pas possible que des modifications soient apportées au dispositif sans un certain consensus ».
Le chef de l'Etat confie : « j'ai appelé les uns et les autres sous la direction du président de l'Assemblée afin que la solution qui serait trouvée soit consensuelle et même si cela devrait écorcher un peu la dynamique de la réforme, elle puisse sans remettre en cause le principe global de la réforme, gommer cette impression d'une démocratie qui s'essouffle ». Aussi ajoute-t-il : « C'est pour ça que j'ai prié le président de l'Assemblée, les uns et les autres, d'aller à cette négociation et de proposer une solution à laquelle, j'étais d'ores et déjà acquis quel que soit ce que ça serait pourvu qu'il y ait consensus. J'ai utilisé toute ma force de persuasion pour convaincre ceux qui se réclament être mes partisans. J'ai noté avec satisfaction et vous l'avez peut-être su vous-mêmes que les premiers jours ont pu consacrer un certain consensus ». Il explique qu'un « comité a été mis en place par la majorité parlementaire et la minorité parlementaire, ceux qu'on appelle l'opposition et ils ont abouti à quelque chose de consensuel qui, sans remettre en cause le principe même de la réforme, devrait permettre à ceux qui ont été recalés d'être rachetés, qu'ils puissent se mettre à jour et rentrer dans la compétition aux conditions les plus essentielles qui ont été fixées et qui consacrent la réforme ». Pour le chef de l'Etat, « Nous étions prêts à applaudir et à rentrer dans cette satisfaction quand la minorité parlementaire qu'on appelle opposition, a remis en cause ce consensus et exigé le retour en arrière pur et simple ; et exigé que la nouvelle loi portant Code électoral et celle portant Charte des partis soient purement et simplement mises de côté et que la réforme en cours soit différée ». Patrice Talon regrette que ‹‹ ça a été une erreur fondamentale et la situation actuelle dans laquelle nous sommes, ils en sont quelque peu responsables ».
A la question de savoir si face à ce blocage, ces atermoiements de la classe politique au Parlement où il y avait une guéguerre de chantage, on avait espéré voir le chef de l'Etat hisser à nouveau dans ce rôle de chef, père de la Nation pour les rassembler et ensemble trouver de solutions pratiques parce que les blocages étaient surtout administratifs, pour trouver le quitus, pour trouver le certificat de conformité, il répond par la négation. « Non, Non. Vous avez dû constater depuis que le défaut de consensus n'est pas lié aux détails de documents et pièces à fournir. Les choses ont beaucoup évolué », précise M. Talon.
Il pense que « Les partis de la minorité parlementaire, notamment ceux qui se réclament de l'opposition, ont trouvé l'occasion de remettre complètement en cause ce qui était déjà un acquis pour tout le monde, c'est-à-dire le besoin de réformer le système partisan ».
Pour Patrice Talon, « La classe politique a trouvé qu'il est temps qu'il y ait au Parlement des partis politiques bien représentatifs et non des partis qui viennent chacun avec un député ».
Citant les conditions du code électoral dont l'une d'elles qui stipule que ‹‹Un parti qui va à la compétition électorale (législatives) et qui doit enlever un siège, doit avoir une envergure nationale, c'est-à-dire recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au plan national ».
Pour lui, « C'est très contraignant. Et beaucoup de partis politiques dans l'état actuel des choses, ne sont pas capables de satisfaire cette exigence. Vous comprenez donc quand les gens se disent qu'ils sont de l'opposition, et veulent satisfaire à cette obligation de créer de grands ensembles, voulant toujours demeurer présidents de partis politiques, garder leur fonds de commerce pour négocier avec l'Exécutif pour avoir des postes de responsabilité, des fonds de commerce qu'il faut se départir pour former des grands ensembles, évidemment, renoncer à cela est un sacrifice énorme qu'ils n'étaient pas disposés à faire ».
Selon le chef de l'Etat, « refuser les conditions actuelles, c'est légitime pour eux. Indirectement, on parle d'exclusion ». Mais il regrette que « dans les faits, ces partis politiques, n'ont rien fait désormais que d'exiger la remise en cause de la réforme des partis politiques afin que les choses restent en l'état comme depuis toujours. Je dois avouer que ce n'est pas admissible. Parce que nous avons l'obligation de corriger nos travers, nos perversions afin que le pays évolue ».
M. Talon pense que « Le code électoral n'est pas rédigé pour satisfaire de manière explicite quelqu'un. Ce sont des conditions posées auxquelles tout le monde doit satisfaire. Il n'a pas été dit que des partis de telle couleur sont dispensés de telles exigences et que les partis de telle ou telle couleur sont astreints à respecter ces dispositions-là. Le code s'impose à tout le monde. Ceux qui ne sont pas dans le dynamisme du respect du code, exigent que le code soit abandonné ».

Ordre constitutionnelle
La question de l'ordonnance pour sortir de la situation n'est pas la solution selon le chef de l'Etat. « L'ordonnance, ce serait pour dire quoi ? Pour abroger la Charte et le Code. Pour remettre en cause la réforme voulue et décidée par la classe politique toute entière ? », autant d'interrogations qui se pose à lui. « Donc moi qui ai choisi de faire des réformes nécessaires, courageuses, quand il s'agit de la réforme majeure, qui concerne la classe dirigeante, je dois remettre en cause cette réforme par autorité ?! », ajoute-t-il. Pour lui, « On prône l'idéal mais quand il s'agit de respecter les conditions de réalisation de cet idéal, chacun en lui, commence par rechigner et cherche les voies et moyens pour contourner les conditions de l'idéal. Et quand on ne parvient pas à contourner les conditions de l'idéal, on remet en cause l'idéal ». Le chef de l'Etat pense que pour choisir entre ce qui est fondamental et ce qui relève de l'accessoire, « Mon choix, il est clair. Même les réformes les plus difficiles, si elles sont pertinentes, nous avons l'obligation de les opérer ».
Il laisse comprendre que « Ce que me demandent quelques leaders que je reçois ou je lis, c'est de prendre une ordonnance pour imposer ce que le Parlement n'a pas fait. Si le Parlement décide de remettre en cause la Charte et le nouveau Code électoral, je vais me conformer, on va se conformer tous. Mais si le Parlement ne le fait pas et maintient la charte des partis politiques et le Code électoral après les discussions, pour soigner l'image de la démocratie, je vais, comme souverain absolu, prendre une ordonnance et légiférer dans un domaine qui n'est pas le mien ?! ».
Patrice Talon explique d'ailleurs :« Je voudrais signaler que notre Constitution ne permet pas au Président de la République de légiférer dans tous les domaines. Quand on parle d'ordonnance, de manière classique, la Constitution permet au Gouvernement en place ou au Président de la République de légiférer pour la mise en œuvre de son programme d'action en cas de blocage. On prend des ordonnances dans un champ bien déterminé ».
Il précise qu' « On ne prend pas une ordonnance pour fixer un nouvel ordre politique. Et cela ne se fait dans aucun pays démocratique. Le jour où on fait cela, c'est qu'on a mis à terre tous les fondements de la démocratie. Parce que la compétition électorale est la chose fondamentale dans un système démocratique ». Il dira aussi que ceux qui évoquent l'article 68 de la Constitution, cet article ne parle pas des prérogatives du Président de la République à utiliser la voie de l'ordonnance pour agir. Ainsi, « L'article 68 permet au Président de la République de prendre des mesures exceptionnelles quand il y a blocage des institutions, remise en cause de l'indépendance du pays, quand le territoire est en danger, bref dans des conditions extrêmement limitées ».
Bien que soulignant qu'au titre des mesures exceptionnelles, « il peut avoir une ordonnance ou une déclaration après consultation du président de l'Assemblée nationale. Mais la Constitution a encadré cela ». Il cite l'article 69 qui suit l'article 68, précisant que les mesures exceptionnelles doivent être prises dans le sens de la préservation des prérogatives des institutions de la République de sorte à permettre le bon fonctionnement rapide des institutions. « Ces mesures doivent avoir pour objectif le retour à l'ordre dans un meilleur délai. Or dans le cas actuel, les institutions ne sont pas bloquées, le Parlement n'est pas bloqué. La commission des lois a fonctionné. Les débats ont eu lieu, les votes ont eu lieu ». Le chef de l'Etat estime que « la Constitution a donné au Parlement ce pouvoir de manière exclusive ».
Patrice Talon cite l'article 4 de la Constitution qui stipule : « Le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum. Les conditions de recours au référendum sont fixées par la présente Constitution et par une loi organique. La Cour constitutionnelle veille à la régularité du référendum et en proclame les résultats ». Le premier alinéa dit que « le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum ». « Je prie mes concitoyens de ne pas permettre qu'il soit établi au Bénin quelles que soient les raisons, qu'un Président de la République organise des élections par sa seule volonté, quand bien même cette volonté relèverait d'une certaine consultation ou concertation. C'est trop dangereux ! Parce que dans deux ans, dans trois ans, mon successeur peut également à tout moment s'en servir pour modifier le processus électoral à son goût », avertit Patrice Talon.
G.A.

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« Prendre une ordonnance serait un coup d'Etat » (P. Talon)

Fri, 04/12/2019 - 07:10

Le président de la République, Son Excellence Patrice Talon à la faveur d'une sortie médiatique médiatique ce jeudi 11 avril 2019, a déclaré que prendre une ordonnance et se substituer au parlement pour l'organisation des législatives inclusives, serait un coup d'Etat. Pour le chef de l'Etat, si le parlement trouve un consensus, décide en toute souveraineté de remettre en cause la charte des partis politiques, le code électoral et le retour à l'ancien code, on va s'y conformer et il n'y aura même pas des moyens de contester cela. Mais si le parlement ne le fais pas, c'est pas le chef de l'Etat de se substituer.
Selon Patrice Talon, la constitution ne permet pas au président de la République de légiférer dans tous les domaines.
De façon classique, explique-t-il, la constitution permet au gouvernement en place, au président de la République de légiférer pour la mise en œuvre de son programme d'actions quand il y a des blocages. « On prend des ordonnances dans un champ bien déterminé qui est le champ de l'exécutif pour la mise en œuvre du programme du gouvernement. On ne prend pas des ordonnances dans n'importe quel domaine. On ne prend pas une ordonnance pour fixer un nouvel ordre politique, on ne prend pas une ordonnance pour fixer les conditions de la participation des élections. Et ça ne se fait dans aucun pays démocratique », a souligné le chef de l'Etat. Pour lui, le jour où on permet à un président de la République de fixer les conditions de déroulement des élections par ordonnance, c'est qu'on a mis à terre tous les fondements, et le principal fondement de la démocratie. Selon Patrice Talon, la compétition électorale est la chose la plus importante dans un système démocratique et il ne revient pas à un homme, fut-il président de la République, de décider par lui et lui seul, du processus électoral.
L'article 68 illustre-t-il ne parle pas du président de la République à utiliser la voie de l'ordonnance pour agir. « L'article 68 permet au président de la République de prendre des mesures exceptionnelles quand il y a blocage des institutions, quand il y a remise en cause de l'indépendance du pays, quand le territoire est en danger. C'est très limitatif et il y a environ quatre ou cinq conditions exhaustives que la constitution fixe pour permettre au président de la République de prendre des mesures exceptionnelles », a-t-il souligné.
Au titre des mesures exceptionnelles, M. Talon a cité entre autres, un décret, une ordonnance ou même une déclaration. Il a précisé que le président de la République qui consulte l'Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle et qui fait une déclaration à la nation, peut prendre des mesures exceptionnelles ; qui supplantent tout désormais, mais que la constitution a encadré.
L'article 69 de la constitution qui suit l'article 68 poursuit-il, précise que les mesures exceptionnelles doivent être prises dans le sens de la préservation des prérogatives institutionnelles et de sorte à permettre le bon fonctionnement rapide des institutions. « Si c'est parce que les institutions sont bloquées, c'est parce que le pays est en danger que le président de la République prend des mesures exceptionnelles, ces mesures doivent avoir comme objectif de permettre le rétablissement rapide et prompt du fonctionnement des institutions de l'Etat », a-t-il indiqué.
Or, dans le cas actuel, les institutions ne sont pas bloquées, le parlement n'est pas bloqué, le parlement a fonctionné, la commission des lois a fonctionné, les débats ont eu lieu, les votes également ont eu lieu.
Mais parce que le parlement n'a pu faire ce que le président de la République lui a demandé, il ne saurait prendre des mesures exceptionnelles et fixer de nouvelles conditions.
« Ce serait un coup d'Etat, ce serait contraire à la constitution et à l'esprit même de la constitution », a précisé Patrice Talon.
F. Aubin AHEHEHINNOU

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Patrice Talon explique le bien fondé du système partisan

Thu, 04/11/2019 - 23:29

« Le moment politique ». Tel est le thème du grand oral du chef de l'Etat ce jeudi soir sur la télévision nationale. Patrice Talon a au cours de l'émission fait part de sa lecture de la loi portant charte des partis politiques et du code électoral tout en regrettant l'attitude des députés à l'Assemblée nationale.
Reçu au studio de la présidence de la République, le chef de l'Etat a dit sa part de vérité sur la situation électorale. Il n'entend pas prendre une ordonnance contre l'ordre constitutionnel du pays. Regrettant l'attitude des députés qui n'ont pu trouver un consensus, il estime que c'est de leur rôle de permettre à tous les partis de participer aux élections. Déplorant la situation qui prévaut il y a quelques années plutôt, il déclare : « Il est malheureusement à constater que c'est davantage les perversions de ce système qui le caractérisent aujourd'hui ». Par ailleurs, le chef de l'Etat estime que « ne rien faire serait une faute de la classe politique. C'est bien pour ça qu'en 2015, à l'entrée en mandature de la 7ème législature qui est en cours, cette question a été évoquée et les députés, par la voix du président élu, ont indiqué que cette mandature sera celle de la réforme du système partisan. Je n'étais pas au pays ».
« Nous avons tous conscience de l'état de déliquescence du système partisan. Je dois vous avouer et je m'en voudrais de ne pas le dire : cette réforme du système partisan n'a pas été une initiative de Patrice Talon. On l'oublie trop souvent et il convient de rétablir cette vérité », rappelle-t-il.
Le président de la République dit être conscient de l'importance de la réforme. « Je dois dire que depuis 3 ans que je suis dans la fonction, la charge, je mesure encore davantage combien il est nécessaire de réformer le système partisan qui, selon notre Constitution, est le système par lequel la Cité doit être gouvernée », a précisé Patrice Talon.
« C'est vrai que ce qui se dessine n'honore pas l'image de la démocratie béninoise. Je l'ai dit, je l'ai constaté et j'en ai été bien désolé mais nous ne sommes pas dans l'impasse », avoue-t-il avant d'ajouter : « Ce n'est pas parce que ce qui se passe n'honore pas l'image démocratique du Bénin que cela constitue un blocage du fonctionnement démocratique du pays ».
Mais le chef de l'Etat pense que « La compétition politique est par définition sélective. Ce n'est pas parce que tout le monde participe au débat politique et concourt au choix des dirigeants que tout le monde dirige à la fois, que tout le monde exerce à la fois les fonctions politiques ». Aussi ajoute-t-il que « Le processus de sélection des acteurs politiques, des dirigeants politiques, est par définition sélectif, donc forcément discriminatoire ». Il explique qu'à travers cette réforme, « Nous avons jugé nécessaire, nous tous, de réformer le système partisan de sorte que les partis politiques soient plus forts, plus représentatifs, avec une envergure nationale avérée ».
Patrice Talon se dit rassuré que ces réformes permettront aux partis de « fonctionner de manière démocratique afin que les valeurs émergent plutôt que ce soient les présidents ou les mécènes qui décident au niveau des partis. Donc la réforme a été conçue pour être contraignante ». Il confirme d'ailleurs que « La réforme a pour vocation de forcer la main aux acteurs politiques à la fusion, à la constitution de grands partis politiques afin qu'ils soient capables de conquérir le pouvoir exécutif, de l'exercer de manière homogène et de ne plus introduire dans ce système, des individualités qui exigent des contreparties pour leur soutien au pouvoir avec des exigences d'ordre individuel qui, en définitive, pervertit le système ».

G.A.

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La campagne démarre ce vendredi à 00h

Thu, 04/11/2019 - 22:54

La campagne électorale pour le compte les législatives 2019 démarre ce vendredi 12 avril à 00h. C'est le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna), Emmanuel Tiando, qui a donné le top ce jeudi 11 avril au siège de l'institution.
Le top est donné aux partis politiques d'aller convaincre leurs électeurs sur le terrain. Emmanuel Tiando a procédé, dans l'après-midi du jeudi 11 avril, au lancement de la campagne électorale pour les législatives du 28 avril. Il précise que la campagne s'ouvre ce vendredi 12 avril à 00 h et s'achève le 26 avril. Cela doit être selon lui, un moment de pédagogie et d'explication des valeurs prônées par chaque parti, avec comme objectif majeur, la promotion et le renforcement de la démocratie et de l'état de droit. Emmanuel Tiando demande que chacun ait en tête la culture la paix et de la fraternité.
Cette période devrait être selon lui, « une période de confrontation d'idées et non de personnes ». Emmanuel Tiando les invite donc à exposer leurs idées aux électeurs. « Aux membres des partis qui n'ont pas eu la chance de prendre part à ces élections, j'exhorte à l'esprit de tolérance et de courage dans ce que nous pouvons considérer comme une épreuve circonstancielle », a souligné le président de la Céna. Il demande aux organes de presse de traiter l'information en toute transparence suivant le code de déontologie des médias.
Emmanuel Tiando a rappelé que conformément aux recommandations de la réunion des présidents d'institution et de la décision du conseil des ministres du 03 avril, la Céna a décidé, malgré les difficultés observées dans le déroulement du processus électoral et la tension sociopolitique, de remplir sa mission, celle de l'organisation des élections. Selon lui, la Céna ne dispose pas d'attribution légale ni juridique ni politique pour créer des conditions à la réalisation des élections inclusives.
Seuls les partis Bloc Républicain et Union Progressiste sont en lice pour les législatives du 28 avril 2018.
G.A.

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Push and Pull , un service qui facilite les transactions bancaires

Thu, 04/11/2019 - 20:52

En collaboration avec la Banque Atlantique, Moov-Bénin offre un nouveau service à ses clients dénommé : ‘'Push an Pull''. Ce produit qui dispose de plusieurs avantages a été présenté aux professionnels des médias au cours d'une conférence de presse tenue ce jeudi 11 avril 2019, à l'hôtel Golden Tulip de Cotonou. Ladite séance a réuni les partenaires de Moov Bénin aussi bien que de la Banque Atlantique.

Le service Moov-Money lancé en 2013, en collaboration avec la Banque Atlantique dispose désormais d'un autre service de transfert d'argent simple, facile et sécurisé aux abonnés. « (...) Après le lancement des services de base que vous connaissez tous aujourd'hui, le transfert d'argent, le rechargement du téléphone, l'achat des forfaits appel ou internet, le transfert à l'international, les paiements, nous sommes en train de passer aux services de seconde génération », a déclaré la directrice marketing et communication Aïssatou DIALLO.
Dans le but de mieux répondre aux besoins des clients, Moov-Bénin et Banque Atlantique ont mis en place un nouveau service qui permet de faire des transactions ‘'n'importe quand et n'importe où'' entre le compte bancaire et celui de Moov-Money.
A Moov Bénin explique Aïssatou DIALLO, « nous nous inscrivons dans une dynamique de répondre toujours aux besoins de nos clients pour pouvoir leur fournir ce qu'il y a de mieux en termes de service de monnaie électronique » afin de satisfaire le besoin des abonnés.
Selon le directeur communication de la Banque Atlantique, Ghislain DAGNON, le groupe financier mondial place l'innovation au cœur de sa stratégie. « C'est dans ce cadre-là que nous cherchons à mieux faciliter le parcours à nos clients », annonce-t-il.
L'ambition de la Banque Atlantique informe Ghislain DAGNON est de fournir une réponse à tous les clients. Ce partenariat entre la Banque et Moov-Bénin vise donc à combler les attentes de ces derniers.

Un service, simple, facile et sécurisé
Le produit a été présenté par les représentants de Moov-Bénin et de la Banque Atlantique. Selon les explications du Chef Service Animation commerciale de la Banque Atlantique, Eric D'oliveira, ‘'Push and Pull'' est une offre qui permet aux abonnés et clients de la Banque Atlantique de pourvoir faire le transfert d'argent du compte Moov-Money vers le compte bancaire et vice versa. L'innovation prend en compte deux profils de clients : l'abonné Moov et les agents Moov, c'est-à-dire les distributeurs de la monnaie électronique.

Pour l'abonné, il s'agira tout simplement de saisir la syntaxe *155*1*3# et pour l'agent Moov *221*1*3#.

A partir de ce moment, le client reçoit un code de souscription qui est composé de chiffres et de lettres. Afin de finaliser sa souscription, il faut se rendre dans une agence Banque Atlantique et remplir un formulaire, ce qui permet d'assurer la liaison du compte Moov-Money à celui de la Banque Atlantique.
Ce nouveau service qui assure rapidité et fiabilité 24 sur 24 et 7 jours /7 permet aux clients d'effectuer leurs opérations bancaires en toute sécurité. Aussi, le service donne-t-il la possibilité de consulter le solde de son compte bancaire et résout le problème d'approvisionnement en temps réel au niveau des agents Moov.
« Retenez que le parcours client est intuitif, simple et facile. Vous n'avez pas besoin d'assistance. Il n'en demeure pas moins que nos services clientèles sont disponibles pour vous assister à distance comme dans nos différents agences Moov et Banque Atlantique », a-t-il conclu.

D'après Maxime FADO, Chef division Moov Money, c'est un progrès majeur qui positionne Moov-Bénin ainsi que la Banque Atlantique dans la sphère de l'innovation en finance digitale. Il souligne que pour bénéficier de l'innovation, il faut nécessairement souscrire au service. A cet effet, il annonce que tout le dispositif est déjà mis en place aussi bien à la Banque Atlantique que dans les agences Moov pour accueillir les abonnés et les clients de la banque qui ont un compte d'épargne ou courant.
« Le service vient répondre à un certain nombre de besoins de sécurité parce que toutes transactions que vous faites part du fait que c'est d'abord lié. A l'issue de chaque transaction, vous mettez toujours votre mot de passe. (...) Deuxième élément qu'il faut souligner c'est que le service est facile. A n'importe quel moment de la journée où vous souhaitez retirer de l'argent de votre compte bancaire ou de votre compte Moov-Money vous pouvez le faire », expose-t-il.
Maxime FADO renseigne que les abonnés Moov qui veulent bénéficier de ce service se doivent d'être des abonnés complétement enregistrés sur le réseau Moov Money. Il invite les abonnés « qui ne se sont pas complètement enregistrés de bien vouloir se rapprocher d'une agence pour finaliser les enregistrements et aussi se rapprocher de la Banque Atlantique pour ceux qui n'ont pas un compte et commencer à bénéficier de ce service ».
Le service Push and Pull qui sera effectif dans quelques semaines présente également des tarifs accessibles à tous. Les clients et les abonnés peuvent d'ores et déjà adhérer au service en finalisant leurs souscriptions dans une agence de la Banque Atlantique afin de profiter des avantages dudit produit.

Akpédjé AYOSSO

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07 personnalités béninoises exhortent Talon à une élection inclusive

Thu, 04/11/2019 - 16:30

Le Bénin traverse depuis quelques semaines, une crise préélectorale engendrée par l'exclusion des partis de l'opposition des prochaines législatives. A travers une libre tribune intitulée « Préservons l'essentiel », sept personnalités du pays se sont adressées au président de la République Patrice Talon et l'invitent en tant que Père de la Nation à œuvrer véritablement pour une sortie d'impasse.

Dans cette tribune signée par le Père Efoé-Julien Penoukoun, Sylvain Adékpédjou Akindès, Frédéric Joël Aïvo, Reckya Madougou, Omar Arouna, Prudent Victor Topanou et Simon Narcisse Tomety, les 07 sept personnalités notent que la situation que traverse le Bénin est la plus grave des crises de l'histoire du pays depuis la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
Selon eux, si en application de l'article 54 de la Constitution qui donne le droit au chef de l'Etat de gouverner, Patrice Talon a aussi « davantage l'obligation de gouverner sur la base de la Constitution dont le Peuple s'est librement doté et dans le respect des traités et engagements internationaux que notre pays a souscrits ».
La résistance des uns et des autres ne traduit que l'appel à une gouvernance démocratique sans détruire les droits et libertés qui protègent les citoyens.
Le but de cette tribune est selon les auteurs « d'attirer l'attention du chef de l'Etat sur la réalité de la crise et les menaces irrémédiables qui planeront désormais et pour longtemps sur le pays si, le 28 avril 2019, il laisse franchir le pas de trop ».
Cependant, elles soulignent que même si le chef de l'Etat dispose de tous les moyens nécessaires pour la tenue du scrutin du 28 avril prochain qui oppose deux listes de la mouvance, il n'en demeure pas moins que le Peuple à la puissance et la légitimité pour tout arrêter quand il le voudra et quand il en aura marre.

« Ne franchissons point le pas de trop »

A en croire les auteurs de la tribune, si les élections se déroulent malgré la médiation des Nations Unies, de la CEDEAO et de la République Fédérale du Nigéria, et des corps intermédiaires (Anciens Chef d'Etat, Partis politiques, Syndicats, Société civile, Religieux, Chefs traditionnels), les dégâts seront énormes. « Nous prendrons le risque d'exposer le pays à une menace permanente de rupture de la paix et surtout d'ouvrir un cycle de perpétuation des règlements de comptes dont les conséquences peuvent être désastreuses pour notre vivre ensemble », soulignent les personnalités.
Pour des élections législatives inclusives, les 07 signataires interpellent directement la haute responsabilité de Patrice Talon afin « qu'elle contribue à apaiser le pays, à réconcilier les différents bords politiques, à préserver la paix et à unir le Peuple autour des objectifs de développement, loin des règlements de comptes ». Car, « au-dessus d'une élection qui n'est que législative, au-dessus des lois de la République, il y a le pays et ses citoyens », rappellent-elles.
Les signataires du document demandent à Patrice Talon de faire en sorte que « la fraternité l'emporte sur nos divergences, que la dignité de nos compatriotes ne soit jamais brisée par le commandement politique et enfin que la paix de ce bout de terre qui est notre patrimoine commun soit élevée au-dessus de tout ».
« Vous avez le devoir de léguer à vos successeurs le pays uni dont vous avez hérité dans la paix et la concorde. Ne franchissons point le pas de trop. Vous pouvez encore changer le cours de l'histoire éprouvante qui se profile à l'horizon de notre pays. Préservons l'essentiel, car plutôt que périsse l'Etat, périsse un principe », ont-ils conclu.

Akpédjé AYOSSO

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L'examen de l'extradition de Koutche mis en délibéré

Thu, 04/11/2019 - 16:02

Le procès d'extradition de Komi Koutché, ancien ministre d'Etat chargé de l'Economie et des Finances de Boni Yayi a été ouvert ce jeudi matin dans la capitale espagnole. Les conseils de l'inculpé ont fait leurs dépositions et autres interventions devant le juge de l'Audience nationale de Madrid.

Chacune des deux parties s'est déplacée avec un collège d'avocats.
Du côté de l'Etat béninois, un collège de trois avocats a été commis : Me Max d'Almeida, avocat au barreau du Bénin, Me Manuel Sunkel et Me Israel Paz, tous avocats pénalistes au barreau de Madrid.
L'ex argentier s'est fait entourer de deux catégories d'avocats.
La première constituée de ses avocats notamment Me Luis Chabaneix, pénaliste aux barreaux espagnols, Me Théodore Zinflou, Me Victorien Fade, tous avocats au barreau du Bénin et Me El Hadj Diouf, ancien Ministre, ancien député, avocat au barreau de Dakar.
La deuxième catégorie concerne ceux désignés par la société américaine GS Internationale dont Komi Koutché est le Vice-Président pour l'Afrique. Il s'agit de Me Jaime Sanz de Bremond, avocat pénaliste, 40 ans aux barreaux espagnols, Me Gregory Thuan, avocat, ancien référendaire à la Cour européenne des droits de l'Homme et président de la commission « Droits de l'Homme'' de l'Union des avocats européens.
Me Simone Williams, avocate aux barreaux de Washington et de New York, Me Thomas Lareeya, avocat aux barreaux de Washington et d'Accra, au Ghana.
Après les différentes plaidoiries, l'affaire est mise en délibéré sans précision sur le moment du verdict.
Le procureur de Madrid s'est opposé clairement à la demande de l'Etat béninois.
Komi Koutché avait été interpellé à Madrid alors qu'il partait pour Paris animer une conférence avec la diaspora béninoise sur la situation sociopolitique du pays.
Cette interpellation fait suite à un mandat d'arrêt international émis par les autorités béninoises pour malversations lors de sa gestion du Fonds national de la microfinance.

G.A.

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Plus de 200 jeunes footballeurs africains exposent leurs talents au stade Charles de Gaulle

Thu, 04/11/2019 - 15:36

Le stade Charles de Gaulle de Porto-Novo abritera du 21 au 27 avril 2019, la 9ème édition du Tournoi international des centres de formation de football (Tic2f) dans la catégorie des moins de 17 ans (U17).

Organisé par l'Ong Tic2f et parrainé par Mikaël Silvestre, Jean-Marc Adjovi Boco, Japhet N'Doram, Oswald Homéky, et Mathurin de Chacus, le tournoi regroupera une douzaine de centres de formation venus de plusieurs pays, notamment la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Burkina-Faso, le Mali, le Cameroun et le Bénin, pays hôte. Au nombre des équipes participantes, on note l'Académie Safadi Sport de Guinée, le Fc San Pédro et Déportivo de Côte d'Ivoire, Star Makers du Ghana, Sunsel Fc du Nigeria, l'Académie Révélation Fc du Burkina-Faso, l'Etoile du Mandé et Fc Moubarakou du Mali, l'Académie Terre de football de Douala du Cameroun, l'Académie Poté Joseph (Apj), Alodo Sport et Kalala de Djougou du Bénin.
D'autres événements seront organisés en marge de ce tournoi. Des formations seront initiées en faveur des journalistes sportifs, des membres des équipes médicales et des encadreurs des centres. La cerise sur le gâteau est le gala de soutien au Tic2f.
Un évènement au cours duquel les maillots des grands joueurs des championnats européens tels que Riyad Mahrez, Richarlison, Bernard, Felipe Anderson, Philippe Coutinho, Willian, David Luiz, Ismaila Saar, Hatem Ben Arfa, Mbaye Niang, Colin Dagba, Neymar, Kylian Mbappe et Edison Cavani... seront vendus aux enchères.

FINAFA H.

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Le Marocain Mouad Hajji, nouveau Secrétaire général de la CAF

Thu, 04/11/2019 - 15:35

La Confédération africaine de football (CAF) a un nouveau Secrétaire général. Il s'agit du Marocain Mouad Hajji. Il succède ainsi à l'Egyptien Amr Famhy menacé de licenciement sur fond général de tension au sein de l'instance africaine de football.
Amr Fahmy, occupe le poste de secrétaire général de la CAF depuis novembre 2017. Il est accusé d'être l'investigateur d'une fuite de documents confidentiels qui lui a valu sa révocation.
F. A. A.

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Le Mono touché par un taux élevé de mortalité

Thu, 04/11/2019 - 15:26

La mortalité maternelle dans le mono est en hausse selon le constat du quotidien de service public. La situation sociosanitaire des femmes continue de nourrir des inquiétudes au nombre des indicateurs majeurs d'appréciation de la qualité de leur prise en charge dans les centres de santé. Les chiffres relevés pour le compte du système sanitaire du Mono, sur les trois dernières années, demeurent étonnants.
Dans le Mono, la mortalité maternelle est passée de 254,67 en 2016 à 202,83 en 2017 pour 100 000 naissances vivantes. Ce chiffre à grimper jusqu'à 287,15 décès en 2018. Quant à la mortalité néonatale, elle est passée de 24,75 en 2016 à 27,87 en 2017 puis, à 28,11 décès en 2018 pour 100 000 naissances vivantes.
Rendues publiques par le service de Santé de la mère et de l'enfant du département, ces données n'intègrent pas les « morts silencieuses » dues à la maternité dans la communauté, et qui échappent au système d'information sanitaire.
Selon le chef service pour le département, Eléonore Lalèyè Dah, les prescriptions des Objectifs de développement durable (Odd) recommandent de réduire la mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 100 000 et les décès néonataux à 12 pour 1000 d'ici 2030. Elle indique que les statistiques du Mono illustrent une « situation peu reluisante », par rapport aux normes internationales.
La situation du département du Mono n'étant pas isolée mais préoccupante s'inscrit selon le chef service dans la tendance nationale. Ce qui explique l'attention spéciale du ministre Benjamin Hounkpatin pour le sous-secteur de santé de la mère et de l'enfant, a-t-il souligné.
La spécialiste des questions de santé de la mère et de l'enfant dans le Mono, Eléonore Lalèyè Dah explique que le programme d'envergure intitulé Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) dont la phase pilote est déjà en cours dans trois zones sanitaires permettra d'améliorer la situation actuelle des décès.
L'autre facteur non moins important est la sensibilité du gouvernement à travers le renforcement du système de surveillance au relèvement des capacités de prise en charge du plateau technique. Sans oublier la mise à disposition d'une ligne verte, le 91444444, suivie de l'instauration de la revue semestrielle des audits de décès et système de référence et contre-référence ainsi que les séances de validation des données, tous les lundis au niveau des directions départementales.
G.A.

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Enfin, Boni Yayi se réveille de son sommeil

Thu, 04/11/2019 - 15:19

Dans un poste sur sa page Facebook, l'ancien chef de l'État, président d'honneur du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) exprime son point de vue sur la situation sociopolitique du pays. Boni Yayi ne partage pas le fait qu'il y ait élections législatives au Bénin sans les partis de l'opposition. Il l'a souligné dans son point de vue après sa rencontre avec une délégation de la Francophonie. (Lire son message)
G.A.

CRISE POST ÉLECTORALE AU BENIN : MON POINT DE VUE SUITE À MA RENCONTRE AVEC LA DÉLÉGATION DE LA FRANCOPHONIE.

Je salue avec beaucoup de considération la délégation de la Francophonie notre organisation commune venue s'enquérir de la situation politique, sociale et économique qui prévaut dans mon pays le BENIN. Je voudrais illustrer mon propos en référence aux textes fondamentaux de notre organisation.
Dans la charte de la Francophonie adoptée à Hanoi (Vietnam) le 15 novembre 1997, ou peut lire dans le titre 1 : des objectifs et article 1 : « la Francophonie… a pour objectifs d'aider : à l'instauration et au développement de la démocratie, à la prévention des conflits et au soutien à l'Etat de droit et aux droits de l'homme ».
La situation qui prévaut aujourd'hui au BENIN est la négation flagrante de cette volonté de la Francophonie de développer la démocratie, de prévenir les conflits et de soutenir l'Etat de droit. En effet la décision du gouvernement de mon pays d'exclure toute l'opposition des législatives d'Avril 2019 ne promeut pas la démocratie ni ne prévient les conflits et est contraire à tous égards à l'Etat de droit.
Comme vous l'avez su certainement lors de votre rencontre avec l'opposition, tous nos efforts pour faire entendre raison à la mouvance et au Président Patrice TALON ont été vains. Notre volonté de nous conformer à la charte et au code électoral, exclusifs et conflictogènes tout comme la recherche du consensus n'ont guère prospéré dans l'environnement planifié de longue date par nos partenaires. Je voudrais à nouveau attirer votre attention sur le profond fossé qui sépare le texte fondamental de la Francophonie à savoir la Déclaration de Bamako du 03 novembre 2000 d'avec l'exclusion actée par le pouvoir de la rupture de prendre seul part aux législatives du 28 avril 2019.
En effet, la situation actuelle imposée à l'opposition est aux antipodes du texte contenu dans le Titre II de la Déclaration de Bamako qui consacre les principes fondamentaux auxquels nos Etats ont adhérés notamment aux points :
1- « La démocratie, système de valeurs universelles, est fondée sur la reconnaissance du caractère inaliénable de la dignité et de l'égale valeur de tous les êtres humains ; chacun a le droit d'influer sur la vie sociale, professionnelle et politique et de bénéficier du droit au développement ; »
3« La démocratie exige en particulier, la tenue, à intervalle régulier, d'élections libres, fiables et transparentes, fondées sur le respect et l'exercice, sans aucun empêchement ni aucune discrimination, du droit à la liberté et à l'intégrité physique de tout électeur et de tout candidat, du droit à la liberté d'opinion et d'expression, notamment par voie de presse et autres moyens de communications, de la liberté de réunion de manifestations et de la liberté d'association ; »
C'est la dénégation de toutes ces valeurs universelles gages de la démocratie qui explique le BENIN d'aujourd'hui avec tous ses fils en exil politique ou remplissant les prisons à la suite d'arrestations musclées.
4« la démocratie est incompatible avec toutes modifications substantielles du régime électorale introduites de façon arbitraire ou subreptice… »
La négation de cette disposition a produit « le certificat de conformité », inexistant dans les textes électoraux et par lequel l'exclusion arbitraire des partis de l'opposition a été assurée.
5« la démocratie suppose l'existence de partis politiques égaux en droit, libres de s'organiser et de s'exprimer, pour autant que leur programme et leurs actions ne remettent pas en cause les valeurs fondamentales de la démocratie et des droits de l'homme. Ainsi, la démocratie va de pair avec le multipartisme, elle doit assurer à l'opposition un statut clairement défini, exclusif de tout ostracisme ».
Ce point interpelle indéniablement la charte des partis dans sa philosophie.
Au titre III relatif aux proclamations on peut lire :
4« la démocratie, pour les citoyens-y compris, parmi eux, les plus pauvres et les plus défavorisés-se juge, avant tout, à l'aune de respect scrupuleux et de la pleine jouissance de tous leurs droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, assortis de mécanisme de garanties. Il s'agit là de conditions essentielles à leur adhésion aux institutions et à leur motivation à devenir des acteurs à part entière de la vie politique et sociale ; »
A notre avis ce point interpelle toute la gouvernance actuelle et laisse dubitatif sur la nécessité de payer la caution de deux cent quarante-neuf million de franc CFA avant de prendre part aux législatives.
Au niveau du titre IV relatif aux engagements et au B intitulé pour la tenue d'élections libres, fiables et transparentes, les points suivants nous laissent perplexes quant aux perspectives ouvertes par le processus électoral en cours.
8« s'assurer que l'organisation des élections, depuis les opérations préparatoires et la campagne électorale jusqu'au dépouillement des votes et à la proclamation des résultats, y inclus le cas échéant, le contentieux, s'effectue dans une transparence totale et relève de la compétence d'organes crédibles dont l'indépendance est reconnue par tous ; »
10« impliquer l'ensemble des partis politiques légalement constitués tant de la majorité que de l'opposition, à toutes les étapes du processus électoral, dans le respect des principes démocratiques consacrés par les textes fondamentaux et les institutions… ».
Au regard de ces deux points, la nomination des sept sages de la Cour Constitutionnelle et les bégaiements récents, incompréhensibles de la CENA évoquant des fautes mineures et des fautes majeures pour tenter de justifier la consécration des partis de la mouvance et l'exclusion de certains partis de l'opposition puis de toute l'opposition ont jeté un froid certain sur notre démocratie et ont plongé le peuple béninois dans une inquiétude profonde et le désarroi quant à la tenue dans les conditions actuelles d'une élection transparente et paisible .
Nous sommes pour une vie politique apaisée conformément au point 14 qui stipule « faire participer tous les partis politiques tant de l'opposition que de la majorité à la vie politique nationale, régionale et locale, conformément à la légalité de manière à régler pacifiquement les conflits d'intérêts ; » c'est pourquoi nous restons fermes et déterminés à faire respecter et aboutir le principe sacro-saint démocratique selon lequel « pas d'élections sans la participation de l'opposition ».
Je vous remercie.

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Patrice Talon interdit l'usage des moyens de l'Etat

Thu, 04/11/2019 - 14:59

Dans quelques heures, le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena) va officiellement procéder au lancement de la campagne électorale pour le compte du scrutin législatif du 28 avril 2019.
A cet effet, le président de la République, Son Excellence Patrice Talon a fermement recommandé à ses ministres en lice pour cette élection ce mercredi 10 avril 2019 en marge du Conseil des ministres, de ne faire usage ni de biens publics, ni de moyens de l'Etat pour leur campagne. Il en sera de même pour tout attribut matériel lié à leur statut de ministre, qui doit être proscrit pendant ladite campagne. Cette recommandation selon le chef de l'Etat est aussi valable pour les collaborateurs des ministres, et tout responsable politico-administratif candidat aux prochaines législatives.
Habitué à frapper, y compris même les gens de son camp, on ne peut douter de la rigueur de Patrice Talon à sanctionner les cadres de l'administration qui ne respecteront pas cette recommandation.

F. A. A.

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