Le maire de la commune de Sèmè-kpodji, Charlemagne Honfo est invité à se présenter à la Brigade criminelle ce vendredi 19 avril 2019. Selon la convocation qui lui est adressée, c'est pour des nécessités d'une enquête judiciaire qu'il est convoqué à ladite brigade.
F. A. A.
Alors que l'ex-président Boni Yayi a exhorté ce jeudi 18 avril 2019, Talon à œuvrer pour un arrêt du processus électoral en cours, les sages et notables plaident pour la conservation des acquis de la conférence nationale.
Au cours d'une séance tenue ce jour au Chant d'Oiseau de Cotonou, ils soutiennent qu'à l'étape actuelle, la paix devrait être la préoccupation de tous les citoyens.
Après avoir analysé la situation socio-politique, les sages et notables ont décidé de réagir face à l'organisation des élections législatives au Bénin.
Organisée par le mouvement national des sages et notables, la rencontre a permis de mettre l'accent sur les notions de Démocratie, Paix et Développement.
Selon eux, cette démarche a pour but la préservation du vivre ensemble qui est le fondement du Bénin. Ils ont lancé un appel au peuple en invitant tous les Béninois à aller voter massivement le 28 avril prochain. Il est donc évident que pour les sages et notables, il ne s'agit pas d'arrêter le processus électoral, comme le souhaite l'ex président Boni Yayi et certains partis de l'opposition.
Aussi, depuis peu la plate-forme des organisations de la société civile, le clergé, la communauté islamique, les confédérations syndicales et autres ont-ils appelé à la préservation de la paix et à la poursuite du processus électoral.
La campagne électorale lancée le vendredi 12 avril 2019 se poursuit et dès le 28 avril prochain les citoyens iront aux urnes pour élire les députés de la 8ème mandature à l'Assemblée nationale.
Akpédjé AYOSSO
La crise électorale qui secoue le Bénin depuis un certain temps ne laisse personne indifférent. Préoccupées par cette situation, les têtes couronnées, les Sages et Notables démocrates du Bénin sous la conduite de Dah Guédou ont organisé ce jeudi 18 avril 2019 au chant d'Oiseau de Cotonou, une séance d'échanges. « Sauver d'abord le Bénin, sauvegarder les acquis fondamentaux de la Conférence des forces vives de la nation », c'est le thème qui a réuni les têtes couronnées venues de tous les départements et toutes les communes du Bénin.
Dans la déclaration lue par Georges Guédou (dah Guédou), les Sages et Notables démocrates du Bénin ont invité tous les acteurs à ne regarder que dans une seule direction, celle de la sauvegarde et de la préservation des acquis fondamentaux de la Conférence des forces vives de la Nation. En l'absence de consensus, observent-ils, lorsque ça éclate de toutes parts, il n'y a plus d'opposition, il n'y a plus de mouvance, il n'y a plus d'Assemblée nationale, il n'y a plus de Cour constitutionnelle …etc.
Pour éviter toute situation chaotique au pays, ils invitent chaque Béninoise et chaque Béninois à « prendre ses responsabilités citoyennes pour ne pas franchir le Rubicon, pour éviter le pire, pour éviter l'affrontement, et pourquoi pas, éviter une crise électorale catastrophique, suicidaire qui ne va dans l'intérêt de personne.
Le Bénin selon les Sages Notables et démocrates, est déjà passé par des épreuves extrêmement graves qui ont failli l'engloutir dans les vagues et turbulences sociopolitiques, socioéconomiques et même socio éthiques qui ont failli faire perdre à ses fils, les valeurs les plus chères que sont la solidarité, le sens de l'honneur, le goût du travail et du travail bien fait, le respect de la chose publique, la défense de la patrie, l'effort, la curiosité scientifique intellectuelle etc.
Pour eux, la constitution a fait ce qu'un texte fondamental peut faire, car elle gère des hommes, des êtres humains à géométrie variable dont chaque unité constitue un sac de turbulences. Cette constitution selon les Sages et Notables démocrates, a permis d'organiser de 1990 à ce jour, 06 élections présidentielles et 07 élections législatives qui, malgré leurs imperfections, ont permis de dégager des Béninois pour conduire les destinés du pays. « Le peuple béninois a toujours puisé dans son tréfonds nationaliste et patriotique, les ressources nécessaires pour surmonter les plus graves crises découlant de ces imperfections », ont-ils souligné.
A titre illustratif, les têtes couronnées ont rappelé l'invalidation de plus de 400.000 voix à la présidentielle de 1996 à un candidat au second tour, le match amical de 2001 entre le président Mathieu Kérékou et Bruno Amoussou, le KO de 2011 et les problèmes actuels d'application du nouveau code électoral et la loi sur la charte des partis politiques. « Une élection mal faite, injuste vaut peut-être mieux qu'une guerre civile dont on ne peut prévoir l'issue », ont-ils suggéré.
Selon les Sages et Notables démocrates, il s'agit de la qualité des textes votés et promulgués en ce qui concerne leur applicabilité. Il s'agit aussi de la qualité des hommes chargés de les animer et de les appliquer, ont-ils précisé avant d'ajouter que le pays est désormais face à « un blocage qui ne doit pas être fatale mais qui doit constituer un espace d'épreuves qu'il faut dépasser, un obstacle qu'il faut surmonter pour que le Bénin et sa démocratie l'emportent aujourd'hui et pour toujours ».
Ils ont par ailleurs indiqué que plus jamais la situation d'aujourd'hui ne devra plus se présenter. « Toutes démocraties impliquent deux forces actrices et animatrices de la vie politique. L'une pour une raison ou une autre n'a pas le pouvoir, mais demeure une force politique inévitable. Le pouvoir en place doit tenir compte de son existence dans sa gouvernance, et elle a le pouvoir et le droit de veiller grâce à une critique objective et positive, à ce que l'Exécutif gère bien le pays ».
Dah Guédou et les têtes couronnées ont émis le vœu que désormais, les textes soient clairs sur ce point, toute élection doit avoir deux participations : une opposition et une mouvance ».
F. Aubin AHEHEHINNOU
Arrêté dans la matinée de ce jeudi 18 avril 2018 par des agents de la police républicaine à son domicile, les motifs de l'interpellation du journaliste Casimir Kpédjo sont désormais connus. Ayant été auditionné dans les locaux de l'Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc), le directeur de publication du journal la ‘'Nouvelle Economie'' est toujours en garde à vue.
Selon Me Renaud Agbodjo, avocat du journaliste Casimir Kpédjo, il lui est reproché « d'avoir diffusé par le biais des réseaux sociaux sur la page Facebook de son journal et sur d'autres structures de ligne deux articles de journaux notamment les parutions nº 126 et 127 du journal la ‘'Nouvelle Economie'' des informations qualifiées de fausses contre l'économie béninoise ». Des faits qui sont constitutifs d'une infraction notamment les articles 550 alinéa 3 du code du numérique.
Dans tous les cas, informe Me Agbodjo, le directeur de publication du journal ‘'Nouvelle Economie'' est serein puisqu'il a apporté sa version des faits et toutes ses sources.
« En principe on ne devait pas le retenir malgré cela il l'a été, on lui a notifié sa garde à vue. Jusqu'à quand on ne sait pas », annonce l'avocat qui précise que sa famille a accès à lui.
L'avocat avoue être choqué du fait qu'il ait été interpellé sans même une convocation préalable. « On en avait pas besoin d'en à arriver là », déplore Me Agbodjo.
S'agissant de la suite de la procédure, il renseigne qu' « à partir du moment où vous êtes gardé à vue, dans un délai de 48 heures maximum vous devez être présenté au procureur sauf prolongation de votre garde à vue sur ordre du procureur ».
« Actuellement, je pense que tous les actes ont été déjà posés. Il n'y a pas lieu de le garder davantage en principe si on doit être respectueux des textes, on devrait même pouvoir le présenter aujourd'hui si non pourquoi pas demain pour pouvoir en finir parce que je ne vois pas les raisons réelles pour lesquelles Monsieur Kpédjo a été arrêté », explique Me Agbodjo.
Selon l'avocat, dans la mesure où, son client a donné les sources de ses informations, il appartient à celui qui poursuit d'aller vérifier si ces sources sont officielles ou si elles sont fausses. « Je ne sais pas quel est l'intérêt de la rétention, si ce n'est pas parce qu'on a voulu le retenir », confie Me Agbodjo selon qui pour le faire, il faut qu'on puisse lui prouver ou apporter la preuve de ce qu'il est dans l'illégalité ou l'erreur, qu'il existe de charges suffisantes contre lui ou bien qu'il y a un flagrant délit.
« Aucune de ces conditions n'est réunie et pourtant on a voulu quand même le garder. Il faut retenir que la garde à vue est une décision discrétionnaire soit de l'OPJ ou à la demande du procureur de la République », précise l'avocat.
Akpédjé AYOSSO
Le ''Front démocratique du salut'' (Fds), c'est le nom de la nouvelle organisation de la société civile qui a vu le jour ce mercredi 17 avril 2019 à Cotonou au cours d'une conférence de presse au siège de la Fondation Gerdes. Son objectif, défendre les intérêts démocratiques quels qu'ils soient de façon pacifique et par tous les autres moyens de droit.
Le Fds regroupe en son sein des élites intellectuelles, des Organisations non gouvernementale (Ong), de personnalités de la Société civile, d'acteurs politiques de l'opposition et d'hommes de droit.
Dans la déclaration lue par Amissétou Affo Djobo, une des précurseurs du Front a souligné qu'au Bénin, les mouvements de défense des acquis démocratiques s'élargissent. « Désormais, tout organisme s'inscrivant dans la même logique aura le soutien formel du Fds », a-t-elle rassuré.
Après une analyse de la situation sociopolitique du pays marquée par la non-participation des partis de l'opposition aux prochaines législatives, Amissétou Affo Djobo a précisé que les réformes gouvernement de Patrice Talon sont pour la plupart mal opérées depuis son avènement au pouvoir. D'où la nécessité de créer le Fds. « Si en plus des conditions de vie difficile que connaissent les concitoyens, l'insécurité s'invite comme un facteur aggravant de leur désespérance pour renforcer le choc psychologique, c'est l'Etat qui est interpelé dans ces fondements comme garant du bien commun.
Pour l'élite, il y a lieu qu'elle sorte de sa peur et de son silence en se mobilisant pour jouer toute sa partition d'apport de réflexion et de sagesse en vue de coordonner la résistance pacifique et citoyenne qui s'impose dans pareille circonstance d'incertitude grandissante », a-t-elle insisté. A cet effet, l'élite intellectuelle doit être mobilisée parce qu'elle est présente dans tous les secteurs de la vie sociale et économique, elle est au centre du système décisionnel de l'Etat et reste toujours, une catégorie d'acteurs qui a un pouvoir d'influence tant à l'intérieur qu'à l'international avec son rôle d'avant-garde à jouer dans toutes les situations de gouvernance du pays, a expliqué l'ancienne député.
Le Fds a désormais pour objectif de : résister à toute tentative contraire aux valeurs démocratiques consacrées par la Constitution, promouvoir les valeurs de paix et de vivre ensemble en contribuant à la sauvegarde du bien commun par le renforcement de l'Etat de droit tels que promu par la constitution du 11 décembre 1990, restaurer le courage de l'action citoyenne au niveau des intellectuels afin qu'ils apportent leurs contributions sans faille à la défense et la protection des acquis démocratiques et de la Constitution et enfin soutenir intellectuellement toutes les initiatives de la Société civile et des partis politiques concourant à la résistance pour soutenir la démocratie et relancer le renouveau démocratique du Bénin.
Cette conférence de presse a connu la présence de Sadikou Alao, du député Basile Ahossi, de Simon Narcisse Tomety, du professeur Léon Bani Bio Bigou et de plusieurs autres personnalités.
F. A. A.
L'ex président de la République du Bénin, Boni Yayi s'est prononcé au cours d'une sortie médiatique tenue ce jeudi 18 avril 2019, à son domicile, sur l'organisation des élections législatives du 28 avril prochain. Analysant la situation socio-politique que traverse le Bénin en dépit de nombreuses interventions, il invite le Chef de l'Etat, Patrice Talon à prendre toute la mesure possible pour arrêter le processus électoral en cours.
Dans sa déclaration, l'ex président Boni Yayi est revenu sur les évènements l'ayant opposé à l'actuel chef d'Etat, Patrice Talon faisant référence à l'affaire de tentative de coup d'Etat et celle d'empoissonnement. « Après les événements de 2012 et 2013, j'ai pardonné. J'ai réellement pardonné et mon pardon est définitif et irréversible. Je le jure », lance-t-il.
« Trois années durant, je me suis gardé de me prononcer solennellement sur la gouvernance du pays », signale Boni Yayi tout ajoutant que ce silence est l'expression de son choix de ne point interférer dans la gestion de son successeur mais d'observer. A l'en croire, il l'a fait en dépit des provocations et humiliations qu'ont subi sa famille biologique, politique et lui-même.
S'il sort de son mutisme c'est donc au regard de la crise politique que subit actuellement le pays. « Nous voilà aujourd'hui dans une situation inédite dans notre pays où une bonne frange de la population est privée de son droit de libre choix (...) Pour la première fois, sous le Renouveau démocratique, sont qualifiés à prendre part aux élections législatives, deux listes de la même obédience politique et créées par le Chef de l'Etat », se désole-t-il.
Par ailleurs, il a salué les efforts des organisations et institutions, des intellectuels, de la société civile, du clergé, des têtes couronnées, des personnalités politiques ainsi que des jeunes qui s'investissent dans la résolution de cette crise en vue de la préservation de la paix.
« J'ai espéré que tous les gémissements et cri de cœur poussés dans le pays feraient entendre raison au Président de la République. (...) J'ai espéré enfin que la profession de foi du Président Patrice Talon de vouloir faire participer tous les partis politiques et l'assurance qu'il a donnée aux différentes délégations ayant séjourné dans notre pays dans le cadre de ces élections, étaient sincères. Hélas ! Il n'en a pas été ainsi », regrette l'ex président Boni Yayi.
Selon lui, « tout Parlement qui découlerait de ces élections, ne peut aboutir qu'à une instabilité institutionnelle dans notre pays ». « Les intimidations, les arrestations, les menaces d'arrestation, les emprisonnements, les interdictions arbitraires de réunions ou de manifestations des opposants, le déploiement dans nos villes et campagnes des chars d'assaut, les mandats d'arrêt non justifiés, la contrainte des opposants à la clandestinité, ou à l'exil, ne sont pas des solutions à la situation qui prévaut dans notre cher pays, le Bénin », souligne-t-il.
Thomas Boni Yayi lance un appel à Talon
En tant qu'aîné, poursuit Boni Yayi, « il me plait de dire au Président Patrice Talon qu'il n'est pas dans la bonne direction » S'entêter, c'est détruire notre héritage démocratique, décrédibiliser et isoler notre pays au plan international, remettre en cause la légitimité, la paix et la stabilité dans notre pays, inaugurer un cycle de violences inutiles, et enfin, mettre en péril la sécurité et la stabilité dans la sous-région.
En conséquence, il appelle au sens élevé de l'Etat et de responsabilité du Président de la République, Patrice Talon en l'invitant à prendre toute la mesure de la gravité de la présente situation pour arrêter le processus électoral en cours. Ce faisant, soutient Boni Yayi, il aura contribué au renforcement de la démocratie, à la préservation de la paix et à éviter des lendemains douloureux à notre peuple.
L'ex chef Etat « appelle également au professionnalisme des forces de défense et de sécurité, (...) de mettre fin aux exactions, aux persécutions, aux arrestations arbitraires, intimidations et menaces sur les populations. Ces dernières ne défendent que leur droit constitutionnel ».
Au cas où le Président Patrice Talon s'obstinerait à conduire le pays dans le monolithisme politique, toute chose contraire à notre Constitution du 11 décembre 1990, Boni Yayi invite tous les Béninois de tous bords, « à user du pouvoir que nous donne notre loi fondamentale, pour faire arrêter le processus électoral périlleux en cours ». Ceci en afin de rechercher et de trouver sans délai les solutions idoines pour organiser des élections législatives inclusives, acrédibles, équitables et transparentes.
Akpédjé AYOSSO
Le ministre de l'Economie et des Finances, Romuald Wadagni lors de l'émission « Economie béninoise : des performances remarquables », diffusée ce mercredi 17 avril 2019 sur la télévision nationale (Ortb), s'est également prononcé sur un aspect des élections législatives. Il s'agit des accusations des acteurs de l'opposition selon lesquelles leurs quitus fiscaux ont été bloqués par la Direction générale des impôts (DGI) malgré les formalités remplies.
Des partis de l'opposition n'ont pu avoir leur quitus fiscal, document indispensable dans la constitution des dossiers de candidatures pour les législatives.
Au lendemain de la clôture de la phase de dépôt des dossiers de candidatures à la CENA, certains acteurs de l'opposition ont accusé la Direction générale des impôts (DGI), d'avoir bloqué leur quitus fiscal malgré qu'ils soient à jour. « Je voudrais qu'on donne des exemples », lance le ministre Romuald Wadagni.
Il informe qu'une procédure claire, dématérialisée a été mise en place et qu'il y a des voies de recours. « A ce jour, nous n'avons reçu aucun recours d'un contribuable qui serait à jour et n'aurait pas eu son quitus fiscal en dépit des formalités remplies », a-t-il souligné.
Cependant poursuit le ministre, « il peut y avoir des loupés même si nous avons essayé autant que possible d'éviter l'implication de la main de l'homme. Si c'est le cas, nous sommes prêts à le reconnaître ».
« Mais j'insiste pour dire qu'à ce jour notre comité de médiation n'a reçu aucun recours. Je peux donc vous assurer que l'ensemble des personnes qui sont à jour et qui ne sont pas des fugitifs au sens de la loi ont bénéficié de leur quitus fiscal dans les délais prescrits », clarifie-t-il.
Par ailleurs, le ministre des Finances a également assuré que les fonds nécessaires sont déjà mis à la disposition de la CENA pour l'organisation des élections législatives le 28 avril prochain. « Nous suivons de très près pour que les institutions de la République impliquées dans les législatives ne manquent d'aucun moyen. Les coûts des élections sont d'environ 5 milliards FCFA », renseigne le ministre Romuald Wadagni.
Akpédjé AYOSSO
L'économie béninoise se porte mieux, et de mieux en mieux, c'est ce qu'on peut retenir de l'entretien du ministre Romuald Wadagni, accordé à télévision nationale (Ortb), ce mercredi 17 avril 2019.
Lors de cette émission, il a parlé des progrès du Bénin qui ont favorisé la levée d'Euro bonds sur le marché international. L'argentier national a aussi donné son avis sur la fameuse question du CFA, qui selon certains nécessite des réformes.
Dans le but de diversifier les sources de financement et de mobilisation des ressources, le Bénin a lancé, il y a quelques semaines, une opération pour prendre de l'argent à l'international.
Selon le ministre de l'économie et des finances, plusieurs résultats positifs ont permis au Bénin de se lancer sur le marché international. « Récemment, le Bénin est primé premier pays en matière de transparence budgétaire par le FMI et l'UE. Cela ne s'est jamais produit. C'est grâce à ces éléments que quand nous allons vers les investisseurs, qui ne savent pas positionner le Bénin sur une carte, ils nous font confiance », a déclaré le ministre Wadagni, tout en ajoutant que même l'UEMOA reconnaît que le Bénin a fait des bonds jamais effectués au sein de l'institution. Il donne aussi en exemple la notation B+ obtenue par le Bénin en décembre dernier, une meilleure notation en Afrique subsaharienne.
S'agissant de la levée d'Euro bonds fait le 17 mars dernier par le Bénin, l'argentier national y a apporté des explications. « C'est un emprunt obligataire que nous avons fait. Ce sont des investisseurs qui vous prêtent de l'argent sous la forme d'obligations. En termes simples, le Bénin est allé sur le marché international obtenir des prêts de partenaires financiers.
Dès notre arrivée en 2016, le gouvernement a adopté une stratégie de mobilisation des ressources. Doter le Bénin de tous les instruments lui permettant de lever des ressources », indique le ministre.
M. Wadagni relève trois manières d'obtenir des ressources : les impôts, les emprunts obtenus chez les bailleurs de fonds et les prêts faits auprès des banques locales. Il ajoute deux autres instruments dont les pays modernes disposent mais que le Bénin n'avait pas du fait de certaines contraintes. Il s'agit de l'accès des prêts commerciaux et l'accès au marché des emprunts obligataires qui nécessite une certaine crédibilité.
Le ministre informe qu'en 2018, grâce aux réformes du Chef de l'Etat, « nous nous sommes dotés de l'instrument d'accès aux crédits internationaux par le biais de reprofilage de la dette.
Le dernier instrument est celui d'accès au marché obligataire. Ce dernier est un peu compliqué. Sur instruction du Chef de l'Etat, nous sommes arrivés à avoir une taille des opérations qui permet à nos obligations d'être cotées. Cela est le résultat d'un travail de longue durée de l'ensemble du gouvernement et des cadres techniques des différents ministères ».
Selon le ministre Wadagni, l'opération a été un succès pour plusieurs raisons. « Nous sommes allés sur le marché pour lever plus de 500 millions d'Euros mais nous sommes arrivés à un pic de plus d'un milliard d'Euros. C'est un vrai succès. D'ailleurs beaucoup de personnes ont voulu participer mais nous leur avons dit que notre objectif est de 500 millions Euros avec une maturité sur sept ans. Cela est un facteur de succès indiscutable », mentionne le ministre qui signale que le Bénin a été le premier pays du continent à sortir en 2019.
Les fonds serviront à financer les activités, investissements et projets prévus dans le cadre du budget 2019. L'argentier national confie que « les caractéristiques, c'est 500 millions d'Euros, la durée de remboursement est 7 ans et le taux d'intérêt est de 5,75%, difficile à trouver dans la sous-région ». Un taux qui est aussi un facteur de succès dû aux réformes.
A la question de savoir s'il n'y a pas de risque et pourquoi ne pas aller en dollars, il explique : « De façon factuelle en regardant les taux d'intérêt, ceux en dollars sont plus élevés. Le volume d'emprunt obligataire est en trilliards de dollars alors qu'en euros, on est en milliards. L'autre chose, il n'existe pas d'instrument de couverture standard pour couvrir ces risques. Nous sommes membres d'une union monétaire bénéficiant d'une parité fixe avec l'Euro. C'est pourquoi les eurobonds sont mieux pour nous ».
Le Bénin étant le premier en Afrique à réussir une émission inaugurale et le premier à le faire en euros, le ministre affirme que le Bénin dispose actuellement de cinq instruments de mobilisation. Pour lui, « nos ressources propres conditionnent notre capacité à aller au crédit. Donc nous devons améliorer les ressources propres car il faut compter sur nos propres forces. Pour les autres instruments, le recours à l'un ou l'autre des 4 autres instruments dépendra des opportunités ».
« Nous nous sommes endettés beaucoup moins que nous avons investi », explique Wadagni.
Au regard de ces opérations, le ministre de l'économie et des finances rassure que le Bénin ne s'endette pas pour la postérité. « En 2018, nous avons investi plus de 500 milliards FCFA. Le niveau de la dette a augmenté de 349 milliards. Cela veut dire que pour 2018, qui est un exemple, nous nous sommes endettés beaucoup moins que nous avons investi. Quand vous faites des investissements structurants, des investissements productifs, qui créent de la valeur, de la richesse mais que la valeur de ces instruments est quasiment 2 fois plus importante que l'endettement, c'est un signe que vous faites bien de prendre la dette », expose-t-il.
« Nous faisons des investissements productifs pour créer de la valeur pour aujourd'hui et demain. Actuellement, nous sommes dans la tranche des 50% de dette contre un plafond de 70% qui ne sera jamais atteint tant que le Président TALON sera là », précise le ministre.
Sur la question du FCFA
Au sujet du CFA où des voix s'élèvent pour demander une réforme, le ministre des Finances et président en exercice du Conseil des ministres des Finances de la sous-région, signale que pour mesurer une économie, il faut deux éléments : la monnaie et le budget « Dans aucun pays du monde, il y a une de corrélation entre la politique budgétaire et celle monétaire. (...) Les données ne nous alertent pas sur un éventuel problème structurel qui nécessite une réaction. On ne peut pas avoir un problème avec une monnaie et générer des croissances de plus de 6% 7 ans de suite sur la zone.
Romuald Wadagini ajoute qu'une « des caractéristiques du CFA est que c'est un régime de change fixe. Cela peut présenter des avantages et des inconvénients. Si les inconvénients étaient supérieurs cela agirait sur les performances macroéconomiques ».
En ce qui concerne le compte des opérations, le ministre révèle que le Bénin est dans un système de change fixe. « Nous sommes en accord avec le Trésor français qui nous permet qu'en cas de besoin de devises, que le trésor français puisse nous aider à l'avoir. Quand nous importons des équipements, pour rembourser des dettes en devises, il nous faut des devises », fait-il savoir.
L'argentier national, indique qu'au niveau de l'UEMOA, « nous avons une caisse centrale qui nous permet de garantir notre monnaie. Le jour où nous allons avoir une insuffisance de devises, nous allons solliciter le Trésor français pour payer. Le coût de l'argent au niveau mondial est négatif aujourd'hui. Il faut dire que l'argent n'est stocké nulle part. Il faut avoir un mécanisme pour garantir vos partenaires ».
« Certains pensent qu'on n'a pas accès mais c'est faux car parfois, on peut aller au découvert. En décembre 2018, nous avons 4,8 mois de réserves dans l'UEMOA. Imaginons par exemple que les recettes d'exportations baissent. Mais il faut payer nos engagements financiers à l'international. C'est grâce à ces devises qu'on le fait C'est la preuve qu'on y a accès », a affirmé le ministre Romuald Wadagni.
Akpédjé AYOSSO
Le journaliste Casimir Kpédjo, Directeur de publication du journal Nouvelle Économie a été arrêté ce matin de jeudi 18 avril 2018 par des agents de la police républicaine à son domicile.
Les raisons de son interpellation ne sont pas encore connues.
D. M.
Dans un entretien accordé à la presse ce mercredi 17 avril 2019, le ministre de l'économie et des finances, Romuald Wadagni a expliqué de long en large les performances de l'économie béninoise et ses retombées sur le quotidien des Béninois.
Selon le ministre, de façon classique, la première indication regardée est celle du taux de croissance du Pib. Un taux qui permet de mesurer le rythme de création de richesse dans un pays. Cet indicateur pour 2018 s'élève à 6,8% contre 2,1% en 2015 selon les chiffres du Fmi (Fonds monétaire international), a-t-il informé.
Pour Romuald Wadagni, lorsqu'on regarde de façon globale, le niveau de production de richesses, dans la sous-région et au niveau mondial, on constate que ce taux fait partie des meilleures performances aujourd'hui, et il s'agit de chiffres fiables qui proviennent du Fmi. Sur la base des données à fin Septembre, l'institution financière a revu le taux de croissance qui était au début de l'année à 6,00% à 6,5% déjà à fin septembre.
En 2018, le Bénin a été le seul pays où le Fmi, après un contrôle, a revu à la hausse les performances économiques.
Un des premiers moteurs selon le ministre des finances, est le secteur agricole avec en ligne de mire, le coton. Pour la campagne 2018-2019, les données enregistrées indiquent que le Bénin a dépassé les 700.000 tonnes de coton.
Expliquant le retombées de ces performances sur le quotidien des citoyens, Romuald Wadagni a rappelé qu'en 2015, les données statistiques indiquent qu'un paysan emblavait dans les départements de l'Alibori et de l'Atacora, 5 hectares avec une production de 877 kg à l'hectare, en 2015. En 2018, la productivité est passée à 1150 kg à l'hectare. Entre 2015-2016, poursuit-il, le prix d'achat du coton à l'ha a également augmenté de 5F le kg. « Ce qui veut dire que le paysan qui emblave 5 ha voit son niveau de revenu passer de 1.100.000 FCFA à 1.500.000 FCFA par an. Il gagne 400.000 F de plus, c'est colossal. Un revenu comparable à celui d'un cadre en début de carrière », fait remarquer le ministre des finances.
Pour lui, ces performances impactent le quotidien des populations en milieu rural, et les paysans ont commencé à construire leur habitat en matériaux définitifs. « Leur cadre de vie change et ils envoient leurs enfants à l'école, à l'université », a souligné l'argentier national. A l'en croire, cette amélioration impacte 4 millions de personnes et il en est de même dans le secteur des transports.
A la fin de la campagne 2017-2018, au moins 34 milliards FCFA ont été distribués aux transporteurs et 92 milliards aux producteurs. Autant d'exemples qui montrent selon le ministre que la croissance est là et des millions de personnes voient leur quotidien s'améliorer. Outre le coton, la noix d'anacarde a eu une augmentation de 30%, idem pour les filières telles que le riz, le maïs… etc.
Evoquant les plaintes enregistrées ça et là malgré les performances de l'économie nationale, le ministre des finances a souligné que les gens se plaignent souvent pour des raisons qui sont la résultante de plusieurs choses. « Nous sommes en période de réformes. Les réformes gênent les intérêts et créent des frustrations », a-t-il notifié. Pour lui, certaines plaintes sont le résultat de certaines frustrations liées à l'interruption de certaines mauvaises habitudes. « L'argent facile qui ne circule plus », a-t-il insisté.
Après avoir illustré la bonne santé de l'économie nationale à travers le taux de croissan'ce comme premier indicateur, Romuald Wadagni s'est également référé à un deuxième indicateur économique qu'est celui de l'inflation. Pour lui, on mesure la vitalité de l'économie par rapport au niveau d'évolution des prix des produits de première nécessité comme le riz, le maïs, le manioc. Par rapport au maïs, une mesure séchée était à 250F le kg en 2015. En 2018, elle est de 205F/kg. Par contre pour certains produits, le ministre des finances reconnaît que les prix ont légèrement augmenté ; mais pour la plupart les prix ont diminué.
De façon global, le taux d'inflation, s'est élevé à -0,8% en 2018, un taux qu'il juge bon. Pour Romuald Wadagni, on peut souffrir car l'argent qui rentre, n'arrive plus à acheter la même quantité. Il a par ailleurs précisé qu'en réalité, la plainte est liée à la diminution de l'argent qui rentre, car, les coulages des finances publiques sont stoppés.
F. Aubin AHEHEHINNOU
La situation socio-politique que traverse le Bénin depuis quelques semaines préoccupe la gent féminine. Une rencontre réunissant les femmes des marchés et autres s'est tenue ce mercredi 17 avril 2019, à la bourse du travail à Cotonou sous l'initiative de Thérèse Waounwa, présidente du Comité national des revendeurs, vendeurs et artisans du Bénin (Conarab) et de Mathurine Sossoukpè, présidente du Mouvement des femmes pour la liberté au peuple et le progrès social (M.f.l.p.p.).
L'objectif de cette rencontre est d'analyser la situation socio-politique et de prendre des mesures qui d'après elles sont adéquates. Après maintes réflexions, les femmes des marchés et quartiers de Cotonou et environs ont convenu de mettre sur pied un nouveau comité pour revendiquer leur droit. Selon le communiqué final, le comité qui sera sous la direction de Thérèse Waounwa aura pour mission, d'engager de nombreuses actions en vue de la satisfaction de leurs revendications. Il s'agit entre autres de la suppression des impôts et taxes iniques dans les marchés et pour les artisans et artisanes, la réinstallation et le dédommagement des personnes déguerpies.
Les femmes demandent aussi au gouvernement de mettre fin aux tracasseries de toutes sortes dans les marchés et les ateliers.
Par ailleurs, en ce qui concerne les législatives du 28 avril prochain, elles plaident auprès de tous les acteurs impliqués pour des élections inclusives.
Les responsables du Comité national de résistance placent aussi au cœur de leur lutte le cas des « exilés et détenus politiques ».
Akpédjé AYOSSO
La situation sociopolitique du pays ne laisse personne indifférent. L'ancien président Boni Yayi sort de son mutisme. Après la réaction de la Direction nationale exécutive du Parti du Renouveau Démocratique (PRD), c'est le tour de l'ancien président de la République. Dr Boni Yayi sera face à la presse ce jour jeudi 18 avril 2019.
Les problèmes liés aux élections législatives et la situation sociopolitique du pays sera au menu de la rencontre du président d'honneur du parti FCBE avec les médias. Selon l'information relayée par Frisson Radio, ce rendez-vous médiatique est prévu pour 10 heures au domicile de l'ex chef d'État. Cette sortie médiatique se tient après un premier report, et la publication d'une réflexion sur la crise pré-électorale par Boni Yayi.
Le roi du K.O fera donc une fois de plus parler de lui.
En attendant ses propositions pour les élections législatives pacifiques, les deux partis en lice Bloc Républicain et Union Progressiste continuent sur le terrain la campagne pour la conquête des électeurs.
G.A.
L'économie béninoise a fait un véritable rebond ces dernières années. Depuis l'avènement du gouvernement du Nouveau départ en 2016, la courbe de l'économie béninoise connaît une ascendance remarquable. Ces performances dûes aux réformes engagées par le Président Patrice TALON et son équipe. Les performances remarquables de l'économie, saluées par diverses institutions financières aux plans sous régional et international ont été possibles grâce au management de qualité du Ministre de l'économie et des finances, Romuald Wadagni.
Ce jeune ministre a su en trois années conduit les réformes structurelles et structurantes. Un casting payant puisque le Ministre ne ménage aucun effort pour redresser l'économie et créer de la richesse.
Aussi, note-t-on de l'amélioration du train de vie des Béninois, pilier 3 du PAG induit par l'amélioration des performances. À travers un entretien bilan, le Ministre Romuald Wadagni a fait l'état des lieux de l'économie béninoise qui, aujourd'hui, se porte de mieux en mieux. Au cours de cet entretien, l'argentier national a promis de maintenir le cap pour davantage de dividendes à tirer de ce regain de performance de économie nationale. Il a montrer la confiance que les partenaires font à la gouvernance du pays aujourd'hui tant sur le plan continental que mondial. Ce qui témoigne des levées de fonds sur les marchés régionaux et européen.
G. A.
L'intégralité de l'entretien diffusé sur la télévision nationale.
Monsieur le Ministre, comment se porte l'économie béninoise ?
Romuald WADAGNI : Bonjour et Merci Messieurs les journalistes ! L'économie béninoise va bien. Les performances macroéconomiques enregistrées en 2018, confirment que pendant trois années successives, les effets des réformes, des investissements menés par le gouvernement depuis 2016 portent leurs fruits. Pour étayer mon propos, je voudrais faire deux choses. La première, prendre quelques agrégats macroéconomiques généralement utilisés pour analyser avec des exemples. La deuxième, étant donné que nous ne vivons pas en vase clos, il s'agira de regarder les appréciations de nos partenaires. Alors de façon classique, la première indication regardée est celle du taux de croissance du PIB.
De façon simple, le taux de croissance du PIB permet de mesurer le rythme de création de richesse dans un pays. Cet indicateur pour 2018 s'élève à 6,8% contre 2,1% en 2015 (source FMI). Quand on le dit, la première question qu'on peut se poser, est de savoir à quoi correspond ce chiffre ? Surtout de se demander si ces chiffres sont fiables ? Alors d'abord 6,8% c'est d'abord 3 fois mieux que le taux de 2015, et ce sont des chiffres du FMI. De l'autre côté, regardant de façon globale, le niveau de production de richesse, dans la sous-région et au niveau mondial, vous allez constater que ce taux fait partie des meilleures performances aujourd'hui. Donc, ce taux est bon.
Est-ce que ces chiffres sont-ils fiables ?
Vous savez en octobre 2018, nous avons subi une revue du FMI. Sur la base des données à fin Septembre, le FMI a revu le taux de croissance qui était au début de l'année à 6,00% à 6,5% déjà à fin septembre. Pour 2018, le Bénin a été le seul pays où le FMI, après un contrôle, a revu à la hausse les performances économiques. Il faut saluer cela. Depuis 2016, que nous, nous sommes là, de manière constante et continue, nous avons toujours livré des performances beaucoup mieux que celles attendues.
De façon factuelle cela implique quoi ?
J'aime prendre les éléments concrets qui impactent le quotidien des Béninois. Un des premiers moteurs, c'est le secteur agricole avec en ligne de mire, le coton. Vous savez pour la campagne 2018-2019, les données enregistrées indiquent que nous allons dépasser les 700.000 tonnes de coton. Le Bénin sera le premier producteur du coton en Afrique. En 2015, moins de 300.000 tonnes, on était 5e ou 6e producteur du coton en Afrique. Cela est concret et les performances sont prévues pour atteindre 1 million de tonnes en 2021. Vous prenez les départements de l'Atacora et de l'Alibori, les données statistiques indiquent qu'un paysan emblave en moyenne 5 hectares. Or en 2015, un paysan emblavait 5 hectares, avec une production de 877 kg à l'hectare. En 2018, la productivité est passée à 1150 kg à l'hectare. 2015-2016, le prix d'achat du coton à l'ha a également pris 5F au kg. Ce qui veut dire que le paysan qui emblave 5 ha voit son niveau de revenu passer de 1.100.000 FCFA à 1.500.000 FCFA par an. Il gagne 400.000 F de plus, c'est colossal. Un revenu comparable à celui d'un cadre en début de carrière.
En milieu rural, vous verrez aujourd'hui que les paysans commencent par construire leurs habitats en matériaux définitifs. Leur cadre de vie change et ils envoient leurs enfants à l'école, à l'université. Cette amélioration impacte 4 millions de personnes. C'est pareil dans le secteur des transports. À la fin de la campagne 2017-2018, il a été distribué au moins 34 milliards FCFA aux transporteurs, et aux producteurs 92 milliards FCFA. Ce sont des exemples qui montrent que la croissance est là et des millions de personnes voient leur quotidien s'améliorer. Il faut dire que le coton n'est pas le seul. Les noix d'anacarde sont à une augmentation de 30%, idem pour le riz, le maïs… Donc voilà des éléments concrets qui montrent qu'il y a croissance.
Comment expliquez-vous qu'en dépit des chiffres donnés, au sein de la population c'est-à-dire le panier de la ménagère, les gens se plaignent toujours ?
Les gens se plaignent souvent pour des raisons qui sont la résultante de plusieurs choses. Nous sommes en période de réformes. Les réformes gênent les intérêts et créent des frustrations. Dieu merci, nous voyons les bienfaits de ces réformes. Certaines plaintes sont le résultat de certaines frustrations liées à l'interruption de certaines mauvaises habitudes. L'argent facile qui ne circule plus. Tout à l'heure, j'ai pris l'exemple du taux de croissance comme premier indicateur. Votre exemple m'amène à prendre le deuxième indicateur économique qui est celui de l'inflation. On mesure la vitalité de l'économie par le niveau d'évolution des prix des produits de première nécessité comme le riz, le maïs, le manioc. L'évolution du prix de maïs : une mesure de maïs séché était à 250F le kg en 2015. En 2018, elle est de 205F/kg. Bien entendu, pour certains produits les prix ont légèrement augmenté mais pour la plupart, les prix ont diminué. En gros, quand on prend le taux d'inflation, il s'est élevé à -0,8% en 2018. Donc globalement, c'est bon. On peut souffrir car l'argent qui rentre, n'arrive plus à acheter la même quantité. En réalité, la plainte est liée à la diminution de l'argent qui rentre. Effectivement, nous reconnaissons que les coulages des finances publiques sont stoppés.
On a l'impression que tous les gouvernants qui se suivent ont toujours la même explication surtout la réduction de l'argent sale. Mais le résultat est le même ?
J'aime qu'on me donne des exemples. Quand vous doublez le nombre d'étudiants bénéficiaires d'allocations de l'Etat, quand vous augmentez les bourses aux étudiants avec la dématérialisation et la bancarisation, vous constatez l'amélioration de leur train de vie, ce qui impacte les parents et les résultats. Là, peut-on dire que les boursiers se plaignent ? Ou dans l'agriculture 4 millions de personnes voient leurs revenus s'améliorer, donnez moi l'exemple d'un paysan qui souffre ? Nous avons lancé l'année passée, le projet sur le maraîchage pour les femmes et les jeunes en mettant à leur disposition des matériels nécessaires. Demandez à ces femmes si leur niveau de vie a changé ? Bien entendu, si vous prenez quelqu'un en ville, qui prenait ses revenus des marchés fictifs de l'Etat, ou du coulage, il est évident que ce dernier se plaigne. On ne peut certes pas dire que tout va déjà pour le mieux, mais reconnaissons que la trajectoire est excellente et tout va de mieux en mieux. On ne peut pas par un coup de baguette, transformer un pays. Tout en répondant aux questions d'urgence d'aujourd'hui, nous travaillons pour le Béninois (qui sera là) dans 10 et dans 20 ans. Au Conseil des ministres par exemple, le Chef de l'Etat nous a interpellés en disant qu'à Natitingou, depuis quelques jours, ils ont des problèmes d'eau. Il a exigé que cela soit réglé en 24 heures. C'est un exemple d'urgence traitée. Quand le Chef de l'Etat dit d'ici 2021, tous les Béninois doivent avoir accès à l'eau potable, ça c'est prévoir pour demain. Vous imaginez que depuis 40 ans on n'a pas pensé à l'entretien des ouvrages d'eau. Par exemple à Togbin, près de Cotonou, les gens manquent d'eau potable. Quand on investit pour régler ses problèmes structurels, quand on investit pour la santé, là encore on a fait des réformes formidables, on a fini de moderniser trois agences de transfusion sanguine à savoir Parakou, Porto-Novo et Abomey. Allez demander aux populations qui en souffraient si elles ne sont pas contentes ? Donc il y a des investissements qui se font de manière massive pour que le Béninois se porte bien. Au niveau du budget 2019, nous avons mis 1 milliard pour les start-ups. Quand vous lancez de grands travaux dans l'ensemble des douze départements (cités administratives, asphaltage, stades, marchés et autres), c'est autant de bonnes dames qui font des commerces autour de ces chantiers.
À vous écouter, l'argent qui circulait, était mal obtenu. Cela voudra dire que la majorité des Béninois avaient de l'argent sale ?
Ce n'est pas cela. Ce que nous disons, c'est qu'il avait beaucoup de coulage au niveau des finances publiques. Nous avons mis un frein et nous continuons d'en mettre toujours. Dès que nous trouvons des niches, nous les supprimons. Vous savez celui qui achète de la friperie paie la TVA. Or la TVA constitue la moitié de nos recettes. Donc en dilapidant, nos ressources nous dilapidons les ressources du Béninois lambda. Je voudrais que la presse explique cela à la population. Dites-moi quand un pays comme le Bénin dépense 17 milliards FCFA pour les voyages officiels, mais avec la réforme qui a conduit à la création de la Cellule des Voyage officiels, on est passé à 3 milliards. Donc ceux qui bénéficiaient de cette manne vont être mécontents. C'est de cela qu'on parle. En entendant avec cet argent, nous avons fait des cantines scolaires.
Reconnaissant que vous avez verrouillé un certain nombre de choses, que faites vous alors pour améliorer leur condition de vie ?
Nous travaillons pour que chaque Béninois ait une égalité de chance pour contribuer à la création de richesse. Un modèle alternatif consisterait à dire que l'Etat puisse prendre de l'argent sur les recettes et les distribue. Mais en le faisant, le jour où l'Etat ne pourra pas faire, que va-t-il se passer ? En observant les agrégats macroéconomiques, vous constaterez que 20% des investissements devraient venir du secteur privé. Nous faisons tout pour avoir un secteur privé dynamique qui puisse prendre le relais. Nous créons les conditions pour une production durable dans le pays.
Pour le moment, c'est l'Etat qui tient les rênes….
Ce n'est pas que l'Etat, vous êtes d'accord avec moi que classiquement le Béninois aime le commerce c'est-à-dire acheter et vendre. Il faut créer les conditions pour que le Béninois aille de plus en plus vers les activités de transformation, de type industriel à grande consommation de main d'œuvre. Quand nous réglons les problèmes énergétiques, et en mars dernier le premier générateur de production d'électricité est mis en service sur la centrale thermique de Maria-Gléta, c'est pour permettre de régler les problèmes d'accessibilité, de coût d'énergie pour la population. Nous créons les conditions pour que les personnes puissent travailler en créant des emplois et des richesses. Et c'est à cela qu'on s'attèle.
Et vous créez et augmentez les taxes et impôts aussi ?
Ah, cela c'est très intéressant. Je voudrais demander aux gens de nous donner l'exemple d'une taxe qui a été augmentée. Je vous ai dit plus haut que la TVA est la taxe que tout le monde paie et qui contribue pour moitié à nos ressources. Le taux de TVA est resté inchangé depuis que nous sommes là. Il est demeuré toujours à 18%.
C'est assez clair que votre politique vise l'élargissement de l'assiette fiscale. Est-ce que vous allez continuer par presser vos concitoyens ?
Je voudrais que cette perception soit appuyée par des chiffres. Prenez la loi des finances 2019, aucun taux d'impôt n'a été augmenté. Mieux pour les entreprises qui sont sur le régime simplifié, l'impôt est passé de 400.000 FCFA à 150.000 FCFA. Nous avons baissé cela. Observons la fiscalisation directe, vous verrez que nous avons mené une politique de baisse. Mais nous avons augmenté le prélèvement sur l'alcool, le tabac en nous basant sur les normes communautaires qui nous permettent d'aller jusqu'à un certain niveau sans toutefois atteindre le plafond. Le fait de diminuer les impôts des PME n'est point un rétropédalage mais plutôt une incitation à la productivité et lever les entraves aux accès des marchés publics.
Implicitement, vous faites reposer tout sur quelques grosses entreprises ?
Absolument pas. Je vous ai dit que la grande partie de nos ressources proviennent de la TVA qui est payée par nous tous.
Alors Monsieur le Ministre, tout va bien et le Béninois peut espérer ?
Je dis encore :
1- Le Bénin se porte bien.
2- Que les choses sont beaucoup mieux que par le passé.
3- Les réformes et les investissements en cours, montrent que sur la trajectoire 2019-2021, nous allons avoir un rythme de création de richesse qui va continuer de s'accélérer et sera au-dessus des 7% et atteindre même peut-être les 10%.
Pour que la grande masse puisse percevoir l'effet de la croissance, il faut que la croissance dure au moins 3 ans et soit au-delà des 7%. Actuellement, nous sommes en train de rentrer dans ce schéma. Le paysan qui a son champ d'anacarde, le producteur de coton, la dame qui fait le maraîchage, ceux-là, la vie change pour eux et va continuer de s'améliorer. Quand on fait les réformes dans la santé et on démantèle les faux médicaments, c'est l'ensemble de la population y compris vous et nous, qui avons une assurance meilleure sur la qualité de médicaments que nous consommons, quand le centre de santé d'Allada est en marche, c'est la population qui en jouit.
Il y a quelques semaines, le Bénin a lancé une opération pour prendre de l'argent à l'international
Permettez que je vous explique pourquoi je vous disais que le Bénin se porte bien. On peut s'auto féliciter. C'est encore mieux si ce sont les partenaires techniques qui le disent avec un regard indépendant. Récemment, le Bénin est primé premier pays en matière de transparence budgétaire par le FMI et l'UE. Cela ne s'est jamais produit. C'est grâce à ces éléments que quand nous allons vers les investisseurs, qui ne savent pas positionner le Bénin sur une carte, ils nous font confiance. Même l'UEMOA reconnaît que le Bénin a fait des bonds jamais faits dans l'UEMOA. Nous avons eu en décembre dernier, la notation B+ qui est la meilleure notation en Afrique subsaharienne, la même note que le Sénégal et mieux que le Rwanda. Vous ne pouvez pas faire des performances macroéconomiques passables et avoir ces résultats. Mais il est vrai que quand on part de si loin il faut du temps pour que la perception change.
Le 17 mars dernier, il y a cette levée d'Euro bonds.
Mais c'est quoi l'Eurobond ?
C'est un emprunt obligataire que nous avons fait. Ce sont des investisseurs qui vous prêtent de l'argent sous la forme d'obligations. En termes simples, le Bénin est allé sur le marché international obtenir des prêts de partenaires financiers. Dès notre arrivée en 2016, le gouvernement a adopté une stratégie de mobilisation des ressources. Doter le Bénin de tous les instruments lui permettant de lever des ressources. Il y a trois manières d'obtenir des ressources :
1- Les impôts ;
2- Les emprunts obtenus chez les bailleurs de fonds ;
3- Les prêts faits auprès des banques locales.
Il faut dire qu'il y a deux autres instruments dont les pays modernes disposent mais que le Bénin n'avait pas du fait de certaines contraintes. Il s'agit de l'accès des prêts commerciaux et l'accès au marché des emprunts obligataires. Cela nécessite une certaine crédibilité. Quand les crédits locaux baissent ou les partenaires financiers ne vous apportent pas les ressources nécessaires, vous êtes limités en capacité de financement. C'est pour cette raison qu'il faut diversifier les sources de financement et de mobilisation des ressources. En 2018, grâce aux réformes du Chef de l'Etat, nous nous sommes dotés de l'instrument d'accès aux crédits internationaux par le biais de reprofilage de la dette. Le dernier instrument est celui d'accès au marché obligataire. Ce dernier est un peu compliqué. Sur instruction du Chef de l'Etat, nous sommes arrivés à avoir une taille des opérations qui permet à nos obligations d'être cotées. Cela est le résultat d'un travail de longue durée de l'ensemble du gouvernement et des cadres techniques des différents ministères. L'opération a été un succès pour plusieurs raisons. Je vous en donne 2 : La première, nous sommes allés sur le marché pour lever plus de 500 millions d'Euros mais nous sommes arrivés à un pic de plus d'un milliard d'Euros. C'est un vrai succès. D'ailleurs beaucoup de personnes ont voulu participer mais nous leur avons dit que notre objectif est de 500 millions Euros avec une maturité sur sept ans. Cela est un facteur de succès indiscutable. Le deuxième élément est que nous avons été le premier pays du continent à sortir en 2019.
Ces fonds serviront à quoi ?
Ces fonds serviront à financer les activités, investissements et projets prévus dans le cadre du budget 2019. Je rappelle que la loi de finances 2019 a prévu un budget d'investissement de 700 milliards FCFA à peu près. C'est une opération pour diversifier les sources de financement. Ayant levé ces fonds d'eurobonds, cela signifie qu'il y a d'autres sources où nous ne sommes pas allés. Je rappelle que nous sommes restés dans la fourchette des ressources votées par l'Assemblée nationale.
Quelles sont les caractéristiques de cette opération ?
Les caractéristiques, c'est 500 millions d'Euros, la durée de remboursement est 7 ans et le taux d'intérêt est de 5,75%, difficile à trouver dans la sous-région. Ce taux est aussi un facteur de succès dû aux réformes.
Monsieur le Ministre, n'y a-t-il pas des risques ? Et pourquoi ne pas aller en dollars ?
De façon factuelle en regardant les taux d'intérêt, ceux en dollars sont plus élevés. Le volume d'emprunt obligataire est en trilliards de dollars alors qu'en euros, on est en milliards. L'autre chose, il n'existe pas d'instrument de couverture standard pour couvrir ces risques. Nous sommes membres d'une union monétaire bénéficiant d'une parité fixe avec l'Euro. C'est pourquoi les eurobonds sont mieux pour nous.
Pour cette opération, vous attendiez-vous à une réaction aussi positive des investisseurs ?
Oui. Car depuis 2016, nous avons opté pour de bonnes performances permettant l'accès à ces marchés financiers. Donc cela ne nous a pas surpris. Le Bénin a été le premier en Afrique à réussir une émission inaugurale et le premier à le faire en euros.
Pensez-vous revenir sur le marché pour autre opération ? et dans quelle échéance ?
Notre stratégie est de doter notre pays des instruments de mobilisation de ressources. Et c'est fait. Car maintenant, nous avons cinq instruments de mobilisation. Nos ressources propres conditionnent notre capacité à aller au crédit. Donc nous devons améliorer les ressources propres car il faut compter sur nos propres forces. Pour les autres instruments, le recours à l'un ou l'autre des 4 autres instruments dépendra des opportunités.
Monsieur le Ministre, sommes-nous en train de nous endetter pour la postérité à travers ces opérations ?
Pas du tout. J'ai récemment fait un exercice intéressant pour l'ensemble des 8 pays de l'UEMOA, en tant que président du Conseil des Ministres. L'exercice a consisté à regarder les 10 derniers budgets du Bénin. Regardons combien nous dépensons pour le fonctionnement de l'Etat et combien nous investissons ? Regardez ensuite de combien s'accroît la dette de l'Etat et par rapport à combien on investit. En 2018, nous avons investi plus de 500 milliards FCFA. Le niveau de la dette a augmenté de 349 milliards. Cela veut dire que pour 2018, qui est un exemple, nous nous sommes endettés beaucoup moins que nous avons investi. Quand vous faites des investissements structurants, des investissements productifs, qui créent de la valeur, de la richesse mais que la valeur de ces instruments est quasiment 2 fois plus importante que l'endettement, c'est un signe que vous faites bien de prendre la dette. Ce qui se passait en 2014, 2015 par exemple, le niveau d'investissement inférieur à 200 milliards, la dette a augmenté de 300 milliards. Cela est inquiétant car il montre que la dette sert à faire fonctionner l'Etat. Mais quand vous êtes dans un schéma où l'accroissement de la dette (comme en 2018), le montant de la dette a augmenté de 349 milliards mais nous avons investi 500 milliards, cela est une performance et depuis 2016, la trajectoire est la même. Nous faisons des investissements productifs pour créer de la valeur pour aujourd'hui et demain. Actuellement, nous sommes dans la tranche des 50% de dette contre un plafond de 70% qui ne sera jamais atteint tant que le Président TALON sera là.
Vous avez pris part récemment à une réunion du Conseil des Ministres, avez-vous parler du franc CFA ?
La question du FCFA n'était pas à l'ordre du jour à notre réunion de la zone Franc à Niamey pour la simple raison qu'il s'agit de notre monnaie. Nous avons des institutions, des accords, des mécanismes qui fonctionnent au quotidien sur les questions monétaires.
Quel est votre avis sur la question du CFA car il y a des voix qui s'élèvent pour demander une réforme du CFA.
En tant que ministre des Finances et président en exercice du Conseil des ministres des Finances de la sous-région, il est normal que je ne vous dise autre chose que ce que disent les autres. Je vais vous donner une réponse factuelle. La monnaie est clé. Vous avez deux éléments pour mesurer une économie : la monnaie et le budget. Dans aucun pays du monde, il y a une décorrélation entre la politique budgétaire et celle monétaire. Prenons la zone UEMOA, cela fait 7 ans que nous avons un taux de croissance supérieur à 6% dans la zone, taux d'inflation maîtrisée en-dessous des 3%. L'ensemble des pays sont en régime de croisière en matière d'investissements. Cela ne peut arriver que s'il y a une corrélation forte entre les budgets et la monnaie. Alors regardons le fonctionnement de nos économies actuelles, il n'y a pas d'indicateur montrant un dysfonctionnement monétaire. Que des personnes se posent la question sur le nom et autre, elles sont libres. Mais aucun opérateur économique n'a dit dans la sous-région qu'il est pénalisé par le CFA. Vous savez on se fait peur parfois mais il n'y a aucun système parfait au monde. En somme, aujourd'hui aucun indice montrant une menace sur notre monnaie. Une des caractéristiques du CFA est que c'est un régime de change fixe. Cela peut présenter des avantages et des inconvénients. Si les inconvénients étaient supérieurs cela agirait sur les performances macroéconomiques. Hong Kong marche bien mais pourtant, il est dans un régime de change fixe avec le dollar, comme le Danemark avec l'Euro. Ce qui est sûr en cas d'alerte sur le CFA, nous prendrons nos responsabilités.
A vous écouter, on a l'impression que tout va bien pour le franc CFA alors que des voix se lèvent de plus en plus pour demander qu'on sorte du FCFA ?
Je ne rentre pas dans la polémique. Je suis ministre de l'Economie et des Finances, président du Conseil des Ministres de la zone. Je vous dis que tout modèle a du plus et du moins. Mais aujourd'hui, les données ne nous alertent pas sur un éventuel problème structurel qui nécessite une réaction. On ne peut pas avoir un problème avec une monnaie et générer des croissances de plus de 6% 7 ans de suite sur la zone.
Toujours au sujet du CFA, c'est quoi le fameux compte des opérations ? A quoi cela sert ?
Nous sommes dans un système de change fixe. Nous sommes en accord avec le Trésor français qui nous permet qu'en cas de besoin de devises, que le trésor français puisse nous aider à l'avoir. Quand nous importons des équipements, pour rembourser des dettes en devises, il nous faut des devises. Au niveau de l'UEMOA, nous avons une caisse centrale qui nous permet de garantir notre monnaie. Le jour où nous allons avoir une insuffisance de devises, nous allons solliciter le Trésor français pour payer. Le coût de l'argent au niveau mondial est négatif aujourd'hui. Il faut dire que l'argent n'est stocké nulle part. Il faut avoir un mécanisme pour garantir vos partenaires. Sinon ils ne vont pas travailler avec vous. Certains pensent qu'on n'a pas accès mais c'est faux car parfois, on peut aller au découvert. En décembre 2018, nous avons 4,8 mois de réserves dans l'UEMOA. Imaginons par exemple que les recettes d'exportations baissent. Mais il faut payer nos engagements financiers à l'international. C'est grâce à ces devises qu'on le fait. C'est la preuve qu'on y a accès.
Revenons au Bénin avec les réformes dans le domaine de la pension de retraite. Qu'en est-il exactement ?
Il s'agit d'une instruction du Chef de l'Etat qui a consisté à tout faire pour payer les retraités dès leur premier mois de retraite. Aujourd'hui avec les réformes, c'est possible. La semaine dernière avec ma collègue du Travail, nous avons fait une cérémonie de remise de carnets de pension aux bénéficiaires qui pourront bénéficier de leurs allocations dès la fin du mois d'avril 2019. Dans le même courant en décembre 2018, le Chef de l'Etat a annoncé le paiement des arriérés de pension de 2011 et 2012. Une partie a été payée dès le mois de janvier et le solde est payé ce mois-ci.
En élargissant l'assiette fiscale, allez-vous améliorer les prestations de l'Etat ?
L'amélioration de l'assiette fiscale n'est pas une démarche visant à couvrir plus de contribuables. Notre démarche est d'abord de fournir le service public puis on demande qu'on contribue. Pour le Chef de l'Etat, en expliquant aux contribuables à quoi servent leur argent, ils contribueront davantage. Par exemple, nous avons lancé les travaux d'asphaltage, la salubrité dans le Grand Nokoué ; mais nous n'avons pas prélevé des taxes pour le faire. Nous commençons d'abord à changer le cadre de vie et après quand nous leur demanderons de contribuer, ils vont le faire car ils savent à quoi cela sert désormais. Cette stratégie du Chef de l'Etat est à saluer. Par ailleurs, l'une des réformes de 2016 est de ramener à zéro les taxes sur les transactions immobilières et faire le cadastre qui est un service public efficace.
On parle maintenant des élections. Le ministre des Finances a-t-il mis à la disposition de la CENA les fonds nécessaires ?
La réponse est oui ! Nous suivons de très près pour que les institutions de la République impliquées dans les législatives ne manquent d'aucun moyen. Les coûts des élections sont d'environ 5 milliards FCFA.
Qu'en est-il des quitus fiscaux ?
Certains continuent de dire qu'ils n'ont pas leur quitus malgré les formalités.
Je voudrais qu'on donne des exemples. Ce que je sais, nous avons mis en place une procédure claire, dématérialisée et il y a des voies de recours. A ce jour, nous n'avons reçu aucun recours d'un contribuable qui serait à jour et n'aurait pas eu son quitus fiscal en dépit des formalités remplies. Il peut cependant y avoir des loupés même si nous avons essayé autant que possible d'éviter l'implication de la main de l'homme. Si c'est le cas, nous sommes prêts à le reconnaître. Mais j'insiste pour dire qu'à ce jour notre comité de médiation n'a reçu aucun recours. Je peux donc vous assurer que l'ensemble des personnes qui sont à jour et qui ne sont pas des fugitifs au sens de la loi ont bénéficié de leur quitus fiscal dans les délais prescrits.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Merci pour ces échanges. Ce que je peux dire pour terminer est quand vous voyez les efforts, qui commencent à produire des résultats comme la fourniture d'eau potable, l'opérationnalisation de l'ARCH notamment la phase pilote de l'assurance maladie, et le micro crédit pour lequel 6 milliards ont été débloqués le mois passé, les réformes dans le secteur de la santé, l'amélioration des cantines scolaires, les chantiers qui impactent l'ensemble des 12 départements,… les perspectives pour les trois années à venir sont bonnes. Je voudrais profiter pour remercier les compatriotes pour leurs contributions car ces résultats sont les efforts de tous. Aujourd'hui, le Bénin existe sur le plan financier international. Je garde l'espoir que chacun jouera sa partition pour davantage de belles performances. Des performances qui permettront à chacun d'avoir une santé de qualité, une formation de qualité, l'accès à un numérique de qualité, à une condition de vie de qualité pour créer la richesse.
Dans la matinée de ce mercredi 17 avril 2019, Bernard Houngnibo a tenu un point de presse au cours duquel, il a adressé un message aux populations de la 5ème circonscription électorale. Ce message vise à appeler chacun à la culture de la paix pour une élection paisible.
Tout semble bien commencer dans la cinquième circonscription électorale. Bernard Houngnibo a procédé au lancement de sa campagne électorale. Membre du Bloc Républicain, il sonne la mobilsation en appelant à la tolérance.
M. Houngnibo a décidé à travers le point de presse d'appeler les populations à la culture de la paix. Cette rencontre avec les hommes des médias qui s'est tenue à son siège de campagne sis à Sékou dans la commune d'Allada, a été une occasion privilégiée pour Bernard Houngnibo, de se prononcer sur l'actualité politique nationale. Membre du bureau politique du parti Bloc Républicain, il a réaffirmé son engagement et sa détermination à soutenir les actions du chef de l'État, le Président Patrice Talon. Tout en faisant l'historique de son engagement aux côtés du chef de l'État, il pense rester fidèle à Patrice Talon qu'il a contribué d'ailleurs à porter au pouvoir. Ce point de presse ayant coïncidé avec le démarrage de sa campagne a permis à Bernard Houngnibo de rappeler aux militants, qu'il n'y a pas de raison à désespérer. Selon lui, "Avec le Président Patrice Talon, notre pays a amorcé le chemin de son développement ". Tout en conviant les militants et militantes de la 5ème circonscription électorale à rester mobilisés derrière le Bloc Républicain qui serait selon lui, la seule voie à l'instauration d'une classe politique crédible, Bernard Houngnibo estime que seul l'union des forces permettront d'aider le chef de l'État dans sa mission. Il a par ailleurs exhorté les populations à la culture de la paix et de la tolérance. "Ne cédez à aucune violence et soyez tolérant", a-t-il souhaité.
G.A.
Le ministre de l'Economie et des finances, Romuald Wadagni, a accordé un entretien à la presse béninoise. Objectif, faire l'état des lieux de l'économie béninoise qui, comme ses explications le démontrent, se porte de mieux en mieux, se dynamise à un rythme soutenu.L'entretien a été réalisé début avril à Cotonou.
En voici la transcription.
Comment se porte l'économie béninoise ?
Romuald Wadagni : L'économie béninoise va bien. Les performances macroéconomiques enregistrées en 2018, confirment que pendant trois années successives, les effets des réformes, des investissements menés par le gouvernement depuis 2016 portent leurs fruits. Pour étayer mon propos, je voudrais faire deux choses. La première, prendre quelques agrégats macroéconomiques généralement utilisés pour analyser avec des exemples. La deuxième, étant donné que nous ne vivons pas en vase clos, il s'agira de regarder les appréciations de nos partenaires. Alors de façon classique, la première indication regardée est celle du taux de croissance du Pib. De façon simple, le taux de croissance du Pib permet de mesurer le rythme de création de richesse dans un pays. Cet indicateur pour 2018 s'élève à 6,8% contre 2,1% en 2015 (source Fmi). Quand on le dit, la première question qu'on peut se poser, est de savoir à quoi correspond ce chiffre ? Surtout de se demander si ces chiffres sont fiables ? Alors d'abord 6,8% c'est d'abord 3 fois mieux que le taux de 2015, et ce sont des chiffres du Fmi. De l'autre côté, regardant de façon globale, le niveau de production de richesses, dans la sous-région et au niveau mondial, vous allez constater que ce taux fait partie des meilleures performances aujourd'hui. Donc ce taux est bon. Est-ce que ces chiffres sont-ils fiables ? Vous savez en octobre 2018, nous avons subi une revue du Fmi. Sur la base des données à fin Septembre, le Fmi revu le taux de croissance qui était au début de l'année à 6,00% à 6,5% déjà à fin septembre. Pour 2018, le Bénin a été le seul pays où le Fmi, après un contrôle, a revu à la hausse les performances économiques. Il faut saluer cela. Depuis 2016, de manière constante et continue, nous avons toujours livré des performances beaucoup mieux que celles attendues. De façon factuelle cela implique quoi ? J'aime prendre les éléments concrets qui impactent le quotidien des Béninois. Un des premiers moteurs, c'est le secteur agricole avec en ligne de mire, le coton. Pour la campagne 2018-2019, les données enregistrées indiquent que nous allons dépasser les 700.000 tonnes de coton. Le Bénin sera le premier producteur du coton en Afrique. En 2015, avec moins de 300.000 tonnes, on était 5e ou 6e producteur du coton en Afrique. Cela est concret et les performances sont prévues pour atteindre 1 million de tonnes en 2021. Vous prenez les départements de l'Atacora et de l'Alibori, les données statistiques indiquent qu'un paysan emblave en moyenne 5 hectares. Or en 2015, un paysan qui emblavait 5 hectares, avec une production de 877 kg à l'hectare, en 2015. En 2018, la productivité est passée à 1150 kg à l'hectare. 2015-2016, le prix d'achat du coton à l'ha a également pris 5F au kg. Ce qui veut dire que le paysan qui emblave 5 ha voit son niveau de revenu passer de 1.100.000 FCfa à 1.500000 FCfa par an. Il gagne 400.000F de plus, c'est colossal. Un revenu comparable à celui d'un cadre en début de carrière. En milieu rural, vous verrez aujourd'hui que les paysans commencent par construire leur habitat en matériaux définitifs. Leur cadre de vie change et ils envoient leurs enfants à l'école, à l'université. Cette amélioration impacte 4 millions de personnes. C'est pareil dans le secteur des transports. A la fin de la campagne 2017-2018, il a été distribué au moins 34 milliards FCfa aux transporteurs et aux producteurs 92 milliards FCfa. Ce sont des exemples qui montrent que la croissance est là et des millions de personnes voient leur quotidien s'améliorer. Il faut dire que le coton n'est pas le seul. Les noix d'anacarde ont eu une augmentation de 30%, idem pour le riz, le maïs… Donc voilà des éléments concrets qui montrent qu'il y a croissance.
Comment expliquez-vous qu'en dépit des chiffres donnés, au sein de la population et au niveau du panier de la ménagère, les gens se plaignent toujours ?
Les gens se plaignent souvent pour des raisons qui sont la résultante de plusieurs choses. Nous sommes en période de réformes. Les réformes gênent les intérêts et créent des frustrations. Dieu merci, nous voyons les bienfaits de ces réformes. Certaines plaintes sont le résultat de certaines frustrations liées à l'interruption de certaines mauvaises habitudes. L'argent facile qui ne circule plus… Tout à l'heure, j'ai pris l'exemple du taux de croissance comme premier indicateur. Votre exemple m'amène à prendre le deuxième indicateur économique qui est celui de l'inflation. On mesure la vitalité de l'économie par rapport au niveau d'évolution des prix des produits de première nécessité comme le riz, le maïs, le manioc. L'évolution du prix de maïs : une mesure de maïs séché était à 250F le kg en 2015. En 2018, elle est de 205F/kg. Bien entendu, pour certains produits les prix ont légèrement augmenté, mais pour la plupart les prix ont diminué. En gros quand on prend le taux d'inflation, il s'est élevé à -0,8% en 2018. Donc globalement, c'est bon. On peut souffrir car l'argent qui rentre, n'arrive plus à acheter la même quantité. En réalité, la plainte est liée à la diminution de l'argent qui rentre. Effectivement, nous reconnaissons que les coulages des finances publiques sont stoppés.
On a l'impression que tous les gouvernants qui se suivent ont toujours la même explication surtout la réduction de l'argent sale. Mais le résultat est le même ?
J'aime qu'on me donne des exemples. Quand vous doublez le nombre d'étudiants bénéficiaires d'allocations de l'Etat, quand vous augmentez les bourses aux étudiants avec la dématérialisation et la bancarisation, vous constatez l'amélioration de leur train de vie, ce qui impacte les parents et les résultats. Là, peut-on dire que les boursiers se plaignent ? Où dans l'agriculture 4 millions de personnes voient leurs revenus s'améliorer, donnez-moi l'exemple d'un paysan qui souffre ? Nous avons lancé l'année passée, le projet sur le maraîchage pour les femmes et les jeunes en mettant à leur disposition des matériels nécessaires. Demandez à ces femmes si leur niveau de vie a changé ? Bien entendu, si vous prenez quelqu'un en ville, qui prenait ses revenus des marchés fictifs de l'Etat, ou du coulage, il est évident que ce dernier se plaigne. On ne peut certes pas dire que tout va déjà pour le mieux, mais reconnaissons que la trajectoire est excellente et tout va de mieux en mieux. On ne peut pas par un coup de baguette, transformer un pays. Tout en répondant aux questions d'urgence d'aujourd'hui, nous travaillons pour le Béninois (qui sera là) dans 10 et dans 20 ans. Au Conseil des ministres par exemple, le Chef de l'Etat nous a interpellés en disant qu'à Natitingou, depuis quelques jours, ils ont des problèmes d'eau. Il a exigé que cela soit réglé en 24 heures. C'est un exemple d'urgence traitée. Quand le Chef de l'Etat dit d'ici 2021, tous les Béninois doivent avoir accès à l'eau potable, ça c'est prévoir pour demain. Vous imaginez que depuis 40 ans on n'a pas pensé à l'entretien des ouvrages d'eau. Par exemple à Togbin, près de Cotonou, les gens manquent d'eau potable. Quand on investit pour régler ses problèmes structurels, quand on investit pour la santé, là encore on a fait des réformes formidables, on a fini de moderniser trois agences de transfusion sanguine à savoir Parakou, Porto-Novo et Abomey. Allez demander aux populations qui en souffraient si elles ne sont pas contentes ? Donc, il y a des investissements qui se font de manière massive pour que le Béninois se porte bien. Au niveau du budget 2019, nous avons mis 1 milliard pour les start-ups. Quand vous lancez de grands travaux dans l'ensemble des douze départements (cités administratives, asphaltage, stades, marchés et autres), c'est autant de bonnes dames qui font des commerces autour de ces chantiers.
A vous écouter, l'argent qui circulait, était mal obtenu. Cela voudra dire que la majorité des Béninois avaient de l'argent sale ?
Ce n'est pas cela. Ce que nous disons, c'est qu'il avait beaucoup de coulage au niveau des finances publiques. Nous avons mis un frein et nous continuons d'en mettre toujours. Dès que nous trouvons des niches, nous les supprimons. Vous savez celui qui achète de la friperie paie la Tva. Or la TVA constitue la moitié de nos recettes. Donc en dilapidant nos ressources, nous dilapidons les ressources du Béninois lambda. Je voudrais que la presse explique cela à la population. Un pays comme le Bénin dépensait 17 milliards FCfa pour les voyages officiels, mais avec la réforme qui a conduit à la création de la Cellule des voyages officiels, on est passé à 3 milliards. Ceux qui bénéficiaient de cette manne vont être mécontents. C'est de cela qu'on parle. En entendant, avec cet argent, nous avons fait des cantines scolaires.
Reconnaissons que vous avez verrouillé un certain nombre de choses, que faites-vous alors pour améliorer leur condition de vie ?
Nous travaillons pour que chaque Béninois ait une égalité de chance pour contribuer à la création de richesse. Un modèle alternatif consisterait à dire que l'Etat puisse prendre de l'argent sur les recettes et les distribue. Mais en le faisant, le jour où l'Etat ne pourra pas faire, que va-t-il se passer ? En observant les agrégats macroéconomiques, vous constaterez que 20% des investissements devraient venir du secteur privé. Nous faisons tout pour avoir un secteur privé dynamique qui puisse prendre le relais. Nous créons les conditions pour une production durable dans le pays.
Pour le moment, c'est l'Etat qui tient les rênes….
Ce n'est pas que l'Etat, vous êtes d'accord avec moi que classiquement le Béninois aime le commerce, c'est-à-dire acheter et vendre. Il faut créer les conditions pour que le Béninois aille de plus en plus vers les activités de transformation, de type industriel à grande consommation de main d'œuvre. Quand nous réglons les problèmes énergétiques, et en mars dernier le premier générateur de production d'électricité est mis en service sur la Centrale thermique de Maria-Gléta, c'est pour permettre de régler les problèmes d'accessibilité, de coût d'énergie pour la population. Nous créons les conditions pour que les personnes puissent travailler en créant des emplois et des richesses. Et c'est à cela qu'on s'attèle.
Vous créez et augmentez les taxes et impôts aussi ?
Ah, cela c'est très intéressant. Je voudrais demander aux gens de nous donner l'exemple d'une taxe qui a été augmentée. Je vous ai dit plus haut que la Tva est la taxe que tout le monde paie et qui contribue pour moitié à nos ressources. Le taux de Tva est resté inchangé depuis que nous sommes là. Il est demeuré toujours à 18%.
C'est assez clair que votre politique vise l'élargissement de l'assiette fiscale. Est-ce que vous allez continuer par presser vos concitoyens ?
Je voudrais que cette perception soit appuyée par des chiffres. Prenez la loi des finances 2019, aucun taux d'impôt n'a été augmenté. Mieux pour les entreprises qui sont sur le régime simplifié, l'impôt est passé de 400.000FCfa à 150.000FCfa. Nous avons baissé cela. Observons la fiscalisation directe, vous verrez que nous avons mené une politique de baisse. Mais nous avons augmenté le prélèvement sur l'alcool, le tabac en nous basant sur les normes communautaires qui nous permettent d'aller jusqu'à un certain niveau sans toutefois atteindre le plafond. Le fait de diminuer les impôts des Pme n'est point un rétropédalage, mais plutôt une incitation à la productivité et à lever les entraves aux accès des marchés publics.
Implicitement, vous faites reposer tout sur quelques grosses entreprises ?
Absolument pas. Je vous ai dit que la grande partie de nos ressources proviennent de la Tva qui est payée par nous tous.
Tout va bien et le Béninois peut espérer ?
Je dis encore : 1- Le Bénin se porte bien. 2- Que les choses sont beaucoup mieux que par le passé. 3- Les réformes et les investissements en cours, montrent que sur la trajectoire 2019-2021, nous allons avoir un rythme de création de richesse qui va continuer de s'accélérer et sera au-dessus des 7% et atteindre même peut-être les 10%. Pour que la grande masse puisse percevoir l'effet de la croissance, il faut que la croissance dure au moins 3 ans et soit au-delà des 7%. Actuellement, nous sommes en train de rentrer dans ce schéma. Le paysan qui a son champ d'anacarde, le producteur de coton, la dame qui fait le maraîchage, la vie change pour eux et va continuer de s'améliorer. Quand on fait les réformes dans la Santé et on démantèle les faux médicaments, c'est l'ensemble de la population y compris vous et nous, qui avons une assurance meilleure sur la qualité de médicaments que nous consommons. Quand le centre de santé d'Allada est en marche, c'est la population qui s'en réjouit.
Il y a quelques semaines, le Bénin a lancé une opération pour prendre de l'argent à l'international.
Permettez que je vous explique pourquoi je vous disais que le Bénin se porte bien. On peut s'auto féliciter. C'est encore mieux si ce sont les partenaires techniques qui le disent avec un regard indépendant. Récemment, le Bénin est primé premier pays en matière de transparence budgétaire par le Fmi et l'Union européenne. Cela ne s'est jamais produit. C'est grâce à ces éléments que quand nous allons vers les investisseurs, qui ne savent pas positionner le Bénin sur une carte, et pourtant nous font confiance. Même l'Uemoa reconnaît que le Bénin a fait des bonds jamais faits dans l'Uemoa. Nous avons eu en décembre dernier, la notation B+ qui est la meilleure notation en Afrique subsaharienne, la même note que le Sénégal et mieux que le Rwanda. Vous ne pouvez pas faire des performances macroéconomiques passables et avoir ces résultats. Mais il est vrai que quand on part de si loin il faut du temps pour que la perception change.
Le 17 mars 2019, il y a cette levée d'Eurobonds. Mais c'est quoi l'Eurobonds ?
C'est un emprunt obligataire que nous avons fait. Ce sont des investisseurs qui vous prêtent de l'argent sous la forme d'obligations. En termes simples, le Bénin est allé sur le marché international obtenir des prêts de partenaires financiers. Dès notre arrivée en 2016, le gouvernement a adopté une stratégie de mobilisation des ressources. Doter le Bénin de tous les instruments lui permettant de lever des ressources. Il y a trois manières d'obtenir des ressources : 1- Les impôts ; 2- Les emprunts obtenus chez les bailleurs de fonds ; 3- Les prêts faits auprès des banques locales. Il faut dire qu'il y a deux autres instruments dont les pays modernes disposent mais que le Bénin n'avait pas du fait de certaines contraintes. Il s'agit de l'accès des prêts commerciaux et l'accès au marché des emprunts obligataires. Cela nécessite une certaine crédibilité. Quand les crédits locaux baissent ou les partenaires financiers ne vous apportent pas les ressources nécessaires, vous êtes limités en capacité de financement. C'est pour cette raison qu'il faut diversifier les sources de financement et de mobilisation des ressources. En 2018, grâce aux réformes du Chef de l'Etat, nous nous sommes dotés de l'instrument d'accès aux crédits internationaux par le biais de reprofilage de la dette. Le dernier instrument est celui d'accès au marché obligataire. Ce dernier est un peu compliqué. Sur instruction du Chef de l'Etat, nous sommes arrivés à avoir une taille des opérations qui permet à nos obligations d'être cotées. Cela est le résultat d'un travail de longue durée de l'ensemble du gouvernement et des cadres techniques des différents ministères. L'opération a été un succès pour plusieurs raisons. Je vous en donne 2 : la première, nous sommes allés sur le marché pour lever plus de 500 millions d'Euros mais nous sommes arrivés à un pic de plus d'un milliard d'Euros. C'est un vrai succès. D'ailleurs, beaucoup de personnes ont voulu participer mais nous leur avons dit que notre objectif est de 500 millions Euros avec une maturité sur sept ans. Cela est un facteur de succès indiscutable. Le deuxième élément est que nous avons été le premier pays du continent à sortir en 2019.
Ces fonds serviront à quoi ?
Ces fonds serviront à financer les activités, investissements et projets prévus dans le cadre du budget 2019. Je rappelle que la loi de finances 2019 a prévu un budget d'investissement de 700 milliards FCfa à peu près. C'est une opération pour diversifier les sources de financement. Ayant levé ces fonds d'Eurobonds, cela signifie qu'il y a d'autres sources où nous ne sommes pas allés. Je rappelle que nous sommes restés dans la fourchette des ressources votées par l'Assemblée nationale.
Quelles sont les caractéristiques de cette opération ?
Les caractéristiques c'est 500 millions d'Euros, la durée de remboursement est 7 ans et le taux d'intérêt est de 5,75%/ difficile à trouver dans la sous-région. Ce taux est aussi un facteur de succès dû aux réformes.
N'y a-t-il pas des risques ? Et pourquoi ne pas aller en dollars ?
De façon factuelle en regardant les taux d'intérêt, ceux en dollars sont plus élevés. Le volume d'emprunt obligataire est en trilliards de dollars alors qu'en euros, on est en milliards. L'autre chose, il n'existe pas d'instrument de couverture standard pour couvrir ces risques. Nous sommes membres d'une union monétaire bénéficiant d'une parité fixe avec l'Euro. C'est pourquoi les Eurobonds sont mieux pour nous.
Pour cette opération vous attendiez-vous à une réaction aussi positive des investisseurs ?
Oui car depuis 2016, nous avons opté pour de bonnes performances permettant l'accès à ces marchés financiers. Donc cela ne nous a pas surpris. Le Bénin a été le premier en Afrique à réussir une émission inaugurale et le premier à le faire en euros.
Pensez-vous revenir sur le marché pour autre opération ? Et dans quelle échéance ?
Notre stratégie est de doter notre pays des instruments de mobilisation de ressources. Et c'est fait car maintenant nous avons cinq instruments de mobilisation. Nos ressources propres conditionnent notre capacité à aller au crédit. Donc nous devons améliorer les ressources propres car il faut compter sur nos propres forces. Pour les autres instruments, le recours à l'un ou l'autre des 4 autres instruments dépendra des opportunités.
Sommes-nous en train de nous endetter pour la postérité à travers ces opérations ?
Pas du tout. J'ai récemment fait un exercice intéressant pour l'ensemble des 8 pays de l'Uemoa, en tant que président du Conseil des ministres. L'exercice a consisté à regarder les 10 derniers budgets du Bénin. Regardons combien nous dépensons pour le fonctionnement de l'Etat et combien nous investissons ? Regardez ensuite de combien s'accroît la dette de l'Etat et par rapport à combien on investit. En 2018, nous avons investi plus de 500 milliards FCfa. Le niveau de la dette a augmenté de 349 milliards. Cela veut dire que pour 2018, qui est un exemple, nous nous sommes endettés beaucoup moins que nous avons investi. Quand vous faites des investissements structurants, des investissements productifs, qui créent de la valeur, de la richesse mais que la valeur de ces instruments est quasiment 2 fois plus importante que l'endettement, c'est un signe que vous faites bien de prendre la dette. Ce qui se passait en 2014, 2015 par exemple, le niveau d'investissement inférieur à 200 milliards, la dette a augmenté de 300 milliards. Cela est inquiétant car il montre que la dette sert à faire fonctionner l'Etat. Mais quand vous êtes dans un schéma où l'accroissement de la dette (comme en 2018), le montant de la dette a augmenté de 349 milliards mais nous avons investi 500 milliards, cela est une performance et depuis 2016, la trajectoire est la même. Nous faisons des investissements productifs pour créer de la valeur pour aujourd'hui et demain. Actuellement, nous sommes dans la tranche des 50% de dette contre un plafond de 70% qui ne sera jamais atteint tant que le Président Talon sera là.
Vous avez pris par récemment à une réunion du conseil des ministres, avez-vous parlé du franc Cfa ?
La question du FCfa n'était pas à l'ordre du jour à notre réunion de la zone Franc à Niamey pour la simple raison qu'il s'agit de notre monnaie. Nous avons des institutions, des accords, des mécanismes qui fonctionnent au quotidien sur les questions monétaires.
Quel est votre avis sur la question du Cfa, car il y a des voix qui s'élèvent pour demander une réforme du Cfa.
En tant que ministre des Finances et président en exercice du Conseil des ministres des Finances de la sous-région, il est normal que je ne vous dise autre chose que ce que disent les autres. Je vais vous donner une réponse factuelle. La monnaie est clé. Vous avez deux éléments pour mesurer une économie : la monnaie et le budget. Dans aucun pays du monde, il y a une décorrélation entre la politique budgétaire et celle monétaire. Prenons , la zone Uemoa, cela fait 7 ans que nous avons un taux de croissance supérieur à 6% dans la zone, taux d'inflation maîtrisée en-dessous des 3%. L'ensemble des pays sont en régime de croisière en matière d'investissements. Cela ne peut arriver que s'il y a une corrélation forte entre les budgets et la monnaie. Alors regardons le fonctionnement de nos économies actuelles, il n'y a pas d'indicateur montrant un dysfonctionnement monétaire. Que des personnes se posent la question sur le nom et autre, elles sont libres. Mais aucun opérateur économique n'a dit dans la sous-région qu'il est pénalisé par le Cfa. Vous savez on se fait peur parfois, mais il n'y a aucun système parfait au monde. En somme, aujourd'hui aucun indice ne montre une menace sur notre monnaie. Une des caractéristiques du Cfa est que c'est un régime de change fixe. Cela peut présenter des avantages et des inconvénients. Si les inconvénients étaient supérieurs cela agirait sur les performances macroéconomiques. Hong Kong marche bien mais pourtant, il est dans un régime de change fixe avec le dollar, comme le Danemark avec l'Euro. Ce qui est sûr en cas d'alerte sur le Cfa, nous prendrons nos responsabilités.
A vous écouter, on a l'impression que tout va bien pour le franc Cfa alors que des voix se lèvent de plus en plus pour demander qu'on sorte du FCfa ?
Je ne rentre pas dans la polémique. Je suis ministre de l'Economie et des Finances, président du Conseil des Ministres de la zone. Je vous dis que tout modèle a du plus et du moins. Mais aujourd'hui, les données ne nous alertent pas sur un éventuel problème structurel qui nécessite une réaction. On ne peut pas avoir un problème avec une monnaie et générer des croissances de plus de 6% 7 ans de suite sur la zone.
Toujours au sujet du Cfa, c'est quoi le fameux compte des opérations ? A quoi cela sert ?
Nous sommes dans un système de change fixe. Nous sommes en accord avec le Trésor français qui nous permet qu'en cas de besoin de devises, que le trésor français puisse nous aider à l'avoir. Quand nous importons des équipements, pour rembourser des dettes en devises, il nous faut des devises. Au niveau de l'Uemoa, nous avons une caisse centrale qui nous permet de garantir notre monnaie. Le jour où nous allons avoir une insuffisance de devises, nous allons solliciter le Trésor français pour payer. Le coût de l'argent au niveau mondial est négatif aujourd'hui. Il faut dire que l'argent n'est stocké nulle part. Il faut avoir un mécanisme pour garantir vos partenaires. Sinon ils ne vont pas travailler avec vous. Certains pensent qu'on n'a pas accès mais c'est faux car parfois, on peut aller au découvert. En décembre 2018, nous avons 4,8 mois de réserves dans l'Uemoa. Imaginons par exemple que les recettes d'exportations baissent. Mais il faut payer nos engagements financiers à l'international. C'est grâce à ces devises qu'on le fait. C'est la preuve qu'on y a accès.
Revenons au Bénin avec les réformes dans le domaine de la pension de retraite. Qu'en est-il exactement ?
Il s'agit d'une instruction du Chef de l'Etat qui a consisté à tout faire pour payer les retraités dès leur premier mois de retraite. Aujourd'hui avec les réformes, c'est possible. La semaine dernière avec ma collègue du Travail, nous avons fait une cérémonie de remise de carnets de pension aux bénéficiaires qui pourront bénéficier de leurs allocations dès la fin du mois d'avril 2019. Dans le même courant en décembre 2018, le Chef de l'Etat a annoncé le paiement des arriérés de pension de 2011 et 2012. Une partie a été payée dès le mois de janvier et le solde est payé ce mois-ci.
En élargissant l'assiette fiscale, allez-vous améliorer les prestations de l'Etat ?
L'amélioration de l'assiette fiscale n'est pas une démarche visant à couvrir plus de contribuables. Notre démarche est d'abord de fournir le service public, puis on demande qu'on contribue. Pour le Chef de l'Etat, en expliquant aux contribuables à quoi sert leur argent, ils contribueront davantage. Par exemple, nous avons lancé les travaux d'asphaltage, la salubrité dans le Grand Nokoué ; mais nous n'avons pas prélevé des taxes pour le faire. Nous Commençons d'abord à changer le cadre de vie et après quand nous leur demanderons de contribuer, ils vont le faire car ils savent à quoi cela sert désormais. Cette stratégie du Chef de l'Etat est à saluer. Par ailleurs, l'une des réformes de 2016 est de ramener à zéro les taxes sur les transactions immobilières et faire le cadastre qui est un service public efficace.
On parle maintenant des élections. Le ministre des Finances a-t-il mis à la disposition de la Céna les fonds nécessaires ?
La réponse est oui ! Nous suivons de très prêt pour que les institutions de la République impliquées dans les législatives ne manquent d'aucun moyen. Les coûts des élections sont d'environ 5 milliards FCfa.
Qu'en est-il des quitus fiscaux ? Certains continuent de dire qu'ils n'ont pas leur quitus malgré les formalités.
Je voudrais qu'on donne des exemples. Ce que je sais, nous avons mis en place une procédure claire, dématérialisée et il y a des voies de recours. A ce jour, nous n'avons reçu aucun recours d'un contribuable qui serait à jour et n'aurait pas eu son quitus fiscal en dépit des formalités remplies. Il peut cependant y avoir des loupés, même si nous avons essayé autant que possible d'éviter l'implication de la main de l'homme. Si c'est le cas, nous sommes prêts à le reconnaître. Mais j'insiste pour dire qu'à ce jour, notre comité de médiation n'areçu aucun recours. Je peux donc vous assurer que l'ensemble des personnes qui sont à jour et qui ne sont pas des fugitifs au sens de la loi, ont bénéficié de leur quitus fiscal dans les délais prescrits.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Merci pour ces échanges. Ce que je peux dire pour terminer est quand vous voyez les efforts, qui commencent à produire des résultats comme la fourniture d'eau potable, l'opérationnalisation de l'Arch notamment la phase pilote de l'assurance maladie, et le microcrédit pour lequel 6 milliards ont été débloqués le mois passé, les réformes dans le secteur de la Santé, l'amélioration des cantines scolaires, les chantiers qui impactent l'ensemble des 12 départements, les perspectives pour les trois années à venir sont bonnes. Je voudrais profiter pour remercier les compatriotes pour leurs contributions car ces résultats sont les efforts de tous. Aujourd'hui, le Bénin existe sur le plan financier international. Je garde l'espoir que chacun jouera sa partition pour davantage de belles performances. Des performances qui permettront à chacun d'avoir une santé de qualité, une formation de qualité, l'accès à un numérique de qualité, à une condition de vie de qualité pour créer la richesse.
Source : Dir Com Pr
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Coordonnateur national du Hadj M. Aurelien AGBENONCI a procédé mercredi 17 avril 2019 au lancement officiel du Hadj édition 2019.
Ceci en présence de ses collègues du Cadre de Vie José Didier TONATO, de la Santé Benjamin HOUNKPATIN, de la représentante personnelle du président de la République Mme Salamatou SOUMANOU, des représentants des organisations faitières des convoyeurs et de la communauté musulmane.
Lors de cette cérémonie, le ministre Aurelien AGBENONCI a annoncé à l'assistance que les frais de participation des pèlerins béninois au Hadj sont maintenus à ceux de l'année dernière soit 2.300.000 FCFA.
Il a insisté sur la volonté manifeste du chef de l'Etat, le président Patrice TALON d'améliorer les conditions de séjour des pèlerins béninois en Terre Sainte. En effet, sur instruction du président de la République, des missions ont été effectuées en Arabie Saoudite pour visiter les endroits où les pèlerins béninois devraient séjourner. Par consensus, les choix ont été faits, des critères établis avec la participation de tous les acteurs intervenants dans l'organisation du Hadj. Il ressort alors que, les candidats au Hadj de cette année seront logés dans de meilleures conditions.
Pour ce qui concerne le transport, le ministre AGBENONCI a fait observer que le chef de l'Etat a exigé désormais que le type de contrat soit nuancé avec la compagnie aérienne de droit béninois sélectionnée pour assurer le transport des pèlerins, en l'occurrence Air Taxi Bénin. ‘'Nous nous donnons le droit d'être impliqués dans le choix que Air Taxi Bénin va faire, parce que nous voulons que nos pèlerins soient transportés dans de meilleures conditions. Nous ne voulons pas qu'ils soient dans les avions les moins confortables. Nous avons mis la barre très haut. Air Taxi Bénin est au courant et c'est dans ces conditions que les choses doivent se passer'' a précisé M. Aurelien AGBENONCI.
Pour clore, le chapitre du transport, M. AGBENONCI a indiqué que le gouvernement a insisté auprès de la compagnie, qu'il ne permettra pas que les pèlerins béninois souffrent le martyr d'escale en escale.
Quant à l'établissement des passeports, les procédures seront encore améliorées cette année. Le chef de l'Etat a déjà instruit le ministre de l'Intérieur qui travaille à ce que les documents de voyage soient bel et bien gérés et entretenus.
Revenant aux conditions de regroupement des pèlerins à Cotonou, le ministre AGBENONCI a indiqué qu'elles sont inacceptables. C'est pour cela que le chef de l'Etat a décidé que le site d'Akpakpa soit aménagé, a-t-il dit.
Au pupitre le ministre du Cadre de Vie José Didier TONATO a informé que le site est déjà en chantier (pavage général, drainage des eaux pluviales, aménagement d'un bâtiment de 800 m2…) depuis plus d'un mois et avance à grand pas. ‘'Nous travaillons pour être prêts largement avant le délai d'arrivée des pèlerins… C'est un investissement de près de 500 millions que le gouvernement a décidés de faire pour mettre les pèlerins dans des conditions de cantonnement décentes…'' a déclaré M. TONATO.
Sur le plan sanitaire le ministre de la Santé Benjamin HOUNKPATIN a rassuré que les dispositions sont prises pour que les vaccins soient disponibles en respectant les deux semaines règlementaires de couverture exigées avant l'entrée sur le territoire saoudien. Il a informé que l'équipe médicale qui doit accompagner les pèlerins en Arabie Saoudite est déjà constituée, les médicaments et autres déjà disponibles. Les mesures sont aussi prises pour que sur place en Arabie Saoudite, en cas de problème, l'équipe médicale puisse avoir une réponse adaptée et prompte, a affirmé M. HOUNKPATIN
Au terme des trois ans de gestion du pouvoir d'Etat, le président Patrice Talon et son gouvernement ont réussi à mettre en œuvre une politique sociale plus responsable et équitable, avec des impacts plus durables sur les couches vulnérables. C'est l‘essentiel à retenir du point des actions sociales menées par Patrice Talon et son équipe de 2016 à ce jour.
Du point de vue de l'autonomisation économique des femmes et de la promotion du genre, plus de 2,5 milliards de francs CFA ont été mis à la disposition de 850 groupements de femmes, et 10.375 nouveaux emplois créés, 2 milliards de francs CFA ont été investis pour l'appui alimentaire des personnes démunies, des enfants et autres.
Pour ce qui concerne l'appui institutionnel des structures d'encadrement des couches vulnérables, plus de 2 milliards de francs CFA ont été également mis à contribution. Il en est de même pour les appuis médicaux et prise en charge sanitaire des personnes du 3ème âge (2 milliards de francs CFA).
Le recrutement de 150 assistants sociaux pour renforcer le personnel, a été un acte fort du gouvernement du Nouveau Départ et de la Rupture.
Par ailleurs, 185 millions de francs CFA ont été débloqués pour les secours nationaux, et une somme de 660 millions de francs CFA par an a été mise en place comme dotation à l'endroit des personnes handicapées, des communautés sinistrées et des personnes démunies.
Pour ce qui concerne le volet microcrédit, un milliard de francs CFA a été mis en place pour plus de 10.000 bénéficiaires, et 5,963 milliards de francs CFA pour le financement des SFD pour 36.000 bénéficiaires, et 1028 emplois créés.
De même, avec le lancement de la finance digitale, 9.621 emplois ont été créés et près de 3000 femmes impactées dans le cadre de la phase pilote.
Avec le volet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), 6 milliards ont été mis à la disposition du Fnm (Fonds national de la micro finance) dans le cadre du volet microcrédit. Dans le cadre du lancement de l'enquête Pmt, 2000 emplois ont créés.
A tout cela s'ajoute la création de l'Agence nationale de protection sociale (Anps).
F. Aubin AHEHEHINNOU
Deux personnes ont été emportées par un courant d'eau au niveau du pont situé au quartier Banikanni Madjaton de Parakou lors de la pluie qui s'est abattue dans la nuit du mardi 16 avril 2019 dans la ville.
Selon les informations, la première personne est décédée en pleine pluie en essayant de se frayer un passage à hauteur du pont. Mais, elle a été emportée par les courants d'eau violents. Il en est de même pour un conducteur de taxi-moto communément appelé Zémidjan, qui essayait de lui venir en aide.
La police républicaine, le chef d'arrondissement 2 et le délégué du quartier Banikanni se sont rendus sur les lieux pour constater les faits.
Akpédjé AYOSSO
L'or blanc au Bénin a encore de beaux jours devant lui.
Selon les prévisions de l'United States Department of Agriculture (USDA), la production cotonnière du Bénin pour la campagne 2019-2020, pourrait atteindre 850.000 tonnes. Une production en nette augmentation par rapport à la campagne 2018-2019 qui est de 720.000 tonnes. Pour atteindre ces prévisions, la superficie à emblaver pourrait également évoluer, et passer de 656.000 à 700.000 hectares la prochaine campagne.
Dans la même perspective, le ministre de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui prévoit une performance pour la campagne 2019-2020. Selon le ministre, chaque année, et depuis 2016, le Bénin connaît une augmentation de 150 000 tonnes. Une ambition soutenue par les producteurs à travers les responsables à divers niveaux qui promettent dépasser leurs performances actuelles. « Toutes les mesures sont déjà prises pour la prochaine campagne. Les intrants sont disponibles et la formation des tractoristes a été faite récemment », a rassuré Gaston Dossouhoui. Selon lui, le Bénin compte passer de 1,2 à 1,4 tonne à l'hectare. « C'est la densification de la production. Pour cela, il faut préparer les sols », a-t-il expliqué. Le ministre de l'agriculture a par ailleurs informé que l'autre ambition du gouvernement, est de pouvoir transformer le coton produit au Bénin. A cet effet, les dispositions sont prises pour réhabiliter les industries textiles du pays, a-t-il précisé avant d'ajouter que cela passera par la filature à travers la fabrication des tissus, des serviettes et autres.
Le Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA), au cours de la 12ème réunion du bilan la semaine écoulée à Cotonou, a envisagé les objectifs de la campagne 2019-2020. Selon ce programme, « si les objectifs de production se réalisent, et notamment les conditions météorologies le permettent, la production des six membres du PR-PICA pour la campagne 2019/20 progresserait de près de 38% pour atteindre 3,422 millions de tonnes.
Le Bénin et le Mali poursuivraient sur leur lancée d'accroissement de la production observée ces dernières années tandis que le Burkina Faso doublerait quasiment sa production ».
Selon l'USDA, la production de l'or blanc connaîtra au plan régional, une hausse de 12% des superficies estimées à 1,56 million d'hectares par rapport à 2018-2019 et une progression de la production de 17% à 2,83 millions de balles de fibre de coton, et des exportations de 2,79 millions de balles dans trois pays producteurs à savoir, le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal.
F. Aubin AHEHEHINNOU