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Défense

Brèves Hebdo (2)

Défense en ligne - Thu, 03/05/2020 - 15:32

Notre ministre de la culture se révèle, de façon inattendue, intrépide. Il a tenu à souligner, à propos des nominations des Césars, qu'« on ne doit pas faire un mélange entre les œuvres et les artistes — en tous cas les hommes qui sont des artistes — parce qu'une œuvre doit être protégée. Je suis le garant de la liberté de création et de l'accès libre aux œuvres de l'art et de l'esprit. » C'est beau. Ce n'est pas vraiment nouveau, mais c'est beau.

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Brèves Hebdo (2)

Défense en ligne - Thu, 03/05/2020 - 15:32

Notre ministre de la culture se révèle, de façon inattendue, intrépide. Il a tenu à souligner, à propos des nominations des Césars, qu'« on ne doit pas faire un mélange entre les œuvres et les artistes — en tous cas les hommes qui sont des artistes — parce qu'une œuvre doit être protégée. Je suis le garant de la liberté de création et de l'accès libre aux œuvres de l'art et de l'esprit. » C'est beau. Ce n'est pas vraiment nouveau, mais c'est beau.

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L’Europe doit acquérir sa souveraineté technologique

Bruxelles2 - Thu, 03/05/2020 - 13:00

(B2) La souveraineté technologique est une des notions clés dans le programme de la nouvelle Commission. Un concept vague, certes. Mais qui a le mérite d’être à la fois ambitieux et plutôt consensuel. Et, surtout, en ligne avec les nouvelles réalités technologiques et géopolitiques. Sa mise en œuvre sera cruciale pour la sécurité de l’Europe, c’est le point de vue défendu par Burkard Schmitt, un expert du domaine, directeur ‘sécurité et défense’ à l’ASD, l’association des industriels de la défense et de l’espace

(crédit : Commission européenne/Cristof Echard)

La technologie est de la géopolitique

Nous vivons dans un monde qui change. Des changements géopolitiques, avec l’émergence de la Chine comme nouvelle puissance mondiale, d’un côté. La mise en question des relations entre Europe et les États-Unis, de l’autre. Des changements technologiques aussi, avec la prochaine révolution numérique et l’apparition de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, le Quantum computing, etc. Ces deux niveaux sont étroitement liés, comme la discussion sur la 5G le montre. « La technologie est de la géopolitique », comme le disait le Britannique Julian King, l’ancien commissaire européen chargé de l’Union de la Sécurité.

Un changement de paradigme

L’expression de cette réflexion est l’idée de la souveraineté technologique qui a fait l’apparition avec l’arrivée de la nouvelle Commission européenne. Ce concept représente un véritable changement de paradigme et sera clé pour assurer la sécurité de l’Union européenne et de ses citoyens.

Certes, le terme reste générique. Toutefois, il exprime bien deux aspects fondamentaux. Premièrement, les nouvelles technologies numériques sont d’importance stratégique car elles vont déterminer non seulement la prospérité, mais aussi la sécurité de notre continent. Deuxièmement, le XXIe siècle sera numérique dans tous ses aspects, y compris les domaines de souveraineté comme la défense, la sécurité et l’espace. Cette importance du numérique, et son lien avec la défense et l’espace se reflètent aussi dans le portefeuille du nouveau commissaire pour le marché intérieur, Thierry Breton.

Le stop à la dépendance technologique

Selon Thierry Breton, la souveraineté technologique n’est pas un concept protectionniste. C’est la volonté de ne pas dépendre complètement de sources non-européennes pour les technologies stratégiques. Pour les technologies qui déterminent la position géopolitique de l’Europe, on devrait disposer aussi de fournisseurs européens.

L’expression d’une telle volonté au niveau européen marque un changement politique considérable. Jusqu’à présent, la dépendance technologique était plutôt un non-sujet pour la plupart de nos États membres, mais aussi pour les institutions européennes :

  • Dans le civil, l’ouverture des marchés était le principe de base et non-controversée, y compris dans la recherche et le hi-tech ;
  • Dans la défense, la dépendance des États-Unis était plutôt confortable, au moins jusqu’aux incertitudes créées par l’administration Trump ;
  • Dans la sécurité, la technologie était considérée comme une quantité négligeable. Aucune culture capacitaire ou technologique s’est développée, les achats se sont faits n’importe où pour satisfaire des besoins immédiats, et selon le seul critère du prix le plus bas.

Une rupture silencieuse

Le terme ‘souveraineté technologique’ marque une rupture par rapport à ce laxisme à l’européenne. Et le fait qu’il soit utilisé aujourd’hui dans le discours européen sans faire scandale est tout à fait remarquable, parce qu’il montre une sensibilité nouvelle en Europe et à Bruxelles.

Une approche intégrale

Deuxième aspect important : Le terme ‘souveraineté technologique’ s’applique d’abord à la nouvelle génération des technologies numériques qui sont d’origine civile. L’importance stratégique de ces technologique résulte non seulement de leur application à la défense ou le spatial (domaine classique de la souveraineté), mais aussi de leur omniprésence dans nos sociétés. Dans un monde où tout devient numérique, c’est celui qui contrôle les données et les réseaux qui contrôle notre vie, nos infrastructures, nos entreprises et nos institutions.

Autrement dit : les enjeux de la souveraineté se multiplient, et nos vulnérabilités aussi. Maitriser les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle, cloud et quantum computing, ou bien le 5G et ses composants, n’est pas seulement une question économique mais surtout stratégique.

Une stratégie industrielle de sécurité pour renforcer la base technologique

Cibler les investissements

Face aux méga-investissements des hyperpuissances américaines et chinoises, l’Europe n’a pas les moyens de se lancer dans une course technologique tous azimuts. Elle doit bien cibler ses investissements et réfléchir où mettre ses ressources.

Pour y arriver, il faudrait faire une analyse systématique de la dimension sécuritaire des technologies, y compris dans les politiques qui semblent à priori non pertinentes pour la sécurité, comme le Green Deal ou l’Europe numérique. Il faut éviter de répéter l’expérience 5G, où l’on se réveille juste avant le déploiement de la technologie qu’il peut y avoir un problème de sécurité. En même temps, il faudrait prioriser l’application de ces technologies aux domaines particulièrement sensibles, à savoir la défense, la sécurité et l’espace.

Intégrer l’ambition technologique dans la politique industrielle

Enfin, et surtout, il faut intégrer l’ambition technologique dans une vraie politique industrielle de sécurité. Théoriquement, l’Union a tous les moyens à sa disposition pour une telle politique : Elle a des agences et de programmes pertinents, mais elle ne les utilise rarement comme instruments pour soutenir la base industrielle et technologique de sécurité en Europe.

Financer la recherche ne suffit pas, il faudrait mobiliser l’ensemble des outils pertinents et les orchestrer par une stratégie globale et ambitieuse qui soutient l’ensemble de l’écosystème et couvre l’ensemble du cycle industriel. Les éléments existent ou sont en préparation — il est temps d’y ajouter de la cohérence et les mettre au service de l’idée de la souveraineté technologique.

Burkard Schmitt, directeur ‘Défense et Sécurité’ à l’ASD (AeroSpace and Defence Industries Association of Europe)

L’auteur exprime ici ses points de vue propres. Titres et intertitres sont de la rédaction.

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Le Coronavirus frappe au cœur de la défense européenne

Bruxelles2 - Wed, 03/04/2020 - 23:45

(B2) Un fonctionnaire de l’agence européenne de défense a été détecté positif au Coronavirus. Ses collègues ont été mis en quarantaine. Et des mesures de précaution aussitôt déclenchées

Consignes d’espace minimal de un mètre peu respectées au conseil informel des ministres de la Défense (source : EBS – sélection B2)

Un membre de l’Agence de défense détecté positif

Ce membre du personnel s’était récemment rendu en Italie (Milan et Cortina) et est rentré à Bruxelles le 23 février. « Les premiers symptômes sont apparus samedi soir (29 février). Des symptômes très légers. Il a été testé positif » a confirmé l’agence européenne dans un communiqué publié ce mercredi (4 mars). « Il n’est pas retourné à l’Agence depuis » l’apparition des symptômes « et se trouve actuellement chez lui en isolement depuis l’apparition ».

Mesures de précaution à l’Agence

Des mesures de protection ont été prise par l’Agence. 1° Les personnes en contact avec le personnel atteint ont été priés « de s’isoler durant 14 jours par précaution ». 2° Toutes les réunions devant se tenir dans les locaux de l’EDA ont été annulées jusqu’au 13 mars 2020 inclus, ainsi que celles organisées par l’Agence en dehors de ses locaux. 3. Aucun membre du personnel n’assistera à des réunions externes avant cette date. 4° Le bureau et les installations de réunion du membre du personnel concerné ont été passés à la désinfection.

Des consignes claires passées

Malgré cela, on a appris peu après qu’un fonctionnaire du Conseil de l’UE avait été détecté également positif. Il avait été en contact avec l’agent de l’EDA (1). Des consignes ont été passées à tous les agents et fonctionnaires européens : aucun contact physique, pas même une simple poignée de main, distance minimum d’un mètre avec tous les interlocuteurs, éviter toute réunion inutile. Ce qui est difficile au niveau européen qui est le paradis de la réunionite.

Le Covid19 va-t-il se répandre comme une trainée de poudre

Si les consignes semblent à peu respectées au niveau de la fonction publique, il n’en est pas de même apparemment des ministres de la Défense réunis à partir de mercredi soir à Zagreb. La proximité était de règle — il est vrai que c’est un peu le principe de ces réunions informelles — entre ministres de l’UE, hauts fonctionnaires et alliés de l’OTAN, le secrétaire général Jens Stoltenberg.

Un coup de Trafalgar pour la défense européenne

D’ici peu, on pourrait donc avoir la plupart des ministères de la défense obligés de se confiner. Après la raréfaction des exercices, on assisterait ainsi à une victoire par KO de l’establishment de défense européen, qu’aucun adversaire n’a jamais rêvé. Un petit Covid19. Et hop ! la présence avancée à l’Est, les défenses européennes réduites à zéro.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. L’Agence a démenti en revanche que l’agent concerné ait assisté à une réunion avec 30 fonctionnaires d’autres institutions de l’UE.

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La démographie au cœur des réflexions sur la sécurité dans le Sahel

Défense en ligne - Wed, 03/04/2020 - 13:11

Le Forum de Bamako, colloque phare en Afrique qui a tenu sa 20e édition du 20 au 22 février dans un contexte de crise sécuritaire aggravée au Mali, a mis l'accent sur la démographie — et son lien, précisément, avec les questions de paix et de sécurité. Au Sahel, les Nations unies estiment le bilan humain des attaques terroristes et des milices d'autodéfense à 4 000 morts pour la seule année 2019, avec 1 million de personnes déplacées et 165 000 réfugiés. Dans son discours d'ouverture, le sociologue (...)

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Social : une grande enquête nationale sur la condition militaire et le logement

Blog Secret Défense - Wed, 03/04/2020 - 11:13
L’Institut Harris Interactive est partenaire des Associations professionnelles nationales militaires.
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Urgence à la frontière grecque. Frontex déploie une mission

Bruxelles2 - Mon, 03/02/2020 - 17:05

(B2) Le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) va lancer « une intervention rapide » (1) pour aider la Grèce à faire face au grand nombre de migrants à ses frontières extérieures, notamment en mer. L’agence, basée à Varsovie, vient de l’annoncer ce lundi (2 mars).

Opération Poséidon au large de l’île de Lesbos (crédit : Frontex – archives B2)

Elle répond ainsi à une demande d’assistance faite officiellement hier soir (dimanche) par le gouvernement grec, de bénéficier d’un renfort européen rapide en mer Égée, pour prévenir une arrivée trop grande de bateaux contenant des migrants et réfugiés.

« Cela fait partie du mandat de Frontex d’aider un État membre confronté à une situation exceptionnelle et demandant un soutien urgent » a précisé le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri.

Autres informations à suivre…

(NGV)

  1. Les interventions rapides aux frontières sont conçues pour apporter une assistance immédiate à un État membre de l’UE « soumis à une pression urgente et exceptionnelle à sa frontière extérieure, notamment en ce qui concerne le grand nombre de ressortissants de pays tiers qui tentent d’entrer illégalement sur son territoire » précise l’agence.

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Introduction à la sécurité internationale (D. Deschaux-Dutard)

EGEABLOG - Mon, 03/02/2020 - 13:01

Les manuels de relations internationales ont tendance à se ressembler. Aussi faut-il signaler ce petit ouvrage qui se distingue par une approche plus tournée vers les questions de sécurité, sans verser pour autant dans les études de paix. Autrement dit, un heureux équilibre.

L’auteur enseigne à l’université de Grenoble depuis plusieurs années et l’on sent, à la lecture, non seulement une connaissance approfondie des auteurs et thématiques de référence, mais aussi le frottement des théories avec les interrogations des étudiants. Ainsi, le livre ne se cantonne pas à réciter les grandes théories et citer les grands auteurs, il s’intéresse au fait de la guerre contemporaine et s’interroge avec lucidité sur « les guerres du XXIe siècle », comme l’auteur le signale dès l’introduction. Le lecteur sent alors qu’il ne s’agit pas de réciter des certitudes mais de réfléchir face à un phénomène très changeant, dont les règles ont profondément muté et qui laisse aussi les praticiens dans l’expectative.

L’ouvrage est divisé en trois parties. La première reprend les approches théoriques de la sécurité internationale, décrivant les écoles réalistes, libérale et constructiviste en soixante-dix pages : c’est assez précis pour bien comprendre les grands débats et les principaux courants, sans aller trop loin dans les subtilités théoriques : il s’agit bien d’un ouvrage d’initiation, à jour des références théoriques sur le sujet. La deuxième partie évoque les principaux acteurs de la sécurité internationale : L’État, qui demeure un « acteur clef » ; les organisations internationales de sécurité collective ; les acteurs régionaux et enfin un chapitre qui décrit « deux acteurs non-étatiques : les sociétés militaires privées et les ONG ». Remarquons ici que cette évocation des SMP constitue une heureuse surprise, tant elle est rarement évoquée. La troisième partie traite des grands enjeux de la sécurité internationale contemporaine (ce dernier adjectif est important) : un chapitre sur les guerres asymétriques et les nouveaux conflits armés, un autre sur le terrorisme, un dernier sur la cybersécurité internationale.

Le lecteur observera qu’il n’est pas fait mention de la dissuasion nucléaire, ni de contrôle d’armement, ni de lutte contre la prolifération, par exemple : autant de thèmes qui pourraient faire logiquement partie du sujet. Mais l’auteur a fait des choix : celui de la lisibilité (l’ouvrage fait 250 p., il constitue bien un petit manuel d’initiation) ; celui surtout du centrage sur la conflictualité contemporaine telle qu’elle se déploie activement : autrement dit, la guerre (ou le conflit) d’aujourd’hui, et non pas tout le champ de la guerre, y compris celui de l’interdiction de la guerre. Le livre a donc les qualités de ses défauts : il est bref et se concentre pour cela sur un certain nombre de thèmes. Mais du coup, c’est un texte original, qui se distingue des autres et constitue une excellente façon de s’initier au sujet.

Introduction à la sécurité internationale D. Deschaux-Dutard, PUG, 2019

Olivier Kempf

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Otages, héros, martyrs

Défense en ligne - Sun, 03/01/2020 - 15:26

Fariba Adelkhah et Roland Marchal, deux universitaires français du CERI (Centre de recherche et d'études internationales de Sciences Po) croupissent dans des geôles iraniennes depuis qu'ils ont été arrêtés par les gardiens de la révolution à leur arrivée à l'aéroport de Téhéran en août 2019. La première est poursuivie pour « propagande contre le système » de la République islamique et tous deux de « collusion en vue d'attenter à la sureté nationale ». Tous deux sont évidemment innocents des accusations ridicules (...)

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Le renseignement à l’épreuve de l’Union européenne

Bruxelles2 - Sat, 02/29/2020 - 09:42

(B2) La coopération européenne en matière de renseignement reste l’un des sujets qui soulèvent beaucoup de questions lorsque l’on se penche sur le travail des ‘espions’. Tantôt présenté comme une réelle progression, tantôt perçu comme une utopie, ce dialogue entre services alliés évolue au gré des fluctuations des politiques européennes de défense et de sécurité.

L’auteure de cet ouvrage, Julie Prin-Lombardo, fait intervenir au fil de sa réflexion des hauts fonctionnaires et des hauts responsables qui viennent étayer le propos de témoignages opérationnels. Au bilan, cette docteure en histoire travaillant au sein du ministère des Armées français décrit une construction institutionnelle qui aurait pu donner lieu à une structure efficace, mais qui s’est écroulée. Cela lorsque le centre de situation de l’UE (SitCen) est devenu le centre de situation et du renseignement de l’UE (IntCen), lors de la création du service européen pour l’action extérieure (SEAE) auquel il a été intégré. Paradoxe de cette mutation : c’est parce que le premier avait commencé à devenir réellement influent que certains ont œuvré à en réduire la portée.

C’est le positionnement de Londres, notamment, qui revient de manière récurrente comme un obstacle à un meilleur dialogue entre services européens. Pour les Britanniques, la priorité d’une relation solide avec Washington a bloqué de nombreux mécanismes. Par exemple : impossible d’échanger du renseignement avec le Royaume-Uni, sans risque de voir ces données partir vers les États-Unis. De même, Londres peut difficilement transmettre tout un pan de ses connaissances… directement issues des services alliés outre-Atlantique.

Reste que les échanges ont quand même lieu. Plus que dans des enceintes policées, c’est parfois dans des clubs plus informels que les acteurs du renseignement parviennent à se coordonner. Ces plateformes, dont la plus connue reste le club de Berne, qui réunit des dirigeants de services depuis les années 1970, ont le mérite de ne pas contraindre les participants et de laisser chacun s’investir à la mesure de ses besoins, de ses capacités et de ses limites politiques. Les blocages sont de fait plus politiques qu’opérationnels : les professionnels du renseignement multiplient, eux, les démarches pour trouver de bons moyens de travailler efficacement ensemble.

Cet ouvrage reste parfois assez technique, avec une approche historique qui ravira les passionnés de renseignement. Les décryptages institutionnels ont la force de leur faiblesse : très pointus, ils dissuaderont probablement le lecteur plus novice en matière de renseignement. Pour le spécialiste, c’est un livre à ajouter à sa bibliothèque.

(Romain Mielcarek)

  • Editions Nouveau Monde, Paris, novembre 2019, 311 pages, 19,90 euros

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Un avion C101 de la ‘patrouille des Aigles’ espagnole s’abîme en mer. Le pilote tué

Bruxelles2 - Thu, 02/27/2020 - 20:10

(B2) Un avion C101 de la Patrulla Aguila, l’escadrille de vol acrobatique de l’armée de l’air espagnole de l’armée de l’air espagnole, s’est écrasé en mer ce jeudi (27 février) après-midi au large de la ville de La Manga, dans la province de Murcie, tuant son pilote.

Un avion C101 de la ‘patrouille des aigles’ (crédit : armée de l’air espagnole)

L’accident s’est « produit lors d’une répétition », indique l’armée de l’air. Des navires et un avion de patrouille maritime ont été dépêchés sur les lieux pour localiser l’épave de l’avion et tenter de porter secours au pilote. « Rien n’indique que le pilote ait pu s’éjecter. » On apprenait quelques temps plus tard que le cdt Eduardo Garvalena était décédé dans le crash.

Le Premier ministre Pedro Sanchez a adressé les « condoléances sincères de tout le gouvernement à la famille du commandant Garvalena et à tous ses camarades de la Patrouille des Aigles » indiquant avoir ressenti « une énorme tristesse en recevant les nouvelles qui nous parviennent après l’accident de l’avion C-101 de l’Académie Générale de l’Air à La Manga (Murcie). 

Enorme tristeza al recibir las noticias que nos llegan tras el accidente del avión C-101 de la Academia General del Aire en La Manga (Murcia).

Un sentido abrazo de todo el Gobierno a la familia del comandante Garvalena y a todos sus compañeros de la Patrulla Águila. DEP.

— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) February 27, 2020

Deuxième accident en moins d’un an

C’est le deuxième accident similaire en quelques mois. Le 26 août dernier, un autre avion C101 s’était abîmé en mer non loin de là. Le commandant Francisco Marín avait réussi à s’éjecter mais était décédé avant d’avoir pu être repêché. En septembre dernier, un autre accident touchant cette fois un avion d’entrainement T35 Pillan avaient causé la mort du commandant instructeur Daniel Melero et de son élève l’enseigne Rosa Otero, âgé de 20 ans, au large de Santiago de la Ribera.

(NGV)

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La frégate belge Leopold Ier rejoint le Charles de Gaulle

Bruxelles2 - Thu, 02/27/2020 - 19:30

(B2) La frégate Léopold I (F-930), sous le commandement du capitaine de frégate Nico Cottyn, a mis le cap sur la mer Méditerranée, depuis dimanche 23 (février). Mission : intégrer le groupe aéronaval 2020 formé autour du porte-avions nucléaire français, le Charles de Gaulle (la mission Foch).

Le Léopold Ier (crédit : MOD Belgique)

La frégate belge, avec à son bord 150 membres d’équipages et un hélicoptère Alouette III embarqué, va mener divers exercices. Objectif : « maintenir et développer les compétences nécessaires à un engagement dans l’ensemble du spectre des opérations maritimes ». Fin de mission prévue : le 24 avril avec le retour du navire au port de Zeebruges.

(NGV)

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Brèves Hebdo

Défense en ligne - Thu, 02/27/2020 - 16:17

Le « déploiement » du Système d'information Billetterie plus connu, quand il est connu, sous l'acronyme SIBYL va imposer prochainement à l'ensemble des entreprises de spectacle vivant de mettre « à disposition du ministre » quelques données : le prix du billet, le titre du spectacle, le lieu de la représentation… Ces données doivent permettre d'« améliorer et piloter la politique du spectacle vivant, notamment en matière de diffusion et d'élargissement des publics. » Restons simples : il s'agit d'infléchir l'attribution des subventions vers les propositions rentables, celles qui font du chiffre. L'inusable cause de la démocratisation culturelle est un bonheur pour les démagogues.

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Plusieurs soldats du contingent européen de la Minusma au Mali blessés par un IED

Bruxelles2 - Tue, 02/25/2020 - 19:48

(B2) Trois soldats membres de la Minusma ont été blessés, légèrement, ce mardi (25 février) après-midi dans l’explosion d’un engin artisanal (IED) non loin de Gao sur la route de Kidal

(crédit : Forces irlandaises)

Les trois soldats irlandais effectuaient une patrouille à l’Est, non loin de leur base de Gao, lorsqu’un engin explosif improvisé (IED) « a explosé à proximité de leur convoi ». « Légèrement blessés, […] Ils ont reçu des soins médicaux et se portent bien », précise selon le communiqué des forces irlandaises parvenu à B2.

D’autres soldats d’une autre nationalité pourraient être impliqués dans cet incident selon un blogueur malien. Mais cette information doit être prise au conditionnel. Information à suivre. Selon notre collègue de Augengeardeaus, Thomas Wiegold, il n’y pas de blessés allemands. La Bundeswehr l’a confirmé.

(NGV)

Lire : Combien de morts par IED au Mali ces dernières années

 

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Les sept plaies d’EUTM Mali selon l’Irsem

Bruxelles2 - Tue, 02/25/2020 - 17:30

(B2) Le constat est sévère. Malgré son effectif (environ 500 personnes) et son antériorité (sept ans), la mission de formation de l’armée malienne, EUTM Mali, n’est pas pleinement efficace. Elle souffre de sept grands problèmes, selon le chercheur Denis Tull de l’IRSEM qui vient de publier une étude

Un instructeur européen et des FAMa en exercice (crédit : EUTM Mali)

La gestion d’un double défi : combattre et reconstruire 

Au Mali, le fait que les forces armées soient déjà engagées en opérations est une « contrainte importante » et « souvent négligée ». La priorité des Maliens est l’effort de guerre, et non la reconstruction de leur outil militaire. Non seulement Européens et Maliens ont des priorités différentes. Mais même lorsque les objectifs s’alignent, « les ressources et les capacités des partenaires maliens sont nécessairement limitées ». Avec environ 75% des forces maliennes engagées sur le terrain, souvent pour 9 à 12 mois, EUTM a du mal à recevoir un nombre suffisant de soldats à former. Les effectifs potentiellement disponibles sont « peu nombreux et épuisés ».

Une reconstruction orientée sur l’offre et non les besoins

Sans cadre stratégique défini, les Maliens rejettent rarement, « voir jamais », une offre de soutien (formation, équipement, conseils), que celle-ci soit adaptée, ou pas, à leur besoins et priorités réels. Une partie des véhicules (camions, ambulances…) souvent d’occasion offerts au Mali « ne verront jamais le champ d’opération ou tombent en panne à la première utilisation car ni budget, ni pièces de rechange, ni expertise mécanisme n’ont été programmés ». Résultat : l’aide axée sur l’offre entraîne des coûts importants, pose des problèmes de durabilité et d’interopérabilité et peut en fait ne pas contribuer beaucoup au renforcement des capacités — lorsqu’elle ne les affaiblit pas.

Un vrai manque de coordination 

« Un autre inconvénient de la rupture entre l’offre et la demande est la mauvaise coordination de l’aide extérieure. Elle n’est ni appliquée par la partie malienne, ni assumée de manière adéquate par les donateurs », y compris Européens. Malgré quelques efforts récents, « il ne semble guère y avoir plus que des échanges d’informations ». D’ailleurs, au sein du ministère malien de la Défense, un seul agent sert de point de contact en matière d’assistance à la sécurité.

Les acteurs internationaux sont aussi pointés du doigt. Chacun tente de divulguer ses propres « concepts militaires et de cultures d’origine étrangère qui coexistent de façon malaisée ». Ceci contribue « à la saturation de l’armée malienne » Problème qu’EUTM Mali connait puisque malgré une tentative d’homogénéisation, chaque contingent (Suédois, Espagnol, Allemand ou Estonien) transmet surtout ses propres normes.

Une formation insuffisante et inefficace

La formation par EUTM Mali a été massive : plus de 5.000 soldats entre février 2013 et avril 2016. Mais elle fait l’objet de critiques fréquentes et persistantes, souvent partagées par les membres de la mission. En ligne de mire : la durée trop courte des formations, insuffisante pour avoir un impact important sur l’efficacité des FAMa sur le champ de bataille. Le recyclage des bataillons, commencé en 2015 pour améliorer et étendre les compétences, « n’a pas apporté de progrès significatif ». L’impact de la formation des formateurs reste, lui aussi, « incertain ».

Parfois, les soldats maliens sont formés avec des équipements que leur armée ne possède pas. Et dont elle ne disposera probablement pas dans un avenir proche. Cette incohérence mine la crédibilité politique de l’Union européenne et sa mission, alors que d’autres acteurs cherchent à prendre une place auprès des Maliens.

Des intérêts divergents

Si l’objectif de EUTM est de contribuer à la reconstruction d’une armée compétente, professionnelle et efficace, « il est douteux que les dirigeants politiques et/ou militaires du Mali partagent cet objectif ». Tout d’abord, le gouvernement malien a pris l’habitude de s’appuyer sur les forces étrangères, notamment la mission de l’ONU (MINUSMA), leur déléguant effectivement la sécurité. De plus, l’externalisation de la sécurité constitue une garantie de sécurité contre la propre armée malienne, sujette aux coups d’État.

La résistance au changement 

EUTM Mali fait face à une résistance « particulièrement notable » pour les projets relatifs à la gouvernance et l’efficacité dans le secteur de la sécurité. Par exemple, EUTM n’a pas réussi à convaincre les autorités maliennes du bien-fondé d’un système d’information logistique (SILOG). Autre défi permanent : la mise en place d’un système de gestion des ressources humaines, ou d’un nouveau système de paie, bloquée par les « intérêts particuliers, notamment le racket et la corruption » et les faibles capacités de supervision du processus de planification et de dépenses.

L’Union européenne a fini par lier un partie de son soutien budgétaire aux progrès dans ces réformes. Si le message politique est fort, la somme (14 millions) est dérisoire pour créer un véritable effet de levier.

Un vide institutionnel 

La plus grande faiblesse de l’assistance au secteur de la sécurité au Mali est peut-être qu’elle s’articule autour de divers problèmes institutionnels plutôt que de chercher à les résoudre.

Le premier obstacle institutionnel est l’État malien. Une armée efficace ne peut être maintenue en l’absence d’autres structures étatiques efficaces. Le second concerne le réseau institutionnel du secteur de la sécurité, qui souffre de corruption et d’une culture organisationnelle dysfonctionnelle. Tant que ces problèmes ne montrent pas de signes d’apaisement, il y a peu de chances que les FAMa deviennent une armée plus professionnelle.

(Leonor Hubaut)

Télécharger l’étude (en anglais)

Lire aussi :

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L’opération Agenor, petit nom de EMASOH, pleinement opérationnelle

Bruxelles2 - Tue, 02/25/2020 - 15:30

(B2) L’opération Agénor, le volet militaire de l’initiative européenne de surveillance maritime du détroit d’Ormuz (EMASOH), portée par la France, les Pays-Bas et le Danemark, a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Une cérémonie officielle vient de marquer ce cap

Le vice-amiral Didier Maleterre déclarant le volet militaire de EMASOH (Agénor) opérationnelle (crédit : Etat-Major des Armées / Alindien)

Deux frégates disponibles…

Les frégates française Forbin et néerlandaise De Ruyter sont désormais placées sous le contrôle opérationnel et le commandement tactique de l’opération. Une cérémonie vient d’avoir lieu sur la place d’armes de la base navale française aux Émirats Arabes Unis, en présence de l’amiral Rob Kramer, chef d’état-major de la marine néerlandaise, du général Stéphane Mille, chef du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) à l’état-major des armées, et de Jeanette Seppen (la haute représentante civile de EMASOH) (1) et des Émiriens.

… sous un commandement français depuis Abu Dhabi

L’opération est commandée par un officier français, le vice-amiral Didier Maleterre, l’amiral commandant des forces françaises aux Émirats Arabes Unis (FFEAU) et la zone maritime océan Indien (ALINDIEN). L’état-major tactique (Force Head Quarter ou FHQ), est situé au sein de la base navale d’Abu Dhabi, rassemblant les représentants des États contributeurs et des officiers de liaison (notamment Belge et Danois).

Une étape décisive

« C’est une étape décisive dans l’engagement des partenaires européens au profit de la sécurité maritime et de la liberté de la navigation dans la région », affirme le ministère (français) des Armées. « Cette étape concrétise le projet politique, porté par huit pays européens, de mettre en œuvre une mission de surveillance et de sécurité maritime dans le détroit d’Ormuz. » La capacité initiale opérationnelle avait été atteinte fin janvier (lire : Emasoh déclarée opérationnelle. Le Courbet sur zone. Le Zs Ms De Ruyter arrive).

Une opération pour la liberté de navigation et la stabilité régionale

Pourquoi ce petit nom d’Agénor ? La réponse c’est Florence Parly, la ministre française des Armées qui l’a donnée : « Fils de Poséidon et père d’Europe pour laquelle il s’est toujours battu, Agénor était roi de Tyr. Désormais, c’est aussi le nom du volet militaire de la mission européenne de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz : ‘pour la liberté de navigation et la stabilité régionale’. »

Commentaire : une opération rondement menée

Remarquons au passage que les délais ont été respectés et que l’opération a été montée, sinon dans un temps record, du moins rapidement, pour une mission multinationale. Elle avait été initiée au départ par les Britanniques, puis les Allemands en juillet dernier (lire : Vers une opération maritime combinée franco-germano-britannique dans le détroit d’Ormuz. Les discussions continuent). Mais Londres comme Berlin avaient jeté l’éponge. Finalement c’est Paris qui a repris le gant, donnant officiellement le ‘la’ en novembre (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre), soutenu par plusieurs pays nordiques… Comme quoi rien n’est impossible

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Lire : Jeannette Seppen nommée haut représentant civil de l’EMASOH

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Sept véhicules remis aux forces mauritaniennes

Bruxelles2 - Tue, 02/25/2020 - 13:05

(B2) La commissaire européenne Jutta Urpilainen, chargée des ‘Partenariats internationaux’, va remettre officiellement à Nouakchott (Mauritanie), ce mardi (25 février), les clés de sept véhicules blindés au bataillon mauritanien de la Force conjointe du G5 Sahel.

Cela fait partie du lot de 46 véhicules fournis par l’Union européenne. D’autres avaient déjà été fournis au Mali en janvier (lire : 13 véhicules blindés pour les deux bataillons maliens du G5 Sahel). La remise a été faite symboliquement alors que les chefs d’État du G5 Sahel sont réunis en sommet dans la capitale mauritanienne et qu’un exercice multinational bat son plein.

Un exercice multinational en cours

Cet exercice, entamé le 17 février 2020, réunit les forces de la région. Il réunit environ 1600 militaires issus de 34 pays africains et occidentaux et devrait prendre fin le 28 février 2020. Au menu, diverses manœuvres axées sur les reconnaissances de points suspects, ou contrôle d’axes routiers. Y prend part notamment le bataillon autonome des forces spéciales selon les FAMA.

(NGV)

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Quand Tintin Michel se balade, le Conseil européen trinque

Bruxelles2 - Mon, 02/24/2020 - 20:01

(B2) L’échec du sommet européen de jeudi et vendredi sur le cadre budgétaire 2021-2027 est surtout le fait des divisions des ’27’. C’est certain. Personne n’avait vraiment envie d’un compromis. Ni les radins ni les dépensiers. Mais Charles Michel a une part, non négligeable, dans ce plantage. Sa méthode de travail, sa dispersion, son manque de style ont pesé

(crédit : Conseil de l’UE)

Tintin voyage

Alors que sa nomination est actée depuis fin juin et qu’il est en poste officiellement depuis début décembre, on ne peut pas dire que le nouveau président du Conseil européen ait pris sa tâche à cœur tout de suite. Sitôt nommé, Tintin Michel part se balader. Istanbul, Le Caire, Jérusalem et Tel Aviv, Addis Abeba, Tirana et Skopje. En quelques semaines, en janvier et début février, le nombre de déplacements officiels, hors de l’UE, n’est pas négligeable.

… blablate

À chaque fois, cela s’accompagne d’une déclaration, qui enchaîne des phrases types, plutôt banales. Même les communiqués du SEAE (le service diplomatique européen), pourtant taillés au cordeau, où chaque mot est soupesé à l’aune des diplomaties nationales, en disent davantage. Et si l’écrit collectif est trop succinct, le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, au langage plutôt franc, permet d’avoir un langage autrement plus clair et direct, tout en restant diplomatiquement correct.

… et perturbe

Charles Michel ne s’arrête pas là. Il use de son téléphone. Il appelle le président iranien Rohani à qui il parle accord sur le nucléaire iranien (JCPOA), position dans le Moyen-Orient, etc. Quelques jours plus tard, juste avant la conférence de Berlin, il téléphone au dirigeant russe V. Poutine pour parler, là encore, d’un peu tout (Libye, Moyen-Orient, Ukraine). Et, là encore, il le fait savoir. Car la diplomatie de ‘Tintin Michel’ semble davantage axée sur la volonté de se faire valoir, que sur celle d’apporter une ‘vraie’ valeur ajoutée (1).

Le diplomate débutant

Cela fait grincer un peu des dents, dans les couloirs européens. Du côté des diplomates expérimentés, on juge ces prises de position plutôt inutiles au mieux, et intempestives. « C’est l’enthousiasme des débuts » nous glisse-t-on. Du côté russe, on rigole, sachant comment faire vibrer la fibre ‘vanité’ de l’ancien Premier ministre belge. Ce qui n’était pas trop possible avec son prédécesseur, Donald Tusk…

Est-ce le rôle du président du Conseil européen ?

Si on interroge un diplomate européen, il vous répondra : oui, sans ambage.

Un rôle fixé par le Traité

De par le Traité, le président du Conseil européen a un rôle de représentation extérieure (2). Mais, il faut aussi le préciser, le traité considère cette fonction comme secondaire par rapport au rôle de présider, d’animer, de préparer les réunions du Conseil européen, et surtout d’assurer « la cohésion » du Conseil (3). Sur le dossier ‘Moyen-Orient’, malgré tous les efforts, deux voix dissonantes se font entendre (cf. encadré). Fait regrettable…

En étroite liaison avec le chef de la diplomatie européenne

Cette fonction de relations extérieures doit être assurée en étroite liaison avec le Haut représentant qui est, lui, le véritable chef de la diplomatie européenne. À lui, au jour le jour, la présence sur tous les dossiers chauds du moment, en particulier dans les zones de crise. De même que l’autorité sur les délégations de l’UE, la rédaction des télégrammes diplomatiques, comme la présidence des réunions des ministres des Affaires étrangères. La liaison avec le Haut représentant ne semble pas avoir été complètement effective.

Une parole précieuse à ne pas gaspiller

Cela ne veut pas dire que le président du Conseil européen n’a pas droit à la parole et que sa parole extérieure n’est pas importante. Mais elle ne doit pas être gaspillée. Elle est très précieuse notamment pour négocier avec les partenaires stratégiques, pour assurer la présence dans les grandes enceintes internationales, type G7 et, surtout, pour maintenir l’unité sur les grands sujets de politique étrangère. Malheureusement ce rôle là aussi est raté (cf. encadré).

Un oubli des priorités

En inversant les priorités, le président du Conseil européen a sans doute commis une erreur de débutant et surestimé ses forces.

Une certaine impréparation

Charles Michel avait une tâche importante : trouver un accord sur le cadre budgétaire futur de l’Union européenne. Une tâche délicate, ardue, qui requerrait une présence de tous les instants. Les positions très éloignées, durcies par le temps, méritaient un travail acharné. Le sommet raté de jeudi et vendredi l’a prouvé. Cet échec est aussi celui d’une certaine impréparation. Trouver un compromis ne se fait pas avec quelques vidéos conférences ou visites aux chefs de gouvernement ou d’État.

Adopter la méthode Barnier

Cela nécessite non seulement de voir chacun des protagonistes, mais aussi de visiter chacun des parlements, de rencontrer les groupes socio-économiques, de comprendre les tenants et aboutissants de chaque État, pour arriver à les faire fléchir, et amender la position. Un travail de bénédictin, qu’a mené par exemple Michel Barnier sur le Brexit (avec succès). C’est autrement moins glorieux que d’aller se balader dans quelques capitales du Moyen-Orient, des Balkans, ou d’Afrique. C’est vrai. Mais c’est le ‘job’.

Une erreur de jeunesse

En pensant se dispenser d’un tel travail, Charles Michel a surestimé sa force de conviction. Croire que quelques coups de fils, de longues discussions en bilatérale et qu’une négociation au ‘finish’, à la Belge, pouvait marcher était un pari. Sans une préparation sérieuse en amont, le pari était très risqué. Tel le jeune cadre dynamique à qui on offre tout d’un coup un ‘pass unlimited’, Charles Michel s’est cru autorisé à se projeter sous les ‘sunlights‘ pour pouvoir prétendre régler les problèmes du monde. C’est un peu présomptueux.

Un trio directorial qui a dû mal à trouver son style

Or l’actuel président du Conseil européen n’a ni l’expérience de son compatriote Herman Van Rompuy (qui la jouait discrète) ni la force et l’aura (il faut le reconnaître) du Polonais Donald Tusk. Deux personnalités qui l’ont précédé à ce poste, chacune avec son style. Charles Michel doit encore prendre ses marques. Il n’est pas le seul. Les premiers pas de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont aussi décevants. Le seul à tirer son épingle du jeu aujourd’hui est le ‘vieux’, Josep Borrell. Avoir deux maillons faibles sur trois, qui se ‘tirent la bourre’, au lieu de marcher, main dans la main, c’est dommage. Au moment où, plus que jamais, l’Europe a besoin de leadership, c’est une erreur.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un rôle limité dans l’unité européenne

N’en déplaise ce qu’aime à dire l’entourage du président du Conseil européen, Charles Michel (n’)a (pas) forcé l’unité européenne face au au plan américain pour la paix entre Israël et la Palestine. Ce n’est pas lui qui a été le principal artisan du rassemblement.

Le premier communiqué publié très vite dès la publication du plan US, ‘au nom des 28’ (le Royaume-Uni était encore membre), était un communiqué d’attente et de rappel de la position européenne. Le minimum syndical européen (lire : Le plan de paix US pour le Moyen-Orient accueilli avec prudence par les Européens).

Mais l’unité apparente s’est très vite fractionnée. Et il n’a pas été possible de répéter l’exercice quelques jours plus tard. Ce qui a obligé le Haut représentant de l’UE à faire un communiqué en son nom propre (soutenu par une majorité de l’UE) et non au nom de l’Union comme espéré. La République tchèque et surtout, la Hongrie, avec un déplacement à Washington et une déclaration tonitruante de son ministre des Affaires étrangères, a fait savoir publiquement son désaccord avec la position commune (lire : Le plan de paix américain pour le Moyen-Orient en infraction du droit international dénonce l’Union européenne).

  1. On sent comme une volonté chez Charles d’égaler le père. Un complexe d’Oedipe mal digéré peut-être. Louis Michel, ancien ministre des Affaires étrangères de Guy Verhofstadt, ancien commissaire européen chargé du Développement, en connaissait un rayon au niveau international.
  2. « Le président du Conseil européen assure, à son niveau et en sa qualité, la représentation extérieure de l’Union pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécurité commune, sans préjudice des attributions du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. » (article 15.6 TUE, 1er alinéa)
  3. « Le président du Conseil européen : a) préside et anime les travaux du Conseil européen; b) assure la préparation et la continuité des travaux du Conseil européen en coopération avec le président de la Commission, et sur la base des travaux du Conseil des affaires générales; c) œuvre pour faciliter la cohésion et le consensus au sein du Conseil européen; d) présente au Parlement européen un rapport à la suite de chacune des réunions du Conseil européen. » (article 15.6 TUE, 2e alinéa)

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Combien de morts par IED au Mali ces dernières années

Bruxelles2 - Sat, 02/22/2020 - 14:23

(B2) La question a été posée à la Chambre des députés (belge) et la réponse fournie par le ministre des Affaires étrangères et de la défense, Philippe Goffin, le 22 janvier dernier.

Fouille anti-IED par les militaires de l’opération Barkhane (crédit : EMA / DICOD avril 2019 – Archives B2)

593 personnes on été victimes des suites d’engins explosifs artisanaux (IED) au Mali en 2018 et 459 –dont 137 morts – en 2019.

La MINUSMA a eu 93 victimes – dont 8 morts – en 2018 et 49 – dont 5 morts – en 2019.  Les forces de sécurité maliennes ont eu 187 victimes en 2018 et 148 en 2019.

Les autres forces présentes ont eu au total 68 victimes en 2018 et 42 en 2019. Les troupes françaises de l’opération Barkhane ont perdu 27 militaires entre 2013 et fin 2018. Les IED ont causé la mort de sept militaires français.

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Ils l'appelaient Sophia ...

Défense en ligne - Fri, 02/21/2020 - 22:11

L'opération navale européenne de lutte contre les passeurs de migrants au large de la Libye, dite « Sophia », est en sommeil depuis un an, en raison de tensions entre Bruxelles et le gouvernement italien de l'époque. Le nouvel exécutif européen pour la politique étrangère et la défense, qui commence tout juste à être opérationnel à Bruxelles, a bien failli ne pas pouvoir lui trouver de successeur… Née le 24 août 2015 à bord de la frégate allemande « Schleswig-Holstein », en cours d'opération en Méditerranée (...)

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