Ils prennent leurs quartiers aux alentours des mosquées, dans les feux tricolores, autour des églises, devant les officines de pharmacie et les centres de santé. Leurs corps frêles parfois habillés en haillons abordent le premier passant pour lui réclamer une ‘'dette'' de générosité. Enfants mendiants, enfants mendigots, ces petits êtres abandonnés ou commandés par des adultes, font parfois montre d'une certaine agressivité pour arracher à leur cible, une aumône. A Cotonou, la population aussi joue le jeu, au nom de certains principes religieux ou de solidarité, encourageant de ce fait un fléau qui s'enracine au fil des ans.
Cotonou, il est 10h. Au carrefour du marché Missébo, le feu vient de passer au vert, Adjarath, vautrée dans un fauteuil roulant s'empresse de quitter la chaussée pour rejoindre le trottoir. Visage caché dans une burqa sale, elle pose un regard triste sur sa main droite qui expose quelques pièces de monnaie. Cette fille de 12 ans pratique la mendicité depuis l'âge de 8 ans. Autour d'elle, une nuée de petites filles de la même confrérie s'anime. Elles font partie des protégées d'Adjarath qui leur montre les ficelles de ce qu'elle considère comme un métier. La pitance quotidienne qu'elle tire de cette activité a du mal à lui donner tort.
« Je gagne entre 2500 et 3000 FCFA par jour », dit-elle avec un regard qui semble avoir renoncé à toute dignité.
Une partie de l'argent gagné permet de satisfaire quelques besoins féminins comme l'achat de chaussures, de tissus et de boucles d'oreilles. L'autre partie, Adjarath la remet à sa mère qui mendie comme elle au quartier Zongo, situé non loin de là.
Cette confession de la jeune mendiante étaye la thèse d'une filière de mendicité qui se développe à Cotonou.
Les géniteurs de ces enfants, qui ne sont pas moins des mendiants, n'ont aucun scrupule à en parler.
« J'ai quatre enfants et je les envoie tous mendier sur divers carrefours de la ville. Moi aussi, je fais la manche ici à Zongo. Je suis consciente que c'est mauvais. Mes enfants souffrent souvent de fièvre, de diarrhée et de fatigue, nous sommes très pauvres. Mon mari qui a quitté le Niger avec moi pour venir au Bénin est déjà décédé. Je n'ai pas le choix », explique Maïmouna.
Des histoires difficiles à vérifier
Selon le sociologue Abdoulaye Benon Mora, rien ne justifie ce phénomène qui n'a même pas le prestige d'un fait social. Cet enseignant de l'Université d'Abomey-Calavi n'est pas convaincu par ces histoires que racontent les mendiants pour justifier leur comportement.
« La mendicité des enfants n'est pas un fait social. C'est un fléau au même titre que le vol, les braquages et les autres crimes. Elle fait partie des interdits sociaux. En conséquence, tous ces enfants doivent être ramassés des rues de Cotonou », préconise-t-il.
Sur le plan confessionnel, les religieux aussi ont leur point de vue sur le phénomène.
« Il n'est pas question de relier ce fléau à l'Islam », s'emporte d'emblée Roufaï Rashid, assistant du président de l'Union islamique du Bénin.
« L'Islam encourage l'aumône mais pas la mendicité ; encore moins la mendicité des enfants. Il n'y a aucune similitude entre ces deux faits », tranche-t-il radicalement.
Même si cette pratique n'est pas prônée par l'Islam, « l'apprenant de l'école coranique peut être amené à mendier pendant un mois. C'est considéré comme un rite de passage dans l'éducation religieuse de l'enfant », clarifie Dr Abdoulaye Bénon Mora.
L'universitaire précise que ce rituel religieux n'existe pas dans les villes du Sud Bénin comme Cotonou.
Selon une enquête réalisée en 2015 auprès d'un millier d'enfants impliqués dans la mendicité au Bénin par Princeton, une prestigieuse université américaine, Cotonou n'abrite pas d'enfants talibés comme Dakar au Sénégal (généralement un garçon âgé de 5 à 15 ans, issu d'une famille pauvre, confié par ses parents à un maître coranique ou marabout afin que celui-ci se charge de son éducation religieuse. Cette éducation a lieu dans un daara, une école coranique. En contrepartie, le talibé doit s'acquitter des travaux domestiques, et est généralement contraint à mendier dans les rues afin de subvenir à ses besoins et aux besoins de son maître et de sa famille.). Mais il n'y a pas de quoi pavoiser. La ville enregistre la deuxième plus forte population d'enfants mendiants du Bénin après Malanville (située à 800 km au nord de Cotonou), d'après la même enquête. Ils seraient au nombre de 1 404 à Cotonou contre 1 688 à Malanville.
Le phénomène préoccupe les autorités du Ministère de la fonction publique, du travail et des affaires sociales qui ont du mal à s'y attaquer sans en maîtriser les contours.
« Les enfants ne mendient pas de leur plein gré. Ils sont envoyés par des adultes à qui ils rendent compte en fin de journée. Il faut remonter à ces personnes et comprendre leurs motivations. C'est très important. Cela permet de savoir s'il s'agit d'un réseau de mendicité ou de parents en situation d'indigence avancée. C'est après avoir réuni toutes ces informations, qu'on pourra envisager une solution efficace contre ce fléau », affirme Bruno E.S.Y Gbehinto, directeur de la famille, de l'enfance et de l'adolescence.
Son département a mis en place une commission qui travaille à comprendre les contours du phénomène. En attendant ses recommandations, les populations de Cotonou, consciemment ou inconsciemment, continuent d'alimenter les réseaux d'enfants mendiants.
Rufin PATINVOH
L'union entre l'homme et la femme a été de tout temps reconnue par la tradition et la loi comme fondement du mariage et de la famille. Mais avec l'évolution des mentalitéset la nouvelle conception du mariage entre les être humains, le phénomène de l'homosexualité et surtout du lesbianisme n'épargne pas la société béninoise. Les religions encore moins le code des personnes et de la famille ne reconnaît aucun droit aux homosexuels au Bénin. C'est pourquoi, certaines autorités réclament des sanctions à l'encontre de celles qui s'adonnent au lesbianisme et autres actes attentatoires aux « bonnes mœurs ».
Dans le dictionnaire philosophique du droit canonique édité par Voltaire au début du 6ème siècle, ce philosophe définissait le mariage dans l'ordre civil comme étant « une union légitime de l'homme et de la femme pour avoir des enfants, pour les élever, et pour leur assurer les droits des propriétés sous l'autorité de la loi ». Des siècles après, cette définition a beaucoup évolué et l'évoquer ainsi, pourrait changer complètement les habitudes auxquelles on assiste dans le monde d'aujourd'hui.
Le mariage pour le sociologue Abdon, n'est plus cette union entre l'homme et la femme, mais plutôt, « une union entre deux êtres humains, peu importe leur sexe ».Le nouveau concept y va d'ailleurs et laisse désormais dans le champ lexical de tous, les mots comme l'homosexualité, la bisexualité, le lesbianisme et autres.
Mais en remontant dans l'histoire, on se rend compte que le Bénin, tout comme les autres pays africains, est régie par des valeurs culturelles, cultuelles et traditionnelles qu'il convient de préserver et de pérenniser selon les gardiens du temple.
Xavier N'Solé est dignitaire et chef de sa famille. Du haut de ses 82 ans, il dit être suffisamment outillé pour faire revivre le mariage del'époque ancienne. « A cette époque, ce n'était pas les individus qui se marient mais plutôt les familles puisque tout se négocie entre les deux familles et non entre la fille et le garçon », raconte l'octogénaire en précisant qu'il arrive parfois où les gens qui seront en couple ne se croisent même une fois dans leur vie. Revivant cette période si nostalgique, Xavier confie que cette forme de mariage a toujours été le socle de la stabilité dans les foyers puisqu'au-delà des deux individus (le mari et la femme), ce sont deux familles qui se sont réunies.
Mais l'évolution du monde ces dernières années et l'imposition presque de ce phénomène d'homosexualité dans les sociétés ont totalement bouleversé les anciennes habitudes et ont aussi tendance à tordre le cou aux valeurs traditionnelles qui faisaient pourtant la fierté des communautés béninoises. Bien que, dans de nombreuses cultures du pays, au cours de l'histoire, des femmes ont eu des relations sexuelles avec d'autres femmes, elles ont rarement été désignées avant le XXe siècle comme faisant possiblement partie d'un groupe défini et autonomiste, sur le plan culturel et social, et nouvellement sur le plan sexuel.
Ce dernier constituant un argument sociologique et comportemental inédit, est présenté comme le point d'orgue de l'antagonisme à une constitution normative persévérante des schémas moraux au sein de la société (à partir du schéma sexuel), doublement aliénante pour elles, compte tenu de la position peu influente de l'ensemble des femmes sur le plan politique jusqu'à la fin de celui-ci.
Mais malgré cette communauté qui se forme et qui se bat pour être véritablement acceptée dans la société, les pesanteurs sociologiques font qu'elles n'arrivent pas à assumer en toute responsabilité leur statut d'homosexualité et surtout du lesbianisme. Cela ne peut qu'être ainsi, nous signale Josette Atadé, avocate à la Cour, qui évoque le code des personnes et de la famille.
Selon la loi N°2002-07 du 24 août 2004 portant code des personnes et de la famille, l'article 123 stipule que « le mariage ne peut être contracté qu'entre un homme âgé d'au moins dix-huit (18) ans et une femme âgée d'au moins dix-huit (18) ans, sauf dispense d'âge accordée pour motif grave par ordonnance du président du tribunal de première instance sur requête du ministère public ». Cet article est précédé de celui 113 qui, parlant des fiançailles évoque que « ces dernières sont une convention solennelle par laquelle un homme et une femme se promettent mutuellement le mariage ». Pour l'avocate, « considérant donc ces articles contenus dans la loi suscitée portant code des personnes et de la famille, l'acceptation de ces femmes lesbiennes constitue la grosse problématique à moins d'une modification de cette loi toujours en vigueur d'ailleurs ».
« Sacrilège ! », hurleXavier à l'évocation du phénomène du lesbianisme en République du Bénin. « Nous avons des valeurs qu'il faut impérativement défendre. Si la chose se pratique réellement comme je l'entend là, il est normal que des malheurs s'abattent sur le peuple », déclare-t-il très stupéfait avant d'évoquer que le renvoi de l'enfant lesbien de la famille serait la seule option possible pouvant lui permettre d'éviter des malédictions et surtout la colère des dieux.
Vivre dans la communauté constitue un calvaire pour ces lesbiennes qui, disent-elles, n'arrivent même plus à contrôler leurs sentiments à ce sujet. Pour Nicanor Aimé Isaïe, psychologue clinicien, « les lesbiennes qui entendent assumer leur statut d'homosexualité rencontrent des difficultés ou des pressions familiales avec souvent des cas de dépression engendrant au finish des conflits familiaux à gérer ». C'est pour éviter ces cas de conflit que ces homosexuelles souhaitent une reconnaissance légale. « Qui oserait célébrer ce mariage ? », s'interroge Xavier N'Solé. Pour Espoir Weinsou, juriste et ancien deuxième adjoint au maire de la commune d'Adjohoun, « le moment pourrait venir et si l'Etat central l'autorise, les maires et les officiers d'Etat civil n'auront plus de choix à ce sujet ». Mais pour y arriver, « il faudrait que la loi franchisse le stade de l'Assemblée nationale », nuance-t-il.
« Nous avons une histoire et une tradition et selon leurs principes, la femme doit impérativement se marier à un homme et vice versa. C'est un affront à notre culture et une insulte aux mânes de nos ancêtres. Ces femmes doivent être corrigées et remises sur la voie des bonnes mœurs », lance sévèrement le roi de la commune de Bonou, Sa Majesté, Houézèzoun Alochéou. Tout comme ce dignitaire, ils sont très nombreux, ces gardiens de la tradition à recommander « une répression à la hauteur de la forfaiture de ces femmes ».
Le même avis est partagé par les responsables religieux qui estiment que le monde ne serait pas monde si de telles pratiques avaient eu cours par le passé. « La Bible a expressément mis accent sur le mariage entre une femme et un homme pour une procréation. C'est bafouer l'ordre biblique et les valeurs qu'enseigne ce livre saint », a sévèrement lancé l'abbé Thierry, prêtre de l'église catholique.
Pour l'instant, en absence de toute répression et de décisions de l'Etat central, le phénomène s'enlise dans la société et pour des citoyens, « il urge qu'une action conséquente soit rapidement entamée afin de stopper la saignée à ce stade embryonnaire ».
Entretien avec Nadia"C'est un choix qui s'est imposé à moi dès le bas-âge"
Le couple n'est plus constitué uniquement d'un homme et d'une femme comme ce fut le cas dans l'ancien temps. Etre en couple, c'est désormais vivre son amour avec la personne qu'on aime, peu importe son sexe. Nadia, lesbienne et élève en classe de 1ère dans un complexe scolaire de Cotonou (Bénin), elle évoque les raisons qui l'ont poussée à opérer ce choix sexuel et sa vie en communauté.
Nadia, une lesbienne épanouie sexuellement
Comment êtes-vous arrivée à ce choix sexuel ?
Nadia : C'est pratiquement la première question que me posent les gens qui me fréquentent. Pour résumer, j'ai fait mon enfance dans un foyer conjugal où les disputes sont très fréquentes entre ma maman et mon père. Pour un oui ou un non, mon papa battait ma mère. J'ai donc grandi dans cet environnement où se développaient en moi la haine et la méfiance à l'égard de mes parents spécialement de mon papa. J'avais un dégoût pour mon papa que je prenais comme un bourreau. Il incarnait pour moi un être extrêmement méchant de qui il faut se méfier à tout prix. J'ai donc développé ce sentiment d'anxiété. Ce n'est que depuis ce temps que tout ce qui touche l'homme me repousse. Je ne considère plus les hommes et à chaque fois que j'avais à faire avec eux, j'ai peur, je suis dérangée parce qu'ils sont, selon l'image que j'ai de mon papa, des méchants.
Je vivais déjà cette situation quand, à 14 ans, j'étais en 5ème, j'ai été violé par un cousin de village qui était venu en vacances chez nous. Cette histoire de viol est tellement affligeante que je n'aimerais même plus évoquer. L'essentiel à retenir de cet acte ignoble et déshonorant, c'est qu'il venait de me priver de ce privilège de virginité. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. C'était le déclic.
Le mépris était donc à son comble et pour moi, l'homme ne devrait plus exister dans ma vie. De tous ces évènements, je n'éprouvais rien en matière de sexualité puisque je me dis toujours qu'une relation amoureuse ne peut que se produire entre un homme et une femme. Donc, la question d'acte sexuel n'était pas dans mes projets jusqu'à ce que je décroche mon Brevet d'Etude du Premier Cycle (BEPC). C'est après l'obtention de ce diplôme que j'ai commencé par ressentir des envies libidinales. Je me suis fait amie avec une camarade avec qui je m'entendais si bien. Jusque-là, je la voyais aussi seule, loin des garçons et elle avait une fréquentation limitée. J'ai donc décidé de me rapprocher d'elle et de tisser un lien plus amical.
D'une simple amitié, nous avions commencé à être plus intimes et on se confiait. Je ne dirai pas qu'on a vécu les mêmes expériences mais je dirai que les deux histoires ne sont pas trop loin l'une de l'autre. Elle avait aussi des ressentiments pour tout ce qui a rapport avec l'homme. Des histoires en histoires, nous avions commencé à se désirer et nous voilà aujourd'hui amoureuse l'une de l'autre depuis un peu plus d'un an.
Comment vivez-vous votre relation amoureuse ?
Hum, notre relation, nous la vivons comme tout bon couple amoureux. On se fait des cadeaux, on se voit aussi fréquemment que possible, on fait des sorties et on se satisfait sexuellement. Rien d'extraordinaire en la matière.
Comment pouvez-vous jouir de vos relations sexuelles ?
(Rire). C'est tout comme si vous demandez à un couple amoureux comment ils jouissent de leur sexe. Le phénomène ne diffère pas hein. Ce qui est bon dans tout acte sexuel, c'est la satisfaction et l'atteinte d'orgasme. Et nous, peu importe la méthode que nous utilisons, nous jouissons toutes du plaisir et nous atteignons l'orgasme. Mais au-delà de cet aspect, c'est que nous nous entendons bien et nous sommes toute deux heureuses. Le reste n'est que détail.
Quel regard portent vos camarades sur vous et sur votre relation ?
Un regard de curiosité surtout. Ils sont tous curieux comme vous de savoir comment nous faisons l'amour, comment nous en jouissons. Mais, bien qu'ils soient si curieux et déterminés à le savoir, ils nous repoussent et nous écartent en nous considérant comme des "divorcés sociaux" ou des déréglées de la société. Cette forme de stigmatisation nous dérange mais ne nous enlève heureusement pas l'amour que nous éprouvons l'une à l'autre. Ils nous rejettent mais cela n'émousse pas nos ardeurs en la matière.
Quelle est la réaction de vos parents à ce sujet ?
D'abord, les parents de ma fiancée ne sont pas encore au courant du choix sexuel de leur fille. Les miens oui. Au début, ça avait choqué mon papa qui se disait que cela ne se passera jamais de son vivant. Mais avec le temps, il a compris que ce choix ou cette envie est survenu compte tenu de sa posture, sa manière et la façon dont il maltraitait ma mère et tout ce qui a rapport avec la femme. Il a compris qu'il a contribué en grande partie à ce choix que j'ai opéré. Pour ma maman, à voir toute la haine qu'elle éprouve à l'égard des hommes, elle n'y a pas trouvé assez d'inconvénients à part qu'elle ne cesse de me demander comment pourrait-elle avoir un petit-fils. Et sur ce sujet, elle ne cesse de prier pour qu'un jour, je puisse changer d'orientation sexuelle. Des propos de ma mère, elle me déconseille vivement d'en parler à mon entourage et aux amis de peur qu'elle soit traitée de tous les noms et de tous les qualificatifs.
Je ne peux pas prédire la réaction des parents de ma fiancée à l'instant. Elle saura comment les maîtriser en son temps.
Pensez-vous vous marier ?
Bien sûr que oui. On planifie notre mariage. Aujourd'hui, l'Etat béninois n'a pas encore autorisé le mariage homosexuel mais comme les milliers de couples béninois, nous allons vivre en concubinage. C'est d'ailleurs ça la forme du mariage le plus fréquent dans le pays.
Et si les parents s'y opposent ?
On y a pensé aussi. Mais nous avons notre plan déjà bien peaufiné. Permettez que je ne vous dévoile ce plan. En son temps, on saura quoi faire. Et ce n'est pas seulement les parents qui vont s'y opposer, mais la société également. Et c'est pour ça nous souhaitons de tous nos vœux des dispositions légales en la matière. A voir notre degré d'amour, si toutes les tentatives échouent, ça ne me gênera en rien de rester célibataire toute ma vie.
Un mot pour conclure cet entretien
Mon seul souhait, c'est que la société cesse d'avoir ce regard si étrange envers nous et que l'Etat œuvre pour la reconnaissance de l'homosexualité. Il faut que nous soyons libres et fiers de nos choix sexuels. Je vous remercie.
Propos recueillis par Josaphat DAH-BOLINON
Lesbianisme et homosexualité féminineJ. F
Le professeur Dandi Gnamou a fini par démissionner de ses postes électifs de Chef de Département de droit public et de Secrétaire permanent du Comité sectoriel scientifique, sciences juridiques politiques et administratives de la Faculté de droit et de sciences politiques de l'Université d'Abomey-Calavi.
Sur insistance du Doyen de ladite faculté, Joël Aïvo, le président de la Cour suprême, Ousmane Batoko, l'a obligée à quitter ses positions à l'université, comme l'exigent les textes en vigueur contre le cumul de postes, puisqu'elle est nommée conseillère à la haute juridiction. Après plusieurs plaintes contre le cumul de postes du professeur Dandi Gnamou, Joël Aïvo a fini par avoir raison. Dandi Gnamou, précédemment nommée conseillère à la Cour suprême, a été obligée de démissionner de ses postes à l'université sur instructions du président de la Cour suprême.
Dans sa lettre de démission en date du 30 avril 2018, le professeur Dandi Gnamou a reconnu qu'elle était dans l'illégalité en cumulant le poste de conseiller à la Cour suprême avec ses postes électifs à la l'Université d'Abomey-Calavi.
« J'ai l'honneur de vous présenter officiellement ma démission au poste de Chef de Département de droit public de la Faculté de droit de l'université d'Abomey-Calavi et de Secrétaire permanent du Conseil scientifique. Ma nomination à la Cour suprême implique pour moi une charge de travail importante et des incompatibilités (…) », a-t-elle écrit.
Mais, Dandi Gnamou soutient qu'elle a été poussée à la démission de ses positions à l'université par la prise d'un acte administratif déféré devant le juge administratif de la Cour suprême. « Nous le savons tous, le département à la faculté de droit et de sciences politiques ne bénéficie ni de budget, ni de pouvoir décisoire. Ces activités ne peuvent donc donner lieu, en l'état de notre fonctionnement, à la prise d'un acte administratif pouvant être déféré devant le juge administratif. Toutefois, en raison de la nature et la charge du poste, c'est mon collègue Akékéro qui s'est occupé de la gestion courante du département. Mon mandat électif s'achève en juin 2018 (…) », précise-t-elle dans sa lettre.
De même, Dandi Gnamou indique que le poste de Secrétaire permanent du Comité scientifique, sciences juridiques et politiques n'est pas rémunéré. « Ici aussi, en tant que tel, le Secrétaire permanent assure la coordination des activités du Comité sectoriel scientifique, instance qui elle aussi ne bénéficie pas de budget et qui est principalement une instance collégiale en matière de formation, de recrutement et de reclassement des collègues. Mon mandat s'achève en juillet 2018 (…) », a-t-elle précisé.
« Toutefois, la polémique indécente suscitée et entretenue même via les réseaux sociaux sur cette question, m'amène, au vu de mon indisponibilité de plus en plus grande et sur instructions du président de la Cour suprême à vous demander de bien vouloir accepter ma démission à ces différents postes (…) », a-t-elle décrié.
Mais, du côté de la Faculté de droit et de sciences politiques de l'université d'Abomey-Calavi, on soutient que les textes en vigueur contre les incompatibilités de postes doivent être respectés et que cette décision n'a rien à avoir avec la personne du professeur Dandi Gnamou.
Le ministre de l'industrie et du commerce Serges Ahissou a présenté des éclaircissements aux questions orales des députés sur la gestion de la Sitex et de la CBT. C'était ce jeudi 07 juin 2018, au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.
La mauvaise organisation du travail à la Sitex ainsi que les mauvaises conditions de vie et de travail des employés n'a pas laissé le ministre indifférent. Selon lui, le plan de relance de la Sitex adopté en 2005 comporte trois volets. Il y a d'abord la reconnexion de la Sitex à son segment de marché après trois ans d'absence, à partir d'un financement de 220.715.041 FCFA. Aussi serait-il question de l'évaluation de la première phase et la réhabilitation des équipements productifs grâce à un appui financier de 250.821.500 FCFA de l'Etat. Le dernier volet concerne le financement du fonds de roulement de l'entreprise. Serge Ahissou explique par ailleurs que « les deux premiers volets du plan ont été conduits à bonnes fins, par les financements visés supra, mais le financement du fonds de roulement peine à se mettre en place. Ce qui fait que la Sitex survit grâce aux crédits interentreprises et aux rares concours bancaires ponctuels du fait de la structure financière et du statut de l'entreprise qui incitent à la prudence. Le ministre rappelle que l'état de vétusté chronique des équipements et leur obsolescence ne favorisent guère les meilleurs rendements et productivités souhaités pour une bonne compétitivité entrepreneuriale. La situation financière de la Sitex, soutient le ministre, est celle d'une entreprise en faillite avec un taux de paupérisation de 253,38 % et mise en restructuration, fortement endettée et sans fonds de roulement, à équipements vétustes et obsolètes. Selon les études, « avec les conditions difficiles d'exploitation, la Sitex se trouve obligée d'engager une hiérarchisation des dépenses et de définir des priorités », à souligné Joseph Ahissou. Au nombre des priorités, il y a la régularité et le payement à bonnes dates des salaires ; le maintien en activité de l'entreprise à travers l'approvisionnement en matières et fournitures. Il en est de même pour la régularisation de la situation des agents admis à faire valoir leurs droits à la retraite pour favoriser une retraite paisible. Ce qui explique les difficultés de versements de cotisations à la CNSS.
Cette situation ‹‹n'a pas empêché la société d'opérer des versements au cours de la période de l'Administration Déléguée. Les cotisations ouvrières prélevées sur 2015, 2016, 2017 et 2018 ont été, à ce jour, entièrement reversées », a précisé Serge Ahissou.
Autres situations
Concernant les cas de vols constatés à la Sitex, le ministre a aussi clarifié la situation. « Ils ont été perpétrés par des ouvriers qui ont été régulièrement confiés au Tribunal de Première Instance de Lokossa, jugés et sanctionnés en fonction des arrêts rendus et en plus sanctionnés sur le plan administratif en fonction des fautes commises », a-t-il rappelé. Par rapport à la gestion déléguée, Serge Ahissou a déclaré que les appuis financiers de l'Etat en faveur de la Sitex sur cette période s'élèvent à 546 536 541 FCFA. Comme performance pendant cette période, il y a « la réhabilitation du potentiel technique de la Sitex ; la reconnexion de l'entreprise avec son segment de marché. Aussi note-t-on, le recrutement de 271 travailleurs précédemment licenciés de la SITEX avec paiement sur la période de 2005 à ce jour de plus de 2,26 milliards de francs CFA de salaires nets ; la contribution au maintien d'un climat social apaisé dans la ville de Lokossa et ses environs ». Le ministre a mis aussi l'accent sur « la résorption du dédain initial affiché des potentiels repreneurs de l'usine ; le paiement de diverses dettes héritées à la fermeture de l'usine en 2004 ». La situation calamiteuse de la société dérive du fait que « en l'absence de fonds de roulement, le poids de son endettement hérité à la fermeture, et l'utilisation sous dimensionnée de son potentiel ne favorisent pas la mobilisation de ressources suffisantes. Ce qui explique les difficultés de l'entreprise à honorer à bonnes dates ses engagements commerciaux, financiers et sociaux, a justifié le ministre.
Dans le cadre de la restructuration complète de la Sitex, le gouvernement explore deux pistes complémentaires. Il s'agit du toilettage des états financiers de l'entreprise ; la recapitalisation de la Sitex et le financement de son fonds de roulement et le renouvellement progressif de ses équipements productifs d'une part et la privatisation de l'entreprise, soit à travers une location gérance, soit à travers l'ouverture du capital social, soit par une cession pure et simple.
Le cas de la CTB
« Les travailleurs de la Compagnie Béninoise de Textile sont soumis au code du travail en vigueur au Bénin. Les salaires des ouvriers de la CBT sont cadrés par la convention collective de la CBT rédigée en conformité avec la Convention Générale en vigueur au Bénin. La CBT dispose donc d'une grille salariale qui est respectée pour le paiement de ses travailleurs », fait savoir le ministre Serge Ahissou. Selon lui, le SMIG n'est payé qu'aux apprentis ouvriers pendant leur première année de formation qui dure en tout deux ans. « Cette allocation de subsistance subit une augmentation de 3.600 FCFA pendant la seconde année de formation et devient donc 46.300 FCFA. Après cette période de formation, ils sont engagés comme ouvriers conventionnés de la CBT et sont classés suivant la grille salariale de la Convention Collective adoptée dont aucun salaire n'est inférieur à 43.000 FCFA », dira-t-il le représentant du gouvernement. Il explique par ailleurs que « les statuts adoptés par les deux Etats propriétaires de la CBT prévoient pour le Conseil d'Administration, 05 représentants de l'Etat chinois et 04 représentants de l'Etat béninois provenant des Ministères concernés par la coopération ». Aucune représentation des travailleurs, n'est prévue, a-t-il ajouté.
Giscard AMOUSSOU
Le ministre de l'économie et des finances vient de rendre publique la liste des affections au niveau des inspections à la Direction des douanes et des droits indirects. Les 54 postes d'affection sont précisés dans l'arrêté N•1745C/MEF/CAB/SGM/DAF/DGDDI en date du 05 juin 2018. Votre journal publie ici l'intégralité de la liste.
Veuillez cliquer sur le fichier pdf ou le lien ci-après.
https://www.24haubenin.info/IMG/pdf/affectations_inspecteurs_dgddi.pdf
Le ministre de l'industrie et du commerce, Serge Ahissou, à travers une communication en Conseil des ministres ce Mercredi 06 Juin 2018, a sollicité l'autorisation d'implantation d'une nouvelle usine d'égrenage, tenant compte de la tendance haussière de la production cotonnière et des capacités d'égrenage des usines actuellement en activité.
Selon cette communication, le Bénin compte actuellement 19 usines d'une capacité annuelle totale de 600 000 tonnes et pour les campagnes à venir, la possibilité d'un dépassement du niveau d'égrenage actuel est forte et il convient d'anticiper.
Ainsi, en vue d'assurer l'égrenage à bonne date de la production supplémentaire espérée dès la fin de la campagne en cours, il est nécessaire d'augmenter les capacités du potentiel industriel.
En application de l'article 19 de l'accord-cadre du 07 Janvier 2009 qui lie le gouvernement et l'Association interprofessionnelle du coton (Aic), le Conseil a instruit le ministre de l'industrie et du commerce, en relation avec l'Aic, d'ouvrir l'agrément à une usine additionnelle d'égrenage de coton.
F. A. A.
Un mort et une dizaine de blessés plus ou moins graves, c'est le triste bilan d'un accident de circulation survenu ce jeudi 7 juin 2018, aux environs de onze heures, au carrefour de l'abattoir sur la voie inter-état Cotonou-Porto-Novo.
A en croire les explications des témoins rencontrés sur les lieux, le chauffeur d'un minibus de transport venant de Porto-Novo a perdu le contrôle de son véhicule alors qu'il abordait le virage à la hauteur du carrefour de l'abattoir. « Il roulait trop vite et il n'a pas pu éviter le motocycliste. Il l'a coincé contre le camion... », soutient un conducteur de taxi moto. Le minibus immatriculé BH 3652 RB a percuté le motocycliste qui dans sa chute est resté coincé entre le véhicule et un camion. Il a rendu l'âme sur le champ. Dans sa tentative de maîtriser le véhicule en déroute, il a percuté plusieurs autres motocyclistes causant plusieurs blessés. Le capitaine Casimir Etchiha, commandant de la compagnie du groupement des sapeurs pompiers du Littoral, a indiqué qu'il s'agit d'un choc violent qui a modifié la trajectoire du minibus causant dix autres blessés dont deux graves.
Les chauffeurs du minibus et du camion sortis indemnes de l'accident ce sont éclipsés des lieux. Un témoin a fait savoir qu'ils sont bien connus et seront retrouvés.
Marcel H.
1.489. 046. 933 FCFA, c'est le montant exact que le gouvernement veut mettre à disposition pour l'achèvement des travaux de construction de l'hôpital de zone de Savè, démarrés depuis quelques années.
D'un coût prévisionnel de 8. 040. 000. 000 FCFA, la construction de l'hôpital de zone de Savè est en cours avec l'appui du Fonds saoudien de développement duquel le Bénin a obtenu un prêt pour son financement à hauteur de 70%. Démarré en 2012, le chantier n'a pu être achevé en 2014 comme prévu, faute de financement de la contrepartie béninoise. Cette situation a ralenti le rythme de décaissement des ressources du partenaire saoudien.
En vue de permettre la reprise des travaux et l'achèvement de l'ouvrage au profit des populations, le gouvernement a décidé en accord avec la partie saoudienne, de prendre les dispositions appropriées pour l'achèvement du chantier en 2019. Ainsi, le Conseil a décidé du paiement de la contrepartie du Bénin évaluée 1. 489. 046. 933 FCFA, et instruit le ministre de l'économie et des finances, de mettre à disposition les ressources nécessaires à cet effet.
F. A. A.
Les autorités de la direction des eaux forêts et chasse ont organisé une opération de déguerpissement des occupants de la forêt classée de l'Alibori supérieur de vendredi à mardi dernier.
Selon les informations recueillies par l'Abp, cette opération a mobilisé une cinquantaine d'agents des eaux et forêts, de la police républicaine et des militaires. Elle a permis de mettre la main sur une soixantaine d'occupants illégaux.
Il leur est reproché l'incinération et le défrichage des arbres dans la forêt. Selon la règlementation en vigueur, les responsables de ces infractions sont passibles de 03 mois à 03 ans d'emprisonnement ou au paiement d'une amende. Face à cette réglementation les personnes interpellées ont opté pour le payement des amendes suivi de l'engagement de ne plus jamais y retourner. Grace à cette opération les caisses de l'Etat ont été renflouées avec plus de 10 millions de FCFA.
La forêt classée dite de l'Alibori supérieur est d'une superficie de 256.000 hectares environ et s'étend sur les départements de l'Alibori, de l'Atacora et du Borgou. On y retrouve de nombreux agriculteurs et le constat des conflits fonciers entre les populations est régulier.
Dans le cadre de ladite opération, un militaire a été retrouvé mort à la sortie nord de Sori, dans la commune de Gogounou, le dimanche 03 juin dernier. Les causes et les circonstances de ce drame ne sont pas encore élucidées et l'enquête se poursuit.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
Standing ovation donc pour Théodore Holo, président sortant de la Cour Constitutionnelle ! L'image du président entrant en petite foulée dans la salle, continue de faire le tour des réseaux sociaux. Holo a tenu à démontrer qu'il part la tête haute, histoire de masquer le grand malaise, ayant marqué sa fin mandature… Et « ses disciples »regroupés au sein de l'Association béninoise de droit constitutionnel, lui ont déroulé le tapis à cette fin, dans le cadre des 25 ans de la haute juridiction. Cette fête, les membres de sa Cour, l'avaient pourtant rêvée plus grand. Le budget prévisionnel conçu à ce propos était pharaonique ! Depuis, les reformes salutaires de Patrice Talon, sont passées par là…L'institution a donc dû s'en remettre à l'Organisation Internationale de la Francophonie (Oif).Evidemment, dans une Afrique Francophone, où les Cours et Conseils constitutionnels jouent les « yoyos, en disant et en se dédisant au besoin, il semble que la Haute juridiction du Bénin, reste une « lumière ».Tant mieux. Les cas du Conseil constitutionnel ivoirien présidé par Paul Yao Ndré, est encore vivace dans les mémoires…Que dire de la Cour constitutionnelle du Gabon, à la tête de laquelle Marie-Madeleine Mborantsuo, fait la pluie et le beau temps ?Alors, quoi d'étonnant donc d'entendre les invités tresser des lauriers à l'exception béninoise !
Néanmoins, reconnaissons que le mérite des louanges à la Cour constitutionnelle du Bénin, revient d'abord à certains prédécesseurs de Théodore Holo .Hommage donc à la première présidente, dame Elisabeth Pognon. C ‘est sous sa présidence, que notre Cour a acquis ses lettres de noblesse .Hélas, par méchanceté, certains juristes d'alors, dont un certain Théodore Holo, avaient pu arguer à l'heure du renouvellement de son mandat, qu'elle n'était pas juriste de… « Haut niveau » ! Si c'est pas sorcellerie…Puis vînt le tour de dame Ouinsou Conceptia. C'est dans les mélis mélo de son arbitrage du match « amical », ayant opposé au second tour, Mathieu Kérékou à Bruno Amoussou, que la Cour devînt la « Cour des miracles », selon les bons mots d'Adrien Houngbedji. On était alors au bord du gouffre. Avec l'avènement de Robert Dossou, on a fait un pas…Robert Dossou fût le président du K.O et du chaos. Avant d'être au finish, remercié comme un malpropre, par Yayi Boni, pour « l'ensemble de ses œuvres ». Place donc enfin à Théodore Holo. Cinq ans après, le bilan n'est pas des plus reluisants. C'est sous la mandature de Holo, qu'on a vu pour la première fois, un haut conseiller rendre sa démission. Signe patent d'un grand malaise .L'histoire retiendra aussi et surtout, du passage de Théodore Holo à la Cour, cette fameuse décision sur les 40 ans pour être candidat aux élections présidentielles. Pour faire simple, disons que selon une décision de la Cour Holo, tout candidat aux présidentielles, ayant 39 ans le 31 décembre, a automatiquement 40 ans dès le 1er janvier !!! Du grand art, au service d'intérêts inavouables.Mais à quel prix le constitutionnaliste Holo, faisant fi de son parcours académique et de sa reputation, a pu accepter de descendre si bas ? Mystère. Pour l'instant, l'homme part à petite foulée. De peur d'être rattrapé ?
Tafê
Les membres du gouvernement réunis en Conseil des ministres ce Mercredi 06 Juin 2018, ont adopté le projet de décret portant nomination de notaires avec attributions de quatre charges dans les communes de Dogbo, Savalou, Natitingou et Savè. En adoptant ce décret, le Conseil a instruit le ministre de la justice et de la législation, aux fins de faire prêter serment aux notaires ainsi nommés.
Outre ce décret, les membres du gouvernement ont également adopté les décrets portant transmission à l'Assemblée nationale du document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2019-2021 et le décret portant mise en place du registre des sociétés coopératives.
F. A. A.
Me Joseph Djogbénou vient d'être élu sans surprise, ce jeudi, président de la Cour constitutionnelle 6ème mandature. Razaki Amouda Issifou est plébiscité au poste de Vice-président.
Après leur prestation de serment devant le chef de l'Etat et le bureau de l' Assemblée dans la matinée de ce Mercredi 06 Juin 2018, les sept sages de la Cour ont procédé ce jeudi à l'élection du président et du Vice-président de la Haute juridiction.
Leurs choix ont été portés respectivement sur Joseph Djogbénou, ancien Garde des sceaux et Razaki Amouda Issifou, ancien député et magistrat.
La passation de service avec le bureau sortant de la Cour constitutionnelle est prévue pour ce vendredi 8 juin 2018.
D. M.
Cotonou connaît de plus en plus une nouvelle forme de prostitution surtout celle étrangère. Ramenées principalement de Casablanca, la capitale marocaine, des jeunes filles séjournent au Bénin sous des contrats de travail de sexe établis par des proxénètes qui ciblent une clientèle spéciale et d'un certain standing social. Le phénomène prend davantage de place avec une clientèle plus exigeante.
Samedi soir, 21h30, un véhicule haut de gamme, noir et d'immatriculation béninoise, franchit le portail de l'hôtel situé en plein cœur du quartier Ganhi, non loin du monument aux morts. Il se glissa et s'immobilisa devant la porte qui conduit au night club de l'hôtel. A son stationnement, le concierge du coin se précipita et ouvrit les portières du véhicule. Au bout de quelques secondes, six (06) jeunes filles sortent, toutes blanches avec, pour la plupart, des voiles. Deux autres portent le foulard islamique encore appelé tchador. Elles sont, à première vue, des musulmanes.
« Le conducteur est un Béninois et fait souvent ce travail presque deux fois par semaine, les deux soirées du week-end », confie le concierge, qui officie au sein du personnel de l'hôtel depuis bientôt quatre (04) ans. Au service d'une société privée de sécurité et de gardiennage, il n'a jamais été muté depuis qu'il a été affecté à cet endroit.
Les filles, sorties du véhicule, se dirigent à la porte d'entrée et s'éclipsent au fond de la pièce éclairée par une lumière tamisée et une musique assourdissante. A l'intérieur, un petit monde comprenant une dizaine d'autres filles de peau blanche. Ces dernières s'étaient regroupées dans un coin, un peu loin du dancing floor et des sièges du hall. Un endroit spécial aménagé pour elles et qui leur permet de se faire remarquer autrement à travers un coup d'œil dans la pièce. Elles sont toutes musulmanes, à majorité, marocaines ramenées spécialement pour ce travail dans la ville de Cotonou et environs.
« Je suis de Casablanca et suis arrivée au Bénin, il y a vingt (20) jours à peine. Ce n'est qu'ici que j'ai retrouvé mes compatriotes marocaines », confie T., une des jeunes filles descendues du véhicule.
Les raisons qui motivent leur venue au Bénin sont de divers ordres mais le but reste et demeure le même : être employées pour assouvir l'appétit libidinal de certains hommes friands des musulmanes et ayant un statut social agréablement apprécié. Dans le rang de la clientèle, des personnalités béninoises, des Libanais et des Indo-pakistanais vivant à Cotonou, au Bénin.
Le même phénomène s'observe à la Haie Vive. Dans un restaurant de ce quartier résidentiel, situé non loin de l'aéroport international de Cotonou, l'accès y est strictement réservé aux personnes d'une certaine classe sociale et aux étrangers, habitués du coin. Un accès filtré et rigoureusement contrôlé afin de ne laisser aucune faille pouvant entraver les activités, « plus ou moins illicites » qui s'y mènent.
A la devanture, pas d'affluence et aucun signe suspect. Tout semble être calme et les quelques rares clients qui viennent, maîtrisant déjà « le code », ne se font pas attendre et disparaissent au bout de quelques secondes. Après près de trois heures d'horloge passées en observation, une dizaine à peine de clients a été seulement remarquée.
Vers 2h du matin, deux (02) véhicules d'immatriculation béninoise et d'une plaque bleue (officielle) s'ébranlent et sortent des lieux. La teinte noire des vitres ne permet pas d'identifier les passagers à bord de ces véhicules mais tout porte à croire qu'il s'agit des personnalités et hauts cadres de l'administration béninoise.
« Des personnalités de la République fréquentent ici. Elus ou nommés, opérateurs économiques et hommes d'affaires de haut rang, ils viennent souvent pour se satisfaire et satisfaire leurs envies sexuelles », commente l'agent de sécurité des lieux qui confie également que « le phénomène, loin d'exister uniquement dans ces lieux publics, se déroule dans des domiciles et propriétés privés ».
« La clientèle si variée prouve l'accueil chaleureux réservé souvent aux usagers qui y trouvent pour leur goût sexuel. Dans le lot, les musulmanes (quelques Marocaines) sont en nombre dominant », dévoile l'agent de sécurité qui requiert l'anonymat.
Des Marocaines « recrutées » sous des Contrats à durée déterminée (CDD)
Ces filles marocaines, selon les informations, foulent le sol béninois sur l'initiative de certains opérateurs économiques et personnalités de haut niveau qui investissent dans leur transport et s'occupent également de leur hébergement une fois sur place.
Elles sont souvent acheminées au Bénin par la compagnie Royal Air Maroc, qui opère plusieurs vols par semaine en direction de Cotonou.
La plupart de ces filles échouent dans des snacks bars et autres coins chauds comme serveuses ou gérantes. Ces statuts sont officiels mais officieusement, c'est une autre activité qui s'y cache.
A l'ambassade du Maroc au Bénin, la plupart de ces filles n'est pas enregistrée et ne dispose pas de papiers officiels. « Difficile pour nous de se prononcer sur le sujet », se désole-t-on au secrétariat de l'ambassade à Cotonou.
Les filles descendant d'un véhicule à Ganhi
« J'ai été informée par le biais d'une voisine du quartier qui est revenue du Bénin décrivant le pays comme étant le plus paisible de l'Afrique de l'Ouest et où une telle activité se mène sans gêne contrairement à ce qui se passe au Maroc », raconte T., marocaine. La trentaine, elle précise que tous les papiers concernant son voyage ont été pris en compte par la structure qu'elle maîtrise très peu. A son arrivée à l'aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, T. raconte qu'elle a été accueillie par deux jeunes hommes qui l'ont conduit à un domicile où son passeport et tous ses papiers lui ont été retirés. « Dans l'immeuble et après mon installation, je fais la connaissance de trois de mes compatriotes résidant déjà au Bénin depuis un temps selon leurs dires. Et c'est le même scénario avec pratiquement les mêmes acteurs », dévoile-t-elle.
Des Marocaines au stade Mathieu Kérékou de Cotonou
Il n'y a pas de réseaux de maquereaux mais des intermédiaires qui mettent à disposition des lieux d'exercice ou un carnet d'adresses mais ne gèrent pas les filles, selon les différentes confidences faites par ces Marocaines. « Une fois passée la frontière marocaine, un réseau se met en place. Un système presque codé puisqu'on recrute et on organise le déplacement de ces filles et leur hébergement sur place ici à Cotonou », décrit un des coursiers ou accompagnateur des filles.
« Un contrat de travail et de collaboration de trois (03) mois a été signé deux jours après mon arrivée au Bénin », explique T..« Quand j'avais demandé pourquoi une telle durée du contrat, ils m'ont répondu que cela court la période accordée par l'Etat béninois pour des étrangers sans visa », ajoute la Marocaine.
Un contrat qui pourrait être renouvelé une seule fois selon les efforts fournis et la rentabilité de cette dernière. Mais le renouvellement de ce contrat sera conditionné par l'obtention d'un visa de séjour au Bénin. « Alors, ces filles en général, sortent du pays à deux jours de l'expiration de leur délai de grâce, se réfugient juste dans un des pays limitrophes et reviennent à nouveau afin de bénéficier de ce temps sans visa au Bénin », confie un agent du service de l'immigration à Cotonou.
De retour à nouveau au Bénin, elles reprennent leur activité après le renouvellement, bien sûr, de leur contrat avec le proxénète responsable de leur séjour dans le pays. « La rémunération des filles est subordonnée à leurs efforts et en fonction du nombre de clients satisfaits par semaine, par mois et pendant la période du contrat », clarifie un jeune commissionnaire béninois en service dans un night club dans le 5ème arrondissement de Cotonou.
Si certaines filles débarquées dans la capitale économique bénéficient de traitement spécial, d'autres par contre, arpentent les boulevards et s'exposent surtout sur l'esplanade du stade de l'amitié de Cotonou. Là, c'est un autre calvaire qui s'y ajoute.
Des filles dans un night club à Cotonou
Habillée en robe bleue foncée, debout avec son voile noir sur la tête, elle est sur les lieux depuis une demi-heure. Sur cette esplanade extérieure du stade de l'amitié Mathieu Kérékou de Cotonou, N., Marocaine de 29 ans, attend désespérément des « clients » pour que démarre sa soirée. Mais au bout de quelques minutes d'attente sans clients, une scène inattendue se produit à notre grande stupéfaction.
Un monsieur géant, bien musclé et accompagné de deux autres de ses camarades arrive sur les lieux et se positionnent devant la jeune marocaine qui mâchait du chewing-gum, son petit sac à main en bandoulière.
« As-tu réglé le compte avant de te positionner ? », lui lance l'homme en Anglais. Au bout de quelques minutes de discussion qui a failli échouer sur des gifles, les trois sieurs ramènent la jeune fille dans un des hangars où attendaient déjà une dizaine d'autre hommes agissant, selon leurs dires, en tant qu'agents sécurité et maîtres des lieux.
La scène qui s'est produite avec la fille pourrait paraître très banale mais c'est la tasse que devrait boire toute nouvelle recrue ou venue au stade de l'amitié pour cette activité. En fait, N. passait sa troisième nuit au Bénin et en attendant de rejoindre le camp de ses compatriotes mieux logées, elle devrait aussi passer par cette étape si obligatoire.
« Nous veillons sur les filles ici et pour cela, il leur faut s'initier avec une petite dot qui leur permet de s'intégrer et de mener en toute quiétude leur activité », répond Franck, un des membres du clan, sur les raisons qui motivent un tel traitement. « En fait, c'est sa tutrice ou sa ‘'patronne'' qui devrait s'en occuper, mais elle n'a rien dit avant d'embarquer avec un client », clarifie Noël, un autre membre du groupe. Et pour n'avoir pas honoré cet engagement et procédé à cette initiation, il lui sera difficile, voire impossible de mener cette activité sur l'esplanade du stade et même aux alentours.
Ce n'est qu'après cette étape franchie que les filles marocaines pourront aisément discuter avec leurs clients et fixer leurs prix qui varient selon la tête du client et des lieux de rencontre. Comme on pouvait s'en douter, leurs prix diffèrent de ceux pratiqués par les Béninoises qui exercent cette activité.
De 50 000 à 100 000 CFA la passe pour les « escorte de luxe »
Perchées sur leurs talons aiguilles, en minijupe ou en robe transparente, les sourcils tracés au crayon noir et le visage couvert de talc pour rehausser cette blancheur si recherchée, toutes les touches sont habituellement apportées pour séduire au mieux des clients béninois fortunés, libanais, indo-pakistanais, saoudiens, des émirati, ou même des maghrébins séjournant au Bénin.
Ces « escorte de luxe », comme elles aiment se décrire, ont entre 20 et 35 ans, la plupart originaires de Casablanca et ses banlieues, et pratiquent les tarifs les plus élevés au Bénin, où le Smig est à 40 000 FCFA.
Dans les night clubs à Cotonou, les filles marocaines sont les plus « chères ». C'est d'ailleurs pour cela qu'elles sont destinées à une classe sociale économiquement stable et qu'elles se font également appelées des « escortes de luxe ». Sur l'esplanade du stade de l'amitié et dans d'autres lieux publics où elles s'exhibent pour la même cause, les tarifs de la passe est tout autre.
« Laquelle des filles voulez-vous monsieur ? », a demandé la gérante du club à notre équipe de reportage qui s'est dirigée vers ces filles regroupées dans un coin. « Si c'est elle que vous voulez, vous nous devez cinquante mille (50 000) francs CFA », lance la dame en pointant du doigt une jeune fille d'une trentaine d'années, debout à quelques mètres du dancing floor.
Il sonnait déjà 1h du matin et il ne restait que cinq de ces filles toujours en attente de clients pour le reste de la nuit. Pour ne pas terminer la soirée rien qu'en tournant les pouces, elles s'arrangent pour accueillir aussi royalement que possible, tout nouveau venu du club.
« A cette heure-là de la nuit, le tarif est revu à la baisse afin de leur permettre de réaliser au moins quelques chiffres d'affaires avant la levée du jour. Sinon, c'est soixante mille (60 000) au minimum pour une de ces filles », renseigne le disc joker (DJ), ‘l'ambianceur' du club.
Le système est organisé tel que la fille, avant le lendemain à dix (10) heures, devrait rendre compte à la patronne ou le gérant, si elle n'a pu le faire avant de quitter le club.
« Si c'est nous qui négocions avec les clients, nous recevons 60% du tarif. Si ce sont elles-mêmes, elles bénéficient de 50% du tarif. Mais si les clients sont venus ici de leur plein gré et ont fait un choix délibéré, la fille sélectionnée engrange 45% de la paye », dévoile le gérant du club. Des propos confirmés par la responsable, une Béninoise, qui a refusé de décliner son identité, prétextant travailler pour une tiers personne. En somme, c'est un plan tarifaire standard dans ces clubs de la ville de Cotonou. Et ce plan varie de 50 000 à 100 000, voire même 120 000 francs CFA la passe, y compris parfois toute la nuit.
« Les transactions passent souvent par les gérants ou les représentants des patrons qui exploitent ou qui ont fait ramener ces filles. Les filles ne perçoivent qu'à la fin du trimestre contractuel et ne disposent que d'argent de poche pour de petites courses, au cas où elles passeront les nuits dehors avec des clients », témoigne un gérant de night club rencontré à la Haie Vive, un quartier résidentiel aussi dominé par cette activité illicite.
L'ampleur du phénomène à Cotonou
Au Bénin, la prostitution, le proxénétisme et autres activités portant atteinte aux bonnes mœurs sont réprimés par la loi et une brigade spéciale a été mise en place pour cela.
La brigade des mœurs est une structure sous la tutelle de la direction de la police judiciaire.
« La brigade réprimande toutes les infractions à caractère sexuel, outrage et attentat à la pudeur, les cas de viol, l'inceste, la prostitution et toute publication obscènes même sur les médias sociaux », signale Rigobert Koutangni, commissaire de police et chef de la brigade des mœurs à Cotonou.
« Pour le cas du proxénétisme, après s'être convaincu de l'activité de prostitution d'une femme et les preuves qui prouvent qu'elle est sous contrat sexuel, nous interpellons le proxénète et nous enclenchons la procédure judiciaire et ce dernier est envoyé devant le procureur de la République », a confié un agent de la brigade qui requiert l'anonymat.
Selon les données recueillies du secrétariat de cette brigade, 20 à 35 cas de proxénètes sont interpellés par an et la période 2014-2016 a connu un fort taux. De ces chiffres, le cas spécifique des Marocaines avoisine 8 voire 12 en 2016.
« Au total, la brigade a recensé mille trente deux (1032) sites de prostitution dans la ville de Cotonou avec un total de cent quatre vingt six (186) cas spécifiques concernant le proxénétisme exploitant les filles maghrébines et d'autres du continent », renseigne le secrétariat de la brigade des mœurs.
Des chiffres inquiétants qui prouvent l'état très avancé de cette activité dans la ville de Cotonou, une ville cosmopolite. Depuis 2012, plus de cent cinquante cas de proxénétisme pour les Marocaines et pays du Maghreb ont été traités et envoyés au procureur de la République. « Notre mission s'arrête donc à ce niveau et c'est le procureur qui prend le relais pour la suite de la procédure », confie l'agent de la brigade.
L'article 334 du code pénal au Bénin stipule clairement : « Sera considéré comme proxénète et puni d'un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d'une amende de quatre cent mille (400 000) à quatre millions (4 000 000) de francs CFA, sans préjudice de peines plus fortes s'il y échet, celui ou celle (…..) qui, sous une forme quelconque, partage les produits de la prostitution d'autrui, ou reçoit des subsides d'une personne se livrant habituellement à la prostitution, (…..), qui embauche, entraîne ou entretient, même avec consentement, une personne majeure en vue de la prostitution ou la livre à la prostitution ou à la débauche. Ou celui qui fait office d'intermédiaire, à un titre quelconque, entre les personnes se livrant à la prostitution ou à la débauche et les individus qui exploitent ou rémunèrent la prostitution ou la débauche d'autrui ». Cette peine est renforcée par l'article 334 bis du code pénal qui fait courir un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans et d'une amende d'un million (1 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA.
« Malheureusement, la majorité des cas des proxénètes marocains qu'a enregistré le paquet n'a pas connu de grande avancée. Le procureur de la République les a relâchés soit pour insuffisance de preuves ou vice quelconque de procédure », renseigne des sources proches du tribunal qui précisent « qu'il s'agit souvent des gros bonnets derrière cette activité ». « Néanmoins, le paquet, de 2013 à décembre 2016, a réussi à envoyé une dizaine de coursiers ou de commissionnaires de ces proxénètes en prison. Les patrons l'ayant échappé pour insuffisance de preuves et autres », précise un responsable du tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
De toute évidence, les efforts de la brigade des mœurs semblent donc être vains et mêmes les dispositions du code pénale semblent être bafouées à ce stade où les proxénètes, par de simple coup de fil ou instruction, sont relâchés pour poursuivre cette activité pourtant proscrite par les textes en vigueur en République du Bénin. « Mais la lutte contre le fléau sera sans relâche », s'engage le patron de la brigade des mœurs Rigobert Koutangni.
Josaphat DAH-BOLINON
Entretien avec la psychologue Sylvie Sossou
« Les ‘'travailleuses de sexe'' ont besoin de recorporalisation, de bilan médical et de soins »
La prostitution prend de plus en plus d'ampleur dans nos sociétés et ce commerce du sexe n'épargne pas la jeune génération qui ne veut plus gagner son pain à la sueur de son front. Les conséquences sont de plusieurs ordres sur celles qui se livrent à cette dépravation des mœurs. Sylvie Akoko Sossou, psychologue clinicienne et spécialiste des ressources humaines, lève un coin de voile sur le comportement des femmes qui se livrent au proxénétisme.
Que peut-on comprendre du proxénétisme ?
Selon le lexique des termes juridiques, le proxénétisme peut être défini comme une activité délictueuse de celui ou de celle qui, de quelle que manière que ce soit, contraint une personne à se prostituer, favorise ou tire profit de la prostitution d'autrui. De nombreux faits, pouvant directement ou indirectement faciliter la prostitution, sont assimilés par le législateur à l'infraction de proxénétisme. Et l'Afrique de l'Ouest en général, le Bénin en particulier est en proie à ce fléau grandissant et les rues des grandes villes du pays sont cotées à la bourse de l'immoralité et du commerce sexuel.
Parlez-nous des conséquences découlant de cette activité sur les femmes qui s'y adonnent
Les conséquences, comme vous pouvez le constater, sont de divers ordres. Permettez que j'y aille sur deux plans : l'aspect psychique, physique.
Les conséquences psychiques
Les conséquences psychiques de la situation prostitutionnelle se manifestent par des troubles psychiques de type dissociatif, c'est-à-dire un véritable clivage ou dissociation psychique entre la personnalité prostituée et la « personnalité privée » de la personne prostituée, constituant l'aspect psychique de la décorporalisation.
Ce clivage est un mécanisme de défense psychique contre les agressions et violences vécues dans la situation prostitutionnelle ; la première de ces violences est de subir des rapports sexuels non désirés de manière répétitive.
Les notions fondamentales en matière de sexualité sont celles de désir, de plaisir et de partage, conséquent de la bilatéralité de la relation. Dans la situation prostitutionnelle, ces notions se trouvent complètement perverties, et la notion de bilatéralité de l'échange disparaît totalement. La situation prostitutionnelle n'est donc pas un échange ou une relation à caractère humain, pas plus qu'une forme de sexualité.
Le fait de subir ces rapports sexuels de manière répétitive et non désirée entraîne une dissociation psychique afin de pouvoir départager les deux univers de la personne, et surtout protéger le domaine privé des atteintes vécues dans le domaine prostitutionnel en se coupant de ce qui est éprouvé dans ce dernier. Celui-ci est totalement factices : c'est une situation simulant une relation humaine mais où tout est artificiel ; les sentiments et les émotions n'existent pas, ils sont refoulés car considérés comme des obstacles par l'acheteur de services sexuels. L'absence de tout affect humain (autre que négatif, tel que mépris de la personnalité, déni de ses désirs, ignorance de son identité humaine, assimilation à un objet sexuel totalement soumis, en résumé tout ce qui fait le caractère humain unique d'une personne est nié et doit disparaître au bénéfice du rapport strictement commercial) est extrêmement destructrice pour toute personne vivant cette situation.
Les conséquences physiques
La dissociation existant sur le plan psychique va se manifester aussi sur le plan physique, car on ne peut dissocier de manière contrôlée le ressenti physique de ce qui se passe dans la tête de la personne ; ces troubles perturbent le fonctionnement de la sensibilité corporelle des personnes prostituées, et sont aussi un mécanisme de défense : ne plus ressentir physiquement ce qui n'est pas désiré.
Les manifestations physiques essentielles vont être des troubles de la sensibilité nociceptive (ou coenesthésique), c'est-à-dire de la sensibilité à la douleur et aux sensations tactiles (du toucher), dus à la dissociation tête – corps, non – organiques. Seuil de tolérance à la douleur supérieure à la moyenne et très élevé. Elles sont capables de supporter des douleurs nettement supérieures à celles que peut tolérer une personne normale.
Dans ce cas, on parle de l'hypoesthésie. Ce terme désigne une sensibilité tactile avec la douleur inférieure à celle de la population moyenne d'une manière diffuse et générale. Plus la situation prostitutionnelle se prolonge dans le temps, plus l'hypoesthésie se transformera en anesthésie et la personne ne sent plus aucune douleur.
Quels pourront être les comportements sexuels de ces femmes dans la société ?
En premier plan, il y a des troubles de la sexualité qui sont tronquées, dysfonctionnelles, ou quasiment absentes. Les subterfuges utilisés pour se protéger des sensations physiques liées à la relation sexuelle dans la situation prostitutionnelle contaminent la vie privée, et détruisent la qualité des relations sexuelles privées que ces personnes peuvent avoir.
Il est très important de bien comprendre la signification de l'ensemble de ces symptômes, non seulement sur le plan médical, mais aussi relationnel, social, psychologique et humain d'une manière générale.
Sur le plan médical, toute tentative de proposer des structures ou des actions de soins comme on le fait pour la population générale est vouée à l'échec. N'ayant plus la possession pleine et entière de leur propre corps, le concept même de soin n'évoque rien par rapport à un objet ou un instrument. Le soin se donne à un être vivant. Si le concept de corps dynamique et sujet disparaît, les concepts de soin et de santé disparaissent également. Ce qui n'est plus symbolisé n'est plus réel. L'absence de soins médicaux notamment, découlant de l'auto-négligence corporelle, se fait ressentir de façon importante dans l'évaluation de l'état de santé des personnes prostituées.
Sur le plan gynécologique, peu ou pas de suivi, de surveillance ou de dépistage pour les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) dont surtout le VIH/SIDA, pour les cancers gynécologiques, pour les problèmes péri – ménopausiques, pour la contraception, pour les grossesses, pour ne citer que ces cas là.
L'autre aspect est d'ordre traumatique. Les conséquences physiques et psychiques des violences corporelles et sexuelles (coups à mains nues, avec objets contondants, blessures par armes blanches, viols par les proxénètes et les acheteurs) dans la prostitution et la traite, et des violences verbales (menaces, injures, constituent souvent les tasses quotidiennes de ces femmes sexuellement exploitées pour des fins commerciales.
Y-a-t-il une prise en charge adéquate pour ces femmes ?
Difficile de le dire avec une certaine certitude. Ce qui est évident, c'est qu'on note une prise en charge presque inexistante des conséquences de la pratique prostitutionnelle sur le plan psychologique. Ces troubles d'ordre psychologique résultent de la dépression, de l'angoisse, de la phobie, tout ceci, aggravant la négligence à prendre soin de son corps et de sa santé. De plus, il y aura une aggravation de troubles ou de maladies à composante psychosomatique telles les dermatoses (eczéma, psoriasis), les gastropathies (ulcère gastrique ou duodénal, reflux gastro –oesophagien), et des problèmes rhumatismaux.
L'autre aspect très important à ne jamais négliger et qui prouve un manque de prise en charge est d'ordre additif, c'est-à-dire, la toxicomanie. Si cette dernière peut être primaire, elle est aussi souvent secondaire ou maintenue par la pratique prostitutionnelle, car les personnes prostituées expliquent que cela les aide à supporter leur activité de prostitution et les effractions sexuelles à répétition.
Est-il possible pour ces femmes de retrouver une vie normale après cette activité sexuelle commerciale ?
Oui. Mais en toute sincérité, toute relation suivie et vraie est difficile, voire quasiment inexistante. La dissociation et l'éloignement des affects et des sentiments pour se protéger rendent très difficile à construire une relation humaine nécessitant ces éléments. Il y a une ambivalence de la parole et un discours paradoxal, simplement parce que le psychisme est dissocié et la personnalité clivée. Il ne s'agit pas de mensonge ou de manipulation, mais d'alternance très rapide de temps et de lieux différents dans lesquels la parole ou le sens des mots n'ont pas la même valeur ou signification. La signification d'un moment et du lieu est toujours réelle pour la personne.
Que comprendre alors des actions capitales à mener ?
La constance et la permanence de l'écoute de cette parole sont donc indispensables pour construire une relation de confiance. Il faut savoir écouter tous les aspects d'une même parole pour pouvoir en retrouver le fil conducteur. Deux discours contradictoires chez une même personne prostituée ne sont pas révélateurs d'une simulation ou d'une dissimulation, mais d'une dissociation psychique provoquée par la situation prostitutionnelle.
Sur le plan social, toute action ou aide demande un investissement à long terme, avec présentation répétitive de l'offre d'aide. Le découpage psychique conduisant au découpage du temps et de l'espace en petites unités aléatoires rend difficile un travail d'une traite, avec un suivi optimal des différentes phases dans l'ordre chronologique. Le travail social ne peut démarrer qu'au moment où l'offre d'aide tombe dans le bon temps. La chronologie peut être très désorganisée, le suivi chaotique. Il peut y avoir reprise répétitive d'un travail amorcé sans parvenir à dépasser un stade donné pendant un certain temps. Et c'est pour cela que le suivi doit être permanent et continu.
Quelles solutions pour une prise en charge efficace et appropriée dans ce cas ?
La première chose pour stopper le processus de décorporalisation est l'arrêt de l'activité prostitutionnelle. Pour effectuer une réhabilitation médicale de la capacité et de l'autonomie de prise en charge sanitaire des personnes prostituées. Pour y parvenir, il faut la restauration de la parole de la personne prostituée, la dévictimisation, un terme criminologique désignant l'accompagnement des personnes victimes de toutes formes de violence et traumatisme et leur permettant de passer de la place de victime à une place de personne active ayant réintégré son schéma et son image corporelle. La réparation passe par la reconnaissance sociale, les soins, sans oublier la prévention de nouveaux cas de prostitution et la lutte contre les instances qui favorisent le développement de situations prostitutionnelles.
Le risque est que chaque étape de ce difficile parcours peut être l'occasion, pour une nouvelle fois, d'une survictimisation ; aggravation de la stigmatisation sociale et de situations imposées où la personne est considérée comme passive et non – décisionnaire.
Nous avons aussi la recorporalisation. C'est une méthode qui permet à la personne de se réapproprier son corps, d'être de nouveau à l'intérieur et en un seul « morceau ». La restauration de l'intégrité corporelle par des soins physiques appropriés, appelés thérapies à médiation corporelle tels que les soins kinési-thérapeutiques, des activités sportives en groupe qui sollicitent l'interaction de la personne avec les autres participants.
Ces propositions sont coûteuses en temps et en argent, mais elles sont incontournables et indispensables si on veut pouvoir réhabiliter physiquement les personnes prostituées.
Un mot pour conclure
Tout en vous remerciant de l'intérêt que vous portez à la santé psychologique de ces femmes « travailleuses de sexe », je tiens à vous préciser qu'en même temps que se fait ce travail de recorporalisation, le bilan médical et les soins pourront être entrepris. Puisque ces maux pouvant de nouveau prendre un sens sur un corps qui se remet à exister par une image et un schéma corporel en restauration, les soins venant alors s'intégrer eux-mêmes à ce processus pour le favoriser. Si je peux donc me permettre, l'ensemble de ces propositions thérapeutiques pourrait être mis en place dans le cadre d'un Centre de victimologie, qui permettrait d'une part de ne pas stigmatiser ces personnes, et d'autre part de réunir dans un même lieu toutes les phases du processus de restauration psychique et physique spécifique à ce type de violence, afin de ne pas mettre en péril la cohésion et donc la réussite de ce processus. Je vous remercie.
Propos recueillis par Josaphat DAH-BOLINON
Les candidats à l'examen du Baccalauréat session de Juillet 2018 pourront désormais rentrés en possession de leur convocation dès ce jeudi 07 juin 2018. C'est ce qu'a annoncé le directeur de l'Office du Baccalauréat Alphonse da Silva, par un communiqué en date du 31 mai dernier.
Tous les candidats libres, devront se rendre tous les jours ouvrables du jeudi 07 juin au jeudi 04 juillet 2018 dans les Directions Départementales des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (DDESTFP) pour le retrait de leur convocation. Les candidats de l'Atlantique et du Littoral se présenteront au CEG Sainte Rita en face de l'Office du Baccalauréat.
Pour les candidats officiels, leurs convocations sont à retirer dans leurs établissements respectifs à partir de ce jour jeudi 07 juin. Ces différents candidats devront vérifier les informations concernant leur nom, prénoms, date et lieu de naissance afin de corriger les erreurs, s'il y en a, au plus tard le vendredi 06 juillet 2018.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
Les réformes enclenchées dans le secteur du coton montre un accroissement record. Cette croissance a été confirmée en conseil des ministres de ce mercredi 6 juin 2018.
La production cotonnière a atteint un niveau record chiffré à 597.986 tonnes pour une superficie totale emblavée de 530.145 hectares. Comparée à la campagne précédente évaluée à 451.121 tonnes pour 418.947 hectares emblavés, la tendance est nettement en hausse. Il est à remarquer une nette amélioration dans la production cotonnière. Cette performance renseigne donc qu'en deux années la production a doublé. Selon le compte rendu du conseil des ministres, " les statistiques dans le secteur affichent un accroissement de 222% par rapport à la campagne cotonnière de 2015-2016 dont la production est évaluée à 269.222 tonnes pour une superficie emblavée de 306.808 hectares. La même tendance positive révèle que le rendement à l'hectare est en constante augmentation 877, 48 kg à l'hectare en 2015-2016". On note aussi 1077 tonnes à l'hectare en 2016-2017 puis 1128 tonnes en 2017-2018 pour un accroissement de 4,6 % par rapport à la campagne précédente. L'on se rend alors compte que cette croissance est issue des réformes engagées aux fins de l'assainissement du secteur longtemps agonisant.
Une valeur chiffrée
155.335.838.260 FCFA. C'est le coût global de la campagne cotonnière 2017-2018 en terme financière pour un montant de 92.874.714.138 au profit des producteurs. Quant au transporteurs, ils s'en sortent avec un montant évalué à 47.579.208.300 FCFA. Il faut noter que depuis deux ans, le trésor ne finance plus la campagne en titre de ressources directes. " La renaissance de la filière coton impacte positivement les conditions de vie des braves producteurs, l'ensemble de la chaine des acteurs de la filière ainsi que l'économie nationale" renseigne le conseil des ministres. On remarque aussi qu'avec leur revenu " les producteurs arrivent à s'approvisionner en engrais pour les cultures vivrières". La production du coton fait ainsi des heureux dans le rang des producteurs qui pendant des années ont roulé à perte. Le Bénin s'en sortir ainsi gagnant avec une croissance probable du PIB. Le gouvernement de la rupture vient de surmonter un défi. Celui du record de la production cotonnière.
Giscard AMOUSSOU
Traduction en Conseil de discipline des professeurs et élèves, auteurs de grossesses. C'est ce qu'a ordonné le Professeur Mahougnon Kakpo, dans sa lettre adressée ce mardi 05 juin, aux Directeurs Départementaux des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle.
« En attendant les conséquences pénales qu'encourt tout auteur de pareils actes, il est demandé aux chefs d'établissements d'engager sans délai contre les élèves et les professeurs, auteurs de grossesses sur des élèves filles, la procédure devant les conduire en conseil de discipline, conformément aux textes en vigueur », a déclaré Prof. Mahougnon Kakpo. Cette mesure est décrétée par le ministre, suite à l'analyse des fichiers statistiques que les directeurs départementaux lui ont envoyés et qui montrent que des professeurs et des élèves sont auteurs de grossesses en milieu scolaire. Pour lui, ce phénomène ne garantit pas l'égalité des chances à laquelle le Gouvernement est intimement attachée pour le développement harmonieux et durable du pays. Les directeurs sont tenus de lui rendre compte de leur diligence au plus tard le lundi 11 juin 2018.
« Les enseignants auteurs de grossesse en milieu scolaire, seront purement et simplement radiés de la fonction publique », avait déclaré le ministre, il y a quelques jours, lors de sa tournée dans les établissements de l'Ouémé et du Zou.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
Le Conseil des ministres s'est réuni ce mercredi 06 juin 2018 sous la présidence effective du Chef de l'Etat. Votre journal publie ici l'intégralité du compte rendu des travaux.
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Ce jeudi 07 Juin 2018, les ministres du gouvernement vont donner une suite à certaines questions des députés de la septième législature. Des questions qui entrent dans le cadre du contrôle de l'action gouvernementale par le pouvoir législatif.
Conformément aux dispositions de l'Assemblée nationale, les questions orales avec ou sans débat se déroulent tous les jeudis au palais des gouverneurs. Ce jeudi les représentants du gouvernement pencheront devant les députés sur biens de questions qui restent floues à la face des locataires du palais des gouverneurs. En autres, il s'agira de la situation relative à l'annulation de l'autorisation de l'usine d'égrenage de Djougou. Les ministres pourront enfin disculper la question longtemps restée comme un mythe. Il s'agit des rémunérations des Ministres, des Directeurs Généraux, des cadres nommés aux Cabinets des Ministres et des Secrétaires Généraux des Ministères. Même si certaines sont connues de manière non officielles, les ministres permettront à la représentation du peuple d'avoir plus d'éclaircissement sur le salaire de ces collaborateurs du chef de l'État. Les diverses grognes relatives à la situation des dialysés du centre national hospitalier et universitaire HKM ne sera pas occultée. Les députés auront donc droit à savoir plus sur la menace qui plane sur les dialysés du CNHU. En ce qui concerne les questions orales avec débats, ils seront relatives à la gestion de la Société des Industries Textiles (SITEX) et de la Compagnie Béninoise des Textiles (CTBT), aux indicateurs servant d'appréciation des performances économiques et financières des Etats dans le cadre des objectifs d'intégration. Aussi serait-il question de la réinstallation des sinistrés du marché Dantokpa après l'incendie du 31 octobre 2015. Les.ministres vont aussi abordés avec les députés, le situarion du programme de développement agricole des Collines. Il sera aussi question de l'état des lieux de la mise en œuvre du code foncier et domanial puis la promotion de la production et de la commercialisation du riz local.
Giscard AMOUSSOU
Le préfet du département du Couffo, Christophe H. Mègbédji, accompagné d'une délégation, est allé présenté, ce mardi 05 juin, ses condoléances aux parents de l'artiste feu Dahouè Doto. C'était au domicile du défunt à Azové et dans son village natal à Takpatchiomey, dans la commune d'Aplahoué.
Dans la maison mortuaire à Azové, le préfet Mègbédji a échangé avec les veuves et les enfants. L'une des femmes de l'illustre disparu, Micheline Essêh, a remercié la délégation préfectorale pour sa compassion à la famille éplorée.
Dans le village natal de la vedette de ''la danse des fesses'', le préfet n'a pas manqué de louer ses talents.
« L'artiste a tiré sa révérence prématurément alors qu'il était en train de faire connaître le Bénin à travers le rythme Gogohoun », a-t-il déclaré. Il se réjoui du fait que l'artiste a pu en peu de temps, rehaussé la culture d'Adja Tado dans son ensemble, de même que celle du Bénin et de l'Afrique.
L'artiste musicien Dahouè Doto, créateur et concepteur du rythme Gogohoun, a rendu l'âme ce dimanche 03 juin 2018 dans sa 45e année des suites d'une crise cardiaque. Il laisse cinq veuves et une quinzaine d'orphelins.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
La cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle a eu lieu ce matin du 6 juin 2018. Devant le chef de l'État et le bureau de l'Assemblée nationale, les sept sages ont été investis dans leur nouvelle fonction.
Le chef de l'État, Patrice Talon a présidé la cérémonie de prestation de serment des nouveaux sages de la Haute juridiction. Saluant le dynamisme de nos institutions, le chef de l'État a reconnu les efforts fournis par la Cour sortant notamment son président, Pr Théodore Holo pour son abnégation. " Je voudrais particulièrement remercier les membres de la Cour, qui à ce cérémonial, sont entrain de passer la main aux entrants. Je voudrais leur exprimé ma reconnaissance et celle de tout le peuple pour leur rôle, pour la qualité de leur travail, pour les insuffisances qu'ils ont pu avoir puisque nous sommes des humains".
Le chef de l'État n'a pas manqué de révèler ce qu'il a dans son cœur à propos de la Cour Holo. Un facteur que doivent intégrer les nouveaux membres afin de surmonter leur passion. La nouvelle équipe dont le président sera connu dans quelques heures entre en fonction pour un mandat de cinq ans . Le président de la République se dit heureux d'appartenir à ce pays. ''Je suis fier d'appartenir à cette nation", se rejouit-il. Selon lui, " nous avons le fort de nous faire peur par moment mais l'âme du pays est si forte qu'elle parvient à nous ramener chaque fois à la bonne ambiance, à la raison, de telle sorte que nous parvenons à faire notre chemin doucement, lentement et sûrement". Il montre ainsi la responsabilité de chacun dans la construction du pays et l'amour pour cette nation qui demeure pour nous tous. " Notre nation est en construction, le pays est en voie de développement", rassure Patrice Talon. Il reste confiant que le meilleur reste à venir au moment où les hommes se renouvellent au sein des institutions. " C'est vrai que nous avons traîné un peu les pas et la responsabilité incombe à tous et nous devons tous corriger le tir. L'espoir que toutes les fois les hommes vont se succéder au sein de notre institution, permettront de donner le meilleur d'eux-mêmes. Cela fait progresser le monde", soutient-il.
G. A.