(B2, à Cognac) Futur terrain d’accueil de l’Eurodrone, la base aérienne de Cognac-Châteaubernard abrite déjà les Reaper dont une partie sont utilisés en bande sahélo-saharienne (BSS)
Au coeur du vignoble charentais, dans le sud-ouest de la France, la base aérienne 709 s’étend sur un peu plus de 450 hectares. C’est une base en pleine croissance. Une plateforme de formation des pilotes de chasse en pleine modernisation. Près de 1500 effectifs s’y croisent. C’est le plus gros employeur de l’agglomération, après Hennessy, la célèbre distillerie. Sur la base, on y trouve des bâtiments anciens, dont celui abritant le mess, des casernes et des hangars où se garent les Pilatus PC 21 (quasi) flambant neufs de la formation des pilotes de chasse. Outre l’Ecole de l’aviation de chasse, la base est devenue celle de la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque (dite 33e ESRA), chargée de la mise en œuvre des drones MALE (moyenne altitude et longue distance) affectés à l’armée de l’air et de l’espace.
Les bureaux de l’escadron spécialisé de pilotes de drones (© ES/B2)Comme au cinéma, ou presque…
En recul, surprotégés, des containers forment une base dans la base. C’est là qu’opèrent les équipages des drones Reaper. « La force du Reaper, c’est sa persistance, sa capacité en temps réel, sa discrétion », explique le lieutenant-colonel Samuel, de la 33 escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque. La discrétion est aussi de mise dans ces containers où les équipages se relaient. Mais pas le bruit de la soufflerie, entêtant. L’équipage ne l’entend plus, sous ses casques. Tout est pensé pour leur concentration optimale. Jusqu’au rideau pour protéger de la lumière du jour au moment de la relève. Un équipage de Reaper compte quatre personnes. Deux dans le cockpit de pilotage (à gauche le pilote, à droite le capteur) et deux dans le cockpit de renseignement. Deux cockpits séparés. Mais les quatre membres d’équipage communiquent en permanence. Chacun fait face à une myriade d’écrans, claviers, tableaux et commandes.
Des équipages complets
Dans le cockpit de pilotage, le pilote est chargé du positionnement, de la coordination 3D, du tir. Le capteur se charge du guidage d’armement, de la boule optique. Volant de 5 à 10 km d’altitude, le Reaper quadrille au millimètre. Au renseignement, l’opérateur d’image analyse la vidéo en temps réel, il habille les images (en les retravaillant avec les éléments analysés). Le coordinateur tactique fait la manoeuvre, gère l’interface avec le centre de commandement. C’est « le chef d’orchestre » de la mission. Suivant les missions, « le centre de gravité sera plus ou moins mis sur le renseignement ou le pilotage » explique le lieutenant-colonel Samuel.
Des nouveaux pilotes à part entière
Un pilote de drone, « c’est un pilote et pas un demi pilote » insiste le colonel Nicolas Liautey. Il est le commandant de la base depuis près d’un an, et pilote de chasse expérimenté. La formation initiale sur avion impose « avoir le sens de l’air ». Parce qu’il pilote à distance, il doit s’insérer dans la circulation, communiquer avec les organismes de contrôle aérien, savoir gérer les pannes, etc. La différence, c’est que le pilote de Reaper subit moins de contraintes physiologiques. Son corps ne subit pas les accélérations du vol. « Il n’encaisse pas les 9G d’un pilote de Rafale qui fait demi tour », livre en exemple un pilote.
Le drone reaper, en repos au sol, sur la base aérienne de Cognac-Châteaubernard (© ES/B2)La particularité sur Reaper, c’est que le spectre des missions est large : renseignement, appui des troupes au sol, etc. Cela justifie que les premiers pilotes aient été recrutés parmi les pilotes de chasse. Le recrutement s’élargit aujourd’hui aux pilotes de transport et d’hélicoptères. Ce qui est certain, c’est qu’il faut encore recruter. Car quand un drone part pour 24 heures, ce sont des équipages qui doivent se relayer. En moyenne, 15 équipages sont nécessaires pour un orbite H24. Un officier l’assure, les jeunes recrues ne sont pas forcément « plus geek » que d’autres. « La richesse de la 33e escadre de Cognac, c’est justement qu’elle compte des profils de différents horizons. »
De Cognac à Barkhane
Le colonel Liautey aime à comparer la 33e escadre à une « start-up », « car on a beaucoup d’expérience mais pas encore de business model sur les drones ». Le « vrai carburant du drone », « ce sont les ressources humaines » résume le commandant. Le « challenge » est de former des équipages tout en apportant un soutien opérationnel en bande sahélo-saharienne (BSS). La base de Cognac-Châteaubernard est la maison mère de deux systèmes BK1 et de deux systèmes BK5 (livrés en 2020). En tout, ce sont douze drones, mais seuls six sont à Cognac. Six autres sont déjà partis en BSS (1). En deux ans, « il a fallu apprendre en marchant en parallèle d’un engagement soutenu » (au Sahel). La première capacité opérationnelle pour le BK5 en BSS date de mai. La pleine capacité est prévue d’ici 2022. D’ici là, les équipes expérimenteront encore les lasers, les munitions guidées au laser, etc.
Sa majesté le MALE
Avec son envergure de 20 mètres, le Reaper est actuellement le plus grand drone. À l’opposé du plus petit en usage dans l’armée, de 20 cm. On l’aperçoit de loin dans son hangar. Comme un grand planeur. Cela lui permet d’être plus léger, et d’avoir une autonomie plus longue (près de 24h). En revanche, il vole moins vite qu’un avion. Ici, il sort quasiment tous les jours. Pour des exercices d’entrainement dans 99% des cas. Une dizaine de pilotes s’y forment par an.
Du plus grand au plus petit, le drone miniature (© ES/B2)À long terme (2026), les infrastructures de Cognac devront encore s’adapter, pour être prêtes à accueillir l’eurodrone MALE et ses sept mètres de largeur supplémentaire. La base accueillera les premiers à partir de 2028. Le commandant de la base n’en doute pas. À l’horizon 2030, la loi sur la programmation militaire a programmé en tout huit systèmes de drone MALE.
(Emmanuelle Stroesser)
reportage réalisé sur la base de Cognac en juin 2021
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(B2) Les militaires français au Mali ont neutralisé « deux cadres » du groupe armé l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié à Daech, annonce le ministère des Armées ce jeudi (22 juillet).
Dans la région de Menaka
Cette neutralisation suit une opération « déclenchée » par la force Barkahne « en coordination avec l’armée américaine » dans la nuit du mercredi au jeudi, « sur très court préavis », contre un camp de l’EIGS, dans la région de Ménaka au Mali. L’identité des deux responsables neutralisés lors de l’opération est « en cours de confirmation », précise le ministère.
L’élimination des cadres dirigeants de Daech : une stratégie
Ce n’est pas la première fois que l’armée française vise des hommes clés dirigeant l’EIGS. C’est même un des axes suivis depuis plusieurs et appelés encore à se renforcer selon la dernière annonce du président français Emmanuel Macron (lire : L’opération Barkhane reconfigurée sur trois piliers. La menace est au Sud, cap sur le Niger dit Emmanuel Macron)
(Aurélie Pugnet)
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(B2) Une enquête va être initiée « pour préciser l’origine » de l’incident d’un Mirage 2000D dont l’équipage (un pilote et un officier navigateur système d’armes) s’est éjecté au-dessus d’une zone inhabitée de la région de Hombori, au Mali mardi (20.07), indique le ministère français des Armées. Un groupe de recherche et de combat (combat search and rescue) a évacué l’équipage, « dont l’un des membres a été légèrement blessé », vers la base de Gao. L’appareil participait à une « mission d’appui aérien au profit d’un Groupement tactique désert (GTD) dans la région de Hombori ». Il a dû subir une « avarie ». L’épave a été « localisée par la force Barkhane ».
(Agnès Faure, st.)
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(B2) C’est un véritable tir à boulets rouges auquel on assiste contre les juges européens et la directive sur le temps de travail. Avec des arguments, qui sonnent creux, voire sont carrément faux. Il importe de rétablir quelques faits
Forces spéciales en opération – un des cas exprès de dérogation au temps de travail (DICOD/EMA)Une débauche de commentaires
L’arrêt rendu par la Cour de justice le 15 juillet a suscité une série de prises de position. L’ancien premier ministre Edouard Philippe (LR) y est allé de sa prose dans une tribune publiée dans le Monde. Le porte-parole des armées, Hervé Grandjean, a enchaîné dans les colonnes du Figaro. Une flambée vibrionnante, arguant de la défense de l’honorable patrie face à l’odieuse Europe, qui se retrouve aux limites de l’exactitude, en restant extrêmement gentil (1). A ce niveau là de responsabilité, le genre d’arguments utilisés est sidérant, tellement ils sont pour certains carrément faux. Dans tous les cas, ils témoignent d’une méconnaissance et d’un mépris certain pour la chose européenne.
Le droit, rien que le droit
La réalité est que la Cour n’a fait que son travail en appliquant le droit. Ce droit a été établi et décidé par les gouvernements. La directive, qui date de 1993, a été modifiée à plusieurs reprises (en 2000 et en 2003 notamment) sans que personne ne songe à insérer une exception pour toutes les forces armées.
Un distinguo secteurs / activités
La directive sur le temps de travail englobe en fait « tous les secteurs publics comme privés ». Il ne peut y avoir d’ambiguïté dessus. C’est inscrit en toutes lettres. Elle prévoit des exceptions pour certaines « activités » des forces armées (2). Ce qui implique deux choses : 1. les forces armées sont bien incluses dans le champ de la directive, 2. seules certaines activités des forces armées sont exemptées du respect de la directive. Elle prévoit une série de règles concrètes (cf. encadré).
De nombreuses exceptions
Plusieurs exceptions sont prévues soit pour des secteurs entiers (gens de mer, médecins, routiers…) qui sont tenus à d’autres règles, soit pour certaines professions (cadres, églises, travailleurs familiaux…), soit pour certaines activités (gardes de biens et personnes, ports, presse, etc.). Aucune exclusion ou dérogation n’a été mise au point pour les militaires ou les membres des forces armées (3).
Une interprétation favorable
En indiquant que les forces armées figurent bien dans le champ d’application de la directive, les juges européens jettent certes un pavé dans la mare. Mais ils ne font que dire expressément ce qui est prévu implicitement. Il ne pouvait en être autrement. Ils donnent ensuite une interprétation des activités non soumises à la directive, notamment les entraînements, les opérations, etc. Interprétation plutôt extensive puisqu’elle exclut du champ de la directive la majorité des actions militaires. Ce qui donne en réalité une marge de manœuvre assez large aux États membres.
Un déni continu
On peut s’en alarmer, être choqué. Mais pour qui suit les affaires sociales ce que disent les juges européens n’est pas une surprise. Cela fait plusieurs années que la Cour de justice tape du poing sur la table. On est dans une sorte de déni continu. Depuis plus de trente ans, la France — comme d’autres pays — feint d’ignorer l’application des règles européennes.
D’excuse en excuse
L’argumentation a varié au fil du temps. Au moment de la négociation de la directive du temps de travail — elle était de dire : « Cela ne nous concerne pas ». L’article 346 (réserve de sécurité nationale) a été un temps invoqué. Mais l’argument a très vite volé en éclat. Puis on a évoqué le fait que les militaires ne sont pas des travailleurs, ni des employés, ni des fonctionnaires. Argument français très spécifique, mais qui n’a aucune valeur au niveau européen en matière de règles impératives de santé. Tous ceux qui ont approché le droit social européen le savent. Du coup, aucune exception ou dérogation n’a été négociée et encore moins mise en place. Plus filous ou plus intelligents, les Britanniques avaient eux imposé un opt-out sur les questions sociales (ils s’abstenaient entièrement de participer).
Des dérogations possibles…
Il est tout à fait possible d’anticiper. Ce texte contient nombre de possibilités de dérogations. Il en est même truffé. Il suffit de les utiliser. Par exemple, il est possible de déroger aux règles pour les « activités caractérisées par la nécessité d’assurer la continuité du service ou de la production ». Le texte liste certes un certain nombre de secteurs (les sapeurs-pompiers par exemple), concernés par ce type de dérogation, sans mentionner les forces armées, mais la liste n’est pas exhaustive (le terme « notamment » en témoigne). Cette dérogation peut en outre être mise en œuvre par voie législative ou réglementaire. La France peut très bien établir sur le fondement de la directive une législation dérogatoire. Si elle ne l’a pas fait, elle ne doit pas incriminer l’Europe, mais s’en prendre à elle-même.
… jusqu’à la modification de la directive
Il est aussi possible de mettre en place une dérogation individuelle (opt-out) à la durée maximale du travail, voire de le mettre en vigueur par accord social (ce qui est délicat dans les forces armées, puisque cette forme de représentation n’est pas possible). Enfin, il est possible de réviser le texte de la directive européenne (4). Bref avec un peu d’ingéniosité juridique, la France peut respecter la directive en utilisant toutes les dérogations présentes. La Cour de justice européenne pourrait ainsi avoir un argument pour ne appliquer la directive. Cet arrêt est d’ailleurs quasiment un appel en ce sens. Inutile de crier au loup. Il vaut mieux agir concrètement.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Que prévoit la directive européenne ?
Cette directive, établie en 1993, révisée en 2000 et codifiée en 2003, ne prévoit qu’un certain nombre de règles succinctes. L’objectif est de préserver la santé des travailleurs en indiquant des limites ‘minimales’ (de repos) ou ‘maximales’ (de travail). Elle ne prévoit pas de durée moyenne du temps de travail. L’exemple donné des 35 heures est donc fallacieux. Cela ne ressort que de la législation française, et non pas européenne.
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(B2) Après quatre ans de bons et loyaux services, le chef d’état-major des armées françaises François Lecointre quitte ses fonctions. Un homme qui l’art de la réflexion sur la position du militaire
(crédit : Assemblée nationale)De l’art et de la discipline du militaire
De l’art militaire et de l’art d’une civilisation
L’art militaire a une singularité centrale selon le général Lecointre. « Une société s’élabore et se construit autour du fait militaire et autour de la relation à la violence et à la force. » « C’est à partir du moment où l’on peut commencer à distinguer un civil d’un militaire, à partir du moment où on peut dire à quelqu’un vous n’aurez plus en charge la mise en œuvre de cette force, car un autre ordre en a la charge, que peut commencer à naître une civilisation. » « Une distinction qu’on retrouve à l’ère médiévale entre les Oratores (ceux qui prient), les Laboratores (ceux qui travaillent), et les Bellatores (ceux qui font la guerre). »
Une très stricte discipline envers le politique
En France, la soumission au président de la République, chef des Armées, est revendiquée par le général Lecointre. « Notre honneur de soldat est d’obéir au politique, c’est une condition essentielle de la légitimité de l’action militaire ». Cette soumission a un corollaire : l’association très étroite du commandement militaire, à l’élaboration des décisions du pouvoir politique. Avec un point phare : l’éthique. Un soldat peut s’interroger sur la légitimité de l’acte qu’il doit accomplir.
Avec un corollaire : l’association étroite aux décisions
L’obéissance ne doit pas être aveugle mais intelligente, ce qui suppose une connaissance très fine du politique. Chaque échelon militaire doit garder une marge d’appréciation et de manœuvre, en ayant bien à l’esprit l’objectif final recherché. Le militaire doit donc pouvoir « contester, discuter l’ordre ». Mais une fois « l’ordre reçu », il doit être exécuté avec la « dernière des rigueurs ». Une discipline exigeante aussi pour le président de la République qui « doit savoir rentrer dans ce débat ».
Une éthique permanente
Donner la mort n’est pas facile. « Demander de transgresser ce tabou absolu est extrêmement complexe » et « nécessite une capacité à maîtriser cette violence » (1). Cela passe « par une éthique permanente qui est au cœur de la singularité militaire » dont la clé de voûte est de « donner la mort sur ordre, au risque de sa propre mort ». « Cela passe par une capacité à s’exposer soi-même au danger parce que je ne donnerai la mort qu’en sachant que je risque ma vie ».
Mourir pour son pays
Un soldat n’accepte pas « de mourir pour son pays », mais « de tuer pour son pays ». Une chose tellement difficile à faire « qu’en réalité il accepte le risque de sa propre mort et qu’en le mettant en avant il essaie de rétablir une symétrie déontologique entre la mort qu’il donne et la mort qu’il accepte de recevoir ».
Retrouver la singularité militaire
Une armée qui se civilise
En France, les armées ont été construites selon des logiques opérationnelles qui n’ont rien à voir avec les logiques civiles, pour permettre une réactivité et une montée en puissance rapide. Mais les politiques ont changé de stratégie après la Guerre froide. « Par mesure d’économie et de rentabilité, [on a] aligné l’organisation des armées sur celle du monde civil ; on a perdu cette organisation pyramidale, on a perdu la logique de stock ». « Cette civilianisation (2 est liée pour une part à une vision de stricte économie sans en mesurer les effets, en particulier en séparant les soutiens du commandement et des unités ». Il y a aussi une autre raison, « plus politique » : l’armée peut être vue comme dangereuse, « parce qu’elle serait une tentation de césarisme, et pourrait entraîner un exécutif trop fort », en écho à un « vieux débat entre républicains et monarchistes ».
Le danger de la banalisation
Or, « une armée qui perd sa singularité est une armée qui perd son efficacité ». Cette banalisation s’est faite « d’autant plus facilement » que l’armée est devenue « comme celle du Second Empire », une armée de « corps expéditionnaire ». Face aux menaces, « une armée qui n’est qu’une armée de corps expéditionnaire n’est pas capable de défendre son pays », alerte le général pour qui il faut « absolument » reconstituer cette singularité militaire « dans toutes ses dimensions ». NB : un point qui revient à plusieurs reprises dans son exposé.
La France a-t-elle la capacité d’être un acteur stratégique
Pour être un acteur stratégique, il faut « une vision, une volonté et des capacités ». La France « est un des seuls pays d’Europe – avec la Grande-Bretagne – à avoir une vision ». Elle repose sur « un ordre international multipolaire avec des relations de puissance qui sont équilibrées entre ses pôles et régulées par le droit international ». Dans cet environnement, « il faut plusieurs puissances et l’Europe doit être une de ces puissances ». La France a les « capacités d’exprimer cette volonté et d’élaborer cette vision », estime le général d’armée. Le Livre blanc, la revue stratégique et la loi de programmation militaire (LPM) sont des « exercices d’élaboration de cette vision ». « Nous avons une capacité à élaborer une vision dans le champ militaire, géopolitique et international qui est proprement stupéfiante et unique en Europe ».
Une prise de conscience européenne en cours
Pour faire grandir les capacités en Europe, « il faut s’appuyer sur la prise de conscience que commencent à avoir les Européens » en matière géopolitique. « Nous allons disparaître si nous ne basculons pas dans la deuxième phase de construction géopolitique de l’Union européenne ». Le général salue ainsi la prise de conscience progressive en Europe « des enjeux qui mettent en danger la sécurité européenne et sa prospérité ».
L’armée du futur
La question démographique
Les questions « environnementales et démographiques », en particulier, entraînent une « obligation » pour les Européens à aider les pays africains dans leur développement « dont dépend absolument notre sécurité ». Il ne faudrait pas que « le doublement de population d’ici 2040 ou 2050 se traduise par de mouvements de grande migrations mais au contraire par le développement de l’Afrique pour que les gens aient un avenir chez eux ».
Le futur : savoir monter en puissance au-delà de 260.000 hommes
« En réalité, les armées manquent de profondeur et d’épaisseur organique ». La LPM (loi de programmation militaire) actuelle « ne permet pas de faire une armée de masse importante [mais] elle permet de consolider un modèle complet, de restaurer les fonctions qui étaient en train de disparaître, de préserver des compétences ». Une fois que ce modèle a été « préservé, sauvegardé et modernisé », à l’horizon 2030, se posera la question de la montée en puissance : « En combien de temps et à quel prix je suis capable de passer d’une armée de 260.000 hommes à une capacité d’engagement au combat très supérieure ? ».
Une armée petite par rapport à la Chine et la Russie
« Nous sommes une armée puissante certes, mais par rapport à la Chine ou à la Russie, nous sommes une petite armée ». Cela devra passer par des alliances. « D’où l’intérêt de travailler avec les Européens à ce qu’on est capable de mettre sur pied pour regrouper nos efforts ». Ce qui inclut d’avoir une capacité de « coopération opérationnelle » et en matière de « normes industrielles et technologiques ».
(Agnès Faure, st., avec Nicolas Gros-Verheyde)
À écouter ici : le passage du général Lecointre devant la commission de la défense de l’Assemblée nationale. Un véritable cours de philosophie militaire.
Cet article Une armée qui perd sa singularité est une armée qui perd son efficacité (Général François Lecointre) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2) Trois inconnus ont ouvert le feu, dimanche (18 juillet) vers 6h du matin, à l’entrée du camp de formation de l’armée malienne de Koulikoro, base également des formateurs européens de la mission EUTM Mali. Les agresseurs ont « utilisé des armes à feu de poing » signale la mission. La sécurité du camp a alors « riposté ». « Les assaillants ont fini par s’enfuir. »
(NGV)
Cet article Une attaque au camp d’EUTM Mali à Koulikoro est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
Il faut croire que la neutralité axiologique gêne quelques universitaires pour qu'ils en soient venus à reprendre des arguments aussi vieux que faux. On sait celui, rebattu par quelques sociologues qui font semblant d'avoir la compétence langagière, consistant à suggérer que Max Weber aurait été mal traduit en français par son premier traducteur. À l'arrière-plan, une dénonciation de l'éditeur ayant inspiré le travail tardif de publication de Max Weber en France : Raymond Aron, un réactionnaire. Peu importe (...)
- Régime d'opinion / France, Science, Idées, Idéologie, PolitiqueLes combattants islamistes controleraient le poste où étaient déployés les forces spéciales françaises de 2003 à 2006.
(B2) Travail avec les Européens, coopération avec les Maliens, renseignement, planification, opérations… Le lieutenant-colonel François, issu des forces spéciales (un béret rouge), connait bien la task-force Takuba pour en avoir planifié la montée en puissance, puis l’avoir commandé en début d’année. Une parole rare mais d’or
Le lieutenant colonel François (en béret rouge au centre) défile, avec un groupe de militaires européens, en tête du défilé militaire ce 14 juillet. Les Suédois sont reconnaissables à leur tenue plus claire et béret vert olive, les Italiens à leur béret bleu.Il est parfois difficile de savoir comment travaillent les ‘Takuba’, comment Français, Européens et Maliens interagissent. Un officier supérieur des forces spéciales s’est prêté au jeu des questions réponses de façon ouverte avec B2.
Comment est née l’idée de Takuba, de voir des forces spéciales européennes opérer ensemble au Sahel ?
— Tout simplement d’une forte appétence des pays européens à venir travailler au Sahel avec les forces spéciales françaises. Nous avons eu nombre de discussions informelles, dans des groupes de travail, des séminaires internes de l’OTAN, ou dans le cadre du salon Sofins… Nous avons parfois travaillé ensemble sur d’autres théâtres.
Une appétence ? C’est étonnant. Ce n’est pas l’impression qu’on a à l’extérieur ?
— Elle est présente. Je peux en témoigner. Le CPCO [Centre de planification et de conduite des opérations] reçoit des appels de quasiment tout le monde. Pour l’instant, l’appétence est même un peu plus forte que le besoin. On cherche plutôt à réguler la génération de force pour que tout le monde ne vienne pas en même temps et pouvoir durer dans le temps. [NB : les Suédois sont là jusqu’en 2022, il faudra les remplacer]
Comment expliquez-vous cet engouement ?
— D’un côté, d’un point de vue militaire, il y a une certaine confiance dans les forces spéciales françaises, dans notre réputation. Les Européens veulent découvrir un nouveau terrain, partager le savoir faire africain que nous avons acquis. Il y a le sentiment aussi de pouvoir améliorer leurs procédures, leurs connaissances. De l’autre côté, au niveau politique, la France a demandé aux pays européens de davantage s’engager. Et, côté européen, on sent une réelle inquiétude et une volonté de régler la situation au Sahel. C’est un peu à la rencontre entre ces convergences de volontés militaires et politiques que se situe cet engagement. Même si, parfois, le chemin peut être long entre l’appétence militaire et la décision politique finale.
La fin de l’engagement de l’Afghanistan a aussi aidé ?
— C’est vrai. La fin des opérations en Afghanistan, la réduction de voilure en Iraq libèrent des forces et les rendent disponibles.
Que proposez-vous de si spécifique par rapport aux autres engagements multinationaux de si intéressant pour eux ?
— Ils ne viennent pas s’intégrer dans une coalition existante, ils viennent chercher une coopération. Nous avons aussi une ouverture la plus complète possible à l’information et au renseignement. C’est très différent du renseignement des opérations multinationales [NB : les Américains partagent le renseignement de façon assez ouverte qu’avec le réseau des ‘Five Eyes’ (Royaume-Uni, Canada, Australie, etc.), mais de façon plus limitée ailleurs]. Tout ce qui est récolté au sein de la task-force Takuba est partagé immédiatement, entre nous, avec l’ensemble des partenaires. C’est un peu plus difficile et plus long pour déclassifier des renseignements classifiés français. C’est un défi pour nous. Mais on y arrive.
Il y a quand même de grosses différences par rapport à l’Afghanistan pour les Européens ?
— Ils découvrent une nouvelle culture. Avec les Afghans et Iraquiens, les rapports étaient, en quelque sorte, très professionnels. Ici, avec les Maliens, on est beaucoup plus intégrés avec les troupes locales. Il y a une proximité qu’il n’y avait pas en Afghanistan. On discute, on vit, on mange avec eux. C’est une grosse différence. Les Européens ont été un peu surpris, c’est vrai, au départ. Mais il se sont ouverts assez vite.
Comment arrivez-vous à travailler ensemble, alors que vous venez d’armées différentes ?
— Pas si différentes. Nos forces sont totalement interopérables, notamment grâce au travail réalisé au NSHQ, le quartier général des opérations spéciales de l’OTAN (1). Cela a une fonction normative sur nos capacités, nos compétences techniques (comme le guidage aérien, soutien médical, etc.). Tout cela — comme l’école des forces spéciales à Chièvres — nous a beaucoup aidé. Quand des Estoniens arrivent avec des Français, cela matche donc tout de suite. Il n’y a pas besoin de s’entraîner durant plusieurs semaines pour s’initier aux procédures. Nous avons les mêmes. Idem à l’état major. Les modalités de planification et de conduite sont assez semblables, dans l’esprit des forces spéciales, de bottom-up.
Qu’entendez-vous par bottom-up ?
— Ce n’est pas l’état major qui dicte, mais les task-group en commun avec leur ULRI malienne qui font remonter les propositions. À l’état-major ensuite de mettre cela en musique, de synchroniser, de vérifier.
Dans la pratique, cela donne ?
— Le ‘Com TG’ (commandant du task-group) a des contacts quotidiens avec les FAMA. Ils repèrent ensemble des zones d’intérêt. Par exemple, un lieu où on n’a pas été depuis longtemps, où il y a une opération civilo-militaire (Cimic) qui se déroule, ou si on veut reconnaitre un point donné, ou tout simplement si on a du renseignement…
…D’où vient ce renseignement. Est-ce côté malien, de votre côté, du côté des Takuba ?
— Je resterai discret. Ce que je peux vous dire c’est que les Maliens ont des informations. Nous en avons également. Il y aussi des officiers européens sur le terrain chargés du recueil du renseignement, et de l’analyse et du traitement des informations à l’état-major…
… et on peut alors planifier ?
— Oui. De ce travail sort une zone où on peut opérer. De son côté, le ‘Com TF’ (commandant de la task-force) mène des contacts opérationnels avec des Maliens pour décider d’une opération. Les Takuba vont alors planifier une opération. Un Conops (concept d’opération) est mis au point, qui sera validé par les commandements et l’état-major de la task-force. Nous impliquons au maximum les Maliens. C’est leur territoire. Ils le connaissent bien. Et notre objectif n’est pas de planifier des opérations, mais que les Maliens soient en position de planifier eux-mêmes leurs opérations.
Du coup, vous êtes capables de réagir vite ?
— C’est la spécificité des forces spéciales : avoir beaucoup de souplesse, être capable de réagir vite, de changer rapidement de fusil d’épaule.
Comment se passe la coopération avec les Maliens ?
— C’est le même principe que pour la planification. L’approche de Takuba, ce sont des opérations des FAMA, où ils sont actifs. Le but n’est pas qu’ils jouent la partition dressée par nous ou de mener le combat à leur place. Le but est qu’ils fassent l’opération. On apprend ainsi aux ULRI (unités légères de reconnaissance et d’intervention) maliennes à rouler et éviter les IED (les engins explosifs improvisés) (2). On leur met les capacités qui les assurent et les réassurent [NB : soutien médical, appui feu, etc.]. Progressivement, au fur et à mesure qu’ils auront les capacités, on mettra de moins en moins d’accompagnement et soutien. J’en ai été le témoin. Au début des opérations, en cas de prise à partie, ce seront les forces spéciales qui règleront le problème rapidement, monteront à l’assaut concrètement. Mais, au bout de quelques mois, on fera un effort de ne pas monter à l’assaut — c’est un réel effort de ne pas s’engager je peux vous assurer — pour que les Maliens règlent le problème eux-mêmes. Cela progresse. En janvier, ce n’était pas le cas, maintenant ils y vont.
La nuit, le jour, …
— Il y a beaucoup de fantasmes sur les forces spéciales. C’est très simple en fait. On part au combat avec les Maliens, on les accompagne. On est peu dans l’inverse de l’action habituelle des forces spéciales, avec beaucoup de technicité. Ici c’est un travail de générosité, plus que de technique. Ce sont de petites équipes qui partent. On retrouve un peu l’esprit des colonnes de Stirling (3). Ces vieilles patrouilles de forces spéciales dans le désert, la chaleur, le sable, les camps qu’on monte dans la nuit. C’est un peu l’aventure. Avec des véhicules qui cassent, qui crèvent, où il faut attendre, se protéger, et attaquer. Et souvent improviser.
Quel est l’enjeu aujourd’hui pour la task-force. Faut-il grossir ?
— Pas automatiquement. Le volume [NB : environ 600 hommes] est le bon aujourd’hui. Ce qu’il nous faut davantage, ce sont des capacités. On l’oublie souvent. Mais dans une opération, il y a plus de la moitié de forces conventionnelles qui fournissent du soutien, de la protection, des capacités de Medevac. Aujourd’hui, on s’appuie essentiellement sur les capacités de Barkhane. Mais si celles-ci ne sont pas disponibles, on ne peut pas intervenir. L’accompagnement au combat [des FAMA] peut être assez limité en hommes. Mais nous avons toujours besoin de soutien, d’appui feu, de soutien médical. C’est vital. L’enjeu pour Takuba c’est donc de devenir autonome…
… cela commence avec les Italiens qui arrivent avec de grosses capacités ?
— Oui. Ils sont en cours de déploiement avec trois hélicoptères Chinook et 3 hélicoptères et du soutien médical. Ce qui est important. Sans moyens médicaux, d’Evasan (évacuation sanitaire), on ne monte pas une opération.
Vous avez aussi une QRF, une Quick Reaction Force, armée par les Suédois aujourd’hui. Elle est déjà sortie ?
— Elle a été engagée de nombreuses fois. Ce n’est pas juste une réaction en cas de coup dur. C’est une force d’intervention, qui peut aussi être utilisée de façon pré-planifiée, faire une intervention tactique, pour avoir un effet sur le terrain de plus grande ampleur. Très utile.
Comment travaille-t-on au jour le jour avec des Estoniens, Tchèques, Suédois, pas spécialement francophones ? en anglais en français ?
— Sur le terrain, la langue est le français. Celle que les Maliens parlent. À l’état-major, la langue de travail est l’anglais. Nos contributeurs européens ont cependant fait un effort pour mettre en formation en langue française leurs opérateurs, pour être à l’aise, avec les Français comme les Maliens. Sinon on a des traducteurs Anglais-Bambara, Anglais-Français, Français-Touareg, etc. A l’expérience, tout ça est assez fluide. On se débrouille. C’est le principe des forces spéciales.
(Propos recueillis par Nicolas Gros-Verheyde)
Entretien individuel réalisé par téléphone le 13 juillet 2021
Pour prolonger cette conversation, voir le reportage sur LCP
Cet article Dans les coulisses de la task force Takuba (Ltt-Col. François) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2) Les ministres de la défense ou leurs représentants de 26 pays ont participé à une réunion par vidéo-conférence ce mardi (13 juillet). Certains étaient déjà à Paris pour assister au défilé du 14 juillet qui verra les troupes de Takuba à l’honneur défiler en tête.
Objectif : « évaluer les derniers développements au Mali » et « aborder les questions de coopération dans le domaine de la sécurité, de la stabilité et de la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel ».
Les participants ont surtout « pris acte » du projet de transformation de l’engagement français au Sahel, annoncé vendredi dernier par le président français Emmanuel Macron. Ils « se sont engagés à rechercher le plus grand soutien international possible pour la stabilisation des pays du G5 Sahel et leurs programmes de lutte contre le terrorisme » rapporte l’un des participants.
La formation en ligne de mire
La future participation des alliés internationaux devrait « se concentrer sur la formation et le renforcement des capacités des forces armées nationales locales », à travers deux outils : la Task Force Takuba et la mission de formation de l’UE EUTM Mali. Enfin, ils ont adressé un message aux autorités maliennes pour qu’elles « suivent le calendrier électoral adopté lors du sommet de la CEDEAO en juin ».
26 pays participants
Etaient représentés à la réunion : des membres de l’UE (Allemagne, Belgique, République tchèque*, Chypre, Danemark*, Estonie*, France*, Grèce, Hongrie, Italie*, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Portugal*, Roumanie*, Slovaquie, Espagne, Suède*) ou proches (Royaume-Uni, Norvège, Serbie, Ukraine), deux Nord-Américains (Canada, États-Unis) et les deux pays africains les plus concernés (Mali, Niger).
(Nicolas Gros-Verheyde)
* Des pays qui contribuent directement sur le terrain ou devraient contribuer dans un avenir proche.
Cet article Une réunion des ministres sur la task-force Takuba est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2) Oslo va envoyer pour la première fois des troupes dans la task-force Takuba au Mali. Le gouvernement norvégien l’a confirmé ce mardi (13 juillet). Cette contribution consistera en un « petit nombre de soldats » qui seront incorporés dans la contribution suédoise. Deux officiers participeront également au quartier général de la task-force Takuba. Ils arriveront « au cours de l’automne » et resteront sur la même durée que les Suédois, en 2022. Cette contribution s’ajoute aux Estoniens, Tchèques et Suédois (déjà présents) et aux Italiens (en cours de déploiement). (NGV)
Cet article La Norvège dans Takuba à l’automne. C’est officiel est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
À la fin d'un colloque récent, marquant une sortie timide de l'ère des visioconférences, nous prîmes un ascenseur pour remonter à la surface d'une station de métro. Dans la cabine, une dame d'une cinquantaine d'années nous avisa qu'elle mettait son masque pour nous. Je lui rétorquais gentiment que nous étions tous vaccinés. La dame déclara immédiatement son hostilité à la vaccination. Instant de surprise. « Mais alors, lui dis-je, c'est vous qui prenez des risques ici. Vous devriez vous faire vacciner pour (...)
- Régime d'opinion / Idéologie, Science, Médecine, Société, Santé(B2) La formation occupe une place prépondérante dans nombre de missions de l’Union européenne. Les circonstances dans lesquelles elle se déroule sont tout aussi variées, sous 45°C, sur terre, sur mer, en forêt, à Rome même…
Lviv, Odesa, Kharkiv et Donetsk (Ukraine). Communiquer moins, mais mieux : le conseil fait à la police
La mission de conseil aux forces de sécurité intérieure ukrainiennes (EUAM Ukraine) s’était donnée deux ans pour améliorer la communication régionale de la Police nationale d’Ukraine (NPU). Le projet vient de se terminer. Des conseillers en communication de l’unité de communication stratégique (StratCom) de l’EUAM ont accompagné des équipes dans quatre régions du pays, en partant de l’analyse des pratiques, de conseils, formation et dons d’équipements pour faire évoluer ces pratiques. Une opération dont peuvent s’inspirer aujourd’hui les autres régions. Plus de détails ici
De nouveaux équipements (caméras, logiciels de montage, etc.) participent à l’amélioration de la communication (crédit : EUAM Ukraine)Gao (Mali). Sur les terrains d’entraînement, le mercure ne descend jamais en dessous de 44°C…
Des visages « burinés et endurcis ». Ce sont ceux d’ex-combattants non gouvernementaux. Ils ont été dans des camps opposés lors de conflits passés. Ils sont depuis engagés dans le DDR comme on l’appelle, le processus « désarmement, démobilisation et réinsertion », ils ont été constitués en unités au sein des FAMA (les forces armées maliennes) et sont redéployés dans le Nord du pays. En juin, c’était au tour de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne d’assurer la formation de 68 d’entre eux. La suite du reportage est à lire ici
(crédit : EUTM Mali)Centrafrique. Formation sous escorte…
Fin juin, le vice amiral Hervé Bléjean, directeur de l’état-major militaire de l’UE, s’est déplacé à Bangui pour suivre, sur le terrain, les activités de formation de la mission d’entraînement militaire en République centrafricaine (EUTM RCA). Il a également assisté aux entraînements de l’EUTM (BIT7 et bataillon amphibie) en même temps que la presse.
(Crédits : EUTM RCA)
(Crédits : EUTM RCA)
Niamey (Niger). Bilan, perspectives et nouveauté !
C’est le 5e bilan, à mi-parcours, rendu par la mission d’appui aux forces de sécurité intérieure (EUCAP Sahel Niger) depuis son premier déploiement, en août 2012. L’occasion aussi de dresser les perspectives compte tenu des « nouvelles orientations » du partenariat entre le Niger et l’Union. La mission va développer son soutien au niveau stratégique auprès des ministères et des forces de sécurité intérieure. Plus de détails ici. La mission a débuté fin juin, une formation destinée au personnel des Eaux et Forêts. Une première ! Le motif ? Ce personnel participe bel et bien à la sécurité en contribuant à la protection de l’environnement, la lutte contre le braconnage, l’orpaillage illégal et la pollution des eaux.
(crédit : EUCAP Sahel Niger)Golfe d’Aden (Somalie). Le partage d’informations s’exerce aussi
Les exercices en mer entre la Task Force 465 de la forme maritime européenne chargée de combattre la piraterie maritime (EUNAVFOR Somalia) et le navire Trikand de la marine indienne, mi juin, se sont complétés, sur terre, d’exercices entre les centres d’opérations maritimes de l’EUNAVFOR et de l’IFC-IOR Gurugram de la marine indienne. Au coeur de ces échanges, la plateforme de partage d’informations sur la région de l’océan Indien développée par le CRIMARIO, IORIS. Plus de détails ici
(crédit : EUNAVFOR Atalanta)Libye. Week-end à Rome
La capitale italienne a servi de terrain pour un voyage d’étude de procureurs libyens, d’officiers du ministère des affaires étrangères et d’enquêteurs du CID. Ils ont pu y rencontrer le chef de la direction nationale italienne de lutte contre la mafia et le terrorisme ainsi que des procureurs et des enquêteurs. Une visite pensée et organisée par la mission d’assistance frontalière à la Libye (EUBAM Libya), dont le mandat vient d’être prolongé jusqu’au 30 juin 2023.
(crédit : EUBAM Libya)Iraq. Préparatifs électoraux
La mission d’observation de l’UE en Iraq (EUAM Iraq) a participé à plusieurs rencontres en juin avec le ministère de l’Intérieur et la mission exploratoire du Service européen d’action extérieure (SEAE) pour discuter de la sécurité des élections nationales iraquiennes prévues en octobre 2021. Cet engagement dans la sécurité des élections est d’autant « plus pertinent » que Bruxelles a depuis annoncé le déploiement d’une mission d’observation de l’UE en Iraq de ce prochain scrutin.
(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)
NB : Pour tout connaître des dernières évolutions de la politique de défense européenne, n’hésitez pas à vous procurer la nouvelle ‘boîte à outils’ de la défense européenne, qui vient de paraître, ainsi que notre ouvrage de référence sur la PSDC
Lire aussi sur le B2 Pro (parus en juin) :
Et sur le blog :
Cet article Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (juin 2021) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2) Réduction de l’emprise militaire et de l’efectif sur place, réorientation des efforts vers la menace au Sud et à l’Ouest, recentralisation du commandement au Niger… Voici quelques unes des pistes présentées par Emmanuel Macron vendredi (9 juillet). Trois missions sont fixées dans l’après Barkhane : neutraliser les terroristes, accompagner la montée en puissance des forces du G5 Sahel et réaction rapide en cas de menace
Emmanuel Macron présentant les détails de la reconfiguration de Barkhane à la fin de la réunion du G5 Sahel (Flux Elysée – Sélection B2)Objectif : fermer Barkhane
On ne se cache plus devant une terminologie plus floue, tels le mot ‘transformation’. L’objectif présidentiel est clair : « l’opération Barkhane sera fermée », dès que la réorganisation — le « cheminement » dans le langage présidentiel — sera « accompli[e]. »
Aller vite
Après avoir longtemps hésité à acter un changement de pied pour Barkhane, Emmanuel Macron ne veut désormais plus traîner. Cette volonté d’aller vite revient à plusieurs reprises dans le propos présidentiel. Il faut« sans plus attendre », entamer ce redéploiement, profitant du « reflux de l’emprise terroriste » dans le Nord du Mali et de la « stabilisation de la zone frontière ». Le nouveau dispositif au Niger sera mis en œuvre « dans les prochains mois ». La « reconfiguration » de l’opération Barkhane va débuter « dès les prochaines semaines ». Elle devrait ainsi être achevée courant 2022, si on en croit les éléments mentionnés, juste à temps avant la période électorale en France.
Le retrait du Nord Mali
La France va ainsi réduire ses emprises militaires au nord du Mali, de façon « progressive » mais assez rapide. Kidal, Tessalit, Tombouctou vont ainsi être « dégraffées » (selon la terminologie officielle). « Ces fermetures s’étaleront sur le second semestre 2021 et seront achevés d’ici le début de l’année 2022. » NB : Le terrain devrait être laissé aux Casques bleus de la MINUSMA et aux forces maliennes.
Une réduction du format des troupes
A terme, il y aura entre 2500 et 3000 forces sur place (à comparer aux plus de 5000 aujourd’hui) qui seront moins éparpillées sur le terrain, mais concentrées sur quelques points essentiels : Niamey (Niger) et Gao et Ménaka (Mali), auxquels il faut ajouter la base historique dans la région : N’Djamena (Tchad – sur la base aérienne 172 Camp Kossei).
Relocaliser le commandement au Niger
Le commandement central de la Task Force Takuba et le commandement de la coordination entre Takuba et les dispositifs des forces conjointes du G5 Sahel déménage. Actuellement à Gao et N’Djamena, ils vont être relocalisés à Niamey. Avec les forces aériennes, le pôle ‘Niamey’ va être « très fortement musclé » confirme le président. La France reste « engagée au Sahel ». Même si elle « n’a pas vocation, encore moins la volonté, de rester engagée éternellement au Sahel » affirme Emmanuel Macron.
Les trois éléments de la présence
La présence militaire va s’articuler autour de trois missions (et non pas deux comme indiqué) qui ont toutes trois pour objectif la « lutte contre le terrorisme ».
Premier axe : « poursuivre la neutralisation et la désorganisation » du commandement des deux organisations « ennemies » : Etat islamique au Grand Sahara et Al Qaida. Elle sera essentiellement assurée par la Task Force Sabre, composée des forces spéciales françaises et d’autres éléments de soutien.
Deuxième axe : « l’appui à la montée en puissance des armées de la région ». Cette « dimension partenariale de combat » avec l’accompagnement des partenaires africains lors « des opérations communes » sera menée par la Task Force Takuba qui aura « donc [aussi] donc une mission de lutte contre le terrorisme », mais aussi par des actions de formation bilatérales et via la mission européenne EUTM Mali.
Troisième axe : la réaction rapide (ou « réassurance » dans la terminologie présidentielle). Les forces françaises resteront « en permanence en mesure d’intervenir rapidement au profit des forces alliées ou partenaires », à partir de plusieurs pôles : Niger, Mali et Tchad (pour le Sahel) ainsi que la Côte d’Ivoire (qui n’est pas expressément mentionnée, mais figure bel et bien dans le dispositif).
La task-force Takuba en pôle position
La task-force Takuba monte en puissance, au moins au plan politique. Elle s’est vue reconnaitre un rôle à part entière dans les dernières conclusions du Conseil européen (1) comme dans le mandat de la Minusma (2). La France reste la « nation cadre » de cette force, y apportant une « contribution significative ». Mais Paris espère bien agréger de nouvelles composantes. « Nous avons sollicité plusieurs autres partenaires non-européens et nous sollicitons sur des missions d’appui des partenaires africains » explique le dirigeant français. Les USA devraient occuper une place de choix dans cette coopération. Le fait que la ministre française des Armées, Florence Parly, vient tout juste de signer à Washington un mémorandum pour la coopération entre les forces spéciales ne tient pas du hasard.
NB : trois pays participent déjà concrètement à la mission (Estonie, Tchéquie, Suède) rejoint par l’Italie. Ils devraient être suivi en fin d’année par la Roumanie et la Portugal et, début 2022 par le Danemark, et (peut-être) les Lituaniens.
Renforcer la partie coopération-formation
Cette dimension s’appuiera sur deux éléments principaux : le dispositif français de « partenariat militaire opérationnel » déjà existant à « l’échelle régionale de l’Afrique de l’Ouest » (la coopération bilatérale) ; et la mission européenne de formation EUTM Mali. Deux objectifs sont fixés par la France à ce partenariat : « la préparation à l’engagement opérationnel, et la construction des outils de défense capables de former, d’entraîner et de gérer dans la durée les soldats, d’entretenir les matériels, d’acquérir aussi des compétences ».
Avec la mission EUTM Mali en pôle central sur le Sahel
La transformation est déjà engagée pour les Européens puisque le mandat V de la mission EUTM Mali, décidé il y a plus d’un an au niveau européen (en mars 2020 !) vise à augmenter ses effectifs et étendre son action dans trois directions : le Centre du Mali, le Burkina-Faso et le Niger. La crise sanitaire et le premier coup d’État d’août 2020 ont un peu retardé la mise en place de cette évolution. Mais elle est déjà engagée. Le général espagnol Gracia Herreiz nous l’a confirmé dans une interview exclusive.
Mes six mois à la tête d’EUTM Mali. Le général Gracia Herreiz se confieLa réassurance des forces locales sur trois pôles géographiques
La France devrait maintenir un dispositif de réaction assez conséquent : des « capacités aériennes » basées au Niger (base aérienne projetée de Niamey avec drones Reaper notamment et avions de chasse) ; certaines capacités de soutien basées au Mali — soutien « santé » (hôpital Rôle 2 de Gao), « aéromobilité » (hélicoptères de transport et d’attaque) et « force de réaction rapide » ; une « présence aérienne et terrestre significative » basée à N’Djamena au Tchad (groupement terre et groupement ‘Air’). Les militaires français (basés près de l’aéroport au camp Kossei) devrait garder leur fonction première de « coopération avec les forces armées tchadiennes » (aide renseignement, défense territoire, etc.). A ceux-là, il faut ajouter les éléments français en Côte d’Ivoire, sur la zone Afrique de l’Ouest.
Un changement de focus vers le Niger
Le changement de focus, davantage porté vers le Niger, est net. Une « feuille de route » va être établie « dans une semaine » pour accroitre le rôle au Niger et développer « un partenariat de combat et de lutte contre le terrorisme ». Cette évolution répond à une nécessité politique tout comme militaire.
Un ilot démocratique
Avec le Tchad et un Mali dirigés vers des gouvernements militaires de ‘transition’ issus d’un coup de force ou d’un coup d’État, et par conséquent instables, le Niger demeure un ilot démocratique et stable. Même s’il reste fragile et sujet à des raids des djihadistes, hors zone de ‘conflit’ au sens politique du terme. Il est donc plus facile de s’y engager pour la plupart des pays européens. Il peut permettre ainsi un déploiement d’avions de soutien ou d’officiers au quartier général sans approbation formelle du parlement pour les pays soumis à cette procédure (ex. Allemagne ou Pays-Bas).
Une coopération militaire déjà entamée par plusieurs pays européens
Au plan militaire, les Italiens, comme les Allemands ou les Belges ont déjà entamé des coopérations bilatérales avec l’armée nigérienne. Ajouté à cela la présence américaine, en fait, tout milite aujourd’hui pour faire du Niger le centre de l’activité militaire européenne. Ce changement a été déjà été illustré par l’opération ‘Soltice’ menés par les Takuba en juin avec les forces nigériennes, au Niger (le leurre du terme ‘Liptako malo-nigérien’ utilisé dans la communication officielle vole ainsi en éclat).
Les raisons avancées de ce changement
Les ‘succès’ engrangés
Emmanuel Macron justifie essentiellement ce changement par deux raisons. Premièrement, les « succès » engrangés dans la zone des trois frontières — « le projet d’enracinement territorial a été entravé, empêché par la concentration des efforts et des forces » décidée lors du sommet de Pau. « Nous avons pu tous ensemble reprendre le contrôle de ces territoires ».
… et le pivot terroriste vers l’Afrique de l’Ouest
Deuxième cause : « l’évolution de la nature de la menace » qui se diffuse davantage vers le « Sud » et l’Ouest. Un véritable « pivot » des organisations terroristes est en train de s’effectuer. Le schéma actuel de la présence française « ne correspond plus ni à la géographie, ni [à] la menace ». « Nos adversaires ont aujourd’hui délaissé une ambition territoriale au profit d’un projet de dissémination de la menace » qui ne concerne « plus seulement le Sahel mais « l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest ». Un « changement de paradigme » qui s’illustre dans « la pression [exercée] par les groupes terroristes dans les zones se situant à la frontière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ». La pression vers « l’ensemble des pays du golfe de Guinée est d’ores et déjà une réalité ».
La menace vers l’Europe évacuée
On peut remarquer que la menace vers l’Europe, qui a été un temps évoqué comme une justification de la présence française, n’est pas mentionné, sauf de façon indirecte. En revanche, est mise en avant la solidarité européenne et africaine. « Les attaques que nous avons vécues sur notre territoire nous enseignent que ce combat est aussi le nôtre, nous, Français et Européens. C’est pour cette raison que nous le menons à vos côtés. »
Le rôle des Européens mis en avant
De la même façon, sauf de façon sibylline, la situation politique complexe au Mali ou au Tchad, est évacuée. En revanche, Emmanuel Macron invoque plusieurs fois l’Europe ou les Européens, dans son propos (à cinq moments j’ai compté), comme s’il entendait démontrer que cette présence n’était plus française mais européenne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Sur les motifs de ce retrait, lire notre analyse : Le Barkhane Exit de Emmanuel Macron. Sauve-qui-peut opérationnel ou raisonnement politique ? Pour découvrir un peu ce que font les ‘Takuba’ dans la formation et l’accompagnement des #FAMA maliennes dimanche sur LCP à 19h30 dans le Journal de la défense. Lire aussi notre analyse (janvier 2021) : Les multiples contradictions de l’opération Barkhane et de l’engagement français au Sahel
Cet article L’opération Barkhane reconfigurée sur trois piliers. La menace est au Sud, cap sur le Niger dit Emmanuel Macron est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.
(B2 – exclusif) Les Européens vont donner lundi (12 juillet) leur feu vert au lancement d’une nouvelle mission de formation militaire, la quatrième EUTM en Afrique. Une mission dirigée par les Portugais. La France participera de façon ‘mesurée’
Les fusiliers marins portugais, une des unités d’élite de l’armée portugaise, pourraient venir former leurs homologues mozambicains (Armée portugaise)Un feu vert politique
La décision va être adoptée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères lundi. Mais, sans débat, dans ce qu’on appelle la partie des ‘points A’. Elle a, en effet, été préparée bien en amont, entre les États membres, l’état-major de l’UE et le service diplomatique européen, au sein des différents groupes de travail et avalisée lors de la réunion des ambassadeurs du COPS (comité politique et de sécurité) puis du COREPER (représentants permanents).
Deux décisions en une
En fait, il n’y a pas un texte, mais deux qui sont adoptés. L’un est une décision qui cadre la mission au point de vue politique (objectif, tâches, durée, chaine de commandement, budget). Ce document public sera publié au journal officiel dans toutes les langues officielles. L’autre document — le concept de gestion de crises (ou CMC dans le jargon) —, est plus technique et ne sera pas rendu public. Il décrit de façon plus précise les tâches à accomplir, les moyens développés sur place, comme le contexte (mozambicain, international, etc.). Il sera suivi de plusieurs autres documents de planification militaire (comme un plan de mission, les règles d’engagement, etc.) qui sont déjà en cours d’écriture.
Une mission de formation qui s’insère dans d’autres actions
Comme toutes les autres « European Union Training Mission », EUTM Mozambique n’aura pas de mandat exécutif. Elle n’aura pas vocation ainsi à imposer ou rétablir la paix, mais juste à former les forces armées de défense du Mozambique (FADM), ou plutôt une partie d’entre elles. EUTM n’est qu’un pan de l’action européenne qui comprend de l’action humanitaire dans le Nord du Mozambique, mais aussi du soutien en équipements aux FADM, non létaux (par exemple des véhicules, des radios, etc.).
Un État existant et une armée déjà constituée
Cette EUTM est cependant différente des autres déployées entre la Corne de l’Afrique et le Sahel. Il ne s’agit plus d’intervenir dans un État failli (Somalie) ou quasi-failli (Centrafrique, Mali) où l’armée est en lambeaux, mais dans un État assez structuré, avec une armée qui manque de capacités certes, mais existe bel et bien. Les Européens auront donc une seule tâche : former plusieurs compagnies de forces spéciales, pour arriver à terme à constituer une Quick Reaction force.
Une présence en milieu protégé
La mission européenne intervient aussi pour la première fois dans la partie australe de l’Afrique, dans une zone, a priori, calme. La mission européenne de formation ne sera pas en effet basée à proximité du Cabo Delgado, réputée dangereuse, où les rebelles et djihadistes agissent, mais très loin, soit dans les casernes mozambicaines des forces spéciales et des fusiliers marins, près de Maputo (la capitale).
Un format réduit, essentiellement fourni par les Portugais
Le format de la mission sera plutôt réduit : environ 120 personnes, dont près de deux tiers devraient être fournis par les Portugais, d’après nos informations — les Portugais déjà présents dans le cadre d’une formation bilatérale. La mission sera d’ailleurs dirigée par un officier portugais expérimenté, le général de brigade Nuno de Lemos Pires.
Un général portugais à la tête d’EUTM MozambiqueUne contribution française par les FAZSOI
Les Français ne devraient pas fournir beaucoup de personnel. Du moins en l’état des forces. Un ou deux officiers devraient être présents au Mozambique dans l’état-major de la mission. Mais les forces françaises de la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI), basées à la Réunion ou Mayotte, pourraient venir faire des formations ponctuelles et ciblées (par exemple entrainement au tir ou maritime), dans le cadre de détachements d’instruction opérationnelle (DIO). Une participation qui pourrait augmenter avec le temps (1). La destination n’est pas totalement inconnue pour les FAZSOI, qui sont déjà intervenues au profit des forces mozambicaines, mais surtout en mer.
Démarrage opérationnel de la mission : entre fin septembre et fin octobre. Si tout va bien…
(Nicolas Gros-Verheyde)
D’autres détails ici, pour les abonnés de B2 Pro :
Où ? Quand ? Comment ? Les points clés de la future mission de formation de l’UE au Mozambique (EUTM)Cet article EUTM Mozambique : une nouvelle mission pour les Européens est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.