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Défense

Marine Le Pen : «Dissuasion: ni élargie, ni concertée, indépendante!»

Blog Secret Défense - Tue, 02/11/2020 - 10:44
Une tribune, parue dans l’Opinion, de la présidente du Rassemblement national en réaction au discours du chef de l’Etat sur la dissuasion
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Selon le président Macron, forces nucléaires et conventionnelles « s’épaulent »

Blog Secret Défense - Tue, 02/11/2020 - 10:38
Une analyse du discours du chef de l’Etat sur la stratégie de défense et de dissuasion.
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[Evros, porte de l’Europe 2] La Turquie tire les ficelles aux frontières extérieures de l’UE (G. Koumoutsakos)

Bruxelles2 - Tue, 02/11/2020 - 09:30

(B2 en Grèce) Georgios Koumoutsakos est ministre adjoint à la migration et l’asile dans le gouvernement de Kyriákos Mitsotákis formé en juillet 2019. Aujourd’hui, il accuse la Turquie de jouer avec les frontières de l’UE… 

G. Koumoustakos (© ES/B2)

Le nouveau gouvernement illustre le virage à droite de la Grèce, après cinq ans de gouvernement Tsipras (2015-2019). Ancien député européen (2009-2014), Georgios Koumoutsakos a été vice président de la délégation UE Turquie au Parlement européen.

L’accord entre l’UE et la Turquie, signé en 2016, prévoit que la Grèce puisse renvoyer en Turquie tout réfugié n’étant pas autorisé à rester en Grèce. Le nombre de retours est faible (1), comment l’expliquez-vous ? 

— Nous avons voté une nouvelle loi sur l’asile. Nous renforçons le personnel (pour l’examen des dossiers de demande d’asile) afin d’avoir des procédures très rapides. Si nous avons des procédures plus rapides, nous aurons la possibilité de retours plus nombreux. Nous avons déjà commencé, mais de l’autre côté, la déclaration commune prévoit des obligations pour la Turquie aussi. Ils doivent éradiquer les réseaux de trafiquants. Ils ne font presque rien en ce qui concerne les réseaux qui sont à côté de la Grèce. Sinon, on ne verrait pas ces gilets de sauvetage et bateaux sur nos côtes…

Le respect de l’accord tient au bon vouloir des Turcs ? 

— Les Turcs ont une autre obligation. Ils doivent dissuader l’apparition de nouvelles routes de migration terrestre. Or, là aussi, nous avons un problème entre l’ile de Samothrace (carte) et Alexandropoulis. Ils doivent faire quelque chose. Ils doivent aussi répondre aux questions des autorités grecques. Or, lorsque la police envoie des questions détaillées sur des trafiquants, il n’y a presque jamais de réponse.

La frontière reste donc sous pression ? 

— La répétition de déclarations turques disant « on va rouvrir les portes », que l’on a entendu au plus haut niveau du gouvernement turc, même au niveau du président de la République, sont une invitation aux trafiquants et aux migrants de venir aux frontières. Ce qui augmente la pression sur les frontières. Cela certifie en même temps qu’ils contrôlent les flux. Car en disant qu’ils peuvent ouvrir, ils admettent qu’ils contrôlent les flux.

Il y a pourtant cet accord entre l’UE et la Turquie, qui a posé un certain nombre de points en contrepartie de la Facilité accordée à la Turquie pour l’accueil des syriens sur son sol ?

— Nous soutenons pleinement l’application de la déclaration commune.

Au Parlement européen, des députés s’interrogent sur le fait que les autorités grecques n’autorisent pas Frontex à intervenir à la frontière avec la Turquie ? Est-ce exact ? —

— Bien sûr que non. Ce sont les autorités turques qui n’acceptent en aucun cas d’avoir Frontex patrouiller dans leurs eaux territoriales ou sur leur territoire. Nous, ce que nous voulons, c’est renforcer notre coopération avec Frontex. La coopération est essentielle pour nous. Mais les turcs n’accepteront jamais.

Pour quelle raison ? 

— C’est une question à poser aux autorités turques.

Le Haut commissariat aux réfugiés exprime des réserves sur cette nouvelle loi sur l’asile (adoptée en juillet 2019 et applicable depuis le 1er janvier). Que lui répondez-vous ? 

— Nous avons commencé à appliquer cette réforme. Laissons-la se mettre en œuvre.

Avez-vous l’intention d’agrandir les barbelés aux frontières terrestres ? 

— Nous voulons renforcer la frontière terrestre, et la frontière maritime.

Avec des hommes et des barbelés ?

— Avec tous les moyens prévus.

(Emmanuelle Stroesser)

  1. Le gouvernement parle de 4000 retours en quatre ans

Interview réalisée en face à face, à Athènes, le 28 janvier 2020, à l’issue de la conférence de presse suivant la signature de l’accord entre la Grèce et l’EASO

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« Parasite », à lire entre les lignes

Défense en ligne - Mon, 02/10/2020 - 20:28

C'est une famille, qui vit plus bas que terre, au fond d'une impasse, derrière des barreaux, dans un entresol sombre et gris, comme des entrailles, avec vue sur la rue, dans un appartement où l'on ne capte le WiFi gratuit que dans les toilettes. Cette famille, c'est la famille Ki-Taek, au cœur de « Parasite », le film qui a reçu la Palme d'Or à Cannes en 2019 et quatre Oscars en 2020, dont celui du meilleur film, un long-métrage signé Bong Joon-Ho.

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Le combat intellectuel et politique de Samir Amin

Défense en ligne - Mon, 02/10/2020 - 20:19

Le 12 août 2018 disparaissait à Paris, l'économiste égyptien Samir Amin, à l'âge de 87 ans. Fondateur de l'association Enda Tiers-Monde, du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA), du Forum du Tiers-Monde et du Forum mondial des alternatives (FMA), dont les sièges se trouvent à Dakar, au Sénégal, Amin donne à ces institutions la vocation de conduire une réflexion autonome et de promouvoir des solutions endogènes aux défis de développement de l'Afrique et (...)

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Dissuasion nucléaire : la France prise dans un étau à trois mâchoires

Blog Secret Défense - Mon, 02/10/2020 - 16:50
Le discours du président Macron sur la stratégie de défense et de dissuasion s’inscrit dans un contexte marqué par la relance de la course aux armements, l’absence de l’Europe et la contestation antinucléaire
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[Grèce, porte de l’Europe] Le fleuve Evros, l’autre porte d’entrée des réfugiés

Bruxelles2 - Mon, 02/10/2020 - 06:05

(B2 en Grèce) Dans les rues d’Alexandroupolis, dimanche matin, le silence l’emporte. C’est la dernière grande ville avant le poste frontière entre la Grèce et la Turquie. La frontière est encore loin. Elle suit les contours du fleuve Evros, plus connu sous son nom bulgare de Maritza, là où il prend sa source, pour se jeter, 150 km plus bas, dans la mer Egée. Ce sont près d’un réfugié sur trois qui l’ont traversé pour rejoindre l’Europe

Carte de la Thrace (© B2/ES)

Au départ d’Alexandroupolis, au Nord-Est de la Grèce, dans la région de la Thrace, la route s’étale et s’étend, déserte. La végétation terne de l’hiver et le ciel bas de ce matin de janvier écrasent les paysages. On cherche à voir le fleuve Evros. C’est la barrière terrestre pour les réfugiés qui tentent de rejoindre l’Europe sans passeport ni visa. La fréquence de ces passages irréguliers varie suivant les époques. Elle reste élevée depuis le bond entre 2017 et 2018 où le nombre de passages terrestres a été multiplié par trois et a franchi la barre des 10.000 (cf. encadré). La route des ‘mainlands’ reste une alternative à celles des îles.

Premier poste frontière, Kipoi

En quittant la grande route, la chemin se resserre. Le fleuve Evros reste, lui, invisible, il fuit. Niché au fond d’une vaste vallée. En revanche, l’enfilade de camions stationnés de part et d’autre d’une barrière séparant un chemin et la grande route que l’on avait délaissé indique que l’on approche du poste frontière de Kipoi. Quelques voitures particulières font la queue devant la guitoune des douaniers grecs. La station dure quelques minutes à peine. Et puis c’est l’autre côté, la Turquie. À quelques dizaines de mètres. Ce n’est pas par là que les réfugiés sans visa passent.

150 km de fleuve

Le fleuve Evros, frontière entre la Grèce et la Turquie (© B2/ES)

Il faut remonter encore pour trouver le fleuve Evros, à 29 km de Didymoteicho. Pour atteindre la rive, on emprunte le chemin de terre d’un chantier financé par l’Europe pour lutter contre les inondations. L’aboiement d’un chien de la ferme voisine accueille le curieux. Au bout de ce chemin rocailleux, le fleuve apparait enfin.Le passage est effectivement étroit. Aisément franchissable pour qui sait nager. L’accès aux deux rives a été patiné par les passages. Sur la rive opposée, un bateau dégonflé sèche aux branches décharnées d’un arbre.

Sur la rive grecque, des habits restent au sol. Quelques emballages de nourriture aussi. « Les gens nagent pour rejoindre la rive » nous a-t-on expliqué. À d’autres endroits, les migrants empruntent des petites embarcations. Certains se noient, se font emporter par le courant, témoigne le CICR (Comité international de la Croix-rouge) qui assiste les familles dans la recherche de leur parent disparu peut être là…

Ce sont les passeurs qui décident

Un bateau pneumatique échoué sur le fleuve (© B2/ES)

Dans la ville de Didymoteicho, on explique que les migrants ne restent pas ici. « Ils demandent le poste de police s’ils ne se sont pas déjà fait arrêter ». Aller au poste de police pour se faire enregistrer et envoyer vers un hébergement, « c’est la recommandation qu’ils reçoivent des passeurs » confirment tous les interlocuteurs. À la frontière terrestre, ce sont les passeurs qui décident du timing. Un officiel confirme : « c’est en effet paradoxal. Mais on a tous en tête l’histoire de réfugiés qui demandent à la police de les arrêter pour qu’ils puissent se faire enregistrer ».

Se faire arrêter

C’est comme cela qu’à Thessalonique, à près de trois heures de route de là, on a noté l’an dernier « une hausse importante de gens ayant franchi la frontière terrestre sans se faire interceptés par la police ». Dès lors « ils arrivent à Thessalonique, la ville principale de la région, pour se faire enregistrer comme demandeur d’asile. Et pour cela, soit ils vont au camps de Diavata proche de la ville, soit ils se font arrêter par la police en ville ». C’est ce qu’explique le responsable d’une grande organisation internationale.

Plans de route

Certains réfugiés ont des plans de route très détaillés raconte un observateur. Il se souvient de celui d’un réfugié Afghan, les plus nombreux à traverser, avec les Syriens et les Irakiens. « Il avait noté sur un papier toutes les instructions du passeur : du départ de son village en Afghanistan jusqu’à sa destination en Allemagne, il avait le détail ville par ville, cela commençait en Iran, avec le nom de la personne à aller voir, etc. ». Il n’existe visiblement pas une seule route, mais plusieurs. Les tarifs changent selon ces routes, proportionnels aux risques de se faire intercepter. Malgré une présence militaire renforcée à la frontière, les mouvements continuent, « c’est assez surprenant d’ailleurs » glisse un diplomate.

L’homme, cette marchandise aux mains des passeurs

Sans passeur, on ne passe pas. Et… sans la complicité de garde-frontières, nous indiquent plusieurs interlocuteurs bien informés. Pour ces passeurs, la fermeture des frontières vers les Balkans et l’accord signé entre l’Union européenne et la Turquie en mars 2016 a même été une aubaine. « Les migrants empruntent la même route qu’avant, à la différence qu’elle est devenue payante depuis 2016 ». Des réfugiés évoquent le prix de trois mille dollars, le prix à payer pour passer rapportent des humanitaires qui ont recueilli maints témoignages. Les passeurs jouent avec les menaces d’ouverture des vannes d’Erdoğan. Ces menaces « sont restées des menaces » assure un diplomate, « mais on constate que certains jours, au lieu de dix entrées par jour, ce sont une centaine ».

Panneaux des douanes entre la Grèce et la Turquie (© B2/ES)

Au Nord-Est, voie sans issue à Kastanies

Il existe un deuxième point de passage terrestre officiel entre la Grèce et la Turquie. À l’extrémité nord de la région Thrace. En remontant d’Orestadia, le long de la grande route, sur la droite, on aperçoit la silhouette de la grande Mosquée de la ville turque de Edirne. La route se fait plus étroite à mesure que l’on se rapproche du village de ‘Kastanies’. Au bout de sa rue bordée de petits bistrots, les barbelés indiquent qu’on ne peut continuer, sauf à passer la douane. Sésame pour accéder à la boutique duty free qui nargue de l’autre côté. Côté grec, un long grillage et des fils de barbelés ont été posés dans les parkings et jardins des maisons qui jouxtent le poste de douane. Des chemins mènent toujours au fleuve Evros. La rive semble même être un endroit de plaisance aux beaux jours. Il faut remonter le fleuve pour rejoindre la Turquie. Là encore, des restes de vêtements.

Mur et barbelés à Kastanies (© B2/ES)

Les failles du ‘mur’

C’est sur ces routes qui reviennent de Turquie que la présence policière grecque est manifeste. Des patrouilles mobiles n’hésitent pas à intercepter les voitures et camionnettes. La plaque française nous évite au dernier moment d’être contrôlés. Des jeeps militaires passent aussi. Omniprésentes nous dit-on. D’ailleurs, dans la région, plusieurs casernes ont servi à l’accueil de réfugiés dans les années 2011/2012.

Coopération impossible

Ce ne sont pas les contrôles côté grec qui empêcheront les réfugiés de passer, mais bien le travail côté turque. Or c’est là où le bât blesse selon le ministre grec de la migration et de l’asile (lire article séparé). L’appui de Frontex pour la gestion extérieure des frontières de l’Europe parait limité aux desiderata turcs. Quant à en savoir plus sur les renforts effectifs de Frontex, la question semble secret d’état. « Notre présence à la frontière terrestre grecque est très limitée et les officiers déployés par Frontex ne sont pas autorisés à accorder des entretiens. Vous devrez également demander des autorisations pour toute activité médiatique aux autorités grecques, car nous opérons sous l’autorité du pays hôte » nous avait prévenu le service de presse. L’accord des autorités grecques ne nous a pas non plus été accordé.

(Emmanuelle Stroesser)

Une entrée sur trois

La Grèce a enregistré 36.310 entrées en 2017 et 50.508 en 2018. Cette augmentation de 34 % est due au regain des « passages terrestres de la Turquie vers la Grèce », de l’ordre de 18.014 selon les autorités grecques. Le nombre est resté élevé en 2019. En septembre 2019, Frontex recensait déjà 10.000 entrées irrégulières sur les six premiers mois de l’année.

[Evros, porte de l’Europe]

1. Le fleuve Evros, l’autre porte d’entrée des réfugiés vers l’Europe

2. La Turquie tire les ficelles aux frontières extérieures de l’UE (G. Koumoutsakos)

3. En Grèce, le nombre de demandes d’asile en instance explose

4. Sharifi G. voulait rejoindre sa sœur en Allemagne, il a été emprisonné en Grèce

5. L’accueil et le traitement des réfugiés sous la pression de l’accord UE Turquie

6. EASO va doubler ses effectifs en Grèce

7. Le HCR, gardien du droit d’asile, en position d’équilibre

8. Pour MSF, la seule crise est celle d’un manque de volonté politique

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Lorsqu'un fait divers révèle la violence structurelle de la société

Défense en ligne - Fri, 02/07/2020 - 15:23

Thomas Ostermeier met en scène « Histoire de la violence » d'Édouard Louis et en dissèque les mécanismes de reproduction. Efficace et dérangeant. La scène du crime est évoquée par une chambre où se déploie un grand lit. Édouard a été victime d'une « tentative d'homicide ». C'est ce qui figure sur la plainte qu'il est allé déposer au commissariat. Malgré ses réticences vis-à-vis du système judiciaire dont il exècre la violence sociale, mais pour se laver de cette agression comme il lave le lit, ses vêtements, ses (...)

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Collège du renseignement en Europe. Une bonne vingtaine de pays signent. Trois volets développés

Bruxelles2 - Fri, 02/07/2020 - 15:20
(B2 - exclusif) Une bonne vingtaine de responsables du renseignement doivent se retrouver à Zagreb le 26 février pour signer

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Arancha et Cristina, deux fonceuses à la tête de la diplomatie espagnole

Bruxelles2 - Fri, 02/07/2020 - 12:30
(B2) L'Espagne s'est dotée de deux femmes de tête pour diriger sa diplomatie. Deux femmes de tête qui ont l'Europe

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Dans la salle de crise de la Commission européenne, à l’heure du Coronavirus

Bruxelles2 - Fri, 02/07/2020 - 01:00

(B2) Dans un bâtiment anonyme du quartier européen, les crises du monde se téléscopent. Hier c’étaient des feux de forêt, aujourd’hui c’est le Coronavirus. Et demain on ne sait pas encore. Bienvenue dans la salle d’opération du CERU, le Centre de coordination de la réaction d’urgence de la Commission européenne

Les différents bureaux de la DG ECHO dans le monde (© B2-AP)

Un œil toujours ouvert sur une crise possible

Quatre cartes géantes sont affichées sur un mur. Elles donnent les informations en temps réel. Quatre télés diffusent des chaînes d’info en continu. BBC, France 24, CNN, Al Jazeera. New York 10h30, Bruxelles 16h30, Wuhan 23h30. Deux ou trois personnes sont là en permanence dans la salle de crise. L’œil toujours ouvert, au cas où un désastre se manifesterait. Ici, on anticipe, on analyse et on répond aux crises. Mais le motto reste le même. Il figure d’ailleurs dans le fronton de la salle de crises du CERU (alias ERCC en anglais) : « protéger les citoyens européens à travers le monde ».

Un objectif : protéger les citoyens européens

La tâche numéro un du Centre de crise de la DG ‘Protection civile et opérations d’aide humanitaire européennes’ (ECHO) est le suivi (ou ‘monitoring‘ dans le jargon bruxellois). Dans cette salle où parfois seuls bruissent les pales des ordinateurs qui vibrionnent, l’ambiance est studieuse parmi les hommes et femmes au gilet bleu ‘European civil protection‘. Entre la probabilité de tsunami, d’une inondation, l’impact d’un tremblement de terre, la menace de violences, ou la propagation d’une épidémie, les risques sont variés.

Chaque opération est un cas unique

Chaque opération est improvisée, nous indique-t-on. Après chaque gestion de crise, les équipes du centre font une réunion pour tirer les leçons de leur expérience. Non pas lorsque l’opération est en cours ou à son lendemain, mais dès que celle-ci est terminée. Cela évite de le faire alors qu’ils sont épuisés, ou qu’une autre crise se manifeste. Le rapatriement des Européens en Europe depuis la Chine dans le cadre du Coronavirus est « une première » par exemple. Car il ne s’agit pas d’une évacuation médicale de patients atteints, comme cela avait été le cas pour Ebola. On est ici dans un mécanisme de sauvegarde, de prévention de l’infection des citoyens européens. Un cas unique. Jusqu’alors, aucun État n’avait activé le mécanisme par prévention.

Des cartes récapitulant les crises sur lesquelles le Centre a été actif (© B2-AP)

Anticiper les catastrophes naturelles

D’un côté, les personnels de la salle de crise, derrière leurs ordinateurs, analysent scientifiquement les données pour anticiper les catastrophes naturelles. Ils créent et ont accès en continu à une surveillance des risques d’inondations et des feux de forêts en Europe. En plein hiver, le Centre surveille particulièrement les fortes précipitations et crée des alertes si il y a besoin d’évacuer. En été, on est plutôt concentré sur les chaleurs anormalement hautes, les zones à risque de feux de forêt.

Des cartographies maison

Pour couvrir le monde entier, l’Union européenne utilise sa carte produite avec les Nations Unies. Interactive et accessible par tous, elle permet de se rendre compte en temps réel des inondations, cyclones, feux de forêts, tremblements de terre, etc. Le mécanisme de protection civile peut, en effet, aussi être activé pour une mission hors Union européenne. C’est le cas par exemple pour le rapatriement des Européens de Wuhan (Chine), menacés par le Coronavirus. Mais ce n’est pas une première (1).

La salle d’opérations du Centre (© B2-AP)

Recevoir l’information, la compiler et la redistribuer

Si catastrophe il y a, le personnel de la salle des opérations a une mission principale : recevoir, compiler et redistribuer les informations depuis et vers les États membres. Une fonction précieuse dans une crise type Coronavirus. Les Européens, depuis la province de Wuhan, utilisent différents points de contacts (consulats, ambassades, capitales). Plusieurs autorités peuvent alors être averties avec un risque de doublon. C’est là par exemple que le Centre, à Bruxelles, entre en jeu : il s’efforce de « trianguler l’information ». C’est-à-dire savoir qui est où, et garantir une protection efficace et transmettre les informations en temps et en heure.

Derrière le verre, le ‘back-office’

Derrière des portes en verre, dans la pièce avoisinante, se trouve une deuxième partie de l’équipe. Ce sont eux qui font l’analyse des données et fournissent les « cartes journalières » analytiques de la situation de crise. En ce jour de fin janvier, elles représentent la Chine : on y lit combien de personnes sont infectées et décédées. Ce dispositif permet aussi de pouvoir gérer « au moins deux grosses crises en même temps ». Le Centre s’y est préparé.

L’équipe analytique du Centre, qui crée les cartes à partir des données compilées par leurs collègues (© B2-AP)

Coordonner la réponse entre États 

Développer un tel système et le mettre à l’écran n’est pas original en soi. Mais l’apport du Centre est ailleurs, dans sa capacité d’offrir aux États une plateforme d’entraide, de discussion et de coordination. Une fois le ‘mécanisme de protection civile’ activé – étape essentielle sans laquelle le Centre ne peut pas agir – si un État membre ou un État tiers a besoin d’aide, c’est le Centre qu’il appelle, et non les autres États membres. À partir de cet instant se met en place une chorégraphie bien répétée : les États participants se réunissent tous les jours.

… sans oublier l’aide financière et humaine

L’objectif est de coordonner leur réponse pour rapatrier les citoyens européens, et appréhender les soucis d’ordre logistique, comme la barrière de la langue. L’aide de l’Union européenne ne s’arrête pas là. Elle peut également dépêcher une personne sur le terrain comme officier de liaison pour aider à la coordination et financer 75% des coûts de transports des États membres. Une aide précieuse.

Détails de l’action de l’ERCC dans le monde (© B2-AP)

Pas de politique, seulement de l’humanitaire

Dans la salle de crise, le réflexe est le même que dans tous les services d’urgence : on laisse la politique à la porte. On ne se pose pas la question de savoir si la Chine est un partenaire fiable. Ceci appartient à d’autres sphères. Ici, la question est avant tout opérationnelle et… humanitaire. Les autorités sont appelées pour avoir ou vérifier des informations et voir comment avancer au niveau opérationnel. Il en va de même pour le rapatriement des Européens. L’avion envoyé par la France à Wuhan prend ainsi en compte davantage le critère de la vulnérabilité des personnes que celui nationalité pour faire un tri parmi les premiers rapatriés.

Une activation plus automatique au fil des ans

L’évolution est nette depuis quelques années. Non seulement les catastrophes sont plus récurrentes, mais l’activation du mécanisme de protection civile par les États se fait aujourd’hui plus facilement qu’auparavant. « Les États laissent un peu plus leur égo de côté qu’il y a quelques années », on nous confie. Ils n’attendent plus le dernier moment.

(Aurélie Pugnet, au centre de crises)

(1) Lire par exemple :

Lire aussi :

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Un diplomate polonais va prendre la tête d’EUMM Georgia

Bruxelles2 - Thu, 02/06/2020 - 23:12
(B2) Les ambassadeurs du comité politique et de sécurité (COPS) doivent approuver rapidement le choix d'un nouveau chef pour la

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La recherche et technologie (R&T), parent pauvre de la défense européenne. La preuve par les chiffres

Bruxelles2 - Thu, 02/06/2020 - 17:40
(B2) Les Européens souffrent d'une tendance lancinante à (trop) peu dépenser pour la recherche et technologie de défense*. Le dernier

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Un processus d’adhésion à l’Union européenne plus souple

Bruxelles2 - Wed, 02/05/2020 - 19:00
(B2) Le commissaire européen Olivér Várhelyi a présenté mercredi (5 février) un plan de révision de la méthodologie de l'élargissement.

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Un représentant spécial de l’UE pour le dialogue Belgrade-Pristina ? La réflexion commence

Bruxelles2 - Wed, 02/05/2020 - 09:15
(B2) L'idée d'avoir un représentant spécial de l'Union européenne (RSUE) chargé de conduire le dialogue Belgrade-Pristina, voire plus, est belle

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La Pologne s’équipe en F-35. Pour l’amour de l’Amérique : sans contreparties sur un contrat majeur

Bruxelles2 - Tue, 02/04/2020 - 20:35
(B2) L’annonce était attendue depuis plusieurs mois. C’est officiel depuis le 31 janvier : les Polonais ont signé pour l’acquisition

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Le plan de paix américain pour le Moyen-Orient en infraction du droit international dénonce l’Union européenne

Bruxelles2 - Tue, 02/04/2020 - 17:58
(B2) Après quelques jours d'analyse, le verdict est tombé. Le plan de paix proposé par les États-Unis pour Israël-Palestine ne

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Un héros grandeur nature

Défense en ligne - Tue, 02/04/2020 - 11:28

Katy Léna Ndiaye, documentariste sénégalaise, vient de présenter au Festival international du film de Rotterdam On a le temps pour nous, son dernier documentaire sur Smockey Bambara, rappeur et cofondateur du mouvement Balai citoyen au Burkina Faso. En 2014, lorsqu'un soulèvement populaire fait chuter Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, Smockey se trouve en première ligne. Sa détermination renvoie à celle de toute une génération, à travers l'Afrique, décidée à en finir avec la « mal gouvernance (...)

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