(B2) Le déploiement de la première opération extérieure de l’agence Frontex en Albanie n’est pas anodin. Ce n’est pas une simple évolution. C’est un peu plus
Policiers slovènes au premier plan, le directeur de l’agence Frontex Fabrice Leggeri à droite, en Albanie au lendemain de l’opération (crédit : Agence frontex)Une perte de primauté extérieure pour la PSDC ?
Cette étape revêt, en effet, une grande signification politique au niveau des outils de l’Union européenne utilisés en matière de politique extérieure. Jusqu’à présent, la gestion de crise en matière de stabilisation ou de renforcement de l’Etat de droit en dehors de l’Union européenne était plutôt du domaine de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). L’Union européenne a ainsi déployé, sous ce vocable, des missions civiles d’assistance aux frontières en Libye (EUBAM Libya) ou des missions Etat de droit avec un volet frontières (EULEX Kosovo). Une mission mixte est aussi déployée en Ukraine et Moldavie, autour de la Transnistrie sécessionniste (sous contrat de la Commission européenne mais assimilable aux missions PSDC). EUBAM Moldova Ukraine est typiquement une mission de type Frontex.
Un subtil distinguo
Un subtil distinguo semble se dessiner aujourd’hui : les opérations de Frontex sont plutôt des missions de courte durée, de renfort et de sécurité intérieure, dans les pays du voisinage Balkans, tandis que les missions de la PSDC semblent être de plus longue durée, dans des pays ‘plus à risque’, où l’instabilité sécuritaire prime. Mais ce distinguo n’est indiqué nulle part. Et rien n’interdit de penser que ces missions pourraient aussi se déployer en Tunisie, au Liban… si la nécessité s’en fait sentir. Chacun pourra aussi se rappeler que ce sont dans les Balkans qu’ont démarré les missions PSDC…
Une coordination nécessaire
Il faudra bien veiller à ce qu’il y ait une bonne coordination entre les missions de sécurité intérieure, type Frontex, et les missions d’État de droit, type PSDC. Ce n’est pas une pure théorie : les deux structures vont se retrouver très rapidement dans la même zone, en Serbie (où EULEX est déployée de l’autre côté de la frontière, au Kosovo) ou en Bosnie-Herzégovine (avec EUFOR Althea).
Commentaire : une bonne nouvelle au final
Ces remarques mises à part, cette irruption de l’agence Frontex dans le champ ‘extérieur’ semble une bonne chose. Il est logique qu’un corps européen de garde-frontières projette son expertise là où il peut être le plus utile : le voisinage immédiat ou proche. Cela va sans doute obliger la politique de sécurité et de défense commune à recentrer ses activités sur son objectif primaire : la stabilisation de zones de crise, voire le maintien de la paix, dans des zones complexes, instables.
Une mission militaire ou civile de crise n’est pas faite pour se déployer dans un pays où on peut se promener dans les rues les mains dans les poches… ou faire ce que peuvent faire très bien une petite équipe de conseillers au sein d’une délégation (ambassade) de l’Union européenne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Pour le corps européen de garde-frontières, plus connu sous son acronyme Frontex, c’est un peu une première aujourd’hui (22 mai), avec un premier déploiement hors des frontières européennes en Albanie
Policier européen déployé en Albanie (crédit Frontex)L’agence européenne va déployer 50 agents, 16 voitures de patrouille et 1 véhicule équipé d’un appareil de vision thermique, venant d’une douzaine d’États membres de l’UE. Des moyens qui viennent des pays voisins (Autriche, Croatie, Roumanie et Slovénie) bien sûr mais aussi d’ailleurs. Ont ainsi contribué des pays du Nord-est de l’Europe (Lettonie, Estonie, Finlande), de l’Est (Pologne, Tchéquie), la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Sécuriser la frontière albanaise
Objectif, comme le précise son directeur, Fabrice Leggeri : « aider l’Albanie en matière de contrôle aux frontières et de lutte contre la criminalité transfrontalière ». « Nous ouvrons un chapitre entièrement nouveau dans notre coopération avec l’Albanie et avec l’ensemble de la région des Balkans occidentaux en matière de migration et de gestion des frontières » a indiqué de son côté, dans un communiqué, le commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos.
Des opérations à venir dans la zone Balkans
C’est la première opération conjointe des garde-frontières européens sur le territoire d’un pays non membre de l’UE, mais certainement pas la dernière. Elle symbolise le passage d’une étape pour l’agence de garde-frontières. L’agence intervenait déjà en renfort des États membres, mais exclusivement sur le territoire de ces derniers. Désormais, elle pourra intervenir en dehors. Ces interventions auront lieu, pour l’instant, uniquement dans les pays du voisinage des Balkans. Outre l’Albanie, des accords ont déjà été signés ou sont en passe de l’être avec la plupart des pays de la région (Serbie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord). Des accords permettant le déploiement de policiers et garde-frontières européens, à la demande de ces pays, sur des tâches bien assignées et une durée limitée.
La souveraineté albanaise préservée
Soyons précis : les garde-frontières européens n’ont pas de mandat exécutif. C’est l’Albanie qui reste « responsable en dernier ressort de la protection de ses frontières ». Le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes est seulement là pour « lui prêter soutien et assistance en matière tant technique qu’opérationnelle » ainsi que le précise l’agence Frontex. Mais les Européens ne resteront pas juste dans des bureaux. Ils seront là aux frontières « pour aider leurs collègues albanais à effectuer des vérifications aux points de passage frontaliers, par exemple, et à empêcher les entrées non autorisées ». Précision supplémentaire apportée par l’agence Frontex : « Toutes les opérations et tous les déploiements à la frontière entre l’Albanie et la Grèce seront effectués en plein accord avec les autorités albanaises et grecques ».(Nicolas Gros-Verheyde)
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Cet article (B2 Pro) Carnet (22.05.2019). Agenda (Sommet de mai et sommet de juin). Opérations (EUNAVFOR Med génération de force. EUTM Robustes. Comité militaire. EUTM Somalia visite). PESC (sécurité, PESC, majorité qualifiée et Italie). Défense (Appel d’offres OTAN. Armée européenne concept. Grèce avions PatMar. Espagne cyber-défense). Diplomatie (Somalie Mogherini. Kenya sécurité. Iran-USA. Ukraine Accords de Minsk. Chine opposant. Laos dialogue). Voisinage (UE-Ukraine président. UE-Arménie rapport). Pouvoirs (Brexit référendum, Convention européenne). Elections 2019 (Sondages Pologne, Roumanie, Pays-Bas). est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
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(B2 à Kinshasa) C’est le message principal du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian en déplacement en RD Congo ce lundi 20 mai. Ce « réengagement de la France en RD Congo » passe par trois secteurs clés : la santé, le développement, la défense. Un domaine sur lequel la France est déjà bien engagée.
JY Le Drian au CHESD cette fin d’après midi (© NGV / B2)Ne pas baisser la garde au Sahel
« Nos forces armées sont engagées dès que c’est nécessaire » a précisé le ministre, citant l’opération Barkhane. « La multiplication des attaques au Burkina Faso et Niger montre qu’on ne doit pas baisser garde. La menace reste élevée […]. Cette présence « n’a pas vocation à être éternelle, mais dans les conditions actuelles notre présence et notre action doit être maintenue ».
La belle initiative du G5 Sahel
Le relais de Barkhane passera par la force du G5 Sahel. « C’est une belle initiative africaine. Cela met un peu de temps. Mais il n’y a qu’un an et demi. Et les Européens n’ont pas été capables de faire çà. » « A terme, la sécurité des Africains sera assurée par les Africains eux-mêmes. »
Les FARDC doivent s’engager dans du maintien de la paix
Dans cet effort de prise en charge de la sécurité, les Congolais doivent s’engager. « Chacun doit garder à l’esprit que la MONUSCO (la force de maintien de la paix de l’ONU au Congo) n’est pas éternelle, il viendra un moment où les FARDC prendront la relève. » Une question de sécurité pour le pays, mais aussi pour « faire de la FARDC un exportateur de sécurité. Les Congolais devront participer davantage aux forces de maintien de la paix. Et le ministre de promettre d’accroitre la coopération en matière de sécurité et de défense, d’intensifier les formations, notamment la formation aux opérations de maintien de la paix, et de soutenir le projet de création d’un collège interarmées de défense » (ou école de guerre).
(Nicolas Gros-Verheyde)
La fanfare qui a marqué par sa dynamique la visite officielle. Admirez la vivacité et le battement de semelles en rythme (© NGV / B2)Cet article La France se réengage en RD Congo (Jean-Yves Le Drian) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
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Cet article (B2 Pro) Carnet (20.05.2019). Confidentiels (SEAE, Battlegroup Macédoine). PESC (Sanctions cyber). Défense (Suède format armée, Finlande parlement. France-Chypre. France-RD Congo. Royaume-Uni drone sous-marin. Pays-Bas application familles). Diplomatie (Venezuela élections. Tunisie stabilité). Aides (Turquie Facilité). Sécurité (Désinformation plateformes. Tchéquie combattant étranger. Suisse contrôle des armes). Pouvoirs (Finlande gouvernement). Elections 2019 (sondages Espagne Slovénie Belgique) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
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(B2) Face à l’émiettement des forces des deux gros groupes, chrétiens démocrates et socio-démocrates, du côté gauche de l’hémicycle, c’est plutôt la stabilité. Mais tout n’est peut-être qu’apparence
Si le groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE) en lui même devrait conserver sa physionomie actuelle dans cette 9e législature, d’une cinquantaine de sièges, l’équilibre interne risque d’être bousculé. De plus la montée de l’extrême-droite, voire des Verts, pourrait faire perdre à la GUE sa cinquième position actuelle.
Stabilité voire progression en Grèce et en Allemagne
La gauche alternative et radicale, comme elle se définit, devrait profiter de certaines poussées : au sud essentiellement en Grèce et en Allemagne. Le parti Syriza grec, au pouvoir, malgré la crise, relève la tête et pourrait obtenir à un score au moins similaire à celui des Européennes de 2014, qui lui avait valu six sièges. Le Parti communiste grec (KKE) conserverait au moins deux sièges. En Allemagne, Die Linke devrait elle aussi conserver ses sept sièges et peut être même en gagner un de plus. Au Portugal, la Coalition Parti communiste et Verts (CDU) et le Bloc des gauches (CDE) résisterait, avec quatre sièges.
Reculs en Espagne ou en Italie
Un des bastions forts du groupe jusqu’à présent, l’Espagne, devrait perdre du poids. La liste commune de gauche autour de Podemos (Unidas Polemos) n’est créditée que de 12 à 14% des voix. Soit moins qu’en 2014. La coalition a déjà marqué le coup aux législatives espagnoles d’avril. L’Italie, pourtant membre fondateur du groupe dans les années 90, n’est elle plus qu’un fantôme avec ses trois sièges.
… parfois irréversibles comme (en partie) en France
Autre recul historique, le Parti communiste français, qui pour l’heure, n’aurait plus aucun élu. Cela n’empêchera pas la délégation française d’être plus importante qu’aujourd’hui (cinq sièges), grâce à La France Insoumise, qui pourrait gagner 2 ou 3 sièges à la faveur du mouvement de mécontentement initié par les ‘Gilets jaunes’.
Petits contingents et nouvelles forces…
L’Irlande (avec le Sinn Fein), la Finlande, Chypre, les Pays-Bas (avec le parti socialiste) devraient apporter chacun au moins un siège au groupe. La Suède pourrait envoyer 2 députés (au lieu de 1) et la Rép. Tchèque (avec le parti communiste historique) pourrait en envoyer trois.
La faille de l’Est … pourtant nouvelle figure de tête
Hormis ces Tchèques, le groupe n’a plus de poids dans les anciens pays de l’Est. L’espoir d’une poussée en Pologne ne semble pas se confirmer. En revanche, tous les regards sont tournés vers la Slovénie qui pourrait offrir son premier siège à Violeta Tomic, tête de liste de La Gauche. Le Parti de la Gauche Européenne lui a confié la tête de liste pour la campagne en tandem l’ancien leader syndical des métallos belges, Nico Cué.
(Emmanuelle Stroesser)
Lire notre dossier sur les élections : N°67. Élections européennes 2019 (V6)
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