Au Kenya, un nombre grandissant de personnes se sont mises à contracter de petites sommes en ligne pour compléter leurs revenus face à la hausse du coût de la vie. Certains n'hésitent pas à jongler entre une dizaine de plates-formes pour éponger les dettes contractées. Et nombre d'entre eux se retrouvent désormais piégés par une « culture de la dette » qui aura largement profité de l'écosystème de la Silicon Savanah.
- Mots d'Afrique / Afrique, Kenya, Dette, Banque, Finance(B2) L’avion de patrouille maritime P3 Orion C de la marine allemande a effectué son premier vol de reconnaissance jeudi (4 juin) pour le compte de l’opération aéronavale de l’UE chargée du contrôle de l’embargo sur les armes au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini
Le P3 Orion C sur la base de Nordholz (crédit : Marine allemande)Un avion basé tout au Nord, près du Danemark
Fait original, l’avion n’est pas basé au plus près de la zone d’opération comme d’ordinaire (Sigonella, en Sicile, par exemple), mais en Allemagne, tout au Nord près du Danemark. Un éloignement qui ne favorise pas vraiment une grande réactivité. L’avion est en effet parti de la base aéronavale de Nordholz, située sur la mer du Nord près du Danemark, et a fait ensuite un ravitaillement tout au sud du pays, à Neuburg an der Donau, en Bavière. Une procédure ordinaire, selon notre collègue d’Augengeradeaus. L’avion restera ainsi stationné à Nordholz, d’où il décollera pour des vols de reconnaissance au-dessus de la Méditerranée, avec la même procédure de ravitaillement.
Une procédure spécifique
Cette procédure, mise au point en pleine période du Coronavirus, présente plusieurs avantages pour le ministère allemand de la Défense. Il permet d’économiser des moyens : les militaires restent basés en Allemagne et non pas à l’étranger ; pas besoin d’équipe de soutien ni d’équipes de mécanos détachés et la possibilité de double usage pour effectuer des missions de patrouille au niveau national, en mer du Nord, par exemple. Pour l’opération, c’est en revanche un peu plus compliqué, les délais de route empêchent un manque de réactivité. On se situe davantage dans une surveillance de la zone programmée d’avance.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi sur le même sujet : La frégate grecque sur zone, annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini
Cet article L’avion de patrouille maritime allemand P3 Orion C entre dans la danse… loin de la zone d’opération est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
La langue de bois bio est dans une forme resplendissante, en particulier dans ses déclinaisons culturelles. Certains, rares, nous font l'amitié de l'éviter. Il convient de les saluer. Nous rendrons ainsi grâce à l'élégance unique de la liste d'Anne Hidalgo pour les municipales : son Manifeste, avec maestria, ne dit pas un mot de la culture, et encore moins, si l'on ose, de l'art. Pas un. C'est grand. Elle précise juste, puisqu'elle parle en son nom, vouloir « avoir accès à mille théâtres musées et cinémas (...)
- Contrebande / Culture, Idéologie, Industrie culturelle, Unesco, France, Musique(B2) La frégate de la marine grecque, HS Spetsai a rejoint l’opération européenne de contrôle de l’embargo des armes au large de la Libye (EUNAVFOR MED Irini)
La frégate Spetsai lors de son passage au port de Augusta (Sicile), base logistique de l’opération (crédit : EUNAVFOR Med Irini)Équipe d’arraisonnement et hélicoptère
Avec à son bord une équipe d’arraisonnement spécialement formée pour mener des opérations d’interdiction maritime, ainsi qu’un hélicoptère Sikorsky S-70B Aegean Hawk, le navire patrouille depuis aujourd’hui (jeudi 4) dans la zone d’opération désignée en Méditerranée centrale. Il sera épaulé en l’air par une équipe de trois avions, déployés par l’Allemagne, le Luxembourg et la Pologne, qui se relaieront pour surveiller la zone et guider le navire.
Une halte à Augusta
Le Spetsai était arrivé la veille (mercredi 3) dans le port d’Augusta (Sicile), base logistique pour les navires d’EUNAVFOR Med, pour les derniers préparatifs, notamment afin de recevoir les équipements sécurisés de communication avec le quartier général d’opération situé à Rome.
La frégate grecque vient relayer le Jean Bart, sans avoir pu physiquement passer le relais. La frégate française est en effet partie un peu précipitamment de la zone (lire : Le Jean Bart bloque un navire émirati faisant du trafic de pétrole. Et rentre à Toulon).
Des résultats
L’opération a déjà des résultats, selon son commandant. « Même si la mission a débuté récemment, elle a déjà produit des résultats en matière de collecte d’informations sur le trafic d’armes et en matière d’effet dissuasif sur la contrebande de pétrole également », indique le contre-amiral (italien) Fabio Agostini. Des résultats partagés avec le groupe d’experts des Nations unies chargés de collecter des informations sur l’application de l’embargo sur les armes et le pétrole imposé par une résolution des Nations unies.
(NGV)
Cet article La frégate grecque sur zone annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Peut-être aurait-il fallu donner un autre titre : « La fenêtre ou le miroir ». Avec cette sûreté dans l'erreur qui est le propre de tous ses mouvements spontanés, la presse française a en effet instantanément pris le parti de la baie vitrée. Quel spectacle effrayant les États-Unis ne nous offrent-ils pas ? Depuis notre fenêtre sur le monde. L'idée que ce qui se passe là-bas pourrait aussi nous parler d'ici, l'idée que la police américaine nous tend un miroir sur la police française, n'a pour l'heure pas encore trouvé une tête d'éditorialiste à traverser.
- La pompe à phynance / Démocratie, États-Unis, États-Unis (affaires intérieures), France, Police, Répression, Violence, Politique, Mouvement de contestation, Racisme(B2) La frégate Jean Bart a bloqué vendredi dernier (22 mai) un pétrolier qui cherchait à violer un embargo sur les armes à destination de la Libye.
Le Jal Laxmi, un pétrolier des Émirats arabes unis, était en route vers le port de Tobrouk contrôlé par les forces du général Khalifa Haftar. Ce dans le cadre d’une vente de produits raffinés, selon l’agence Bloomberg. La frégate française a bloqué le pétrolier durant plusieurs jours.
Retour à Toulon
Depuis la frégate anti aérienne a regagné Toulon. « Après un déploiement de plusieurs semaines en Méditerranée centrale dans le cadre de l’opération de l’Union européenne Irini, la frégate a retrouvé sa base » a annoncé la marine nationale samedi (30 mai). Ce qui laisse actuellement l’opération Irini sans navires, à nouveau. Côté italien, le San Giorgio devrait rejoindre la zone.
(NGV)
Cet article Le Jean Bart bloque un navire émirati faisant du trafic de pétrole est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Il n'y a pas de plan tout armé. Il n'y a que des exercices de méthode, et de conséquence. D'abord poser ce que nous tenons pour nos orientations fondamentales ou nos urgences catégoriques. Ensuite, enchaîner logiquement nos idées à partir de là, c'est-à-dire en tentant autant que possible de les tenir à la hauteur de ce que nous avons posé. Or nous disposons d'un point de départ très assuré : le capitalisme détruit les hommes, et il détruit la planète (et par-là re-détruit les hommes, mais d'une autre (...)
- La pompe à phynance / Lordon - Perspectives 2020, Protection sociale, Économie, Idées, Politique, Stratégie, Travail(B2) La frégate grecque Hydra qui devait rejoindre l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini) fin mai* ne le fera pas. Elle a subi des dommages techniques selon les informations données à la presse grecque**
la frégate Spetsai F453 (crédit : marine grecque)C’est la frégate Spetsai (F-453) qui remplacera Hydra. Un navire similaire, de la classe Meko 200, issu des chantiers navals allemands.
Le Spetsai a l’avantage de bien connaitre les équipages français pour avoir accompagné le porte-avions Charles-de-Gaulle lors de son passage en Méditerranée orientale fin janvier (lire : Un groupe aéronaval autour du Charles-de-Gaulle se déploie, avec des Européens, épisodiques). Mais son arrivée exacte dans l’opération n’est pas encore connue.
À ce jour, selon les informations puisées à bonne source par B2, l’opération européenne dispose d’un seul navire opérationnel, la frégate française Jean Bart, et de trois avions (un Luxembourgeois, un Polonais et un Allemand).
(NGV)
*Lire : La frégate grecque rejoindra l’opération Irini fin mai
**L’information donnée par certains journaux turcs qu’elle aurait été atteinte par des tirs du camp de Haftar est une fausse information, assez typique de ce conflit
Cet article La frégate Hydra endommagée est remplacée par la frégate Spetsai est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Les décrets de couvre-feu et de confinement décidés fin mars en Afrique se sont soldés dans certains pays — peu nombreux, il faut le souligner, sur les 54 que compte le continent — par des abus des droits humains. La crise des droits humains par temps de pandémie paraît par ailleurs globale et n'a rien de spécifique à l'Afrique. Sur le continent, on peut néanmoins relever que là où l'histoire est marquée par les violences politiques et la relative impunité des forces de l'ordre, des citoyens ont été tués (...)
- Mots d'Afrique / Droits humains, Mouvement de contestation, Afrique, Information, Cameroun, Afrique du Sud, Kenya, Guinée, Ouganda, Rwanda, Éthiopie(B2) Malte a trouvé la solution pour faire face à l’afflux de migrants, sans les faire débarquer à terre : les retenir à bord de navires de tourisme. Une idée qui a atteint ses limites
L’unité maritime des forces maltaises largement mobilisée pour secourir puis cantonner les migrants au large de Malte (crédit : AFM)En pleine crise du coronavirus, l’évènement est passé inaperçu. Les Européens ayant d’autres chats à fouetter, ils se sont peu souciés de répondre à l’appel à la solidarité de la petite île méditerranéenne, la laissant seule se dépêtrer avec le problème
Un dilemme pour l’Europe
La présence de migrants retenus à bord de bateaux de tourisme au large de l’île de Malte empoisonne actuellement les relations européennes tout comme le déroulement de la nouvelle opération maritime de l’UE au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini). Elle constitue une épine dans le pied des Européens qui se trouvent pris au piège entre leurs principes (le respect des règles internationales) et la réalité (la crainte d’un nouvel afflux migratoire). Les informations sont données au compte-goutte par les autorités maltaises. C’est grâce au travail des ONG et de la presse que les informations arrivent.
Maintenir les migrants hors des eaux territoriales
Un premier groupe de migrants a d’abord été recueilli fin avril, à bord d’un navire ancré à Hurds Bank, à environ 13 miles nautiques des côtes à l’Est de La Valette. Soit à quelques mètres de la limite territoriale maritime (12 miles nautiques). 57 personnes ont ainsi été transférées le 30 avril, vers l’Europa II, un ferry touristique de la compagnie Captain Morgan. Ils avaient été secourus la veille par un bateau de pêche privé. Mais Malte, qui a fermé ses frontières (officiellement pour cause de coronavirus), refusait de les accueillir.
Des prisons flottantes qui font école
105 personnes ont ensuite été transférées sur le Bahari le 7 mai, puis une semaine plus tard sur l’Atlantis, un ferry d’une taille supérieure. Elles venaient d’être récupérées lors d’un sauvetage combiné entre les forces armées maltaises (AFM) un bateau de pêche. L’un récupérant 45 personnes, l’autre 78 personnes (1).
90 migrants sont récupérés dans la nuit de lundi (25 mai) par les forces armées maltaises et transférées mardi sur un bateau de la compagnie. 8 enfants et 18 femmes sont débarquées à terre, selon Malta Today.
Enfin, 75 autres migrants viennent d’être secourus par les forces armées maltaises mercredi (27 mai), au soir. Le gouvernement décide d’affréter un quatrième ferry pour les accueillir. Le Jade, appartenant à une autre compagnie (Supreme Cruises) et amarré à Sliema, est réquisitionné par les autorités, pour apporter du ravitaillement et accueillir des réfugiés. Plus grand, il peut accueillir jusqu’à 250 personnes, mais normalement pour une durée courte, selon le Times of Malta.
Un appel à l’aide insistant
Malte insiste sur un point qu’elle n’autorisera plus de migrants dans ses ports jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé avec l’Union européenne pour leur relocalisation dans d’autres États membres. Le gouvernement de La Valette a menacé à deux reprises de mettre son veto à l’opération Irini (lire : Nuage noir sur l’opération Irini. Malte brandit la menace d’un veto et Nouveau coup de semonce de Malte contre l’opération Irini). Ce qu’il n’a pas fait finalement. Mais il a retiré sa contribution (une équipe d’abordage VPD) promise lors de la génération de forces.
Des pays européens aux abonnés absents
À cet appel pressant de l’île, seule la France qui a promis de prendre 30 personnes en charge, suivie par le Portugal, promettant de prendre six personnes, assument leur part du fardeau. La question pourrait devenir bien plus problématique dans les jours à venir. L’arrivée de l’été en Méditerranée est synonyme d’une mise à la mer de davantage de bateaux chargés de migrants quittant la Libye à la recherche de l’eldorado européen.
Commentaire : une nouvelle crise à venir
Obsédés par la pandémie du coronavirus, les Européens risquent de ne pas voir et pas pouvoir se préparer à temps. Officiellement la question libyenne et maltaise ne devrait pas ainsi être abordée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères qui se réunissent par vidéoconférence ce vendredi (29 mai). Un leurre certain et une erreur probable, tant la nécessité d’apporter une réponse commune apparait nécessaire…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(1) Soit 123 personnes au total récupérées. Sur ce nombre, 18 femmes et enfants ont été directement ramenés à terre.
Cet article Des centaines de migrants retenus au large de Malte dans des prisons flottantes. L’affaire Captain Morgan devient européenne est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Gaston Couté (1880-1911), qui commença très jeune à écrire des poèmes, se fit rapidement connaître dans les cabarets parisiens par ses textes engagés. « J'suis un gâs qu'à mal tourné » chante-t-il. D'emblée, il se place du côté des « en-dehors ». Il a pour eux une réelle tendresse, et réserve aux bourgeois et multiples représentants de l'autorité une détestation sincère. Anarchiste, il écrivit des chansons pour Le Journal du peuple et Le Libertaire. Mais sa plus longue collaboration, ce sera avec La Guerre Sociale, (...)
- Contrebande / France, Anarchisme, Socialisme libertaire, Musique, HistoireArticle rédigé pour L'association des Jeunes de l'IHEDN
La crise sanitaire qui déferle sur le monde depuis le début de l’année 2020 contribue indéniablement à réécrire l’histoire de la pensée stratégique et à redéfinir un certain nombre de concepts des relations internationales. La vulnérabilité avérée d’un certain nombre de sociétés, plusieurs interrogations sur le rapport de force global qui sortira de cette crise, une compétition mondiale pour l’influence et la puissance, sont autant de signaux qui indiquent une reconfiguration importante.
En premier lieu, nous avons la confirmation selon laquelle la sécurité n’est pas seulement militaire, ni même économique, mais avant tout humaine. Dès lors, la capacité des États à assurer la sécurité à leurs populations est un facteur essentiel de leur crédibilité et donc un paramètre central de la définition de leur puissance. À partir du moment où la sécurité physique des populations est en jeu, à partir du moment également où la sécurité économique est en cause, c’est toute la notion de défense qui doit être repensée.
Par Frédéric CHARILLON,
La redéfinition de la sécurité
Les relations internationales ont vu progresser depuis plusieurs années le concept de sécurité humaine, qui tend à se superposer à celui de sécurité nationale, en mettant l’accent sur la préservation des populations, sur leur survie physique et économique, sur celle de leur mode de vie. On a pu constater à plusieurs reprises qu’une mise en danger de la sécurité humaine était l’un des facteurs de conflits les plus importants. La spirale « anxiété des populations, contraction économique, montée des nationalismes » est un phénomène connu.
La crise du covid-19 pourrait ne pas échapper à cette règle. Les répercussions économiques du confinement, les traces psychologiques que laissera cette pandémie au sein de populations désormais méfiantes à l’égard des échanges internationaux, pourraient provoquer un climat d’insécurité générale. Les tensions entre Pékin et Washington, les dissensions au sein de l’Union européenne, la tentative de plusieurs régimes autoritaires de tirer profit de cette crise pour faire avancer leur influence, montrent à quel point un enjeu initialement sanitaire peut devenir un enjeu de sécurité politique internationale. Bien plus encore que la situation provoquée il y a quelques années par le virus ebola en Afrique, qui n’a pas touché l’intégralité des échanges internationaux, la situation actuelle impose une réflexion stratégique sur le lien entre santé et sécurité mondiale.
La redéfinition de la puissance
Les critères pour mesurer la capacité d’un État à protéger sa population s’en trouvent également profondément modifiés. On savait déjà que la force militaire n’était pas en mesure de régler toute situation (et moins encore la détention de l’arme nucléaire). On constate aujourd’hui que la possibilité d’effectuer des tests sanitaires à une population entière, de lui fournir des équipements de protection (masques, gel hydroalcoolique…) sont des critères essentiels pour statuer à la compétence de l’État et au respect et de sa part du pacte hobbesien (assurer la sécurité d’une population en échange du renoncement de celle-ci à une partie de sa liberté). Donc des critères pour mesurer sa puissance.
La capacité d’un État à imposer sa force de négociation sur la scène internationale pour obtenir des masques fait soudainement figure d’indicateur important de son statut. Tout comme la capacité à anticiper, à augmenter une production stratégique, à monter en puissance sur le plan de politiques publiques sanitaires ou autres. L’Allemagne sort ainsi grandie de cette crise, même si son fonctionnement fédéral peut à terme lui compliquer la tâche. Plusieurs pays asiatiques ont également démontré une aptitude à gérer correctement la crise, notamment en innovant sur le plan technologique. Le fait qu’il s’agisse de démocraties (Taiwan, Corée du sud, le cas particulier de Hong Kong, et la démocratie dirigiste de Singapour) n’est pas sans conséquences politiques dans le rapport de force régional.
La redéfinition de la défense
LIRE LA SUITE SUR le site de l'IHEDN
(B2) Le gouvernement maltais lance un nouvel ultimatum à ses homologues européens
(crédit : Captain Morgan)La nomination du commandement de force d’Irini menacée
Si d’ici vendredi, aucune solution n’est trouvée pour accueillir les migrants actuellement recueillis sur deux bateaux de la compagnie ‘captain Morgan‘, le représentant maltais au comité politique et de sécurité (COPS) opposera son veto à la nomination du nouveau commandant de la force maritime européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med Irini), indique le quotidien Malta Today, généralement bien informé sur ces questions (1).
Un manque de solidarité (sauf la France et le Portugal)
Pour Malte, trop peu d’États ont affirmé leur solidarité. Seuls la France et le Portugal, en fait, se sont engagés à accueillir 36 des quelque 162 migrants. La recherche d’une solution permanente pour les relocalisations est toujours bloquée. Et à chaque navire, le même ‘cirque’ recommence : les États de première ligne (Italie, Malte, Grèce…) sont obligés de quémander, voire de tempêter, pour obtenir l’attention et la prise en charge par leurs voisins européens. Une bonne douzaine de pays ayant décidé de ne pas participer à ce mécanisme volontaire de solidarité.
Une opération qui peine à prendre ses marques
L’opération Irini parait maudite. Elle a souffert tout d’abord d’un manque d’appétence de la plupart des pays européens qui peinent à lui fournir les moyens, en navires, pour exercer sa mission de contrôle de l’embargo sur les armes. L’Allemagne s’est un peu faite tirée par l’oreille pour participer. Plusieurs pays (comme la Suède, les Pays-Bas ou la Belgique, la Roumanie ou la Bulgarie…) sont absents de cette participation concrète.
L’opération a également été sévèrement critiquée par le gouvernement libyen de Tripoli, qui est le seul officiellement reconnu par la communauté internationale et par l’Union européenne. Critique gênante car l’Europe se targue de toujours intervenir avec l’accord, express ou implicite, des pays concernés.
Irini a, enfin, pâti d’une petite gué-guerre intestine entre Athènes et Rome qui revendiquaient chacun le commandement de la force. Le premier commandant sera d’ailleurs italien, le contre-amiral Ettore Socci. Celui-ci n’a pas bougé de poste en fait depuis l’opération Sophia (où il assumait le même rôle), avant de passer le relais à un Grec.
C’est la seconde fois que Malte brandit officiellement ce veto. Cette fois il ne s’agit plus seulement du financement en commun (lire : Nuage noir sur l’opération Irini. Malte brandit la menace d’un veto), mais plus concrètement du commandant de force qui n’est toujours pas officiellement nommé.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : L’opération EUNAVFOR Med Irini en quelques mots
Cet article Nouveau coup de semonce de Malte contre l’opération Irini est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
« Résilience » : c'est le nom à la mode, donné à l'opération militaire de soutien à la mobilisation hospitalière contre l'épidémie de coronavirus, en France. Mais c'est aussi une potion que les armées auraient pu s'administrer d'abord à elles-mêmes. « Ce pourrait être l'armée américaine qui a apporté l'épidémie à Wuhan. Soyez transparents : rendez vos données publiques. Les États-Unis nous doivent une explication ! ». Ce tweet, le 12 mars dernier, de Zhao Lijian, nouveau porte-parole très offensif du ministère chinois des (...)
- Défense en ligne / Armée, Défense, Santé, France, Politique(B2) La frégate belge Léopold I a quitté sa base navale de Zeebruges ce lundi (18 mai) pour un exercice d’un mois en mer Baltique. Départ pas tout à fait anodin
Départ du Leopold Ier vers la Baltique (crédit : MOD Belgique)Un exercice avec les Néerlandais
Cet exercice, dénommé Baltic Breeze 20, est organisé par une escadre de navires néerlandais. Il comprend deux navires de commandement et de débarquement, deux frégates, un patrouilleur ainsi qu’un sous-marin.
Trois objectifs sont annoncés : 1° développer l’interaction entre la frégate et l’hélicoptère NFH 90 (dans le cadre de la qualification d’un pilote) et de son équipe de soutien ; 2° réaliser des tirs de précision au moyen de son canon OTO Melara de 76mm ainsi que de son Goalkeeper ; 3° s’entraîner « de manière réaliste » à la chasse au sous-marin, ainsi que test de procédures de lancement d’une torpille d’exercice. Comme d’ordinaire, l’équipage va aussi s’entraîner à tous les exercices rituels (abandon du navire, homme à la mer, lutte contre les avaries et les incendies, …).
Confinement avant départ et test anti-Covid-19
Avant de pouvoir partir en exercice, l’équipage de la frégate a subi un programme de détection et de quarantaine, désormais quasi systématique pour les départs en mission ou opération. Premièrement, le personnel de la frégate a dû répondre à un questionnaire téléphonique 14 jours avant le début de la campagne. Dès ce moment, tout marin devait rester confiné à domicile en attendant son départ pour Zeebruges. Deuxièmement, cinq jours avant le départ, chacun a subi un test de dépistage au Covid-19, ainsi qu’une prise de sang. Troisièmement, le jour du départ, nouveau contrôle médical, cette fois à à l’infirmerie de la base navale par le personnel du 14 Bataillon Médical. Enfin, à bord du navire, les règles générales et mesures de distanciation sociale restent de rigueur : port du masque, entraînement par petits groupes, repas décalés, etc.
Commentaire : une tactique efficace ?
On se souvient que la frégate belge avait interrompu son escorte du porte-avions français Charles-de-Gaulle, car un cas de coronavirus avait été détecté à bord. La première réaction aurait pu être de ricaner à ce qui apparaissait comme une « défection ». Force est aujourd’hui de constater que la tactique belge, pour être modeste, a donc été la bonne, comme nous le pressentions (lire : Covid-19. La Belgique a-t-elle fait le bon choix en interrompant la mission Foch à temps).
En moins de deux mois, quasiment jour pour jour, la marine belge a récupéré sa pleine capacité opérationnelle. Ce n’est pas le cas des Français qui se sont obstinés, malgré tout, à rester en exercice avec le Charles de Gaulle (lire : Retour au port pour le porte-avions Charles-de-Gaulle, contaminé par la pandémie). Et ils semblent peu prêts de récupérer. Pas avant l’automne, nous dit-on.
De façon très étrange, le résumé de l’enquête de commandement rédigé par l’état-major des Armées — tel que publié par la communication officielle de la ministre des Armées (1) —, ne mentionne à aucun moment l’annonce par les Belges d’un cas de coronavirus. Bizarre. Très bizarre même. Serait-ce qu’elle mettrait en cause non pas le seul service médical ou le pacha du navire — dont l’enquête révèle des ‘dysfonctionnements’, mais l’échelon supérieur, plus politique ?
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article La frégate Leopold Ier reprend (déjà!) la mer. Destination mer baltique pour un exercice est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.