La réélection des plus prévisibles de Paul Biya, 85 ans, pour un septième mandat à la présidence du Cameroun, est passée comme une lettre à la poste — du moins sur la scène internationale. Quelques papiers et réactions à l'annonce des résultats le 22 octobre — 71,2 % des voix —, des félicitations de Paris et c'est reparti pour un tour, après de longues années de pourrissement dans ce pays. En 2010, un rapport de l'ONG International Crisis Group s'était inquiété d'une possible guerre, tant le problème de la (...)
- Mots d'Afrique / Cameroun, Burundi, Afrique centrale, Démocratie, ÉlectionsJe poursuis la réflexion entamée la semaine dernière (voir billet) ou celle de Michel Goya sur son blog (ici) et reviens sur cette non commémoration de la Victoire décidée par l’Élysée et balancée, à ses yeux, par le voyage mémoriel qu'il compte effectuer, rendant hommage aux combattants.
Précisons d'emblée qu'il ne s'agit pas de discuter des sujets annexes qui ne sont pas ici essentiels :
Selon l’Élysée : "Le sens de cette commémoration, ce n'est pas de célébrer la victoire de 1918". Voilà le point dur, celui qui cause problème, plus encore que les propos inutiles d'un conseiller mémoire qui n'a pas de mémoire sur "les civils que l'on a armés".
Ne pas célébrer la victoire. Que célébrer, alors ? La "fin d'une guerre" ? Mais ne comprend-on pas qu'il n'y a pas de fin de guerre si l'un des adversaires n'accepte le résultat de la fortune des armes ? Il y a un anachronisme persistant à considérer, par un crypto-pacifisme, que "la guerre c'est mal et que donc toute guerre est mauvaise". Les guerres sont douloureuses, nul n'en disconvient mais si les États, si les parties (dans le cas de guerres irrégulières) décident de les faire, c'est bien parce que leurs raisons sont à leurs yeux plus impérieuses que les incontestables catastrophes qui les accompagnent. Oui, la guerre est catastrophique et pourtant, on la fait. Ce n'est d'ailleurs pas parce qu'on ne se veut pas d'ennemis qu'on n'en a pas. Souvent, c'est l'ennemi qui décide, les djihadistes nous l'ont montré récemment (c'est d’ailleurs parce qu'ils ont pris l'initiative que nous parlons désormais à tout bout de champ de "guerre").
On la fait pour de bonnes raisons, par exemple pour défendre sa liberté (une des trois valeurs de la devise de la République). Peut-on quand même rappeler à certains que trois départements étaient en 1914 annexés contre la volonté des peuples depuis plus de 45 ans, et que pendant la guerre, justement, dix départements français, de l'Est et du Nord du pays, soit deux millions de personnes quand même, vivaient sous la domination du Reich. La victoire a permis que ces territoires-là soient libérés et elle a évité qu'au lieu d'avoir trois départements annexés, il n'y en ait eu cinq ou dix. Ce n'est pas rien.
Car eussions nous été défaits, nous aurions vécu sous une domination étendue. La défaite de 1870 n'avait pas laissé que des bons souvenirs, faut-il le rappeler (juste une histoire de mémoire...).
Alors, de quoi ce refus de la victoire est-il le nom ?
Si l'autre nous déclare la guerre, nous devons la conduire. Sinon, comment comprendre les déclarations de nos gouvernants répétant sans relâche que "nous sommes en guerre" ? L'absence de réflexion sur le sens de la guerre fait qu'on ne désigne pas l'ennemi : non, on "fait la guerre contre le terrorisme", du président précédent reprise par le président actuel. Mais alors, qu'y a-t-il, selon eux, au bout de cette guerre ? Si le terroriste est notre ennemi, ne devons-nous pas "vaincre" ? sinon, quel est le but ?
Si donc nous sommes en guerre aujourd’hui, c'est que nous acceptons le mécanisme de la guerre. Parfois, la force doit prévaloir afin qu'elle crée le droit.
S'agit-il alors de cet étrange goût français pour célébrer les défaites ? : on célèbre Sidi-Brahim, Bazeilles, Camerone ou Dien-Bien Phu, on se souvient d'Azincourt et Crécy plus que de Castillon qui pourtant nous donna la victoire, à la fin de la Guerre de cent ans. Heureusement que les Cyrards fêtent encore le 2S en l'honneur d'Austerlitz... Mais la tradition militaire aime les glorieuses défaites, celles où le panache est mis en avant, où l'on célèbre la lutte jusqu'au bout, le sacrifice suprême. Mieux vaut la manière (l'héroïsme) que le résultat.
En l'espèce, ce n'est pas de cela dont il s'agit. Nul célébration de vertus militaires. C'est juste que la victoire, ça sonne trop guerrier. Et puis il y a ce côté moderne qui trahit en fait un sentiment refoulé de supériorité : on refuse de célébrer sa victoire "car l'on est au-dessus de ça", on oublie Austerlitz mais on va fêter Trafalgar. On se croit humble et généreux, on est juste orgueilleux et méprisant, sans même s'en rendre compte, plein de bons sentiments, d'autant plus que l'autre se fiche de nos abaissements, lui n'hésite pas à célébrer ses victoires. Car il ne s'agit pas de triompher, mais de célébrer. Nuance. La victoire de 1918 n'est tout de même pas une exaction... Le XXème siècle en a connu bien d'autres, ailleurs qu'en France.
Au fond, ce refus de célébrer la victoire est une pensée anachronique, une trahison du devoir de mémoire, un vain calcul politicien contemporain. Il faut revenir à Renan et sa définition de la Nation. On rappellera (avec Wikipedia -ici-, qu'on ne peut accuser de déviation idéologique) que Renan insiste sur la conception française contractuelle de la formation de la Nation, à l'opposé d'une vision allemande (eh oui!) beaucoup plus essentialiste, venue notamment de Fichte. J'ai écrit par ailleurs (dans mon livre "Géopolitique de la France", voir ici) la dialectique entre les deux approches et comment le nationalisme allemand est né à la suite de la Révolution française.
Pour Renan, être une Nation "c'est avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore dans l'avenir". Mais encore faut-il se souvenir des belles choses faites ensemble.
Le terrible sacrifice de nos grands-parents en fait partie, quoi qu'on en dise. Certes, la France sort épuisée de la Guerre, certes le défilé de la Victoire (qui a lieu le 14 juillet 1919) commence par les blessés, estropiés et gueules cassées, certes les anciens combattants affirment "plus jamais ça", mais pas un ne regrette le combat ni le sacrifice, car victoire il y a eu. Alors, il peut y avoir réconciliation.
Il n'y a pas de paix s'il n'y a pas un vainqueur et un vaincu, n'en déplaise aux conseillers de l’Élysée . La guerre est une chose d'abord politique car la guerre fait l’État avant que l’État ne fasse la guerre (voir Charles Tilly et le billet sur la question). Vouloir la paix, ce n'est pas refuser l'idée même de guerre, c'est la regarder sereinement, avec justement le recul de l'histoire.
Il y eut donc une victoire. On ne peut la célébrer sans la passer sous silence. Se souvenir permet de construire justement d'autres destins. Interpréter, c'est trahir, y compris l'avenir.
Un coup de tête jamais n'abolira le passé.
O. Kempf
(B2) La mise en place de sanctions américaines sur l’Iran, dès le 5 novembre, à visée extraterritoriale remet sur le devant de la scène le poids de l’Euro sur la place internationale. B2 a regardé où en est la monnaie unique. Le résultat n’est pas fameux.
Un retour au-dessous du niveau de l’introduction de l’Euro
Un simple graphique en témoigne… Selon les dernières statistiques de la banque centrale européenne, le poids de l’Euro a atteint aujourd’hui un niveau inférieur de près de deux points à taux de change constants à celui qu’il était lors de l’introduction de la monnaie unique comme monnaie scripturale. Il reste encore inférieur d’un demi-point à taux de change courants.
Le poids de l’Euro sur la scène internationale a rapidement augmenté passant de près de 24% à plus de 27% jusqu’à 2003 avant de se stabiliser à moins de 26%. C’est la crise financière de 2006-2007 qui a entraîné une chute rapide et constante jusqu’à se stabiliser – avec une mini-reprise en 2018.
Un niveau historiquement bas
Les économistes de la Banque centrale européenne (BCE) ne font pas l’ombre d’un doute sur cette chute. « La part de l’euro dans un large éventail d’indicateurs – est resté proche des niveaux historiquement bas de la période considérée. [Ce] malgré les signes de stabilisation générale » note la BCE dans son rapport de juin 2018. Et la remontée n’est pas là. « L’amélioration du sentiment vis-à-vis de l’euro et le renforcement de la croissance dans la zone euro, qui ont largement contribué au renforcement du taux de change de l’euro en 2017, ne se sont pas encore traduits à ce jour dans tous les indicateurs de l’utilisation internationale de la monnaie. »
La seconde monnaie au monde
Certes l’Euro reste la seconde monnaie au monde (cf. encadré), mais souvent loin derrière les USA. Elle n’arrive pas à constituer le quart le plan des réserves internationales (20,2%), de la dette (23,4%) comme des obligations (23,2% respectivement) de l’expression internationale, là où le dollar dépasse les 50% (56,3% des obligations) voire les deux tiers (62,2% de la dette et 62,7% des réserves de change). Pour les transactions de change, elle n’est qu’à un petit sixième (15,7%) là où le dollar constitue près du triple (43,8%). Ce n’est que pour les paiements effectués à l’échelle mondiale qu’elle talonne le dollar (35,7% contre 39,9%).
Utiliser le dollar : une aberration de puissance ?
Lors de son discours sur l’Etat de l’Union le 12 septembre dernier à Strasbourg, le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker avait reconnu qu’il faut « faire plus pour permettre à notre monnaie unique de jouer pleinement son rôle sur la scène internationale ». Et de donner quelques exemples d’aberrations économiques : « Il est aberrant que l’Europe règle 80% de sa facture d’importation d’énergie – qui s’élève à 300 milliards d’euros par an – en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d’énergie nous proviennent des Etats-Unis. Il est aberrant que les compagnies européennes achètent des avions européens en dollars et non pas en euros. »
Un instrument de souveraineté européenne
« L’euro doit devenir l’instrument actif de la nouvelle souveraineté européenne » affirmait encore Jean-Claude Juncker « C’est la raison pour laquelle la Commission présentera, avant la fin de l’année en cours, des initiatives pour renforcer le rôle international de l’euro. »
Leçon : le poids de l’Euro dans le monde, une nécessité pour l’indépendance européenne
C’est un demi-échec (1) pour la monnaie unique qui ambitionnait, entre autres, de permettre aux pays qui en étaient membres de renforcer leur poids sur la scène internationale.
Cette faiblesse de la monnaie européenne rend d’autant plus efficace l’extra-territorialité des sanctions américaines qui visent à sanctionner les entreprises européennes qui commerceraient avec l’Iran, comme avec d’autres pays que déciderait de bannir Washington.
Le poids de l’Euro au niveau international est primordial pour que l’Europe puisse affirmer sa puissance et son indépendant. S’il reste faible, les autres projets en matière diplomatique ou de défense pourraient rester vains.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Sur le même sujet, lire :
Qui utilise l’Euro comme monnaie ?
« L’euro est devenu la deuxième monnaie la plus utilisée au monde. 60 pays lient d’une manière ou d’une autre leur propre monnaie à l’euro » indiquait Jean-Claude Juncker le 12 septembre. Un chiffre qui ne doit pas faire illusion. Il englose les 19 pays de la Zone Euro, certains pays de l’UE non membres de la Zone Euro qui arriment leur monnaie à l’Euro (Bulgarie, Danemark, …), les territoires français d’outre-mer utilisant le franc pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna), les huit pays de la zone Franc CFA et quelques autres pays africains, quelques micro états européens (Andorre, Monaco, St Marin, Vatican) ou des Balkans (Monténégro, Kosovo et Bosnie-Herzégovine).
(1) Un demi-échec car il est difficile d’évaluer si les monnaies restées nationales n’auraient pas connu un effacement similaire, voire supérieure, dans une situation identique (crise financière + montée des marchés émergents et de la Chine comme concurrent mondial).
NB : cet élément fait partie d’un exposé plus large consacré à l’Europe de la défense aujourd’hui aux Entretiens de la Citadelle à Lille le 25 octobre 2018.
(B2) Le procureur de Raguse (Italie) a ouvert une enquête sur le naufrage survenu le 12 juin d’une barque en provenance de Libye avec plus de 100 personnes à bord. 76 migrants seraient morts noyés, a indiqué fin octobre le quotidien Repubblica.
(crédit : US Navy Europe)
Cette enquête fait suite aux déclarations recueillies par le quotidien italien. Six des migrants récupérés ont, en effet, affirmé avoir vu un navire de la marine américaine « si près pour voir son pavillon et être vu ». A ce moment, la barque des migrants et réfugiés flottait encore.
Un navire qui s’éloigne malgré les appels
Ils « ont tous agité des vêtements colorés ensemble, sifflé et crié ». Leur ‘capitaine’ a « essayé de suivre et de croiser le navire durant au moins une heure, mais le navire s’est éloigné et a disparu ». Ce n’est qu’après que le Trenton (T-EPF-5), un navire de transport rapide de la classe Spearhead appartenant à la VIe flotte de l’US Navy (basée à Naples), a pu récupérer 40 survivants, à vingt milles de la côte libyenne.
D’abord sauver les vivants
« Au cours de l’opération, l’équipage de Trenton a initialement observé environ 12 corps dans l’eau qui semblaient ne pas réagir » a indiqué la marine américaine dans un communiqué. « L’équipage a donné la priorité à la récupération de ceux qui avaient besoin d’une aide immédiate. Des bateaux pneumatiques à coque rigide et un bateau de sauvetage rapide ont procédé à une recherche, mais n’ont pas pu les localiser ni trouver d’autres personnes sur les lieux. »
Un débarquement difficile
Les marins américains ont eu ensuite quelques difficultés à faire accepter les rescapés par l’Italie. On se trouvait en pleine offensive du gouvernement de Rome, formé des 5 Etoiles et de la Ligue du nord, contre les navires des ONG et de l’affaire Aquarius. Il a fallu ainsi cinq jours au navire pour obtenir un accord. Une première demande au navire de l’ONG allemande Sea Watch, avait échoué. Le navire US qui était non loin du port d’Augusta, avait ensuite demandé la permission de débarquer. Ce n’est ainsi que le 17 juin que les rescapés ont pu être transférés, au large de l’île de Lampedusa, sur le navire des garde-côtes italiens Diciotti (Lire : L’affaire du Diciotti, les garde-côtes italiens pris en otage)
(NGV)
(B2) Français et Allemands ont condamné, dans un communiqué commun publié ce jeudi (1er novembre), de manière très ferme la destruction d’un drone longue partée de l’OSCE par les Russes ou forces prorusses.
L’OSCE avait réintroduit les drones de longue portée fin mars (crédit : OSCE – archives B2)
Un drone détruit en zone rebelle
Un drone de longue portée de la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine (MSOU) a, en effet, été détruit samedi dernier (27 octobre). L’incident s’est produit près de Nyzhnokrynske, à 66 km à l’est de Donetsk, dans une zone contrôlée par les rebelles, près de la frontière russo-ukrainienne. Les circonstances de la destruction ne laissent planer que peu de doutes sur l’auteur des faits selon Paris et Berlin.
Le couple franco-allemand condamne fermement
Une destruction condamnée « fermement » par l’Allemagne et la France, membres du format Normandie. « Les responsables d’attaques perpétrées contre les personnels et les équipements de la MSOU doivent rendre des comptes » indique un communiqué commun de Paris et Berlin.
Un incident grave
Cette destruction est un « incident grave en claire violation du mandat de la Mission tel qu’adopté par l’ensemble des Etats participants de l’OSCE ». Elle constitue « un point culminant inadmissible » qui s’ajoute « aux interférences, intimidations et restrictions continues du travail des observateurs de la Mission, qui agissent comme les yeux et les oreilles de la communauté internationale sur le terrain ».
Une perte de contrôle dans la nuit du 26 au 27 octobre
La mission d’observation de l’OSCE avait perdu la communication avec son drone dans la nuit du 26 au 27 octobre, à 1h53 très exactement. La trajectoire de vol du drone est « soudainement devenue instable » raconte l’OSCE dans un rapport spécial. Durant 30 secondes, ainsi le drone « a perdu son signal GPS, a augmenté subitement son altitude et a dévié de son cap, après quoi il a immédiatement commencé à s’effondrer, perdant rapidement de l’altitude ».
Un tir sur le drone
Selon une évaluation technique préliminaire faite par l’OSCE, « la cause la plus probable de l’incident » est que le drone a été frappé par « un impact » qui l’a détourné de sa trajectoire de vol, « a perturbé le système anti-brouillage et l’alimentation de la charge utile ». Ce qui avait probablement provoqué le crash de l’engin.
Le repérage d’un site sol-air cause de la destruction ?
Le drone avait décollé vers 22h03 vendredi (26 octobre) de son site de lancement à Stepanivka (à 54 km au nord de Donetsk, dans une zone contrôlée par le gouvernement). Le drone volait en vol stable « à une altitude d’environ 7000 pieds. Les conditions météorologiques étaient bonnes avec un ciel dégagé. » Peu avant sa destruction, vers 1h18, il venait de repérer un système de missiles sol-air (9K33 Osa) à l’est de Nyzhnokrynske. Et juste avant sa destruction il était en train de suivre un convoi de sept camions près de la frontière avec la Fédération de Russie. Deux évènements qui pourraient être la cause de la destruction selon Paris et Berlin.
La Russie et les rebelles pro-russes au banc des accusés
L’OSCE ne pointe le doigt sur personne. Mais Français et Allemands n’hésitent pas. « Les éléments réunis par la MSOU suggèrent que la Russie et les séparatistes qu’elle soutient sont responsables d’avoir pris pour cible et abattu le drone de longue portée, rendant la mission aveugle dans cette zone spécifique. »
Les drones de l’OSCE gênent
Un évènement loin d’être isolé estiment de concert les diplomaties française et allemande : « Au cours des dernières semaines, les drones de la MSOU, tout en faisant l’objet de brouillages intenses, ont observé à plusieurs occasions des convois entrant sur le territoire ukrainien à travers un point de passage de la frontière non-officiel depuis la Russie vers l’Ukraine. »
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) La délégation de l’Union européenne au Mali a effectué, le 26 octobre, la première livraison d’équipements financés par l’UE aux éléments maliens de la force conjointe du G5 Sahel. Objectif : l’opérationnalisation de cette force africaine
Au nom de la délégation de l’UE au Mali, Benoit Cusin remet les premiers casques au général malien Moustapha Drabo (crédit : délégation de l’UE au Mali)
L’Union européenne a en effet livré une première vague de matériel destiné aux forces maliennes qui vont participer à la force du G5 Sahel chargée d’effectuer la stabilisation de la zone. Cette première livraison comportait notamment 300 lots d’équipements de protection individuelle (EPI), comprenant gilets pare-balles, casques, trousses de premiers secours et lunettes de protection. Ils serviront à renforcer la protection des deux bataillons maliens appartenant à la force lors de déploiements sur les théâtres d’opération.
Un pas vers l’opérationnalisation
Une première livraison qui « est un pas important en vue de l’opérationnalisation de la force conjointe » comme l’a souligné l’ambassadeur de l’UE au Mali Alain Holleville. Cette première livraison « sera complétée prochainement par l’arrivée d’autres équipements », accompagnés « d’actions destinées à renforcer la confiance entre les populations et les forces de sécurité ». Au total, ce sont 1050 lots d’équipements de protection individuelle qui seront remis au profit des sept bataillons des différents pays de la force. Précisons que les Européens peuvent livrer toutes sortes de matériels, sauf les armes et munitions.
NB : étaient présents lors de la remise des équipements, côté malien le général de brigade Moustapha Drabo, chef de la direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées (DMHTA) du Mali, un représentant de la délégation de l’Union européenne au Mali, Benoit Cusin et le commandant de l’EUTM Mali, le Général de Brigade Enrique Millán.
(Aurélie Pugnet, st.)
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