Au cours d'une séance d'échanges avec les militants de la 8ème circonscription électorale en fin de semaine écoulée, la candidate du Bloc Républicain, Mariama Baba Moussa a souligné que le choix des deux blocs aux législatives 2019, relève de l'application pure et simple de la loi. Pour elle, à l'exception des autres partis en lice, seuls le Bloc Républicain et l'Union Progressiste ont pu être en règle vis à vis des exigences du nouveau code électoral, adopté à l'unanimité à l'Assemblée nationale.
La candidate a expliqué de long en large aux militants, les tractations menées par le chef de l'Etat Patrice Talon en vue d'un consensus pour l'organisation des élections inclusives.
Des tractations qui malheureusement se sont soldées par le statu quo au parlement du fait de la volonté manifeste de l'opposition à faire échec au consensus tout au long des débats.
Dans ce contexte, Mariama Baba Moussa après avoir notifié à ses militants que seuls les blocs Union Progressiste et Bloc Républicain sont en règle pour participer aux élections, les a exhortés à aller massivement voter le 28 avril prochain, dans le calme et la quiétude.
Satisfaits des échanges avec l'amazone de la 8ème circonscription électorale, les militants ont jugé cette rencontre nécessaire pour éviter de tronquer les informations.
F. Aubin AHEHEHINNOU
Un accident de circulation survenu ce vendredi 12 avril 2019, a fait un mort et un blessé grave à Sèkandji dans la commune de Sèmè-kpodji.
Selon les témoins du drame, deux motocyclistes n'ayant pas respecté le code de la route se sont retrouvés sous un camion en déplacement. Sur place, l'un d'entre eux est passé de vie à trépas. Le second a été conduit d'urgence à l'hôpital par les sapeurs pompiers qui se sont vite déployés sur les lieux.
F. A. A.
Le général de division Mathieu Amoussa Boni vient d'être reconduit à la tête de l'Amicale des militaires retraités du Bénin (Amreb), au terme des travaux de la 3ème Assemblée générale élective.
Fier de la confiance que ses pairs ont placée en lui, Mathieu Amoussa Boni dit mesuré l'importance de la mission qui lui a été confiée. Il a promis continuer le plaidoyer auprès des autorités actuelles afin de les amener à satisfaire aux besoins justes et légitimes des militaires retraités du Bénin.
Evoquant quelques besoins de l'Amreb, il a insisté notamment sur l'amélioration de la pension de certains militaires non gradés dont le montant est en dessous du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), et l'apurement de l'ardoise des dus non encore payés aux ayant droits.
Présent aux travaux de cette Assemblée générale élective, le Colonel Montan Kérékou, directeur de cabinet du ministre de la défense nationale a rassuré les militaires retraités de la disponibilité du ministère et du haut commandement militaire, à œuvrer pour la satisfaction de leurs causes.
Les travaux de cette Assemblée générale élective ont été également l'occasion pour les participants, de procéder à l'étude et à l'amendement des statuts et règlement intérieur de l'organisation, et d'apprécier le bilan d'exercice présenté par le bureau exécutif national sortant de l'Amicale.
F. Aubin AHEHEHINNOU
Suite à la sortie médiatique de Patrice Talon, président de la République, ce jeudi 11 avril 2019, où il s'est prononcé sur la situation de crise préélectorale que traverse le Bénin depuis des semaines, des réactions sont suscitées de part et d'autres.
Me Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle dans un entretien accordé à Afrik Chrono Tv pense que le Chef de l'Etat a assumé la situation actuelle.
« Personnellement, j'ai été satisfait par l'interview du chef de l'Etat parce que après les petites précautions qu'il a prises au début, globalement l'entretien montre qu'il assume la situation actuelle ; ça montre que les éléments qui s'étaient révélés à nous au travers de certaines lois qui ont été votées se confirment », a affirmé Me Robert Dossou.
Pour l'ancien président de la Cour Constitutionnelle, Patrice Talon a prouvé que son projet en tant que chef de l'Etat se déroule.
« Les lois qui se sont succédées, notamment le code électoral, la charte des partis politiques, la loi sur le conseil supérieur de la magistrature, la loi sur le droit de grève ; toute cette série de lois participe d'un projet bien pensé, ordonné qui se tient, et qui n'est non pas le projet de x ou de y ; mais le projet du chef de l'Etat. (...) Moi j'en suis content. Il n'a pas fait de dérobade. C'est ce qu'il veut, c'est ce qu'il a intégré à son programme », a-t-il expliqué.
Me Robert Dossou a l'impression que c'est un programme qui détricote, « ce que nous avons fait depuis notre indépendance en 1960 pour construire patiemment à coup d'épreuves (...) ce que les uns ou les autres ont enduré pour que tout doucement nous arrivons à l'Etat de droit ».
« Nous ne sommes plus en démocratie (...)››
« L'Etat de droit et la démocratie ; toute la question est là. Aujourd'hui, je dois considérer, j'ai l'honnêteté et le devoir de le dire ; nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin. Je dis bien : nous ne sommes plus en démocratie en République du Bénin », confie-t-il.
« Dès lors que la presse ne se sente plus libre du tout, dès lors que les lois que nous avons façonnées pour que la télévision d'Etat, la Radio d'Etat soient ouvertes à tous les courants de pensée de la société, que ces lois ne soient plus appliquées (...) Dès lors que nous constatons que la séparation des pouvoirs n'est pas respectée, on peut dire qu'il n'y a plus la démocratie », signale l'ancien président de la Cour Constitutionnelle qui estime que la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication en tant qu'organe n'est plus aujourd'hui un gardien de l'indépendance de la presse.
Me Robert Dossou affirme qu'il n'existe pas de loi électorale neutre. « Le code électoral a été façonné pour conduire aux résultats que nous avons aujourd'hui, l'exclusion de certains (partis) parce que si on veuille ou pas, ils sont exclus. Une armée populaire de juristes de tout acabit, de tout ordre peut défiler sur les écrans monopolisés de l'Etat ou des écrans bloqués du secteur privé de télévision, ça ne peut pas convaincre parce que nous ne sommes pas les géniteurs de la démocratie », souligne-t-il.
Pour lui, la démocratie a un certain nombre de paramètres communs à toute l'humanité entière et à tous les pays. Les spécificités de mise en œuvre de cette démocratie d'un pays à l'autre ne doivent pas exclure les paramètres globaux et communs de l'humanité.
En ce qui concerne l'Etat de droit, explique Me Dossou, il suffit de jeter une vue sur notre système juridique. « Quand on regarde, l'instrumentalisation est une force terrible et je m'inquiète, je continue de m'inquiéter mais je suis rassuré que le système qui est là, n'est pas séparé du chef de l'Etat et il a assumé ».
Il avoue que sa génération dès le lendemain de l'indépendance a été confrontée à une théorie selon laquelle, il faut développer le pays. « On fait trop de politique, il faut maintenant arrêter les réunions politiques pour faire du développement et sur ce fondement on a créé des partis uniques partout (...) et on l'a fait au nom du développement, nous devons nous taire pour qu'on nous développe », informe-t-il.
L'ancien président se dit très heureux de voir certaines réformes comme les travaux menés à l'aéroport, les améliorations notées à la présidence, la propriété de certaines artères principales. « (...) Vous avez vu en Libye pourquoi les gens n'ont pas bougé lorsqu'on a cassé Kadhafi, les gens avaient tout, enseignement gratuit, santé gratuite, ils étaient biens, ils n'avaient pas de problème sauf il n'y avait pas la liberté », expose-t-il.
Me Robert Dossou, indique que « si un régime ne comprend pas que on ne doit pas mettre en place au nom du droit et par le droit, un système qui brise l'homme qui l'empêche de s'exprimer librement et qu'on casse les moyens par lesquels les citoyens peuvent s'exprimer librement et bien on a beau les nourrir, les vêtir, leur rendre belle la ville où ils sont et il manquera quelque chose et ce quelque chose qui va manquer sera source de tension, de crispation parce que motif d'insatisfaction ».
L'ancien président de la Cour Constitutionnelle signale qu'il est encore temps de corriger le tir.
S'agissant de l'avis du chef de l'Etat selon lequel pendre une ordonnance serait d'arracher une partie des prérogatives de l'Assemblée nationale, Me Robert Dossou soutient qu'il ne paraissait pas du tout impératif que Patrice Talon ait à recourir à l'article 68 de la constitution. Selon lui, la question des législatives est essentiellement politique et pouvait être réglée par le canal politique mais il n'y avait pas la volonté politique seulement le semblant politique, ce qui ne pouvait marcher.
« Dans ce pays, nous avons adopté la Lépi depuis 1999 mais à l'approche de chaque élection le Parlement votait une loi pour suspendre la mise en œuvre de la Lépi et retourné à la liste manuelle d'avant on l'a fait pratiquement pendant 10 ans.
Le parlement aurait pu simplement aller là mais les lois électorales ne sont pas neutres. Chacun de ceux qui s'asseyent pour voter les lois électorales, la plupart n'ont comme motif pour voter dans tel sens ou tel autre sens que leur intérêt », affirme-t-il.
A en croire, Me Robert Dossou, si la loi électorale n'est pas stabilisée depuis bientôt 30 ans que nous avons terminé notre conférence nationale et bien c'est parce que à chaque fois chacun fait son calcul pour que la loi électorale soit orientée dans tel sens.
« Chaque politicien a enfoui en lui ce que les juristes appellent la cause impulsive et déterminante, c'est-à-dire la motivation profonde qui fait mouvoir le politicien », précise-t-il.
« Nous nous trouvons un peu au début de la révolution béninoise du PRPB ».
A la question de savoir qu'avec le démarrage de la campagne électorale s'il est encore possible d'atteindre le consensus selon le vœu du Président de l'Assemblée nationale et de voir les autres partis revenir à la course, l'ancien président de la Cour constitutionnelle énonce : « Moi je ne perds jamais espoir et je prie pour que la lumière gagne chacun. Mais si je dois rester dans une certaine rationalité je n'y crois plus ».
Me Robert Dossou attend la fin des élections et les premiers éléments de mise en œuvre post élection pour apprécier et déduire si les partis politiques qui n'ont pas participé ont une chance de revenir pour les prochaines joutes électorales. Néanmoins, poursuit-il, « la machine qui est mise en place aujourd'hui a pour finalité d'exclure tout le monde pour n'avoir qu'un mouvement qui puisse aller dans le sens désiré ou choisi et tout ce qui ira dans un autre sens sera banni. Moi, c'est ce que je crains ».
« J'ai vu passer tous les régimes politiques du continent africain. J'ai vu comment des régimes nationalistes, patriotiques ont viré dans une dictature sanglante. (...) Pour ce qui concerne le Bénin et au nom du développement, on va nous priver de liberté si la correction n'est pas faite et bien je demeurerai très inquiet », annonce-t-il.
Me Dossou souligne que le développement à deux volets principaux : institutionnel et infrastructure c'est-à-dire économique et autres.
« Les deux développements doivent aller de pair, consolidation de nos libertés, consolidation des institutions démocratiques sans contournement. (...) Nous avons maintenu ces choses en les transformant en les habillant de droit », dénonce-t-il.
L'ancien président de la Cour Constitutionnelle déclare : « J'ai l'impression que nous nous trouvons un peu au début de la révolution béninoise du PRPB ».
« J'ai cette impression et j'ai le devoir de l'exprimer, cette une contribution que de l'exprimer si je constate que je me tais je me serai trahi moi-même. Je souhaiterais que mon impression soit fausse mais les faits me démentent », se désole-t-il tout en ajoutant qu'au Bénin le droit n'a plus de prévisibilité.
Akpédjé AYOSSO
L'extraction du gravier requiert une forte main-d'œuvre. Mais sur la plupart des sites d'exploitation de gravier dans la commune de Lokossa, le constat est net : il y a plus de femmes que d'hommes. Principal secteur d'activité qui fait rentrer de ressources dans la caisse de la commune de Lokossa, l'exploitation des carrières de graviers occupe plus de femmes qui y mènent une vie très dure et pénible pour survivre et faire vivre leurs familles.
Les femmes mènent une vie très dure et pénible dans les diverses carrières de Lokossa pour pouvoir survivre et faire vivre leur famille. « Le travail dans les carrières de gravier est dur, harassant et très rude », confirme Pierrette Sênan, une des nombreuses femmes en service sur un site de la localité qui emploie très peu d'hommes.
« Il est difficile pour moi de donner une explication à ce constat. Mais on peut aisément se faire une idée de ce qui se cache derrière ce fait. On devrait s'attendre à ce que ce soient les hommes qui dominent en nombre sur ce lieu de travail, vu le caractère ardu et difficile de cette activité. Mais paradoxalement, c'est le contraire qui s'observe. Les femmes sont en grand nombre. Dans la localité, les hommes vaquent généralement aux travaux champêtres, à la maçonnerie, à la menuiserie et autres, et c'est souvent les femmes désœuvrée qui n'ont pas trouvé de capital pour entamer un petit commerce qui se ruent vers les carrières de gravier », explique Norbert S., un exploitant de gravier.
« Dès 08h du matin, elles sont déjà au poste. Pendant que certaines s'activent à sortir à ressortir des profondeurs les graviers extraits souvent par des hommes, d'autres sont occupées à les tamiser avant de séparer les gros cailloux des petits ou des grains de riz. D'autres encore se chargent de laver les différentes catégories de gravier avant le chargement dans les camions vers les chantiers. Et c'est un travail de fourmis qui s'opère tout au long de la journée », confie Béatrice Babadjihou.
« Ce n'est qu'autour de 18h que chacune reprend le chemin de la maison toute fatiguée, épuisée. En d'autres termes, ces femmes abattent 10 h de travail acharné par jour et ce, contre une rémunération de misère », ajoute-elle.
Pénible travail pour un salaire de misère
Les gains journaliers des femmes qui travaillent dans les carrières varient selon les saisons. « En période de pluie, nous ne gagnons que 400 FCFA contre 1.400 FCFA, quand il fait beau temps. Mais en général, chacune de nous est sûre de percevoir au moins 1.000 FCFA par jour », avoue Afi Agbékponou sur le site d'Adjacomey.
Cette modique somme est gagnée non sans difficultés. « Avant de rassembler ces 1000 FCFA, nous devons faire un tas de 50 bassines de gravier à raison de 10 bassines à 200 FCFA. Seulement, nous ne rentrons pas en possession de cette somme le même jour. Ce paramètre qui vient alourdir davantage notre misère est que tant qu'il n'y a pas de chargement, nous ne sommes pas payées. Ce qui fait que des fois, c'est après une semaine que les exploitants nous paient », renchérit Béatrice Babadjihou.
Une situation qui ne facilite pas la vie déjà compliquée de ces braves femmes dans leur famille car elles sont parfois obligées de s'endetter avant de faire face aux besoins quotidiens de leur foyer.
« Pour nourrir nos enfants, nous sommes contraintes parfois, quand les camions ne viennent pas charger pour qu'on nous paye, de contracter des dettes ou d'acheter des vivres à crédit. Cet état de chose ne nous arrange pas du tout car quand finalement la rémunération est perçue, elle ne sert qu'à rembourser les dettes et le calvaire recommence. Du coup, on ne fait rien de concret avec l'argent, notre misère s'agrandit plus », déplore dame Afi Agbékponou.
Ce que gagnent ces femmes ne suffit pas encore pour résoudre les problèmes. Si le payement doit encore connaître de retard, c'est doubler la peine des dames. Car c'est avec ce qu'elles arrivent à gagner au prix de durs labeurs sous la pluie comme sous le chaud soleil qu'elles parviennent à venir en aide à leurs époux dans les foyers. En gros, pour ce travail de d'intense activité physique, les femmes ne gagnent qu'un salaire de misère. Ce qui ne les empêche tout de même pas de venir en aide à leurs maris dans la gestion des problèmes du foyer.
Faible revenu à tout faire
Ce que gagnent ces femmes, quoique maigre, est d'une utilité capitale pour leur foyer. « Ce que nous gagnons nous permet de participer activement à la scolarisation de nos enfants, surtout quand nos maris manquent à leur devoir de père de famille. Grâce à ce maigre revenu, nous arrivons à assurer le quotidien des enfants en leur assurant les cinq besoins fondamentaux de l'homme. En cas de maladie, c'est toujours avec ce revenu journalier de 1000 FCFA que nous envoyons les membres de nos familles aux soins, avoue Pierrette Sênan.
Bref, les femmes qui travaillent dans les carrières de gravier font des miracles pour survivre afin de permettre à leur progéniture d'avoir une chance de réussir dans la vie.
Ce sont des amazones qui combattent les graviers pour une meilleure condition de vie de leur famille.
Les difficultés des femmes dans les mines de graviers sont nombreuses et multiformes. Ce qu'elles gagnent difficilement à la sueur de leur front ne sert qu'à assurer difficilement le quotidien de la famille. Et personne ne semble se préoccuper de leur sort. Même pas les politiciens qui les sollicitent lors des élections. « Ils attendent seulement les périodes électorales pour venir nous bluffer », déplore une dame qui a requis l'anonymat. « Nous avons même des difficultés pour avoir les microcrédits pour initier d'autres activités, quand bien même les gens sont venus prendre nos photos ici pour les formalités », renchérit une autre.
Leur revenu mensuel d'à peine 24.000 FCFA - puisqu'elles ne travaillent pas les dimanches - est largement insuffisant pour faire face à la cherté de la vie.
« Aidez-nous, nous souffrons trop ! »
Les femmes des carrières de graviers ne manquent pas d'ambitions ou d'idées. Chacune d'elles a sa petite idée sur l'activité génératrice de revenus qu'elle entreprendrait, si elle en avait les moyens. Seulement, c'est le fonds qui manque le plus.
Elles envisagent de solliciter le soutien du maire de la commune de Lokossa, Cocou Pierre Awadji. « Nous ne nous sommes pas encore rapprochées du maire pour lui exposer les problèmes que nous rencontrons dans les carrières. Mais nous avons l'intime conviction que dès qu'il aura connaissance de nos difficultés, il n'hésitera pas à nous faire ce qui est de son pouvoir. Connaissant le maire pour son attachement au mieux-être de ses administrés, il ne restera certainement pas insensible à nos cris de détresse », espère dame Justine Ako.
Ces amazones qui triment dans les carrières de graviers de la commune de Lokossa ont foi en un avenir meilleur. « Si le maire peut déjà nous recevoir et nous écouter, ce serait déjà une avancée notable dans les recherches de résolutions de nos problèmes », ajoute-t-elle. « Nous souhaiterions aussi que les institutions de micro crédit nous accompagnent mais à un taux d'intérêt très étudié et avec souplesse dans le mode de recouvrement. Notre vœu aussi est que le programme de micro crédit aux plus pauvres nous prenne aussi en compte afin de nous sortir de cette ornière de pauvreté », précise la dame.
Mais les souhaits de ces amazones vont bien au-delà des demandes de financement pour d'autres activités. Elles voudraient au pire des cas, une assistance médicale. « Nous retournons chaque soir à la maison toutes cassées et faibles et nous devons répondre aux obligations du foyer. Nos revenus ne nous permettent pas de prendre des remontants. Le lendemain, quoique fatiguées, nous reprenons la route pour la carrière. C'est pénible. C'est dur pour nous. Aidez-nous, nous souffrons trop », se lamente Afi Bonou, la gorge serrée.
« Nous les femmes qui travaillons durement dans les carrières de Lokossa ne sommes pas en train de demander de l'aumône. Nous voulons juste mener une vie plus ou moins équilibrée afin de nous occuper convenablement de nos enfants, espoir du Bénin de futur. Nous ne demandons pas à vider forcément les carrières, car nous savons à quel point ce matériau est important dans la construction des édifices et maisons. Nous avons juste besoin qu'on nous organise en nous octroyant des microcrédits que nous allons fructifier pour participer au développement de notre localité », conclut dame Ako.
Cokou Romain AHLINVI
Entretien avec Pierrette Sênan :« Dès qu'on trouvera mieux, on va laisser ce travail pour d'autres activités »
Pierrette Sênan travaille dans une carrière de gravier à Adjacomey, dans la commune de Lokossa. Elle raconte les difficultés qu'elle rencontre avant d'avoir de maigres revenus pour subvenir aux besoins de sa famille. Son souhait : avoir de l'aide pour quitter ce travail de misère afin d'entreprendre une autre activité génératrice de revenus.
• Le travail d'extraction du gravier, pour une femme comme vous, comment vous le vivez ?
Pierrette Sênan : Hum ! C'est un travail très dur. Je peux même dire que les hommes fuient le travail ici. Mais nous y sommes. C'est un travail qui nous demande beaucoup d'efforts physiques. Mais avec l'aide des hommes, nous y arrivons. Car, ils nous aident pour le décapage. Nous nous occupons du ramassage, du tri et du chargement dans les bassines. Mais ce sont les hommes qui chargent les camions. C'est vraiment dur comme travail, mais nous sommes dedans.
• Si vous êtes dedans, c'est sûr que vous gagnez en conséquence ?
(Rires) A priori, c'est ce que les gens vont penser quand ils nous voient tous les jours sur la route avec nos bassines et pelles. Mais c'est totalement le contraire. Nous gagnons une misère. Imaginez que pour une journée, c'est difficilement que nous percevons 1000 francs, si le temps est clément.
• Alors, si tel est le cas, pourquoi vous y restez encore ?
Que dites-vous ? On ne va tout de même pas rester à la maison et croiser les bras. Nous n'avons pas encore d'autres choix. Pour le moment, c'est ça que nous avons et c'est ça qui nous permet de rester parmi les hommes. Je peux vous dire que pour beaucoup parmi nous, ce n'est qu'un tremplin. Dès qu'on trouvera mieux, on va laisser ce travail pour d'autres activités génératrices de revenus.
• Que faites-vous alors avec ce gain ?
Ce que nous gagnons ici, même si c'est insignifiant, nous aide beaucoup. C'est avec ça que nos familles vivent. Nous envoyons nos enfants à l'école pour leur éducation, même si des fois, on est obligé de les traîner ici. Nous nous occupons de leurs soins quand ils sont malades. Je peux dire que ce que nous gagnons avec ce travail, nous réalisons des miracles dans nos familles.
• Vous avez un appel ?
Personnellement, je voudrais que la mairie ou les gens de bonne volonté nous viennent en aide et nous sortent de cette misère. Car je sais que la mairie perçoit des taxes sur les camions. Elle peut donc initier un micro crédit sans intérêt pour nous donner la chance de nous lancer dans d'autres activités génératrices de revenus. C'est bien possible, non ? Ce sont nos efforts, on nous doit ça au moins.
Réalisé par Cokou Romain AHLINVI
(Par Roger Gbégnonvi)
Le Bénin se souvient du cri échappé en pleine session parlementaire : ‘‘Tout le monde a reçu de l'argent, moi aussi !'' De l'argent pour le vote d'une loi présentée par l'Exécutif. Comme si jamais n'avait existé l'article 91 de la Constitution : ‘‘Les députés perçoivent des indemnités parlementaires qui sont fixées par la loi.'' Mais député sans projet politique ni ambition sociale, et ayant acheté les électeurs, on veut se faire rembourser par le biais de tout ‘‘service rendu'' à l'Exécutif, quitte à obliger son chef à puiser pour vous dans les caisses de l'Etat et dans celles de l'aide internationale destinée à soulager le peuple souffrant. Us et coutumes d'un parlement réputé ‘‘à géométrie variable'', sans majorité ni opposition, mais avec 83 sébiles au poing. Sans scrupule. L'auto mise en vente du député béninois est documentée par François Awoudo dans son ouvrage ‘‘Le mal transhumant'' paru en 2004. Depuis lors, rien n'a changé. Et quand on a entendu en 2016 l'aveu ci-dessus, ‘‘tout le monde…moi aussi'', on se demande comment on a pu présenter comme positif le modèle de démocratie incluant ce parlement-là, mauvais rêve qu'on lit dans les romans de Kafka.
A partir du 29 avril 2019, nos 83 députés devront nettoyer les écuries d'Augias. L'article 105 de la Constitution stipule : ‘‘L'initiative des lois appartient concurremment au Président de la République et aux membres de l'Assemblée Nationale.'' Il leur revient donc d'initier la loi punissant de perte d'immunité parlementaire tout député enclin à se chosifier dans et pour l'exercice de ses fonctions. S'étant ainsi humanisés en s'arrachant à l'univers des ustensiles de cuisine, nos députés ne pourront plus, tels de grands égoïstes parvenus, pavoiser et bâfrer en s'offrant en spectacle le mal-vivre de ‘‘la Nation toute entière'' par eux représentée au terme de l'article 80 de la Constitution. Ils appliqueront avec rigueur l'article 79 : ‘‘Il exerce le pouvoir législatif et contrôle l'action du Gouvernement''. Exerçant le pouvoir législatif avec rigueur et voyant la misère grandir autour d'eux, ils prendront l'initiative de toute loi pouvant mettre en orbite de développement le peuple béninois.
Par exemple, la loi faisant de l'écriture et de la lecture de la langue maternelle le programme unique de l'enfant pendant la première année de sa scolarisation. Tout est prêt pour la mise en route. Seule fait défaut la volonté politique. Et ce n'est pas une lubie de quelques ‘‘gens rassasiés'' comme on se plaît à insulter ceux dont la devise de vie n'est pas le profit immédiat et abondant. La loi pour la mise en route de ce programme s'impose pour deux raisons. 1- L'écriture est l'autre nécessaire nature de l'homme, l'outil merveilleux qu'il s'est donné pour préserver et faire voyager sa pensée, tout en s'ouvrant, à partir d'elle, les portes de tout monde et de toute science dans le temps présent et dans les temps passés. 2- L'UNESCO est formelle : toute ouverture à tout monde et à toute science se fait à partir de la langue maternelle écrite et lue dès la petite enfance. C'est la clé, le ‘‘Sésame, ouvre-toi''.
Faute de cette clé magique, tout lettré béninois n'est qu'un simple répétiteur, parfois brillant, mais pas plus performant qu'un bon perroquet. Avec l'écriture, nous appellerons au jour nos gémies, porteurs de savoirs nouveaux et novateurs. Au sud du Sahara, nous nous complaisons dans la parole, don de la nature, et oublions que le don prodigieux fait par l'homme à la nature, c'est l'écriture. L'enfant Mozart, réputé ‘‘plaisanterie des dieux'', est en vérité la résultante d'une longue tradition de mélodies écrites, la somme d'une longue histoire d'écriture musicale, dont la convergence sur lui l'a établi, par le travail précoce et assidu, lieu de prédilection pour les Muses. A partir du 29 avril 2019, nos députés entreront en rupture avec le passé pour ouvrir un parlement nouveau au service du pays et du peuple. Bon vent à nos députés de la 8ème Législature pour faire rayonner l'Afrique à partir du Bénin.
Les deux premiers de chaque groupe ainsi que les quatre meilleurs troisièmes sont qualifiés en huitièmes de finale.
*A ► (Cairo International Stadium/Le Caire) :*
A1. Egypte
A2. RD Congo
A3. Ouganda
A4. Zimbabwe
*B ► (Alexandria Stadium/Alexandrie) :*
B1. Nigeria
B2. Guinée B3. Madagascar
B4. Burundi
*C ► (30 June Stadium/Le Caire) :*
C1. Sénégal
C2. Algérie
C3. Kenya
C4. Tanzanie
*D ► (Al Salam Stadium/Le Caire) :*
D1. Maroc
D2. Côte d'Ivoire
D3. Afrique du Sud
D4. Namibie
*E ► (Suez Stadium/Suez) :*
E1. Tunisie
E2. Mali
E3. Mauritanie
E4. Angola
*F ► (Ismailia Stadium/Ismailia) :*
F1. Cameroun
F2. Ghana
F3. Bénin
F4. Guinée Bissau
*CAN 2019 : PHASE DE GROUPES*
Horaires en temps universel (TU), soit deux heures de moins qu'en Egypte.
*Vendredi 21 juin*
EGYPTE-ZIMBABWE à 20h au Caire [groupe A]
*Samedi 22 juin*
RD CONGO-OUGANDA à 14h30 au Caire [groupe A]
NIGERIA-BURUNDI à 17h à Alexandrie [groupe B]
GUINEE-MADAGASCAR à 20h à Alexandrie [groupe B]
*Dimanche 23 juin*
MAROC-NAMIBIE à 14h30 au Caire [groupe D]
SENEGAL-TANZANIE à 17h au Caire [groupe C]
ALGERIE-KENYA à 20h au Caire [groupe C]
*Lundi 24 juin*
COTE D'IVOIRE-AFRIQUE DU SUD à 14h30 au Caire [groupe D]
TUNISIE-ANGOLA à 17h à Suez [groupe E]
MALI-MAURITANIE à 20h à Suez [groupe E]
*Mardi 25 juin*
CAMEROUN-GUINEE-BISSAU à 17h à Ismailia [groupe F]
GHANA-BENIN à 20h à Ismailia [groupe F]
*Mercredi 26 juin*
NIGERIA-GUINEE à 14h30 à Alexandrie [groupe B]
OUGANDA-ZIMBABWE à 17h au Caire [groupe A]
Egypte-RD CONGO à 20h au Caire [groupe A]
*Jeudi 27 juin*
MADAGASCAR-BURUNDI à 14h30 à Alexandrie [groupe B]
SENEGAL-ALGERIE à 17h au Caire [groupe C]
KENYA-TANZANIE à 20h au Caire [groupe C]
*Vendredi 28 juin*
TUNISIE-MALI à 14h30 à Suez [groupe E]
MAROC-COTE D'IVOIRE à 17h au Caire [groupe D]
AFRIQUE DU SUD-NAMIBIE à 20h au Caire [groupe D]
*Samedi 29 juin*
MAURITANIE-ANGOLA à 14h30 à Suez [groupe E]
CAMEROUN-GHANA à 17h à Ismailia [groupe F]
BENIN-GUINEE-BISSAU à 20h à Ismailia [groupe F]
*Dimanche 30 juin*
MADAGASCAR-NIGERIA à 16h à Alexandrie [groupe B]
BURUNDI-GUINEE à 16h au Caire [groupe B]
OUGANDA-EGYPTE à 19h au Caire [groupe A]
ZIMBABWE-RD CONGO à 19h au Caire [groupe A]
*Lundi 1er juillet*
AFRIQUE DU SUD-MAROC à 16h au Caire [groupe D]
NAMIBIE-COTE D'IVOIRE à 16h au Caire [groupe D]
KENYA-SENEGAL à 19h au Caire [groupe C]
TANZANIE-ALGERIE à 19h au Caire [groupe C]
*Mardi 2 juillet*
BENIN-CAMEROUN à 16h à Ismailia [groupe F]
GUINEE-BISSAU-GHANA à 16h à Suez [groupe F]
MAURITANIE-TUNISIE à 19h à Suez [groupe E]
ANGOLA-MALI à 19h à Ismailia [groupe E]
*CAN 2019 : HUITIÈMES DE FINALE*
*Vendredi 5 juillet*
1er groupe D - 3e groupe B/E/F à 16h au Caire
2e groupe A - 2e groupe C à 19h au Caire
*Samedi 6 juillet*
2e groupe B - 2e groupe F à 16h à Alexandrie
1er groupe A - 3e groupe C/D/E à 19h au Caire
*Dimanche 7 juillet*
1er groupe B - 3e groupe A/C/D à 16h à Alexandrie
1er groupe C - 3e groupe A/B/F à 19h au Caire
*Lundi 8 juillet*
1er groupe E - 2e groupe D à 16h à Suez
1er groupe F - 2e groupe E à 19h à Ismailia
*CAN 2019 : QUARTS DE FINALE*
*Mercredi 10 juillet*
Quart de finale 1 à 16h au Caire
Quart de finale 2 à 19h au Caire
*Jeudi 11 juillet*
Quart de finale 3 à 16h à Suez
Quart de finale 4 à 19h au Caire
*CAN 2019 : DEMI-FINALES*
*Dimanche 14 juillet*
Demi-finale 1 à 16h au Caire
Demi-finale 2 à 19h au Caire
*CAN 2019 : MATCH POUR LA 3e PLACE*
*Mercredi 17 juillet*
Perdant demi-finale 1-Perdant demi-finale
2 à 19h au Caire
*CAN 2019 : FINALE*
*Vendredi 19 juillet*
Vainqueur demi-finale 1-Vainqueur demi-finale 2 à 19h au Caire
Un incendie a été enregistré dans la soirée du vendredi 12 avril 2019, au Centre national hospistalier universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou. L'incident a eu lieu notamment dans le service des urgences de l'hôpital.
Selon les informations, les patients de l'hôpital de référence du Bénin ont été évacués. La situation a pu être maîtrisée grâce aux sapeurs-pompiers. Les dégats occasionnés ne sont pas des moindres. Les causes de l'incendie ne sont pas
encore connues. Mais il pourrait s'agir d'un court-circuit.
Akpédjé AYOSSO
Au cours d'une Assemblée générale qui a eu pour cadre le Chant d'Oiseau de Cotonou ce vendredi 12 avril 2019, le réseau Social Watch Bénin a décidé de suspendre sa participation à la plateforme des Organisations de la société civile (OSC). Une décision qui trouve son fondement dans l'impasse électorale dans laquelle le Bénin est plongé depuis quelques semaines et le forcing du pouvoir en place à organiser des législatives non inclusives.
Pour Social Watch Bénin, les réformes sont nécessaires lorsqu'elles permettent de passer de façon systémique et inclusive d'un état d'être à un état de mieux-être.
Lorsque ces réformes portent sur des questions de politiques électorales, la pratique née de la conférence Nationale, souligne l'ONG veut qu'elles soient consensuelles et inclusives.
Depuis les débats parlementaires sur les réformes touchant à la question des élections, notamment la charte des partis politiques et le code électoral, la Société civile en général et Social Watch en particulier ont toujours insisté sur la nécessité de rendre consensuels et inclusifs, les instruments et le processus qui devront gouverner l'organisation des élections, ont souligné les leaders et membres du réseau.
Selon Social Watch Bénin, une élection ne peut être démocratique que lorsqu'elle met en compétition des forces politiques favorables au pouvoir, et les forces politiques qui s'y opposent. C'est un grand recul démocratique d'assister et de donner caution à un processus électoral qui exclut de la compétition toute force politique opposée au pouvoir en place après près de 30 ans de démocratie.
Se retirant de la plateforme des OSC, Social Watch Bénin se réserve le droit d'interpeller et de dénoncer tout abus, déviance et dérive nuisible aux citoyens qui découleraient du processus électoral en cours.
Prenant l'opinion publique nationale et internationale à témoin, elle invite toutes les institutions nationales, régionales et internationales de médiation, de prévention des conflits et de construction de paix à se mettre résolument au chevet des acteurs politiques du Bénin pour sauver la démocratie chèrement acquise par les Forces vives de la Nation et sauvegarder la paix.
F. Aubin AHEHEHINNOU
Alors que le taux d'inflation augmente au Benin (2,3% en 2018 selon la Banque Mondiale), de plus en plus de Béninois sont tentés de se tourner vers les marchés étrangers afin d'investir. La technologie a considérablement facilité l'accès à ces marchés ces dernières années. Explications.
La démocratisation du trading grâce à la technologie
En 1994, on dénombrait 3,5 millions de traders. Aujourd'hui, ils seraient plus de 45 millions. La raison de cette croissance exponentielle se résume en un mot : technologie. Alors que les marchés étaient auparavant réservés à une poignée d'initiés, l'avènement du trading en ligne a changé la donne. L'infographie ci-dessous propose un aperçu des différentes étapes qui ont marqué cette évolution.
Source : IG.
Aujourd'hui, il suffit de télécharger une application de trading en ligne sur son téléphone pour accéder à des marchés aussi variés que les devises, les actions, les obligations, les matières premières ou encore les cryptomonnaies.
Les produits dérivés, une arme à double tranchant
Beaucoup de traders en ligne investissent par le biais de produits dérivés : les CFD. Ceux-ci bénéficient d'un effet de levier et permettent donc d'ouvrir une position importante avec une somme réduite. Certes, le risque est élevé mais les CFD présentent également de nombreux avantages pour des économies où le revenu moyen par habitant est très faible. Au Bénin, ce revenu était évalué à 68 dollars mensuels en 2016. On est très loin de la moyenne mondiale évaluée à 858 dollars pour la même année, soit douze fois plus. La possibilité d'utiliser des CFD permet donc d'atténuer les différences avec des nations où les revenus sont plus élevés.
Néanmoins, l'usage de produits dérivés comporte un risque pour l'économie mondiale. La crise financière de 2008 l'a très clairement démontré. Selon certaines estimations, le marché des produits dérivés atteindrait dix fois le PIB mondial. Il pèse donc lourd sur l'économie au niveau de la planète.
Source : IG.
L'accès à l'information et la menace des fake news
Au-delà de la démocratisation des marchés, la technologie a également un autre avantage de taille : l'accès à l'information. Les Béninois peuvent consulter différentes sources en ligne de la même manière que les ressortissants d'autres pays.
Ici aussi, l'arme est à double tranchant. Côté pile, l'accès à l'information permet d'améliorer sa connaissance des marchés que ce soit par des formations en ligne ou par la lecture de différents médias. Côté face, la surabondance de fake news demande des capacités de discernement accrues. C'est particulièrement vrai en Afrique où le phénomène est de grande ampleur. L'Afrique du Sud par exemple multiplie actuellement les initiatives afin de protéger l'intégrité des élections prévues le 8 mai 2019. On sait que le problème a été prépondérant lors des dernières élections au Nigeria.
Et la suite ?
La technologie continue de métamorphoser les systèmes financiers et notre manière d'investir. Parmi les évolutions à suivre on retiendra la sophistication des robots de trading ainsi que la sécurisation des transactions grâce à l'émergence de la technologie blockchain.
Source : IG.
Dans tous les cas, les bénéficies liés à la technologie sont nombreux pour des économies comme celles du Bénin. Elle pourrait bien donner enfin une vraie chance de redistribuer les cartes pour les générations à venir.
Le président de la Commission électorale nationale autonome (Cena) a lancé la campagne électorale pour les législatives, 8ème mandature, qui démarre ce vendredi 12 avril 2019. Déjà, certaines communes comme Sèmè-Kpodji disposent de matériels pour le vote.
Le processus électoral des législatives 2019 se poursuit normalement comme l'a résolu le gouvernement Talon.
La campagne ayant commencé ce jour à 00 h, les formations politiques à savoir l'Union Progressiste (UP) et le Bloc Républicain pendant deux semaines tout entières, vont aller à la conquête de l'électorat pour ses suffrages.
Pour la bonne tenue du scrutin du 28 avril 2019, les matériels tels que les isoloirs sont déjà acheminés dans les villes comme Sémè-Kpodji et autres .
Akpédjé AYOSSO
En prélude à la campagne électorale qui a commencé ce vendredi 12 avril 2019, le président de la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (Haac), Adam Boni Tessi a lancé un appel aux professionnels des médias. Dans son adresse, il a invité les organes de presse à plus de professionnalisme en cette période de campagne électorale.
Pour lui, la Haac veille et joue sa partition en vue d'une campagne électorale apaisée.
Les médias, acteurs principaux, doivent respecter les textes de loi ainsi que les décisions prises par l'organe de régulation des médias dans la perspective des élections législatives. Il a cité entre autres, le code de déontologie de la presse au Bénin, les conventions signées par les organes audiovisuels, la loi portant libéralisation de l'espace audiovisuel au Bénin, la loi portant sur le numérique au Bénin, la loi organique sur la Haac, le Code électoral béninois et la Charte des partis politiques.
Adam Boni Tessi n'a pas manqué de rappeler les deux décisions prises en cette période exceptionnelle par l'institution qu'il préside. Il s'agit de la décision portant réglementation de l'accès aux médias publics pendant la campagne médiatique pour les élections législatives prochaines et de celle qui réglemente l'accès aux médias du secteur privé.
Il a aussi souligné que l'institution a pris toutes les décisions idoines pour un suivi méthodique de tous les médias où qu'ils se trouvent et d'où ils émettent.
« Le rôle des médias est de rendre audibles tous les messages des candidats et celui de la Haac, de veiller à ce que tout se passe scrupuleusement selon les textes de loi », a précisé le président de l'organe de régulation des médias au Bénin.
Un numéro vert, le 21 31 77 67 est mis à la disposition de tout citoyen pour signaler tout dérapage provenant des organes de presse.
F. A. A.
« Processus électoral pour les législatives 2019, début de campagne électorale, polémique sur les élections inclusives etc… ; regard d'un candidat ». C'est à travers ce thème que le deuxième vice-président de l'Assemblée nationale a entretenu les professionnels des médias du Press club Café Médias plus de ce vendredi 12 avril 2019.
Le général Robert Gbian a d'abord fait l'état des lieux de la situation qui a conduit à diverses supputations. « Ce qui est à la base de ce qu'on appelle crise c'est la réforme. Tous les acteurs politiques étaient pour la réforme du système partisan ». Il explique qu'à « l'Assemblée nationale, un groupe de députés a initié le projet de loi sur la charte des partis. Il y a eu plusieurs rencontres sur cela. Des séminaires ont été organisés et on a amendé. Après, cela a été discuté et voté en plénière à l'unanimité avec une abstention. Seul le code a été voté avec la majorité relative ». Dès que le code a été promulgué les regroupements ont commencé et « Tous nous avons déposé le dossier au ministère de l'intérieur. L'objectif de la charte est d'encourager les grands regroupements et d'empêcher les micros partis ». Il explique qu' « Au premier abord tous les dossiers des dix partis ont été rejetés et les dix partis ont fait le nécessaire et au finish cinq partis ont été recalés et cinq admis pour leur certificat de conformité. C'est à partir de là que les choses ont commencé ». Le vice-président ajoute que « Le chef de l'Etat a demandé à ce que l'Assemblée se réunit pour chercher un consensus. Malheureusement, il n'y a pas eu de consensus ». C'est alors martèle-t-il que « Le chef de l'Etat a rencontré tous les présidents d'institutions et à leur sortie, ils ont lu une déclaration pour dire qu'il n'y a pas question que le processus soit arrêté ».
L'invité de Café Médias Plus dira que « Quand les gens disent que nous sommes des partis du chef de l'Etat non. Nous avons profité du canevas du chef de l'Etat pour créer ce grand ensemble ». Et selon lui, chaque parti va au front avec ses arguments. En 2021, chacun des partis choisira un candidat en son sein.
« Notre souhait aurait été que les élections soient plus inclusives », a indiqué Robert Gbian. Et pour cause, « Nous avons recherché le consensus, on a fait six jours ». Le député explique qu' « On a commis deux personnes dans chaque camp pour se voir et trouver des lois modificatives. Au bout de six jours, on a trouvé une porte de sortie. Toutes les deux parties étaient d'accord qu'on modifie l'article 80 de la constitution qui permettra aux députés de siéger 45 jours de plus ». Il s'étonne que « deux jours après ceux qui avaient signé ont refusé. Ils ont demandé de voter une loi qui permet au ministre d'accepter tous les dossiers et après ils vont se conformer. Ce qui n'est pas possible. En réalité quand les gens disent exclusion ce n'est pas ça ». Maintenant que tout est en marche, il dit sans hésitation, « Je suis fier de participer aux élections. Je suis fier que les lois de la République soient respectées ».
A la question de savoir le motif des chars dans les rues, le général fait savoir que « Quand les gens disent on va brûler les institutions, on va susciter la violence, vous pensez qu'on va laisser faire ? Les dispositions sécuritaires sont prises. Le Bénin est un pays de droit et force doit rester à la loi ». Il rappelle que « Personne n'a le droit de susciter la violence ». Et pour lui, « S'il le fait, il piétine les textes et il doit subir la rigueur de la loi ».
Le général Gbian indique que « Ce n'est pas pour faire peur mais pour dire que toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des populations ».
Le vice-président estime que « Le mot de l'opposition est de boycotter. Mais ce qui se passe à Cotonou, ce n'est pas ça qui se passe ailleurs. Ils n'ont pas les mêmes mentalités. Les incriminations dépendent d'une région à une autre ». Cette réaction du général Robert Gbian traduit la stabilité dans plusieurs localités qui ne prêtent pas attention aux intoxications. Selon lui, ces populations comprennent ce qui se passe.
Il insiste sur ce que « Les chars ne sont pas déployés contre les populations mais pour les défendre ». Aussi fait-il comprendre que « Quand les gens disent on va brûler ici, il y aura la guerre, l'Etat ne peut pas rester insensible. Il faut trouver un moyen pour protéger la population ».
A l'en croire, « Le déploiement des chars est une manière de sécuriser les populations. Ce sont des véhicules légers, la sécurisation se fait pour prévenir. Ce n'est pas pour faire peur mais une mesure de dissuasion. Ce n'est pas pour effrayer mais pour rassurer les populations que leur sécurité est garantie ».
Au sujet des élections au sein du Bloc Républicain, il dit que « Le parti Bloc Républicain est bien structuré et j'agirai en tant que membre du parti. On a fait une sensibilisation et il faut aller dire la vérité au peuple. Les populations ont compris que l'intoxication a gagné les rangs. La population a compris qu'il faut que force reste à la loi ». Pour lui, les élections auront lieu dans la transparence et le Bloc Républicain va défendre son idéologie sur le terrain.
G.A.
A la faveur d'une causerie débat sur le code du numérique ce jeudi 11 avril 2019, le commissaire de l'Office central de répression de la cybercriminalité (Ocrc) a invité les administrateurs des groupes de discussions WhatsApp à la vigilance afin de ne pas tomber sous le coup du code du numérique.
La Police Républicaine, insiste-t-il, est décidée à mettre fin aux infractions commise via les systèmes informatiques. Cette lutte entamée depuis l'adoption et la promulgation du code du numérique s'est intensifiée en cette période électorale où les utilisateurs des réseaux sociaux vont s'adonner à des actes contraires au code du numérique, a ajouté le commissaire. Pour ce qui concerne le réseau social WhatsApp, il a fait comprendre que les administrateurs des forums sont les premiers punis en cas d'infraction commise par le biais de leurs forums.
« Ils n'arrivent pas à suivre tout ce qui se passe sur tous les groupes. La conséquence, quand il y a une publication qui tombe sur le coup de la loi. Les premières personnes que nous interpellons ce sont les administrateurs », a précisé Edgard Zola invitant les administrateurs à plus de vigilance.
Le commissaire a pour finir précisé que les administrateurs de forum ont l'obligation de dénoncer les membres qui s'adonnent à des actes qui portent entorse au code du numérique. Mais avant la dénonciation, ils ont l'obligation de mettre en garde le mis en cause et doivent faire tout possible pour les identifier physiquement, sans quoi, ils seront seuls responsables des actes posés par ce membre.
F. A. A.
La première session ordinaire de l'année 2019 s'est ouverte ce vendredi à l'Assemblée nationale, comptant pour la dernière de la législature. Le président Me Adrien Houngbédji a dit sa fierté pour avoir conduit cette mandature riche. Il n'a pas manqué de saluer les autorités et sages présents en faisant un clin d'œil à tous ses collègues de cette mandature finissante.
Fier de la grande présence des cadres et personnalités, le président de l'Assemblée nationale dira, « Je suis particulièrement heureux de vous accueillir à l'occasion de cette rentrée parlementaire qui consacre l'ouverture de la 1ère Session ordinaire de l'année 2019 de notre Assemblée Nationale ». Souhaitant la bienvenue à tous, il estime que « En nous honorant de votre présence, vous témoignez de votre attachement aux valeurs qui fondent la République au premier rang desquelles la démocratie ».
Selon le président Houngbédji, « La Session parlementaire qui s'ouvre aujourd'hui revêt un caractère particulier. Elle est en effet la dernière Session ordinaire de la 7e législature. Mais elle advient aussi dans un contexte politique spécial, qui nous invite à nous souder et à nous questionner ».
Aussi fait-il remarquer que « Ce 12 avril marque l'ouverture de la dernière session de la 7ème législature. Il marque aussi le début de la campagne des élections législatives. Il s'agit certes d'une coïncidence. Mais on peut aussi y voir un signe, un clin d'œil de l'Histoire. Je me garderai de l'interpréter ».
Le président de l'Assemblée indique que « La préparation et l'organisation des prochaines élections législatives se déroulent dans un climat de tension. Si cette tension est une occasion d'arriver à maturité de notre démocratie, oui alors, et alors seulement, elle serait porteuse d'espoir. Mais si elle est au contraire prétexte à violence, à remise en cause de l'ordre constitutionnel, et de l'Etat de droit, elle nous aura projetés dans une aventure aux conséquences incalculables ».
Pour Me Adrien Houngbédji, « Pour que cette tension soit porteuse d'espoir et pour qu'elle s'éloigne des tentations de l'aventure, il nous faut impérativement retrouver les vertus du dialogue et du consensus sur les questions qui opposent les uns aux autres, en privilégiant encore et toujours, l'intérêt supérieur de la Nation. La Sagesse doit avoir droit de cité dans la cité ».
Il dit son satisfécit aux autorités qui ne cessent de jouer leur partition. « C'est le lieu de saluer la disponibilité dont font preuve, non seulement la classe politique, mais aussi la société civile, les confessions religieuses, les experts, la Communauté internationale et tous ceux qui croient au modèle démocratique béninois ».
Une législature de défi
« La Session extraordinaire que nous avons clôturée le 1er avril dernier est riche d'enseignements, même si elle n'a pas abouti aux résultats que la Nation escomptait. Je voudrais rappeler qu'au cours de cette session extraordinaire, des propositions avaient été faites par le Comité paritaire mouvance/opposition que j'ai présidé, pour permettre à notre pays d'organiser des élections législatives inclusives et apaisées, grâce à deux (02) lois dérogatoires, modificatives et complétives de la Charte des Partis et du Code électoral, et grâce à une modification de l'article 80 de la Constitution », explique le président.
A l'en croire, « Ces propositions n'ont pas été adoptées, faute de consensus. Mais en les écartant, avons-nous pour autant épuisé toutes les voies du dialogue et de la concertation ? J'ai la faiblesse de croire que non. J'ai la faiblesse de croire que tout est encore possible ».
Le président de l'Assemblée nationale souligne que « Me référant à la qualité de nos échanges, je forme ici le vœu que ce dialogue se poursuive aussi longtemps qu'il sera nécessaire, afin que nous parvenions à un accord politique bénéfique pour toutes les composantes de notre classe politique ».
Le communiqué qui sanctionne la dernière réunion entre le collectif des Présidents d'Institutions et le Président de la République, affirme l'attachement des institutions à « la poursuite du processus électoral et à la tenue des élections à bonne date ».
« Si, en ma qualité de Président de l'Assemblée Nationale, il est de mon devoir d'accompagner notre institution vers des élections législatives dans le respect des lois, il est aussi de mon devoir de me placer au-dessus de tout calcul ou posture politique, envers et contre toutes les rigidités politiciennes », souligne-t-il.
Pour la deuxième personnalité du pays, « Mon seul et unique agenda, est d'assurer les fonctions républicaines que me confèrent la Constitution et les lois, de contribuer à préserver l'aura et la qualité de notre démocratie et d'œuvrer pour la paix. Car ne nous y trompons pas ! Notre Peuple et la Communauté internationale qui nous a hissé au rang de modèle, n'attendent pas seulement de nous, que nous respectons le calendrier électoral ».
Me Adrien Houngbédji indique que « Le peuple béninois exige que nous préservions la vitalité de sa démocratie, et que nous protégions les droits et les libertés chèrement conquis. Notre peuple veut que nos élections législatives, soient inclusives, c'est-à-dire ouvertes à tous, apaisées, et qu'elles soient libres et transparentes. Il est de mon devoir d'accompagner notre institution vers la réalisation de cette légitime ambition de notre Peuple. Je continuerai à accomplir ce devoir auprès de chacun et de tous, dans le même esprit de dialogue et de tolérance ».
La voix de la sagesse
« Nous avons déjà démontré par le passé, notre capacité à aboutir par le dialogue, à des solutions consensuelles et valorisantes pour notre classe politique et pour notre pays. Ces occasions ont toujours nécessité des concessions de part et d'autre, dans un sursaut patriotique. C'est à ce sursaut patriotique que je voudrais à nouveau vous appeler aujourd'hui. C'est à ce sursaut patriotique que nos populations et nos électeurs nous appellent », confie Me Adrien Houngbédji. « L'importance de la Session ordinaire qui s'ouvre aujourd'hui tient autant au contexte politique que je viens de décrire, qu'à l'agenda des débats que nous aurons. À quelques semaines de la prochaine échéance électorale, elle sera sans aucun doute le testament de la 7e législature », signe le président.
Il estime que « Cette législature aura été pleine de défis pour notre démocratie et pour notre institution ». Il nous a fallu, dira-t-il « répondre aux aspirations croissantes de la Nation, vers un État de plus en plus proche de la vie de ses citoyens, animé par une classe politique performante, et capable de porter des projets de société structurés pour le bien-être de tous les Béninois. Ainsi, en jetant un regard rétrospectif sur ces dernières années, je me réjouis d'avoir porté le leadership de certains des changements qui imprimeront à notre pays une nouvelle culture politique plus responsable, plus constructive, et plus efficace ».
Il n'a pas manqué de saluer les députés pour le travail abattu. « C'est l'occasion aussi, chers collègues, de vous exprimer mes sincères félicitations pour le travail abattu au cours cette législature. Nos débats ont parfois été houleux mais ils ont toujours été marqués par la responsabilité et le sens élevé du devoir républicain qui est le nôtre. Je vous félicite en particulier pour l'esprit de tolérance qui a continuellement présidé à nos débats, dans l'accomplissement de nos missions constitutionnelles ».
Adrien Houngbdji reste confiant que la dynamique se poursuivra. « Je suis convaincu que c'est dans ce même esprit que les travaux de la session qui s'ouvre se poursuivront ».
G.A.
Le document de stratégie de promotion de l'hygiène et de l'assainissement de base en milieux urbain et péri urbain a reçu l'onction des experts pour l'opérationnalisation de la politique nationale d'assainissement.
La validation a eu lieu jeudi 11 avril 2019 à l‘Infosec à Cotonou.
Adopter une politique cohérente de gestion de ses déchets a toujours été une interrogation. Aujourd'hui, c'est possible. L'adoption de ce document conduit grâce à l'implication du Projet d'approvisionnement en eau potable en milieu rural et d'assainissement des eaux usées Urbaines (PEPRAU), un des sept projets inscrits au portefeuille de l'Agence nationale d'approvisionnement en eau potable en milieu rural (ANAEPMR) est effectif.
Ce document cadre constitue un outil efficace permettant de promouvoir de façon structurée l'hygiène et l'assainissement de base. L'objectif in fine est de réussir à doter le Bénin d'un plan d'hygiène et d'assainissement cohérent au service du bien-être des communautés. Selon Corneille Ahouansou, Coordonnateur du PEPRAU, c'est en se basant sur la stratégie nationale de surveillance de la qualité de l'Eau potable 2012, et la Politique Nationale d'Hygiène et de l‘Assainissement que le Gouvernement du Bénin a adopté le schéma Directeur pour l'assainissement des eaux urbaines du Grand Nokoué 2015-2035 et élaborer la stratégie nationale de Promotion de l'hygiène et de l'assainissement en milieu rural.
Aussi fait-il savoir que l'atelier vise à finaliser le processus de validation de ladite stratégie. Le Directeur national de la Santé publique, Pius Cossi Gounadon a souligné que le Bénin comme d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest fait partie des zones où les progrès en matière d'hygiène d'assainissement de base sont relativement faibles tant en milieu rural qu'en milieu urbain et péri urbain. Il a corroboré ces arguments avec les données de Joint Monitoring Program (JMP) de 2025 qui montrent que la proportion de la population ayant accès à l'assainissement amélioré n'a augmenté de 1990 à 2015, que de 13 %. Quant au milieu urbain, elle est passée pour la première période et selon la même source de 18% à 36%.
55% de la population pratique la défécation à l'air libre (76% pour le rural et 28% pour l'urbain d'après JMP2017).
Fort des statistiques qui interpellent la conscience collective, il a fait observer que le sous-secteur de l'hygiène et de l'assainissement de base mérite autant que celui de l'eau, une attention plus que soutenue afin de garantir aux populations des conditions de vie décente. Le représentant des maires Pierre Adéchi a indiqué que l‘absence de document stratégique de promotion d'hygiène et d'assainissement font que les collectivités locales évoluent à tâtons. Il a trouvé que le document en validation est une opportunité pour actualiser le plan d'hygiène et d'assainissement communaux (PHAC).
G. A
Le chef de l'Etat Patrice Talon au cours d'un entretien tenu dans la soirée du jeudi 11 avril 2019, sur la Télévision nationale avec deux journalistes s'est prononcé sur la situation de crise pré-électorale que traverse le Bénin.
Au terme de la diffusion de l'émission, des réactions n'ont pas tardé. L'ancien ministre-député Candide Azannaï, les députés Houndété et Mitokpè ainsi bien que Dénis Assongba, Béninois vivant aux Etats-Unis ont exprimé leurs opinions.
Candide Azannaï, président du parti Restaurer l'Espoir à travers un post sur sa page Facebook juge cet entretien ‘'indigne du Bénin''. « Cet entretien ridicule et comédien expose à tous s'il en était besoin qui est l'auteur, le vrai commanditaire du complot de la délinquance électorale en cours au Bénin », dénonce-t-il. A en croire l'opposant au régime Talon, « c'est un coup de force orchestré au plus haut sommet de l'Etat qui vise à la confiscation du pouvoir législatif, donc la privatisation du parlement qui est en cours. La prédation de l'Etat issu du pacte républicain de la Conférence Nationale ».
« Nous vivons un coup d'Etat à ciel ouvert. Triste et honteux ! », se désole-t-il
‹‹Il n'y a plus une démocratie...››
Pour l'ancien ministre délégué à la Défense de Patrice Talon, il n'y a plus une démocratie « dès l'instant où les élections politiques et celles législatives cessent d'être inclusives ».
« C'est vous qui voulez incendier le pays ; nous ne vous laisserons pas le faire. Nous ne voulons plus voir les chars et autres engins militaires canons pointés sur les paisibles populations. Arrêtez ! Cessez de prendre tous les Béninois comme des incultes », s'indigne-t-il.
Le député Eric Houndété a aussi réagi face à l'entretien du président de la République. « Je croyais pouvoir tirer quelque chose de bon de ce débat. Mais hélas rien. Il est dans le colportage des incongruités véhiculées par les membres de ses partis politiques privés depuis quelques jours », indique-t-il. Et il ajoute que pour Patrice Talon, la paix ne vaut pas plus que son pouvoir.
Guy Mitokpè de la minorité parlementaire estime que « c'est un droit constitutionnel de résister face au forfait en cours ». D'après lui, la plus grande tragédie que le pays s'apprête à consommer, ce n'est pas ce qui se passera le 28 avril 2019 mais ce qui se passera après cette date. L'opposant appelle à une lutte pacifique avec de petites serviettes blanches puisque pour lui, il « est de notre responsabilité de préserver, au nom de l'article 66 de la constitution nos acquis démocratiques ».
« Nous sommes en train de finir nos consultations avec nos populations et notre peuple est prêt à sortir massivement pour refuser à ce régime et à toutes les institutions qui ont dealé sur notre silence de commettre cette forfaiture », annonce le député Mitokpè.
‹‹ Les acteurs de l'opposition devraient tirer toutes les leçons de cette situation...››
Dénis Assongba, citoyen de la diaspora américaine, quant à lui félicite le courage politique du Président Patrice Talon « car ça aurait été regrettable que cette réforme du système partisan qui élève le Bénin sur la même longueur d'onde que les grands Etats du monde, tombe ». Pour lui « la stabilité politique d'un pays ainsi que les conséquences heureuses qui pourraient en découler pour ses populations dépend de la force et de la constance de ses acteurs politiques ».
Le Président de l'Organisation non gouvernementale Midogbékpo international a, aussi salué l'appel à la non-violence du chef de l'Etat. Dénis Assogba estime que « les acteurs de l'opposition devraient tirer toutes les leçons de cette situation et se préparer à être plus disciplinés et plus dynamiques à l'avenir ».
Avec la campagne des élections législatives qui démarre ce vendredi 12 avril 2019, Dénis Assongba demande aux opposants de ne rien faire qui puisse donner raison à ceux qui croient qu'ils mettront le pays en ébullition du fait de leur seule non-participation au scrutin prochain. « Il y a plusieurs moyens de contribuer au progrès et au développement de son pays », a-t-il indiqué tout en invitant les uns et autres au maintien de la paix.
Akpédjé AYOSSO
Le chef de l'Etat s'est exprimé ce jeudi 11 avril sur la situation Socio-politique que le traverse notre pays.
A l'occasion le chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de pérenniser le modèle démocratique du Bénin, à travers le respect des textes, en occurrence de la constitution.
Votre journal publie l'intégralité de son entretien avec nos confrères de la Télévision Nationale et de Canal 3.
Monsieur le Président de la République, pourquoi cette réforme apparemment trop contraignante et qui, finalement, plonge le pays dans une crise politique inédite ?
Je vais d'abord faire un commentaire sur votre introduction, monsieur SOUNOUVOU, belle et assez poignante mais qui matérialise un fait très simple : ainsi va la vie dynamique. Une vie dynamique est faite d'espérance, de fierté, de stress, parfois de déception, de questionnements mais à la fin le bilan peut-être à la hauteur de l'espérance. Mais au quotidien, le stress de l'action, les questionnements révèlent bien le caractère dynamique de la vie, surtout la vie en communauté. C'est pour ça qu'il n'y a pas à désespérer parce qu'il y a des questionnements en cours de vie.
Vous avez introduit, monsieur Dossa, cette question de manière frontale. Pourquoi cette réforme ? Je dois vous avouer et je m'en voudrais de ne pas le dire, cette réforme du système partisan n'a pas été une initiative de Patrice TALON, du président Talon. On l'oublie trop souvent et il convient de rétablir cette vérité. Nous avons, les Béninois tout entiers, toutes tendances confondues, toutes classes politiques confondues, nous avons tous conscience de l'état de déliquescence du système partisan. Depuis la Conférence nationale, nous avons opté pour et instauré un système partisan pluraliste, et qui, depuis, a fait ses preuves et son chemin. Il est malheureusement à constater que c'est davantage les perversions de ce système qui le caractérisent aujourd'hui ; et ne rien faire serait une faute de la classe politique. C'est bien pour ça qu'en 2015, à l'entrée en mandature de la 7ème législature qui est en cours, cette question a été évoquée et les députés, par la voix du président élu, ont indiqué que cette mandature sera celle de la réforme du système partisan. Je n'étais pas au pays.
C'est une question récurrente d'ailleurs depuis fort longtemps
Question récurrente. Et puis en 2018, il y a deux séminaires parlementaires auxquels ont été associés bon nombre de partis politiques, de leaders politiques même non présents au Parlement et de consensus général, il a été admis qu'une réforme s'avère nécessaire. Je dois dire que depuis 3 ans que je suis dans la fonction, la charge, je mesure encore davantage combien il est nécessaire de réformer le système partisan qui, selon notre Constitution, est le système par lequel la Cité doit être gouvernée. Nous sommes dans un système démocratique, les partis politiques animent la vie politique et exercent le pouvoir aussi bien parlementaire qu'exécutif, en principe. Mais ce n'est pas le cas. Nous sommes dans un système présidentiel et le pouvoir essentiel est celui-là. Le pouvoir exécutif. Donc théoriquement, ceux qui ont en charge d'animer la vie politique devraient pouvoir exercer ce pouvoir-là. Mais depuis 1990, on peut observer qu'aucun parti politique n'a été en mesure de conquérir le pouvoir présidentiel, exécutif.
La preuve, vous qui êtes là…
Que ce soit le président SOGLO qui a été Premier Ministre à l'issue de la Conférence nationale, qui est devenu président de la République, le président KEREKOU 2, le président Boni YAYI puis moi-même, aucun n'a été porté par un parti politique ; et qu'est-ce qui se passe ? Quand les présidents sont en fonction, autour d'eux s'agglutinent des partis politiques, des leaders politiques, des mouvements politiques pour les accompagner dans l'exercice du pouvoir et à leur départ, tout s'effondre. Or, ce n'est pas ce modèle qui est celui que nous avons choisi. De sorte qu'il n'y a pas de parti politique suffisamment fort, suffisamment influent, qui ait l'envergure nationale qu'il faut pour conquérir et exercer le pouvoir politique de manière homogène. Je le constate aussi dans ma fonction actuelle. Je vois combien il est difficile de former un Gouvernement avec des groupes politiques homogènes. Il y a quelque chose peut-être que le peuple ne sait pas mais qui caractérise désormais notre système partisan, c'est que la classe politique, les forces politiques présentes au Parlement sont en permanence dans des relations incestueuses, perverses avec l'Exécutif. Ce sont des négociations de couloirs, toutes sortes de marchandage, et chacun négocie son soutien au Président de la République en échange de quelque chose et non en fonction d'un idéal.
Vous voulez parler de la difficulté à composer, à former un gouvernement avec des groupes hétérogènes qui s'agglutinent mais pas homogènes.
La difficulté, ce n'est pas dans le choix des hommes qu'il faut mais dans la possibilité d'avoir une équipe homogène. Cela est impossible. Et même dans les cabinets ministériels. Vous donnez un ou deux portefeuilles ministériels à un groupe politique, qui va être le ministre est un problème. Même s'ils parviennent à trouver celui qui va être le ministre, le groupe politique hétéroclite va lui imposer un Directeur de Cabinet d'un tel bord, un Directeur adjoint de Cabinet d'un autre bord, un Secrétaire général d'un autre bord de sorte que ni le Gouvernement ni les équipes ministérielles ne sont homogènes, ne sont capables de travailler en synergie. Le peuple ne mesure pas ce que c'est comme perversion et combien ça handicape la bonne gouvernance et la gestion convenable du pays. Je n'irai pas plus loin parce que mon rôle n'est pas de tirer sur la classe politique mais c'est de contribuer à l'amélioration des choses. Je veux dire que ce choix qu'a fait la classe politique toutes tendances confondues pour réformer le système partisan, est à saluer. Je l'ai salué, je l'ai appuyé et bien que n'ayant pas été à l'origine.
Quand bien même le candidat Patrice TALON a porté des propositions de réformes institutionnelles et politiques…
Je l'ai signalé pendant que j'étais candidat ; à mon avènement dans la fonction, je l'ai signalé également mais ce genre de réformes relève davantage de la volonté politique et de l'action politique que de l'action de gouvernance de l'Exécutif. Et c'est pour ça que l'ère des réformes ayant permis la chose, les députés ont été dans cette dynamique et ont mis en place cette réforme en votant deux lois, l'une relative à la Charte des partis, et l'autre au Code électoral. Ces deux lois ont consacré une réforme osée, courageuse mais nécessaire.
Nous y voilà. Des réformes qui ont conduit à une impasse, vous l'avez dit vous-même, parce que ça a conduit à la validation des deux listes de partis qui vous adoubent et à l'exclusion des partis d'opposition. Là, il y a maldonne. La question, c'est de savoir si ce n'était pas suspect… Au fond, ces réformes que vous avez portées, je présume que vous y avez adhéré, où est-ce qu'il y avait le mal ? C'est quoi l'intention ? Vous avez envie de vous débarrasser de la vieille classe politique comme on vous soupçonne de faire ?
Moi, je n'ai jamais dit que l'issue de ce processus nous a conduits dans l'impasse. Je n'ai jamais dit ça. Je n'ai jamais utilisé ce mot. C'est vrai que ce qui se dessine n'honore pas l'image de la démocratie béninoise. Je l'ai dit, je l'ai constaté et j'en ai été bien désolé mais nous ne sommes pas dans l'impasse. Il faut le dire, il faut le rétablir. C'est par abus que nous le disons. Ce n'est pas parce que ce qui se passe n'honore pas l'image démocratique du Bénin que cela constitue un blocage du fonctionnement démocratique du pays. Pas du tout.
Fonctionnement démocratique, vous avez dit, Monsieur le Président ?
Tout à fait parce que le fonctionnement démocratique, c'est bien ce qui permet à chacun d'apprécier l'image, le fonctionnement démocratique du pays. Est-ce que chacun apprécie convenablement le processus politique, démocratique du pays ? Malheureusement, non.
La compétition politique est par définition sélective. Ce n'est pas parce que tout le monde participe au débat politique et concourt au choix des dirigeants que tout le monde dirige à la fois, que tout le monde exerce à la fois les fonctions politiques. Le processus de sélection des acteurs politiques, des dirigeants politiques, est par définition sélectif, donc forcément discriminatoire. Le problème auquel nous sommes confrontés est celui-ci : nous avons jugé nécessaire, nous tous, de réformer le système partisan de sorte que les partis politiques soient plus forts, plus représentatifs, avec une envergure nationale avérée et qu'ils puissent fonctionner de manière démocratique afin que les valeurs émergent plutôt que ce soient les présidents ou les mécènes qui décident au niveau des partis. Donc la réforme a été conçue pour être contraignante. La réforme a pour vocation de forcer la main aux acteurs politiques à la fusion, à la constitution de grands partis politiques afin qu'ils soient capables de conquérir le pouvoir exécutif, de l'exercer de manière homogène et de ne plus introduire dans ce système, comme on peut le constater aujourd'hui qu'au Parlement, il y a des individualités qui exigent des contreparties pour leur soutien au pouvoir avec des exigences d'ordre individuel qui, en définitive, pervertit le système. Donc cette réforme a vocation à forcer la main aux acteurs politiques pour aller à l'union et former quelques 3 ou 4 grands partis politiques dans le pays. Cette contrainte est effectivement de nature à gêner et à rendre la compétition plus difficile
Comment se fait-il, monsieur le Président de la République, que ce soient vos partisans qui aient réussi le défi du rigorisme qu'on observe dans l'applicabilité de ces lois ? N'est-ce pas ce qui paraît suspect aux yeux de l'opinion ?
Le casting auquel nous avons assisté et qui a abouti à cette compétition qui va s'ouvrir avec deux formations politiques est de nature à discréditer notre bonne foi collective, à discréditer notre modèle démocratique mais il faut discerner. Est-ce que les deux structures qui ont été en charge de qualifier les candidats, de qualifier les partis politiques, je veux parler du ministère de l'Intérieur qui avait pour rôle de donner aux formations politiques l'accréditation nécessaire de parti politique puis de la CENA qui a pour rôle de qualifier les partis politiques quant à leur rôle de compétir par rapport au Code électoral. Le respect des dispositions de la Charte des partis a été de la compétence du ministère de l'Intérieur et celui du Code de la compétence de la CENA. Je concède que ceux qui n'ont pas pu franchir l'étape du ministère de l'Intérieur suspectent celui-ci de n'avoir pas agi de manière équitable. C'est légitime, c'est humain quoique je peux vous affirmer que nous avons veillé, le Gouvernement a veillé et moi-même personnellement, à ce que la sélection soit certes rigoureuse mais juste et équitable. Mais est-ce qu'au niveau de la CENA on peut reprocher à Patrice Talon, au Gouvernement ou au ministre de l'Intérieur d'avoir influencé, d'avoir entrepris la CENA pour agir de manière partisane et écarter des partis politiques qui sont arrivés à l'étape de la sélection par rapport au Code électoral ? Il faut être sincère, il faut être honnête sur la question. Personne ne peut me soupçonner d'avoir une relation du genre avec la CENA qui a donné les preuves de son honorabilité depuis des lustres et qui constitue depuis des temps notre fierté. Les membres de la CENA n'ont pas changé. Ceux qui sont là, je suis venu les trouver en place. Je peux vous dire combien ils sont reconnus pour leur indépendance et leur impartialité. 5 partis politiques ont pu réunir les conditions nécessaires exigées pour participer, mais à la phase CENA, trois ont été éliminés. Et parmi les partis qui ont été éliminés, il y a bien des partisans qui n'ont pas également franchi cette étape. Ce qu'il faut constater tout simplement est que la sélection, elle est rude, difficile et peut-être un peu au-dessus de nos compétences. Peut-être ! Mais dire que c'est par des manœuvres que deux groupes politiques sont sortis du lot, ce n'est pas honnête.
Monsieur le Président pour remédier à cette situation qui constitue aujourd'hui un gros souci pour l'expérience démocratique en cours dans notre pays depuis 30 ans, vous avez invité le Parlement à s'investir dans la recherche d'une solution politique. Étiez-vous sincère, sinon comment comprendre l'échec de cette initiative au Parlement ? Pourquoi n'avez-vous pas pu, monsieur le Président contraindre, forcer la main à vos partisans ?
Qui n'a pas envie de plaire à l'opinion publique ? Qui n'a pas envie de séduire ses concitoyens ? Qui n'a pas envie d'avoir une bonne image ? Je l'ai dit et je veux bien le répéter, l'issue de ces deux phases de qualification n'est pas quelque chose qui me donne à être fier, satisfait parce que je sais combien cela est suspectable, combien cela entache mon image personnelle et l'image du pays tout entier mais je n'ai pas à mon niveau, comme un souverain absolu, à remettre en cause ce qui est réglementé, structuré par la Constitution et les lois. C'est pour cela que j'ai invité les partis politiques présents au Parlement, le Bureau de l'Assemblée nationale, le président de notre Assemblée, à trouver les solutions, les voies consensuelles permettant de corriger cette mauvaise image. Une chose est de réussir une réforme, une autre est également de pouvoir maintenir la bonne image démocratique du Bénin donc je suis soucieux de cela. Mais vous savez très bien qu'à cette étape-là, dans un processus électoral qui est à quelques jours de son épilogue, il n'est pas possible que des modifications soient apportées au dispositif sans un certain consensus. Et c'est à cela que j'ai appelé les uns et les autres sous la direction du président de l'Assemblée afin que la solution qui serait trouvée soit consensuelle et même si cela devrait écorcher un peu la dynamique de la réforme, elle puisse sans remettre en cause le principe global de la réforme, gommer cette impression d'une démocratie qui s'essouffle. C'est pour ça que j'ai prié le président de l'Assemblée, les uns et les autres, d'aller à cette négociation et de proposer une solution à laquelle, j'étais d'ores et déjà acquis quel que soit ce que ça serait pourvu qu'il y ait consensus. J'ai utilisé toute ma force de persuasion pour convaincre ceux qui se réclament être mes partisans. J'ai noté avec satisfaction et vous l'avez peut-être su vous-même que les premiers jours ont pu consacrer un certain consensus. Un comité a été mis en place par la majorité parlementaire et la minorité parlementaire, ceux qu'on appelle l'opposition et ils ont abouti à quelque chose de consensuel qui, sans remettre en cause le principe même de la réforme, devrait permettre à ceux qui ont été recalés d'être rachetés, qu'ils puissent se mettre à jour et rentrer dans la compétition aux conditions les plus essentielles qui ont été fixées et qui consacrent la réforme. Nous étions prêts à applaudir et à rentrer dans cette satisfaction quand la minorité parlementaire qu'on appelle opposition, a remis en cause ce consensus et a exigé le retour en arrière pur et simple ; a exigé que la nouvelle loi portant Code électoral et celle portant Charte des partis soient purement et simplement mises de côté et que la réforme en cours soit différée. Je pense que ça a été une erreur fondamentale et la situation actuelle dans laquelle nous sommes, ils en sont quelque peu responsables.
Non, Non. Vous avez dû constater depuis que le défaut de consensus n'est pas lié aux détails de documents et pièces à fournir. Les choses ont beaucoup évolué. Les partis de la minorité parlementaire, notamment ceux qui se réclament de l'opposition, ont trouvé l'occasion de remettre complètement en cause ce qui était déjà un acquis pour tout le monde, c'est-à-dire le besoin de réformer le système partisan. Je les comprends. C'est en cela qu'il faut savoir discerner. Vous avez surement entendu parler de l'article 242 du code électoral. On ne l'a pas dit souvent et l'opinion ne sait peut-être pas. Une chose est qu'on trouve les moyens aux uns et autres de participer à la compétition, trouver les voies et moyens pour que les conditions de sélection soient assouplies, que les gens puissent participer à la compétition politique, (Faites bien attention à ce que je dis) il y a deux étapes : Les conditions de qualification pour participer à la compétition politique et les conditions pour aller au Parlement. Il faut être d'abord qualifié. Tout le monde était d'accord qu'on ferme les yeux sur certaines dispositions pour permettre au plus grand nombre de participer à la compétition électorale. Mais, ceux qui l'exigent ou ne veulent pas que la réforme tienne, leur problème est que les conditions pour enlever des sièges sont trop contraignantes voire trop sélectives pour eux. C'est à raison que ne voulant pas faire les sacrifices nécessaires exigés par le code électoral, disent nous voulons aller aux élections et pouvoir enlever des sièges à leurs conditions. Mais la réforme dit quoi exactement ? Elle dit : désormais au Bénin, les partis politiques ne doivent plus être des partis politiques de quartier, de commune, de circonscription électorale, de régions, mais des partis politiques d'envergure nationale. Que la mosaïque des partis politiques soit de 40 voire 50 pièces. Aujourd'hui au Parlement, il y a plus de 30 partis politiques représentés. Tout ce que vous avez en dehors d'un ou deux partis politiques, comme le PRD, tout le reste n'est pas parti politique mais des coalitions de partis. Les partis ont un à deux députés. Nous avons quelque chose qui n'est pas du tout homogènes qui empêche l'exercice parlementaire. La classe politique a trouvé qu'il est temps qu'il y ait au Parlement des partis politiques bien représentatifs et non des partis qui viennent chacun avec un député. Donc, des conditions sont fixées dans le code électoral dont l'une des conditions, dit : Un parti qui va à la compétition électorale (législatives) et qui doit enlever un siège, doit avoir une envergure nationale, c'est-à-dire recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au plan national. C'est très contraignant. Et beaucoup de partis politiques dans l'état actuel des choses, ne sont pas capables de satisfaire cette exigence. Vous comprenez donc quand les gens se disent qu'ils sont de l'opposition, et veulent satisfaire à cette obligation de créer de grands ensembles, voulant toujours demeurer présidents de partis politiques, garder leur fonds de commerce pour négocier avec l'Exécutif pour avoir des postes de responsabilité, des fonds de commerce qu'il faut se départir pour former des grands ensembles, évidemment, renoncer à cela est un sacrifice énorme qu'ils n'étaient pas disposés à faire. Donc, refuser les conditions actuelles c'est légitime pour eux. Indirectement, on parle d'exclusion. Mais dans les faits, ces partis politiques, n'ont rien fait désormais que d'exiger la remise en cause de la réforme des partis politiques afin que les choses restent en l'état comme depuis toujours. Je dois avouer que ce n'est pas admissible. Parce que nous avons l'obligation de corriger nos travers, nos perversions afin que le pays évolue. Donc le problème, auquel nous sommes confrontés aujourd'hui, d'ailleurs, j'ai lu une tribune hier qui a été écrite par d'éminentes personnalités du pays mais qui ont leur opinion. Le problème qui est posé, c'est les deux lois. Le code électoral n'est pas rédigé pour satisfaire de manière explicite quelqu'un. Ce sont des conditions posées auxquelles tout le monde doit satisfaire. Il n'a pas été dit que des partis de telle couleur sont dispensés de telles exigences et que les partis de telle ou telle couleur sont astreints à respecter ces dispositions-là. Le code s'impose à tout le monde. Ceux qui ne sont pas dans le dynamisme du respect du code, exigent que le code soit abandonné.
Quand vous avez fait tous ces efforts, votre bonne volonté à œuvrer pour une solution consensuelle et que cela n'a pas abouti au Parlement, pourquoi ne prenez-vous pas une ordonnance ?
L'ordonnance, ce serait pour dire quoi ? Pour abroger la Charte et le Code. Pour remettre en cause la réforme voulue et décidée par la classe politique toute entière. Il faut signaler que c'est seulement à la mise en œuvre qu'il y a revirement. Donc moi qui ai choisi de faire des réformes nécessaires, courageuses, quand il s'agit de la réforme majeure, qui concerne la classe dirigeante, je dois remettre en cause cette réforme par autorité ?! Pour rappel, la Charte des partis politique est votée par la quasi-unanimité y compris par ceux qui refusent aujourd'hui sa mise en œuvre. Ils savaient bien et je les comprends. On prône l'idéal mais quand il s'agit de respecter les conditions de réalisation de cet idéal, chacun en lui, commence par rechigner et cherche les voies et moyens pour contourner les conditions de l'idéal. Et quand on ne parvient pas à contourner les conditions de l'idéal, on remet en cause l'idéal. Mais il n'en demeure pas moins que cet idéal est reconnu de tous. Donc je n'ai pas dans mon rôle à remettre en cause un idéal défini et fixé par la classe politique toute entière, et parce qu'à l'occasion de sa mise en œuvre certains ne veulent plus, et pour jouer au bon Président, sauver l'image de la démocratie, gommer la mauvaise perception de la chose, je remets en cause ce qui est fondamental. Il faut choisir entre ce qui est fondamental et ce qui relève de l'accessoire, il faut faire quoi ? Mon choix, il est clair. Même les réformes les plus difficiles, si elles sont pertinentes, nous avons l'obligation de les opérer. Maintenant au-delà de ça. Admettons que je sois disposé à remettre en cause la réforme pour la convivialité comme on aime bien le dire, c'est-à-dire pour la paix et la sécurité de tous, et favorable à ce qu'on diffère cette exigence des réformes. Ce que me demandent quelques leaders que je reçois ou je lis, c'est de prendre une ordonnance pour imposer ce que le Parlement n'a pas fait. Si le Parlement décide de remettre en cause la Charte et le nouveau Code électoral, je vais me conformer, on va se conformer tous. Mais si le Parlement ne le fait pas et maintient la charte des partis politiques et le Code électoral après les discussions, pour soigner l'image de la démocratie, je vais, comme souverain absolu, prendre une ordonnance et légiférer dans un domaine qui n'est pas le mien ?! Et dire voilà ce que sera désormais la Charte des partis politiques et le Code électoral. Je voudrais signaler que notre Constitution ne permet pas au Président de la République de légiférer dans tous les domaines. Quand on parle d'ordonnance, de manière classique, la Constitution permet au Gouvernement en place ou au Président de la République de légiférer pour la mise en œuvre de son programme d'action en cas de blocage. On prend des ordonnances dans un champ bien déterminé. On ne prend pas une ordonnance pour fixer un nouvel ordre politique. Et cela ne se fait dans aucun pays démocratique. Le jour où on fait cela, c'est qu'on a mis à terre tous les fondements de la démocratie. Parce que la compétition électorale est la chose fondamentale dans un système démocratique. Et il ne revient pas à un homme, fut-il Président de la République, de décider par lui et lui seul, d'un processus électoral. C'est cela qui est gênant. Ceux qui évoquent l'article 68 de la Constitution, cet article ne parle pas des prérogatives du Président de la République à utiliser la voie de l'ordonnance pour agir. L'article 68 permet au Président de la République de prendre des mesures exceptionnelles quand il y a blocage des institutions, remise en cause de l'indépendance du pays, quand le territoire est en danger, bref dans des conditions extrêmement limitées. Evidemment au titre des mesures exceptionnelles, il peut avoir une ordonnance ou une déclaration après consultation du président de l'Assemblée nationale. Mais la Constitution a encadré cela. L'article 69 qui suit l'article 68, précise que les mesures exceptionnelles doivent être prises dans le sens de la préservation des prérogatives des institutions de la République de sorte à permettre le bon fonctionnement rapide des institutions. Ces mesures doivent avoir pour objectif le retour à l'ordre dans un meilleur délai. Or dans le cas actuel, les institutions ne sont pas bloquées, le Parlement n'est pas bloqué. La commission des lois a fonctionné. Les débats ont eu lieu, les votes ont eu lieu. Donc puisque le Parlement n'a pas fait ce que je lui demande (modifier les lois en cours), je prends une ordonnance, je prends des mesures exceptionnelles pour retirer au Parlement ses prérogatives, pour fixer de nouvelles conditions ? Ce serait un coup d'Etat, contraire à la Constitution.
Nous avons un problème, nous avons une contrainte. Nous avons adopté une Constitution depuis 1990 qui dit comment telles et telles prérogatives doivent être exercées. Je consulte les composantes de la société y compris les anciens présidents de la République. Ceux-ci me prient d'aller dans un sens et je transmets à l'institution politique en charge, qui a pouvoir en cette matière, mais cette institution politique refuse de donner suite à ma requête. Cette requête a beau provenir d'une large consultation que je prends soin de transmettre à l'institution qui ne suit pas ma requête. Est-ce que cela signifie que l'institution est bloquée ? La Constitution a donné au Parlement ce pouvoir de manière exclusive. Est-ce que à tout moment ce que souhaitent quelques leaders, même beaucoup de leaders, s'impose aux institutions ? Je vous dis ce que prévoit l'article 4 de la Constitution : « Le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum. Les conditions de recours au référendum sont fixées par la présente Constitution et par une loi organique. La Cour constitutionnelle veille à la régularité du référendum et en proclame les résultats ». Le premier alinéa dit que « le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum ». Il y a deux moyens par lesquels notre Constitution permet de solliciter l'avis du peuple. Soit par le parlement où siègent les élus du peuple. Quand le Parlement se prononce pendant sa mandature, c'est au nom du peuple. Si l'on veut solliciter l'opinion du peuple en dehors du Parlement, c'est par voie référendaire. Donc le fait que Patrice TALON recueille des avis des uns et des autres et demande au Parlement une loi en ce sens et que le Parlement ne le fait pas, nous devons pour le respect de la Constitution, nous y conformer. Et je n'ai pas le pouvoir pour prendre une ordonnance pour dessaisir le Parlement de ses prérogatives. Et surtout pas en matière électorale. Même à titre exceptionnel, l'exception sera que ce modèle est désormais établi au Bénin. Je prie mes concitoyens de ne pas permettre qu'il soit établi au Bénin quelles que soient les raisons, qu'un Président de la République organise des élections par sa seule volonté, quand bien même cette volonté relèverait d'une certaine consultation ou concertation. C'est trop dangereux ! Parce que dans deux ans, dans trois ans, mon successeur peut également à tout moment s'en servir pour modifier le processus électoral à son goût.
Des propositions vous sont faites dans ce sens. Avez-vous une aversion à ce sujet ?
Vous voulez parler d'une conférence nationale ?
Pas du tout ! au contraire, certains me disent Monsieur le Président, à défaut de prendre une ordonnance par vous-même, puisque vous ne voulez pas violer la Constitution ni faire un coup d'Etat, pourquoi ne pas convoquer une conférence nationale ? Je convoque une conférence nationale à titre consultatif ou à caractère décisionnel ? Alors si c'est à caractère consultatif, c'est déjà fait. Puisque j'ai transmis au Parlement le souhait et la volonté d'un grand nombre. Si demain je réunis à nouveau toute les classes sociales et je transmets à nouveau les conclusions. Si le parlement refuse à nouveau d'aller dans ce sens ? Ce n'est pas un blocage. Les lois votées par le Parlement s'imposent à tout le monde même si nous ne sommes pas d'accord jusqu'à ce qu'un autre Parlement vienne changer les choses. C'est cela que nous appelons l'ordre constitutionnel des choses. Donc une conférence à titre consultatif ne servirait à rien. Il nous faut à nouveau une conférence souveraine qui va dire ce qui va se faire dans le cadre des élections en cours et ces décisions s'imposent à la Nation entière et les institutions. Mais si cette assise nationale a ce caractère décisionnel, souverain, cela veut dire simplement que l'ordre constitutionnel actuel est remis en cause.
Si cette décision est juste portée sur la question de la crise électorale, juste cela,
Si la cité devait fonctionner ainsi à chaque controverse, si la Cité devrait fonctionner ainsi à chaque instant, chaque fois qu'il y a un problème, chaque fois qu'il y a un incident, chaque fois qu'il y a une controverse, on déroge à la Constitution.
Non, non, suivez bien, écoutez bien. Parce que nous avons l'obligation de gérer la Nation. Et moi j'ai prêté serment pour respecter et protéger la Constitution. Je ne peux pas, l'article 4 de la Constitution n'autorise pas la convocation d'assises politiques, la convocation de conférences nationales souveraines. Elle n'autorise pas, et ça les gens ne le savent pas.
Notre Constitution actuelle interdit la consultation du peuple par la voix de Conférence nationale à caractère décisionnel parce que cela est une remise en cause de l'ordre constitutionnel. La Constitution n'a prévu que deux voies de consultation du peuple. C'est la consultation du parlement ou le référendum. C'est pour cela que je ne peux pas convoquer une conférence nationale ou une assise en cette matière aujourd'hui, et lui donner un caractère impératif, capable donc de prendre une décision en cette matière.
Si je le fais, je remets en cause l'ordre constitutionnel actuel, et cela, quand j'ai rencontré il y a quelques jours les présidents des Institutions de la République, laquelle réunion a été élargie au président de la CENA et au Médiateur, j'ai posé la question à chacune de ces personnalités de manière personnelle : « Êtes-vous favorable Monsieur/Madame à la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ? » Tout le monde m'a répondu : « Il n'en est pas question ».
Quand je reçois des personnalités politiques diverses à l'occasion de cette affaire et que je leur demande : « Vous êtes demandeur ou favorable à la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ? », tout le monde me dit : « Non ».
Je dis : « Mais vous ne pouvez pas me demander de prendre sur moi de violer la Constitution alors que chacun de vous, par derrière, dit : « Ne remettez pas en cause l'ordre constitutionnel ».
Messieurs, je conclus là-dessus, sur ce point-là : La prise d'une Ordonnance par moi, pour interférer dans le processus électoral, en lieu et place de l'Assemblée nationale, en lieu et place de la Cour constitutionnelle, serait, de ma part, une remise en cause de l'ordre constitutionnel. Ce serait interprété comme un coup d'État. La convocation d'une Conférence nationale souveraine pour décider aujourd'hui en cette matière serait également une remise en cause de l'ordre constitutionnel puisque cela n'est pas permis, n'est pas envisagée par la Constitution. Et toute Conférence nationale qui a un caractère souverain statue au-delà des règles, des lois qu'elles soient réglementaires simplement, qu'elles soient législatives ou fondamentales, qui statue de manière souveraine, remet en cause l'ordre constitutionnel. Est-ce que c'est cela que veut notre opinion, notre peuple pour régler un problème qui certes nous préoccupe, mais qui ne vaut pas, à mon sens, la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ?
Alors, quand on est responsable, on dit : « Entre deux maux, il faut choisir le moindre ». Est-ce qu'il faut aller aux élections dans ces conditions ? Aller aux élections avec cette image qui ne nous honore pas tant, je le reconnais, qui jette un peu la suspicion sur moi, je l'admets. Mais j'ai déjà porté beaucoup de chapeaux. Je suis prêt à porter encore ce chapeau, ce n'est pas un problème. Mais est-ce que pour me préserver de cette image, pour ne pas porter ce chapeau, est-ce que je vais organiser la remise en cause de l'ordre constitutionnel actuel ? Est-ce que je vais permettre l'instauration d'une arme de destruction massive ? Cette arme-là, c'est celle que vous me suggérez, de conférer au Président, dans l'histoire politique du Bénin, le pouvoir de légiférer en matière électorale.
Même si laisser organiser les élections dans les conditions actuelles pourrait être considéré aussi comme un échec au plan des réformes politiques que vous portez.
j'ai l'habitude d'être direct. Je préfère porter le chapeau d'un échec du genre, que je n'ai pas réussi dans la réforme politique actuelle. Je n'ai pas réussi à appeler les uns et les autres à mettre en place une réforme qui corrige nos travers. Si je n'ai pas réussi à le faire, mais je n'en porte pas seul la responsabilité. Je n'ai pas réussi à faire cela. Est-ce que pour autant je vais être égoïste à ce point, et aller jusqu'à la remise en cause de notre Constitution, et saisir une arme qu'on me donne inconsciemment parce que beaucoup de gens ne sont pas conscients de l'arme qu'on me tend. Moi, j'en suis conscient, et je sais que je suis un homme. Je ne sais pas de quoi je serais capable demain. Je ne vais pas tenir dans mes mains une arme que je pourrais être tenté d'utiliser à d'autres fins demain. Et après moi, même si moi je ne le fais pas, celui qui me succédera, qui succédera dans 10, 15, 20 ans, nous aurions mis dans les mains du président de la République du Bénin une arme qui peut faire pire que ce que nous voulons corriger aujourd'hui. Il faut se garder de faire ça, et c'est bien pour ça que je dis : « Ce mal, ces élections, telles qu'elles se présentent, ont quelque chose qui, pour moi, porte un certain discrédit. Je l'accepte, je veux bien assumer cela. La vie, elle est ainsi faite. Quand on accepte d'être responsable, il faut des fois accepter de porter certains chapeaux. Je veux bien le faire. Mais je veux pouvoir en même temps préserver l'essentiel. C'est ça mon serment.
M. le Chef de l'État, nous sommes en train d'épuiser les dernières secondes de cette émission, cet entretien spécial que vous avez bien voulu nous accorder sur cette question de l'heure. Je voudrais finir par cette phrase, la dernière phrase que vous avez laissé entendre à savoir la prévenance que vous-même vous portez à une arme redoutable qu'on peut mettre dans vos mains pour régir la vie, et l'ordre des choses. De ce point de vue, vous êtes conscient qu'actuellement là maintenant avec deux partis acquis à votre cause, vous aurez une hyper puissance présidentialiste.
M. SOUNOUVOU, que voulez-vous que je fasse d'un Parlement dans lequel tous les députés sont mes partisans ? À quoi ça me servirait de plus qu'un Parlement dans lequel j'ai une majorité ? Le Parlement actuel qui est en place, je dispose d'une majorité suffisante pour conduire l'action gouvernementale.
qui n'a pas pu vous permettre de tout avoir non plus
Patrice TALON : Mon objectif n'est pas de tout avoir. J'ai voulu réviser la Constitution par deux fois, et je n'ai pas obtenu la majorité nécessaire. La dernière fois, la toute dernière tentative, j'avais la possibilité d'aller au référendum. J'ai dit « Non ». Parce que la révision d'une Constitution doit être toujours consensuelle. Mais mon action, le succès de mon action n'est pas exclusivement fonction de la révision de la Constitution ou des réformes constitutionnelles que j'ai voulu faire, et je n'ai pas vocation, par moi et moi seul, pendant mon mandat, de transformer le Bénin, de tout régler en une fois. Je n'ai pas cette prétention. Je n'ai pas besoin d'avoir un Parlement du genre, et dans tous les cas, ce n'est pas parce que deux grandes formations politiques seraient allées au Parlement et seraient les seules présentes au Parlement que cela me donnera une homogénéité absolue. Non, il ne faut pas se faire d'illusions. Le Bénin est un pays de grande démocratie, de grands débats, et même au sein de ces deux formations politiques, il y a déjà beaucoup des courants de pensée de compétition en interne dans les partis politiques ; ce qui est bien d'ailleurs. Donc, je ne crains pas que du jour au lendemain la démocratie au Bénin bascule parce que le débat démocratique, la critique de l'Action gouvernementale ne se fait pas qu'au Parlement. Et d'autres élections arriveront très vite. Dans un an, nous allons aux élections municipales. Dans deux ans, nous allons aux élections présidentielles. Dans quatre ans, nous aurons à nouveau des élections législatives. Je pense que la réforme aura fait son chemin et que les uns et les autres auraient pris le train en marche, et notre processus démocratique n'en aura que plus de vigueur. C'est certain. Donc, pour moi, il est évident que ce chemin difficile sur lequel nous sommes va nous amener à un lendemain meilleur en matière d'animation de la vie politique. Et les partis politiques qui, parce qu'ils ont refusé de faire les efforts qu'il faut, ne seront pas aujourd'hui peut-être présents auront l'occasion de revenir au Parlement peut-être de manière plus forte, de manière plus structurée, et seront capables demain de conquérir le Pouvoir exécutif, de l'exercer, ou d'être majoritaires au Parlement sans que ce qui s'est passé aujourd'hui établisse de manière éternelle une vie politique sans débats. Ce n'est pas vrai !
Je vais vous dire une chose : « La réforme, elle est difficile. On l'a évoquée longuement tout à l'heure. Je voudrais profiter de cet entretien pour quand même féliciter les partis politiques qui ont fait le sacrifice de fusionner, qui ont renoncé à leurs intérêts individuels, à leur fonds de commerce, il faut le dire, pour créer ces deux grands partis politiques. Je souhaite qu'il y ait au Bénin une troisième force politique, une quatrième force politique de cette envergure-là dans lesquels les gens auraient fait les sacrifices nécessaires.
J'ai noté qu'au Bénin il y a plus de 250 partis politiques, et j'ai interpellé les responsables des deux partis en question, et j'ai remarqué que chacun de ces nouveaux partis regroupe plus de 70 à 80 partis politiques avec des dizaines de mouvements politiques, leaders politiques. Je vois que les deux partis, ensemble, regroupent plus de la moitié des partis politiques existant au Bénin, c'est-à-dire ensemble regroupent 140 à 150 partis politiques. J'ai remarqué également que ces deux formations regroupent plus de 2/3 des partis politiques actuellement présents au Parlement. Et je dis : « Mais donc, ces deux partis ont quand même certaine représentativité. Ces deux partis ne sont pas que deux partis politiques selon le schéma actuel, la mosaïque actuelle. C'est environ 150 partis politiques qui vont à la compétition, mais dans une autre dynamique, dans une dynamique de regroupement. Nous avons déjà, d'une certaine manière, réussi un peu ce que nous espérions. Parce que nous voulons que les partis politiques fusionnent, deviennent de grands ensembles politiques. De 250 partis politiques, nous avons aujourd'hui plus de 150, 200 partis qui sont regroupés en 2 partis politiques. Imaginez que du reste, sortent encore 1 ou encore 2 partis politiques. Est-ce que nous n'avons pas réussi ? Donc, ce qui se passe, il faut pouvoir également le lire sous un autre angle certes difficile mais qui ouvre le chemin d'un succès de la réforme du système partisan. Ce que les deux ont fait, nous allons prier, nous allons tout faire pour que le reste fasse autant.
pas forcément dans votre giron hein
Non dans le pays, dans le pays. Vous avez vu l'article 242 du Code électoral ? Si vous l'avez lu, vous avez vu un chiffre 4 dedans. Dans ce Code déjà, on sent que le nombre de partis politiques pressenti, souhaité pour animer le Parlement ne devrait pas dépasser 4 ou 5. Le choix du Bénin, le choix de la réforme, c'est d'amener les 250 partis politiques à se regrouper, à se répartir en 3, 4, 5 grands partis politiques dans le pays pour effectivement jouer leur rôle. Et cela a été explicitement ou implicitement en tout cas dit dans le Code électoral. Donc, il s'agit pour nous d'agir, de prier, de tout faire pour que les gens se fondent dans de grands ensembles pour jouer leur rôle en tant que partis politiques d'envergure nationale capables d'influencer la gouvernance dans le pays, capables de conquérir le pouvoir, de l'exécuter de manière homogène. Donc, ceux qui ont réussi, ceux qui l'ont fait aujourd'hui, peut-être parce qu'ils sont dans ma dynamique, ils ont fait le sacrifice qu'il faut. Vous avez vu dans les partis des gens qui étaient des adversaires éternels, je ne vais pas citer de noms, mais des gens qui n'auraient jamais pu se mettre ensemble dans un parti politique. Certains ont renoncé à être présidents de parti, ont renoncé à tout rôle et se retrouvent comme de simples membres de partis politiques. C'est un sacrifice énorme. C'est en cela que je voudrais inviter les acteurs politiques, les uns et les autres, à faire ce sacrifice et à pouvoir entrer dans les partis politiques à caractère, à dimension, à envergure nationale afin que ce que nous avons vécu cette année, ce que nous sommes en train de vivre ne se répète pas. Et d'ailleurs, ils n'auront pas le choix. Ils vont devoir le faire parce qu'ils ne vont pas renoncer à exercer ce qu'ils veulent bien faire comme métier, le métier de la politique. Donc, à quelque chose, peut-être malheur sera bon. Je suis pragmatique, je suis quelqu'un de réaliste, et je suis quelqu'un qui avance malgré les difficultés. Je suis quelqu'un qui cherche les voies et moyens pour corriger nos insuffisances. Mais parfois à l'impossible je ne suis pas tenu. À l'impossible je ne veux tenir personne. Et je voudrais que nos difficultés nous permettent de voir de manière plus lucide notre réalité et au lieu de fermer les yeux là-dessus, de corriger nos travers et d'avancer. C'est cela mon souhait, c'est cela aujourd'hui ma position. Et je voudrais, pour finir, prier la classe politique, les leaders politiques de ne pas appeler à incendier le pays. Si ce pays leur tient tant à cœur et qu'ils ont vocation à le diriger aujourd'hui ou demain, ce n'est pas un pays brûlé, ce n'est pas un pays en cendres qu'ils auront à diriger demain. Ne pas participer à une élection, la vie ne s'arrête pas là. La vie ne finit pas à un échec. Cela souvent vous permet d'être plus aguerri, d'avoir peut-être des succès inespérés plus grands demain. Donc, appeler à brûler le pays parce qu'on ne va pas à une élection, ce n'est pas responsable. Ce n'est pas bien. Il faut souhaiter que, même si les élections doivent avoir lieu dans ces conditions, que cela nous permette d'aller de l'avant, que cela nous permette de mieux construire notre pays, et que ce qui ne va pas maintenant, qu'on puisse le corriger dans les jours à venir afin que l'on ne retrouve plus ce genre de choses. Mais il ne faut pas brûler le pays, et je ne le permettrai pas d'ailleurs.
Le peuple a besoin d'être rassuré tout simplement M. le Président de la République
Je veux rassurer le peuple par mon action, je veux rassurer les uns et les autres par mon attitude, et vous avez bien vu : « Quand j'ai souhaité une révision de la Constitution et que nous ne l'avons pas obtenue, je me suis incliné ». Je me suis incliné. Je suis un homme d'action. Mais je veux que l'action s'opère dans le champ tracé et encadré par la Constitution. Il ne faut pas que la volonté d'agir nous fasse sortir du cadrage constitutionnel. C'est bien pour ça que je voudrais dire à mes concitoyens que je resterai autant un homme d'action, autant un défenseur de la démocratie, des libertés, de la rigueur, et du respect de l'ordre constitutionnel pour lequel j'ai prêté serment. Je voudrais vous rassurer ainsi, M. DOSSA et M. SOUNOUVOU, d'une chose : Notre démocratie, même si elle est parfois peut-être mise à l'épreuve par la compréhension que nous avons de ce qui se passe dans la Cité, notre démocratie, elle est dynamique, elle est vivante, elle est solide, elle se renforce, et elle va servir notre développement. Notre démocratie permettra au Bénin (aujourd'hui ce n'est pas encore le cas. Mais ça viendra très vite) permettra d'avoir une gouvernance efficace pour sortir du sous-développement et de la pauvreté. Il ne sert à rien de se contenter d'une démocratie aisée, confortable qui, malheureusement, nous maintient dans la perversion, maintient et éternise nos travers, nos insuffisances et in fine nous amènera dans le chaos. Et c'est pour cela que la démocratie doit rester un outil de développement. Et toutes les fois qu'en respectant les dispositions de l'ordre constitutionnel, en préservant la démocratie, nous allons trouver les voies et moyens pour corriger nos travers, nous allons le faire parce que c'est cela qui nous permettra de mieux vivre.
Le chef de l'Etat au cours de son entretien, tout en expliquant la situation qui se pose, pense qu'il n'est pas bien de faire recours à l'ordonnance pour organiser les élections. Il situe les responsabilités de la situation mais démontre qu'il a pleinement assuré ce qui relevait de sa compétence. Il invite les acteurs les concitoyens à ne pas accepter qu'il tordre le cou à l'ordre constitutionnel.
« Qui n'a pas envie de plaire à l'opinion publique ? Qui n'a pas envie de séduire ses concitoyens ? Qui n'a pas envie d'avoir une bonne image ? », se demande le chef de l'Etat quant à la question de savoir sa sincérité en demandant aux députés de trouver une solution pour la participation de tous les partis aux élections. « Je l'ai dit et je veux bien le répéter, l'issue de ces deux phases de qualification n'est pas quelque chose qui me donne à être fier, satisfait parce que je sais combien cela est suspectable, combien cela entache mon image personnelle et l'image du pays tout entier mais je n'ai pas à mon niveau, comme un souverain absolu, à remettre en cause ce qui est réglementé, structuré par la Constitution et les lois », a expliqué Patrice Talon. Il indique que « C'est pour cela que j'ai invité les partis politiques présents au Parlement, le Bureau de l'Assemblée nationale, le président de notre Assemblée, à trouver les solutions, les voies consensuelles permettant de corriger cette mauvaise image ». Pour le chef de l'Etat, « Une chose est de réussir une réforme, une autre est également de pouvoir maintenir la bonne image démocratique du Bénin donc je suis soucieux de cela. Mais vous savez très bien qu'à cette étape-là, dans un processus électoral qui est à quelques jours de son épilogue, il n'est pas possible que des modifications soient apportées au dispositif sans un certain consensus ».
Le chef de l'Etat confie : « j'ai appelé les uns et les autres sous la direction du président de l'Assemblée afin que la solution qui serait trouvée soit consensuelle et même si cela devrait écorcher un peu la dynamique de la réforme, elle puisse sans remettre en cause le principe global de la réforme, gommer cette impression d'une démocratie qui s'essouffle ». Aussi ajoute-t-il : « C'est pour ça que j'ai prié le président de l'Assemblée, les uns et les autres, d'aller à cette négociation et de proposer une solution à laquelle, j'étais d'ores et déjà acquis quel que soit ce que ça serait pourvu qu'il y ait consensus. J'ai utilisé toute ma force de persuasion pour convaincre ceux qui se réclament être mes partisans. J'ai noté avec satisfaction et vous l'avez peut-être su vous-mêmes que les premiers jours ont pu consacrer un certain consensus ». Il explique qu'un « comité a été mis en place par la majorité parlementaire et la minorité parlementaire, ceux qu'on appelle l'opposition et ils ont abouti à quelque chose de consensuel qui, sans remettre en cause le principe même de la réforme, devrait permettre à ceux qui ont été recalés d'être rachetés, qu'ils puissent se mettre à jour et rentrer dans la compétition aux conditions les plus essentielles qui ont été fixées et qui consacrent la réforme ». Pour le chef de l'Etat, « Nous étions prêts à applaudir et à rentrer dans cette satisfaction quand la minorité parlementaire qu'on appelle opposition, a remis en cause ce consensus et exigé le retour en arrière pur et simple ; et exigé que la nouvelle loi portant Code électoral et celle portant Charte des partis soient purement et simplement mises de côté et que la réforme en cours soit différée ». Patrice Talon regrette que ‹‹ ça a été une erreur fondamentale et la situation actuelle dans laquelle nous sommes, ils en sont quelque peu responsables ».
A la question de savoir si face à ce blocage, ces atermoiements de la classe politique au Parlement où il y avait une guéguerre de chantage, on avait espéré voir le chef de l'Etat hisser à nouveau dans ce rôle de chef, père de la Nation pour les rassembler et ensemble trouver de solutions pratiques parce que les blocages étaient surtout administratifs, pour trouver le quitus, pour trouver le certificat de conformité, il répond par la négation. « Non, Non. Vous avez dû constater depuis que le défaut de consensus n'est pas lié aux détails de documents et pièces à fournir. Les choses ont beaucoup évolué », précise M. Talon.
Il pense que « Les partis de la minorité parlementaire, notamment ceux qui se réclament de l'opposition, ont trouvé l'occasion de remettre complètement en cause ce qui était déjà un acquis pour tout le monde, c'est-à-dire le besoin de réformer le système partisan ».
Pour Patrice Talon, « La classe politique a trouvé qu'il est temps qu'il y ait au Parlement des partis politiques bien représentatifs et non des partis qui viennent chacun avec un député ».
Citant les conditions du code électoral dont l'une d'elles qui stipule que ‹‹Un parti qui va à la compétition électorale (législatives) et qui doit enlever un siège, doit avoir une envergure nationale, c'est-à-dire recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au plan national ».
Pour lui, « C'est très contraignant. Et beaucoup de partis politiques dans l'état actuel des choses, ne sont pas capables de satisfaire cette exigence. Vous comprenez donc quand les gens se disent qu'ils sont de l'opposition, et veulent satisfaire à cette obligation de créer de grands ensembles, voulant toujours demeurer présidents de partis politiques, garder leur fonds de commerce pour négocier avec l'Exécutif pour avoir des postes de responsabilité, des fonds de commerce qu'il faut se départir pour former des grands ensembles, évidemment, renoncer à cela est un sacrifice énorme qu'ils n'étaient pas disposés à faire ».
Selon le chef de l'Etat, « refuser les conditions actuelles, c'est légitime pour eux. Indirectement, on parle d'exclusion ». Mais il regrette que « dans les faits, ces partis politiques, n'ont rien fait désormais que d'exiger la remise en cause de la réforme des partis politiques afin que les choses restent en l'état comme depuis toujours. Je dois avouer que ce n'est pas admissible. Parce que nous avons l'obligation de corriger nos travers, nos perversions afin que le pays évolue ».
M. Talon pense que « Le code électoral n'est pas rédigé pour satisfaire de manière explicite quelqu'un. Ce sont des conditions posées auxquelles tout le monde doit satisfaire. Il n'a pas été dit que des partis de telle couleur sont dispensés de telles exigences et que les partis de telle ou telle couleur sont astreints à respecter ces dispositions-là. Le code s'impose à tout le monde. Ceux qui ne sont pas dans le dynamisme du respect du code, exigent que le code soit abandonné ».
Ordre constitutionnelle
La question de l'ordonnance pour sortir de la situation n'est pas la solution selon le chef de l'Etat. « L'ordonnance, ce serait pour dire quoi ? Pour abroger la Charte et le Code. Pour remettre en cause la réforme voulue et décidée par la classe politique toute entière ? », autant d'interrogations qui se pose à lui. « Donc moi qui ai choisi de faire des réformes nécessaires, courageuses, quand il s'agit de la réforme majeure, qui concerne la classe dirigeante, je dois remettre en cause cette réforme par autorité ?! », ajoute-t-il. Pour lui, « On prône l'idéal mais quand il s'agit de respecter les conditions de réalisation de cet idéal, chacun en lui, commence par rechigner et cherche les voies et moyens pour contourner les conditions de l'idéal. Et quand on ne parvient pas à contourner les conditions de l'idéal, on remet en cause l'idéal ». Le chef de l'Etat pense que pour choisir entre ce qui est fondamental et ce qui relève de l'accessoire, « Mon choix, il est clair. Même les réformes les plus difficiles, si elles sont pertinentes, nous avons l'obligation de les opérer ».
Il laisse comprendre que « Ce que me demandent quelques leaders que je reçois ou je lis, c'est de prendre une ordonnance pour imposer ce que le Parlement n'a pas fait. Si le Parlement décide de remettre en cause la Charte et le nouveau Code électoral, je vais me conformer, on va se conformer tous. Mais si le Parlement ne le fait pas et maintient la charte des partis politiques et le Code électoral après les discussions, pour soigner l'image de la démocratie, je vais, comme souverain absolu, prendre une ordonnance et légiférer dans un domaine qui n'est pas le mien ?! ».
Patrice Talon explique d'ailleurs :« Je voudrais signaler que notre Constitution ne permet pas au Président de la République de légiférer dans tous les domaines. Quand on parle d'ordonnance, de manière classique, la Constitution permet au Gouvernement en place ou au Président de la République de légiférer pour la mise en œuvre de son programme d'action en cas de blocage. On prend des ordonnances dans un champ bien déterminé ».
Il précise qu' « On ne prend pas une ordonnance pour fixer un nouvel ordre politique. Et cela ne se fait dans aucun pays démocratique. Le jour où on fait cela, c'est qu'on a mis à terre tous les fondements de la démocratie. Parce que la compétition électorale est la chose fondamentale dans un système démocratique ». Il dira aussi que ceux qui évoquent l'article 68 de la Constitution, cet article ne parle pas des prérogatives du Président de la République à utiliser la voie de l'ordonnance pour agir. Ainsi, « L'article 68 permet au Président de la République de prendre des mesures exceptionnelles quand il y a blocage des institutions, remise en cause de l'indépendance du pays, quand le territoire est en danger, bref dans des conditions extrêmement limitées ».
Bien que soulignant qu'au titre des mesures exceptionnelles, « il peut avoir une ordonnance ou une déclaration après consultation du président de l'Assemblée nationale. Mais la Constitution a encadré cela ». Il cite l'article 69 qui suit l'article 68, précisant que les mesures exceptionnelles doivent être prises dans le sens de la préservation des prérogatives des institutions de la République de sorte à permettre le bon fonctionnement rapide des institutions. « Ces mesures doivent avoir pour objectif le retour à l'ordre dans un meilleur délai. Or dans le cas actuel, les institutions ne sont pas bloquées, le Parlement n'est pas bloqué. La commission des lois a fonctionné. Les débats ont eu lieu, les votes ont eu lieu ». Le chef de l'Etat estime que « la Constitution a donné au Parlement ce pouvoir de manière exclusive ».
Patrice Talon cite l'article 4 de la Constitution qui stipule : « Le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum. Les conditions de recours au référendum sont fixées par la présente Constitution et par une loi organique. La Cour constitutionnelle veille à la régularité du référendum et en proclame les résultats ». Le premier alinéa dit que « le peuple exerce sa souveraineté par ses représentants élus et par voie de référendum ». « Je prie mes concitoyens de ne pas permettre qu'il soit établi au Bénin quelles que soient les raisons, qu'un Président de la République organise des élections par sa seule volonté, quand bien même cette volonté relèverait d'une certaine consultation ou concertation. C'est trop dangereux ! Parce que dans deux ans, dans trois ans, mon successeur peut également à tout moment s'en servir pour modifier le processus électoral à son goût », avertit Patrice Talon.
G.A.