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(B2) Tous les trois mois, au moins, les 28 se retrouvent à Bruxelles au sommet. Comment se déroule la réunion ? Nous avons pu pénétrer dans les backstages. Récit.
Le tapis rouge que foulent les Chefs avant de faire une halte devant les photographes ou la presse pour une déclaration. Le ‘doorstep’ dans le jargon (© NGV / B2)
Il ne reste plus que quelques minutes avant l’arrivée des chefs. Dans les coulisses, hommes et femmes du protocole, de la sécurité, huissiers, cuisiniers, diplomates s’activent. Objectif : que tout soit fin prêt pour recevoir les 28 leaders, qu’ils soient premiers ministres ou présidents de la république. L’organisation d’un sommet européen obéit en effet à une mécanique préparée au millimètre. Mais il faut aussi pouvoir faire face aux imprévus ou aux impondérables : un invité surprise à convoyer en urgence, un Chef qui claque la porte, une réunion qui dure toute une nuit, des bilatérales à organiser, etc. Bref… tout doit se dérouler sans anicroche.
Ici, pas de luxe inutile. Dans ce bâtiment inauguré tout récemment, en décembre 2016, peu de dorures ou de grand luxe. Juste un assemblage recherché du verre et du bois, des couleurs chatoyantes. Tout est fait pour faciliter la circulation des responsables, de l’entrée à la sortie, en passant par les salles.
Un côté ‘coin de feu’ sans cheminée
Dans le dispositif européen, assez bien huilé, la réunion des leaders garde un petit côté anachronique. Malgré toutes les innovations technologiques, chacun cherche à tout prix à préserver l’esprit d’origine : la « conversation au coin du feu » chère à Valery Giscard d’Estaing. Dans la salle qui leur est réservée, au 7e étage du bâtiment Europa, fraîchement inauguré, les Chefs seront, ainsi seuls, ou presque. Il n’y a pas de chaise prévue à côté d’eux.
Seuls à table
Pas question ainsi, comme pour une réunion ministérielle d’avoir des collaborateurs à leurs côtés, qui entrent ou qui sortent provoquant un vrai tourbillon. « Cela change totalement l’ambiance. C’est plus austère », précise un habitué de ces réunions. Pas question non plus de se faire remplacer par un ministre. De toute façon, « il n’y a qu’une seule chaise et qu’un seul pin (de sécurité) par délégation » rappelle notre interlocuteur. Si le Chef ne peut être là, la chaise reste donc vide à moins d’autoriser un autre leader à parler en son nom (1). « C’est comme dans un club. Seuls les membres du club peuvent parler. »
Quelques happy fews discrets
Sont autorisés uniquement à pénétrer dans le saint des saints quelques hauts fonctionnaires, tels le jurisconsulte du Conseil, appelé à la rescousse quand se pose un problème juridique, les secrétaires généraux ou chefs de cabinets (2), et les preneurs de notes (notetakers dans le jargon courant). Mais ils sont bien placés derrière les chefs, et n’ont accès à la table que si on leur demande expressément.
En anglais… ou dans toutes les langues
Derrière les vitres, prennent place des traducteurs qui vont officier, si nécessaire. La crème de la crème des traducteurs, sélectionnés et bien entraînés. « Ils ne font pas que cela. » Mais ce sont souvent les mêmes. Ils sont spécialement préparés à la réunion, bénéficiant des principaux de langage. Il n’est pas question, là, de faire des approximations. L’anglais est cependant couramment pratiqué par plusieurs Chefs qui préfèrent ainsi s’exprimer sans intermédiaire. Mais « souvent, surtout quand la question est sensible ou technique, un Chef va préférer s’exprimer dans sa langue d’origine », nous confie un diplomate européen. Si les coloris peuvent être chatoyants au sol, et la politesse de rigueur, les conversations n’en sont parfois pas moins rudes en effet. On se souvient de la soufflante qu’avait passé Nicolas Sarkozy sur José-Manuel Barroso à propos des Roms. Une soufflante qui avait résonné jusque dans les couloirs, même si les intéressés avaient démenti ensuite.
Un interlude photographique
Simple concession à cette collective solitude, le moment du tour de table. Quelques photographes et cameramans triés sur le volet sont autorisés au début de la réunion à filmer l’arrivée des chefs, leurs sourires ou leurs crispations. Pas trop longtemps et micros éteints. Au bout de quelques minutes, les portes se referment. Les échanges peuvent commencer. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais, ouvre le débat, donnant la parole en premier à celui qui a une proposition à faire : ce peut être le président de la Commission ou la Haute représentante de l’Union, Federica Mogherini ou un des 28 leaders.
Des débats assez libres
Puis intervient qui veut. Il n’y a pas de règle précise. « Certains préfèrent parler au début, d’autres préfèrent attendre la fin du débat. Tout est question de tactique et de sentiment personnel » explique un diplomate. Celui qui veut parler met son chevalet debout ou fait un signe. Le secrétaire général du conseil tient le registre (une petite feuille) de ceux qui veut parler et la tend au président du Conseil européen. Une discussion peut être courte, résumée à une ou deux personnes qui s’expriment. Et cela dure quelques minutes. Parfois, elle peut être plus longue. Sur les sujets politiques, tout le monde veut pouvoir s’exprimer, même s’il s’agit parfois de répéter la position d’un autre. Un simple tour de table à 28 peut prendre déjà deux heures. Et si la question est très politique, la discussion va se prolonger… Ces prises de parole — tout autant que les silences ou non prises de parole — sont importantes.
Une décision au consensus
Toutes les décisions se prennent au consensus. Une procédure définie par un vieux routier des sommets comme ceci : « Si personne ne s’exprime, c’est que tout le monde est d’accord ». S’il n’y a pas d’accord… la conversation continue, ou on décide de remettre cela à plus tard. Parfois on procède plus subtilement, en confiant à la Commission européenne, à la Haute représentante ou à un autre sage européen le soin d’étudier ou d’approfondir des solutions. Ce qui permet de gagner du temps, et de parfaire le consensus. « L’objectif est d’avoir tout le monde à bord, pas de minoriser un tel ou un tel. »
Des preneurs de note très utiles
Le sommet ne serait pas un sommet sans un rouage très discret : les Antici, ainsi nommés par le diplomate italien qui avait inauguré la fonction (sous la présidence italienne de 1975!). Ces diplomates de haute volée, un par État membre, sont placés dans une petite salle très discrète, non loin des Chefs. Ils sont régulièrement informés par un des trois notetakers, qui se relaient dans la salle principale, et se rend dans la salle antici. Une information orale uniquement.
Une sorte de téléphone arabe à l’européenne
Les diplomates, munis de leur laptop (3), répercutent ensuite ces informations vers les délégations, où patientent pêle-mêle, dans une ambiance plus ou moins décontractée, le directeur de cabinet du président, ses conseillers et quelques diplomates. Une sorte de téléphone arabe à l’européenne qui a un gros intérêt : préserver au maximum la discussion « la plus ouverte et la plus franche possible ». Les réseaux sociaux ont, bien sûr, changé la donne. Munis de leur portable, les chefs s’autorisent de temps à un autre un tweet, qui font la joie des journalistes et des diplomates (ou leur ire parfois). Mais le secret des discussions reste, globalement, préservé…
(Nicolas Gros-Verheyde)
Papier publié dans Sud Ouest ce jour, complété et détaillé
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(B2) Selon un dernier bilan (obtenu par B2), l’Union européenne a formé, par l’intermédiaire de son opération militaire déployée en Méditerranée (EUNAVFOR Med Sophia), en tout 213 membres du personnel des garde-côtes de la marine libyenne.
Cinq équipages formés
Cela a permis notamment de constituer cinq équipages de patrouilleurs complets. Ce n’est pas mal. Mais on est très loin des plus de 500 espérés, comme l’avait confié le commandant de l’opération, le contre-amiral Enrico Credendino.
Un première vague de formation début 2017
La formation a été à la fois pratique (en mer) et théorique. Le premier train de formation en mer a été achevé début 2017 en faveur de 93 stagiaires libyens issus des garde-côtes et de la marine libyens après 14 semaines de formation à bord du navire italien San Giorgio et deux premières semaines à bord du navire néerlandais Rotterdam (lire : Les premiers garde-côtes libyens diplômés !). Plusieurs États membres et des organisations / agences comme que Frontex, le HCR et l’OIM ont également contribué avec des équipes de formation.
Quelques formations spécialisées depuis
Des formations ont également été effectuées à terre en Crète (Grèce), à Malte, à Tarente et à Rome (Italie). Récemment, deux modules ont ainsi été réalisés en Italie pour 68 marins et en Crète (Grèce) pour 22 marins. Un module de formation supplémentaire est prévu en Espagne pour 34 candidats début juillet 2018.
Un suivi qui pêche encore
Selon le dernier rapport de suivi, datant de mars, les capacités et le professionnalisme « s’améliorent », mais le suivi des garde-côtes reste toujours aléatoire. Le personnel de EUNAVFOR MED n’est toujours ainsi pas présent en permanence dans les centres d’opération des garde-côtes de la marine libyenne, contrairement à ce qui était prévu (Lire : Les Européens veulent mieux assurer le suivi des garde-côtes libyens. Comment ?).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi :
Et notre dossier N°27. Traquer les trafiquants d’êtres humains en Méditerranée. Une lente prise de conscience (Opération EUNAVFOR Med / Sophia) (V10)
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