(B2) Dans le décor d’une série flamande, un bar, le chef de la défense belge (CHOD), l’amiral Michel Hofman, et le vice-chef de la défense, le général Marc Thys adressent un message très clair de démenti contre tous ceux qui peuvent penser que le coronavirus est peu dangereux
M. Hofman et M. Thys (flux : défense belge/sélection B2)Leur recommandation est claire : « Le combat contre la Covid-19 n’est pas une fiction, c’est une dure réalité. Et cela prendra du temps. Nous pensons jusqu’en septembre de l’année prochaine. »
Et le rappel des consignes suit : « Respectez les mesures de précaution. […] C’est important pour nous mêmes. C’est important pour notre organisation. Et c’est important pour la société. Gardez vos distances. 1 mètre 50. Si c’est impossible, mettez votre masque. Désinfectez vous les mains. »
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(B2) L’attentat de Conflans Ste Honorine survenu quelques heures après la fin du sommet européen a entrainé des messages de soutien venus des différentes capitales d’Europe. Souvent exprimés en français, par solidarité
Un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne de Conflans (Yvelines), Samuel Paty, a été tué vendredi (16.10) vers 17h. L’auteur présumé de l’acte, un jeune d’origine tchétchène, a été abattu par la police peu après, selon plusieurs médias. L’enjeu de l’assassinat réside dans l’exposition par le professeur de caricatures de Mahomet dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression.
Londres. « My thoughts are with the people of Conflans-Sainte-Honorine this evening following reports of a truly horrific attack. The UK stands in solidarity with France at this time. » Dominic Raab (ministre des Affaires étrangères).
Oslo. « Horrific news about the terrorist act in France. We must stand together against attacks on freedom of thought and enlightenment. My thoughts go to the victim’s loved ones, colleagues and pupils. » Eriksen Soreide (ministre des Affaires étrangères).
Berlin. « Je condamne l’attaque horrible à Conflans Sainte Honorine. Nous restons fermement aux côtés de nos amis. Nous ne pouvons pas nous laisser intimider par la terreur, la violence et l’extrémisme. » Heiko Maas (ministre des Affaires étrangères).
— « Was für eine furchtbare Tat in Paris. Ich trauere um das Opfer. Alle Religionen, auch der Islam, müssen erdulden, verlacht, kritisiert, ignoriert+provoziert zu werden. Islamistischer Terror muss wie jeder religiöse Wahn auf unser aller Widerstand stoßen. » (« Quel acte terrible à Paris. Je pleure la victime. Toutes les religions, y compris l’islam, doivent endurer, rire, critiquer, ignorer + être provoquées. La terreur islamiste, comme toutes les illusions religieuses, doit rencontrer la résistance de nous tous ») Michael Roth (ministre des Affaires européennes).
Madrid. « No, no lo lograrán. La libertad, la fraternidad y la democracia siempre ganarán al odio y la barbarie. Permaneceremos unidos. Mi cariño para la familia, los estudiantes y compañeros del profesor asesinado en París por la sinrazón del extremismo radical. » (« Non, non ils n’interviendront pas pas. La liberté, la fraternité et la démocratie l’emporteront toujours sur la haine et la barbarie. Nous resterons unis. Mon affection pour la famille, les étudiants et les camarades de classe du professeur assassiné à Paris pour la déraison de l’extrémisme radical ») Pedro Sanchez (Premier ministre)
Bruxelles. « L’assassinat de l’enseignant de Conflans provoque l’effroi. Belgique et France sont unies dans la lutte contre le radicalisme et le terrorisme au nom de nos valeurs et principes démocratiques communs. Aux côtés des citoyens français. Nos condoléances aux proches de la victime. » Sophie Wilmès (ministre des Affaires étrangères).
Ljubjlana. « We deplore the atrocious terrorist attack in France. Our thoughts are with the victim’s family and the French people. » (Gouvernement slovène)
Dublin. « L’Irlande est solidaire de la France contre le terrorisme et je pense avec tristesse à la famille et aux étudiants de cette victime. Liberté. Égalité. Fraternité. » Thomas Byrne (ministre des Affaires européennes).
Riga. « I strongly condemn an act of islamist terrorism in Conflans – Paris, freedom of expression is one of our core values and it must be protected. Latvia stands in full solidarity with France. My deep condolences to the family and friends of victim. » Edgars Rinkēvičs (ministre des Affaires étrangères).
Vilnius. « Profondément choqué par l’acte odieux et lâche contre un professeur, contre les valeurs de la République [française], le terrorisme ne prévaudra jamais sur la liberté. L’Unité européenne. » Linas Linkevicius (ministre des Affaires étrangères).
Copenhague. « Shocked and saddened to hear of the horrific terror attack in Conflans Sainte Honorine. Denmark stands united with our French friends and allies in the continued fight against terrorism and extremism My thoughts are with the family and friends of the victim. » Jeppe Kofod (ministre des Affaires étrangères).
Vienne. « Je condamne l’attentat terroriste islamiste barbare aujourd’hui en #France dans les termes les plus forts. Mes condoléances vont aux proches de la victime et à notre entière solidarité avec la France. Nous ne serons pas intimidés par cela et continuerons à défendre notre modèle de vie européen. » Sebastian Kurz (Chancelier)
Bucarest. « Je condamne fermement l’horrible attaque de Conflans Sainte Honorine. Condoléances pour les proches de Samuel Paty, toute notre solidarité avec la France, frappée par le terrorisme. La Roumanie et la France – unies dans la lutte contre la terreur » Bogdan Aurescu (ministre des Affaires étrangères).
Stockholm. « Appalled by the terror attack in Conflans Sainte Honorine. My thoughts are with the family and friends of the victim. Sweden stands united with France in the continued fight against terrorism & violent extremism. » Ann Linde (ministre des Affaires étrangères).
La Haye. « Horrifié par l’horrible attentat perpétué en France hier, nos pensées vont à la famille de la victime et nous condamnons avec la plus grande fermeté cette attaque contre la liberté d’expression. » Stef Blok (ministre des Affaires étrangères).
Rome. Nous sommes profondément consternés par l’attaque brutale qui a eu lieu hier à Conflans-Sainte-Honorine. Nous sommes proches de nos amis français en ce moment dramatique et condamnons fermement toutes les formes de terrorisme. » (Farnesina, ministère des Affaires étrangères)
Prague. « J’ai été frappé par la mort d’un enseignant parisien. Cet acte terroriste est à la fois une atteinte aux valeurs de la République française et à la liberté d’expression que nous devons protéger du terrorisme islamique. Mes pensées vont à la France. » Tomáš Petříček (ministre tchèque des Affaires étrangères). « Choqué par le meurtre brutal qui s’est produit hier près de Paris, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances. La victime était un enseignant qui avait récemment montré en classe les caricatures de Charlie Hebdo sur Muhammad. Nous devons protéger la liberté d’expression! » Andrej Babis (Premier ministre).
Skopje. « Notre entière solidarité pour la France dans sa lutte contre le terrorisme. Nos pensées vont vers la famille et les étudiants de la victime et vers tous les Français. » Nikola Dimitrov (Vice-premier ministre, chargé des Affaires européennes)
Bruxelles – UE. « J’ai appris avec horreur l’assassinat d’un professeur à Conflans-Ste-Honorine. J’adresse mes condoléances à sa famille et aux Français. Mes pensées vont aussi aux enseignants, en France et partout en Europe. Sans eux, il n’y a pas de citoyens. Sans eux, il n’y a pas de démocratie. » Ursula von der Leyen (Présidente de la Commission européenne)
— « La barbarie a tué un professeur. Nos pensées vont à ses proches et à sa famille. L’obscurantisme ne peut pas faire reculer la liberté d’expression. Nous devons toutes et tous défendre les valeurs qui fondent notre démocratie, notre vie commune. » Didier Reynders, commissaire européen chargé de la Justice.
(propos recueillis par NGV)
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(B2 – exclusif) Ce n’est pas la retraite de Dunkerque. Mais cela y ressemble. Les Britanniques partent, sur la pointe des pieds, des missions et opérations de la PSDC. C’est définitif… à partir de 2021
L’ambassadeur britannique à Bruxelles, Tim Barrow, vient d’écrire à Helga Schmid, la secrétaire générale du SEAE, une petite lettre pour formaliser ce que chacun pressent depuis plusieurs semaines : le retrait définitif des Britanniques des missions PSDC. Lettre dont B2 a pu prendre connaissance.
Un ‘bye bye’ dans l’ordre
En gros, cela dit : « Comme vous le savez nous avons pu maintenir notre participation dans les missions/opérations PSDC durant la période de transition. Je tiens à vous informer du retrait à la fin de la période de transition le 31 décembre. Nous continuerons de travailler de près avec l’UE et ses États membres afin de minimiser cette interruption (disruption) et d’assurer un retrait dans l’ordre ».
Sur la pointe des pieds
C’est tout. L’ambassadeur ne va pas plus loin. Il ne peut pas. Chacun sait que les négociations sur l’accord de sortie sont très délicates aujourd’hui. Et que tout faux pas pourrait commencer par coûter son poste à son auteur. Chacun sait aussi que la participation britannique aux futures missions de la PSDC est une question très facilement résolvable soit par le biais d’un accord cadre de participation (comme il en a déjà été signé une bonne vingtaine), soit par de simples participations ad hoc. Mais l’heure n’est pas encore venue.
L’association de pays tiers est d’ailleurs aujourd’hui plutôt la norme que l’exception dans les missions et opérations PSDC : des Turcs et Chiliens en Bosnie-Herzégovine aux Américains au Kosovo, en passant par les Géorgiens ou Canadiens en Ukraine, les Serbes en Afrique ou les Norvégiens en Palestine, les exemples ne manquent pas.
Une présence résiduelle
En termes militaires, cette décision a peu de conséquence. Le gros du transfert avait eu lieu début 2019, quand le QG de l’opération anti-piraterie avait été transféré de Northwood à Rota (Espagne) (lire : Opération Atalanta : Rota prend le commandement) et quand le commandement avait changé de main à EUFOR Althea (Lire : Brexit oblige, le commandement de l’opération EUFOR Althea va passer à un Français). Aujourd’hui, les Britanniques ne sont plus très nombreux dans les missions/opérations. J’en ai parlé avec plusieurs responsables. Difficile de faire le point, tant l’effectif est faiblard. Selon nos éléments, ils sont quelques uns dans les missions de formation au Mali et Somalie (EUTM Mali et EUTM Somalia), quelques autres dans l’opération de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) et quelques citoyens de sa Gracieuse majesté encore présents à EUAM Ukraine et à EULEX Kosovo en particulier.
Une certaine anticipation
Dans la plupart des cas, les Européens ont pris les devants et remplacé certains postes stratégiques (par exemple les hommes du renseignement à EUFOR Althea). Le seul problème est pour la compagnie de réserve qui sert à l’opération en Bosnie-Herzégovine. Bien que basée au Royaume-Uni, il manquera le cadre légal pour son intervention, nous est-il précisé. Plusieurs idées sont actuellement sur la table : un apport des Autrichiens, qui ne sont pas très loin au plan géographique, voire une utilisation des battlegroups. Une idée déjà envisagée avant la période du Brexit, mais qui avait été rejetée à l’époque. Globalement, à l’échelle européenne, cette solution n’est pas insurmontable.
Je suis venu te dire…
Cette lettre résonne donc comme un air de la chanson de Gainsbourg, enregistrée aux studios Phonogram de Londres en 1973, au lendemain d’un infarctus difficile pour le chanteur (et de l’adhésion du Royaume-Uni à la CEE). À la différence de l’original, où on entendait des pleurs de Jane Birkin sur la bande son, je ne suis pas sûr qu’Helga Schmid ait beaucoup pleuré à la lecture de cette lettre de rupture, largement attendue.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Brexit. Le Britannique est-il nécessaire à l’Europe de la défense ?
et sur B2 Pro : Sanctions, Défense, Espace, le Royaume-Uni sera en fait plus ‘exit’ que ‘in’ durant la période transitoire. Explications
Cet article Tim écrit à Helga : Je suis venu te dire que je m’en vais… de la PSDC est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) En Méditerranée centrale, la crise aigüe est passée. Mais les départs de réfugiés et migrants de Libye — et surtout de Tunisie (phénomène nouveau) — continuent. Avec des passeurs toujours très actifs, et dont les consignes s’adaptent à la difficulté. Si les navires européens sont plus discrets, et les ONG limitées dans l’action, la marine et les garde-côtes libyens sont sur le pont
Très médiatisé, le secours par les ONG est devenu ultra-minoritaire en Méditerranée. Le Mare Jonia, un des derniers navires d’ONG sur zone (Mediterranea)Environ 9050 personnes ont été secourues ou interceptées au cours de 128 opérations menées par divers navires, entre le 1er mars et le 31 juillet, dans les zones du Sud de la Méditerranée centrale couvertes par la force navale de l’UE, selon le premier rapport produit par l’opération EUNAVFOR Med Irini.
La moitié des opérations de secours assurée par les Libyens
Sur ce nombre, un peu moins de la moitié (52 opérations) ont été assurées par la marine et les garde-côtes libyens. Ce qui correspond plus ou moins au ratio observé en 2019 (Lire : Méditerranée centrale : les garde-côtes libyens assurent la moitié des sauvetages). Avec une différence nette : il y a davantage de personnes qui empruntent cette route que l’année passée (cf. encadré).
Des zones de surveillance identiques
Précisons que les zones couvertes par les deux opérations EUNAVFOR MED qui se sont succédée (Sophia puis Irini) sont « en grande partie » les mêmes. Ce qui facilite les comparaisons. Simplement, la zone d’opération d’IRINI a été étendue vers le Nord jusqu’au 37e parallèle nord.
Outre les Libyens, l’action notable des Italiens
Si on regarde le nombre de personnes secourues, près de la moitié (45 %) des personnes parties de Libye ont été secourues ou interceptées par les garde-côtes libyens dans les zones de recherche et de sauvetage de la Libye et de Malte, selon les données du HCR (Haut Commissariat pour les réfugiés). Un quart (24 %) ont été secourues par les autorités italiennes.
Rôle relativement faible des ONG et des navires marchands
Sur le reste, 7 % ont été secourues par les forces armées maltaises, 7% par les ONG, 4% par des navires marchands (qui ont débarqué en Libye environ un quart des personnes secourues ou interceptées, et les autres en Italie ou à Malte), 3 % par des bateaux de pêche (certains affrétés par les autorités maltaises). 8 % ont réussi à atteindre l’Italie par leurs propres moyens.
NB : le poids des ONG dans le sauvetage, même s’il reste extrêmement médiatisé s’est largement amenuisé par rapport aux années 2016-2017 : les ONG assuraient alors 26% en 2016 et près de 35% pour les premiers mois de 2017 (selon la base de données B2, constituée sur des sources italiennes).
Destination : les centres de détention
La plupart des personnes qui sont débarquées en Libye sont ensuite envoyées dans des centres de détention. Ainsi, environ 4450 réfugiés et migrants ont été interceptés et débarqués en Libye entre le 1er mars et le 31 juillet 2020 (contre environ 3700 personnes au cours de la même période en 2019), selon le HCR. 60 % des réfugiés et des migrants débarqués par les garde-côtes libyens au cours de la période considérée l’ont été au point de débarquement d’Abou Sitta, à Tripoli, et 23 % au port principal de Tripoli, selon l’OIM (l’organisation internationale des migrations). Ces débarquements ne sont pas sans heurts. Trois migrants ont été tués et deux autres blessés lors d’une fusillade au point de débarquement de Khoms, le 27 juillet, peu après leur débarquement.
Soudanais et Maliens
Ces personnes interceptées en mer par les Libyens proviennent principalement du Soudan (50 %) et du Bangladesh (19 %), ainsi que du Mali (8 %), selon le HCR. La grosse majorité (85%) sont des hommes adultes, 8% des femmes et 7% des enfants.
Des tactiques éprouvées
Les tactiques employées par les passeurs restent les mêmes que durant les derniers mois, selon les sources européennes.
Un minimum de carburant pour atteindre un secours
Les bateaux utilisés n’ont pas assez de carburant pour atteindre les côtes européennes, mais suffisamment pour sortir de la limite de 12 milles marins des eaux territoriales libyennes. Ils s’éloignent des côtes libyennes pour tenter de sortir de la zone de recherche et de sauvetage (SAR) libyenne afin d’éviter d’être interceptés par la marine et les garde-côtes libyens, mais être ensuite recueillis par des navires européens. Les navires de migrants voyagent seuls, les passeurs évitant de les accompagner pour être pris par les gardes-côtes. Le temps des escortes semble ainsi terminé (1).
Des directives données aux migrants
Les passeurs donnent simplement aux ‘voyageurs’ des instructions de base : sur la manière de naviguer en mer avec un système GPS, ou sur la destination à atteindre. Parfois, ils reçoivent consigne lorsqu’ils atteignent un point désigné par le GPS, hors des eaux territoriales libyennes, d’activer le téléphone par satellite et de contacter soit le centre de coordination des sauvetages maritimes de Rome, soit des ONG, afin de se signaler et d’attendre l’arrivée des secours. Parfois, ils sont orientés vers les plateformes pétrolières, situées au large des côtes libyennes. Ou alors, consigne leur est donnée de garder seulement le cap jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de carburant. C’est là que se trouve le principal risque de naufrage.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Des chiffres globalement en baisse. La route de Méditerranée centrale en hausse
Environ 20.000 réfugiés et migrants sont arrivés en Europe durant les beaux mois (entre le 1er mars et le 31 juillet), via les trois principales routes maritimes de la Méditerranée, selon les sources du HCR et de l’OIM. Soit une diminution d’environ 30 % (plus de 28.000 personnes sur la même période de 2019).
Il faut cependant nuancer ces chiffres. Cette diminution concerne surtout les routes de Méditerranée orientale, vers la Grèce et occidentale, vers l’Espagne : respectivement 3100 et 4200 réfugiés et migrants (contre plus de 14500 et environ 7950 sur la même période de 2019).
En revanche, la route de la Méditerranée centrale (vers l’Italie et Malte) a été utilisée. Plus de 12.410 réfugiés et migrants l’ont emprunté. Soit une augmentation de 142 % par rapport à 2019 (5140 arrivées sur la même période de 2019). 11.460 sont arrivés en Italie et plus de 950 à Malte. Cela représente un certain allègement pour la petite île de Méditerranée (3605 en Italie et 1535 à Malte, sur la même période de 2019).
Une arrivée de Tunisie davantage que de Libye
Cette route est dorénavant alimentée davantage depuis la Tunisie et non plus de Libye, comme lors des précédentes périodes. 5216 personnes sont ainsi arrivées depuis la Tunisie (contre 1226 sur la même période de 2019) et 4796 personnes depuis la Libye (contre 2465 sur la même période de 2019). On note aussi des arrivées venant d’Algérie.
Cet article Méditerranée. Les garde-côtes libyens effectuent toujours la moitié des sauvetages est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) La frégate anti-sous marine française, Latouche Tréville (D-646), engagée dans l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes (et le pétrole) vers la Libye, vient d’effectuer ses deux premières visites à bord des navires, signale le QG de l’opération EUNAVFOR Med Irini à Rome.
L’abordage amical fait partie des tâches de fond de la surveillance maritime (crédit : EUNAVFOR Med Irini)Des visites amicales à bord du MV Amineh M, un cargo battant pavillon des Iles Cook parti de NovoIstanbul vers Misrata, et le MV Zeko Y, un navire battant pavillon tanzanien faisant la navette entre la Turquie et Tripoli.
La technique d’abordage amicale est une des tâches de fond des opérations de surveillance maritime. Elle permet d’obtenir des informations (précieuses) sur le trafic maritime, mais aussi de se faire connaitre, de marquer la présence, et de dissuader au besoin. C’est un peu comme les gendarmes au bord d’une route. Cela dissuade (un peu).
(NGV)
Lire aussi : L’opération Irini pleinement opérationnelle
Cet article Premières missions de surveillance pour le Latouche Tréville est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
L’AJD a renouvelé son bureau.
(B2) La coopération est une part essentielle du travail mené sur le terrain par les missions et opérations de l’UE. Elle a des formes diverses et variées. Du partage d’un thé avec un capitaine de navire pour glaner des renseignements, à l’accompagnement d’instructeurs de l’armée d’un pays hôte, en passant par un entrainement avec un équipage étranger ou la collaboration entre civils et militaires, et entre missions de l’UE…
Méditerranée centrale. Dans les coulisses des ‘approches amicales’ d’Irini
Les ‘approches amicales’ de navires marchands, ces visites d’une heure à peine sur la passerelle, sont des moments importants pour l’opération de surveillance de l’embargo sur les armes à destination et en provenance de la Libye (EUNAVFOR MED Irini). Comment cela se passe. explications ici
(crédit : B2, capture d’écran site EUNAVFOR Med Irini)Golfe d’Aden. COCOA avec les japonais
Exercice Crossdeck avec réapprovisionnement vertical, réapprovisionnement en mer, exercices de communication et de tir, etc. Le menu a été intense pour la journée d’exercices et entraînements en mer, le 21 septembre, entre les équipages de l’ESPS Santa Maria de l’opération européenne (EUNAVFOR Atalanta) et du JS OHNAMI. Le destroyer japonais navigue, lui aussi, dans le golfe d’Aden pour lutter contre la piraterie maritime, avec la Force opérationnelle combinée (CTF) 151. Ces exercices s’inscrivent dans la stratégie de coopération de l’opération, dite COCOA. Détails ici
(crédit : B2, capture d’écran compte Twitter EUNAVFOR Atalanta)Koulikouro (Mali). Groupe médical en exercice
Une journée d’entraînement à la coordination médicale impliquant, en même temps, les premiers intervenants militaires et les équipes d’ambulances blindées. C’était le pari de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM Mali). La formation s’est déroulée sur le camp d’entrainement de Koulikouro, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Bamako. Détails ici
(crédit : EUTM Mali)Mogadiscio (Somalie). Quatre heures pour se former à la coopération entre la police et l’armée
Ensemble, les missions de renforcement des capacités de l’UE en Somalie (EUCAP Somalia) et de formation militaire (EUTM Somalia), ont mis au point un exercice de coordination de la police et de l’armée à destination de l’équipe de planification de la police somalienne. Le but : les préparer à travailler avec l’armée somalienne dans les zones libérées d’Al Shabaab. Détails ici
(crédit : EUCAP Somalia)Criva et Mamalyha (Ukraine – Moldavie). Détecter la contrebande
La mission civile d’assistance aux frontières des forces moldaves et ukrainiennes autour de la Transnistrie (EUBAM Moldova Urkaine), les agences nationales ukrainiennes et moldaves chargées des questions nucléaires et radiologiques, se sont unies pour apprendre aux garde-frontières/police et agents des douanes à détecter et intercepter la contrebande de matières radioactives aux points frontière de Criva et Mamalyha. Détails ici
(crédit : B2, capture d’écran site EUBAM Moldova Ukraine)Bouar (République centrafricaine). Formation délocalisée
Un détachement de la mission d’entraînement militaire (EUTM RCA) s’est rendu à l’ouest du pays, dans la ville de Bouar, pour épauler les instructeurs des forces armées centrafricaine (FACA) chargés de former les jeunes recrues.
(crédit : B2, capture d’écran fil Twitter EUTM RCA)Et aussi, à voir, les vidéos youtube de l’opération EUNAVFOR Atalanta, notamment les deux très courtes vidéos faisant défiler à une vitesse hyper accélérée un voyage en mer à bord d’un navire, ou, une journée de tests Covid-19 sur le pont.
(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro (parus en septembre) :
… et sur le Blog :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (septembre 2020) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Les couloirs du Parlement européen bruissent du vent de fronde du parti populaire européen (PPE) contre le Haut représentant Josep Borrell. En cause, l’envoi d’une « mission secrète » de négociation à Caracas fin septembre. Est-ce justifié ?
L’eurodéputée espagnole catalane du parti populaire Dolors Montserrat mène la charge contre son compatriote Josep Borrell (crédit : Parlement européen, 7.10.2020)Que reproche le PPE à Josep Borrell ?
Pour les députés du groupe chrétien-démocrate au Parlement européen, « le Haut représentant de l’UE Josep Borrell ne peut pas envoyer une mission secrète à un dictateur sans consultation », déclarent les députés Antonio Tajani, Paulo Rangel et Dolors Montserrat (1).
Cette mission ne fait « que légitimer Maduro non reconnu par l’UE comme le leader du Venezuela, et les élections organisées par son régime », s’alarme l’Italien Antonio Tajani (Forza Italia), ancien président du Parlement européen et ancien commissaire européen. « Le simple report des élections sans aucune condition compromet en même temps les autres exigences politiques de l’UE au Venezuela. »
Cette mission « n’a pas été discutée avec les dirigeants des forces démocratiques, y compris le président légitime par intérim du pays, Juan Guaidó, ni approuvée par eux », ajoute le Portugais Paulo Rangel (PSD). C’est « une erreur stratégique et politique », s’emporte l’Espagnole, Dolors Montserrat qui enfonce le clou. Cela « affaiblit la position de l’UE vis-à-vis du régime vénézuélien et blanchit le régime totalitaire de Maduro. Nous exigeons que les raisons de l’envoi d’une telle mission soient parfaitement claires », affirme celle qui partage avec Josep Borrell d’être originaire de Catalogne.
Quel était l’objet de cette mission ?
Une mission de haut niveau de l’UE a, en effet, été envoyée au Venezuela fin septembre dans le but de négocier avec Nicolás Maduro un éventuel report des élections législatives prévues pour le 6 décembre 2020, comme l’a reconnu publiquement le service diplomatique européen (SEAE) dans un communiqué. Un report totalement justifié car l’UE estime ces élections non valables. « Les conditions ne sont pas réunies actuellement pour qu’un processus électoral libre, équitable et démocratique puisse avoir lieu. » D’ailleurs les Européens ont renoncé, pour les mêmes raisons, à l’envoi d’une mission d’observation électorale de l’UE.
Le Haut représentant devait-il consulter l’opposition ?
Quand on mène des négociations, on ne commence pas à consulter l’adversaire. L’Union européenne ne va pas, par exemple, demander la permission au dirigeant libyen Al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale) pour rencontrer son adversaire (non reconnu par l’UE), le général Haftar. Idem en Biélorussie. S’il faut rencontrer A. Loukachenko pour le confronter à la réalité européenne, on ne demande pas la permission à ses opposants, même si l’UE les reconnait comme légitimes. Cette règle est inventée par le PPE pour les besoins de la circonstance. Elle n’a aucune base légale (dans les Traités) ni de justification politique ou même diplomatique.
Cette protestation est-elle justifiée ?
Non. Clairement non. Le travail d’un diplomate est, parfois, de proclamer haut et fort une position. C’est le rôle des déclarations officielles publiées par le Haut représentant de l’UE, en son nom personnel ou au nom de toute l’Union européenne. Mais il est surtout, et avant tout, celui de faire passer des messages aux principaux intéressés. Rencontrer le président actuel du Venezuela, Nicolas Maduro, fait partie du ‘job’. C’est non seulement légitime pour un diplomate européen. Mais ne pas le faire serait une « erreur stratégique ». De la même façon, il n’est pas interdit d’aller voir les dirigeants biélorusse, turc ou russe, ou les différentes parties libyennes au conflit, même si on ne partage pas vraiment leurs point de vue. Au contraire. C’est le rôle même d’un diplomate de discuter avec tous ceux, même les pires, de faire passer des messages et prendre le pouls de l’adversaire. Si ce n’est pas le diplomate qui le fait, qui le fera ? Et, en général, la discrétion doit primer, pour éviter justement toute légitimation. Une visite officielle aurait l’inverse de l’effet recherché : consacrer le pouvoir officiel.
Que pensez de la diatribe du PPE ?
Soyons clairs et directs. Cette protestation a une origine essentielle : le parti populaire espagnol qui mène ainsi une vindicte personnelle contre le représentant européen Josep Borrell qui a le grand tort à leurs yeux d’être du PSOE (le parti socialiste espagnol). Nous sommes là dans un règlement de compte national (Dolors Montserrat a été députée de Barcelone), plutôt que dans la volonté de parfaire la politique européenne. Cette prise à partie, dans l’opinion publique, est dommage et dommageable.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Si c’était à refaire, je le referais (Josep Borrell)
Le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, reste combatif. « Si je devais le refaire, je le referais ! Nous n’avons pas obtenu gain de cause, mais nous devions le tenter », comme il l’a l’a dit aux députés européens, en majorité espagnols, qui l’interpellaient au Parlement ce mercredi (7 octobre) en plénière à Bruxelles. « Aurais-je envoyé une même mission en Biélorussie ? Oui bien sûr ! Et si demain nous pouvions envoyer quelqu’un pour engager un dialogue national. Oui nous le ferions ! »
(NGV avec ES au Parlement européen)
Cet article Venezuela. La vindicte du PPE contre Josep Borell est-elle justifiée ? est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Le journaliste a rassemblé une soixantaine de témoignages pour faire comprendre de l’intérieur ce que sont les forces spéciales françaises. Une grande réussite.
Quatre fois par an, l’armée de l’air joue un scénario de frappe nucléaire dans le ciel français. L’Opinion y a eu accès et vous raconte.
(B2) Quelle ambition pour la défense européenne après la crise du Covid-19 ? c’est la thématique de la troisième édition des Entretiens, jeudi 4 novembre
Moment clé pour la défense européenne car ils sont à la fois un lieu d’échange et d’apprentissage, les entretiens seront ces entretiens auraient dû se dérouler au printemps. La crise du Coronavirus en a décidé autrement. Le présentiel n’étant pas possible, ils se dérouleront en vidéo-conférence. Ce n’est pas l’idéal. Mais les circonstances l’imposent. Le programme ramassé sur une après-midi n’en est pas moins intéressant. Jugez-en !
Au programme
Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur (et ayant en charge l’Espace et la Défense), ouvre le ban à 14h pétantes normalement !
Le premier panel est consacré à « Quelle géopolitique pour l’Union européenne » avec des chercheurs Pascal Boniface (IRIS), Ulrike Franke (ECFR), Nathalie Tocci (IAI et conseillère spéciale de J. Borrell), Alexandra de Hoop Scheffer (German Marshall Fund).
Nous aurons ensuite un bon intermède avec Jolyon Howorth, de la Harvard Kennedy School, qui assure le rôle-clé de ‘grand témoin.
Le second panel « L’Union, ultime espoir pour la défense européenne ? » réunira des experts ‘défense’ Sven Biscop (Egmont) et Jean-Paul Palomeros (ancien chef d’état-major de l’armée de l’air française et chef de l’ACT, le commandement pour la transformation de l’OTAN), ainsi que Ana Gomes (ex eurodéputée portugaise) et Urmas Paet (eurodéputé estonien et ancien ministre de la Défense).
La présidente de la sous-commission défense du Parlement européen, et ancienne ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau (LREM/Renew) fermera la marche pour dresser les pistes d’avenir.
Traduction assurée en français, anglais, allemand
Pour voir tous les détails, télécharger le programme, c’est ici en FR ou en ENG
(NGV)
(Mis à jour) avec la bonne version du programme
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(B2) Dans la fin de sa conférence de presse au Conseil européen, qui vient de se terminer (à 1h du matin), Emmanuel Macron a tiré à boulets rouges sur son homologue turc, accusé d’attiser le feu dans le conflit au Haut Karabagh. Une accusation qui n’est pas faite au hasard mais sur la foi d’informations validées par le renseignement français
E. Macron au Conseil européen (flux : EUCO – sélection B2)Une trajectoire Alep – Gaziantep – Bakou
« 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou [en Azerbaïdjan] en passant par Gaziantep [en Turquie] », affirme le président français. « Une information établie à partir de nos propres renseignements. » « Ces combattants sont connus, tracés, identifiés. Ils viennent de groupes djihadistes qui opèrent dans la région d’Alep [en Syrie]. […] Et d’autres contingents se préparent, à peu près de la même taille. »
Des informations partagées avec la Russie
« Nous avons partagé cette information avec les Russes. Et la partie russe fait la même analyse que nous. C’est très dangereux pour la sécurité de la région et de la Russie de se retrouver avec des combattants terroristes ». Il est important d’avoir une « discussion exigeante » avec la Turquie pour « régler ce problème le plus vite possible. Car il s’ajoute au sujet du Haut Karabagh ».
Les alliés de l’OTAN doivent ouvrir les yeux
Pour l’hôte de l’Élysée, « la ligne rouge est franchie » par Ankara. C’est « inacceptable ». Il faut « avoir absolument un dialogue de vérité avec la Turquie ». « J’invite l’ensemble des partenaires de l’OTAN à regarder en face ce qu’est un comportement d’un membre de l’OTAN ». En tant que coprésident du groupe de Minsk, le président français entend appeler le président turc R.T. Erdogan dans « les tous prochains jours » pour demander « des explications » sur ces faits.
(Nicolas Gros-Verheyde, au Conseil européen via Zoom !)
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Emmanuel Macron se rend de nouveau à Beyrouth ce lundi 31 août. Sa première visite pour témoigner de l’amitié de la France au pays du cèdre datait du jeudi 6 août, juste après l'explosion sur le port de Beyrouth, un drame de plus dans « ce pays bien-aimé », pour reprendre les mots du journaliste Jean‑Dominique Merchet.
Un drame qui fait la « une » des médias français et qui émeut, comme tous les drames traversés par le Liban. Pourquoi le Liban nous touche-t-il à ce point ?
Les liens historiques de la France avec ce pays sont connus : « Le Liban c’est la famille de la France », résume le ministre des Affaires Étrangères Jean‑Yves le Drian. « Une évidence qui s’impose, parce que c’est le Liban, parce que c’est la France », dit le président français à son arrivée.
Un intérêt français ancienSon intérêt pour le pays n’est pas nouveau. Il l’a marqué dès sa campagne électorale par une visite en janvier 2017, puis ses équipes diplomatiques ou les nominations importantes (à la tête de la DGSE par exemple) ont compté plusieurs diplomates anciennement en poste à Beyrouth.
Mais au-delà des mots, la double impuissance occidentale et libanaise a ramené depuis longtemps les émotions à une nostalgie dépitée, plutôt que d’en faire des moteurs pour l’action. « Aidez-nous à vous aider, bon sang ! », lançait, il y a peu, le même Jean‑Yves Le Drian, résigné, à un pays plongé dans une crise multiple.
« Pauvre Liban », Pity the Nation, ouvrage de Robert Fisk, 1990. Wikimedia, CC BYOn se souvient de l’ouvrage du journaliste britannique Robert Fisk sur la guerre civile libanaise, Pity the Nation, paru en 1990. Trente ans plus tard, on n’en finit toujours pas d’avoir pitié du « pauvre Liban ». Est-il enfin possible, cette fois, d’aller plus loin ?
L’émotion est vive aujourd’hui, encore faut-il en décrypter les ressorts : le Liban émeut pour des raisons romantiques sans doute nobles, mais il conviendrait d’être capable de traduire cette émotion politiquement et avec efficacité, ce qui jusqu’à présent n’a pas été le cas.
Que peut faire la France désormais, face aux grands « prédateurs » internationaux qui ne manqueront pas de suivre le « martyr » de Beyrouth avec intérêt ? Quels espoirs reste-t-il de promouvoir une certaine idée du Liban, et laquelle exactement ?
La violence du LibanLes événements libanais remontent immédiatement au plus haut niveau des médias et de la décision politique en France. « On peut réveiller un président de la République en pleine nuit pour le Liban », nous confiait un diplomate français dans une discussion antérieure à l’explosion de Beyrouth. Il y a des raisons géopolitiques à cela.
La France connaît la violence du Liban : elle en a elle-même payé le prix avec l’assassinat de son ambassadeur Louis Delamare en 1981, l’attentat contre le quartier général des troupes françaises en 1983, ou plusieurs prises d’otages (dont le chercheur Michel Seurat ne revint jamais).
Un laboratoire permanent des rapports de force régionauxLe pays reste par ailleurs un laboratoire permanent des rapports de force régionaux, comme l’a montré Bernard Rougier dans ses travaux (Le jihad au quotidien, 2004 ; L’oumma en fragments. Contrôler le sunnisme au Liban, 2011).
A l’inverse d’autres puissances qui voient le Liban comme un paramètre de l’enjeu syrien, Paris a tendance à voir la Syrie comme un paramètre (omniprésent) de l’enjeu libanais.
Au-delà de ce Liban qui compte régulièrement de nombreux ministres avec la double nationalité franco-libanaise, il y a la Méditerranée et le monde arabe, ce double voisinage stratégique crucial.
Il y a aussi les raisons affectives mais rationnelles. Si les Libanais restent proches de la France, cela signifie aussi que la France garde, grâce à eux, un peu d’influence ou au moins de visibilité en Méditerranée orientale.
Une influence française au Proche-OrientLe Liban renvoie également à la question des chrétiens d’Orient, qui préoccupe Paris. D’autres puissances régionales ou partis libanais comme le Hezbollah n’ont pas manqué d’accuser la France et sa vision d’un Liban uniquement chrétien.
L’argument ne tient pas : on n’a jamais autant critiqué l’amitié franco-libanaise que lorsqu’elle était incarnée par Jacques Chirac et Rafic Hariri,lequel était… sunnite.
Le président Jacques Chirac en conversation avec le Premier Ministre libanais Rafic Hariri au palais de l’Elysée à Paris, le 28 septembre 1996. Pierre Verdy/AFPEn revanche, cette question est perçue comme légitime à Paris, non pas au nom du communautarisme mais à l’inverse, de l’universalisme : la France, estime-t-on, n’a pas à se cacher de défendre les minorités opprimées. Elle défend donc les chrétiens d’Orient aujourd’hui maltraités, comme elle a défendu les Kosovars musulmans à la fin des années 1990, ou les Rohingyas plus tard.
Le pouvoir de l’émotionEn Algérie, la contestation populaire est souvent louée par le régime qu'elle entend pourtant déboulonner. Le président de la République, son chef de gouvernement, ses ministres et quelques officiers supérieurs rivalisent pour dire tout le bien qu'il pensent du Hirak. Ce mouvement populaire pacifique est né le 22 février 2019, pour s'opposer à un cinquième mandat de M. Abdelaziz Bouteflika, mais il continue aujourd'hui de réclamer un changement politique profond et le démantèlement du « système » en place (...)
- Horizons arabes / Algérie, Mouvement de contestation, Maghreb, Répression, Censure, Information, Médias, Justice, Prison(B2 – exclusif) L’épidémie de coronavirus a eu raison du quartier général de force de l’opération de l’UE de contrôle de l’embargo en Libye (EUNAVFOR Med / Irini)
Au QG de Rome (crédit : EUNAVFOR Med Irini)L’état-major de force ‘out’
Comme indiqué dans notre article précédent (lire : Le navire-amiral de l’opération Irini touché de plein fouet par le Covid-19. Des cas à EUTM Mali aussi), une très large partie de l’équipage de l’ITS Carlo Margottini a été testée positive au virus, ainsi qu’une bonne partie de l’état-major embarqué (l’état-major de force ou FHQ en abrégé militaire). Au final, 18 ont été testés positifs (et non 4 comme annoncé au départ), dont le commandant de la force et le chef d’état-major (COS), selon le dernier bilan, obtenu par B2. Ce qui est logique vu les conditions de promiscuité à bord, et le nombre de cas constatés après les tests.
Une solution pragmatique
Sur un effectif de 25 officiers, il n’en reste que sept négatifs. Ce qui est trop peu pour faire fonctionner l’état-major. C’est donc le quartier général d’opération (OHQ), situé à Rome, qui a repris temporairement les fonctions de commandement de la force opérationnelle de l’UE. Une solution assez originale. Mais, en soi, cela ne pose pas vraiment de problème pratique, tous les ordres étant passés par voie électronique (ou radio). Dans le cas d’une opération terrestre de combat, une telle solution serait dommageable à l’efficacité. Dans le cas d’une opération aéronavale, c’est tout à fait gérable, au moins temporairement.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Le navire amiral de l’opération Irini hors de service. Le QG change de main est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
« Montrer Laëtitia vivante » : ainsi Jean-Xavier de Lestrade décrit-il son projet de fiction (Le Monde, 21 septembre), une série télévisée produite pour France 2 et diffusée les 21 et 28 septembre. Une série efficace et très construite, mais dont le choix des interprètes interroge. Sobrement nommée d'après son héroïne, la série revient sur un fait divers, le meurtre atroce en janvier 2011 d'une jeune fille dans une petite ville du pays nantais. Laëtitia Perrais a presque 19 ans, et partage avec sa sœur jumelle (...)
- Contrebande / Cinéma, Justice, Audiovisuel, Femmes, Violence(B2) Copenhague propose de prendre le commandement de la mission des Européens de surveillance dans le détroit d’Ormuz. Paris qui est à l’initiative d’Emasoh (alias Agenor) a trouvé un successeur
Prêts à diriger EMASOH
Copenhague sera « prête à se rendre disponible pour diriger » dès 2021 le commandement de cette mission européenne déclenchée il y a moins d’un an (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre). Voilà l’annonce faite vendredi dernier (26 septembre), dans un tweet, par Jeppe Kofod, le ministre danois des Affaires étrangères. Il visitait alors la frégate danoise Ivar Huitfeldt, participant à la mission EMASOH (European-Led mission Awareness Strait of Hormuz). La mission « a été un succès », a justifié le ministre danois pour son offre de reprise du commandement. Elle aurait en effet contribué à apaiser les tensions de navigation dans le détroit d’Ormuz, rapporte l’agence Ritzau repris par plusieurs médias danois.
Le relais des Français
Le Danemark prend ainsi la suite des Français, à l’origine de la mission, il y a un an (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre). Ce alors que les tensions entre les États-Unis et l’Iran s’accentuaient dans la région, avec des incidents contre des navires marchants, et l’abat d’un drone américain par l’Iran. Objectif : préserver la libre circulation dans le détroit, passage étroit situé entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, si précieux pour l’approvisionnement du monde en pétrole.
Condition : la motivation des partenaires
Une condition est posée par Jeppe Kofod : « que d’autres pays apportent également les capacités nécessaires » à la mission. Un appel aux Européens à faire leurs preuves et fournir capacités — donc soutien concret et pas seulement politique — à cette mission. Si la capacité opérationnelle militaire de la mission atteinte depuis février dernier, parmi les 8 Etats membres qui ont signé pour participer, seuls trois — les Pays-Bas, la France et le Danemark — y sont impliqués (Lire : La mission EMASOH portée sur les fonts baptismaux par huit États membres de l’UE. Démarrage : mi-février).
Intérêts danois
Pour le Danemark, Il y a « un net avantage aux intérêts danois » dans la région. Entre le poids de la marine marchande danoise — la « cinquième plus grande nation maritime au monde » selon le ministre —, l’intérêt de protéger la libre navigation dans cette zone importante pour le commerce international de pétrole, et le respect du droit international… il y a nombre d’arguments en faveur de cette présence renforcée dans une zone, oh combien stratégique.
(Aurélie Pugnet)
Lire aussi sur la mission Emasoh :
Cet article Le Danemark à la tête de la mission dans le détroit d’Ormuz en 2021 est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.