Des membres des forces spéciales françaises se sont longuement confiées à l’auteur de ce livre.
(B2) A la veille du sommet de N’Djamena sur le Sahel, il n’est pas inutile de revenir sur le pilier militaire de l’effort entrepris par la France et les alliés européens. Un pilier qui a bien progressé en un an, si on écoute les officiels français
Task force Takuba (crédit : DICOD / EMA)La montée en puissance des forces sahéliennes
Du côté français, on l’assure : « beaucoup de choses ont été faites ».
Une fragilité mais des progrès
Certes, les armées sahéliennes restent « encore fragiles » en général, mais leur engagement est « indéniablement accru ». Elles ont « progressé ». La force conjointe du G5 Sahel aligne désormais sept bataillons et « peut-être huit avec la perspective du déploiement d’un bataillon tchadien ». Donc 5000 hommes. Ces armées connaissent « encore des difficultés » reconnait un militaire. Il ne faut pas « l’éluder ». Mais nous cherchons à les « atténuer ».
Une capacité d’opération et de résilience
La force a pu mener notamment des opérations : Samar 1 et Samar 2, planifiées « en étroite coordination avec Barkhane » et les forces internationales (Minusma). Aujourd’hui, « elles sont capables de défendre leurs positions, elles l’ont montré à plusieurs reprises au cours des mois passés. Elles sont capables de réagir à leurs propres niveaux. Elles savent se coordonner entre elles, et se coordonner avec les forces internationales ». Bref « leur autonomisation » — objectif fixé par la France et les Européens au G5 Sahel —, « progresse ». Un PC interarmées de théâtre à Bamako a été monté sous l’impulsion du général Namata, depuis un an et demi.
L’armée malienne en recomposition
Point de satisfaction pour les Français : l’armée malienne (les FAMA). « Le haut commandement s’est remobilisé. Les unités se sont renforcées et les unités ont pu se renforcer. » Ce malgré la suspension d’EUTM pour cause de Covid-19 et de coup d’état. Si personne n’ose le dire, l’effet coup d’état parait effacé (voire même positif)… On voit « la montée en puissance des unités légères de reconnaissance et d’investigation » : l’ULRI 1 à Gossi, une à Ménaka, une troisième à Gao. Ces ULRI « ont mené des opérations, dans un cadre national ou multinational voire avec les unités européennes de la Task Force Takuba » (NB : celle de Ménaka). Les forces maliennes qui avaient dû abandonner en 2019 certains postes « reviennent ». A Labbezanga, le poste militaire a pu être bâti. « D’autres projets arrivent » : à Indelimane, Anderaboukane. L’aérien n’est pas oublié. Les Maliens « font intervenir leur aviation quand un poste est attaqué ».
Forces nigériennes en formation
Les forces armées nigériennes, elles « poursuivent la formation des bataillons spéciaux d’intervention ». La France forme un bataillon à Dosso. L’Allemagne et la Belgique travaille aussi sur les forces spéciales.
La coordination des forces mieux assurée
C’est un point acquis important depuis le sommet de Pau selon les autorités françaises. Un mécanisme de commandement conjoint s’est installé à Niamey à proximité du PC du fuseau centre de la force conjointe. Mécanisme « régulièrement » utilisé pour coordonner les différentes opérations, nationales, de la force conjointe ou de Barkhane. Il est épaulé par une cellule de fusion de renseignement « par laquelle les différentes armées échangent des informations sur l’adversaire ». Essentiel selon les militaires.
L’arrivée des Européens au sein de la Task Force Takuba
Le concept de Takuba est le bon
La force européenne monte aussi lentement en puissance dans la zone de Trois frontières. Outre les Estoniens, les Tchèques, les Suédois, les Italiens doivent « commencer à se déployer à partir de mars 2021 ». Le rythme est « progressif, certes ». Un euphémisme pour dire lent. Mais le concept, qui repose non sur le combat direct, mais l’accompagnement (mentoring) des Maliens dans le Liptako est « le bon ». Il « attire des partenaires européens ».
Huit pays supplémentaires à terme
D’autres contingents pourraient arriver dans les mois (ou années qui viennent). Le Danemark, le Portugal, la Belgique, les Pays-Bas devraient venir « en soutien », avec des contingents « moindres » sans doute. Mais ils « vont venir », affirme-t-on d’un ton sûr à l’Élysée. D’autres pays européens ont « annoncé leur intérêt et leur volonté de s’engager dans cette opération ». Une contribution annoncée de manière « plus ou moins ferme » par les chefs d’État ou Premiers ministres de quatre pays : la Grèce (2), la Hongrie, la Serbie (3), même l’Ukraine. Chaque contribution pourrait alors se monter « à quelques dizaines, voire à près d’une centaine » de personnels.
8000 militaires engagés
C’est le nouveau chiffre défendu publiquement. Il y a 8000 Européens engagés au Sahel, affirme-t-on à Paris. Ce chiffre comprend les 5100 militaires français de Barkhane et environ 3000 Européens investis dans quatre missions (MINUSMA, EUTM Mali, Barkhane et Takuba ou actions bilatérales). Soit un tiers de l’effectif (lire : Combien de soldats européens sont présents au Sahel ? Combien sont dans Barkhane ? (v3)).
Un réajustement de Barkhane : pour plus tard ?
La réflexion sur le réajustement de Barkhane est « en cours », précise-t-on du côté de l’Elysée. Mais elle pourrait ne pas être annoncée lors du sommet, mais plus tard. Les modalités seront discutées « au cours des prochaines semaines [ou] des prochains mois ». Les partenaires européens et sahéliens seront associés « étroitement ».
Un tournant tactique
A Pau, en janvier 2020, était affirmé la volonté de concentrer les efforts militaires contre l’État islamique au Grand Sahara, dans la zone des trois frontières. Aujourd’hui, l’objectif est de cibler davantage un autre groupe armé, le Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (dénommé RVIM ou GSIM ou JNIM en arabe), dirigé par Iyad Ag-Gahli et affilié à Al Qaida.
Un objectif : le RVIM
C’est « la menace principale, la plus forte ». Dans une zone en particulier : « le Gourma », où il « a mené des actions ces dernières semaines ». Une région à cheval sur plusieurs frontières (Mali, Burkina Faso) qui signifie littéralement » la rive droite du fleuve Niger ». Mais le RVIM est aussi actif « dans l’extrême nord du Mali » ou surtout « dans le centre, avec la Katiba Macina ».
L’Etat islamique, en perte de vitesse
Explication, venant d’un militaire : l’EIGS « est en perte de vitesse notoire ». Il « ne mène plus d’actions contre les forces sahéliennes. Du moins, plus d’actions majeures. Il n’y a plus d’attaques majeures de postes militaires. Ces groupes sont dispersés et n’agissent plus que par très petits éléments ». Ils pratiquent plutôt « une stratégie d’évitement » comme cela a pu être observé « depuis le mois de janvier 2020 ». Les luttes fratricides avec les autres groupes armés, notamment le RVIM l’ont affaibli (4).
La lutte contre la Katiba Macina dans le centre du Mali
Il faut renforcer « la pression sur le groupe dit ‘Katiba Macina’ », dont la principale zone d’activité est le centre du Mali. C’est le troisième volet de la stratégie qui devrait être définie à N’Djamena (avec la consolidation de l’action dans les Trois Frontières et le RVIM). Cette pression sera renforcée avec l’opérationnalisation progressive du ‘fuseau ouest’ de la force conjointe du G5 Sahel. Un volet que « jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à mettre en œuvre », reconnait-on à l’Élysée.
… avec le renforcement du fuseau ‘Ouest’
La « réactivation du dialogue militaire entre la Mauritanie et le Mali » permet d’espérer un changement. Ce sera aux forces maliennes et mauritaniennes d’agir. Le PC de ce fuseau est en Mauritanie. Il n’est pas ainsi prévu que les troupes de Barkhane se déploient dans cette région. L’opération Barkhane pourra juste fournir « un appui général » par des moyens en amont ou d’autres moyens par exemples aériens.
Le désarmement des milices
Quant au désarmement des milices d’autodéfense dans le centre du Mali, objectif du sommet de Pau, « on est effectivement loin du compte » aujourd’hui reconnait notre interlocuteur. D’où l’importance d’avoir un retour de l’État dans cette région.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(mis à jour) Complément apporté sur l’action dans le fuseau Ouest
Cet article Le pilier militaire du G5 Sahel monte en puissance, Takuba aussi. Le GISM ennemi numéro 1 (v2) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Vous avez réalisé des productions journalistiques ayant trait aux affaires européennes et à l’Europe en général durant l’année 2020 (janvier à décembre) ? Nous serions ravis de vous compter parmi nos candidats !
(crédit : Parlement européen)Créé en 2005, le Prix Louise Weiss récompense les journalistes qui traitent en langue française les sujets européens de la manière la plus systématique, pédagogique et originale, quel que soit le support (écrit, audio, vidéo, web). Il est organisé par l’Association des Journalistes Européens,, organisée (avec le soutien du ministère des Affaires étrangères et de la fondation Hippocrène.
Trois prix seront décernés
Vous pouvez donc concourir dans une des trois catégories suivantes :
Le concours est ouvert à toute personne issue d’un pays de l’Union européenne (nationalité ou résident dans un pays de l’UE) dont l’activité professionnelle est le journalisme. L’important est d’avoir un bon papier !
Les candidats seront sélectionnés par un jury composé de journalistes professionnels. Le Prix sera décerné lors d’une cérémonie au Quai d’Orsay fin juin 2021.
La candaidature doit s’accompagner des éléments suivants :
NB : Toute information, ainsi que les précédents lauréats et reportages primés, se trouvent sur www.prixlouiseweiss.com.
(Nicolas Gros-Verheyde)
vice-président de l’AJE-France
Cet article Journalistes qui avez écrit sur l’Europe. Candidatez au Prix Louise Weiss ! est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Entre le ministère de la défense et le Canard Enchainé, la guerre des chiffres fait rage sur l’engagement européen au Sahel
Un Chinook britannique ‘baladant’ un container en soutien à Barkhane- Camp Roberts, Gao, Mali (crédit : Royal Air Force)2500 Européens nous aident au Sahel (Parly)
Tout est parti d’une déclaration de Florence Parly sur la base d’Orléans le 1er février… Suivant le motto de l’Élysée ‘nous ne sommes pas seuls au Sahel, les Européens nous aident’, la ministre des Armées déclare : « Aujourd’hui au Sahel, il y a toujours 5100 Français, comme vous le savez ; mais, et c’est moins connu, il y a aussi près de 2500 Européens. » Et plus loin elle ajoute : « Nos alliés européens sont également à nos côtés au sein de la force Barkhane ».
Parly et ses Européens fantômes ! (Le Canard)
Dans le Canard Enchainé paru ce mercredi (10.02), les collègues du ‘plumitif’ partent à l’assaut, baïonnette au canon, allumant « Parly et ses Européens fantômes ». Ils recollent les deux bouts de phrase sur la présence de « au sein de la Force Barkhane » et le chiffre de « près de 2500 Européens sur place. » Même en « additionnant les instructeurs européens auprès des armées locales, les Casques bleus européens et le contingent d’une trentaine d’Estoniens de la force Takuba, on est loin des élucubrations chiffrées de Parly » assènent notre confrère, avec la verve qu’on lui connait.
Il y a environ 2900 Européens réplique Balard
A l’Hotel de Brienne (le siège du ministère français de la Défense), comme à Balard (le siège du ministère), le sang ne fait qu’un tour, et on réplique, calculette à la main. Il y en réalité « environ 2900 militaires européens » au Sahel (hors France) explique le porte-parole Hervé Grandjean dans un message envoyé à la presse de défense (dont B2):
La bataille des chiffres
Soyons nets : y voir clair n’est pas toujours évident, tant avoir tous les chiffres n’est pas facile.
Pan sur le bec !
Mais, il semble un fait certain : le Canard Enchainé (qu’on a connu plus exact) s’est littéralement vautré. Est-ce que nos confrères se sont reposés sur des chiffres anciens, ou se sont-ils tombés dans le pêché mignon de taper à la fois sur l’armée, Florence Parly et les Européens, en ajoutant le plaisir de faire un bon mot ? Toujours est-il que l’exactitude… D’une part, la ministre a bien séparé l’aspect Takuba (« Les Européens sont désormais au rendez-vous ») se gardant de donner un chiffre qui aurait été un peu ridicule. Et ce n’est que sur la présence au Sahel qu’elle assène le chiffre de ‘près de 2500’.
Soyons fous, soyons flous !
Le ministère des armées adore ainsi jouer avec les mots et les chiffres. On peut s’y laisser prendre si on n’y prend pas garde. Ainsi il a tendance à compter à la fois le présent et le futur (les Allemands de la mission Gazelle sont ainsi comptés une fois dans le bilatéral et une fois dans le futur d’EUTM Mali… mais ce sont les mêmes qui changent de casquettes). A B2 nous avons aussi appris à nous méfier de ces rigueurs approximatives, notamment du côté des politiques. Ainsi mardi (9.02), Florence Parly, devant le Sénat, affirme que les Allemands, « deuxième contributeur à cette formation [= EUTM Mali] ! fournissent 800 soldats, et il y en aura 250 de plus fin 2021. » Un peu osé ! Dans EUTM aujourd’hui, les Allemands sont une centaine. Mais c’est vrai que si on cumule EUTM + MINUSMA, le compte est bon…
Les effectifs reconstitués
il faut donc être prudent. Car, même en vérifiant d’un côté et de l’autre, il est difficile d’avoir des chiffres collant à la réalité du jour. Mais voici ce que j’ai dans mes tablettes.
Du côté de la task-force Takuba (intégrée à Barkhane), contrairement à ce que dit Le Canard, il n’y a pas que des Estoniens (une bonne trentaine), on trouve des Tchèques (environ 35 + 20 de soutien ?) et des Suédois qui arrivent (bientôt 150). (Lire aussi : Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ?)
Coté Barkhane, on trouve aussi une centaine de Britanniques (opération Newcombe) avec leurs trois hélicoptères Chinook (du 27e Squadron de la RAF basé à Odiham) qui apportent un soutien inestimable (même si Outre-Manche on estime qu’ils pourraient être plus utiles à l’ONU). Il ne faut pas oublier le détachement espagnol (‘Marfil’), basé au Sénégal, qui effectue des rotations régulières de transport (pour Barkhane comme EUTM Mali ou la Minusma), avec un effectif de 66 personnels et deux Casa C-295 (du 35e wing de Getafe). Un soutien très utile. Un officier confiait il y a quelque temps que cela représentait 15% des transports ! Enfin, on a une petite cinquantaine d’Estoniens qui continuent à participer à l’opération Barkhane (force protection d’après mes informations).
Coté EUTM Mali (la mission de formation de l’armée malienne), on est effectivement aujourd’hui (11.02) au-dessus de la jauge des 600 soldats. Très exactement on approche les 800 militaires déployés : un peu moins de 170 au QG et 24 à l’aéroport, un peu moins de 600 sur le camp de formation de Koulikoro . Et effectivement on devrait arriver à un effectif de 1077 (très exactement) d’ici l’été 2021. Du moins c’est l’effectif inscrit dans le mandat, avec l’intégration de l’équie de formation allemande actuellement au Niger. (lire : EUTM Mali reprend le collier. Nouvelles bases, sorties dans tout le Mali, Gazelle intégrée. En attendant le Burkina et le Niger).
Coté Minusma (la mission de l’ONU), j’ai effectivement de mon côté 930 Allemands et 300 Britanniques (250 dans le task group et 50 en soutien à Gao) venus du Light Dragoons et Royal Anglian Regiment ). Chiffres confirmés à B2 à Londres et Berlin. Il y a aussi environ 250 soldats d’autres pays européens (60 Portugais, 95 Belges, Norvégiens, Danois, Irlandais)… et une vingtaine de Français. On arrive ainsi à l’effectif mentionné des 1500 personnels du ministère.
Du côté bilatéral, le chiffre donné de 300 semble correct avec notamment une petite centaine de Belges dans la mission de formation ‘Nero’ au Niger (atteinte récemment par le Covid-19), et un peu moins de 200 Allemands dans la mission de formation ‘Gazelle’ (qui vont être intégrés dans la mission EUTM Mali).
Conclusion : Parly 1, Canard 0
Au final, si on additionne le tout (environ 400 Barkhane-Takuba + 800 Eutm + 1500 Minusma + 300 bilatéral), on arrive largement au-dessus du chiffre des 2500 cité par la ministre Florence Parly. Et dans la zone des 2900 personnels donnés par le ministère (même légèrement au-dessus). Et, encore, on n’a pas compté les effectifs de soutien aux forces de sécurité intérieure, présents dans les deux missions européennes EUCAP au Mali et au Niger, souvent composés de personnels policiers ou gendarmerie aguerris. Si on les prend en compte, on dépasse largement le chiffre de 3000. Ce n’est pas négligeable du tout !
Si on reste sur la dimension Takuba, on est loin du compte. Avec un peu plus de 200 hommes aujourd’hui en fait, on est très loin de l’objectif de 600 personnels (si mes souvenirs sont bons) affiché au début de la réflexion sur la mise en place d’une task-force de forces spéciales européennes par l’état-major des armées).
Un engagement de seconde ligne, non sans risques
Les Européens s’engagent au Sahel, c’est un fait, et de façon assez notable. Mais ils restent sur des missions de seconde ligne (formation, logistique, transport, sécurisation). Peu s’engagent de fait en première ligne (moins de 10%). Mais cet engagement n’est pas à négliger. S’engager au Sahel n’est pas de tout repos. Les forces sont toutes exposées à un risque. Des diplomates européens l’ont payé de leur vie à Bamako. Ce n’est pas identique à déployer des forces en Bosnie-Herzégovine ou au Kosovo, qui ressemble (soyons honnêtes) à une promenade de santé.
Un dossier délicat pour Paris
La France se retrouve cependant au Sahel dans la même position que les Américains en Afghanistan, obligée, régulièrement, d’aller sonner les cloches de ses alliés pour leur demander du personnel et des moyens. Sauf que Paris n’a pas les moyens de Washingon, il faut user de persuasion, d’échanges de bons procédés (tu viens au Sahel, je t’aide sur telle ou telle mission). La communication publique est donc essentielle, surtout au plan européen. D’où la grande sensibilité (soudaine) du ministère dès qu’on prononce le mot Européen. Sensibilité qui va aller s’accentuant. Car au 1er semestre 2022, c’est-à-dire rapidement, viendra la présidence française de l’Union. Où le gouvernement entend briller de mille feux (mantra européen de E. Macron… mais surtout échéance électorale présidentielle obligent).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi :
(mis à jour) Article mis à jour et corrigé avec les derniers chiffres fournis par la Bundeswehr et EUTM Mali (à jour au 11.02). Commentaires revus en conséquence.
Cet article Combien de soldats européens sont présents au Sahel ? Combien sont dans Barkhane ? (v3) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Du point de vue cyber, que penser de 2020 ? Je traite la question un peu tard (février) mais cela a l'avantage d'avoir laissé la poussière retomber et de mieux distinguer les éléments structurants.
1/ Evidemment, l'élément principal est la pandémie qui a entraîné deux choses : D'une part, une prise de conscience de l'intrication des chaînes d'approvisionnement. Nous y reviendrons quand nous évoquerons ci-après la "supply chain"; D'autre part, avec les confinements et restrictions de mouvements, la généralisation du télétravail, mise en place en urgence, sans préparation et avec donc d'énormes failles : au niveau des matériels, des processus, sans même parler de la protection des échanges. Ainsi, la pandémie a été l'élément déclencheur de la transformation numérique de la plupart des organisations, ce que l'ancien CDO que je suis a observé avec gourmandise. Aussi ne faut-il pas être surpris de voir que les grandes sociétés informatiques ont tiré d'énormes profits de cette nouvelle situation.
2/ Il s'en est suivi une augmentation massive des cyberagressions. Le premier facteur tient bien sûr à ce que le nombre de cibles faciles s'est considérablement accru. Parallèlement, la technique des rançonnages (ransomware) s'est démocratisée et industrialisée (pour mémoire, il s'agit de chiffrer toutes les données et de demander une rançon à l'organisation piratée pour obtenir la clef de déchiffrement). Les outils sont facilement accessibles à des pirates qui n'ont pas besoin de grandes compétences techniques. Et le rançonnage a une grande utilité : à la différence d'autres techniques de vol de données, il s'agit ici simplement de les chiffrer sans avoir besoin de les revendre : ou plus exactement, l'agresseur ne les revend pas à un acheteur tiers mais au possesseur originel qui veut récupérer ses données. Bref, nul besoin d'organiser un circuit de revente... Dès lors, nulle cible n'est trop petite, toutes suscitent l'intérêt. L'argument "je suis trop petit pour être attaqué" ne tient plus.
3/ Ainsi a-t-on vu la massification des agressions contre des "petits" acteurs : nous pensons aux hôpitaux (d'autant plus aisés à attaquer qu'ils étaient déjà sous le stress de la gestion de la pandémie) mais aussi aux collectivités territoriales (tendance entamée dès 2018 mais qui a explosé en 2020). La tendance se poursuivra forcément vers l'agression de cibles encore plus petites : TPE, indépendants, notamment les professionnels ayant des données de confiance (médecins, notaires, avocats, experts-comptables, ...). La nécessité de sensibiliser tous ces échelons devient de plus en plus brûlante.
4/ A l'inverse, la fin de 2020 a été aussi l'année de Solarwinds, en décembre. Alors que nous avions des agressions indsutrialisées, nous voici en présence d'une attaque extrêmement sophistiquée, de l'artisanat de haute couture.... Solarwinds est en effet une société américaine qui développe des logiciels professionnels permettant la gestion centralisée des réseaux, des systèmes et de l'infrastructure informatique. Un de ses produits, Orion, utilisé par des diaines de milliers de clients, a en effet été infiltré de façon particulièrement habile, ce qui a permis d'entrer "par rebond" chez "beaucoup" (nombre encore indéfini) de ses clients. Ainsi, les agresseurs ont pu observer de l'intérieur leurs réseaux dans une vaste opération d'espionnage. La qualité de l'intrusion fait penser à une instance étatique et les regards se sont tournés vers la Russie.
5/ Beaucoup de débats ont eu lieu sur cette "supply chain informatique" qui rend compte de la complexité actuelle des dispositifs. En effet, les grandes organisations externalisent beaucoup de leurs sytèmes avec des produits fournis par des partenaires. A défaut d'attaquer directement ces grands comptes, il est plus futé de passer par leurs fournisseurs qui sont parfois moins bien défendus que les cibles principales : d'où la notion d'attaque par rebond. Cela a plusieurs conséquences : D'une part, comment maîtriser la sécurité des partenaires informatiques ? D'autre part, comme souvent, cette attaque sophistiquée s'est diffusée et des pirates essaieront de la réutiliser contre d'autres cibles, dans d'autres circonstances, avec un phénomène de contagion.
6/ La tendance est alors complémentaire de celle que nous observions avec les rançonnages : celle d'une professionnalisaiton et donc d'une montée en gamme technique des agresseurs. Ceux-ci ne sont pas seulement plus nombreux, ils n'ont pas seulement plus de cibles, ils montent également en compétence ce qui entraîne de devoir augmenter le niveau des défenses. La dialectique du glaive et du bouclier appliquée au cyberspace, dans une course aux armements sans fin, est d'actualité.
7/ Mentionnons enfin la généralisation du cloud. Le dernier baromètre du CESIN, récemment paru (ici), montre que les entreprises ont massivemnt adopté des systèmes d'infonuagiques. Du coup, la question de la maîtrise des sous-traitants et le développement du concept "zéro trust" se pose durablement.
8/ Il faudra suivre enfin les mises en place de technologies qui arrivent à maturité et semblent pouvoir entrer dans des phase d'industrialsiation : IA bien sûr, mais aussi fabrication additive et blockchain.
Olivier Kempf
Source image : : https://nl.freepik.com/premium-vector/viering-van-2020-met-futuristische-technologische-achtergrond-van-cyber_6331677.htm
Le SNA Emeraude vient d’achever sa patrouille dans le cadre d’une mission de longue durée en « Indopacifique »
(B2) Pour Bernard Emié, le chef de la DGSE, le chef du renseignement extérieur français, on n’en a pas fini avec le terrorisme en Afrique. À partir du Sahel, les groupes terroristes essaiment et étendent leur influence vers le Sud et l’Ouest de l’Afrique
Le général François Lecointre (Chef d’état-major des armes) et Bernard Emié (directeur de la DGSE), aux côtés de la ministre des Armées, Florence Parly (crédit : DICOD France)Au sahel : l’objectif désorganiser les groupes armés
Le propos de Bernard Emié se veut volontairement offensif, reprenant le propos du président de la république : « Avec les terroristes, on ne discute pas. On combat. ». L’action menée a permis « d’affaiblir durablement nos ennemis », notamment en Iraq ou sur le plan intérieur. Au Sahel, aussi, elle a permis « de désorganiser les groupes terroristes et d’entraver la plupart de leurs chefs ». Une bonne partie du travail est ainsi d’identifier les chefs, afin de les éliminer.
En expansion vers l’Ouest de l’Afrique, voire l’Europe
Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) développe actuellement un « projet d’expansion » vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d’Ivoire et le Bénin. Depuis le Mali, les terroristes « réfléchissent à des attaques dans la région et en Europe » a lâché le directeur général du renseignement extérieur français (DGSE), Bernard Emié, lors d’un déplacement de la ministre sur la base aérienne des forces spéciales à Orléans, pour un comité exécutif anti-terroriste lundi (1.02).
Les deux réseaux terroristes. L’un descendu plutôt des ‘poches’ rebelles du Nord Mali, proche frontière Algérienne, l’autre (Daesh) plus endogène, qui a pris sa croissance dans le Liptako, dans la zone des trois frontières entre Mali, Niger et Burkina Faso (Source Carte : DGSE)Pris en étau, les réseaux s’étendent
En plus de « financer déjà des hommes qui se disséminent » dans ces deux pays, « des combattants ont été envoyés aux confins du Nigéria, du Niger, du Tchad, où plusieurs groupes issus de Boko Haram continuent de tisser leur toile et d’assassiner », a-t-il décrit. « Ces pays sont désormais une cible » pour les terroristes. La raison ? Selon lui, les terroristes sont en fait « pris en étau » et donc « s’étendent vers le Sud ».
La menace venue du Moyen-Orient et d’Afghanistan se répand en Afrique (Source Carte : DGSE)Direction l’Afrique de l’Est et australe, voire l’Europe
Toutefois, la dispersion des forces terroristes ne s’arrête pas aux frontières sahéliennes. Et ne doit pas être prise à la légère. Le chef de la DGSE est formel : « La situation en Afrique orientale, depuis les Shebabs de Somalie [Al Qaïda NDLR] jusqu’aux infiltrations récentes de l’État islamique au Mozambique », deux pays sur la côte Est du continent africain « nous préoccupent également beaucoup ».
Des chefs d’AQMI pris sur le fait
Le clou de la conférence est la présentation d’une vidéo. On peut y voir un groupe d’hommes réunis sous la tente pour discuter de leurs opérations futures. Sont là les principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, notamment Lyad ag-Ghali, le chef du GSIM (Groupe de soutien de l’islam et des musulmans) la filiale ‘Sahel’ d’AQMI (avec le turban rouge), le chef de la Katiba Macina, Amadou Kouffa (considéré comme le numéro 2 d’Al Qaida au Sahel) (avec le turban noir), Abdelmalek Droukdel, le chef dAQMI (avec le turban, tué par les forces Barkhane le 3 juin 2020).
Commentaire : une action de com’ stratégique avant tout
Cette sortie publique d’un directeur du renseignement, qui reste traditionnellement dans l’ombre, est loin d’être anodine, d’autant qu’elle n’a rien d’improvisé.
Sur le plan des informations, il n’y a pas grand chose de concret à glaner, à part cette vidéo. Et encore, elle ne prouve pas grand chose, à part le fait que des chefs de bandes armées se rencontrent pour coordonner leur action. Ce qui est la base d’un mouvement armé. On a cependant la confirmation que c’est surtout Al Qaida et ses filiales au Sahel qui est visé, et moins l’Etat islamique (Daesh) et qu’ne partie de l’action du renseignement a pour objectif l’élimination (‘neutralisation’ dans la terminologie officielle) des différents chefs des mouvements. Une stratégie plutôt limitée si on en juge par les résultats sur le terrain.
Sur le plan des menaces, on sait déjà que la Somalie n’est pas un havre de paix et qu’il y a un risque terroriste au Mozambique, comme en Afrique de l’Ouest. « Il y a toujours des risques majeurs de développement de djihadistes dans la zone qui va de la Corne de l’Afrique à la Guinée-Bissau » disait déjà Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, en juillet 2014, lors de la transformation de l’opération Serval en opération Barkhane, évoquant déjà un risque pour l’Europe.
« Le but de cette présence, c’est d’empêcher que [le nord des cinq pays du Sahel] ne devienne une filière, un lieu de passage permanent de reconstitution des groupes djihadistes entre la Libye et l’océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour notre sécurité ». Effectivement quand un directeur du renseignement le dit face caméras, cela peut avoir plus de poids qu’un responsable politique, qu’on pourrait soupçonner d’arrières pensées.
Comment l’analyser alors ? Le premier message est à but interne. Il s’agit d’indiquer que la menace n’est pas vaincue, mais qu’elle est suivie. Cela permet de contrer les quelques critiques sur l’utilité de Barkhane, comme les tentations d’en réduire le spectre ou de négocier avec les groupes armés. Des ‘ennemis’, des ‘terroristes’, le vocable est on ne peut plus guerrier. Le deuxième objectif est à usage externe, vis-à-vis des Européens comme des Américains. Un petit rappel de l’importance de l’opération française, et de son efficacité, au moment où l’administration Biden révise tous ses objectifs de présence militaire, y compris en Afrique, n’est pas inutile. Idem pour les Européens — des Britanniques aux Espagnols, en passant par les Allemands ou Italiens — qui peinent à s’engager de manière plus prononcée.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet)
Le discours de Bernard Emié à OrléansTéléchargerCet article La menace terroriste se déplace vers le Golfe de Guinée est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Un avion de patrouille maritime Atlantique 2 de la marine française prête son concours actuellement à l’opération EUNAVFOR Med Irini. L’ATL2 opère à partir de la base aérienne de la La Sude en Grèce.
Un moyen associé
L’appareil a été déployé depuis la fin de la semaine dernière annonce l’état-major des armées, le 6 février. Il s’agit de ce qu’on appelle « un moyen associé ». C’est-à-dire que l’avion effectue des missions de façon ponctuelle, mais n’est pas soumis de façon permanente au commandement et contrôle de l’opération.
Le P3 Orion de la marine allemande en panne
Cet apport est cependant très utile. La France vient suppléer ainsi un passage à vide allemand. La marine allemande a dû en effet suspendre sa participation à l’opération en janvier car son avion de patrouille P3 Orion C a a subi une panne, comme nous l’a appris notre collègue d’Augengeradeaus. Ce n’est pas un cas isolé.
Des P3 Orion allemands au bout du rouleau
Comme le raconte notre collègue allemand, Thomas Wiegold, la flotte des avions de surveillance maritime est au bout du rouleau. Sur les huit appareils P3 Orion, quatre ne sont plus réparables et ont pratiquement été mis hors service. Deux machines sont en processus de grande révision (avec de nouvelles ailes) : la première devrait être disponible avant la fin février. Pour la seconde, aucune date n’est précisée, ce sera plus tard. Le septième avion n’est pas non plus disponible : revenu de l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) il est en inspection ‘600 heures’. La dernière machine opérationnelle, engagée dans l’opération EUNAVFOR MED Irini, a été mise hors service le 8 janvier, avec une défaillance dans le système d’alimentation en carburant !
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Un Atlantique 2 français à Irini. Les P3 Orion allemands en panne est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Djibouti, Inde, Emirats, Egypte et Grèce : l’exercice Skyros a mobilisé quatre Rafale, deux A400M et un Phenix pour une tournée de 14000 kilomètres.
(B2) Dans un message posté sur son blog, ce dimanche (7.02) le chef de la diplomatie européenne revient sur sa visite à Moscou. Non sans panache
Le refus du dialogue
Venu avec l’esprit du diplomate, prêt à résoudre les différends, Josep Borrell a trouvé face à lui une direction russe refusant d’avoir « un dialogue plus constructif ». Entre une conférence de presse « organisée de manière agressive » (lire : Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell piégé à Moscou) et l’expulsion de trois diplomates européens annoncée par surprise (lire : Avec Moscou, les relations diplomatiques se compliquent). Pour le chef de la diplomatie européenne, c’est clair.
Le divorce est consommé
« L’Europe et la Russie se séparent. […] la Russie se déconnecte progressivement de l’Europe et considère les valeurs démocratiques comme une menace existentielle ». Les relations entre l’Union européenne et la Russie étaient déjà « au plus bas » depuis un certain nombre d’années. Elles se sont encore « détériorées après les récents développements liés à l’empoisonnement, l’arrestation et la condamnation d’Alexei Navalny ». Les autorités russes n’ont pas voulu saisir cette « opportunité ». « C’est regrettable et nous devrons en tirer les conséquences. ».
L’Heure du choix
Aujourd’hui, l’Europe est à donc un tournant dans ses relations avec Moscou. En tant qu’Union européenne, « nous devrons réfléchir attentivement à la direction que nous voulons donner à nos relations avec la Russie et agir de manière unie avec détermination », y compris par des sanctions, indique-t-il. NB : Ce devrait être à l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères, lundi (22.02), comme du sommet européen des Chefs en mars.
Un aggiornamento diplomatique
Ce choix n’est pas juste un choix tactique ou conjoncturel, il s’agit d’un « choix stratégique » ! Un choix qui va déterminer « la dynamique internationale du pouvoir au XXIe siècle ». Les Européens veulent-ils avancer « vers des modèles plus coopératifs ou plus polarisés », basés sur « des sociétés fermées ou plus libres » ? Et sont-ils prêts à « influencer ces évolutions » ?
En clair, il s’agit de déterminer une politique. Dans ce cas, cela « nécessite une vision et des objectifs clairs, un engagement diplomatique intense, et de nos nombreux moyens d’action extérieure et de projection d’influence ». Trois éléments qui semblent bien manquer aujourd’hui.
Le rôle d’un diplomate c’est de prendre des risques
Au passage, Josep Borrell ironise sur ceux qui bien à l’abri « derrière des murs » sécurisés, hurlent avec les loups. « Appeler les autres à partir de la sécurité de cette position n’apportera pas une plus grande sécurité à l’UE. Et ce n’est pas de cette façon que je considère mon rôle comme le premier diplomate de l’UE ».
Il préconise une diplomatie d’action plutôt qu’une diplomatie de la rancoeur. « Nous devons […] rencontrer les autres sur leur propre territoire, juste au moment où des événements négatifs se déroulent. […] Je préfère cela à devoir réagir [après coup] et attendre que les choses se passent. » Et d’assumer ce choix : « Si nous voulons un monde plus sûr pour demain, nous devons […] être prêts à prendre des risques. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
Traduction libre par nos soins
Une expulsion annoncée par surprise. La discussion avec Serguei Lavrov « a atteint des niveaux élevés de tension » surtout quand le Haut représentant de l'UE a abordé la question des droits de l'Homme et « demandé la libération immédiate et inconditionnelle de M. Navalny, ainsi que l’ouverture d’une enquête complète et impartiale sur sa tentative d’assassinat ». Les autres nombreux points de « désaccord » ((Ukraine, Biélorussie, Géorgie, Haut Karabagh, crises syriennes et libyenne) ont été abordés. Inutile de préciser que l'ambiance n'était donc très chaleureuse. Mais les Russes réservaient une surprise à leur visiteur. Ce n'est qu'« à la toute fin de notre réunion » que les Européens ont appris « par le biais des médias sociaux », l'expulsion de trois diplomates européens sur la base « d'allégations non fondées (lire : Avec Moscou, les relations diplomatiques se compliquent. Trois diplomates européens expulsés). La goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour J. Borrell en même temps qu'une conférence de presse qui s'est révélée un vrai traquenard. My visit to Moscow and the future of EU-Russia relationsTéléchargerLIre à suivre : Le cas Navalny : un cas d’école pour la liste Magnitski à l’Européenne ? Mais pas suffisant pour bloquer le gaz russe et notre fiche sur le régime de sanctions des droits de l’Homme
Cet article Pour Josep Borrell, le divorce est consommé entre Russes et Européens. Il faut en tirer les conséquences est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) La majeure partie des forces spéciales multinationales suédoises de la Task Force Takuba est désormais en place au Mali. C’est ce qu’affirme le général de brigade Anders Löfberg, chef du commandement des forces spéciales
Le C-130 Hercules suédois (crédit : MOD Suède)Un engagement important
L’engagement suédois est aujourd’hui un des plus importants engagements européens sur le terrain, avec 150 militaires, certains issus des forces spéciales, d’autres de forces conventionnelles. Les Suédois vont constituer ainsi un task-groupe avec les Français pour former une UERI malienne. Leur tâche : « assister, conseiller et accompagner les forces de sécurité maliennes ». Il peut, au besoin, être renforcé de 100 personnels supplémentaires, selon l’autorisation donnée par le Parlement.
Hélicoptères à Menaka, C-130 à Niamey
Les Suédois forment aussi une force d’intervention rapide héliportée, basée à Ménaka, dans le nord-est du Mali, bien utile pour réagir en cas d’incident. Avec trois hélicoptères UH-60 Black Hawk. Tandis qu’un avion de transport, de type C-130 Hercules, sera basé à Niamey, au Niger, pour assurer les transports tactiques, voire stratégiques.
Capables d’intervenir au Mali comme au Niger
Ces militaires pourront opérer au Mali, comme au Niger. Ce qui est le principe de la task-force Takuba qui opère dans la zone des Trois frontières. Le Parlement suédois a autorisé cette double intervention (1). Durée de leur engagement : jusqu’au 31 décembre 2021.
Un bastion de la violence
Le pays est devenu un « bastion pour les groupes islamistes pro-violence, y compris les groupes liés à Daech et Al-Qaïda ». La population malienne est « gravement affectée par des groupes terroristes criminels et islamistes ». Et ces dernières années, on a noté « une augmentation des activités criminelles telles que le commerce illégal d’armes, de drogues et de personnes, les enlèvements et les actes terroristes ». Les forces spéciales sont la seule « ressource possible dans la lutte contre les groupes terroristes car elles peuvent être déployées rapidement dans différentes parties du pays et empêcher ainsi l’escalade des conflits et la propagation du terrorisme », indique Anders Löfberg selon le site de l’armée suédoise.
Une présence dans la Minusma également et un peu dans EUTM Mali
Ce n’est pas le seul engagement de la Suède dans la région. La Suède fournit également des troupes à la mission de l’ONU Minusma, avec 215 soldats, et la mission de formation de l’UE (EUTM Mali) avec 8 militaires.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : Force Takuba : qui participe, observe ou simplement soutient ? (v3)
Cet article Takuba. Les Suédois sur place au Mali est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Le déploiement de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins chinois menaçant les Etats-Unis est un enjeu caché de la crise de la mer de Chine méridionale. Le SNA français L’Emeraude y était récemment.
(B2) C’est bien ce que l’on retient des témoignages de Denis Shedov et de Sacha Koulaeva, lors d’un échange d’une heure, à distance, avec des eurodéputés, ce vendredi (5.02)
Capture d’écran de la page d’accueil du site OVD-Info, plateforme d’information créée il y a dix ans pour surveiller les arrestations de masse en RussieDenis est analyste juridique de la plateforme OVD-Info, lancée au moment des manifestations de 2011. Il s’agissait alors de suivre les arrestations de masses pratiquées par les autorités russes. Ce qu’il décrit aujourd’hui est pire. Les persécutions massives sont d’une ampleur « sans précédent ».
En prison pour avoir manifestés
Depuis le 23 janvier, « plusieurs milliers de personnes ont été détenues pour avoir participer à des rassemblements en soutien » de l’opposant Alexeï Navalny, de retour en Russie au terme de sa convalescence en Allemagne, après une tentative d’assassinat par empoisonnement. La détention peut durer « de quelques heures à quelques jours ». Les témoignages font état de « recours injustifiés à la force pendant l’arrestation » et de « maltraitantes physiques de la police ».
Qu’importe le prétexte légal
Tous les prétextes sont bons pour justifier de poursuites pénales : de la désormais classique « violation des règles sanitaires dans le cadre de la pandémie », à la plus originale « implication de mineurs dans des activités illégales », jusqu’à la plus inouïe « violation de droits de l’Homme » ! Comme en Biélorussie, les journalistes sont directement visés, « poursuivis pour avoir couvert des protestations ». De même que les avocats, empêchés de se rendre dans les commissariats. Certes, il n’y a « rien de nouveau », sourit presque Denys. Sauf que, « cette tendance ne fait qu’empirer ».
Une répression sans complexe
Sacha enseigne comme maître de conférences en droits de l’homme, à l’École des affaires internationales de Paris, Sciences Po. Elle a dirigé le bureau Europe de l’Est pour la FIDH (la fédération internationale des droits de l’Homme). Pour elle aussi, les pratiques russes n’ont finalement rien de surprenant. Sauf que « le pouvoir n’essaye même plus de se cacher derrière une procédure légale ».
Encore plus violente
Elle évoque des cas « de tortures pour récupérer le mot de passe d’un téléphone ». De « parents menacés de perdre leurs droits parentaux ». Les pressions s’exercent au travail, avec des employeurs « menaçant leurs salariés » au cas où ils iraient manifester, et même à l’école. « On est arrêté pour avoir tweeté ou simplement retweeté ». L’État ne cherche même « pas à justifier cette répression aveugle ni convaincre de sa légalité ». Son message est d’autant plus clair : « toute opposition sera passible de répression ». Et « le niveau de violence augmente d’un jour à l’autre, voire d’une heure à l’autre ».
(Emmanuelle Stroesser)
Cet article En Russie, la répression ne fait que se durcir, les autorités osent (presque) tout est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Un entraînement en raquettes, la clôture d’un chantier, la livraison d’un véhicule pas comme les autres, une conférence en ligne, ou un anniversaire… Voici quelques aperçus vivants du quotidien des missions et opérations déployées à l’Est et en Afrique ce mois d’hiver
Bosnie-Herzégovine. Sports d’hiver !
Il a commencé à neiger à l’Est. Les membres du Bataillon Multinational de l’opération de stabilisation en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea) ont donc rechaussé leurs raquettes à neige pour leur entraînement hivernal. La pratique tout terrain de cet équipement est ici indispensable. Détails ici
Cela ressemble à du ski, mais ce sont des raquettes à neige (crédit : EUFOR Althea)Niger. Préparation au transport d’individus dangereux
La gendarmerie nationale a reçu un véhicule pour le transport d’individus dangereux. Un équipement là encore précieux lorsqu’il s’agit d’accompagner les bataillons des forces armées nigériennes et des pays du G5-Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) dans les opérations militaires. Cet équipement complète une formation sur l’escorte d’individus dangereux et personnalités menacées, assurée par la mission de l’UE de soutien aux forces de sécurité intérieure et de la stabilisation du Niger (EUCAP Sahel Niger). Détails ici
(crédit : EUCAP Sahel Niger)Kati (Mali). Conditions d’instruction améliorées
Les stagiaires officiers, sous-officiers et militaires du rang disposent désormais à Kati d’un centre d’instruction des transmissions (CIT) rénové, avec un nouveau mur d’enceinte et un portail, deux salles d’instructions entièrement refaites, ainsi que le local de permanence, les salles serveur et informatique. Le chantier a duré 11 mois, et a bénéficié d’un financement tchèque (65 millions de francs CFA, soit 100 000 €). Détails ici
Stagiaires au centre d’instruction des transmissions (crédit : EUTM Mali)Golfe d’Aden. Retour sur un mandat élargi au large de la Corne de l’Afrique
Pêche, trafics de drogue, d’armes et de charbon sont entrés dans le mandat de l’opération de lutte contre la piraterie maritime (EUNAVFOR Atalanta) depuis le 1er janvier. Détails ici
(crédit : EUNAVFOR Atalanta)Ramallah (Cisjordanie). De la gendarmerie canadienne au territoire palestinien
Une directrice des ressources humaines de la gendarmerie canadienne au milieu des experts européens, c’est la rencontre à laquelle nous invite la mission de l’UE de soutien à la police pour le territoire palestinien (EUPOL COPPS). Détails ici
Karen Ziezold (crédit : EUPOL COPPS)Puntland (Somalie) Manuel du procureur
Le document pratique a été réalisé par une équipe de stagiaires juridiques somaliens, épaulés par un avocat et la mission de renforcement des capacités de l’Union européenne en Somalie (EUCAP Somalia). Détails ici
(crédit : EUCAP Somalia)Ukraine. Débats en ligne sur les dangers… en ligne
La mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine) nous propose de revoir « les meilleurs moments » de la conférence sur « les défis contemporains 2020 », une conférence en ligne qu’elle a aidé à organiser avec le ministère de la Transformation numérique. Entre autres thèmes : le monde et l’Ukraine, et les dangers en ligne. Détails ici
(crédit : capture d’écran B2)Mali. Album souvenir
Cela fait six ans que la mission de soutien de l’UE aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Mali) a été lancée. C’était un 15 janvier. L’occasion de feuilleter l’album photos de ses réalisations, des formations militaires aux échanges culturels. Détails ici
(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro (parus en septembre) :
Et sur le blog :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (janvier 2021) est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Les derniers témoignages ne permettent pas de lever le voile. Mais ils amènent quelques éléments intéressants qui posent nombre d’interrogations sur la frappe française au Mali, début janvier
Début janvier, une frappe française a visé un groupe terroriste près de Bounti, selon l’état-major des armées, sans faire de victimes civiles (lire : Frappe aérienne à Bounti. Aucun dégât collatéral affirment Maliens et Français). Au même moment, tout près, des civils rassemblés pour un mariage, selon les représentants de la communauté peule, ont été pris sous le feu de bombes. Deux versions différentes pour un même évènement. On a pu s’interroger sur la véracité des témoignages, sur l’existence d’un hélicoptère (non réelle), d’un autre avion (assez hypothétique)… En fait, les deux évènements pourraient ne pas être aussi séparés que cela, si l’on dissèque bien les différents éléments, rassemblés par le journaliste Omar Ouahmane et diffusés sur France-Inter ce matin.
Cinq précisions intéressantes
Premier élément, il y avait bien deux avions, il était environ 15 heures. « J’ai entendu plusieurs explosions, c’était la panique, j’ai eu très peur, j’ai fui en direction de la brousse. [… ] Il y avait deux avions, un qui volait très haut et un autre à basse altitude ». NB : on est ainsi très proche d’une patrouille, plutôt classique dans les frappes ciblées, avec deux avions, un qui frappe à basse altitude pour être au plus près, et un plus loin.
Second élément, il y avait bien un regroupement d’hommes, une cinquantaine, rassemblés pour le mariage, séparés des femmes et des enfants comme le veut la tradition. « Nous étions plus d’une cinquantaine d’hommes assis sous des arbres à l’ombre où il fait plus frais, on était entre nous à l’écart des femmes. » Il étaient « divisés en trois groupes éloignés les uns des autres, chacun sous son arbre, un premier composé de personnes âgées, un autre plus jeune et un dernier groupe d’enfants et d’adolescents pendant que les femmes préparaient le déjeuner dans les cases ».
Troisième élément, les rebelles font la loi à Bounti avec l’imposition de la loi islamiste. « Depuis qu’ils ont pris les armes, il n’y a pas une loi qu’ils ne dictent pas. Ils imposent la zakat sur nos récoltes. Ils prélèvent l’impôt islamique de force. Ils viennent, ils nous disent comment nous habiller, lorsque nos pantalons sont trop longs, ils les coupent. On doit porter la barbe sinon ils nous frappent. Nous n’avons pas le choix c’est la domination totale. »
Quatrième élément, certains hommes collaborent de près ou de loin, de manière plus ou moins forcée, avec les rebelles. « Parmi la population de Bounti, il y en a qui se cotisent pour aider les djihadistes, pour leur acheter des vivres ou des munitions. En fait, ils s’entraident, ils parlent d’une même voix. […] Il y en a même qui possèdent des Talkie Walkie, ils les utilisent pour fournir des renseignements comme les positions de l’armée malienne ou de Barkhane. Ils apportent aussi un matériel et logistique. » « Ceux qui sont morts étaient des sympathisants des djihadistes. Ils travaillaient main dans la main. »
Cinquième élément, il n’y avait pas de combattants sur place. « Les combattants djihadistes n’étaient pas sur place. […] Le jour du bombardement, les djihadistes étaient dans leur cachette située dans la brousse, où ils vivent jour et nuit. » Mais ils n’étaient pas loin. Ils « sont venus sur les lieux juste après les frappes pour voir les dégâts. Ils ont dit que les victimes étaient des martyrs mais ils ne sont pas restés pour les funérailles, ils sont vite repartis […] ».
Commentaire : si ces faits se confirment, difficile de ne pas voir dans la frappe aérienne, celle effectuée par l’armée française. Les deux versions concordent non seulement sur la date, mais sur la nature de la frappe, sur le nombre de personnes présentes, tous des hommes, à l’écart du village, etc. Et l’hypothèse d’une autre intervention parait peu plausible et n’a d’ailleurs pas été vraiment avancée par les autorités françaises.
C’est davantage maintenant l’implication de ces hommes dans les mouvements rebelles et leur armement potentiel qui pourrait poser question. Et cet élément n’est pas vraiment à écarter. La présence de combattants tout près, et après la frappe, est interpellante. Les mouvements rebelles ont de tous temps mêlé leurs activités à celles des civils. Et il n’est pas interdit de penser que certains d’entre eux étaient présents au mariage. L’affirmation de ‘zéro dégâts collatéraux’ parait difficile à soutenir dans autre élément.
Il serait donc être intéressant que l’armée française fasse toute la lumière sur les éléments qui l’ont incité à passer à l’action, ainsi que les photographies. Toute opacité sur ce dossier pourrait générer encore de plus de confusion. On peut se rappeler la frappe de Kunduz, en Afghanistan, début septembre 2009, sur deux camions citernes capturés par les Talibans, qui avait fait 142 morts, en bonne partie civils, venus des villages voisins (à la demandes Talibans). Cela avait provoqué un séisme en Allemagne. Avec des démissions en cascade : du chef d’état major Wolfgang Schneiderhan au ministre Franz-Josef Jung, accusé d’avoir caché une partie de la vérité au Bundestag.
La France n’est pas l’Allemagne. Le Parlement français n’a pas la force de son homologue allemand en matière de défense. Et on n’a pas vu un ministre de la Défense démissionner pour une frappe difficile à justifier. Mais ne pas jouer le jeu de la vérité pourrait se révéler dommageable sur le terrain.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Frappe de Bounti : deux versions différentes qui convergent ? L’hypothèse d’une demi-bavure reste latente est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
Alors que la Tunisie célébrait les dix ans de la chute de Zine El-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, les quartiers populaires du pays se sont embrasés. Une semaine plus tard, à Kairouan, Sousse et Tunis, un front politique se lève pour dénoncer la répression policière et l'impasse de la classe politique sur la question sociale. Une braise couve sous les cendres de Tunisie. Une semaine après la série d'émeutes et de manifestations qui ont embrasé, dès le 14 janvier, de très nombreux quartiers populaires (...)
- Horizons arabes / Tunisie, Démocratie, Inégalités, Mouvement de contestation, Répression, Société(B2) Berlin a décidé de répondre à l’appel à l’aide de Lisbonne qui fait face à une envolée de l’épidémie de Coronavirus. Un premier vol avec personnel et matériel part demain
Un prélèvement au Covid-19 (Crédit : Bundeswehr / P. Englowski)Un Airbus A400M de l’armée de l’air allemande doit décoller mercredi (03.02) de l’aéroport (militaire) de Wunstorf. Direction : Lisbonne. À bord, 26 personnes du service médical des forces armées allemandes : huit médecins, des infirmier/ères et une équipe d’hygiène de la Bundeswehr seront à bord, ainsi que du matériel médical, comme le précise notre collègue Thomas Wiegold de Augengeradeaus.
Un geste de solidarité
40 respirateurs mobiles et dix respirateurs fixes, 150 appareils de perfusion et 150 lits d’hôpital, seront également mis à la disposition du Portugal, comme le précise la Bundeswehr. L’inspecteur général du service médical, le chef d’état-major Ulrich Baumgärtner, est du voyage. « Même dans les moments difficiles, il est important que nous nous serrions les coudes », a déclaré la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer sur twitter.
Un pays frappé par l’envol de l’épidémie
Ce premier envoi répond à l’appel à l’aide de Lisbonne. Le pays qui avait été plutôt épargné lors de la première vague subit depuis début janvier une envolée de l’épidémie. 6694 personnes sont hospitalisées, dont 858 aux soins intensifs. Et certains jours, on constate 300 décès, comme le relate l’agence Lusa. Sur les 12.482 décès associés au covid-19 depuis le début de l’épidémie (en mars), plus de 3000 morts ont été observés dans les deux dernières semaines de janvier (sur une population de dix millions d’habitants)
Une générosité allemande contenue
La ministre portugaise de la Santé, Marta Temido avait demandé le déploiement d’un hôpital de campagne, précise notre confrère. Refus allemand : cela nécessiterait « trop de personnel ». Ce qui a été convenu est plutôt un soutien « en personnel et en matériel », comme la ministre de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer l’a confirmé lors d’un entretien avec son homologue portugais João Cravinho. L’équipe médicale va être déployée dans un hôpital de Lisbonne, et les spécialistes de l’hygiène dans d’autres hôpitaux. Durée prévue de la mission : trois semaines.
(NGV)
Coronavirus-Pandemie & Bundeswehr: Hilfsteam fliegt nach Portugal, über 3.000 Schnelltester (Neufassung)Cet article Covid-19. L’Allemagne déploie une task-force médicale au Portugal est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Si certains peuvent se demander à quoi peut servir un centre d’observation de la terre au niveau européen ? La réponse vient d’être fournie par une simple photo postée par la DG Défis (la direction générale de la Défense et de l’Espace) de la Commission européenne
Tout simplement à permettre à tout un chacun, aux journalistes en particulier, de pouvoir observer certains évènements, vue du ciel. Voici en effet les images du «centre de rééducation» de Dabancheng au Xinjiang en Chine telles que les satellites Sentinel2 du programme européen d’observation et de surveillance de la Terre, Copernicus, a pu l’observer dans ces quatre dernières années. Parti d’un ou deux bâtiments en janvier 2017, il croit en 2019 et s’étend encore en janvier 2021, visant en particulier les Ouigours.
Le centre de rééducation» de Dabancheng au Xinjiang(NGV)
Sur le centre, voir le reportage de la BBC
Cet article La croissance de la répression en Chine contre les Ouigours. La preuve par les satellites de l’UE est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
J'interviendrai demain à l'occasion de la Conférence annuelle "Voisinages" organisée par nos amis de l'institut d'études européennes de l'Université Saint-Louis de Bruxelles. Elle portera sur le thème suivant : Quid de l’après Covid 19 pour la relation entre l’UE et ses voisinages : compagnonnage renouvelé ou proximité distanciée face aux défis commun ? (détails ici)
J'interviendrai dans la troisième session qui traitera : La numérisation et la modernisation économique : quelle approche partagée ?
Vous lirez ci-dessous les éléments clef de mon intervention.
1/ La pandémie et la crise économique qui s'ensuit ont suscité deux types de démarches :
Il s'ensuit deux phénomènes :
2/ La cybersécurité, facteur d’attractivité économique
Or, l'accélération en 2020 de la transformation numérique s'est accompagnée d'une accélération de la cybercriminalité qui a touché encore plus d'organisations, de toute taille et en profitant justement de leur impréparation. Beaucoup plus de cibles, une automatisation et une industrialisation des attaques en sont la cause. On a vu ainsi de nombreuses collectivités territoriales ou d'hôpitaux se faire agresser.
Ainsi, la multiplication des rançonnage (ransomware) amplifie une vague qui avait commencé en 2018 et qui devient un tsunami. On ne peut plus dire "je suis trop petit pour passer entre les gouttes". Autrement dit, la cybersécurité n'est pas réservé aux gros, elle est un impératif pour tous.
Or, on ne peut pas imaginer développer l'attractivité économique au niveau national, régional ou local sans comprendre qu'une des demandes des entreprises ou des professionnels venant s'installer sera, au même type que l'infrastructure numérique, la qualité de la cybersécurité fournie.
3/ L'UE a pris enfin en compte ces sujets bien qu'ils soient inégalement compris par les Membres ou par les partenaires
Après des débuts hésitants, l'UE a enfin pris en compte l’impératif de la cybersécurité. Elle admet désormais le thème de la souveraineté numérique face aux prédateurs extérieurs. Cela passe bien sûr par la loi. De ce point de vue, les initiatives récentes sont excellentes : Rénovation de la directive sécurité des réseaux informatiques, mise en place du RGPD, adoption avr. 2019 d’un règlement sur la cybersécurité par le Conseil (instauration d'un système de certification de cybersécurité à l'échelle de l’UE, –la mise en place d'une agence de l'UE pour la cybersécurité dotée de compétences plus étendues à Bucarest), projets de Digital Service Act (loi sur les services numériques et les contenus) et Digital Market act (loi sur les marchés numériques pour faire respecter la libre-concurrence par les mastodontes étrangers du secteur)...
Il reste que la prise de conscience au sein de l'UE est inégale car tout ne peut pas se faire au niveau communautaire. La cybersécurité appartient au cœur de souveraineté et c'est à chaque État de la favoriser chez lui.
De même, il faut insister auprès de nos partenaires pour qu'ils la prennent en compte,s 'ils veulent accéder à un marché européen qui se durcit. Là aussi, la prise de conscience est inégale.
O. Kempf