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Défense

Vers un nouveau crash européen ?

Défense en ligne - Wed, 03/03/2021 - 11:05

Va-t-on vers un nouveau crash aéronautique militaire en Europe ? Français, Allemands et Espagnols, qui souhaitent trouver ensemble un successeur au Rafale et à l'Eurofighter, subordonnent le financement du démonstrateur du Système de combat aérien du futur (SCAF) à une nouvelle répartition des tâches. Dans le même temps, Londres, tout à sa fierté brexitienne retrouvée, tente de « doubler » les Européens avec son projet de Tempest. Le Vieux Continent pourrait donc se retrouver à l'horizon 2040 avec deux, voire trois systèmes aériens concurrents… et invendables.

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Saint-Patron

Défense en ligne - Wed, 03/03/2021 - 09:40

Ce texte a été inspiré par la personnalité, disons, très particulière, d'Emmanuel Faber, PDG de Danone. Qui pense pouvoir nous sauver des méfaits du capitalisme par l'action vertueuse (en l'occurrence de forte inspiration chrétienne). Sous une forme à la fois très spéciale et typique, son discours se rattache à tous les discours entendus depuis deux décennies sur la « responsabilité sociale des entreprises » et l'autorégulation du capital par la vertu.

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Le Setúbal portugais et le Dixmude français, de concert, dans le Golfe de Guinée

Bruxelles2 - Tue, 03/02/2021 - 16:30

(B2) Le patrouilleur océanique de la marine portugaise Setúbal, parti début mars, rejoint le porte-hélicoptères français Dixmude déjà sur place. La première illustration du projet pilote décidé par l’Union européenne dans une zone où les attaques pirates sont nombreuses

Le patrouilleur de haute mer portugais Setubal à son départ de Lisbonne (crédit : Joao Bico / MinDéf Portugal)

Des patrouilles dans le Golfe de Guinée

Durant trois mois, le patrouilleur de haute mer portugais (P-363), commandé par le capitaine de frégate Dias Marques, avec un effectif de 58 militaires, va participer à des exercices, des actions de coopération et patrouillera dans tout le Golfe entre l’Angola, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Nigeria et São Tomé e Príncipe. Le porte-hélicoptères amphibie français Dixmude (L9015) est déjà présent sur zone, pour une durée de quatre mois au total. L’objectif commun pour les deux navires : assurer une présence maritime, déjouer les attaques pirates, venir en aide aux navires attaqués, renforcer les marines locales par des exercices et des entrainements en commun.

Une première action dans le cadre des présences maritimes coordonnées

Cette mission est la première dans le cadre du projet pilote des présences maritimes coordonnées décidé par l’Union européenne en janvier dernier (1). Ce concept assez original vise à coordonner les différentes présences maritimes européennes, sans avoir le format complet d’une opération au titre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) (lire : La présence maritime coordonnée. Un nouveau concept européen ? Explications). Ainsi, durant tous les mois de l’année, entre un à trois navires européens seront présents dans la zone en permanence, venant essentiellement d’Espagne, d’Italie, du Portugal et de France (1). Les planifications ont été harmonisées et ajustées pour éviter d’avoir des ‘trous’.

Un concept plus souple que des opérations

Ce concept a un avantage sur les opérations. Il est plus souple, permettant de garder à chaque pays membre son autonomie d’action, son propre calendrier. Et surtout, il ne prive pas les pays riverains de leurs responsabilités premières, en leur donnant l’impression d’une force militaire qui se superpose à leurs propres forces (2). Rien n’interdit d’évoluer d’ailleurs vers une opération en bonne et due forme.

Des présences anciennes

La marine portugaise a une présence régulière dans une zone historiquement locale. Mise au point depuis 2008, l’Initiative Mar Aberto promeut ainsi les missions de coopération en matière de défense avec la communauté des pays de langue portugaise (CPLP). Du côté français, l’opération Corymbe existe depuis 1990. Mise en place d’abord pour assurer la sécurité des populations françaises présentes dans les différents pays du pourtour du Golfe de Guinée (Côte d’Ivoire notamment) et pouvoir intervenir en évacuation, en cas de tension locale, elle est, peu à peu, montée en puissance et s’est diversifiée, avec de nombreuses interactions avec les pays de la zone.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Deux navires de chaque pays (Italie, Espagne, Portugal) s’y relaieront, trois ou quatre navires pour la France.
  2. Malgré les apparences, la situation n’est pas tout à fait comparable à celle de la Somalie. D’une part, les actes des pirates se déroulent aussi régulièrement dans les ports ou eaux territoriales (et non en haute mer). D’autre part, il n’y a pas dans le Golfe de Guinée de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies autorisant à pénétrer dans les eaux territoriales (comme pour la Somalie).

A noter que la zone de ‘chalandise’ des pirates s’est récemment étendue, les pirates ayant pris le large. Lire : Les pirates adorent le Golfe de Guinée. La zone la plus dangereuse.

Lire aussi :

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Déménagement pfmd : comment s’y prendre lorsqu’on est militaire ?

Aumilitaire.com - Mon, 03/01/2021 - 14:27
Beaucoup de militaires sont amenés à déménager de manière régulière au cours de leur carrière. Il n’est cependant pas toujours évident de conjuguer vie professionnelle et déménagement, surtout lorsqu’on est amené à changer de région, ou de pays. Aujourd’hui, plusieurs agences ont été sélectionnées par le Ministère des Armées pour faire partie des plateformes multi-déménagements […]
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Si la rivalité sino-américaine tournait mal

 

What if? (5) Si la rivalité sino-américaine tournait mal». La chronique de Frédéric Charillon Frédéric Charillon  23 février 2021 à 12h45

« De part et d’autre du Pacifique se trouvent des faucons qui rêvent d’en découdre. Même sans imaginer de confrontation militaire, les terrains du rapport de force s’accumulent »


      

« Jusqu’ici tout va bien », pour reprendre le leitmotiv du film La Haine. L’Amérique de Joe Biden adopte une posture plus prévisible et un ton plus modéré que l’administration Trump face à Pékin. La Chine n’a pas intérêt à une confrontation avec des Etats-Unis toujours surpuissants. Donald Trump, tout en multipliant les pommes de discordes (Huawei, TikTok, tarifs douaniers…), n’a jamais coupé les ponts. Avec la nomination dans la nouvelle équipe diplomatique de quelques connaisseurs de la Chine déterminés à en contenir la montée en puissance (Ely RatnerKathleen HicksMira Rapp-HooperMelanie Hart), Joe Biden s’inscrit dans un consensus national bipartisan, mais insiste davantage sur la compétition que sur la confrontation. La trajectoire des deux grands rivaux reste donc sous contrôle. Les choses pourraient toutefois s’envenimer.

En premier lieu, un choc frontal n’est pas à exclure : si une montée préméditée aux extrêmes est peu probable, les occasions de dérapage ne manquent pas. Plus vraisemblable, l’augmentation des tensions indirectes qui, accumulées, finiraient par instaurer un climat de guerre froide aux inévitables conséquences économiques. Dans les deux cas l’Europe se retrouverait en position difficile, sans moyen de se distancier de la protection américaine, ni de résister aux tentations économiques chinoises.

Risques de choc frontal
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Arabie saoudite : MBS a autorisé l’enlèvement et l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Un rapport US l’affirme

Bruxelles2 - Sat, 02/27/2021 - 17:38

(B2) Le renseignement américain est convaincu que le prince hériter Muhammad bin Salman, qui dirige de fait l’Arabie saoudite, a approuvé l’opération faite à Istanbul de capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi

Le bureau du coordinateur US du renseignement (ODNI), Avril Haines, a autorisé, vendredi (26.02) la publication d’une note de quatre pages qui contient divers éléments très directs. « Nous basons cette évaluation sur le contrôle du prince héritier sur la prise de décision dans le royaume, l’implication directe d’un conseiller clé et des membres du détachement de protection de Muhammad bin Salman dans l’opération, et le soutien du prince héritier à l’utilisation de mesures violentes pour faire taire les dissidents à l’étranger, y compris à Khashoggi ».

La note du renseignement US liste 18 personnes impliquées dans l’enlèvement ou l’assassinat de Khashoggi.

Rapport USTélécharger

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Les forces érythréennes impliquées dans des massacres de civils au Tigré ? L’UE appelle à la fin ‘immédiate’ des hostilités

Bruxelles2 - Fri, 02/26/2021 - 16:52

(B2) C’est un véritable massacre qu’ont commis les troupes érythréennes dans la ville d’Aksoum, les 28 et 29 novembre 2020, dénonce Amnesty international. L’Union européenne lance un rappel à la raison

carte indiquant les dommages subis dans la ville et les débris (crédit : Amnesty international)

Des exécutions de civils systématiques

Les forces érythréennes appelées à la rescousse par le gouvernement d’Addis Abeba pour ramener l’ordre et mater les autorités de l’État du Tigré « ont tué de manière systématique des centaines de civil·e·s non armés ouvrant le feu dans les rues et fouillant toutes les maisons » indique Amnesty International dans un rapport publié le 26 février.

Des entretiens directs et des témoignages qui se recoupent

Un massacre qui s’apparente à « un crime contre l’humanité », selon l’ONG de défense des droits de l’Homme. Pour arriver à cette conclusion, Amnesty International s’est entretenue avec 41 victimes et témoins – notamment en réalisant des entretiens en personne avec des réfugié·e·s récemment arrivés dans l’est du Soudan et des entretiens téléphoniques avec des habitant·e·s d’Aksoum – et avec 20 personnes au courant des événements.

L’offensive érythréenne au Tigray

Leur récit est « cohérent » sur les exécutions extrajudiciaires, les bombardements aveugles et les pillages généralisés, intervenues après l’offensive menée par les soldats éthiopiens et érythréens pour prendre le contrôle de la ville contre le Front populaire de libération du Tigré (FPLT), mi-novembre.

Un appel de l’Union européenne

La Commission européenne a immédiatement réagi à cette publication, envoyant une sorte de rappel à l’ordre aux autorités éthiopiennes et érythréennes, comme à tous les acteurs de ce conflit civil.

Un appel à la cessation des hostilités

Le commissaire européen Janez Lenarčič (Gestion de crises), et le Haut représentant de l’UE Josep Borrell (Politique étrangère) condamnent « dans les termes les plus fermes, tous les crimes contre les civils » et demandent « que leurs auteurs soient rapidement traduits en justice ». Les obligations du droit international humanitaire « s’appliquent à toutes les parties ». « Les hostilités doivent cesser immédiatement et tous les acteurs humanitaires et les médias autorisés doivent avoir un accès complet et sans entrave à l’ensemble du Tigré »

Une situation humanitaire déplorable

Depuis le début du conflit il y a plus de 100 jours, « des milliers de civils ont perdu la vie et, selon les informations disponibles, 80 % de la population reste coupée de l’aide extérieure, confrontée à une insécurité alimentaire et à une malnutrition croissantes ». Le niveau de souffrance enduré par les civils, y compris les enfants, est « épouvantable ».

(NGV)

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Un C130J canadien en renfort à Barkhane

Bruxelles2 - Thu, 02/25/2021 - 19:32

(B2) Un avion de transport canadien est venu prêter main forte à l’opération Barkhane début février

Le C130J (crédit : DICOD / EMA)

L’équipage canadien du C130J est venu renforcer temporairement, du 2 au 10 février, le groupement tactique opérationnel de la Base aérienne projetée (BAP) de Niamey.

Il a assuré plusieurs vols intra-théâtres au départ de Niamey et à destination de Gao et Tombouctou. Cet appui logistique temporaire a permis de « transporter en moyenne 55 passagers par vol et quelques 700 kg de fret » indique l’état-major des armées.

Ce n’est pas la première fois. Le Canada a déjà mené diverses missions de courte durée plusieurs fois par an à Barkhane.

(NGV)

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Le voyage à Moscou de Josep Borrell : légitime, nécessaire, utile ?

Bruxelles2 - Tue, 02/23/2021 - 20:18

(B2) Le déplacement de Josep Borrell début février à Moscou avait suscité une vague de critiques. Mais in fine, il n’a peut-être pas été aussi inutile. Et ceux-là qui pouvaient le critiquer s’en féliciteraient presque aujourd’hui…

Josep Borrell (crédit : Conseil de l’UE)

La poussière retombée, on peut se poser quelques questions sur le sens du voyage à Moscou du chef de la diplomatie européenne : 1. Fallait-il y aller ? 2. Le moment était-il bienvenu ? 3. Le Haut représentant de l’UE avait-il informé les ministres ? 4. S’est-il concerté auparavant avec eux ? 5. A-t-il failli à sa mission ? 6. Les critiques étaient-elles justifiées 7. Étaient-elles majoritaires ? 8. Ce voyage a-t-il été in fine utile ? 9. Quel jeu jouent les Russes ?

Fallait-il y aller ?

Oui, il fallait y aller. Si un diplomate ne va pas voir les fripons, méchants et autres mécréants, ce n’est pas un diplomate, c’est un inutile paltoquet. Le boulot du diplomate est justement celui-là, d’aller voir ce que ne peuvent rencontrer officiellement les autres responsables politiques.

Le moment était-il bienvenu ?

À cette question, on peut répondre par une autre : y-a-t-il des moments bienvenus avec les Russes ? Au moment de l’emprisonnement de A. Navalny et de nombreux manifestants, le moment pouvait paraitre justifié. Ne pas y aller et se contenter de quelques paroles prononcées de loin, était certes plus commode et sans risque. Mais l’effet aurait été encore plus limité. De plus, en amont d’un débat prévu au Conseil européen de mars sur les relations entre l’Union européenne et la Russie, il pouvait être nécessaire de prendre la température.

Le Haut représentant a-t-il reçu un feu vert avant d’aller à Moscou ?

Oui. Josep Borrell a bien informé les ministres des Affaires étrangères, comme les autres membres de la Commission européenne, dont il fait partie, le 27 janvier, de sa volonté d’aller à Moscou. Ce afin de « préparer l’échange de vues des dirigeants de l’Union » prévu en mars. Le Haut représentant n’a pris personne en traitre. Cette position avait d’ailleurs été définie depuis la réunion informelle des ministres des affaires étrangères (gymnich) de mars 2020 à Zagreb, une position de l’UE claire et affirmée, qui reposait sur les cinq principes de discussion définis antérieurement (2016).

Plus précisément, a-t-il reçu un mandat des États membres ?

Oui et non. Cela dépend parce qu’on entend de ‘mandat’. Si le consensus n’était pas atteint autour de la table, il y avait (mises à part certaines ‘réserves’ ou ‘oppositions’) un certain consensus autour de la table des ministres pour ce voyage. Le message était aussi clair : faire part aux autorités russes des préoccupations européennes dans l’affaire Navalny, comme dans l’absence de progrès dans le dossier ukrainien. Mais au sens formel du terme, il n’avait pas de mandat pour y aller.

A-t-il délivré le message attendu ?

Oui. Le message européen à la Russie sur le cas ‘Navalny’ a bien été passé. Si nos informations sont exactes, il a d’ailleurs constitué une bonne moitié de l’heure et demie de discussion entre Serguei Lavrov et Josep Borrell. Discussion heurtée, difficile, au dire de témoins. « Dès qu’on touche au cas Navalny, on touche à une question de souveraineté nationale », confirme un interlocuteur européen. Lavrov l’a dit vertement au représentant européen. Qui ne s’est pas laissé démonter. La question du non-respect des accords de Minsk et de la situation en Ukraine, près de sept ans après le début du conflit, a aussi été abordée. Autant dire que Lavrov n’était pas d’une humeur badine quand il est arrivé en conférence de presse, et n’avait qu’une envie : se farcir ‘l’emmerdeur’ européen…

Le Haut représentant a-t-il débordé de son rôle ?

Cette question est en fait éminemment politique. Cela dépend comment on conçoit le rôle du Haut représentant. Est-il juste un simple exécutant, fidèle, de la volonté des États membres ? Ou a-t-il une certaine marge de manœuvre ? En gros, est-ce juste un porteur de message ou un véritable diplomate en chef. Au sens du traité européen, il est certes chef du service diplomatique européen et chargé de représenter l’Union européenne à l’extérieur. Donc il jouit d’une autonomie formelle. Mais cela n’en fait pas pour autant le chef de toutes les diplomaties européennes, qui gardent leur indépendance sur ce point, leurs préférences et leurs ‘caveats‘. La politique étrangère reste une chose avant tout nationale. Dans la réalité, le Haut représentant doit, donc, en permanence jongler entre les différentes positions (exprimées ou non exprimées), repérer là où il a des marges de manœuvre pour agir (et celles où il n’en a pas). En l’espèce, on ne peut pas dire que Josep Borrell ait été au-delà de ses compétences. Ceux qui prétendent le contraire sont ceux qui, soit n’ont pas lu le traité, soit l’ont très bien lu, mais ne veulent pas une Europe active en matière de politique étrangère.

Pourquoi la conférence de presse a laissé une impression désastreuse ?

C’est sans doute le moment le plus fragile de la visite. Cette conférence de presse, au terme de la discussion entre S.Lavrov et J.Borrell, a été un vrai piège monté par la communication diplomatique russe. Jouant sur son terrain, à domicile, elle a pu à loisir orienter les questions pour mettre en difficulté le diplomate en chef de l’Union. Celui-ci a résisté. Mais on ne peut pas dire qu’il se soit montré à l’avantage. C’est surtout dans la communication mise en œuvre autour de twitter, you tube et autres réseaux sociaux que l’Union européenne a perdu la bataille (1).

In fine

Ce voyage a-t-il été utile ?

Sur le plan de l’amour propre, c’est sans doute une défaite. Sur le plan politique, c’est un succès plein. Avant le voyage, les Européens étaient hésitants sur l’attitude à avoir vis-à-vis de Moscou. Après le voyage – et la réunion des ministres des Affaires étrangères ce lundi (22.02) l’a montré -, ils se sont réunis autour d’une idée : on ne peut laisser ainsi la Russie utiliser l’Europe et interpréter les règles de droits de l’Homme à sa façon. Et les ’27’ ont décidé d’utiliser l’instrument jamais utilisé jusqu’ici (le règlement horizontal sur les droits de l’Homme).

Quel est le résultat pour la Russie ?

La Russie a certes piégé le diplomate européen. Mais elle s’est aussi piégée elle-même. Le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov, qu’on a connu plus fin, plus pervers, a tapé très fort, peut-être même trop fort, sur un messager somme toute animé de bonnes intentions. La charge, brutale a convaincu s’il y avait encore quelques hésitants, que la Russie n’a pas le dialogue ancré dans les gênes. Et qu’il vaut mieux donc ‘taper d’abord, discuter ensuite’ (la méthode slave en fait).

Est-ce nouveau ?

Non. On peut même dire que c’est une vieille habitude. À chaque fois que les Européens ont, dans le passé, renâclé à sanctionner l’attitude de la Russie Moscou, notamment suite à son intervention en Ukraine, Moscou leur a servi, comme sur un plateau, des arguments pour les aider à franchir le pas des sanctions. Cela a été le cas lors de la mise en place des sanctions économiques contre la Russie, à chaque étape de la procédure en 2014. Comme si la Russie se complaisait ainsi à pouvoir se montrer dans la position de martyr.

Le refus du dialogue avec l’Union européenne

Cette position traduit en fait une évolution, déjà ancienne de la Russie, qui ne considère plus l’Union européenne comme un allié potentiel (position de la fin des années 2000) ou au pire comme un objet utile, mais entend nier son existence, considérant que cet structure internationale n’a pas lieu d’être, qu’il convient davantage de nouer des relations avec les États (ou pas), mais pas avec l’UE en tant que telle. Un peu comme dans une posture très ‘trumpienne’ en fait !

(Nicolas Gros-Verheyde)

Des critiques vocales, mais minoritaires

Sur la Russie, les divergences entre Européens sont nettes. Il y a d’un côté ceux qui disent, ne parlez pas à la Russie, cela ne sert à rien. Ils prônent une politique dure d’ostracisation, comme les Polonais ou les Britanniques. Les autres estiment, un brin naïfs, qu’il faut continuer de dialoguer, voire même coopérer avec la Russie, ne serait-ce que par la proximité géographique, mais aussi par certains intérêts communs (lutte contre le terrorisme, climat, commerce, etc.).

Si le premier camp est très bruyant, il ne faut pas s’y tromper, il est plutôt minoritaire aujourd’hui au sein de l’Union européenne. Il rassemble tout au plus une bonne demi-douzaine de pays, localisés pour l’essentiel non pas à l’Est de l’Europe, mais essentiellement au Nord-Est (pays Baltes, Pologne, Suède, Roumanie). Avec le Brexit, ce camp a perdu un allié notable (le Royaume-Uni). Si on appliquait le principe de la majorité qualifiée, ces pays n’arriveraient pas à constituer une minorité de blocage (loin de là même, puisqu’ils ne représenteraient que 13,5% des voix).

Le second camp est plus fourni. Certes, il s’étale entre ceux qui affichent une proximité avec Moscou (Chypre et Hongrie notamment), et les partisans d’un dialogue plus ou moins ferme avec Moscou. Mais on y retrouve les quatre grands (France, Allemagne, Italie, Espagne) et de nombreux autres pays qui, pour des raisons diverses, ne veulent pas couper les ponts avec Moscou (Autriche, Finlande, Portugal, Belgique, Luxembourg, etc), ainsi qu’un nombre équivalent de pays d’Europe de l’Est (Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie).

On n’est donc pas comme certains aiment à le décrire, dans un affrontement ‘nouveaux États membres’, mais dans un positionnement idéologique qui remonte à une bonne dizaine d’années. Au sommet de Lahti en 2006, en Finlande, cette divergence était déjà bien présente. Elle s’est accentuée avec les interventions russes en Géorgie (2008) puis en Ukraine (2014).

  1. Une bataille en partie perdue car les Européens qui ne cessent de gloser sur la désinformation n’ont pas saisi l’importance de la communication stratégique. Et, surtout, de réagir rapidement, pour le public européen (non pas seulement pour le public russe), dans toutes les langues utilisables. La version européenne n’est ainsi arrivée que près de 48 heures après les évènements, sous la forme d’un blog épistolaire du Haut représentant. Aucun point de presse ou explication n’a ainsi été organisé pour les journalistes européens. Erreur fondamentale qui n’est pas due, là, à la duplicité russe, mais à l’incapacité européenne.

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Quelle coopération internationale pour faire face aux cybermenaces ?

EGEABLOG - Tue, 02/23/2021 - 11:35

J'interviendrai demain aux Tech Talks de Bordeaux,

dans le cadre d'une table-ronde sur le sujet : Quelle coopération internationale pour faire face aux cybermenaces ?

Programme et inscritpion sur le site : https://www.frenchtechbordeaux.com/event/tech-talks-2021-maitriser-le-cyberespace-entre-menaces-solutions-et-innovations/

Olivier Kempf

 

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Maximiser la rentabilité de son entreprise : principes et stratégies à suivre

Aumilitaire.com - Mon, 02/22/2021 - 19:14
Pour tout dirigeant, maximiser la rentabilité de son entreprise est l’un des enjeux majeurs. C’est en effet l’une des conditions indispensables pour accroître la compétitivité de la société, consolider son positionnement et assurer sa croissance durable. Mais y parvenir exige de travailler simultanément sur plusieurs fronts essentiels, comme la gestion de la trésorerie, l’accroissement de […]
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L’ambassadeur d’Italie en RD Congo tué dans le Nord-Kivu. Une embuscade (v3)

Bruxelles2 - Mon, 02/22/2021 - 14:50

(B2) L’ambassadeur d’Italie à Kinshasa, Luca Attanasio, a été mortellement blessé ce lundi (22.02) dans une attaque armée. Il était en visite dans l’Est du Congo, avec un convoi du programme alimentaire mondial

Luca Attanasio (crédit : Farnesina)

L’attaque s’est produite durant une visite près de Goma dans l’Est de la RD du Congo, à Kanyamahoro sur la Route nationale 2, en territoire de Nyiragongo (Nord Kivu), près du lieu-dit « 3 antennes », à plus ou moins 15 km de Goma et 3 km de Kibumba. Une véritable embuscade apparemment. Deux autres personnes — le chauffeur Mustapha Milambo et un carabinieri de l’escorte Vittorio Iacovacci — sont également décédés.

NB : L’ambassadeur de l’UE, Jean-Marc Chataigner n’était pas dans le convoi, contrairement à ce qu’ont dit certains journaux (italiens repris par des journaux congolais). B2 en a eu confirmation, de bonne source.

Une demi-douzaine d’assaillants armés de kalachnikovs

Les assaillants « au nombre de 6 et munis de 5 armes de type AK47 ainsi que d’une machette ont procédé par des tirs de sommation avant d’obliger les occupants des véhicules à descendre et à les suivre dans le fin fond du Parc » selon le gouverneur du gouverneur du Sud-Kivu cité par Radio Okapi. Ils ont commencé par abattre l’un des chauffeurs. Poursuivis par les écogardes et les soldats congolais des FARDC présents dans les environs, ils ont ensuite tiré à bout portant sur le carabinieri décédé sur place et sur l’ambassadeur, le blessant à l’abdomen.

Blessure mortelle

L’ambassadeur est mort en arrivant à l’hôpital de la MONUSCO de Goma. « Tout a été fait pour le sauver, en mobilisant notamment des chirurgiens du CICR (le Comité international de la Croix-Rouge) » a indiqué à B2 un diplomate. Mais rien n’y a fait. Agé de 46 ans, Luca Attanasio laisse une femme et trois jeunes enfants.

Des circonstances à éclaircir

« Deux serviteurs de l’État nous ont été violemment arrachés dans l’accomplissement de leur devoir » a confirmé le ministre italien Luigi di Maio (qui assiste en ce moment au Conseil des Affaires étrangères à Bruxelles). « Les circonstances de cette attaque brutale ne sont toujours pas claires et aucun effort ne sera épargné pour faire la lumière sur ce qui s’est passé » indique le communiqué de la Farnesina.

Un groupe rebelle : des FDLR ?

L’attaque est attribuée selon la presse italienne aux FDR, les Forces démocratiques de libération du Rwanda, actives dans la région. Aucun véhicule des casques bleus de la MONUSCO n’escortait le convoi, sur une route considérée, a priori, comme sans problème.

Un diplomate apprécié

« Je pleure la mort de Luca, tué dans une embuscade près de Goma. Je perds un collègue et ami généreux. Pendant mon mandat en RD Congo, il m’a appuyé à tout moment, aussi dans les moments les plus difficiles » a indiqué Bart Ouvry, via tweeter, qui l’a cotoyé durant plusieurs années, quant il était ambassadeur de l’UE en RD Congo (aujourd’hui ambassadeur de l’UE au Mali).

Un africaniste passé par le Maroc et le Nigeria

Diplômé de l’université commerciale Luigi Bocconi réputée de Milan (2001), Luca a commencé sa carrière professionnelle dans le conseil aux entreprises avant d’intégrer, en 2003, la carrière diplomatique. D’abord affecté à la direction des affaires économiques, puis au secrétariat de la direction générale de l’Afrique, il est ensuite chef de cabinet adjoint du sous-secrétaire d’État chargé de l’Afrique et de la coopération internationale (2004 – dans le gouvernement Berlusconi II).

À l’étranger, il a été chef du bureau économique et commercial de l’ambassade d’Italie à Berne (Suisse) (2006-2010) ; puis consul général à Casablanca (Maroc) (2010-2013). Après un retour à la Farnesina comme chef du secrétariat de la Direction générale de la mondialisation et des affaires mondiales (2013-2015), il repart en Afrique d’abord comme premier conseiller à l’ambassade d’Italie à Abuja, au Nigéria (2015 à 2017), puis à Kinshasa, depuis septembre 2017, d’abord comme chef de mission puis ambassadeur.

Un cas rare

Il est assez rare que des diplomates européens ou d’un État membre soient tués de façon violente dans l’exercice de leur fonction. Les derniers (qui figurent dans notre base de données ‘Memoriam‘) avaient été tués au Mali, lors de l’attaque du Campement en juin 2017 ou de l’attaque d’un restaurant à Bamako en mars 2015. Cela vient illustrer que la situation dans l’Est du Congo, passée sous les radars de l’actualité, n’est pas apaisée. Loin de là… Les circonstances devront cependant être éclaircies car il semble bien que ce soit la voiture de l’ambassadeur qui ait été délibérément visée.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Papier mis à jour : (20h) avec les précisions sur l’ambassadeur UE (23h30) sur les circonstances de l’attaque et les agresseurs

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La crise Covid-19 s’installe, la démocratie recule

Bruxelles2 - Sun, 02/21/2021 - 23:50

(B2) Les mesures prises par plusieurs pays européens au nom de la Santé font une victime collatérale : l’Etat de droit et la démocratie libérale à l’Européenne

Les parlements semblent les oubliés de la crise sanitaire (crédit : Assemblée nationale FR)

Si l’apparition du Covid-19 en février-mars 2020 était une surprise pour tous et nécessitait des mesures improvisées et d’urgence, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les mesures drastiques pour juguler cette crise sanitaire, si elles sont justifiées, peuvent largement être anticipées. Et rien ne justifie l’absence d’un contrôle démocratique, comme cela est le cas aujourd’hui en France comme en Belgique, durant de long mois.

Des mesures à la volée

La plupart du temps, aujourd’hui, les mesures sont prises, à la volée, par l’exécutif, aux lendemains de conseils de défense ou autres comités de concertation, dont la composition reste un mystère, sans réelle consultation (au sens d’une information préalable, avec un délai de réflexion) des différents partenaires (sociaux, économiques, politiques) et sans aucune décision de leur parlement national.

Des parlements pétrifiés

Les parlements nationaux, comme le parlement européen, paraissent pétrifiés sous le joug de la crise. Chacun craint d’apparaitre, en réclamant le respect de la règle, comme un gêneur dans ce qui est devenu comme une cause nationale de temps de guerre, la lutte contre l’épidémie. Or, malgré tous les mots, nous ne sommes pas en guerre. A aucun moment d’ailleurs, les gouvernements n’ont utilisé dans leur arsenal constitutionnel existant, cette disposition finalement assez encadrée.

Une grande part laissée à l’arbitraire

Ces décisions aussitôt prises, sont aussitôt appliquées, de façon empirique, en laissant une grande part à l’arbitraire. Qu’est-ce qu’un « motif impérieux » justifiant le passage de frontières (côté belge) et ce qui ne l’est pas. Ou un motif essentiel et ce qui ne l’est pas ? Aux autorités de police, voire aux simples agents des compagnies aériennes, le soin de contrôler cela, selon leur bon sens ou leur humeur du moment. Ce qui est très délicat.

Les principes de droit bafoués

Certains principes fondamentaux — issus de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH) ou de la Charte des droits fondamentaux — sont cependant clairement ‘mis de côté’, pour une durée indéterminée. La liberté de réunion et d’association (art. 11 CEDH) est bafouée et limitée de façon drastique. La libre circulation est limitée de façon notable : un couvre-feu à 18h (en France), des autorisations pour sortir du pays (en Belgique), etc. La liberté de manifester sa religion (art. 9 CEDH), le droit à l’instruction droit d’exercer une activité professionnelle (art. 8 CEDH) sont limités de façon drastique, sans parler du droit au respect de la vie privée et familiale, etc. (1)

Pas de clause dérogatoire activée

La clause dérogatoire de la Convention européenne des droits de l’Homme, le fameux article 15, n’a pas été déclenchée, sauf par quelques pays. Les vieilles démocraties du continent n’ont pas osé pour des raisons de symbole. « Une vraie mise en quarantaine » ainsi que l’écrit le professeur émérite de l’université de Montpellier, Frédéric Sudre, un des meilleurs spécialistes de la CEDH.

Le code Schengen bafoué

Les instances européennes sont à peine consultées. Ainsi le rétablissement de certains contrôles aux frontières n’a pas été notifié par Paris à la Commission européenne, comme le veut le Code Schengen (une seule notification est active, au titre du terrorisme). De même les mesures belges, outrancièrement discriminatoires vis-à-vis des employeurs européens, n’ont pas suscité davantage qu’un mouvement de lèvres de l’exécutif européen.

Le risque d’un effet retard

Les entorses à la démocratie, les griffes données à l’État de droit sont certes, pour l’instant, tolérées, acceptées par la population. Mais elles n’en font pas moins des dégâts, invisibles. Elles pourraient produire quelques jets de colère, aussi imprévisibles qu’éruptifs, et surtout un effet retard lors des prochaines échéances électorales. La suspension tacite des parlements dans plusieurs pays donne de solides arguments aux adversaires de la démocratie parlementaire, à l’intérieur comme à l’extérieur. Quelle sera la légitimité européenne pour protester, demain, contre la suspension de certains droits démocratiques dans d’autres pays…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. La lettre ouverte intitulée « L’État de droit bientôt sous respirateur ? » et signée des barreaux francophone, germanophone et flamand est d’ailleurs bien illustrative de l’inquiétude palpable :

La Commission européenne ferme les yeux

Dire que la question de la fermeture des frontières contrarie la Commission est un euphémisme. « La Commission européenne a proposé des recommandations, afin de limiter autant que possible les effets trop préjudiciables sur la libre circulation. Si on veut décourager fortement les voyages non essentiels, on doit éviter la fermeture des frontières. […] Les mesures doivent être proportionnées et non discriminatoires. » Mais pour autant va-t-elle agir ? Et en a-t-elle envie ? Pas sûr. « Nous examinerons les mesures par un certain nombre d’États membres. Nous avons des inquiétudes, des questions sur la nature des mesures et leur portée. Nous avons des contacts avec les pays concernés pour avoir les clarifications à ce sujet. » Voici comment un des portes-paroles de la Commission européenne a répondu à plusieurs reprises quand des journalistes l’interrogeaient (dont B2). En mots clairs, cela signifie : nous savons bien qu’il y a des violations du Traité, nous les instruisons le plus lentement possible, afin de ne pas gêner les États, et nous ne rendrons notre avis que quand celui-ci n’aura plus vraiment d’effet (car les mesures seront levées). C’est la règle sanitaire qui prime en fait comme le reconnait l’exécutif européen. « Les États membres s’efforcent de maintenir l’état sanitaire sous contrôle.

 

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SNLE-3G : le prix des sous-marins français est « classifié »

Blog Secret Défense - Fri, 02/19/2021 - 11:15

La ministre des armées Florence Parly annonce une étape essentielle du renouvellement de la dissuasion avec le lancement d’une nouvelle classe de sous-marins.

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Patrice Huiban: «Le syndrome du Second Empire plane sur nos armées»

Blog Secret Défense - Wed, 02/17/2021 - 08:57

Une tribune d’un ancien officier de l’armée de terre, 150 après la défaite de 1871.

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Task-force Takuba. Les Italiens arrivent

Bruxelles2 - Wed, 02/17/2021 - 08:35

(B2) Le contingent italien pour la task-force Takuba devrait arriver au cours de la deuxième semaine de mars

(crédit : 9e régiment Col Moschin – armée italienne)

L’information est donnée par le quotidien Il Foglio. Une première équipe de reconnaissance partie sur le terrain est revenue en Italie, donnant en quelque sorte le feu vert final au déploiement.

20 véhicules et huit hélicoptères

Le contingent devrait être composé d’une bonne centaine d’hommes venus en grande partie des forces spéciales. Ils seront équipés avec vingt véhicules et huit hélicoptères : quatre appareils d’attaque de type AW-129D Mangusta et quatre hélicoptères de transport NH-90, selon Difesa on Line. Cette contribution s’inscrit dans l’autorisation donnée par le Parlement italien, à l’été 2020, d’envoi d’une force de 200 hommes (lire : Les Italiens entrent dans la task-force Takuba au Mali). (1)

Des forces spéciales

Les effectifs pourraient être fournis, par rotation, par le 9e régiment d’assaut parachutiste Col Moschin, du GOI (Gruppo Operativo Incursori) de la marine, du GIS (Gruppo di Intervento Speciale) des Carabinieri et du 17e Stormo Incursori de l’armée de l’air, indique le site Difesa on Line qui se base sur le format similaire engagé par l’armée italienne en Irak et en Afghanistan. Des personnels de ces unités ont également été déployés en Libye. Des équipes issues du 4e régiment alpin de parachutistes de Monte Cervino et du 185e RRO Folgore (le Régiment de reconnaissance pour l’acquisition d’objectifs ou Reggimento Ricognizione Acquisizione Obiettivi) pourraient aussi être déployées.

Le premier déploiement du gouvernement Draghi

Dans tous les cas, ce sera la première opération extérieure déployée par le nouveau gouvernement italien dirigé par Mario Draghi regroupant une large coalition (de la Ligue du Nord à droite au parti démocrate, à gauche, en passant par le Mouvement 5 Etoiles et le parti Italia Viva de l’ancien Premier ministre Matteo Renzi).

(NGV)

  1. Le chiffre de 200 correspond au maximum autorisé, non pas automatiquement à l’effectif engagé.

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La Royale revient dans l’opération Irini. Le Premier maitre l’Her sur place

Bruxelles2 - Tue, 02/16/2021 - 20:36

(B2) Le patrouilleur de haute mer a intégré l’opération européenne de lutte contre les trafics au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini

Parti de Brest, son port d’attache, le 5 février, le patrouilleur de haute mer, est entré dans la zone d’opération le 11 février et est opérationnel selon le QG de l’opération européenne (EUNAVFOR Med Irini). Il devrait rester engagé pour « une durée de deux mois environ » selon l’état-major (français) des armées.

Une équipe de visite de sept fusiliers marins

Mission principale : surveiller « l’embargo sur les armes à destination de la Libye imposé par le conseil de sécurité des Nations unies ». Un élément de défense et d’intervention maritime (EDIM), composé de sept fusiliers marins, est d’ailleurs à bord, afin d’effectuer les opérations de visite et d’inspection.

Plusieurs fois en Méditerranée

Cet aviso de la classe Estienne d’Orves a été engagé à plusieurs reprises en Méditerranée, notamment au titre de l’opération Sophia en 2016 (lire : Contrôle des armes au large de la Libye : le Jacoubet relaie le Premier maître L’Her) puis en 2017 (lire : Le Premier maitre L’Her embarque dans Sophia). Il est commandé par le capitaine de corvette Fabien Antoine, qui vient d’en prendre le commandement en janvier.

Trois navires et trois ou quatre avions

Le Premier Maître l’Her (F-792) rejoint la frégate grecque HS Aegeon (F-460), qui est le navire amiral de l’opération, et le patrouilleur de haute mer italien Comandante Borsini (P-491). Côté aérien, l’opération dispose de trois ou quatre avions (luxembourgeois, polonais et allemand), selon les moments et la bienveillance mécanique, ainsi que d’un drone Predator italien.

Un avion français Falcon 50 est ainsi détaché, venant relayer un Atlantique 2, qui a permis de compenser les défaillances mécaniques du P3 Orion C allemand (lire : Un Atlantique 2 français à Irini. Les P3 Orion allemands en panne).

(NGV)

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Conflit gelé

EGEABLOG - Tue, 02/16/2021 - 19:10

La guerre est morte, du moins la guerre classique, l’outil dont on se servait autrefois pour résoudre les différends. Cela ne signifie pas que les différends n’existent plus. Ils peuvent être profonds : Tel État ne reconnait pas la souveraineté de cet État, ce qui pose de vraies difficultés à des État nouveaux (le Kosovo) mais aussi anciens (Taïwan). Au-delà, on peut reconnaître la souveraineté de l’État tout en ayant des différends, notamment sur les frontières et donc l’intégrité territoriale.

Ce qui nous amène à réfléchir sur la notion de "conflit gelé".

 

L’intégrité territoriale peut être considérée comme un des attributs de la souveraineté, car le territoire est une des conditions de l’État. Elle accompagne la souveraineté. Souvent, du moins. Car il arrive, plus fréquemment qu’on ne le pense, que des litiges opposent des États voisins au sujet de leurs frontières communes. C’est par exemple le cas entre Japon et Russie, entre Japon et Chine, entre Chine et voisins des mers du sud, entre.... Les exemples abondent. En fait, et il est probable que la majorité des États ont des litiges territoriaux avec un ou plusieurs voisins. En fait, il est probable qu’une intégrité territoriale entièrement reconnue de ses voisins est l’exception.

Cependant, la plupart du temps, la souveraineté d’un État sur un territoire est un fait. Les Russes occupent les Kouriles, n’en déplaisent aux Japonais. Ceux-ci considèrent que leur intégrité territoriale est mutilée. Cela ne dégénère pas nécessairement en conflit armé. Mais, parfois, ça arrive. Ou encore, une minorité mène une lutte de libération nationale, processus classique qui réussit – ou pas. Bref, souveraineté et intégrité ne coïncident pas – ou rarement.

Ces différends persistent et ne peuvent donc être réglés, ni par la guerre, ni par la négociation. Ils peuvent rester dans le domaine diplomatique pacifié. Ils peuvent avoir été l’occasion de conflits et deviennent alors des conflits gelés. En effet, de même qu’il n’y a plus de déclaration de guerre, il n’y a (presque) plus de traité de paix qui vienne sanctionner la fortune des armes et créer un nouvel état du droit (même si cela arrive, que l’on pense au traité entre le Pérou et l’Equateur, qui a mis fin à un contentieux vieux de plus d’un siècle). Le plus souvent, les parties signent des cessez-le-feu, comme celui qui régit les relations entre les deux Corées depuis 1953. Israël occupe la Cisjordanie et le Golan, sans que cela soit reconnu internationalement. L’ONUST (organisme des nations-Unies pour la surveillance de la trêve) a été mise en place en 1948 à la suite de la première guerre israélo-arabe et demeure toujours en place.

Comment caractériser ces conflits gelés ? Ils ont été l’occasion d’affrontements réels et violents qui prennent fin à un moment. Ils peuvent être suivi d’un accord ou rester dans une terra incognita juridique. Le Cachemire demeure l’objet d’un contentieux entre l’Inde, la Chine et le Pakistan depuis 1947. La plupart du temps la zone est calme même si on assite à de récurrents accès de tension, comme les affrontements qui éclatent en septembre 2020, à la suite d’une fusillade dont les causes restent opaques. Ainsi, un conflit gelé reste souvent meurtrier, même si la létalité demeure basse, « sous le seuil » (nous reviendrons sur cette notion) d’attention de la communauté internationale. Ainsi, l’espace ex-soviétique est rempli de conflits gelés : Moldavie et Transnistrie, Ukraine et Donbass, Géorgie et Abkhazie pour prendre des exemples récents. La plupart du temps, la situation revient au statu quo préalable mais un conflit longtemps gelé peut soudainement s’enflammer et donner une nouvelle situation : le haut Karabakh fut la cause d’une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 1994, situation qui reste longtemps gelée jusqu’à ce que les Azéris relancent une offensive en 2020 et récupèrent une grande partie du territoire qu’ils revendiquaient.

Des disputes frontalières peuvent s’envenimer peu à peu, comme ce qui se passe en mer de Chine, où la Chine militarise son action, que ce soit sur les Spratleys et les Paracels au sud (archipels revendiqués par les États riverains) ou dans les eaux des Senkaku (sous souveraineté japonaise) à l’est. D’autres au contraire s’apaiser progressivement, même si les problèmes ne sont pas résolus au fond : que l’on pense aux Balkans et à la situation peu satisfaisante de la Bosnie-Herzégovine ou du Kossovo. Enfin, des conflits peuvent rester actifs mais ne pas susciter l’attention, étant apparemment gelés, au moins aux yeux de l’opinion publique internationale : que l’on pense à l’Afghanistan ou à la République Centrafricaine.

La notion de conflit gelé recouvre donc des situations très diverses, souvent des différents territoriaux, parfois aussi des guerres civiles dues à la disparition de l’Etat.

Olivier Kempf

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Un emplâtre sur une jambe de bois

Défense en ligne - Tue, 02/16/2021 - 10:26

Les fameuses rectifications orthographiques de 1990 ! Tant de conflits ! Alors qu'elles datent déjà de trois décennies, qu'elles ont été validées par de nombreuses instances linguistiques, par l'éducation nationale, par les dictionnaires, pourquoi ces nouvelles règles ne sont-elles que très peu entrées dans l'usage ?

- L'ornithorynque / , , , ,
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Victoire du parti de l’auto-détermination au Kosovo

Bruxelles2 - Mon, 02/15/2021 - 17:31

(B2 à Pristina) Avec 48% des voix selon les premières estimations, Vetëvendosje (« autodétermination ») remporte les élections législatives de dimanche (14 février). Une victoire nette pour ce parti de gauche qui, juste 13 ans après la déclaration d’indépendance, entend tourner la page des anciens combattants de la guerre et lutter énergiquement contre la corruption qui gangrène le pays.

Dimanche soir, des Kosovars se sont rassemblés dans le centre de Pristina, la capitale, ici sous le regard de l’ancien président Ibrahim Rugova (LDK) (Aurélie Pugnet/B2)

Dimanche soir, à 19 heures, les bureaux de votes ont fermé au Kosovo. À la même heure, les premiers résultats sont tombés et le centre ville de la capitale, Pristina, s’est animé à coups de klaxons et de défilés de drapeaux albanais (1).

Victoire pour la gauche

Les partisans du parti Vetëvendosje (« auto-détermination ») ont fait entendre leurs cris de joie dans les rues piétonnes de Pristina. Des enfants de trois ans tenant à peine debout dans la neige, aux vieux messieurs, en passant par les troupes d’étudiants, tous chantaient les noms de ‘Vetëvendosje’ et ‘Albin Kurti’, le leader de ce parti de gauche. La victoire était attendue. Et elle est sans équivoque pour ce parti anti-corruption et anti-establishment. Pour Albin Kurti, cette élection « s’est transformée en un référendum », s’est-il félicité sur son fil twitter. À droite, le PDK (parti démocratique/ECR)— historiquement parti des héros de la guerre et la « libération » du Kosovo du joug serbe —, réunit environ 17% des voix. L’autre parti historique du pays, la LDK (ligue démocratique/PPE), doit se contenter d’environ 13%.

Dans le nord du Kosovo et dans les différentes ‘enclaves’ à communauté majoritairement serbe, c’est la Liste serbe (Srpska lista) qui a récupéré la quasi-totalité des voix — plus de 80% dans les trois régions du nord. Là encore, aucune surprise. Au milieu des drapeaux de la Serbie, les posters de la Liste Serbe ne rencontrent aucune opposition.

À Mitrovica Nord, la Liste Serbe est omniprésente (Aurélie Pugnet/B2)

Les discussions à venir avec les Européens

Ces élections interviennent alors que la révision stratégique de la mission de l’Union européenne pour le soutien de l’état de droit au Kosovo (EULEX Kosovo) est en cours, et le dialogue entre Pristina (Kosovo) et Belgrade (Serbie) à peine relancé. Albin Kurti est connu pour sa position très critique envers la mission des Nations Unies (UNMIK), EULEX et anti-Belgrade. Il a déjà annoncé que la relance du Dialogue avec Belgrade figure en « cinquième ou sixième » position de ses priorités, rapporte la Deutsche Welle. Vis-à-vis de EULEX, « les critiques datent d’il y a plus de deux ans », note le chef de la mission, Lars-Gunnar Wigemark. Il a depuis rencontré Albin Kurti au cours de sa brève expérience de premier ministre, début 2020 (2). Notamment, il précise, « nous avons discuté de certaines questions opérationnelles très spécifiques, par exemple il nous a demandé de l’aide sur la question des personnes disparues ».

(Aurélie Pugnet, envoyée spéciale à Pristina)

  1. Le drapeau albanais est le drapeau ‘national’ du pays, affiché par la majorité albanaise. Alors que le drapeau bleu, avec la forme du pays est le drapeau officiel de l’État du Kosovo.
  2. Albin Kurti a été premier ministre de février à juin 2020, avant que son gouvernement soit renversé par une motion de censure déposée par la LDK, membre de sa majorité parlementaire. Cette motion est intervenue après le renvoi par A. Kurti d’un ministre de la LDK qui avait soutenu la mise en place de l’état d’urgence du président H. Thaci

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