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Syrie : comment Paris a préparé les frappes

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 14:30
Les frappes de la nuit derniere ont ete preparees de longue date a Paris avec un objectif immediat : ne tuer personne. Explications.
Categories: Défense

Frappes sur la Syrie : ce que l'on sait de l'opération

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 10:39
Les Francais ont utilise des Rafale et, pour la premiere fois, des missiles de croisiere navals. Un bapteme du feu pour Emmanuel Macron.
Categories: Défense

Frappes sur la Syrie : ce que l'on sait de l'opération

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Sat, 04/14/2018 - 10:39
Les Francais ont utilise des Rafale et, pour la premiere fois, des missiles de croisiere navals. Un bapteme du feu pour Emmanuel Macron.
Categories: Défense

PUBLIC EVENT: “Religion and Secularism: does the Court go too far – or not far enough?”

ELIAMEP - Fri, 04/13/2018 - 15:19

The Grassrootsmobilise Research Programme funded by the European Research Council (ERC) and hosted at the Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) invites you to a discussion on:

“Religion and Secularism: does the Court go too far – or not far enough?”

on Thursday 3rd May 2018 at 17.30, at the Amphitheatre of the Acropolis Museum.

 

Participants:

Professor Eva Brems, Professor of Human Rights Law, Ghent University

Judge Ann Power-Forde, Former Judge at the European Court of Human Rights

Judge Christos Rozakis, Professor Emeritus of Public International Law at the National and Kapodistrian University of Athens; Former Judge and Vice-President of the European Court of Human Rights

Professor Joseph H. H. Weiler, Joseph Straus Professor of Law, European Union Jean Monnet Chaired Professor, New York University (NYU)

 

Chair:  Effie Fokas, Senior Research Fellow, Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP)

The event will be held in English with simultaneous interpretation into Greek.

Certificates of participation will be available upon request.

The Public Event will be followed by a Conference on:

 “Between state and citizen: Religion at the ECtHR”

 on Friday 4th May 2018 at 09.30-19.00, at Aigli Zappeiou.

 

REGISTRATION required for conference participation by 27 April 2018.

FULL PROGRAMME

Cyber defence conference organised by the Bulgarian EU Presidency and EDA

EDA News - Fri, 04/13/2018 - 14:53

The International Conference on Cyber Defence – Building a Rapid Response will be held in the Central Military Club, Sofia, Bulgaria, from 13 to 14 June 2018. This event is co-organised by the Bulgarian EU Presidency and the European Defence Agency (EDA).

The aim of the Conference is to highlight the requirements and solutions for a rapid response to cyber defence crises and how the associated challenges can be met through different research and technology, education, training and exercises initiatives at EU level.

The conference will offer an excellent knowledge-sharing opportunity within the gathering of representatives from governments, EU, academia, Armed Forces, industry, and innovation centers.

The conference will comprise presentations on operational challenges together with presentations by industry start-ups, small to medium sized enterprises (SMEs), cyber defence companies, government structures, and academic institutions.  The topics to be discussed will be related with the following thematic areas:

  • setting the requirements for rapid response
  • rapid response solutions
  • research and innovation on cyber cefence
  • training, developing and exercising a Rapid Response Force
  • cross-sectorial cooperation on EU civil-military synergies
  • the new EU Cyber Defence Education, Training, Exercise and Evaluation Platform 

Call for papers 

A call for papers on topics of interest has been published here. Accepted papers will be presented at the conference.

For more detailed information, please visit the Conference website.

 

La vie du colonel Lawrence (B. Liddel Hart)

EGEABLOG - Fri, 04/13/2018 - 13:45

Voici un livre qui suscite immédiatement la curiosité : parce qu’il parle d’Arabie, parce qu’il évoque le grand Lawrence que chacun ne connaît que par le film éponyme ou par les Sept piliers de la sagesse, enfin parce que la biographie est écrite par le capitaine Basil Liddell Hart, fameux stratégiste anglais. Autant de facteurs qui incitent à ouvrir le livre : on commence à le feuilleter et on tombe littéralement dedans.

Liddell Hart s’en explique au début : il comptait d’abord écrire une histoire de la guerre d’Arabie mais finalement, il s’est passionné pour le héros, cet officier venu de nulle part et qui changea le cours de la guerre mais aussi le découpage politique de la région. Voici en effet un archéologue d’Oxford, universitaire précis, passionné des croisades et ayant donc lu beaucoup de stratégistes, qui passe plusieurs campagnes de fouilles au Moyen Orient avant la guerre. Il y apprend l’arabe et parcours la région alors sous domination turque, y compris le Sinaï et Akaba, lieu d’un de ses futurs exploits.

L’été 1916 est celui de la révolte arabe qui prend La Mecque mais échoue devant Médine, toujours tenue par les Turcs, approvisionnés par le chemin de fer remontant par Maan, Deraa, Damas et Alep aux centres turcs. Lawrence, d’abord mobilisé au service géographique, fut fait officier puis envoyé au Caire en décembre 1915 renforcer l’Intelligence Service. Il y passe quelques mois, assez pour démontrer sa connaissance intime des différentes tribus arabes, assez aussi pour ne pas s’entendre avec les autres officiers éduqués selon les standards militaires classiques.

Lawrence part dans le Hedjaz rencontrer Faycal et décèle en lui le meilleur fils d’Hussein (le chérif de La Mecque), celui qui a les qualités pour être le chef politique de la révolte arabe. A son retour à La Mecque, il déconseille l’envoi de troupes britanniques sur la côte arabe. Ce conseil est suivi et Lawrence est renvoyé auprès de Faycal. Alors que celui-ci est repoussé par les Turcs sur la côte, près de Yanbou, Lawrence suggère une manœuvre audacieuse. Pendant qu’une diversion est organisée devant Médine, Faycal envoie un détachement prendre Wejh, port sur la côte, 200 km plus au nord. L’initiative revenait aux Arabes qui menaçaient de couper la ligne de chemin de fer. Les débuts de 1917 sont consacrés à des opérations contre le chemin de fer, régulièrement coupé afin d’entraver les mouvements turcs.

Lawrence et Faycal commencent à rêver de Damas. Pour cela, ils commencent à rallier les tribus du désert syrien (au sud de l’actuelle Jordanie) au moyen d’une expédition incroyable, passant par le désert d’El Houl (« la désolée »). Désormais, il peut atteindre le chemin de fer à l’est de la mer Morte, entre Aman et Maan. En juin et juillet, Lawrence réussit son plus beau coup. Il réussit à prendre Aqaba en progressant à partir du nord : le port, au fond du golfe éponyme (le bras de mer à l’est du Sinaï) était en effet imprenable par la mer. La surprise est totale et les Turcs se rendent. Lawrence quitte aussitôt la place, traverse le Sinaï pour aller rendre compte à l’état-major anglais au Caire. Le nouveau commandant de théâtre, le général Allenby, apprécie le succès à sa juste valeur. Désormais, le commandant Lawrence devient un allié de poids. En effet, il ne cesse de peser sur les arrières turcs, à l’est de la mer Morte et du lac de Tibériade. Ses coups de main incessants permettent à Allenby de progresser à partie de l’été 1917 jusqu’à Jérusalem qu’il atteint à l’hiver.

1918 est l’occasion de la campagne de Palestine. Les troupes arabes harcèlent les arrières trucs, ce qui permet à Allenby de lancer sa cavalerie le long de la côte au nord de Jaffa pour déborder les Turcs. Ceux-ci se débandent et refluent en masse vers Damas. Lawrence en profite pour avancer très vite ses pions et devancer les Britanniques à Damas, qui relève officiellement de l’autorité de Faycal, au grand déplaisir des autorités britanniques. Celles-ci avaient en effet d’autres projets pour la région, entre les accords Sykes-Picot et la déclaration Balfour.

Lawrence a atteint son but : animer la révolter arabe pour la conduire à la souveraineté. La prise de Damas constitue pour lui un aboutissement. Il quitte la région et rejoint Londres. Il sera actif dans les années d’après-guerre. Si la cause arabe n’est pas prise en compte dans les négociations du traité de Versailles, il conseilla Churchill, nouveau ministre des Colonies en 1921. Le découpage du Moyen-Orient fut acté : Faycal devint roi d’Irak et Abdullah, l’autre fils de Hussein, roi de Transjordanie (et ancêtre de l’actuel roi de Jordanie, seule monarchie ayant survécu).

Lawrence était entre-temps devenu une légende, grâce notamment au portrait dressé de lui par la presse américaine. Le fameux Lawrence d’Arabie, épris d’idéal, fut très mal à l’aise avec cette célébrité qui ne correspondait pas à ses valeurs. Il rédigea les Sept piliers de la sagesse et s’engagea, comme simple soldat, dans l’aviation.

Cette biographie est passionnante pour d’autres raisons que l’histoire de la révolte arabe ou que la personnalité de Lawrence. Elle permet ainsi au jeune Liddel Hart de faire prévaloir ses idées stratégiques. Il est fasciné par ce très bel exemple de guerre irrégulière, prémisses de la théorie de la guerre indirecte qu’il promouvra plus tard. Il est vrai que la marche sur Wejh, la prise d’Akaba ou la saisie de Damas constituent trois très beaux exemples de cette stratégie, permise toutefois par un milieu géographique donné qui n’est pas universel.

Liddel Hart offre également un chapitre un peu théorique qu’il intitule « Rêveries martiales » (pp. 78 à 89). Il s’agit pour lui de critiquer Clausewitz et de mettre en valeur Maurice de Saxe, véritable inspirateur du jeune Lawrence et de son biographe. Si le passage est intéressant, on ne peut s’empêcher d’un agacement à voir l’aplomb de ce capitaine arrogant donnant des leçons à tout le monde, et du plaisir malsain qu’il a, en conclusion, de dénigrer le maréchal Foch, désigné comme une « frénétique paire de moustaches ». Ce faisant, Liddel Hart montre qu’il est avant tout un littérateur habile et brillant, mais que sa plume alerte rend sur ce point mesquin, hautain et déplaisant. Voulant louer son héros, ce qu’il réussit d’ailleurs, il en profite un peu trop pour se mettre en valeur. Bref, il faut lire ce livre mais plus pour Lawrence que pour Liddel Hart, ce qui ne nous empêchera pas de revenir à Maurice de Saxe. Et de revoir Lawrence d’Arabie, fresque épique finalement pas si éloignée de son modèle.

La vie du colonel Lawrence, par le Cne B. Liddel Hart, Economica, 2018, 272 p.

Olivier Kempf

Categories: Défense

Syrie : frapper ou ne pas frapper, telle est la question

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Fri, 04/13/2018 - 13:12
VIDEO. Apres leurs premieres declarations annoncant une riposte contre le regime de Damas, Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron temporisent.
Categories: Défense

Syrie : frapper ou ne pas frapper, telle est la question

Défense ouverte (Blog de Jean Guisnel) - Fri, 04/13/2018 - 13:12
VIDEO. Apres leurs premieres declarations annoncant une riposte contre le regime de Damas, Donald Trump, Theresa May et Emmanuel Macron temporisent.
Categories: Défense

Armes chimiques en Syrie: pour les Occidentaux, le crime compte moins que l’arme du crime

Blog Secret Défense - Fri, 04/13/2018 - 11:44
Si la France et les Etats-Unis veulent frapper en Syrie, c’est d’abord à cause du type d’arme utilisée, pour éviter leur banalisation, qui poserait un sérieux défi militaire et sécuritaire aux Occidentaux
Categories: Défense

Agenda - The Week Ahead 16 – 22 April 2018

European Parliament - Fri, 04/13/2018 - 10:19
Plenary session - Strasbourg

Source : © European Union, 2018 - EP
Categories: European Union

Tudomány és gyakorlat

Air Power Blog - Thu, 04/12/2018 - 23:58

Április 12-én, az űrhajózás napján Szolnokon ismét megrendezték a Repüléstudományi Konferenciát. Számos színvonalas előadás közül kiemelném a GINOP Aviation Human KKT projekt státuszriportját Dr. Dunai Pál részéről, melyből egy érdekes tényre derült fény: március 22-én Kecskeméten egy olyan Gripen-repülésre került sor, melyen a hajózót Bodyguard 2 testszenzorral látták el. A 42 perces felszállás során a paraméterek változásának rögzítésére jó alkalmat szolgáltatott két kis magasságú elfogás, majd a maradékból történő műrepülés, mely 9G túlterhelésű manővert is tartalmazott. Ugyancsak érdekes volt a NATO kalkari Összhaderőnemi Légi Műveletek Kiválósági Központjáról (JAPCC) tartott előadás a testületbe delegált magyar főtiszttől, Szabó Miklós alezredes úrtól.

Dr. Palik Mátyás intézetvezető a hazai repülőszakember-képzésben zajló fejlesztésekről (állami légiközlekedési alapképzési szak) ad elő.

Így áll össze és ezzel foglalkozik a JAPCC.

S ha már Szolnokra mentünk, miért is ne ütöttünk volna két legyet egy csapásra, beszagolva Kecskemétre is, ahol a napokban vette kezdetét az Airbusok tényleges üzemeltetése. Bár repülésnek nem lehettünk tanúi, a Limán végzett gurulópróbáknak igen, de a gépek még mindig szokatlan jelenléte a Kilo apronon is megérte a figyelmet. Persze közben zajlik az élet: a repülések mai elmaradásában állítólag egy tegnapi repesemény játszott közre, melyben egy Gripen elhagyott valamit a betonon, ami az álmoskönyv szerint némi kényszerpihenőt jelent.

 Reggeli tankolás a Kilón.

Felfedezés: az utaslépcső az utasszállító gépek üzemeltetésének állandó tartozéka.

 Zlin továbbmenetel közben az Airbusokkal egyvonalban.

Sziluettes kép a 21-esről.

605-ös gurulgatás 1. (köszönet Terjék Tamás kollégának)

Gurulgatás 2. (köszönet Terjék Tamásnak)

Kecskeméti sor a jelenlegi szállítógépekből.

Nyúl.

Gólya.

Zord


Categories: Biztonságpolitika

Xavier Bettel, sortir du bois

Coulisses de Bruxelles - Thu, 04/12/2018 - 18:35

Xavier Bettel est, à lui seul, une rupture épistémologique dans l’histoire politique du Luxembourg. On ne trouve aucune trace chez le Premier ministre du Grand Duché de cette bonhommie très radicale-socialiste IIIe République qui a assuré une étonnante longévité à ses deux prédécesseurs, les sociaux-chrétiens Jacques Santer (1984-1994) et Jean-Claude Juncker (1995-2013). Ce libéral qui a réussi l’exploit d’éjecter l’actuel président de la Commission européenne du pouvoir, mettant fin au passage à 40 ans de règne conservateur, est tout de componction et de retenue, là où Juncker embrasse et tutoie tout le monde (y compris les agents de sécurité ou l’auteur de ces lignes). Il ne boit pas, alors que Santer était surnommé « Sancerre » et que les rapports de Juncker à l’alcool défrayent régulièrement la chronique (« Juncker the druncker », son surnom dans la presse populaire britannique). Il ne fume pas (ou des cigarettes électroniques) alors que Juncker est, malgré ses efforts, resté une zone fumeurs ambulante. Il est accroc aux réseaux sociaux et à son smartphone alors que Juncker n’arrive toujours pas à utiliser un ordinateur. Xavier Bettel se veut une sorte de Macron luxembourgeois, jeune (45 ans tout juste), moderne, sain, tiré à quatre épingles, le côté jupitérien en moins, car le Luxembourg, l’ancien « département des Forêts, n’est pas la “Grande nation”.

Il affiche d’ailleurs son admiration pour Emmanuel Macron, son cadet de 5 ans : “on s’est rencontré lorsqu’il s’est porté candidat à la présidence de la République et une vraie amitié est née. On se parle toutes les semaines”, raconte-t-il. “Brigitte s’entend très bien avec mon mari”, le Belge Gauthier Destenay. Il montre, très fier, sur son smartphone, un article de Paris-Match, paru fin mars, au lendemain de la visite d’État du Grand Duc Henri et de la Grande-Duchesse en France, la première depuis 40 ans : “Regardez, Brigitte dit qu’elle adore Gauthier, que c’est son préféré parmi les ‘premières dames’”. Son homosexualité, qui le distingue de tous ses prédécesseurs, Xavier Bettel en parle comme s’il s’agissait d’un non-évènement.

Pourtant, c’en est un dans un pays profondément catholique comme le Luxembourg où la séparation de l’église et de l’État n’a été inscrite dans la loi qu’en juillet 2016, un siècle après la France. Mais la population de ce micro-État est moins conservatrice qu’elle n’en a l’air. N’a-t-elle pas élu successivement cet homosexuel tranquille, né d’un père luxembourgeois et d’une mère Française d’origine russe, bourgmestre de la ville de Luxembourg en 2011, avant de le propulser, deux ans plus tard, à la tête du Grand Duché, une première dans un pays de l’Union (depuis, Bettel a été rejoint dans ce club très exclusif par son homologue irlandais). En 2014, il a obtenu la légalisation du mariage gay ainsi que le droit à l’adoption, un vote acquis à la quasi-unanimité du Parlement. En 2015, il a épousé à son compagnon, une nouvelle première pour un chef de gouvernement en exercice : les images de son mariage ont d’ailleurs fait le tour du net.

Pour autant, il ne se définit pas comme “un militant de la cause homosexuelle. Mon père est décédé à 60 ans d’une crise cardiaque et je sais qu’on n’a qu’une vie. Je veux donc vivre avec l’homme que j’aime sans me cacher, voilà. Je ne dis pas que cela a été facile : il a d’abord fallu que je m’accepte, puis que les autres m’acceptent”. Il se souvient avec émotion des lettres reçues quand il est devenu Premier ministre : “des parents m’ont dit : on peut réussir en étant gay, merci de l’avoir montré”. Certes, il subit de temps à autre des “attaques, parfois de très mauvais goût, mais ça n’est pas grave et je pardonne”. Une allusion au récent dérapage de Marc Spautz, le président du parti chrétien-social (CSV), qui a ironisé dans un meeting sur les “uniformes roses” que pourrait imposer aux policiers Xavier Bettel qui venait de changer le look de leurs voitures… Mais, curieusement, lorsqu’on lui demande de citer les réformes dont il est le plus fier, il oublie de citer le mariage pour tous préférant s’attarder sur les droits des femmes : “j’ai supprimé tous les aspects discriminant dans l’avortement et créé un congé parental pour que les femmes ne soient pas obligées de démissionner pour s’occuper de leurs enfants”. Lui n’a pas d’enfant : “je n’aurai pas le temps de m’en occuper”.

Son amitié avec Macron va-t-elle au-delà de l’aspect personnel? Xavier Bettel se définit instinctivement par référence non à En Marche, qui reste toujours un objet idéologiquement non identifié en Europe, mais aux partis libéraux néerlandais : “économiquement je me reconnais dans le VVD”, celui de Mark Rutte, le Premier ministre, qui professe un libéralisme à l’anglo-saxonne, “et sociétalement dans D66”, ce qui le rapproche des Verts allemands. On est donc assez loin d’En Marche. Mais il y a l’Europe : “je suis à 99 % sur les positions de Macron, comme lui je veux une Europe qui marche”, proclame-t-il. Par exemple, je pense aussi que les “Spitzenkandidaten” (la tête de la liste arrivée en tête aux élections européennes devient automatiquement président de la Commission) est totalement idiot ». Il faut dire que c’est ce système qui a permis à Juncker d’atterrir à Bruxelles après avoir été mis à la retraite au Luxembourg, privant ainsi Bettel de la possibilité d’envoyer un membre de sa couleur politique siéger à la Commission, puisque chaque pays n’a droit qu’à un commissaire... « Le 1% restant, c’est par exemple son idée d’un parlement de la zone euro dont je ne vois pas l’utilité ».

« Xavier Bettel, en cultivant ses liens avec Macron ou avec Theresa May, essaye de se construire une stature internationale avant les élections d’octobre prochain », analyse l’un de ses ministres. Il sait qu’il n’a pas la stature de son prédécesseur, Juncker à qui on le compare en permanence, ce qui l’agace. Certes, il a des points communs entre les deux hommes : ils sont devenus Premiers ministres à 40 ans, ont suivi des études de droit à Nancy (puis à Thessalonique pour Bettel), sont polyglottes (français, allemand, anglais, luxembourgeois) et sont tombés dans la politique dès l’adolescence avec un avantage à Bettel qui a « manifesté à 7 ans pour obtenir une plaine de jeux dans son école », comme il le raconte en riant. Mais « Bettel manque d’épaisseur, ce n’est pas un homme de dossiers, il ne travaille pas beaucoup », regrette un responsable de sa majorité : « pour compenser, il mise beaucoup sur son entregent, son côté sympa, son humour léger ». Ce qui ne veut pas dire qu’il n’ait pas un « caractère de tueur quand c’est nécessaire », comme le montre la façon dont il a débarqué la vieille garde du parti libéral représenté par l’ancien bourgmestre de Luxembourg ville, Paul Helminger : « il ne faut vraiment pas le sous-estimer, c’est une bête politique », souligne l’un de ses ministres.

Ce qui ne l’a pas empêché de se planter gravement en juin 2015, lorsqu’il a organisé à la va-vite un référendum constitutionnel qui a stoppé net ce qui ressemblait à une irrésistible ascension : l’octroi du droit de vote à 16 ans n’a obtenu que 19 % de oui, celui pour les résidants étrangers 22 %, et la limitation des mandats publics à 10 ans 30 %… « Ça été un référendum fatal, une catastrophe qui a déstabilisé le gouvernement et donné des ailes aux nationaux-populistes », se désole un responsable socialiste. Bettel, lui, ne « regrette rien », même s’il reconnait que la consultation « n’a pas été assez préparée dans un pays sans tradition référendaire ce qui a permis aux populistes de jouer sur les peurs ». Reste que depuis, il rame et les sondages pour les élections législatives d’octobre prochain ne sont pas très bon pour sa coalition composée des libéraux, des socialistes et des verts.

Le meilleur moyen de rebondir quand on est en difficulté sur la scène intérieure, c’est l’international. C’est pour cela que Bettel a besoin de Macron, car « la famille libérale européenne est trop divisée pour constituer une base solide et le Benelux n’existe plus comme force de proposition », décrypte l’un de ses ministres. Surtout, Bettel ne peut pas compter sur l’appui des chrétiens-démocrates allemands de la CDU : « il ne faut pas oublier c’est le chancelier Helmut Kohl qui a créé Santer et surtout Juncker dont il a fait son fils spirituel », rappelle une ministre. Bref, le seul allié possible, c’est Macron, « ce qui tombe bien, car le chef de l’État a besoin de tous ceux qui sont proches de lui, car il n’a, lui non plus, aucune force politique qui le soutienne dans l’Union : l’Europe en marche reste à construire », analyse un ministre socialiste. Bettel, en bon politique, veut chevaucher cette vague qui pourrait lui permettre de rebondir à domicile.

N.B.: version longue de mon portrait paru dans Libération du 9 avril

Photo: Pascal Bastien pour Libération

Categories: Union européenne

Gaza: One Man's Genocidal Riot Is Another Man's Peaceful Sit-In

Daled Amos - Thu, 04/12/2018 - 16:39
We will take down the border (with Israel) and we will tear out their hearts from their bodies.
Hamas leader Yahya Sinwar, April 6, 2018, on Al Jazeera TV

The sit-in demonstration is set to culminate on May 15 — the day after Israeli independence
NBC News, April 5, 2018

Once again, whenever the conflict between Palestinian Arabs and Israel heats up, a second, parallel story develops as well: the media bias towards Israel.

Take The New York Times, for example.





On April 7, David Halbfinger reported Though Deadly, Gaza Protests Draw Attention and Enthusiasm. He informs us that:
Palestinians seem energized and enthusiastic about sustaining a generally nonviolent form of protest. [emphasis added]Halbfinger has no problem writing that "Hamas, the Islamic militant group that rules Gaza and seeks Israel’s destruction, has always advocated armed struggle" -- and then without skipping a beat Harbfinger claims that "so for Gazans, even a tentative experiment with nonviolent protest is a significant step."

It's not just any Islamic militant group seeking the destruction of its enemy that experiments with nonviolent protest.

The Financial Times has a similar problem using the "T" word.

The Financial Times quotes Ahmad Abu Artema, one of the organizers of the protest, who admits
Hamas was no interloper — he and his colleagues, mostly penniless, disorganised and inexperienced, invited the Islamist movement in, hoping for logistics, some media coverage and moral supportand then, like Harbfinger, the article tries to soften the implications of Hamas involvement, claiming that
Hamas ordered its civilian employees to join the march, shipped in food and water and set up tents. Like everything else in Gaza, the march belonged to Hamas, and threatened to trigger a new bout of confrontation between the militants and Israeli forces. [emphasis added]The Financial Times will not come right out and report that these "civilian employees" are trained terrorists, nor will The New York Times. In fact, the word "terrorist" does not appear in either article.

Writing in The National Post, Vivian Bercovici, a former Canadian ambassador to Israel now living in Tel Aviv, writes about the discrepancy between the claim for peaceful protests and the reality:
Israel’s critics claim the IDF fired recklessly on a “peaceful protest,” massacring innocents. Thing is, peaceful protests do not encourage participants to overrun an international border, or use weapons, while threatening to conquer the country and murder its people. Thousands of Israeli civilians live within a few hundred metres of this fence, in agricultural settlements that have been undisputedly part of Israeli territory since 1948. Peaceful protests are not organized by terrorist organizations and led by terrorist leaders, some of whom show up with Molotov cocktails and other weapons.If taking Hamas talking points about nonviolence is not jarring to The New York Times' readers, then chances are that neither is any of the other propaganda points that the article takes at face value.

For example, Harbfinger writes that Israel uses "disproportionate force to prevent what they believe could be a catastrophic breach in the Gaza fence." The phrase "disproportionate force" is a term used in international law, and in that usage goes beyond just one side causing more damage or taking more lives than the other one.

Harbfinger uses another term of international law out of its proper context when he writes about Gazans wanting to "protest Israel’s longstanding blockade of the impoverished territory and its two million residents" and that "the 11-year-old blockade by Israel and Egypt has driven it into crisis." [emphasis added]

In What The New York Times Isn’t Telling You About Israel’s Gaza ‘Blockade’, Ira Stoll describes the hundreds of thousands of tons of supplies -- medical, agricultural and building -- to Gaza, in addition to water and electricity. The fact that Israel controls its border with Gaza, Stoll notes, is something that nearly all countries do with their borders.

He concludes:
Accusing Israel of a “blockade” of Gaza when in fact Israel is allowing food, medicine, building supplies, electricity, and water into the territory is inaccurate. It gives Times readers a false impression of what is actually happening, uncritically echoing Palestinian propaganda. That’s not to say that the situation in Gaza is a picnic. But the blame for it lies with the Hamas terrorist organization, not with Israel or some “blockade” imagined by Times journalists.Harbfinger appears particularly invested in the Palestinian Arab narrative. He quotes Yousef Munayyer, executive director of the U.S. Campaign for Palestinian Rights, who "likened attempts to cross Israel’s fence to American civil rights marchers’ attempts to cross the Edmund Pettus Bridge in Selma, Ala., more than 50 years ago"

Here are some pictures of that protest march across Edmund Pettus Bridge in 1965:

Edmund Pettus Bridge March. Source: Pinterest

Here is a picture of the Gazan "peace march" from Halbfinger's article:

photo from New York Times article. Fair use

Notice any difference?

Mr. Munayyer doesn't. Harbfinger goes on to quote him that
it’s very important in this moment for the international community to be supportive of the protesters. They’ve always said, ‘Abandon militancy, abandon violence.’Actually, what "they" have said is to stop the terrorist attacks and the deliberate murder of civilians - a distinction apparently lost on both gentlemen.

Harbfinger also quotes Nathan Thrall, an analyst for International Crisis Group "who closely watches Gaza."

According to Thrall, "you had huge numbers going on their own initiative," a claim we already saw undercut by the Financial Times quote of one of the organizers. He goes on to claim that Palestinian Arabs "feel that the Arab states are not so much stabbing them in the back as in the face with their open embrace of Israel" - more than an objective observation

In fact, Thrall is more than someone who watches. Thrall is the author of the book "The Only Language They Understand: Forcing Compromise in Israel and Palestine." Last year, Thrall wrote a piece for The Guardian, entitled Israel-Palestine: the real reason there’s still no peace, an article described as "an adapted extract" from his book.

Thrall is a big fan of using force to achieve peace, especially applied to Israel, based on the premise that "Israel, for its part, has consistently opted for stalemate" -- as opposed to accepting the standard proposals that have been suggested for peace. Thrall advocates applying force on Israel, following the examples of Eisenhower, Ford, Carter and James Baker.

But to Thrall's dismay, US Administrations seem to have stopped applying that kind of pressure.
As a result, Palestinians have been unable to induce more from Israel than tactical concessions, steps meant to reduce friction between the populations in order not to end occupation but to mitigate it and restore its low cost.Counted among those mere "tactical" concessions are apparently the establishment of Palestinian Arab control over Gaza and "the West Bank". This seems to be chump change to Thrall, who instead advocates "forcing Israel to make larger, conflict-ending concessions [that] would require making its fallback option so unappealing that it would view a peace agreement as an escape from something worse."

Harbfinger could not have picked anyone more enthusiastic to add his two cents on the Gaza riots. He can quote whomever he likes, but he should have alerted the reader to Thrall's bias instead of presenting him as someone providing objective commentary.

But with all of that, maybe things are changing.
These protests could represent a change in Hamas's fortunes.

Dexter Van Zile, Christian Media Analyst for CAMERA writes Don’t be fooled: Hamas is losing:
Hamas, a group that was previously able to terrorize Israelis with suicide bombings, kidnappings and rocket attacks, is now reduced to staging riots, setting truck tires on fire and getting its young leaders killed in hopeless confrontations with the IDF to generate sympathetic media coverage. News outlets assist Hamas in its PR war, but the fact is, Israelis are increasingly safe from Hamas attacks — and that’s the story that matters.
Here is how Israel Hayom's Ron Gordon describes "The Evolution of Palestinian Terror":



That said, perhaps we could finally be due for a change in that media coverage.

Writing about Downhill slide: Posturing over the ‘plight of Gaza’ has passed peak virtue-signaling, J.E. Dyer -- a retired US Navy intelligence officer -- notes:
It probably doesn’t feel this way to the people trying to explain why Israel has to defend herself, but over the past week, since Hamas’ border fence “protests” from Gaza cranked up, there has been a distinctly tinny, perfunctory sound to the adverse media coverage and political shouting.

...The difference between now and a few years ago is that there is mostly a flat, exhausted silence surrounding the rote paroxysms from the legacy media and the West’s radical partisans of Hamas. The public mind has moved on.

It has done so for good reason. The “Palestinian” narrative was always manufactured: a great disservice to the Arabs in Judea, Samaria, and Gaza, because it was false and misleading, and never about constructing a future for them.

The narrative’s essentially worthless nature is thrown into stronger relief by the tectonic shifts of regional geopolitics. The Syrian civil war, with its growing Iranian menace and its recurring chemical weapon attacks, is only a few dozen miles away. Hamas bearing the brand of Iran, on the other side of Israel, is not a net positive for anyone but the radical mullahs of Qom.Could the Middle East really be changing?
And if so, how long will it take the public -- and the media -- to pick up on it?



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Categories: Middle East

Les armes dévoyées du prince héritier

Défense en ligne - Thu, 04/12/2018 - 16:07

Mohammed Ben Salman envolé, après ses soupers au Louvre et à l'Élysée, l'exécutif français daignera-t-il prendre en considération les arguments de ceux qui, depuis plusieurs années, dans le petit monde de la défense, des ONG ou du Parlement européen, s'inquiètent d'un usage dévoyé des armes françaises livrées à Riyad, qui se retrouvent sur les champs de tirs du Yémen ? Rien n'est moins sûr. Deux porte-parole viennent de donner le « la » : celui du gouvernement, Benjamin Griveaux, a considéré que les ventes (...)

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Categories: Défense

MCIS 2018 Belarusian Defense Minister slides

Russian Military Reform - Thu, 04/12/2018 - 13:27

Today’s installment of slides comes from the speech of Belarusian Defense Minister Andrei Ravkov. While last year, Ravkov’s speech immediately followed and was largely complementary to Valery Gerasimov’s speech, which focused on European Security, this year he got to headline the panel on European Security himself. This was convenient for his staff, as they didn’t have to change the title slide at all, and really only made superficial modifications to a number of other slides. Compare the slides below to last year’s slides. I guess as far as Belarus is concerned, European security hasn’t changed much over the last year. The Ravkov speech is available on video in Russian and English.

EDA’s new SME Corner now online

EDA News - Thu, 04/12/2018 - 10:51

The SME Corner at the EDA website has been redesigned to make it an even more comprehensive and reader-friendly source of information on EDA defence industry related matters for small and medium-sized enterprises (SMEs) and SME-policy makers. 

The new SME Corner has two main building blocks: (1) industry opportunities and (2) government opportunities. Among many other things, interested parties can find there valuable information about how to get involved in European defence research and capability development as well as guidance and practical advice on how to benefit from existing EDA cooperation opportunities or access EU funding. The SME Corner will be updated and refreshed continuously in order to keep pace with upcoming initiatives of interest to the SME community.
 

Background: EDA and SMEs

In line with its new approach on industry engagement approved in May 2017, EDA continuously works on topics relevant to SMEs which are the backbone of Europe’s economy and therefore of strategic importance. SMEs count for about 99% of Europe’s businesses and of each euro of added value created in the EU, 58 cents can be attributed to SMEs. Since SMEs are equally important for all EDA Member States, all of them share a common interest in utilizing SME’s innovative and competitive potential for improving Europe’s defence capabilities.


In operational terms, EDA seeks mainly to:

  • tap into the innovation potential of SMEs and harvest it for the sake of developing, maintaining and using defence capabilities;
  • facilitate cross-border cooperation among industry in defence research and capability development;
  • create new opportunities for industry to build supply chains across Europe;
  • strengthen the competitiveness of the European Defence Technological and Industrial Base (EDTIB) in general, and of the SMEs in particular.
 

Le PPE droit dans les bottes d'Orbán

Coulisses de Bruxelles - Wed, 04/11/2018 - 19:46

Tout le parti populaire européen (PPE) s’est réjouit de la large victoire de Viktor Orbán en Hongrie, à l’image de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, membre éminent du PPE. Se retrouver sur la même ligne que l’extrême-droite, du Front National au PVV néerlandais (et non VVD comme je l’avais d’abord écrit :-(), n’a suscité aucun état d’âme apparent parmi les conservateurs européens. Dès avant le scrutin, le Français Joseph Daul, patron du PPE, avait affiché son soutien au Premier ministre hongrois dans un tweet : «Tous mes vœux au Fidesz et au KDNP [Parti populaire démocrate-chrétien, ndlr] pour les prochaines élections législatives en Hongrie. Le Premier ministre, Viktor Orbán, et les partis de droite continueront à apporter stabilité et prospérité aux citoyens hongrois.». Deux jours plus tard, le président du groupe PPE au Parlement européen, l’Allemand Manfred Weber, a fait un clin d’œil appuyé à Orbán, toujours dans un tweet: «Si nous voulons défendre notre mode de vie, nous devons savoir ce qui nous détermine. L’Europe a besoin d’un débat sur son identité et sur sa culture dominante.»

Ces tweets ont été postés après les propos antisémites du Premier ministre hongrois qui, le 15 mars, s’est livré à une sortie digne d’un parti fasciste de l’entre-deux-guerres: «Nous avons affaire à un adversaire qui est différent de nous. Il n’agit pas ouvertement, mais caché, il n’est pas droit, mais tortueux, il n’est pas honnête, mais sournois, il n’est pas national, mais international, il ne croit pas dans le travail, mais spécule avec l’argent, il n’a pas de patrie parce qu’il croit que le monde entier est à lui […]. Nous avons fini par renvoyer chez eux le sultan et ses janissaires, l’empereur Habsbourg et ses fidèles, les soviets et leurs camarades, et maintenant nous allons en faire autant avec l’Oncle George (Soros, NDA) et son réseau.» Des propos qui n’ont suscité aucune réaction de réprobation au sein du PPE, même pas un froncement de sourcil.

Berlin ne veut pas rompre les liens avec son hinterland

«Il faut bien voir qu’Orbán fait partie de la famille PPE et donc la famille le soutient», analyse Charles de Marcilly, le responsable bruxellois du think tank Robert Schuman. Autrement dit, la place d’un Fidesz illibéral, antimusulman et antisémite au sein du PPE n’est pas un sujet de discussion, même si son aile gauche, représentée par une partie des Français (LR), les Belges ou encore les Nordiques a régulièrement de discrets états d’âme face à sa dérive extrême droitière, mais pas au point de demander son exclusion ou de menacer de quitter les rangs du PPE.

Ce soutien sans faille n’est pas récent: dès 2001, le Fidesz a obtenu le statut d’observateur au sein du PPE (le parti, pas le groupe) avant d’en devenir membre lors de son adhésion à l’Union en 2004 et de siéger sur les bancs du groupe politique PPE au Parlement européen. Il est vrai qu’à l’époque, Orbán dirigeait un parti assez proche des idées démocrates-chrétiennes. Mais, depuis qu’il a entamé, à partir de 2010, sa lente dérive vers l’extrême droite et la transformation de la démocratie hongroise en «démocrature», le PPE n’a jamais pris ses distances. Pourtant, le Fidesz n’est pas déterminant dans le poids du groupe: 12 députés sur 219, pas de quoi changer le rapport de force au sein de l’Assemblée, les socialistes étant loin derrière avec 187 sièges.

Alors, comment l’expliquer? Il faut se souvenir qu’Helmut Kohl, l’ancien chancelier allemand, avait pour projet de transformer le PPE, qui était alors un rassemblement de partis démocrates-chrétiens, en famille d’accueil de toutes les droites européennes, un projet poursuivi depuis par la CDU-CSU: les gaullistes, par exemple, l’ont finalement rejoint en 2004, sous Jacques Chirac. Kohl avait aussi pour ambition que le PPE soit présent dans tous les Etats membres afin de marquer la réunion politique du vieux continent. Couper aujourd’hui les ponts avec la Hongrie mettrait à mal cette vieille ambition allemande, d’autant que Berlin ne veut pas rompre les liens avec ce qui constitue son hinterland.

Rien d’étonnant, dès lors, à ce que le PPE ait fait bloc, en 2014, pour empêcher la Commission présidée par Jean-Claude Juncker, lui aussi membre du PPE, de chercher noise à la Hongrie sur le respect de l’Etat de droit. D’autant qu'«Orban sait négocier et reculer quand c’est nécessaire. Il tend l’élastique, mais ne le rompt pas», analyse un responsable du PPE. En outre, Orbán fait régulièrement valoir qu’il est l’ultime barrage contre les néonazis du Jobbik. Surtout, s’il critique l’Europe à domicile, il se comporte plutôt en bon élève à Bruxelles et n’hésite pas à venir s’expliquer devant les eurodéputés quand il est mis en cause. Ainsi, jamais la Hongrie n’a brandi son véto ou menacé de sortir de l’Union, car elle sait trop ce qu’elle a à perdre en termes d’aides régionales (3,4% de son PIB) et en accès au marché intérieur.

Manière forte

C’est toute la différence avec la Pologne gouvernée par le PiS (Droit et justice), le parti de Jaroslaw Kaczynski, qui n’est pas membre du PPE (mais du groupe eurosceptique ECR). Elle n’a donc pas bénéficié de la protection de la «famille» pour empêcher, en décembre, le déclenchement de la procédure de l’article 7 du traité sur l’Union sur le «risque clair de violation grave» des valeurs européennes. Pour ne rien arranger, le PiS refuse de négocier, cherche sciemment l’affrontement avec l’Union et n’hésite pas à brandir son veto en toutes occasions. Tout ce que le très malin Orbán évite de faire pour rester maître chez lui.

Son appartenance au PPE n’a pas empêché de fortes tensions en 2015 avec l’Allemagne au moment de la crise des migrants, Orbán employant la manière forte pour stopper le flux de réfugiés pendant que la chancelière Angela Merkel ouvrait ses frontières. Un différend désormais oublié, les pays européens s’étant alignés sur la Hongrie au point de sous-traiter la politique d’asile à la Turquie… «On peut parler d’«orbanisation» du PPE sur l’immigration ou l’identité européenne», juge Charles de Marcilly: «Le curseur du parti a nettement glissé vers la droite.» D’ailleurs, l’alliance entre les conservateurs autrichiens, membres du PPE, et les néonazis du FPÖ n’a suscité aucune réserve ni du PPE ni de la Commission, Jean-Claude Juncker accueillant même avec les honneurs le chancelier Sebastian Kurz à Bruxelles. On comprend mieux dès lors qu’une déclaration antisémite d’Orbán ne dérange pas outre mesure la digestion des caciques du PPE.

Photo: REUTERS/Leonhard Foeger TPX

Categories: Union européenne

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