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Défense

Pierre Schill nommé chef d’état-major de l’armée de terre

Blog Secret Défense - Thu, 07/08/2021 - 11:41

Il succède au général Burkhard, nommé chef d’état-major des armées

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Le Parlement européen prévient. La présidence slovène va être surveillée de près sur le respect des valeurs

Bruxelles2 - Wed, 07/07/2021 - 11:05
Sophie In’t Veld remet à Janez Jansa le questionnaire du groupe Démocratie auquel le premier ministre n’a toujours pas répondu depuis mars (crédit : PE)

Le premier ministre slovène, Janez Jansa, présentait mardi matin, 6 juillet, au Parlement européen, les priorités de sa présidence du Conseil de l’UE pour les six mois à venir. L’exercice rituel à chaque nouvelle présidence a viré cette fois à un jeu de ping-pong autour des valeurs de l’Union européenne. Les députés européens prenant l’ascendant de la présidente de la Commission européenne dans la virulence des accusations et mises en garde concernant le pluralisme des médias et l’indépendance de la justice notamment. À l’exception notable du groupe des droites nationalistes d’Identité et démocratie (ID) qui « salue la position courageuse contre la relocalisation des migrants » et des conservateurs du groupe ECR.

La question du Parquet européen

La première attaque est signée du PPE, le groupe auquel appartient le parti du Slovène. L’Allemand Manfred Weber (CSU) d’emblée aborde l’état de droit et le fait que la Slovénie soit le dernier État membre à ne pas avoir nommé de procureur délégué au Parquet européen, en charge d’enquêter sur les infractions portant atteinte au budget européen (fraude, corruption). « Le plus urgent, c’est de créer ce parquet européen pour pouvoir commencer à travailler. Nommez sans attendre un représentant à cet égard ! » Mais il relativise au passage la critique en pointant du doigt que tous les États peuvent avoir à l’heure actuelle des faiblesses, comme le Danemark et sa législation sur le droit d’asile. « Ils ont aboli le droit d’asile tout simplement ! Imaginez si une telle décision avait été prise en Hongrie ou Slovénie » fait-il remarquer à l’adresse de ses collègues cette fois.

Sommations

L’attaque est plus directe et virulente de la part du groupe Renew. « Vous voulez faire partie d’un sinistre club qui ne supporte pas le pluralisme des médias, l’indépendance judiciaire et ne respecte pas les droits LGBT. La corruption et la fraude font partie de ce club. Vous parlez mais n’agissez pas », lâche le Néerlandais Malik Azmani (VVD), vice-président du groupe. Les sommations s’enchaînent : « arrêtez de harceler les journalistes et les juges, de nommer vos amis juges et forces de police », « nommez les délégués au parquet européen ». Le Français Stéphane Séjourné (LREM) n’est pas plus tendre, mais ouvre une porte : « Je distingue les priorités constructives et la situation politique d’un pays qui se revendique de plus en plus ouvertement illibéral. Et nous sommes inquiets. Inquiet de la campagne de haine contre les journalistes, relayée par le gouvernement. (…) Il faut donner des preuves. Nous vous soutiendrons sur le fond, et serons vigilants sur les valeurs européennes ».

Surnommé ‘maréchal Twitto’

Le ton des échanges est resté aigre-doux tout au long de la matinée entre les députés européens et le premier ministre. « Trump n’était pas un modèle mais doit être un avertissement, quand on est appelé à exercer la présidence de l’Union européenne on ne doit pas suivre cet exemple » raille Martin Schirdewan, co-président du groupe de la gauche radicale (GUE), faisant référence aux tweets ravageurs dont le premier ministre slovène est coutumier, d’où son surnom de ‘maréchal Twitto’, et à son admiration de l’ancien président américain.

Pique…

Jusque là stoïque et impassible, Janez Janša est sorti de sa réserve en fin de matinée. Comme piqué au vif par la dernière banderille plantée par la Néerlandaise Sophia In’t Veld (D66). L’eurodéputée, à la tête du groupe de suivi de l’État de droit au sein de la commission des libertés publiques (LIBE) du Parlement européen, s’est avancée jusqu’à son fauteuil pour lui remettre une copie du questionnaire préparé pour une audition (lire Carnet 08.07 à venir), prévue en mars dernier, mais interrompue par le premier ministre slovène, pour de soi-disant problèmes techniques. « Nous vous avions posé des questions sur la situation en Slovénie, mais nous n’avons pas reçu de réponses alors je vous apporte une copie papier… ». Le premier ministre ne tend pas la main, laissant les feuilles A4 se déposer d’elles-mêmes sur sa tablette. À peine fait-il un signe de tête.

et réplique

La réponse arrive quelques minutes plus tard. Lors de son dernier tour de réponses aux commentaires, questions et propos des dizaines de députés qui se sont succédés ce matin au micro. La réplique est brève. Le ton reste austère, sans ébauche de sourire ni de gestuelle. « Vous avez parlé de liberté de médias mais le dernière journaliste qui a été mis en prison pour ce qu’il a écrit est devant vous ! Aujourd’hui, il n’y a aucune répression contre les journalistes ! » Sur le fond des critiques, le premier ministre argumente à peine. Il assure de son attachement aux valeurs européennes et de l’État de droit, « sans état de droit il n’y a pas d’Union européenne, c’est évident » explique-t-il quelques minutes plus tard en conférence de presse. « Il y a 400 prisonniers politiques qui meurent en Biélorussie et ont besoin de notre soutien, il y a beaucoup de problèmes plus importants que ceux sur lesquels on perd du temps maintenant ».

(Emmanuelle Stroesser)

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Opération Solstice contre l’EIGS. Takuba entame sa coopération avec les Nigériens

Bruxelles2 - Tue, 07/06/2021 - 10:30
Des moyens héliportés ont concouru à l’opération Solstice (DICOD / Etat-major des armées)

(B2) Plusieurs cadres de l’État islamique au Grand Sahara ont été neutralisés lors d’une intervention menée par Barkhane, Takuba et les Nigériens courant juin. Deux cadres de l’EIGS ont été arrêtés. L’organisation terroriste est affaiblie dit la ministre des Armées. Les Européens débutent leur coopération avec les forces nigériennes

L’opération Solstice : 1200 militaires engagés

Des Français, des Nigériens et des Européens

Dénommée ‘Solstice’, cette opération a été menée du 6 au 20 juin entre Niger et Mali associant Français, Européens et Nigériens. De l’aveu même du ministère « la frontière reste floue » dans cet endroit. Près de 300 militaires français et européens ainsi que 800 Nigériens ont été déployés « entre Ouallam au Niger et Ménaka au Mali, pour traquer les groupes armés terroristes dans leur sanctuaire, autour des villages d’Akabar, de Tabankort et d’In Araban » indique-t-on à l’état-major des Armées. Durant toute l’opération, ils ont été appuyés au niveau aérien par des avions « Mirage 2000, des hélicoptères Tigre, des drones armés ». Cette opération a été coordonnée à partir d’un poste de commandement colocalisé avec celui de l’armée nigérienne à Ouallam.

Suédois et Tchèques engagés, aux côtés des Nigériens

Selon nos informations, du côté européen sont intervenus des Tchèques et des Suédois de la task-force Takuba. Les Européens sont cependant intervenus « sans les Maliens des ULRI » qu’ils encadrent d’habitude, conformément à la suspension de coopération opérationnelle décidée par l’Élysée, a précisé à B2 une source officielle. Une association qui n’est pas fortuite. Cela permet « d’initier la coopération opérationnelle avec les forces armées nigériennes, appelée à se renforcer dans les mois et les années à venir ». NB : c’est apparemment lors de cette opération que des Tchèques ont été victimes d’un IED. Pas de blessés

Des combats violents

Les combats au sol ont été « violents » de l’aveu même de l’état-major. Un soldat nigérien est décédé. Tandis que trois soldats français et un soldat nigérien ont été blessés. Ils ont été rapidement évacués par hélicoptère vers les antennes chirurgicales militaires de Ménaka et de Gao. Ce qui a permis de « sauver leur vie ».

Des matériels saisis

La saisie de nombreuses ressources : treize motos, près de trente armes légères d’infanterie, une cinquantaine d’appareils de communication ou encore du matériel entrant dans la confection d’engins explosifs.

L’EIGS désorganisé

Des cadres de l’EIGS, l’État islamique au Grand Sahara, ont été atteints dans cette opération.

Six hommes neutralisés

L’opération a permis de « neutraliser » (tuer), six adversaires, notamment un des cadres de l’EIGS, réputé « proche de l’émir » de l’EIGS (Walid al-Sahaouiri), selon la ministre française des Armées Florence Parly qui a révélé l’information aux journalistes de l’AJD (dont fait partie B2) : Almahmoud Al Baye (alias Ikaray), « chef du groupe de combattants de Ménaka ».

… et deux autres arrêtés

Point plus notable, l’opération a aussi permis la capture de « deux lieutenants de l’émir de l’EIGS » : Daddi Ould Shouaib, plus connu sous son diminutif de combat Abou Dardar, et Sidi Ould Ahmed Mohamed, alias Katab el Mauritani. Une arrestation « dont on attend beaucoup en termes de renseignements », souligne Florence Parly, qui s’est cependant refusé à indiquer si les deux prisonniers avaient été, ou non, remis aux autorités maliennes.

NB : Selon l’accord avec les Maliens, toute personne arrêtée par Barkhane ou les Européens de Takuba, doit ensuite être transférée aux autorités maliennes pour être jugée et incarcérée (lire : Le statut des forces dans Takuba. Le texte du SOFA conclu entre Paris, Bamako et les partenaires européens). Mais le délai n’est pas exactement précisé.

L’EIGS gravement atteint

A cela il faut ajouter le fait que le numéro 2 de l’EIGS Abdel Akim, un proche al-Sahaouiri, « très médiatique, connu pour son application extrêmement stricte de la Charia auprès des populations locales » et sa cruauté « égorgeant lui-même ses victimes », serait « mort en mai dans des circonstances non connues et qui restent à élucider ». Paris n’indique pas « être à l’origine » de cette mort. L’EIGS, organisation proclamée ennemi numéro 1 par les Français, a été « gravement affaibli ces derniers mois » s’est réjoui Florence Parly. « Les opérations menées ont été utiles et efficaces. J’espère que ces coups vont désorganiser l’organisation. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Les forces armées nigériennes étaient « employées de multiples manières » indique l’état-major des armées. Elles ont mené « en autonomie des opérations dans le centre et le sud-est de la zone d’opération ». Des troupes nigériennes faisant preuve d’une « grande valeur combattante » ont également été intégrées au sein d’un Sous-groupement tactique désert (SGTD) et du Groupement commando (GC) de la Force Barkhane.

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Excursion au sommet pour Borrell et Jansa, pour le fun, les photos… et la politique

Bruxelles2 - Mon, 07/05/2021 - 18:28

(B2) Alors que dans la vallée, la polémique enflait entre la Commission européenne et la présidence slovène de l’UE, le premier ministre slovène, Janez Jansa, a emmené le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell en balade dans les montagnes slovènes

J. Borrell, U. Bacovnik (la femme de J. Jansa) et J. Jansa (crédit : twitter Jansa)

La randonnée en montagne

Josep Borrell durant la montée dans les passages pierreux (crédit : twitter Jansa)

Objectif : le plateau de Kredarica et le refuge Triglavski. Une montée assez exigeante, sur un chemin aménagé et balisé, avec des phases rocheuses, de type via Ferrata, cotée T2 à T4 dans les topos de montagne (selon l’endroit d’où l’on part). Le premier ministre slovène aime ces randonnées en montagne. Son dernier invité de marque : Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE. Le tout documenté par de nombreuses photos diffusées par le compte twitter du slovène. Une habitude. En septembre dernier, il avait ainsi convié son homologue autrichien Sebastian Kurz à venir crapahuter en montagne, comme le raconte le site d’actualité slovène siol.net.

Une discussion très politique

La rencontre entre les deux hommes, l’un socialiste, l’autre passé dans les rangs conservateurs, apparemment sympathique d’après les images diffusées par le Slovène, peut paraitre surprenante. Mais elle a plusieurs fondements très réels. Les deux hommes ont un riche passé politique et peuvent se dire certaines choses. Le vice-président de la Commission européenne était, là, certainement pour faire passer un message, amadouer un peu Janez Jansa le temps de la présidence slovène. Mais il y avait aussi nombre de sujets diplomatiques à évoquer, à commencer par les Balkans. Le chef de la diplomatie européenne tient aussi à éviter toute politique parallèle de Ljubljana dans le dialogue Belgrade-Pristina, du type initiative visant à redessiner les frontières de la région.

« [Nous avons eu] un échange ouvert et approfondi d’opinions et de points de vue sur les questions les plus urgentes de la politique étrangère et de sécurité de l’UE » raconte Janez Jansa. Entre autres : le Sahel, la Méditerranée, la question migratoire, les Balkans, l’élargissement, le voisinage oriental et l’État de droit.

J. Jansa et J. Borrell à la table du refuge, l’un des plus grands de Slovénie (crédit : twitter Jansa)

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Task-force Takuba : les Européens sont là. Ils ont pris conscience du danger au Sahel (Florence Parly)

Bruxelles2 - Mon, 07/05/2021 - 16:05

(B2) La ministre des armées, Florence Parly, indique combien elle mise sur les Européens pour prendre le relais. Elle donne aussi des précisions sur le soutien américain. Autres sujets tensions avec la Turquie ou en mer Noire

Florence Parly lors de l’échange avec les journalistes ‘défense’ (© NGV / B2)

Un propos qui intervient juste avant l’annonce officielle vendredi (soir) 2 juillet, de la reprise de sa coopération avec l’armée malienne (cf. encadré).

Au Mali et Sahel

La Task-force Takuba peine à monter en puissance. Les Européens semblent peu mobilisés ?

—  Je ne partage par la vision selon laquelle peu d’Européens sont là. Le déploiement se déroule à un bon rythme. Aujourd’hui, quatre pays sont déjà sur le terrain (Estoniens, Suédois, Tchèques et Italiens [NB : qui arrivent] ainsi que quelques Portugais). Les Roumains vont nous rejoindre avec une cinquantaine de militaires [NB : au dernier trimestre 2021]. Et les Danois [début 2022]. [Certes] Cela suppose beaucoup de dialogue avec nos partenaires européens. [Mais] les Européens ont pris conscience du danger qui existe au Sahel.

Vos partenaires européens vous ont-ils fait part de leurs réticences après le coup d’État ?

— À ce stade, je ne vois pas d’inflexion, ni de réticence ou remise en cause de la part de nos partenaires, liée à la situation — le coup [d’État] dans le coup [d’État].

Quel sera l’avenir de Takuba dans le nouveau dispositif. Y aura-t-il un changement ?

— Il y aura une place majeure de Takuba dans les prochains mois et années, dans le cadre de la transformation et de la réarticulation du dispositif Barkhane. [Mais] il n’y a pas de changement de la vocation de Takuba qui est d’accompagner au combat les forces maliennes. Il y aura un changement progressif d’échelle. Takuba n’a pas vocation à se battre à la place des Maliens. Notre principal chantier est d’organiser la disponibilité de ces unités. Trois groupes sont actuellement constitués avec les forces maliennes [les ULRI]. Deux autres, les quatrième et cinquième, sont en cours de constitution. La transformation de Barkhane ne signifie pas notre départ du Sahel ou que nous allons diminuer les opérations contre les terroristes au Sahel.

Le soutien américain a-t-il été confirmé ?

— Oui. Les Américains nous soutiennent. [Le Secrétaire d’État] Antony Blinken l’a confirmé. Une confirmation importante. Les moyens ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance) ou les drones, les capacités de ravitaillement en vol, le transport aérien… le soutien américain détermine de façon notable notre capacité à agir.

Huit ans après, on a l’impression de ne plus trop bien cerner l’objectif, le but de la guerre ?

— L’objectif n’a pas changé, c’est la lutte contre terrorisme. Celui-ci n’a pas disparu. Le fait que les groupes terroristes n’aient pas été en mesure d’organiser et projeter une opération sur le territoire national ne signifie pas que ces groupes ne sont pas dangereux, et ne puissent envisager de le faire. […] Nous avons une responsabilité : sécuriser le flanc sud de l’Europe, éviter que le Sahel ne devienne une zone refuge voire d’expansion de groupes terroristes, des groupes affilés aux organisations internationales… C’est une menace pour nous et pour les Européens. C’est une vraie raison pour poursuivre les opérations. Car pendant ce temps là les groupes terroristes ne chôment pas. Leur zone d’influence s’étend, notamment vers le Sud, vers le Golfe de Guinée, vers la Côte d’ivoire.

Méditerranée et mer Noire

Les tensions avec la Turquie s’apaisent-elle ?

— On a changé un tout petit peu de registre par rapport à ce qui se passait l’année dernière. Je n’ai pas connaissance de [nouvel] incident entre les marines turque et française. Je ne note pas d’escalade ni de tension particulière. Cela ne signifie pas que ce soit réglé.

Avez-vous des éléments sur ce qui s’est passé en mer Noire entre Russes et Britanniques ?

— Nous ne savons pas tout. Les Russes ont fait des déclarations dont je ne sais pas dire si elles sont exactes ou pas, en réaction à la présence de navires britanniques accompagnés d’un navire néerlandais. Les faits reprochés sont-ils ceux relatés par la partie russe ? Je n’ai pas d’éléments pour le dire. Ce qui est certain est que la mer, les océans, sont un bien commun qui doivent rester accessibles à tous. Nous voyons partout dans le monde, des tentatives de limitation de la navigation, d’accaparement des ressources, qu’il s’agisse de la pêche, des fonds marins ou des ressources naturelles. C’est un milieu où les tensions sont plus vives que par le passé. La France et les Européens souhaitons nous engager de façon plus attendue sur ce sujet. Avec la présence maritime coordonnée dans le Golfe de Guinée, la stratégie dans la zone Indo-Pacifique, nous souhaitons entrainer les Européens.

(Nicolas Gros-Verheyde)

La ministre s’est également exprimée sur la coopération industrielle en particulier avec les Allemands. Lire : Coopération industrielle franco-allemande. « L’Union est un combat » (Florence Parly)

Entretien réalisé, à l’Hôtel de Brienne (Paris), siège du ministère de la Défense, vendredi 2 juillet, dans une séance de questions-réponses, à bâtons rompus, avec les journalistes membres de l’AJD (dont fait partie B2)

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Remises exceptionnelles sur le High-Tech – le site à savoir

Aumilitaire.com - Sun, 07/04/2021 - 00:36
Vous connaissez déjà et sûrement de nombreux sites e-commerce, comme Amazon, Cdiscount, Fnac, entre autres. Vous connaissez peut-être moins d’autres plateformes qui proposent exactement la même chose. Que ce soit dans les choix des produits ou même parfois de la façon dont leur site a été conçu, on peut limite employer le mot plagiat pour […]
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Des éléments de la police militaire slovaque à bord d’un navire d’Irini en 2022

Bruxelles2 - Sat, 07/03/2021 - 13:16

(B2) Jusqu’à onze membres de la police militaire slovaque pourront éventuellement rejoindre l’opération européenne de contrôle de l’embargo en mer Méditerranée (EUNAVFOR MED Irini) pendant six mois à partir de mars 2022.

C’est ce qu’a proposé le ministère de la Défense à Bratislava, selon l’agence slovaque TASR. Ils feront partie d’une équipe d’intervention sur un navire battant pavillon allemand. Le ministre de la défense a soumis sa proposition en procédure interminstérielle.

Selon le mandat actuel, seuls cinq membres de l’armée slovaque peuvent servir dans l’opération. Ce n’est pas la première fois que les Slovaques s’engagent dans une opération maritime de l’UE. Un engagement similaire avait été fait lors de l’opération EUNAVFOR Med Sophia, de lutte contre les trafics d’êtres humains (lire : Des Slovaques en Méditerranée).

(NGV)

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Une patrouille suédoise visée par des tirs dans Takuba

Bruxelles2 - Fri, 07/02/2021 - 19:10

(B2) Les soldats effectuaient une mission de routine, lorsqu’ils ont été « visés par des tirs de gros calibre » mercredi soir (30 juin), indique un communiqué de la défense suédoise. Aucun soldat n’a été blessé. Tous les soldats sont revenus au camp principal. Cette situation « ne remet pas en cause l’engagement de la Suède dans la région », précise-t-on côté suédois.

(AF, st.)

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Le Fonds européen défense : est-ce un changement de paradigme ?

Bruxelles2 - Fri, 07/02/2021 - 12:30

(B2) 1,2 milliard d’euros de budget, 23 domaines prioritaires, voila à quoi ressemblera la première année du Fonds européen de défense qui démarre maintenant. Est-ce un vrai saut ?

Le commissaire Thierry Breton au lancement du Fonds européen de défense (crédit : Commission européenne)

L’Europe prend son destin en main

C’est « un changement de paradigme clair » s’est écrié le commissaire européen en charge du Marché intérieur, le Français Thierry Breton lors de la cérémonie de lancement mercredi (30 juin). « L’Europe prend son destin en main », s’est-il félicité. De la création et du lancement Fonds européen de défense (FEDef en abrégé), le commissaire y voit trois atouts : premièrement, « c’est une contribution absolument essentielle à une plus grande souveraineté européenne », deuxièmement, « l’Union européenne doit compléter son soft power par du hard power pour devenir progressivement un acteur de la sécurité au niveau mondial ». Enfin, « Le Fonds contribue à faire de nous un partenaire crédible vis-à-vis des partenaires et dans l’OTAN en particulier ».

Un changement de paradigme ?

Il y a sans conteste une évolution notable. Voir les Européens financer, avec le budget commun de l’Union européenne, la recherche et le développement de nouvelles armes, de nouveaux équipements de défense, létaux ou non létaux, de l’artillerie de précision aux drones, en passant par les capacités de lutte contre les menaces bactériologiques, chimiques ou nucléaires (NRBC), est tout sauf évident et anodin pour une organisation a priori dédiée sur des tâches civiles. Le changement de paradigme est donc évident.

Une pierre à la souveraineté européenne : à voir

Dire que cela contribuera à la souveraineté européenne, cela reste encore à prouver. On le verra au bout de la période de sept ans où le Fonds européen de défense se déroulera. Mais c’est bien parti. Deux dangers menacent les Européens : 1. céder à leur désir de rester avant tout lié aux Américains (un point clé important pour nombre de pays européens), la souveraineté acquise serait alors inutile. 2. se tromper de domaine de dépendance.

Devenir un acteur de sécurité mondiale ? Illusoire

Sur ce point, on peut se dire que c’est plutôt un volontarisme très avancé et pour le moins erroné. Ce n’est pas en faisant de la recherche ensemble pour se doter de nouveaux équipements militaires ni même en se dotant (ensuite) de nombreuses capacités militaires que l’Europe deviendra un acteur de sécurité. Cette qualité s’acquiert davantage par une stratégie politique et militaire claire, une capacité politique de décision (rapide si possible), une réactivité aux crises, une volonté d’agir, suivie d’actions concrètes. On peut avoir les meilleurs capacités au monde : si elles restent dans les hangars ou dans les ports, c’est de l’argent perdu. Les exemples récents (Syrie, Haut Karabagh, Ukraine) montrent un paysage contrasté. L’Europe, incapable d’agir (comme l’OTAN d’ailleurs) préfère s’abstenir. Et dans les différents opérations et missions déployées par l’UE (Atalanta, Irini, EUTM Somalia, EUTM Mali, etc.), il manque encore certaines capacités et quelques personnels…

Une Europe plus crédible vis-à-vis de l’OTAN ? Sans aucun doute

Sur la crédibilité de l’UE vis-à-vis de l’OTAN, on pourra discuter d’une notion qui reste très subjective. Mais il y a une réalité. La création du Fonds a réveillé l’intérêt des Américains comme de l’OTAN qui ont soudainement des « yeux de chimène » pour les Européens, lorgnant vers un instrument très intéressant à leurs yeux (OTAN), voire concurrentiel et dangereux (USA). Le temps où l’Europe quémandait à l’OTAN des moyens pour mener des opérations s’est sinon renversé, du moins rééquilibré. C’est aujourd’hui l’OTAN qui est intéressé par les capacités européennes (en matière industrielle). L’Alliance est en passe de mettre en place un fonds de soutien à l’innovation. Mais cela reste (pour l’instant) fondé sur des contributions volontaires.

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet)

Lire aussi sur B2 Pro :

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Soucieuse défense

Défense en ligne - Thu, 07/01/2021 - 09:47

Les armées françaises vont renouer, le 14 juillet prochain, avec les plaisirs et fiertés des défilés à l'ancienne — annulés l'an dernier pour cause de Covid-19 . En tête, sur les Champs-Élysées à Paris, elles ont placé de petits échantillons des « forces spéciales » prêtées par quelques pays européens pour épauler les soldats français au Sahel, au moment où leur opération-phare, « Barkhane », est dissoute par l'exécutif. C'est aussi le moment où les dossiers « défense » se bousculent à l'Élysée et au gouvernement, (...)

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Un véhicule suicide contre la Minusma : douze militaires allemands et un Belge blessés

Bruxelles2 - Fri, 06/25/2021 - 19:24

(B2) Il était 8h30 (heure Europe) ce vendredi matin, au nord de Gao, quand un véhicule suicide (VBIED) a foncé sur une base opérationnelle temporaire de la mission des casques bleus au Mali

Hélicoptère Mi8 de la Minusma en évacuation médicale (Minusma 2018- Archives B2)

Cela s’est passé près du village d’Ichagara, dans la commune de Tarkint, à 180 km au nord de Gao.

Au moins quatre blessés graves

Douze soldats allemands ont été blessés, « dont trois grièvement » a confirmé rapidement la Bundeswehr. Un militaire belge a aussi été blessé, comme l’a indiqué la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder par tweet. Son état est « grave ».

Evacués sur Gao

Les blessés ont reçu des soins médicaux immédiats et ont été transportés sur Gao par hélicoptère (un hélicoptère contracté et un hélicoptère mi8 de l’ONU). Ils ont été pris en charge par les équipes médicales allemande, française et chinoise, a indiqué la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui est intervenue devant la presse en fin d’après midi (à écouter ici en allemand).

Un blessé en urgence vitale

L’état de deux soldats plus sérieusement blessés est « stable ». Le troisième est actuellement opéré. « Nous avons une pensée particulière pour lui » a indiqué AKK. NB : on peut parler donc d’urgence vitale.

Un rapatriement en cours par A400M

Ils devraient être rapatriés rapidement en Allemagne par moyen aérien (StratAirMedevac). Un avion d’évacuation médicale A400M a décollé directement vers Gao (qu’il devrait atteindre dans la nuit). Il devrait rapatrier vers l’Allemagne les blessés samedi matin a indiqué la ministre. Les circonstances exactes de l’attaque font l’objet d’une enquête.

Quinze blessés au total

En tout il y a quinze casques bleus blessés avait d’abord annoncé la MINUSMA. Il y a donc deux éléments dont soit la nationalité reste à préciser, soit qui finalement n’ont pas été blessés

Ce matin, une base opérationnelle temporaire de la Force de la MINUSMA près du village d'Ichagara, dans la commune de Tarkint, région de #Gao, a été la cible d’une attaque au véhicule piégé. 15 #Casquesbleus ont été blessés, leur évacuation est en cours. pic.twitter.com/l40GsrLFzd

— MINUSMA (@UN_MINUSMA) June 25, 2021

Qu’est-ce qu’une base temporaire ?

Une base opérationnelle temporaire est généralement formée autour de véhicules blindés, formés en cercle (comme le veut la tradition dans le désert ou far west) qui protègent ainsi le camp. Cette base avait été établie pour « sécuriser le passage de la 3e compagnie du bataillon de l’armée malienne reconstituée (BAR) en route pour Kidal », précise la MINUSMA. Une compagnie qui a fait l’objet hier d’une attaque par un engin explosif improvisé (IED), comme l’a confirmé la MINUSMA.

NB : C’est la seconde attaque au véhicule piégé en quelques jours. Les Français de Barkhane avaient été visés lundi dernier (lire : L’opération Barkhane atteinte par un véhicule suicide).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La présidence française de l’UE percutée de plein fouet par un accident électoral

Bruxelles2 - Thu, 06/24/2021 - 18:15

(B2) La France doit assurer sa présidence de l’UE au premier semestre 2022. Problème : les élections présidentielles et législatives doivent se tenir sur la même période. Le président français, Emmanuel Macron, a pourtant refusé de permuter avec un autre État membre comme c’est l’usage dans ce cas de figure. Il pourrait s’en mordre les doigts

Emmanuel Macron au Conseil européen (par visio-conférence) de février 2021 (Conseil de l’UE)

Le pire moment pour une présidence

La présidence française de l’UE qui doit démarrer le 1er janvier prochain et se terminer le 30 juin 2022 à minuit, pourrait être stoppée nette à mi-course. Le premier tour des élections présidentielles doit se tenir le 10 avril et le second tour le 26 avril. C’est-à-dire juste au moment où une présidence européenne commence à tourner à plein régime. Avant, ce sera la campagne électorale qui tournera à plein régime. Après, quelle que soit l’issue du premier tour, viendra le temps des législatives, en juin 2022. Autrement dit, tous les esprits seront tournés ailleurs que vers le travail de l’Union européenne. L’Europe sera prise dans la ligne de mire de débats partisans. Quelle que soit l’issue du vote, un nouveau gouvernement devra se mettre en place, qui ne sera pas automatiquement celui qui aura démarré la présidence, voire sera radicalement différent (cf. encadré).

Le poids toujours irremplaçable d’une présidence

Certes, une présidence du Conseil de l’Union européenne n’a plus l’importance qu’elle avait avant le Traité de Lisbonne. La présidence portée par un État membre ne conduit plus les débats au Conseil européen (rendez-vous des chefs d’Etat et de gouvernement donnant les grandes impulsions politiques), elle ne préside plus le Conseil des Affaires étrangères ni l’Eurogroupe, car ses présidents sont permanents. Ses impulsions potentielles sont aussi plus mesurées à 27 qu’à 12 ou à 15 (et à quand la présidence revenait tous les six ou sept ans). Mais la présidence — avec ses ministres et ses diplomates —reste irremplaçable pour pousser des dossiers, négocier des compromis, débloquer des sujets. L’Europe reste encore un ‘objet’ politique où les rapports humains ont de l’importance. Un point souvent sous-estimé. Il y a souvent des échanges entre ministres sur le mode : « je te soutiens là, tu me soutiens plus tard ». En 2022, la crédibilité des ministres français sera quasi-nulle… Car comment faire confiance à quelqu’un qui a des chances de ne plus être là dans quelques semaines ?

Un choix délibéré

Il a cependant été proposé à plusieurs reprises au président de la République de permuter sa présidence avec un autre État membre — soit passer plus tôt ou plus tard dans le calendrier. C’est l’usage d’ailleurs souvent suivi quand une présidence de l’Union européenne arrive pendant des élections nationales. L’Allemagne et la Finlande avaient ainsi échangé leurs présidences en 2006 et 2007. Personne, en effet, au niveau européen n’a intérêt à voir une équipe gouvernementale occupée par sa réélection ou, pire, partir en plein milieu d’une présidence et remplacée par une autre qui n’a pas vraiment été initiée aux choix faits ou manœuvres en cours. L’Élysee a cependant refusé tout net, assumant, revendiquant même, de pouvoir exercer une présidence en pleine campagne électorale, nous ont confirmé plusieurs sources. Un choix de stratégie, et de communication politique, qui pourrait s’avérer néfaste aujourd’hui. C’est dommage pour la France, une présidence, c’est seulement tous les 13 à 14 ans aujourd’hui. Et, surtout, c’est dommage pour l’Europe.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un président qui risque de valser en avril prochain. Le résultat des dernières élections — municipales et surtout régionales — même ramené à l'aune locale et de l'abstention — laisse planer plus qu'un doute sur la reconduction du président de la République de la République en Marche dans ses fonctions. À droite, les Républicains relèvent la tête. À gauche, les Verts s'installent dans le paysage. Tandis qu'à l'extrême-droite, même affaibli, le Rassemblement national reste ancré dans les 20% de voix minimum, disent les élections passées comme les sondages. Le parti du président (LREM) n'a pas réussi à sortir de l'étiage habituel où était le parti centriste (MODEM), autour de 10-12%. En l'état des lieux aujourd'hui, Emmanuel Macron n'est plus assuré de passer le cap du premier tour. Il reste en effet un animal politique, doué pour semer le trouble parmi ses adversaires, pour s'imposer ensuite dans un champ de ruine (ex. en 2017). Mais la donne pourrait être différente dans un an.

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SCAF : le Bundestag donne son feu vert in extremis

Blog Secret Défense - Wed, 06/23/2021 - 18:57

Les Verts allemands s’y sont opposés.

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Amiral Vandier : « l’Indo-pacifique, un défi pour la Marine nationale »

Blog Secret Défense - Tue, 06/22/2021 - 10:42

Un entretien vidéo avec le chef d’état-major de la marine, en collaboration avec l’Institut français des relations internationales

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L’opération Barkhane atteinte par un véhicule suicide (v2)

Bruxelles2 - Mon, 06/21/2021 - 14:28

(B2) Un véhicule de l’opération Barkhane a été victime lundi (21 juin), d’une attaque dans la région de Gossi, au Mali

L’incident s’est produit, « en début de matinée » confirme l’état-major des armées. Un VAB (véhicule de l’avant-blindé) du groupement tactique désert (GTD) ‘Tigre’ l’armée française se trouvait « en mission de reconnaissance pour sécuriser les alentours de la base opérationnelle avancée (BOA) de Gossi », quand un véhicule suicide « bourré d’explosifs » a explosé à son passage.

Plusieurs blessés

Six militaires français et quatre civils maliens (dont un enfant) ont été blessés dans l’explosion du véhicule suicide. Ils ont été évacués vers l’hôpital militaire de Gao et l’hôpital de Gossi (pour les civils). Leur « pronostic vital n’est pas engagé » indique-t-on du côté français. Des hélicoptères d’attaque Tigre et des avions Mirage 2000 sont intervenus pour « appuyer les troupes au sol » et permettre l’évacuation des blessés.

(NGV)

Mis à jour avec le nombre de blessés

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Janša, prénom Janez. Un insubmersible à la tête de la présidence slovène de l’UE

Bruxelles2 - Mon, 06/21/2021 - 11:44

(B2) Le Premier ministre slovène va bientôt passer au premier plan de l’Union européenne, six mois durant, à compter du 1er juillet. Il n’en est pas à son coup d’essai. Il sait diriger. Et celui qui pourra le faire plier devra s’y reprendre à plusieurs reprises

Janez Jansa en uniforme de la jeune armée slovène (crédit : J.Jansa – facebook)

Un ‘rouge’, anar

Janša n’était pas un homme de droite… au départ. Il se situait plutôt à l’autre bout de l’échiquier : à la gauche. Même très à gauche. C’est un Rouge, anar, anti-militariste, adepte de Mao, dans un pays, la Yougoslavie, dominée par un parti unique (la Ligue communiste de Yougoslavie), qui affiche l’autogestion socialiste, tiers-mondiste, et une certaine distance avec Moscou, mais sait aussi pourchasser, de façon sévère, les opposants à la ligne.

Un passage par les jeunesses communistes

Janez est de ces opposants. Il se montre très critique. Président de la commission de défense de l’association de la jeunesse socialiste de Slovénie, il met en cause la direction dans l’hebdomadaire des jeunesses communistes Mladina, réputé pour son esprit alternatif, et est exclu du parti. Avec son acolyte David Tasic (1), ils mettent les autorités en émoi. Tasic publie ‘La nuit des longs couteaux‘ qui décrit (à l’aide d’un enregistrement) la façon dont le comité central de la Ligue communiste envisageait l’arrestation des militants de la société civile. D’autres articles sont publiés sur les plans militaires de l’armée yougoslave.

Le JBTZ, lanceur de la carrière de Jansa

Suite à cette affaire, ils sont arrêtés en 1988, avec un militaire Ivan Borstner, ainsi que le rédacteur en chef de Mladina, Franci Zavrl. Les quatre sont traduits en cour martiale. Janša est condamné à dix-huit mois de prison. Leur procès, médiatisé, se déroule en plein mois de juillet 1988. Une formidable erreur du pouvoir de Belgrade ! Ce qu’on a appelé le groupe JBTZ passe à la célébrité. Des comités de soutien ‘Free Jansa’ jaillissent. Ils cristallisent comme jamais le ressentiment slovène, sel de cristallisation de l’indépendance future. Pour Jansa, c’est la bascule, vers ce qui restera sa passion : l’arène politique.

La fondation du parti d’opposition

En 1989, quand la Slovénie rompt le monopole du parti unique, Janša fonde le SDZ, l’Union démocratique slovène, le premier parti d’opposition et en devient le vice-président. En 1990-1991, durant la phase d’émancipation de la Slovénie, il occupe le poste clé de ministre de la Défense de la toute jeune république slovène, encore yougoslave. C’est à lui qu’incombe de forger la défense de la république indépendante, à partir des forces territoriales, peu équipées et peu formées, plus proches du garde-champêtres que des forces spéciales. Des structures parallèles sont mises en place, par rapport au commandement officiel. Des équipements sont achetés.

Nous sommes en guerre

Le 27 juin 1991, quand l’armée yougoslave passe à l’offensive, deux jours après la proclamation de son indépendance par Ljubljana, le tout jeune ministre proclame devant la télévision nationale : « Nous sommes en guerre ». Personne ne veut parier sur le gagnant. Pourtant, avec ses armes anti-chars, la toute jeune armée inflige à la puissante armée populaire yougoslave une défaite. Celle-ci laisse au tapis de nombreux chars et plusieurs hélicoptères, et plusieurs centaines de prisonniers. C’est à partir de cette victoire que Janša se propulse au premier plan. La troïka européenne dépêchée sur place, en urgence, obtient un accord de compromis.

La brigade spéciale Moris

L’envers du décor parait un peu moins glorieux. En décembre 1990, une brigade spéciale est mise en place, la brigade Moris (alias Ministrstvo za Obrambo Republike Slovenije), qui préfigure l’armée slovène. Une unité militaire directement subordonnée au ministre de la Défense (Janez Janša) et chargée de ce qu’on pourrait appeler toutes les opérations spéciales comme ‘under cover‘. Elle est particulièrement active en 1991 lors de l’accession à l’indépendance. Mais aussi après. Elle a ainsi « prêté » des armes et des munitions aux municipalités croates voisines, pour se défendre contre les Serbes. Ce qui contrevient alors à l’embargo décrété au niveau international par le Conseil de sécurité des Nations unies en septembre 1991 (2). Le gouvernement yougoslave de Belgrade, dirigé essentiellement par les Serbes (après le départ des Slovènes et des Croates) a fait de même auparavant, fournissant matériels et équipements en nombre aux Serbes de Croatie. La brigade Moris est aussi chargée de certaines missions de renseignement, écoutant et espionnant à la fois les politiciens et les journalistes, et au besoin pour les mettre à l’écart.

Victoires et défaites, un acharné du pouvoir

Jansa continuera ainsi à évoluer, au fil des années, entre l’ombre et la lumière, entre le succès et l’opprobre. Il exerce les fonctions de ministre de la Défense jusqu’à 1994, avant d’être écarté par le président d’alors Janez Drnovšek. Le tabassage d’un de ses anciens collaborateurs en pleine rue sonne sa fin… Mais il reviendra. Il revient au pouvoir, son parti – devenu le SDS – ayant remporté les élections d’octobre 2004, et devient premier ministre. Poste qu’il occupe jusqu’en 2008, assurant notamment la première présidence de l’Union européenne pour la Slovénie. Les élections de 2008 le font chuter, à un siège près. Il doit céder sa place à ses ennemis jurés, les sociaux-démocrates dirigés alors par Borut Pahor. Il passe à l’opposition, mais revient au pouvoir à la faveur d’une nouvelle coalition en 2012-2013.

L’affaire Patria

En juin 2013, il est atteint dans une sombre affaire de corruption pour l’achat des blindés à l’industriel finlandais Patria. Une affaire remontant à son mandat précédent de premier ministre (2004-2008). Un des plus gros contrats que l’armée slovène (278 millions d’euros) ait jamais conclu, qui comporte apparemment une annexe discrète : le versement de commissions sonnantes et trébuchantes au SDS, le parti au pouvoir. Il est condamné à deux ans de prison. Condamnation confirmée en appel en avril 2014. Jansa passe alors par la ‘case prison’ une deuxième fois ! La délivrance survient en avril 2015, avec l’annulation du jugement à l’unanimité par la Cour constitutionnelle en avril 2015. Il est libéré au bout de neuf mois de prison. L’homme en gardera, une certaine amertume, dénonçant un « complot politique ».

Un habitué de la joute politique

Aujourd’hui, Janša est un des hommes politiques slovènes qui a le plus duré, ayant traversé tous les temps. À la tenacité, il allie une rancune, souvent tenace, toujours exacerbée. Il a gardé un goût pour les joutes verbales, et autres. Adepte du twitter, à la mode Trump, il envoie ses banderilles par rafales. La modération n’est pas son fort. Il ne va pas dans la tendresse. Il pilonne ses adversaires, n’hésitant pas à sortir l’artillerie la plus lourde, et les attaques personnelles au-dessous de la ceinture (3). Peu importe l’argument, l’important est de taper. À la pacification, il préfère le champ de bataille, choisissant son terrain d’affrontement, comme le rappelle son ancien journal Mladina.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Proclamé meilleur journaliste en 1986, il quitte Mladina en 1989 et fonde en 1991 une maison d’édition indépendante ‘Založba Karantaanija’.
  2. Sur la question de l’embargo sur les armes vers la Yougoslavie, lire cette étude.
  3. Sa cible préférée est la télévision publique. En mars mars 2016, il accuse par tweet deux journalistes d’être des « prostituées délabrées à 30 et 35 euros ». Ce qui suscite une enquête de la plateforme de protection des journalistes du Conseil de l’Europe. Plus récemment, où il les accuse d’être des incapables et des profiteurs. Nouvelle enquête du Conseil de l’Europe.

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Siffler la Marseillaise

Défense en ligne - Mon, 06/21/2021 - 09:08

« Au fond, c'est qu'une chanson française » disait Léo Ferré de la Marseillaise dans un pamphlet chanté qu'il avait osé appeler lui aussi « La Marseillaise », où il engueulait copieusement, cette « grue sur le vieux-Port avec des dents longues comme la faim », cette « putain qu'aime que la braise ». On ne l'a guère entendue sur les ondes, ce contre hymne soixante-huitard depuis qu'il est permis d'interdire ceux qui « outragent » le dit « hymne national ». 7 500 euros d'amende et six mois d'emprisonnement pour des « (...)

- Contrebande / , , , , ,
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À Melsbroek, l’unité binationale A400M. Un modèle du genre

Bruxelles2 - Sun, 06/20/2021 - 21:40

(B2) Belges et Luxembourgeois ont choisi de mettre en pool leurs avions de transport. Initiative intéressante à plus d’un titre. Une première pour le Luxembourg qui ne disposait pas jusqu’à présent d’avion de transport militaire

Au premier plan, les cinq C-130 restants, qui vont quitter le tarmac de Bruxelles d’ici la fin de l’année. Au fond, l’A400M luxembourgeois (© NGV / B2)

Une flotte de huit appareils à terme

Le pool compte déjà trois avions (deux Belges et un Luxembourgeois). À terme, il comptera huit. Trois appareils supplémentaires seront encore livrés cette année 2021 et le dernier en 2024. Ils remplacent la flotte belge de C-130, à bout de souffle. Le dernier appareil quittera le tarmac d’ici la fin de l’année (voire avant).

Tout est nouveau

La base aérienne du 15e Wing, aussi, est en cours de transformation, avec de nouveaux hangars conçus pour accueillir les nouveaux avions (plus longs que les anciens). « Ici tout est nouveau » indique le commandant du 15e Wing. « Nous ne devons pas seulement apprendre à voler, mais c’est tout un environnement nouveau qu’on doit découvrir. »

Une unité binationale

Tout est aussi multinational. La formation des pilotes a lieu en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne. Les Belges échangent ainsi avec les Français sur l’electronic warfare (guerre électronique) — « qui ont beaucoup d’expérience sur ce sujet » dixit un officier belge —, ainsi que la maintenance des moteurs (un contrat a été passé). Il y a des échanges sur les équipages avec les Britanniques, des informations techniques et un entrainement technique avec les Allemands. Une nécessité.

Une première pour le Luxembourg

« C’est nouveau d’avoir cette capacité » confirme à B2 François Bausch, le ministre de la Défense (et vice-premier ministre) du Grand-Duché. Le Luxembourg n’avait pas d’aviation de transport jusqu’ici. « C’est un investissement très intéressant. Cela permet de combler une lacune dans nos besoins, de remplir des besoins réels au niveau de l’UE comme au niveau de l’OTAN. » « Cette capacité peut être employée de différentes façons, de façon militaire ou civile. » Au niveau de l’aide humanitaire également.

François Bausch (© NGV / B2)

Une capacité à multiples usages pour le Grand-Duché

« Nous sommes très engagés dans la zone Sahel, que ce soit au niveau militaire ou de la coopération au développement. » Et en cas de problème, l’avion luxembourgeois pourra voler directement Jusqu’à présent le Luxembourg dépendait des autres. « C’est « important pour nous d’avoir une certaine priorité, si on en a besoin, par exemple en cas d’évacuation » confirme le ministre. Et s’il n’est pas utilisée par les Luxembourgeois, l’avion reste dans le pool européen d’aviation de transport (EATC) pour être mis à disposition des autres pays.

Une équipe totalement intégrée

Les six pilotes et six logisticiens luxembourgeois sont d’ailleurs intégrés totalement dans le staff belge sur l’aéroport de Melsbroek (l’aéroport militaire de Bruxelles). Ils peuvent effectuer toutes sortes de missions comme leurs collègues belges. Les équipages peuvent donc être mixtes. Et les nationaux des uns voler sur l’appareil de l’autre.

(Nicolas Gros-Verheyde, à Melsbroek)

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Les Tchèques de Takuba confrontés à un IED. Pas de blessés

Bruxelles2 - Sun, 06/20/2021 - 21:14

(B2) Un véhicule militaire tchèque des forces spéciales a heurté un IED (un engin explosif improvisé) samedi matin (19 juin) au Mali.

Véhicules des forces tchèques en patrouille pour EUTM Mali (Armée tchèque / Archives B2)

« Tous les soldats vont bien. Personne n’a été blessé », a indiqué l’armée tchèque sur Twitter. Le véhicule « effectuait une tâche opérationnelle » dans le cadre de la task-force Takuba sans vouloir donner « davantage d’informations sur le type de mission » effectué.

V sobotu 19. června v dopoledních hodinách najelo české vojenské vozidlo při plnění operačního úkolu mise Takuba na výbušninu. Všichni vojáci jsou v pořádku bez zranění. Další informace s ohledem na druh mise nebudeme sdělovat.

— Armáda ČR (@ArmadaCR) June 19, 2021

Selon Wassim Nasr, l’incident a eu lieu à proximité du camp de Menaka.

(NGV)

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