(B2) Entre Européens et Américains, les clivages ne semblent pas prêts de s’éclipser. Au contraire. La relation se détériore sur de nombreux dossiers diplomatiques, au point que parler ‘d’alliés’ devient difficile
Les États-Unis de Donald Trump avaient déjà sonné les cloches des Européens en quittant l’accord de Paris sur le climat, il y a deux ans (juin 2017), en dénonçant l’accord sur le nucléaire iranien, il y a un an (mai 2018) et en annonçant dans la foulée le déménagement à Jérusalem de leur ambassade. Trois dossiers auxquels tenaient pourtant les Européens. Et cela ne semble pas fini ! Depuis une quinzaine de jours, on assiste à un véritable festival, significatif du fossé croissant entre les positions diplomatiques américaines et européennes.
Un changement d’alliance à revers en Libye
A la mi-avril, l’hôte de la Maison Blanche annonce sans coup férir son soutien au général Haftar qui a lancé son offensive sur Tripoli (1). Un coup dur pour la diplomatie européenne (2). L’annonce prend à revers sa position de soutien continu au gouvernement de Tripoli, dirigé par Fayez El Sarraj, et le processus de négociation mené (péniblement) par l’ONU.
NB : Ce dernier épisode suit l’annonce plutôt confuse de Donald Trump, fin décembre 2018, d’un retrait (éventuel) américain de Syrie, comme d’Afghanistan. Certains alliés européens sont alors pris de court. Aucune concertation n’a réellement été menée. Même si la décision sera, en partie, reportée, elle laisse un goût d’amertume : les Européens ‘comptent pour du beurre’ tandis que l’allié américain semble peu fiable.
Cuba, le retour des sanctions extra-territoriales
Le 17 avril, Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat US annonce la réactivation de la loi Helms-Burton de 1996. Cela signifie le rétablissement des sanctions sur Cuba, à compter du 2 mai. C’est à l’opposé de la politique européenne de rétablissement des relations économiques avec La Havane, avec la menace ajoutée de mesures de rétorsion des entreprises européennes qui commercent avec l’île (lire : Les Européens protestent contre l’application de la loi Helms-Burton).
Tout faire pour saper l’accord sur le nucléaire iranien
Le 23 avril, le président américain décide de durcir les sanctions contre l’Iran. Il met fin aux exemptions dont bénéficiaient huit pays (dont la Grèce, l’Italie et la Turquie) en matière d’importation du pétrole iranien. Ces sanctions, entrées en vigueur le 2 mai, vont clairement à l’encontre de la volonté des Européens de garder vivant l’accord sur le nucléaire iranien en rétablissant certains échanges économiques avec Téhéran.
Les accords de désarmement passés au karcher
Le 26 avril, le président américain annonce devant la NRA (National Rifle Association), le lobby des armes à feu, le retrait des États-Unis du traité de l’ONU sur le commerce des armes (TCA) (3). C’est un élément de plus dans la volonté américaine de se dégager de toute limite dans le réarmement, après la dénonciation du traité US-Russie sur les armes à portée intermédiaire sur le sol européen (lire : Le retrait américain du traité inquiète. L’Europe ne veut pas redevenir un champ de bataille).
Une attaque en règle contre les Européens, accusés de manque de solidarité
Le 30 avril, dans un de ces tweets dont il a le secret (4), le président américain accuse les Européens de manquer de solidarité en refusant de prendre en charge le retour de leurs ressortissants soupçonnés de faire partie de l’organisation de l’état islamique (Daesh/Isis) arrêtés en Irak ou en Syrie. Ce n’est pas la première fois. Mais la virulence comme la réitération exacerbent l’hostilité américaine.
Kosovo et Venezuela, la convergence se craquelle
Dans cette liste, on pourrait aussi mentionner l’attitude plus qu’ambigüe des Américains sur la position du Kosovo, alimentant en sous-main certaines idées telles que la redéfinition des frontières ou l’élargissement du format des négociations… aux USA. Ce qui est le meilleur moyen de tuer le dialogue, nous a confié un diplomate européen.
De même, la position intransigeante, interventionniste, de Washington à l’égard du gouvernement de Caracas complique la donne. Si les Européens soutiennent aussi dans leur immense majorité Juan Guaido contre Maduro, ils restent partisans du dialogue et refusent surtout d’instrumentaliser l’aide humanitaire.
D’autres points de crispation à venir
Cette liste pourrait s’allonger très vite, avec l’annonce d’une initiative américaine de paix au Proche-Orient qui risque d’être plus proche de la position israélienne actuelle (visant à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie) que de la solution à deux États voulue par les Européens, avec un État palestinien viable.
NB : Dans ce panorama, on pourrait aussi parler des différentes disputes d’ordre économique (Boeing/Airbus, taxe sur l’importation de véhicules) ou des litiges mêlant questions économiques et de sécurité comme les critiques sur l’octroi de licences 5G à Huawei par les Européens. Mais ceci relève davantage des bisbilles habituelles entre puissances économiques.
Des positions non plus convergentes mais divergentes
La réalité diplomatique, c’est qu’aujourd’hui, on peut compter sur les dix doigts les points où l’Union européenne n’est pas en butte aux pressions (dans le meilleur des cas), aux offensives ou à l’hostilité des Américains sur les principaux dossiers qui l’intéressent. Les divergences sont plus grandes que les convergences (5). C’est inquiétant car une bonne partie de la construction européenne s’est bâtie en concertation et en coopération avec les Américains.
Une Europe désarmée face à une Amérique en confrontation permanente
Les Européens n’ont pas vraiment été habitués à pratiquer une politique complètement autonome et détachée des Américains. Ils sont aujourd’hui plutôt divisés sur l’attitude à avoir dans ce qui devient une ‘confrontation’ permanente. Ils n’osent qu’à peine répliquer aux tweets infamants du président Trump. Les Européens ne disposent pas, ou que peu, d’instruments de réplique. La remise à jour de la ‘loi de blocage’ (face aux sanctions US) ressemble à un artifice de pacotille. Tandis que les recours devant l’OMC traduisent une vision archi procédurale de la diplomatie. Là où les Américains (comme les Russes) la conçoivent comme une épreuve de force.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Entre Européens et Américains, entre Merkel et Pence, davantage qu’une nuance, une opposition
La Commission est ‘zen’
Malgré toutes ces attaques qui reposent sur des éléments objectifs, à la Commission européenne, on tente de rester zen. « Nous défendons un système international basé sur les règles, la légalité internationale, avec l’ONU au centre. Nous sommes engagés dans tous les chantiers de coopération internationale et transatlantique » a argumenté Margaritis Schinas quand je l’ai interrogé pour B2 sur l’écart qui s’agrandit entre USA et Europe. « Il y a la déclaration et la rhétorique, mais il y a aussi la substance » a-t-il ajouté, se voulant rassurant. « L’Union européenne est engagée, ouverte, positive, travaille pour s’entendre, pas pour polariser ou diviser les relations avec nos alliés et partenaires internationaux. » A part çà, il fait beau, les oiseaux gazouillent et les herbes bruissent dans les champs.
Cet article Entre USA et Union européenne, une histoire d’amour qui tourne mal. La diplomatie européenne face à un nouveau front est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Plus de 100 délégués des forces engagées dans la lutte anti-piraterie, d’organismes et associations internationales, ainsi que d’entreprises privées ont participé au 44ème SHADE, au Bahreïn
(crédit: Combined Maritime Forces)La menace de la piraterie, la sécurité maritime régionale et la nécessité de garantir la libre circulation commerciale dans l’Océan indien ont été au centre des discussions du forum de ‘déconfliction’ en Méditerranée (SHADE MED), le 17 avril au Bahreïn.
Comment arriver à une meilleure coopération
Objectif du forum : comme toujours, le SHADE cherche à renforcer la coopération civile-militaire ainsi que l’échange d’information afin de mettre au point de meilleures pratiques de gestion (Best Management Practices BMP5). Celles-ci incluent des mesures d’autoprotection pour les navires transitant dans des régions à risques.
Tout le monde sur le pont
Étaient présents : le nouveau commandant d’opération d’EUNAVFOR, les états participants à l’opération européenne et à l’opération de la coalition (CMF – combined maritime forces), des représentants du centre maritime de l’OTAN, le Programme Alimentaire des Nations Unies que les navires d’EUNAVFOR (ou d’autres) escortent régulièrement, l’association maritime international BIMCO. Mais également des entreprises privées (pétrolières !) telles que Shell, BP, le forum maritime international des compagnies pétrolières OCIMF, etc.
Tout reste encore à faire
« La piraterie dans la corne de l’Afrique n’est dans aucun cas éradiquée : elle est seulement supprimée », a conclu le vice-amiral Antonio Martorell, chef de l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta.
NB : 120.000 navires représentant 2/3 du transport mondial de pétrole transitent annuellement par la région.
(MHA)
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(B2) « La pratique des démolitions de structures palestiniennes, des expropriations et déplacements forcés de leurs habitants s’intensifie » s’est alarmé le représentant permanent de la France aux Nations unies, François Delattre lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la situation au Moyen-Orient, lundi (29 avril).
Proche du point de non-retour
Ces démolitions sont « en augmentation de plus de 50% au cours des trois premiers mois de 2019 par rapport à la même période de l’an dernier ». Et « avec plus de 600.000 colons à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, la réalité est implacable : nous sommes aujourd’hui proches du point de non-retour (concernant une solution à deux Etats) ».
(ES)
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Cet article (B2 Pro) Carnet (03.05.2019). Confidentiels (Sommet exceptionnel, COPS). PESC (sanctions Daech). Opérations (Mali Ogossago, MINURSO). Défense (EDA nomination, OTAN-Russie, Pays-Bas espionnage, Pologne F-35, Allemagne-Norvège sous-marin. Slovénie commandement). Diplomatie (Venezuela mises en garde. Israël-Palestine colonies, initiative européenne. Sahara occidental recours). Voisinage (Ukraine minorités, Kosovo visas). Aides (Palestine, Syrie, Mozambique Comores). Sécurité (Roumanie Schengen, Albanie-Frontex). Pouvoirs (Roumanie anti-corruption, référendum, Hongrie-Onu). Elections 2019 (Espagne, Puigdemont) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Le mécanisme de règlement des différends du CETA validé par la Cour de justice est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
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(B2) La troisième compagnie d’infanterie légère a terminé sa formation au centre de formation Général Daghadaban
Opérations offensives et défensives, connaissances de base en commandement et contrôle, combat en agglomérations, gestion des engins explosifs improvisés, postes de contrôle, protection rapprochée, leadership, tirs réels, premiers secours en zones de combat, droit des conflits armés, droits de l’homme et genre…
Autant de domaines dans lesquels les soldats somaliens ont été formés durant 17 semaines. A son issue, les militaires de la 3ème compagnie d’infanterie légère somalienne ont reçu le 7 avril dernier leurs diplômes lors d’une cérémonie en présence de représentants de l’AMISOM, de l’état-major et de la communauté internationale à Mogadishu.
Point important : la compagnie n’a pas été formée par des Européens mais par des instructeurs somaliens, eux-mêmes formés par la mission de l’UE de formation de l’armée somalienne (EUTM Somalia) lors du cinquième cours de formation des formateurs.
(MHA)
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(B2) L’affaire de plusieurs personnes, travaillant pour l’Union européenne et la France, interceptées à la frontière tunisienne a fait couler un peu d’encre et semé beaucoup de confusion. Tentons d’y voir un peu clair
En fait, il y a eu deux évacuations quasi-simultanée, l’une des Européens d’EUBAM Libya menée par voie de mer, l’autre menée par les Français par voie terrestre. Des évacuations plutôt confuses car l’Union européenne comme la France se sont bien gardés de communiquer clairement sur ces évacuations laissant prospérer toutes les versions possibles.
Une décision d’évacuation
Au moment de l’offensive du maréchal Haftar sur Tripoli, les Européens prennent la décision d’évacuer le personnel d’EUBAM Libya, la mission de l’UE d’assistance aux frontières au gouvernement libyen (lire : Les équipes d’EUBAM Libya ont quitté la Libye). L’évacuation se fait le 10 avril vers l’ile de Djerba, par voie de mer, moyen le plus sûr et le plus rapide de locomotion et régulièrement utilisé par la mission pour ses transferts réguliers entre Tunis, où est basé son siège, et son point avancé à Tripoli, sur le site de Palm City.
Onze personnels d’EUBAM Libya revenus via Djerba
A bord de deux bateaux, notamment Vincenzo Tagliaferi, le chef de mission EUBAM (un ancien carabinieri italien), des gardes de sécurité, de différentes nationalités, et différents personnels dont Bruxelles ne veut confirmer ni le profil ni la nature des fonctions. Il n’y a pas eu d’interception, de saisie ou d’arrestation, comme l’a mentionné le ministre de la défense relayé par certains médias (1). « Ce trajet était prévu et les autorités tunisiennes dûment averties comme le veut la procédure » a simplement confirmé à B2 un officiel européen. Comme le veut la règle, les armes et munitions dont disposaient les gardes sont « remises aux autorités tunisiennes » et contrôlées. A noter que tous les gardes n’ont pas été rapatriés en Tunisie, certains sont restés sur place pour empêcher que les locaux soient pillés.
Treize Français par voie terrestre
Quelques jours après, dimanche (14 avril), les Français ont assuré une évacuation similaire par voie terrestre, cette fois. Un convoi de six véhicules tous terrains franchit la frontière, au poste de Ras Jedir, en provenance de la Libye. A bord, 13 personnes. Des personnes (gendarmes) chargés de la sécurité de l’ambassade de France de Tripoli, assure-t-on côté français. Le passage semble être moins facile.
L’île de Djerba point focal des agents de renseignement
Les personnels sont retenus durant plusieurs heures. Le ministère tunisien de la défense et des sources au sein de la présidence tunisienne citées par Radio France internationale parlent même de la présence parmi les gendarmes d’agents du renseignement. « Il y a beaucoup de va-et-vient vers la Libye » indique une ‘gorge profonde’ de RFI. L’île de Djerba, dans le sud tunisien, « est devenue une base arrière » pour les services de renseignement étrangers. « Cette activité nous rend responsables de ce qui se passe en Libye et pourrait nous causer des ennuis… »
Tunis bien prévenu
Un propos qui sera démenti ensuite officiellement par la présidence tunisienne. Les ministères tunisiens des Affaires étrangères et de l’Intérieur avaient bien « été prévenus par la France de ce déplacement décidé moins de 48 heures auparavant » indique Rfi citant « une source proche du dossier ». Et si le stock d’armes saisi à bord des véhicules est conséquent — plusieurs centaines de grenades, des casques, des gilets pare-balles, des lance-missiles et lance-roquettes et du matériel de communication selon notre confrère —, il s’agissait de ne pas laisser à Tripoli un tel stock d’armes qui aurait pu être pris par des personnes de mauvais aloi.
Commentaire : la présence de personnes chargées au sein de la mission européenne en Libye comme de l’ambassade de France de faire du renseignement, de prendre des informations à la source et les faire remonter à leur autorité hiérarchique ne serait pas surprenant. C’est même une partie de leur rôle a priori. Ce qui serait dommageable c’est s’ils ont été plus loin que cela. Un peu de clarté sur le profil et les fonctions des personnes évacuées, du côté européen comme français, ne nuirait pas. Continuer d’entretenir le flou sur le sujet accrédite tous les fantasmes, réels ou supposés.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Renforcer l’état libyen : une tâche pas facile pour EUBAM Libya. Bilan d’un an d’avancées… et de blocages
Cet article Retour sur l’évacuation des gendarmes français et des experts d’EUBAM Libya vers la Tunisie est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) A l’agenda de la présidence finlandaise (2e semestre 2019) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) L’idée de faire passer certaines décisions de politique étrangère à la majorité qualifiée — notamment les décisions en matière de sanctions ou de missions PSDC — a fait flop
Le porte-parole en chef de la Commission l’a reconnu, lors du point quotidien de presse mardi (30 avril) interrogé par B2 et un autre collègue journaliste.
Un projet bloqué…
« Malheureusement, au moins pour le moment, cela n’a pas été complètement approuvé » a indiqué Margaritis Schinas. « Cela n’a pas avancé » du fait de « l’opposition » de plusieurs États membres. « Nous verrons ce qu’il en sera à Sibiu ». Mais l’espoir d’une évolution est mince. Pour cela, « il faudrait une prise de conscience collective » notable.
… laissé au prochain exécutif
En réalité, le sujet est remisé pour la prochaine Commission. « Espérons que dans le prochain agenda stratégique, la nouvelle équipe aura plus de succès que nous, avec les États membres sur ce sujet. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire notre analyse : Le projet de passer certaines décisions de politique étrangère à la majorité qualifiée : mort et enterré ?
Cet article Le passage à la majorité qualifiée dans la politique étrangère remisé à plus tard est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Le sommet à Berlin sur les Balkans se termine avec la promesse de se revoir. Petit progrès… est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Le ministre britannique de la Défense prend la porte. En cause une fuite sur Huawei. Une femme le remplace est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Le Sahel au cœur de l’attention des 28 ministres des Affaires étrangères et de la défense (13 et 14 mai 2019) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Les dernières statistiques publiées d’Eurostat sur le droit d’asile sont frappantes. Elles illustrent bien le différentiel de solidarité qui existe dans l’Union européenne
L’Allemagne reste toujours généreuse
Sur les quelque 333.400 demandes d’asile acceptées par les pays européens, l’Allemagne remporte la palme de la générosité. Elle reste le principal pays d’accueil avec plus d’un tiers des droits d’asile accordés (139.555), suivie par l’Italie (47.885) et la France (41.440) en troisième position.
Autriche, Suède et Grèce proportionnellement plus impliquées
On peut remarquer que l’Autriche (20.700) et la Suède (19.605), tout comme la Grèce (15.805) assument une part du fardeau largement supérieure en proportion avec leur population. Tandis que le Royaume-Uni (17.205) se retrouve en retrait.
Une faible solidarité à l’Est
Alors qu’ils fêtent avec tambours et trompettes leur entrée dans l’Union européenne (il y a 15 ans très exactement), les pays de l’Est de l’Europe se signalent par un faible octroi du droit d’asile, refusant de fait d’assurer leur part du fardeau : 435 personnes en Pologne (essentiellement de Ukraine et Russie) (1), 365 en Hongrie (essentiellement d’Afghanistan et de Syrie), 165 en Tchéquie (venant de Syrie et d’Irak), 45 en Slovaquie (venant du Yémen et d’Afghanistan). Les pays les plus pauvres de la région (Bulgarie et Roumanie) sont les plus généreux de la zone…
Des petits poucets qui assument leur part du fardeau
Pour comparer, on peut noter que les « petits poucets » européens, les deux îles Etats de Méditerranée, Chypre et Malte sont incomparablement plus généreux : 1225 personnes et 660 personnes accueillies respectivement. Avec un territoire et une économie qui ne sont pas automatiquement plus florissantes que celles de leurs homologues d’Europe de l’Est entrés au même moment dans l’Union européenne.
(NGV & ES)
Voir le dernier communiqué d’Eurostat, publié jeudi (25 avril).
Un droit d’asile en décrue
En 2018, les 28 États membres ont accordé le droit d’asile ou une protection temporaire à 333.400 personnes. Soit 40% de moins qu’en 2017 (533.000 protections). A ceux-là, il faut ajouter 24.800 réfugiés réinstallés indique Eurostat. Les Syriens sont les premiers bénéficiaires de cette protection (29%), suivis des Afghans (16%) et des Irakiens (7%). Soit globalement le même trio de tête qu’en 2017.
Cet article Droit d’asile : la solidarité à géométrie variable est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.