(B2) Avec l’arrivée du Jean Bart, l’opération de l’Union européenne EUNAVFOR Med de contrôle des armes au large de la Libye — « Irini » de son petit nom — démarre réellement
Qui est présent en mer ?
Dans un premier temps, l’opération disposera de trois navires — fournis par la France (lire : La frégate anti-aérienne Jean Bart déployée dans l’opération Irini), la Grèce et l’Italie —, d’une équipe d’arraisonnement (VPD) — fourni par Malte (1) — et de trois avions de patrouille — fournis par l’Allemagne, le Luxembourg et la Pologne. Sept pays membres contribuent de manière concrète à l’opération.
Combien de pays sont présents à l’état-major ?
Outre ceux-là, plus d’une quinzaine d’autres (Autriche, Bulgarie, Chypre, Croatie, Estonie, Finlande, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovénie et Suède) fournissent des moyens à l’état-major d’opération (à terre) ou de force (en mer). Cela fait donc au total 23 États membres sur 26 (2) qui participent de près ou de loin à l’opération. Ce n’est pas négligeable et c’est même la marque d’un intérêt notable des pays membres de l’Union européenne. NB. On remarque un grand absent : l’Espagne.
Comment est assuré le commandement ?
La rotation du commandant de la force (sur mer) aura lieu tous les six mois, entre Grecs et Italiens, en même temps que la rotation du navire amiral. Une manière (intelligente) de résoudre le conflit entre Rome et Athènes sur le commandement de l’opération. Celle-ci restera dirigée par un Italien avec un adjoint français.
Comment assurer une surveillance plus générale ?
Afin de ne pas surveiller qu’une zone maritime étroite, celle des eaux internationales (au-delà des 12 miles marins des eaux territoriales libyennes ou égyptiennes), plusieurs moyens ont été réquisitionnés. Le Centre européen de satellites (SatCen) fournira ainsi un soutien en matière d’imagerie satellitaire. D’autres moyens « spéciaux, nécessaires à l’exécution des tâches de l’opération », c’est-à-dire sous-marins, drones aériens, avions de chasse… seront mis à disposition par les États membres de manière occasionnelle.
D’autres moyens viendront-ils ?
Oui. « D’autres moyens offerts par les États membres se joindront à l’opération dans les semaines et les mois à venir », indique l’amiral Fabio Agostini, qui commande l’opération de l’UE depuis le QG de Rome – Centocelle.
Que se passe-t-il avec l’épidémie de coronavirus ?
Une « attention particulière » a été apportée aux contre-mesures Covid-19, précise-t-on côté européen. Le commandant de l’opération a ainsi publié des ‘directives’ à l’intention des pays participants afin de réduire le risque de contagion au sein de l’état-major et à bord des navires et des avions. Un navire ou avion doit être déclaré ‘exempts de Covid-19’ par l’État du pavillon « avant de pouvoir être inclu dans l’opération ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article L’opération EUNAVFOR Med Irini en quelques mots est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Sauf les demeurés, tout le monde comprend maintenant qu'on ne se tirera pas véritablement de la situation présente par des rustines de politique monétaire ou de report de taxes. L'origine de ce virus, son lien de plus en plus clair avec l'écocide capitaliste, l'espèce de némésis virale déchaînée qui nous attend si nous continuons dans le mépris de toute chose qui n'est pas l'argent, suggèrent de poser enfin quelques questions sérieuses sur la manière, non dont nous produisons à domicile des respirateurs, mais dont nous vivons. Demander, par exemple, s'il n'est pas temps de « sortir de l'économie », ou de choisir entre « l'économie ou la vie », c'est poser à nouveau des questions sérieuses. Sérieuses mais peu claires.
- La pompe à phynance / Économie, Idées, Inégalités, Libéralisme, Marxisme, Travail, Lordon - Perspectives 2020(B2) Le gouvernement belge a approuvé samedi (9 mai), à titre rétroactif, la participation à l’opération française ‘Résilience’, de lutte contre le Covid-19, du 25 mars au 31 juillet 2020. Une participation modeste : un officier belge est présent à bord du navire français porte-hélicoptères Mistral (L-9013) et, de ce fait, participe à l’assistance logistique et médicale dans l’Océan indien (ïle de La Réunion et Mayotte).
(NGV)
Cet article Un officier belge dans l’opération française Résilience est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Emmanuel Macron a donc semble-t-il accepté le principe de « l'année blanche », réclamée par la CGT-spectacles et par la Coordination des intermittents et des précaires, dont il n'y avait aucun représentant parmi ses invités. Comme il le formule avec un tact touchant, « on va vous donner des heures pour créer ». Et qu'est-ce qu'on dit ? Merci ! C'est trop gentil !
- Contrebande / Culture, France, Musique, Santé, Travail, Art« Si le continent africain est lourdement endetté à l'égard de la Chine, c'est dans des proportions bien moindres que ce qui a pu être proclamé et repris avec des arrières-pensées plus politiques que scientifiques », souligne sur son blog le sinologue et socio-économiste français Thierry Pairault. Mi-avril, alors que Pékin était déjà lancée dans sa diplomatie du masque, en particulier sur le continent africain, un chiffre en particulier fut largement repris par les rédactions françaises, mais aussi par les (...)
- Mots d'Afrique / Chine, Afrique, Dette, dette souveraine, Santé(B2) Le navire français Jean Bart (D-615) a rejoint, selon nos informations, depuis lundi (4 mai) EUNAVFOR MED Irini, l’opération européenne chargée du contrôle de l’embargo sur les armes au large de la Libye. Ce qui marque le démarrage officiel de l’aspect naval de l’opération
Cette frégate anti-aérienne (de la classe Cassard) va ainsi patrouiller en « Méditerranée centrale ». Elle doit contribuer, « grâce à ses capacités de reconnaissance et de détection à prévenir les risques d’instabilité dans la région, en coopération avec les autres moyens engagés par les partenaires européens » précise-t-on à l’état-major des armées. Elle vient relayer la frégate légère furtive Aconit (F-713), de classe La Fayette, qui a prêté concours à l’opération européenne, temporairement, durant sa route en mer Méditerranée.
Par cette contribution, la France permet ainsi le démarrage concret de l’opération européenne, qui peinait depuis plus d’un mois à obtenir des moyens navals des États membres (Lire aussi sur toutes les participations d’États membres, notre article mis à jour : L’opération Irini bientôt opérationnelle (v4).
Des moyens bien utiles
L’état-major français des armées puis l’Union européenne ont confirmé peu après la mise à disposition de ces moyens. Les moyens tels que le navire français Jean Bart sont particulièrement précieux pour l’opération. Car « ils ont le potentiel de surveiller à la fois les lignes de communication maritimes et le flux du trafic aérien » explique au QG de l’opération Irini. « Ce double effort est essentiel pour la mise en œuvre du mandat de l’opération en pleine conformité avec la conférence de Berlin, en garantissant l’impartialité et la sensibilité aux conflits ».
Commentaire : de la suite dans les idées
Sur ce plan là, Paris manifeste une suite des idées à la réalité plus sérieuse que ne l’ont fait les Allemands. Après avoir hébergé et parrainé un nouveau processus destiné à trouver une solution politique face à la Libye, dont l’opération Irini constitue un élément important, Berlin n’a pas encore trouvé le moyen de fournir un navire le prévoyant uniquement pour l’horizon de l’été (mois d’août). Et le reste du processus de ‘Berlin’ semble s’être décousu aussi vite que les tentatives précédentes menées dans les dernières années, que ce soit par l’Italie, la France ou les Européens. Sur la Libye, les Européens semblent manquer de réalisme, et n’arrivent pas à trouver les bons moyens, de pression et d’action, pour stabiliser et pacifier ce pays, pourtant si proche.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un habitué des zones sensibles
Le Jean Bart avait été engagé entre juillet et novembre 2019 dans l’Océan indien, sous le contrôle d’Alindien, l’amiral commandant la flotte française. À son actif alors des patrouilles pour des saisies de drogues, des missions de présence et de patrouille dans une zone allant du Golfe arabo-persique jusqu’au nord de la mer d’Arabie et, surtout, la surveillance de l’activité maritime dans le très sensible détroit d’Ormuz, couloir vital pour l’acheminement du pétrole produit dans les pays arabes, objet de tensions accrues alors entre Iraniens et pays euro-atlantiques (USA, Royaume-Uni…). Au passage, il s’était entraîné avec plusieurs marines de la région (Qatar, Oman et Émirats Arabes Unis).
Mis à jour à 17h, avec un commentaire (plus politique) + le commentaire de l’opération EUNAVFOR Med.
Lire aussi (pour l’ensemble des moyens engagés) : L’opération EUNAVFOR Med Irini en quelques mots
Cet article La frégate anti-aérienne Jean Bart déployée dans l’opération Irini, au large de la Libye (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Un ordre européen, sentant sa fin prochaine,
fit venir ses enfants, leur parla en dessins :
Travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins.
Chef d'œuvre dans le chef d'œuvre, Thucydide a décrit, dans La Guerre du Péloponnèse, l'épidémie de peste noire qui a atteint Athènes en 429 avant J.-C. (livre II, 47-54). Alors en guerre contre la ligue péloponnésienne menée par Sparte depuis un an, la cité maritime retranchée fut durement frappée par l'épidémie. Athènes, c'est-à-dire l'assemblée des citoyens réunie sur la Pnyx, avait adopté le plan de son stratège Périclès. Maîtresse des mers, elle ne porterait pas le combat contre la phalange spartiate — (...)
- Régime d'opinion / Grèce, Histoire, Violence, Conflits, Santé, Démocratie, Ville, Citoyenneté(B2) Deux poids lourds du parti social-démocrate (SPD) viennent, coup sur coup de se déclarer contre la présence d’armes nucléaires en Allemagne et leur emport par des avions allemands
La décision du gouvernemental fédéral d’opter pour le Boeing F-18 pour une raison principale, l’emport possible par des avions allemands de la bombe nucléaire américaine (lire : Eurofighter nouvelle génération et F-18 pour remplacer les Tornados allemands. Une nécessité nucléaire), a mis le feu aux poudres.
Pas de sécurité avec le nucléaire, au contraire
« Il est temps que l’Allemagne exclut la possibilité qu’ils [les armes nucléaires américaines] soient stationnés ici à l’avenir » a déclaré Rolf Mützenich dans la quotidien Tagesspiegel. « Les armes nucléaires sur le sol allemand ne renforcent pas notre sécurité, bien au contraire ».
Pas d’achat d’appareils prêts à emporter la bombe
Le coprésident du parti social-démocrate Norbert Walter-Borjans a enfoncé le clou dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, se disant contre « l’achat de chasseurs de remplacement pour transporter des bombes nucléaires. Ma position est claire : ils ne doivent pas être stationnés [en Allemagne], être mis à disposition et, bien sûr, utiliser des armes nucléaires. »
Effet Donald Trump
Pour les socio-démocrates, la présence de Donald Trump à la Maison blanche et la miniaturisation des bombes nucléaires font qu’il n’est plus exclu que ces armes puissent servir dans le futur de façon tactique.
Commentaire : effet électoral ou un sentiment plus profond ?
L’effet campagne…
On peut voir dans ces deux annonces simultanées, l’effet de la campagne électorale pour les élections de 2021. La présence des Verts devant le SPD, ou à égalité selon les sondages, soumet le vieux parti allemand à rude épreuve. S’il veut garder ses chances de faire partie d’un gouvernement de coalition après 2021, il doit durcir son discours. Mais il ne faut pas s’y tromper.
… ne doit pas faire oublier un sentiment profond
Il y a, encore plus que jamais, en Allemagne un sentiment pacifique aigü. Une bonne partie des sociaux-démocrates allemands sont depuis plusieurs années sur cette ligne, en adéquation avec ce qu’ils ressentent de leur électorat.
Pour ceux (comme B2) qui avaient suivi attentivement les débats sur le fonds européen de défense (1) au Parlement européen, en 2018 et 2019, ce sentiment est bien réel. Les plus farouches opposants à ce fonds, utilisant toutes sortes d’arguments — de l’argument d’efficacité économique à celui de l’éthique — venaient des bancs des socio-démocrates allemands (2).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le nucléaire non merci. Le débat sur l’arme nucléaire ressurgit en Allemagne est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Partout de salutaires appels, des tribunes, des textes : après devra être différent, nous ne retournerons pas à la normale, il faut ne pas redémarrer comme avant. C'est bien. L'ennui peut-être, c'est qu'on ne trouve pas la première analyse des conditions concrètes dans lesquelles ce « il faut » aura à se mouvoir. Disons-le tout de suite, elles sont adverses. En fait même : hostiles. Les Castors Juniors de 2022 Des pour qui le problème n'existe même pas comme une possibilité d'inconvénient, ce sont les gens (...)
- La pompe à phynance / France, Mouvement de contestation, Politique, Stratégie, Économie, Finance, Lordon - Perspectives 2020(B2) Le brigadier Dmytro Martynyouk, du 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC), est « décédé le 1er mai des suites de ses blessures » a annoncé l’état-major des armées samedi (2 mai).
Il avait été blessé grièvement le 23 avril, en fin d’après-midi, alors qu’il était engagé dans une opération « contre des groupes armés terroristes » dans le Liptako malien de l’opération Barkhane. Son camion-citerne militaire a été atteint par un engin explosif improvisé (IED), faisant deux blessés. Soignés par l’équipe médicale déployée sur place, les deux blessés sont évacués par un hélicoptère Caïman, escorté d’un hélicoptère Tigre, vers l’antenne chirurgicale de la base de Gao, puis rapatriés en métropole et pris en charge à l’hôpital militaire Percy de Clamart le 24 avril. L’état de son camarade est « stable, et son pronostic vital n’est pas engagé ».
Né en Ukraine
Né le 28 août 1991 à Volotchysk (ville de l’ouest de Ukraine), Dmytro Martynyouk s’était engagé le 17 septembre 2015, à l’âge de 24 ans, au sein de la Légion étrangère (1). Après sa formation initiale au 4e régiment étranger (4e RE), il est affecté au 1er régiment étranger de cavalerie (1er REC) de Carpiagne (à Marseille) en mars 2016, où il fait carrière. Il occupe successivement les fonctions de pilote puis chargeur, sur véhicule blindé au 2e escadron. Il participe durant l’année 2016 aux missions de surveillance du territoire après les attentats terroristes, est élevé à la distinction de 1ère classe et reçoit l’agrafe Sentinelle.
Opérations extérieures à Djibouti et Mali
En 2017, il participe à sa première mission de courte durée à Djibouti en tant que chargeur sur véhicule AMX 10RC. Tireur blindé depuis 2019, il est déployé en tant que chef de bord de véhicule blindé léger (VBL) au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.
C’est le 42e militaire de l’armée française à perdre la vie au Sahel depuis 2013.
(NGV)
Lire aussi : Combien de morts par IED au Mali ces dernières années
Cet article Mort d’un militaire ukrainien de la Légion étrangère engagé en Mali est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Un correspondant m'envoie un texte avec une explication complotiste du confinement. Pas beaucoup d'intérêt, nous sommes d'accord. Mais elle révèle beaucoup de choses, notamment sur notre rapport collectif au discours technocratique venu du haut. Constatons que la gestion de la pandémie, particulièrement en France, démontre de façon sidérante l'inefficacité de l’État (attention, en disant cela, je ne prononce pas l'habituel discours libéral voire libertarien). Il s'agit d'autre chose qui a à voir avec le modèle technocratique.
Le confinement est une mesure irrationnelle prise parce que subitement, la mort est revenue dans nos sociétés. Plus exactement, elle est devenue visible, d'autant que l'hyper médiatisation et les réseaux sociaux ont accentué ce phénomène. Observez cette omnipotence du sujet dans les médias, avec un effet cumulatif. On en parle donc on le craint, on le craint donc on en parle.
Par conséquent la réaction des autorités a été totalement démesurée. On est à 185.000 morts mondiaux, alors qu'une population vaccinée contre la grippe (paraît-il) admet 300.000 morts par an.
Au fond, plutôt que de croire à un complot (sorte d'hyper rationalité), je crois surtout à l’impéritie et à la faillite de la technocratie.
La technocratie est une technique du XXe siècle, (elle est à la base du projet de l'UE, d'ailleurs). Elle suppose que tout est une affaire d'équation et que des experts vont pouvoir la résoudre. Or, aujourd'hui, on constate deux choses :
1/ Le flux d'information fait qu'on ne peut les entrer dans des équations (malgré les illusions du Big Data et de l'IA, autre sujet qu'il faudrait que je développe, ce qui ne signifie pas que les Big Data ou l'IA sont inutiles : mais la pensée magique à leur sujet est typique d'une erreur de pensée).
2/ La parole scientifique démontre toutes ses limites : cf. ce pseudo conseil scientifique dont les opinions varient au fil du temps et des pressions du pouvoir, cf. les polémiques sur le Dr Raoult. On nous promet un vaccin dans 12 mois sachant qu'on n'a pas de vaccin absolu contre la grippe que l'on connaît depuis des siècles, ni contre le Sida apparu en 1983... Imposture. Qui alimente en retour la défiance envers le discours "venu du haut" et donc les explications complotistes, telle celle que je signalai en début de billet.
Or, en se concentrant sur les personnes à risque (plus de 65 ans et comorbidité) on réussirait à contenir aussi bien le virus sans avoir provoqué le foutoir de ce confinement. Mais voilà, nous avons réagi par émotion... Une émotion technocratique !
Olivier Kempf