(B2) L’Espagne a retiré provisoirement sa frégate engagée aux côtés du porte-avions américain Abraham Lincoln dans le Golfe
L’Espagne n’entrera pas dans le Golfe persique
Les États-Unis avaient annoncé le 5 mai le déploiement du porte-avions USS Abraham Lincoln et de son groupe aérien et maritime en réponse à une « menace crédible » de la part de Téhéran (lire : John Bolton s’en va-t-en guerre. L’USS Abraham Lincoln envoyé en guise d’avertissement). Si le groupe maritime américain a bien traversé le canal de Suez avec la frégate Mendez Nuñez, il se dirige actuellement vers le détroit d’Ormuz pour entrer dans le Golfe séparant l’Iran de la péninsule arabique, sans le navire espagnol.
La décision américaine sort du cadre établi
Entrer dans le Golfe « avec des bombardiers B-52, avec les tensions qui existent », c’est une décision qui « dépasse les termes de l’accord conclu avec l’Espagne » a indiqué la ministre espagnole de la défense dans un point de presse tenu en marge de la réunion des ministres de la Défense de l’UE ce mardi (14 mai) à Bruxelles.
L’Espagne insiste sur le caractère technique
Margarita Robles rejette toute dramatisation et similitude avec le retrait des troupes espagnoles d’Irak en 2007. « La décision n’est pas politique. Elle n’a rien à voir avec les désaccords américains avec l’Iran. » « L’Espagne est un partenaire fiable et sérieux » martèle la ministre, qui insiste plutôt sur le caractère technique de cette décision. « Nous avons examiné l’accord de près » et « ce que nous faisons, c’est respecter scrupuleusement l’accord que nous avons signé il y a deux ans » avec Washington.
Une mesure temporaire
Le retrait « temporaire » s’appliquera tant que le porte-avions américain se trouvera dans cette zone. « Lorsqu’il reviendra à ce qui était prévu, nous poursuivrons le déploiement comme prévu », explique M. Robles. Entre temps, la frégate a mis le cap vers l’Océan indien et va jeter l’ancre dans le port de Bombay.
(Leonor Hubaut)
Cet article L’Abraham Lincoln naviguera sans le soutien espagnol. Décision de Madrid est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Les Américains tancent les Européens sur leurs initiatives de défense. La lettre de Ellen Lord décryptée est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Le contre-amiral Xavier Larreur a repris du service comme commandant adjoint de l’opération européenne de lutte contre la piraterie (EUNAVFOR Atalanta) au quartier général de Rota (Espagne)
Récemment passé en 2e section (fin du service d’active) (1), Xavier Larreur va retrouver ses galons d’actif pour quelques mois, le temps d’assurer la fin de mandat de son collègue Marc Aussedat, parti vers d’autres horizons opérationnels, et avant la nomination d’un contre-amiral italien à ce poste. Un choix judicieux car Xavier Larreur connait bien cette opération Atalanta, qu’il a quasiment vue naitre. Il a été, en effet, le représentant national français et chef Plans (J5) puis chef Opérations (J3) au QG britannique de Northwood de juillet 2009 à juillet 2010.
Spécialiste de la lute antiaérienne
Spécialiste de la lutte antiaérienne, entré en 1980 dans la marine, il accomplit le parcours classique d’un officier de marine servant sur des patrouilleurs, frégates et porte-avions. Il participe notamment aux opérations maritimes au large de l’ex-Yougoslavie, lors de la guerre du Koweit ou de crises libyennes en Méditerranée (déjà !). En 1995, il prend le commandement du bâtiment de transport léger (Batral) Francis Garnier, et participe aux opération d’aide humanitaire vers la Martinique, St Martin et St Barthélémy après le passage de plusieurs tempêtes tropicales (Iris, Luis, Marylinn). Après un passage à l’état-major de la marine comme officier de programmes ‘lutte au-dessus de la surface’ et le collège interarmées de défense (école de guerre), il prend en 2001 le commandement de l’aviso ‘Commandant Blaison‘.
Océan indien, Atlantique et USA
Sous-chef d’état-major interarmées de l’Alindien, amiral commandant des forces maritimes en Océan indien, de 2002 à 2003, il devient chef de la branche ‘conduite des opérations maritimes’ auprès du commandement en chef pour l’Atlantique de 2003 à 2006. C’est assez naturellement qu’il passe de l’autre côté de l’Atlantique comme officier de liaison interministériel à l’agence américaine chargée de la lutte contre les trafics illicites (US Joint Interagency Task Force South JIATF-S) à Key West en Floride de 2006 à 2009.
Opérations et Antilles
Après son passage à Northwood, il devient chef du bureau ‘conduite des opérations’ en Afrique à l’état-major des armées (CPCO) de juin 2010 à juillet 2011, avec deux opérations majeures à gérer, la crise électorale en Côte d’Ivoire et une prise d’otages au Niger en janvier 2011. Il sera ensuite l’adjoint ‘Marine’ et ‘Opérations’ du représentant militaire français au Commandement suprême allié à Mons (SHAPE OTAN) de juillet 2011 à juillet 2014, avant de devenir chef du centre des opérations des forces armées aux Antilles (2014-2017) et de terminer sa carrière opérationnelle comme chargé de mission auprès de l’amiral commandant la force d’action navale (ALFAN) à Toulon, Jean-Philippe Rolland.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le contre-amiral Larreur nommé numéro 2 de l’opération EUNAVFOR Atalanta est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
L'usage de l'écriture inclusive s'est rapidement répandu dans les milieux universitaires. Une conséquence de la féminisation du corps enseignant, et aussi sans doute de la multiplication des études de genre. Le mouvement peut être compris comme une juste correction d'un monde machiste, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'université. Un mouvement tardif cependant, puisque les études de genre se sont développées bien après les gender studies (études de genre) aux États-Unis où la féminisation ne se pose pas (...)
- Régime d'opinion / Langue, Politique, Education, Femmes, universités, Mutation, InégalitésCet article (B2 Pro) Nucléaire iranien. Les Européens veulent rester unis. Priorité à la mise en place opérationnelle d’Instex est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Les 28 condamnent l’offensive d’Haftar et appellent à un cessez-le-feu est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Les 28 demandent aux cinq pays du G5 Sahel d’en faire davantage est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Tandis que Facebook confesse ses péchés virtuels, promet de devenir un citoyen du village mondial respectueux de la vie privée et semble à deux doigts d'avouer une sévère addiction aux données, les géants du numérique voient soudain leur hégémonie culturelle ébranlée. Ce n'est ni en Europe ni en Amérique latine que cette faiblesse semble la plus flagrante, mais bien dans le pays de la Silicon Valley.
- Silicon circus / Technologie, Technologies de l'information, Technologies de la communication, Mouvement de contestation, États-Unis, IdéesCe texte est la transcription quasi à l'identique du réquisitoire prononcé lors du « procès d'Emmanuel Macron » organisé par Là-bas si j'y suis le 7 mai 2019 à la Bourse du travail.
- La pompe à phynance / Économie, France, Mouvement de contestation, Politique, PersonnalitésCet article (B2 Pro) Carnet (13.05.2019). Spécial FAC (Libye Mogherini-Sarraj. Iran, réunion E3 et E3-USA. Conclusions FAC. Libye embargo sur les armes. Balkans). Opérations (Eunavfor Med/Sophia suivi. EUCAP Sahel report. EUTM Mali Sévaré, PESCO pays tiers). Défense (Stratégie Espace, EDA Formation à la récupération, Ecole des Forces Spéciales). Diplomatie (Sud Soudan paix. Belize référendum). Voisinage (Balkans glissement d’agenda, dialogue statistique). Aides (Syrie Idlib). Elections 2019 (sondages Autriche et Danemark. Elections Lituanie). est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Un guide pour les marchés publics de défense passés en commun est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Une recommandation pour rendre plus cohérente et plus efficace la défense européenne est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Régionalisation. La mission EUCAP Sahel Niger reçoit mandat d’aider le G5 Sahel est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) C’est un précepte français qui a peu d’équivalents dans le monde — mis à part les Israéliens, les Russes et les Américains —, la France n’hésite pas à déployer des moyens importants pour venir au secours de ses ressortissants en danger à plusieurs milliers de km de Paris. Au besoin, elle intervient par la force, avec des moyens militaires conséquents pour récupérer des otages.
Dans de telles hypothèses, la plupart des autres pays (Allemagne, Italie, Pologne, Suède, Suisse par exemple) préfèrent négocier et payer des rançons pour obtenir la libération des otages plutôt que de risquer la vie de leurs militaires (et des otages).
L’audace et la préparation
La France consent lors de ses opérations à des moyens conséquents, mêlant l’acquisition du renseignement avec des moyens technologiques à distance (satellites, écoutes, drones, avions de chasse…) ou des moyens humains (collecte d’information, déploiement d’agents, etc.), des moyens d’intervention (hélicoptères, avions, navires le cas échéant) et des hommes. Le posé d’assaut, le largage en parachute, la nage sous l’eau, les tirs de précision voire, même, le corps à corps sont quelques unes des techniques spéciales auxquels les hommes (et femmes) des commandos marine et autres forces d’intervention (comme le GIGN…) sont régulièrement entraînées. L’intervention à la française est ainsi faite d’un mélange de préparation et d’audace.
La doctrine française d’intervention
La ministre des armées Florence Parly a résumé cette doctrine : « Ceux qui s’attaquent à la France et aux Français savent que nous n’économiserons aucun effort pour les traquer, les trouver les neutraliser, jamais nous n’abandonnons nos concitoyens. Tout ce que nous savons nous l’utilisons. Tout ce qui est en notre pouvoir, nous le faisons. »
Le risque d’un échec accepté
Parfois, ces interventions se soldent par un échec, comme au Niger en janvier 2011, où les jeunes otages meurent lors de l’intervention ou comme en Somalie en janvier 2013 où la tentative de libération de l’agent de la DGSE Denis Allex se solde par la mort de deux autres militaires. Bien souvent, cela paie. C’est le cas lors de l’intervention sur le Ponant en avril 2008, sur le Carré d’As, en septembre 2008, et sur le Tanit en septembre 2009 (avec malheureusement la mort d’un otage). Interventions menées par le même commando Hubert dont étaient membres les deux militaires tués au Burkina Faso (+ le GIGN pour le Ponant). Les pertes dans les rangs des militaires intervenants font aussi partie des risques pris par les autorités, un prix du sang accepté par la population française. Ce qui est une différence notable avec certains pays qui répugnent à ce modus operandi expéditionnaire.
Un mode d’action dissuasif
Pour Paris, il s’agit non seulement de libérer des ressortissants français, mais aussi d’envoyer un message aux apprentis ravisseurs : quand ils prennent en otages des nationaux français, ils risquent de ne pas pouvoir en tirer profit et de périr avant la fin de leur forfait. Cette stratégie a payé dans le passé. Dans l’Océan indien, après les premières interventions, les pirates somaliens fuyaient comme la peste le drapeau tricolore à trois bandes, préférant attaquer d’autres nationalités ‘plus sûres’ (lire : Le récit des Chandler : les pirates redoutent toujours les Gaulois !)
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article La France n’abandonne jamais ses ressortissants. Audace et préparation est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2) Les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE) ont encore les reins solides, mais les chevilles fatiguent. Les dernières élections le confirment
(crédit : PPE)Nous continuons notre ‘voyage’ dans les différents groupes, après les Verts, les conservateurs et les nationalistes, voici venu le tour des chrétiens-démocrates qui sont une des plus fortes sources d’inspiration de l’Europe actuelle. Tout toussotement dans ce groupe impacte donc l’Europe. L’évènement majeur cette législature est que le PPE devrait perdre la majorité absolue qu’il forme en coalition avec les socio-démocrates. Majorité qui permettait aux deux groupes d’organiser une bonne partie de la vie politique européenne. Le temps où le parti faisait la pluie et le beau temps en Europe semble terminé. Et les divisions en interne s’aiguisent.
Un groupe dominant qui s’effrite
Fort de 216 députés au sein du Parlement européen dans la législature sortante (2014-2019), le groupe du parti populaire européen (PPE) devrait demeurer le plus important du prochain Parlement (2019-2024). Mais son pouvoir s’effrite. La première projection du futur Parlement européen – pour 705 députés – suivant les intentions de vote collectées par les sondeurs dans les différents États membres en février, indiquait une perte d’au moins une trentaine de sièges (lire : Européennes 2019 : l’axe PPE-S&D perd sa majorité absolue). Tendance confirmée depuis.
Une érosion de voix
Cette érosion de voix traduit la poussée à sa droite, avec la montée des nationalistes/souverainistes et autres eurosceptiques. Mais aussi les tiraillements vers le centre. Le parti subit des tentatives de débauchage du centre qui cherche à arrondir son groupe pour figurer dans la majorité de gouvernement. A l’image de ce qui s’est passé en France, avec le parti La République en Marche d’Emmanuel Macron qui a gagné des voix sur la droite.
Des gamelles notables en Espagne et en Italie
La défaite du Parti populaire (PP) espagnol aux législatives anticipées du 28 avril (lire : Espagne. Le PSOE sort vainqueur sans majorité absolue) a surpris le groupe par son intensité. Le PP frôle même le passage en deuxième division, talonné par le parti centriste catalan Ciudadanos. Joseph Daul, le président du Parti populaire européen, reconnaît que cela mérite analyse. Mais il sera peut être trop tard.
En Italie, la défaite s’annonce cruelle. Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi continue à céder du terrain, relégué en quatrième position loin derrière La Lega, le Mouvement Cinq Etoiles et le Parti démocrate (S&D). Les derniers sondages la créditent de moins de 10% des voix. Soit près de 7 points de moins qu’aux Européennes de 2014.
Un effritement dans plusieurs autres pays
L’Allemagne reste un socle solide, avec la CDU-CSU (PPE) largement en tête, mais le score promis est en deçà de celui obtenu en 2014. C’est le même cas de figure en France, où le bon score auquel aspirent Les Républicains ne doit pas faire illusion. Le parti n’atteint pas le niveau de 2014. Dans plusieurs pays, de taille moyenne, les partis affiliés perdent un ou deux sièges (Pays-Bas), voire risquent de tout perdre (Rép. Tchèque).
Des hausses minimes
Les bonnes nouvelles sont à regarder du côté du Portugal où le PSD Partido Social Democrata prend l’ascendant sur les socialistes. En Grèce également, où la Nouvelle démocratie obtiendrait près d’un tiers des votes, gagnant ainsi des voix, mais cela ne représenterait qu’un siège de plus (ou deux au maximum) par rapport à 2014. En Roumanie, le Parti national libéral, passé en 2014 du groupe ALDE à celui du PPE, tient la corde devant son rival traditionnel, le parti social-démocrate actuellement au gouvernement. En Bulgarie, le GERB préserve son tiers de voix.
Un retour des Britanniques défavorable
Le retour attendu des Britanniques dans l’hémicycle, au moins pour quelques semaines va être défavorable au PPE. Le parti populaire européen ne compte en effet que peu de députés britanniques, sauf ceux issus des partis d’Irlande du Nord. Cette participation va d’abord profiter aux Conservateurs et aux Socialistes.
Le cas ‘Orban’
Le ‘cas’ Orban agite, voire déchire le PPE depuis plusieurs mois, provoquant de réelles oppositions entre les partisans de sa mise au ban et ceux préférant le statu quo. Les critiques très dures proférées par le Premier ministre hongrois Viktor Orban contre le président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, ou la tête de liste du parti, l’Allemand Manfred Weber, ont laissé des marques. Sans oser aller jusqu’à l’exclure, le PPE a suspendu le Fidesz en mars. Une hâche de guerre qui semblait semi enterrée, jusqu’au lundi 6 mai, lorsque Viktor Orban a annoncé qu’il ne soutiendra pas la candidature de Manfred Weber comme Spitzenkandidat.
L’unité à l’épreuve
Le leader hongrois se rapproche ostensiblement de l’Italien Matteo Salvini, chef de la Lega Nord et du prochain groupe nationaliste, comme des Polonais du PiS, qui devrait présider aux destinées du groupe conservateur. Ces rapprochements, accompagnés de ses provocations multiples, inquiètent. Cette guerre interne réveille d’autres oppositions plus étouffées, entre les partisans d’une ligne dure en matière notamment d’immigration (Hongrois, Autrichiens, Croates…) et ceux partisans d’une ligne plus classique (Belges, Italiens, Grecs). La cohésion du PPE est aujourd’hui réellement menacée.
(Emmanuelle Stroesser)
Lire aussi :
Cet article Les chrétiens-démocrates au Parlement européen : un leadership fragilisé est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2 – exclusif) L’opération Sophia ne bénéficie pas aujourd’hui de moyens aériens supplémentaires ai-je pu vérifier.
Contrairement à ce qui avait été annoncé en mars dernier lors de la suspension des activités navales de l’opération maritime de l’UE en Méditerranée (EUNAVFOR Med), il n’y a toujours que quatre avions sur zone (1).
Aucun pays ne s’est vraiment proposé pour venir au secours d’une opération qui n’a plus, en fait, qu’une seule fonction opérationnelle : la formation des garde-côtes libyens. La conférence de génération de forces, prévue en avril, pour comptabiliser les contributions a même dû être annulée, faute de volontaires.
(NGV)
(1) Un M28 Bryza polonais, deux avions luxembourgeois SW3 Merlin III (qui se relaient), un avion espagnol Casa CN-235 Vigma D4 et un avion français Falcon 50.
Cet article L’opération Sophia en sustentation est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Voici un livre déconcertant. Au fond, il est mélangé, avec de bonnes choses et quelques unes qui le sont moins. Je n'en suis pas sorti totalement convaincu.
Le titre tout d'abord, qui est finalement assez trompeur. En effet, tout est vu à l'aune de la crise entre l'Arabie Séoudite et le Qatar, déclenchée en 2017. Il s'agit donc moins d'une étude sur les pays du Golfe que sur une crise qataro-séoudienne, qui implique évidemment les autres pays de la péninsule.
Le livre est découpé en une trentaine de courts chapitres, articulés en trois grandes parties : "Aux origines d'une crise", "Une nouvelle guerre froide ?", "D'une crise régionale à une crise mondiale".
La succession de chapitres est finalement assez décousue. Du coup, on se perd un peu à la lecture, sachant que l'appareil de notes est décevant (en plus, reporté à la fin de l'ouvrage, ce qui est profondément agaçant). On n'aperçoit pas de bibliographie ni de carte non plus.
Il reste malgré tout une mine d'informations et de détails qui raviront les spécialistes à l'affut de petites pépites. Mais si l'on cherche un ouvrage de synthèse, permettant un point de situation, il vaut mieux ne pas commencer par cela.
Un autre biais agaçant est le parti-pris de l'auteur, qui charge énormément l'Arabie et se retrouve donc à plaider pour le Qatar. Non pas qu'il faille vouloir établir un équilibre à tout prix, ni même défendre le royaume séoudien et notamment la direction de MBS, qui est comme chacun sait hautement critiquable (brutalité intérieure, interférence au Liban et avec le premier ministre quasi kidnappé, guerre au Yémen, affaire Kashoggi, ... : la liste est longue). Mais du coup, le Qatar est présenté comme un modèle de vertu, ce qui est probablement excessif. Ainsi, le livre de Chesnot et Malbrunot, Nos très chers émirs (ici) n'est pas cité.
Le livre évoque le rôle des Émirats Arabe Unis (on comprend que MBZ est le génie malfaisant derrière MBS) puis très brièvement les autres pays de la région (Oman, Koweït, Barhein). L'Iran ou le Yémen sont rapidement cités, tout comme les États-Unis. Ainsi, l'ouvrage se concentre exclusivement sur une rivalité intra-péninsulaire, ce qui a sa logique mais omet quand même un certain nombre de grands acteurs extérieurs qui auraient mérité une étude plus attentive.
Au final, un livre intéressant, qui vient compléter les connaissances sur un théâtre particulier : encore fait-il avoir des bases assez précises de l'environnement général pour en tirer tout son fruit.
Sébastien Boussois, Pays du Golfe, les dessous d'une crise mondiale, Armand Colin, février 2019, 216 p., 22,9 €. Lien vers l'éditeur
O. Kempf