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Union européenne

Semaine décisive pour la candidature de Sylvie Goulard

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 16:47
La candidate doit tenter de convaincre les eurodéputés par des réponses écrites à de nouvelles questions. Une nouvelle audition est envisageable en fin de semaine.
Categories: Union européenne

Les socialistes triomphent au Portugal avant l’audition de Josep Borrell

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 14:28
L’UE s’est réveillée avec la nouvelle de la large victoire du socialiste, António Costa, lors des élections législatives au Portugal. Le Premier ministre a remporté 36,6 % des suffrages et son parti rafle 106 sièges au parlement. Un article d'Euroefe.
Categories: Union européenne

L’UE cherche à rallier plus de pays pour l’accueil des migrants sauvés en mer

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 11:53
France, Allemagne, Italie et Malte vont tenter mardi 8 octobre de rallier leurs partenaires européens à un mécanisme temporaire de répartition des migrants sauvés en mer, une entreprise qui s’annonce ardue.
Categories: Union européenne

L’UE peine à muscler ses objectifs climatiques avant la COP25

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 11:49
Les ministres de l’Environnement ont convenu de « revoir » leurs ambitions climatiques à partir de l’année prochaine, mais ils n’ont pas donné de chiffres concrets et dix États membres se montrent récalcitrants. Lors d’une réunion des ministres de l’Environnement à Luxembourg...
Categories: Union européenne

Londres et Bruxelles se renvoient la balle sur le Brexit

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 11:02
Londres et Bruxelles se sont mutuellement exhortées au « compromis » avant le début de négociations sur le Brexit lundi, le gouvernement britannique laissant entendre qu’il pourrait assouplir sa position sur les points « problématiques » du plan de Boris Johnson.
Categories: Union européenne

Les États-Unis visitent les Balkans dans un contexte de tensions croissantes avec l’UE

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 10:24
L’actu en capitales décrypte l’info de toute l’Europe, grâce au réseau de rédactions d’Euractiv.
Categories: Union européenne

L’italien Paolo Gentiloni réussit son oral devant les eurodéputés

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 09:56
L'ancien chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni a reçu l’aval du Parlement européen le 3 octobre pour devenir commissaire européen à l’Économie, malgré la position délicate de son pays en matière budgétaire.
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Bruxelles espère un dégel entre la Russie et l’Ukraine

Euractiv.fr - Mon, 10/07/2019 - 09:33
La Commission européenne a salué le 3 octobre une récente rencontre diplomatique à Minsk, laissant espérer l’organisation rapide d’un sommet international pour mettre un terme aux combats dans l’est de l’Ukraine. Dans le pays, nombreux sont ceux qui dénoncent une «capitulation».
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Sylvie Goulard, une femme sous influence?

Coulisses de Bruxelles - Sun, 10/06/2019 - 11:45

Le calvaire de Sylvie Goulard se poursuit. Non seulement les députés européens n’ont pas été convaincus des capacités de la candidate proposée par Emmanuel Macron à occuper le poste de commissaire européen au marché intérieur, à l’industrie, au numérique, à la défense et à l’espace, mais ils persistent à mettre en cause son intégrité. Le second jeu de questions écrites qu’ils lui ont adressé ce vendredi à la suite de son audition, mercredi après-midi, contient en effet des accusations particulièrement graves. Au point que plusieurs de ses amis politiques du groupe « Renew Europe » (RE) souhaitent même, sans trop y croire, que le Président français « débranche » rapidement celle qui apparait comme irrémédiablement éclopée et envoie quelqu’un d’autre à Bruxelles.

Car, contrairement à ce qu’a affirmé sur Cnews Amélie de Montchalin, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, les questions sur les casseroles que traine la vice-gouverneur de la Banque de France et ancienne ministre de la défense n’on pas émané des seuls rangs LR et RN : d’ailleurs, tous les groupes politiques du Parlement, à l’exception de « Renew Europe » (RE), le groupe où siège LREM, ont voté contre son investiture. Mais elle n’a pas été définitivement recalée. Goulard a jusqu’à mardi pour répondre à 11 pages de questions supplémentaires portant tant sur la façon dont elle va gérer son portefeuille, ce qui montre que même dans ce secteur du jeu elle est passé à côté de son audition, que sur son intégrité. Si elle ne parvient pas à convaincre deux tiers des membres des commissions parlementaires du marché intérieur et de l’industrie, un nouvelle audition publique sera organisée jeudi prochain. Et là, elle a une chance de passer, car il suffira alors d’un vote à majorité simple, ce qui ne sera pas la plus brillante des manières de se qualifier : elle risque d’être la seule à ne pas avoir été adoubée par une majorité des deux tiers…

Les eurodéputés exigent notamment de savoir quelle a été son activité précise au service du think tank américain Berggruen, qui apparait comme l’affaire la plus gênante pour la candidate de la France. Il faut dire qu’elle lui a facturé, entre fin 2013 et et fin 2016, une somme globale d’environ 350.000 euros bruts alors qu’elle était en même temps députée européenne. La question n’est pas neutre : Goulard suivait notamment au Parlement les dossiers financiers et bancaires alors que Nicholas Berggruen, qui finance le think tank qui porte son nom, dirige un fonds de recouvrement souvent qualifié de « fonds vautour », car il rachète des dettes impayées pour une bouchée de pain et se charge d’obtenir leur paiement par le débiteur indélicat. Or, contrairement à ce qu’affirmait mercredi Goulard, elle aurait bien eu accès à des informations confidentielles durant son mandat qui auraient pu intéresser son employeur américain. Les eurodéputés lui demandent donc une nouvelle fois si elle avait connaissance du caractère confidentiel de ces informations et si elle les a partagé avec Berggruen. De même, est-il exact, comme l’affirme l’hebdomadaire Marianne, qu’elle a fait travailler ses assistants parlementaires pour ce think tank, ce qui serait un détournement de fonds européens ? Autre question gênante : a-t-elle servi ensuite d’intermédiaire avec Macron, Berggruen étant l’un des contributeurs de sa campagne électorale… Une façon de sous-entendre que le chef de l’Etat paye une dette en l’envoyant à Bruxelles.

Les députés se demandent aussi pourquoi Berggruen a fait activement campagne auprès d’eux pour qu’ils valident sa candidature : n’est-ce pas là le signe que Sylvie Goulard, dans ses futures activités, ne sera pas totalement indépendante de son ami dont les intérêts financiers ne sont pas forcément ceux de l’Union européenne ? Savait-elle que Berggruen n’avait pas que des activités philantropiques en Europe, comme elle l’a affirmé mercredi, mais qu’il était propriétaire de la chaine de distribution Karstadt en Allemagne ?

« Ces questions sont de la dynamite », juge un responsable politique français. Car on voit mal ce qui va rester de l’autorité de Sylvie Goulard si elle survit à l’exercice. La France peut-elle se permettre d’avoir une commissaire gravement affaiblie dès le début de son mandat ?

Categories: Union européenne

Candidate au portefeuille de l’énergie, l’Estonienne Kadri Simson reçue avec mention « passable »

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 11:44
Kadri Simson, l’ancienne ministre de l’Énergie estonienne, a obtenu l’aval du Parlement européen pour reprendre le poste de commissaire à l’énergie. Son audition a provoqué la fureur des Verts et laissé de nombreux eurodéputés sceptiques.
Categories: Union européenne

La Pologne attise la querelle sur le coût et la signification de la neutralité carbone

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 11:42
La Pologne martèle qu’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 coûterait trop cher et relève du « fantasme ». Le WWF assure que le pays pourrait y parvenir en respectant le délai et le budget fixés.
Categories: Union européenne

Lubrizol : la gestion de l’après-catastrophe s’annonce laborieuse

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 11:14
À Rouen, la gestion de l’après-catastrophe est appelée à durer. À commencer par les opérations de pompage des déchets potentiellement toxiques présents sur le site de l’usine de Lubrizol. Un article de notre partenaire, le Journal de l'environnement.  
Categories: Union européenne

Les propositions de Nicolas Hulot pour le commerce international

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 11:12
Suspension des traités commerciaux, exception agricole, taxe carbone aux frontières : l’ancien ministre de la transition écologique s’attaque au « libre-échange débridé ». Un article de notre partenaire, la Tribune.
Categories: Union européenne

Sanctions douanières américaines. Quels sont les produits et les pays punis ?

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 11:11
Le whisky écossais single malt, les décalcomanies allemandes, les olives fourrées espagnoles, le linge de lit en coton britannique…Ces produits ont un point commun : les États-Unis comptent les taxer à 25 %. Un article de notre partenaire, Ouest-France.
Categories: Union européenne

Les Européens sous le choc après l’annonce de nouveaux droits de douane aux Etats-Unis

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 11:11
L’actu en capitales décrypte l’info de toute l’Europe, grâce au réseau de rédactions d’Euractiv. >> Vous pouvez vous abonner à la newsletter ici
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Maria Patek, ministre de la durabilité : « la ceinture verte européenne est un projet-phare »

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 10:38
Maria Patek, ministre autrichienne du Tourisme et de la Durabilité, défend d'arrache-pied le rôle de son pays dans le projet de ceinture verte européenne.
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Sylvie Goulard : Commission impossible

Coulisses de Bruxelles - Fri, 10/04/2019 - 09:31

Sylvie Goulard a été durement secouée par les députés européens lors de son audition, mercredi après-midi, à Bruxelles. La commissaire désignée par la France, qui doit hériter du méga portefeuille du marché intérieur, de l’industrie, du numérique, de la défense et de l’espace, a été longuement cuisinée par tous les groupes politiques, sauf ceux de « Renew Europe » (RE), sa famille politique où siègent les élus de LREM, tant sur l’affaire des assistants parlementaires du Modem et que sur les quelques 350 000 euros qu’elle a perçu du think tank américain Berggruen entre 2013 et 2016 alors qu’elle était eurodéputée.

Regrets

D’abord droite dans ses bottes, elle a fini par céder après plus d’une heure de feu roulant, physiquement éprouvée, en reconnaissant avoir fait des « erreurs », notamment en acceptant de travailler pour Berggruen : « J’y ai vu certains aspects intéressants, y compris certains aspects pécuniaires personnels, et j’ai eu tort (…) J’ai pu heurter des sensibilités, je le perçois mieux après vos questions ». Un acte de contrition qui ne suffira sans doute pas pour obtenir un feu vert du Parlement qui prendra sa décision jeudi soir. Au mieux, un feu orange.

Personne ne comprend à Bruxelles pourquoi Emmanuel Macron a pris le risque d’envoyer une candidate, certes compétente (diplomate, écrivaine, députée européenne entre 2009 et 2017) et multilingue (allemand, anglais et italien), mais qui traine des casseroles qui l’ont contrainte à démissionner de son poste de ministre de la Défense en juin 2017, à peine un mois après y avoir été nommée. Surtout alors qu’une partie des eurodéputés en veulent au chef de l’État d’avoir tué, en juin dernier, le système des Spitzenkandidaten qui voulait que la tête de la liste arrivée en tête aux élections européennes devienne automatiquement président de la Commission. C’est d’ailleurs pour cela que la conservatrice allemande Ursula von der Leyen, sa candidate pour diriger l’exécutif européen, n’a obtenu qu’une très courte majorité le 16 juillet lors du vote de confirmation du Parlement (383 contre 327). Autrement dit, la tentation de la revanche est forte d’où la nécessité d’envoyer à Bruxelles quelqu’un d’inattaquable. C’est d’ailleurs pourquoi tout l’entourage et les amis d’Emmanuel Macron ont essayé de le décourager de désigner Goulard, d’autant qu’il l’avait déjà recasé comme sous-gouverneur de la Banque de France, l’un des plantureux fromages de la République.

Equilibre de la terreur

En nommant Goulard, parie sur l’équilibre de la terreur puisque les conservateurs du PPE et les socialistes n’ont pas la majorité à eux deux pour la première fois depuis 1979. Autrement dit, ils ont besoin de RE pour valider leurs propres candidats et surtout ensuite atteindre la majorité absolue nécessaire à l’adoption des textes législatifs. Mais pour le Parlement, la valider en dépit de ses casseroles, c’est offrir une nouvelle victoire au Président français contre le Parlement qui, de plus, sortira affaibli de l’exercice puisque son contrôle sur la nomination des commissaires apparaitra comme de pures formes.

Finalement, les eurodéputés des commissions parlementaires du marché intérieur et de l’industrie ont décidé de jouer leur rôle en se montrant particulièrement tenaces. Comme l’a fait remarquer sèchement la sociale-démocrate allemande Évelyne Gebhardt, vétérante du Parlement, « je ne comprends pas que ce qui vous empêche d’être ministre en France ne vous empêche pas d’être commissaire ». Et c’est peut dire que Sylvie Goulard n’a pas su se montrer convaincante. Sur l’affaire de son assistant local, Stéphane Thérou, aujourd’hui employé à la mairie de Pau dirigée par François Bayrou, elle a expliqué qu’elle avait décidé de s’en séparer, car elle n’en avait pas l’utilité, mais qu’elle lui a laissé plusieurs mois pour se retourner, ce qu’elle n’aurait pas dû faire : « c’était une procédure amiable qui a duré plus longtemps que prévu ». En effet, durant cette période, il était toujours payé par le Parlement européen alors qu’il travaillait pour le Modem. Sur demande du Parlement, elle a remboursé de sa propre poche les 45 000 euros (charges comprises) correspondant à la partie contestée de son activité, un argent qu’elle n’a pas touché a-t-elle précisé.

«Je me sens à l’aise»

Mais, si l’affaire est aussi microscopique qu’elle l’affirme, on ne comprend pas pourquoi elle s’est sentie obligée de démissionner de son poste de ministre entrainant avec elle François Bayrou et Marielle de Sarnez, comme l’a fait remarquer François-Xavier Bellamy (LR, PPE) : « il y une pratique qui s’est développé en France » qui impose la démission, mais, rappelle-t-elle, « je n’ai à ce jour pas été mis en examen ». Elle affirme aussi ne pas avoir voulu peser sur les activités de son ministère. En revanche, « dans les institutions européennes, un tel usage n’existe pas », même si la justice française reste saisie tout comme l’Office antifraude de l’Union, l’OLAF : « je me sens à l’aise ». Mais les députés lui font remarquer que son dossier n’étant pas clôt, elle risque aussi de nuire à la Commission et donc que ce qui vaut pour Paris vaut pour Bruxelles… La socialiste danoise Christel Schaldemose en profite pour lui rappeler que, alors qu’elle menait la charge en 2014 contre le commissaire français désigné, le socialiste Pierre Moscovici, elle avait clamé : « il ne faut accepter que des personnalités incontestables, sinon les opinions publiques nous le reprocheraient ». Goulard se défend : « Je ne visais pas son intégrité, mais sa gestion des finances publiques ». Elle refuse aussi de dire si elle démissionnera si elle est mise en examen…

13000 euros par mois

Sur Berggruen, la charge est menée par le vert tchèque, Marcel Koloja. Les explications sont là aussi vaseuses : 13 000 euros par mois, « je conçois que ces sommes soient élevées, mais ce sont les standards internationaux ». Bref, rien de choquant et encore moins d’illégal, selon elle puisque le Parlement n’interdit pas le cumul d’activités et qu’elle a déclaré ces sommes. Pour elle, travailler pour ce think tank proeuropéen était un moyen de « poursuivre mes activités par d’autres moyens » et de « rencontrer les grands de ce monde ». Mais elle ne donne aucune précision sur ses activités. La lettre envoyée par la fondation Berggruen au Parlement la semaine dernière pour justifier sa rémunération reste tout aussi vague. Pire, elle affirme qu’elle ne connaissait pas l’activité professionnelle de Nicholas Berggruen, l’homme qui finance le think tank qui la rémunérait, alors qu’une simple recherche sur le net permet de savoir qu’il est qualifié de « financier vautour » : il dirige, en effet, un fonds de recouvrement qui se spécialise dans la récupération de dettes impayées (comme la dette argentine). Ce qui aurait dû l’inciter à la prudence. «J’espère que vous allez évaluer une personne avec son parcours, ses forces, avec ses erreurs aussi, je l’admets (...) Mais j’invoque la présomption d’innocence», a plaidé Goulard.

Sans doute en vain : il est douteux que les commissions du marché intérieur et de l’industrie lui donnent, jeudi soir, leur feu vert : le PPE a déjà fait savoir qu’il n’était pas satisfait, tout comme les Verts, la GUE, les europhobes d’ID et les socialistes devraient suivre. Or il faut deux tiers des voix pour qu’une candidature soit validée. Quatre options sont possibles et elles ne sont pas exclusives l’une de l’autre : soit un rejet, soit un nouveau jeu de questions écrites, soit une nouvelle audition, soit, enfin, un redécoupage de son portefeuille pour la priver des dossiers les plus sensibles. Quoi qu’il en soit, Sylvie Goulard sortira de cet exercice en lambeaux, tout comme son mentor Emmanuel Macron.

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Le Bordeaux veut gérer le changement climatique en tournant la page de la chimie

Euractiv.fr - Fri, 10/04/2019 - 08:00
La diminution des intrants tend à rendre la vigne plus robuste et permet de mieux exprimer le terroir dans l'arôme du vin, selon les experts. Le vignoble s'intéresse aussi à de nouveaux cépages, résistants à la chaleur et aux maladies.
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Union européenne: vent de révolte contre le tout anglais

Coulisses de Bruxelles - Thu, 10/03/2019 - 12:54

Le décès de Jacques Chirac vient juste d’être annoncé ce jeudi matin.Lors du point de presse quotidien, la porte-parole de la Commission, la Bulgare Mina Andreva, présente les condoléances de son institution et de son président Jean-Claude Juncker, ce qui est normal. Mais, à la surprise générale, elle le fait en anglais ! Pourtant, elle parle parfaitement français, la langue de Molière est la seconde langue de la salle de presse, l’anglais, le français et l’allemand sont les langues de travail de la Commission et les 24 langues de l’Union ont le statut de langue officielle… Viendrait-il à l’idée de la Commission de présenter ses condoléances en français à la suite du décès d’un ancien premier ministre britannique ou d’un ancien chancelier allemand ? Évidemment non.

Cet impair est révélateur des dérives auxquelles mène le monolinguisme anglophone qui règne au sein des institutions communautaires : désormais, on ne rend même plus compte qu’on s’adresse à un peuple dans une langue qu’il ne comprend pas et qu’il n’a pas à comprendre, l’anglais.

Cette domination brutale est à la fois le fruit de l’élargissement, cette langue, ou plutôt sa déclinaison appauvrie le globish, étant le plus petit dénominateur commun, mais aussi d’une volonté d’une partie de l’appareil administratif européen. Ainsi, le secrétaire général du Conseil des ministres, le Danois Jeppe Tranholm-Mikkelsen, vient de donner instruction à ses services, dont la plupart des membres parlent parfaitement français, de n’envoyer que des notes en anglais au nouveau président du conseil européen des chefs d’État et de gouvernement, le Belge Charles Michel, un francophone….

Cet unilinguisme de facto, puisque personne n’en a jamais discuté, est de plus en plus mal ressenti par les fonctionnaires européens eux-mêmes qui ont sans doute pris pour argent comptant la devise de l’Union : « uni dans la diversité ». Un groupe d’eurocrates de toutes nationalités vient ainsi de lancer une pétition adressée à la nouvelle présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen réputée polyglotte, afin de défendre le français et plus largement le multilinguisme.

Si on les lit, la situation est proche d’une politique discriminatoire, puisqu’ils en sont à réclamer le droit « d’utiliser le français sans nous cacher et sans nous excuser ». Pour ces fonctionnaires, « le monolinguisme anglais nous bride dans nos moyens d’expression », d’autant que la qualité de cette langue ne cesse de se dégrader, le nombre d’anglophones de naissance étant particulièrement faible au sein des institutions, une situation que le Brexit ne va pas améliorer. Ils démontrent à quel point l’anglais ne s’est pas imposé comme par miracle, mais parce que quelques personnes bien placées dans l’appareil administratif en ont décidé ainsi. Les signataires demandent donc à von der Leyen de proclamer le droit de chacun à s’exprimer dans l’une des trois langues de travail et de promouvoir le multilinguisme. Bref, d’appliquer tout simplement l’un des droits fondamentaux de l’Union.

TEXTE DE LA LETTRE OUVERTE

Madame la Présidente,

Votre arrivée à la tête de la Commission européenne et votre profil multilingue nous remplit d’espoir. Nous sommes un groupe de fonctionnaires européens dont le cœur se serre en constatant qu’il nous faille aujourd’hui en appeler à la plus haute autorité pour exercer notre droit le plus simple:

NOUS VOULONS AVOIR LE DROIT DE TRAVAILLER EN FRANÇAIS (ET DANS D’AUTRES LANGUES)!

Tout d’abord, nous souhaitons souligner que notre groupe rassemble des fonctionnaires de toutes nationalités, y compris non francophones de naissance. Nous avons constaté que le monolinguisme anglais nous bride dans nos moyens d’expression et nous souhaitons notamment pouvoir utiliser le français sans nous cacher et sans nous excuser.

LE CONSTAT EST TERRIBLE, et sans vouloir nous répandre, rappelons simplement quelques faits simples:

- Par le passé, à l’exception de ceux dont c’était la langue maternelle, chacun parlait plusieurs langues. Avec l’usage généralisé exclusif de l’anglais, chacun ne semble plus capable de travailler qu’en une seule langue, sans que la qualité de l’anglais se soit pour autant améliorée. Bien au contraire, le faible nombre d’anglophones de naissance dans notre environnement professionnel conduit à une dégradation de l’anglais utilisé, qui déteint même sur les anglophones. De manière générale, l’usage exclusif de l’anglais conduit à un nivellement par le bas, chacun étant forcé de se conformer au plus petit dénominateur commun, ce qui en retour affaiblit, par manque de pratique, la maîtrise des autres langues. L’objectif d’une plus grande proximité entre l’Union européenne et les citoyens restera une illusion si les fonctionnaires européens ne sont pas en mesure de travailler, de s’exprimer et de lire couramment dans plusieurs langues.

- Les pages internet de la Commission sont dans leur immense majorité exclusivement en anglais, ainsi que les outils de communication institutionnelle (vidéos, affiches, dépliants), qui semblent plus s’adresser à une élite internationalisée et qu’aux citoyens avant tout tournés vers un espace public dans leur langue maternelle. Il en est de même pour la communication sur les réseaux sociaux (Facebook Twitter). Il est d’ailleurs rare que la Journée européenne du multilinguisme fasse l’objet d’une communication multilingue. Malheureusement, la présentation du collège, le 10 septembre dernier, n’a pas échappé à la règle: discours monolingue, documents (notamment les lettres de mission) et graphiques en anglais...

- A quelques rares exceptions, les briefings (le concept même n’existe plus en français) sont rédigés exclusivement en anglais, y compris parfois lorsque les deux interlocuteurs sont francophones.

- Lors des réunions au Parlement ou au Conseil, les représentants de la Commission semblent tenus de s’exprimer en anglais alors même qu’ils disposent de l’interprétation simultanée, préférée des interprètes.

- L’usage exclusif de l’anglais dans notre travail quotidien empêche souvent nos collègues de conceptualiser dans une autre langue, fût-elle leur langue maternelle, ce qui nuit à leur bonne communication.

- Même lorsque l’ensemble de la hiérarchie est francophone, nous recevons comme instruction orale de ne pas produire de documents (documents de travail des services, notes internes, projets législatifs ou projets de communications) dans d’autres langues que l’anglais. Ainsi le Secrétariat Général ne dispose-t-il pas de modèle de document de travail des services en français. L’obligation de fournir à la Direction générale de la traduction des documents dans une seule langue interdit de facto le travail multilingue, y compris pour les documents de travail des services qui ont par définition en principe un usage interne.

- Le service juridique de la Commission dépense une énergie considérable à travailler de plus en plus en anglais avec les différentes Directions générales alors qu’il pourrait légitimement n’utiliser que la langue de travail de la Cour de Justice de l’Union européenne, qui est le français.

- Les cahiers des charges pour les contrats cadre ou les appels d’offre sont presqu’exclusivement rédigés en anglais; et les rapports ou études commandées doivent presque toujours être fournies en anglais, ce qui limite le choix des prestataires, et favorise dans l’emploi l’usage d’experts anglophones natifs.

- Nos intranets sont très souvent exclusivement anglophones, ce qui décourage l’usage de tout autre langue. Il y a bien longtemps que Commission en Direct, notre lettre d’information interne, ne propose plus que des articles en anglais. Votre courriel adressé au personnel le 10 septembre n’était qu’en anglais, décourageant encore ceux qui voudraient utiliser d’autres langues. Il en va souvent de même des communications internes (courriels ou vidéos des Directeurs généraux).

- Certains services administratifs téléphoniques internes (PMO par exemple) n’offrent pas la la possibilité de répondre en français. Les enquêtes internes sont presque toujours exclusivement en anglais. Le service d’assistance informatique (IT Helpdesk) n’est disponible qu’en anglais (alors même que les agents qui y sont rattachés sont très souvent francophones).

- Les notes administratives internes sont très rarement en français.

En un mot, à l’heure où le Royaume-Uni se prépare à quitter l’Union européenne et où la langue anglaise ne correspond plus qu’à la langue maternelle d’une petite minorité de la population, la Commission utilise une langue qui est essentiellement devenue une langue tierce, et qui donne un avantage concurrentiel (économique et culturel) à des Etats tiers comme le Royaume-Uni ou les Etats-Unis.

NOUS DEMANDONS SIMPLEMENT LE DROIT DE NE PAS ETRE DISCRIMINES PARCE QUE NOUS VOULONS TRAVAILLER EN FRANÇAIS OU DANS D’AUTRES LANGUES.

Nous demandons

- le droit de rédiger des projets de communication, de documents de travail des services et des projets législatifs en français;

- le droit de passer des appels d’offres et de demander des rapports en français;

- le droit de communiquer sur les réseaux sociaux avec des matériaux graphiques et des vidéos en français;

- le droit de nous exprimer lors des réunions internes (groupes interservices, réunions d’unité, réunions de tout le personnel) en français sans être montrés du doigt ou susciter des soupirs exaspérés ou des haussements de sourcil;

- l’application du principe selon lequel un document ou un site internet qui n’est pas assez important pour être publié dans d’autres langues que l’anglais ne devrait pas être publié du tout;

- le développement d’outils (notamment de traduction automatique plus efficace) permettant de travailler quotidiennement de manière multilingue.

Face à l’inertie de l’administration, et à la pression sociale du monolinguisme, vous êtes notre dernier recours.

Nous vous demandons

- d’émettre une instruction interne rappelant notre droit d’utiliser au quotidien les langues procédurales;

- de demander à vos commissaires et aux Directeurs généraux de mettre en place une politique incitative du multilinguisme, en montrant eux-même l’exemple dans leur communication interne.

C’est avec cet espoir que nous vous prions, Madame la Présidente, d’accepter l’expression de notre considération respectueuse et dévouée.

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« Nous sommes européens » assure Boris Johnson

Euractiv.fr - Thu, 10/03/2019 - 11:39
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a adopté un ton conciliant envers l’UE lors de la conférence du parti conservateur à Manchester, le 2 octobre, où il a présenté sa nouvelle alternative au backstop irlandais.
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