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Défense

Le passage à vide de l’OTAN durant l’été de la crise afghane. Un sacré retard à l’allumage

Bruxelles2 - Sun, 10/24/2021 - 11:32

(B2) Les langues se délient à l’Alliance. Et on commence à connaitre les raisons du passage à vide de l’OTAN durant le mois d’août et de la crise afghane

Évacuation de Kaboul (US Airforce)

Les longues vacances du secrétaire général

Durant l’été, jusqu’au 13 août, il n’y a eu aucune réunion du conseil de l’Alliance atlantique Nord (le NAC dans le jargon), qui regroupe au jour le jour les ambassadeurs des 30 pays membres. Pour une seule et unique bonne raison. Jens Stoltenberg, le secrétaire général, comme son adjoint, le Roumain Mircea Geoană, étaient en vacances, dans leurs pénates, loin de Bruxelles. Ils ne sont revenus au siège de l’OTAN qu’au dernier moment. Or, sans le numéro 1 ou le numéro 2 de l’Alliance, pas de réunion possible du NAC. Résultat : ce rouage essentiel de l’Alliance est resté inemployé jusqu’au 13 août. Et à ce moment-là, il était déjà trop tard. Washington avait déjà donné le ‘la’ du retrait.

Le retard à l’allumage des ministres

Il ne faut pas s’étonner ensuite qu’aucune réunion des ministres de la Défense de l’Alliance n’a été déclenchée. Certes leurs collègues des Affaires étrangères se réuniront (lire : Les ministres de l’OTAN inquiets, supplient les USA de rester plus longtemps). Mais après la bataille (le 20 août !)… Et après leurs homologues de l’Union européenne (le 17 août, lire : L’Europe prête à parler aux Taliban pour gérer l’urgence. Mais pose ses conditions). C’est dire l’ampleur du retard.

Les Américains en transition

Il faut ajouter à cela l’absence américaine. Il n’y a toujours pas d’ambassadeur américain en titre à l’Alliance. Faute d’accord à Washington. La nommée Julianne Smith vient juste d’obtenir l’aval de commission sénatoriale des relations étrangères, mais pas encore du Sénat dans son entier. Cet été, il n’y avait donc pas « vrai patron » à l’Alliance. Et cette absence a pesé.

Une défaillance politique

Aucun réel débat n’a eu lieu à l’Alliance sur le départ de l’Afghanistan. Les Européens ont été « informés » de la décision américaine. Mais il n’y a pas eu de réelle « consultation », au sens d’un partage de l’information, puis d’une négociation. Idem pour la mise en œuvre du retrait, qui « n’a pas été concertée ». Et personne — à notre connaissance — n’a vraiment demandé expressément ce débat (y compris ceux qui se sont plaint après). Résultat : « l’accélération du calendrier n’a jamais été discutée ».

Résultat un bon gros capharnaüm

La machine à planifier de l’Alliance s’est alors enrayée dans le sable. Même pour ce qui était évident. « Aucune liste des Afghans ayant travaillé pour l’OTAN à évacuer n’existait ! […] On se demande ce qu’a fait l’état-major de l’Alliance », s’interroge à haute voix un connaisseur. Le QG à Mons (Shape), dirigé par l’Américain Ted Wolters (adjoint : le Britannique Tim Radford), qui a un effectif bien fourni, était-il lui aussi en vacances ? En tout cas, la coordination de l’opération s’est faite surtout à coups de messages Whatsapp entre ministres, si on en croit la ministre française des Armées, Florence Parly (lire : Soit l’Europe fait face, soit l’Europe s’efface).

Une défaite politico-militaire

Le résultat est à la mesure : une opération de retrait qui a été un succès, mais une déroute en rase campagne pour la machine politico-militaire de l’Alliance (1). La remise à zéro des compteurs dans le cadre du retour d’expérience engagé lors de la ministérielle défense jeudi (21 octobre) devra être rude si on veut en tirer des leçons pour l’avenir…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. On entend par là le niveau stratégique de l’Alliance. Au niveau tactique la coordination a bien fonctionné de l’aveu de tous les militaires et politiques consultés.
Afghanistan. Une sévère défaite de l’OTAN. Une introspection est nécessaire (v2)

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Approche amicale sur un navire turc

Bruxelles2 - Sat, 10/23/2021 - 16:46

(B2) Le navire de soutien de la marine allemande, Bonn, a effectué le 20 octobre, une « approche amicale » sur un cargo turc, le Kuruoğlu 3 naviguant aux abords de la Libye. A bord d’un RHIB (un navire rapide), une équipe de visite a abordé le navire.

Une action classique

Effectuée dans le cadre de l’opération EUNAVFOR Med Irini, elle a pour objectif de vérifier qu’il n’y pas d’infraction à l’embargo sur les armes décrété par l’ONU. Aucune suite ne semble avoir été donné.

(NGV)

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Force de réaction rapide. Une idée, loin d’être révolutionnaire. Un peu d’audace Svp

Bruxelles2 - Fri, 10/22/2021 - 12:55

(B2) L’Europe, comme l’OTAN d’ailleurs, n’a toujours pas une force de réaction rapide digne de ce nom. Il y a bien des dispositifs — la NRF à l’OTAN, le battlegroup à l’UE — qui restent inemployés, s’usent et sont en fait factices : ni réactif, ni rapide, ni force

Le battlegroup toujours sublimé, jamais employé, pourrait vivre ses dernières heures (photo : Bundeswehr)

De bonnes idées, mais

Nous venons de lire attentivement la dernière proposition mise sur la table, à l’initiative de l’Allemagne, pour doter l’Union d’une force de réaction rapide lire : Boussole stratégique. Cinq pays proposent une force de réaction rapide, plus performante).

Un beau papier…

Un non-paper (comme on dit dans le jargon bruxellois, c’est-à-dire un document non officiel) avec des idées pour résoudre les lacunes actuelles des groupements tactiques, en les dotant d’une certaine permanence, en investissant dans les capacités manquantes, en dotant l’UE d’une plate-forme de commandement digne de ce nom, etc. Seulement, cette proposition a un gros défaut.

On cherche à refaire du neuf avec du vieux

Elle n’est qu’un avatar de plus de la volonté de conceptualiser une force de réaction rapide de façon assez théorique. Elle s’attache à quelques notions annexes, techniques en quelque sorte, sans résoudre le hiatus entre la rapidité et la soudaineté d’une crise, d’une part, et la lenteur de réaction européenne au niveau politico-militaire (1). Prévoir une première capacité opérationnelle en 2025, et une pleine capacité à l’horizon 2027-2028, comme le font les auteurs de ce papier, est une utopie.

Une lenteur de mise en place formidable

Presque dix ans pour mettre en place un nouveau modèle, c’est le condamner à être vite dépassé. On va refaire comme les modèles précédents : partir de la dernière crise (ratée). Comme l’a été la force de 60.000 hommes d’Helsinki (1999) — basée sur le modèle rigide de la FORPRONU-SFOR de Bosnie de 1995 — ou le battlegroup — conçu sur le modèle de l’intervention de EUFOR Congo — qui a mis cinq ans à être modélisé et n’a jamais pu dépasser le stade de gentils exercices dans des champs boueux. La force d’entrée en premier (française, à 5000 hommes), conçue sur le modèle de la force Barkhane, et la force de réaction rapide seront-ils plus adaptés à la nouvelle donne future ?

Les différents problèmes principaux restent sans réponse

Comment cristalliser plus rapidement la décision au plus haut niveau européen, en 24 heures maximum ? (un Conseil européen de sécurité ?) Comment obtenir rapidement, en 24 heures, les autorisations nécessaires au plan national ? (Négocier une sorte d’autorisation préalable ?) Comment prévoir la crise imprévue ? (La planification imaginative ?) Comment adapter la réponse militaire à une crise future qui ne ressemblera ni au Sahel ni à l’Afghanistan ? (Une réponse modulaire ?) Etc.

Une erreur congénitale

Ce document part toujours du même principe. Il présuppose que les Européens veulent et sont capables d’intervenir. Et ce, de façon rapide. Or c’est faux.

Être plus réaliste

Il y a des crises où l’on ne veut pas, ou l’on ne peut pas intervenir, du moins frontalement. Les exemples sont nombreux : l’intervention russe en Crimée 2014, le conflit civil syrien de 2012, la guerre Azerbaïdjan-Arménie de 2020, la guerre civile éthiopienne de 2021, etc. Un constat valable tout autant pour l’OTAN. À l’inverse, il y a des crises, où même si on ne l’a pas envisagé vraiment, on sera contraint d’intervenir. Notamment pour l’évacuation de citoyens en danger — comme le retrait de Kaboul en Afghanistan récemment ou lors du tsunami aux Philippines — ou contre un groupe terroriste.

Inverser le paradigme

Enfin, il y a des crises où on voudra et on pourra intervenir : défense du territoire européen, conflit de moyenne intensité dans le voisinage, ou plus loin, avec une force faible en face (type piraterie maritime, Sahel…). Il serait peut-être judicieux d’adapter le principe du réalisme, de partir de chacune de ces typologies de crises, où l’intervention est évidente, et bâtir ensuite un (ou plusieurs) instruments et une mécanique de décision. Plutôt que d’opérer le contraire. Et avoir un instrument totalement inutilisable.

Inventer les battlegroups modernes

Car l’intervention militaire moderne aujourd’hui, est-ce toujours d’avoir une capacité d’une brigade terrestre, comme le sous-tendent les auteurs de ce papier ? Peut-être. Mais cela ne répondra sûrement pas à toutes les crises. Ne faut-il pas avoir une force commandos de 100 à 300 hommes, pour faire des interventions (type évacuation rapide et extraction), dotée de capacités aériennes (avions stratégiques, tactiques et hélicos) ou maritimes (selon le cas) ? Ne faut-il pas avoir un bataillon de drones plutôt qu’une compagnie blindée ?

Au final, est-ce qu’une équipe de 20 à 40 geeks, en jeans et baskets (ou en costume cravates), capables de déjouer une attaque informatique ou de répliquer rapidement, ne serait pas plus utile ? Et dissuasif ? C’est là peut-être que se niche le battlegroup du futur… 

Un peu d’audace que diable !

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Le dispositif euro-atlantique n’est pas plus réactif, cf. le retrait de Kaboul

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Dans les silences

Défense en ligne - Thu, 10/21/2021 - 14:55

Frappé de plein fouet par la pandémie et le confinement, le champ de la création artistique portugaise a éprouvé une nouvelle fois sa fragilité structurelle. Tout particulièrement dans le secteur du théâtre où il n'y a pas de régime d'intermittence et où les acteurs sont la plupart du temps contraints de tourner dans des séries télé, voire d'exercer un autre métier, pour survivre. Pour mesurer la situation d'un pays européen qui a un régime si peu protecteur, il faut la replacer dans le contexte qui a suivi (...)

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Une conférence sur l’Europe de la défense

Bruxelles2 - Thu, 10/21/2021 - 09:22

(B2) La question de la défense européenne sera au cœur d’un débat à Grenoble vendredi et samedi (22 et 23 octobre). J’y serai

Vendredi après-midi seront présents autour du thème « L’Europe dépense-t-elle assez pour sa défense ? », le député européen Arnaud Danjean, le contrôleur général des armées Patrick Gournay et l’économiste Julien Malizard. L’évènement se déroulera à l’auditorium du musée de Grenoble, 5 place Lavalette 38000 Grenoble. Les inscriptions se font ici.

Ils seront précédés par un atelier sur « L’Europe de la défense est-elle réalité ? » avec notamment le général de gendarmerie Jean-Philippe Lecouffe, directeur exécutif adjoint d’Europol chargé des opérations, ancien d’Afghanistan (attaché de sécurité intérieure en Afghanistan (2010-2012)), le général Philippe Rio ancien chef de la mission EUCAP Sahel Mali (2017-2020), Pierre Berthelet, chercheur associé à l’université de Grenoble (CESICE), et Thomas Boccon-Gibod, maître de conférences en philosophie du droit à l’université de Grenoble. Les inscriptions se font ici.

Le samedi, à partir de 10h-12h30 j’anime une table-ronde : L’UE a-t-elle encore une place dans le monde ? (Conseil départemental de l’Isère 7 rue Fantin Latour). Avec Delphine Deschaux-Dutard, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Grenoble, et le général Luc de Rancourt, directeur général adjoint des relations internationales et de la stratégie (DGRIS). Inscriptions ici

Télécharger le programme iciTélécharger

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Merlin, le nouvel outil informationnel de l’OTAN

Bruxelles2 - Thu, 10/21/2021 - 08:30

(B2) L’outil n’est pas encore totalement implanté. Mais les premiers résultats le prouvent. Il s’avère déjà performant. Du moins ses concepteurs n’en sont pas peu fiers.

© NGV / B2

Internet : le nouveau terrain de bataille

Tout est parti d’un constat. Alors qu’internet et les réseaux sociaux sont devenus un terrain de conflictualité, l’Alliance atlantique n’avait pas vraiment d’instrument pour appréhender les phénomènes qui s’y déroulent.

La défaite médiatique de la Crimée

Par exemple, lors de l’annexion de la Crimée, et de l’offensive de la Russie à l’Est de l’Ukraine, « nous nous sommes aperçus que, bien avant l’intervention russe [en Crimée], il y a avait des mouvements sur les réseaux sociaux, sur des sites, pour justifier la présence russe » dans la presqu’île ukrainienne. Idem pour l’Est de l’Ukraine. Le ‘bien avant’ ne se compte pas en jours, mais en semaines. Dès le début de Maidan. Une sorte de préparation psychologique en quelque sorte, visant à conditionner l’adversaire, à le convaincre qu’agir est inutile.

Objectif : garder la supériorité du connaître

L’OTAN, qui s’est fait surprendre alors par la Russie, ne veut plus réitérer une telle impasse. Le commandement de la transformation de l’Alliance (ACT) a ainsi développé un outil — dénommé ‘Merlin’ — en liaison avec une agence gouvernementale US spécialisée dans l’analyse des données. Objectif : avoir une perception des informations échangées sur internet et les réseaux sociaux et garder à l’OTAN sa supériorité cognitive. C’est-à-dire la possibilité de bien comprendre les enjeux et ainsi d’agir en amont d’une crise… et non après.

Un dispositif en cours d’apprentissage

Ce prototype a été développé avec l’intelligence artificielle. Mais il est encore en cours d’apprentissage. « On paramètre certains pays, certaines zones, certaines types de sujets que l’on veut suivre. » De façon concrète, chaque item ou mot qui est entré dans la machine est scruté de façon attentive. Cela permet de détecter la montée en puissance (le nombre de hit) quelque part sur la toile d’un item, d’analyser son évolution au cours des heures ou des jours, ou au niveau géographique. Peu importe la forme du message ou l’instrument utilisé : news, billets de blogs, tweets, messages Instagram ou sur d’autres réseaux sociaux. La reprise par plusieurs centaines de comptes twitter du même message est un indicateur.

Un dispositif adapté à chaque QG

Chaque quartier général de l’OTAN va ensuite pouvoir accéder aux informations en fonction de son centre d’intérêt. Naturellement le QG (JFC) de Naples (Italie) sera plus captivé par ce qui se passe au Sud, au Moyen-Orient, en Méditerranée. Tandis que le QG (JFC) de Brunssum (Pays-Bas) sera plus intéressé par ce qui se passe dans la zone Nord. Le « défi principal » reste cependant que « l’environnement informationnel évolue énormément. On doit en permanence adapter le système. » indique un des concepteurs du système. « Il faut être sûr de capturer tout ce dont on a besoin ». Précision importante : il n’y a pas de collecte nominative. « Ce n’est pas Cambridge Analytica ici », plaisante-t-il.

(Nicolas Gros-Verheyde, à Norfolk)

Cet article fait partie d’une suite sur les instruments mis au point par le Innovation Lab’ de l’OTAN. Il suit la visite au commandement de l’ACT effectuée fin septembre.

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Pologne : le débat sur l’état de droit vire à l’affrontement

Bruxelles2 - Wed, 10/20/2021 - 18:06

(B2) Le premier ministre polonais avait demandé à pouvoir intervenir à la session plénière à Strasbourg. Il n’est pas certain que l’explication ait servi sa cause. Les positions se sont radicalisées. La Commission européenne a posé des limites. Avec l’appui d’une majorité des députés européens. Les chrétiens-démocrates du PPE n’étant pas les moins virulents… Ambiance

Le premier ministre stoïque, écoute (ou rêve) pendant le débat qui se déroule autour de lui (PE/B2)

Un débat qui déborde

« La crise de l’État de droit en Pologne et la primauté du droit de l’UE ». Tel était l’intitulé du débat programmé mardi (20 octobre) matin. Il devait durer la matinée, mais il a largement débordé.

45 minutes de soliloque du Polonais

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki (PIS/ECR) devait parler cinq minutes. Il en a pris 40 de plus ! Une « marque d’irrespect » qui lui sera reprochée. Sa réplique « ne me dérangez pas ! » au président de séance qui a tenté plusieurs fois de le faire conclure sera reprise en boucle pour l’éreinter plus encore…

La foule au pupitre

Près d’une centaine de députés, dont nombre de Polonais, se sont succédé au pupitre, à quelques mètres du premier ministre, assis comme le veut la tradition au deuxième rang. Certains le regardent d’ailleurs directement, le désignant ou cherchant son regard. Le premier ministre, le dos raide, reste stoïque. Il ne se réfugie pas sur un portable ou dans des notes. Il écoute. Le masque sanitaire couvrant sa bouche et son nez accentue son regard. Le tapotement d’un doigt sur la table sera le seul signe visible d’agacement.

Un Polonais inflexible

Mateusz Morawiecki a repris l’argumentaire du courrier adressé aux leaders des 26 autres États membres de l’Union et présidents des trois institutions (Conseil européen, Commission européenne et Parlement européen), développé dans un plan en sept points… Le Polonais met en garde : tous les États peuvent être à leur tour mis en cause, aucun n’est irréprochable. Il prend soin de redire que la Pologne revendique « sa place » dans l’Union européenne et « sa volonté d’y rester ». Il réfute les « récits erronés sur un Polexit ou la prétendue infraction à l’état de droit ».

Un chantage inacceptable

Mieux, il attaque, jugeant « inacceptable de voir un élargissement des compétences par la pratique du fait accompli ». Il dénonce le « chantage financier », « cette langue des menaces et de la coercition ». Il persiste, « nous n’avons pas de doute sur la primauté du droit européen dans ses compétences délégués par les États membres, mais le tribunal polonais se demande si le monopole de la Cour de justice de l’UE dans la définition des limites factuelles est la bonne solution. » Pour lui, « les États membres sont les garants des Traités », déniant ainsi au passage à la Commission européenne de jouer ce rôle.

Échanges de flèches sur le fond… et la forme

Ce débat était le neuvième mettant en cause la Pologne depuis le début du mandat. Les rangs parlementaires se sont resserré pour exiger de la Commission européenne qu’elle passe désormais aux actes.

Weber en procureur implacable

Manfred Weber, le leader nouvellement réélu du PPE, le premier groupe en taille du Parlement européen et qui abrite la Plateforme Civique (PO), le frère ennemi du PiS (tous deux issus de Solidarnosc), donne le ton. « Le gouvernement polonais veut mettre un terme à l’indépendance de la justice en interne. C’est cela la question ! (…) Merci aux Polonais qui sont descendus dans la rue, des centaines de milliers qui ont défendu un autre visage de la Pologne. Ce sont de vrais patriotes ! » L’Allemand tance : « Vous affaiblissez l’UE. Vous semez la zizanie. Et Poutine va se réjouir. Votre politique aide les Russes car ils ont tout à tirer d’une Europe affaiblie. Alors arrêtez ! ».

L’inaction du Conseil européen en cause

La dernière banderille vise cette fois les autres États membres : « On devrait discuter d’un recours en carence auprès du Conseil. Nos chefs de gouvernement lancent de bonnes paroles. Mais il nous faudrait un Conseil qui agisse quand on a un État qui ne respect pas le droit de l’Union européenne ». Le Parlement européen demande que la Commission européenne rejette le plan de relance de la Pologne, et lance enfin le mécanisme de conditionnalité liant budget et respect de l’état de droit, résume le Néerlandais Malik Azmani, pour le groupe centriste Renew. « Finies les tergiversations ! »

La Commission européenne prête à agir

La présidente de la Commission européenne monte à son tour au pupitre. « Fortement préoccupée » et « regrettant » cette situation, Ursula von der Leyen se borne au factuel. D’emblée, elle se place dans son rôle de « gardienne des Traités ». « C’est la première fois qu’une cour nationale statue que les traités européens sont incompatibles avec la Constitution nationale ». Cet arrêt « sape la protection de l’indépendance de la justice telle que le garantit l’article 19 du Traité. » Incitée à frapper fort par les députés, von der Leyen se montre plus déterminée lorsqu’elle reprend la parole après la conclusion du premier ministre polonais. Au passage, elle raille les manœuvres du premier ministre : « N’essayez pas de détourner l’attention, de vous soustraire à la discussion ».

Les prochaines étapes

Aux parlementaires, la cheffe de l’exécutif européen promet d’appliquer toute la conditionnalité prévue dans le cadre budgétaire pluriannuel. « Les règles pour le fonds de relance sont claires. […] Ces investissements sont liés à des réformes qui doivent répondre aux recommandations spécifiques par pays, et celles pour la Pologne prévoient le rétablissement de l’indépendance de la justice, et donc la suppression du régime disciplinaire contre les juges et le rétablissement des postes des juges limogés. C’est le plan prévu et que nous mettons en œuvre ». Et d’assurer, face aux critiques sur la lenteur de la Commission : « nous n’avons jamais perdu une procédure sur l’état de droit et nous allons continuer ».

Le Parlement en rangs serrés (ou presque)

« Je suis fière de tous les collègues qui se sont levés pour la défense de l’état de droit ! » relève in fine l’écologiste allemande Ska Keller. Cela doit se vérifier dans les votes de la résolution soumise aux voix ce jeudi (21 octobre). La fracture est nette en revanche, et sans surprise, avec la partie très à droite de l’hémicycle, à savoir les groupes ECR (conservateurs) — où siège le PiS (Droit & Justice) — et ID (Identité & démocratie) — habitant le Rassemblement national par exemple. Deux de ses représentants français (Jérôme Rivière et Nicolas Bay) prendront même la peine d’aller saluer le Polonais à l’issue du débat. Ce seront quasiment les seuls. L’autre fracture apparente, porte sur une opposition est/ouest… Ce que résume le Slovaque Milan Uhrik (Non inscrits) : « l’état de droit n’est qu’un outil de contrôle, pour faire passer un programme libéral. La Pologne a tout notre soutien pour maintenir sa souveraineté. Ne provoquez pas l’Europe centrale ».

(Emmanuelle Stroesser)

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S'inadapter

Défense en ligne - Wed, 10/20/2021 - 16:54

Les films Drifting de Li Jun et The Way We Keep Dancing d'Adam Wong évoquent, de manière très différente, la gentrification de certains quartiers de Hong Kong. Même s'ils ne signalent jamais frontalement les récents mouvements sociaux qui s'y sont développés — terrain politique glissant vis-à-vis de la Chine continentale —, les deux films de ces jeunes cinéastes s'inscrivent très clairement et courageusement dans ce contexte de vives tensions entre population et pouvoirs locaux . Attachés à des territoires (...)

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Nord du Kosovo. EULEX reprend ses activités normales. Fin du déploiement d’urgence

Bruxelles2 - Wed, 10/20/2021 - 14:52

(B2) L’unité de police (FPU) de la mission d’EULEX Kosovo a mis fin à son déploiement jeudi (14 octobre 2021) dans le nord du Kosovo. Son déploiement avait été nécessaire en raison de la remontée de la tension

Aux points frontières

Les forces de police de la mission de l’UE « pour l’état de droit au Kosovo » étaient présentes aux points de passage communs de Bërnjak/Tabalije et Rudnica/Jarinjë dans un rôle de reconnaissance « afin de surveiller la situation sécuritaire sur le terrain », expliquait à B2 la porte-parole de la mission.

Gardiens de la sécurité du Kosovo

Les équipes d’EULEX s’étaient déployées à partir du 20 septembre, pour répondre une demande officielle de la police du Kosovo, suite aux tensions liées à la non-reconnaissance des plaques d’immatriculation entre Belgrade et Pristina (Lire : Tensions dans le Nord du Kosovo. EULEX se déploie. La KFOR patrouille).

En seconde ligne

La mission de l’Union européenne sur place a ainsi joué son rôle de deuxième intervenant en matière de sécurité au Kosovo (second security responder). C’est-à-dire pour soutenir la police du Kosovo en cas de besoin. Elle a été également soutenue par la troisième ligne de renfort (third security responder), les forces de l’OTAN.

Depuis vendredi (15 octobre), la mission a donc repris son travail habituel de patrouilles de reconnaissance quotidiennes, y compris dans le nord du pays.

(Aurélie Pugnet)

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La Lituanie va rejoindre Takuba avec un avion

Bruxelles2 - Tue, 10/19/2021 - 09:30

(B2) Après les Estoniens et les Tchèques déjà présents depuis le début, les Hongrois bientôt, ce sont les Lituaniens qui vont rejoindre la task-force Takuba, en fournissant un soutien logistique et humain

Un avion Spartan des forces armées lituaniennes

Le conseil national de la défense — qui regroupe les principales autorités (président, ministres, parlementaires) — a approuvé, lundi (18 octobre), la participation de la Lituanie à l’opération conduite par les Français. Elle prendra la forme d’un avion de transport C-27 Spartan avec une douzaine de personnels (pilotes et mécaniciens). Un maximum de 30 militaires et civils seront déployés pour 2022.

Un avion et ses équipages au Niger

L’avion sera déployé au Niger, indique le ministre de la Défense, pour effectuer des missions au Mali. « Nous avons pris en compte les besoins et les demandes de la France », a déclaré le ministre de la Défense nationale Arvydas Anušauskas lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion, selon l’agence de presse BNS. Pour les forces lituaniennes, cette contribution est aussi « très importante dans le succès des opérations des Forces d’opérations spéciales », a ajouté le ministre.

Un retour de solidarité

Cela suit une négociation au plus haut niveau. Le président français Emmanuel Macron avait adressé cet été une demande à son homologue lituanien Gitanas Nausėda. Pour Vilnius, il s’agit en quelque sorte d’un retour de la solidarité, pour l’engagement français dans les pays baltes au titre de la police du ciel. Le pays avait déjà envoyé cet avion pour prêter main-forte aux Français lors de l’opération Sangaris en Centrafrique en 2014.

Approbation par le Parlement à venir

Le projet de résolution soumis à la Seimas (le parlement lituanien) sur l’ensemble des contributions aux OPEX pour 2022-2023, mentionne une contribution « maximale de 30 militaires » pour la task-force conduite par la France. Au total, durant cette période, la Lituanie compte déployer un maximum 323 militaires et civils dans une dizaine d’opérations extérieures de l’Union européenne, de l’OTAN ou des Nations Unies. Elle est déjà présente dans la mission de formation de l’UE en Centrafrique (EUTM RCA) et devrait aussi contribuer à la mission de formation EUTM Mozambique (lire notre Carnet (19.10.2021).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Éthiopie et le conflit du Tigré. La réponse humanitaire au bord de la rupture

Bruxelles2 - Mon, 10/18/2021 - 19:20

(B2) Le conflit dans la région du Tigré dure depuis près d’un an. La situation humanitaire empire. L’aide n’y accède qu’avec difficulté. Les acteurs humanitaires eux-mêmes sont devenus des cibles. Pour le Comité international de la Croix rouge (CICR), l’accès à la santé est la priorité numéro un. Entretien avec la porte-parole régionale Afrique, Alyona Synenko

  • B2 avait recueilli le témoignage du CICR quelques semaines à peine après le déclenchement du conflit, en novembre 2020. (Lire Éthiopie. Situation humanitaire potentiellement explosive avec le conflit au Tigré (CICR))
  • Depuis, de nombreux partenaires humanitaires dans le Tigré ont considérablement réduit et/ou interrompu leurs programmes d’intervention en raison du manque de carburant, d’argent et de fournitures, note l’agence des Nations unies pour l’action humanitaire, dans un point du 14 octobre.
  • Le cas de l’Éthiopie a été discuté entre les ministres des Affaires étrangères, ce lundi (18 octobre), au Luxembourg (article à suivre).

On parle de pénuries dues aux restrictions imposées par le gouvernement d’Addis-Abeba. Quelle est la situation au nord du pays ?

— Les pénuries d’électricité et de carburant dans le Tigré ont un impact sur tous les services vitaux, notamment l’approvisionnement en eau et les soins de santé. Si le courant a été rétabli quelques heures par jour à Mekele [la capitale de la région du Tigré] et à Shire, il n’y a pas d’électricité dans le reste de la région. Les infrastructures vitales, comme les hôpitaux et les stations de traitement des eaux, fonctionnent avec des générateurs, sans qu’aucune canalisation régulière de carburant n’ait été rétablie à ce jour.

Avec des répercussions à plus long terme ?

— Le manque d’électricité et de carburant entraîne également des pénuries d’eau. Qui pourraient avoir un impact désastreux sur la santé publique, en particulier pendant une saison des pluies connue pour favoriser la propagation de maladies contagieuses et hydriques comme le choléra. Ce risque est particulièrement élevé pour les personnes déplacées, qui vivent dans des conditions de promiscuité dans des sites temporaires et avec les communautés d’accueil. Dans les zones rurales, de nombreuses pompes manuelles ne fonctionnent pas et la population n’a pas assez d’eau pour la boisson, les activités agricoles ou les besoins domestiques de base.

Certains signes indiquent que les opérations militaires dans la région pourraient s’intensifier. Que savez-vous des conditions actuelles de vie des habitants de la région du Tigré ?

— Le déplacement des lignes de front oblige des dizaines de milliers de personnes nouvellement déplacées dans le nord de l’Éthiopie à fuir leurs foyers en quête de sécurité. Non seulement elles souffrent du traumatisme de quitter leur foyer, mais elles doivent également faire face à une insécurité croissante. Les personnes déplacées par les violences dans les régions du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara se trouvent principalement dans les villes principales, où elles sont hébergées par des communautés d’accueil ou dans des sites improvisés, comme des écoles. Ils ont peu d’effets personnels et dorment dans des abris surpeuplés, dans des écoles ou même en plein air, où ils peuvent être exposés au froid dans les régions de haute altitude. L’eau, la nourriture, l’argent, le carburant et l’électricité sont très rares, et les personnes déplacées dépendent fortement des communautés d’accueil, qui ont souvent peu de ressources à leur disposition.

Quelles sont les implications pour d’autres parties de l’Éthiopie, notamment dans la région voisine d’Amhara ?

— Les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées. L’absence de trafic commercial a eu un impact sérieux sur la disponibilité de la nourriture, du carburant, des fournitures médicales et des biens essentiels. Dans la plupart des régions d’Éthiopie, nous avons constaté une augmentation considérable des prix des denrées alimentaires.

Avez-vous toujours une équipe à Mekele ? Quelles sont les conditions de travail ?

— Oui, nous avons des équipes à Mekele et à Shire. C’est un environnement difficile et instable pour travailler…

Du personnel humanitaire de l’ONU a récemment été expulsé. Du personnel de l’ONG Médecins sans frontières a été tué en juin. Quelles sont dans ce contexte vos priorités et les questions humanitaires les plus urgentes selon vous ?

— L’amélioration de l’accès à la santé est la priorité absolue. Dans le Nord de l’Éthiopie, notamment dans les régions du Tigré, d’Amhara et de l’Afar, le CICR soutient les hôpitaux de référence et les hôpitaux généraux afin de leur permettre de traiter les blessés par armes et de maintenir les services médicaux essentiels. Le système de soins de santé dans les zones de conflit est soumis à une pression particulièrement forte. Les centres médicaux doivent non seulement faire face à un afflux de blessés mais aussi à une situation sécuritaire plus difficile qui met en danger le personnel médical travaillant dans les hôpitaux ou les structures de santé plus petites. Dans certaines des zones les plus touchées par le conflit, les fournitures médicales urgentes ne parviennent pas à passer. Il en résulte une absence quasi totale de services de soins de santé au moment où les gens en ont le plus besoin. Davantage de fournitures vitales, notamment médicales et alimentaires, doivent parvenir au Tigré pour éviter que cette vaste crise humanitaire ne s’aggrave. Si les hôpitaux continuent de travailler sans médicaments, sans nourriture et sans carburant, cela entraînera des décès évitables.

(Propos recueillis par Emmanuelle Stroesser)

Entretien réalisé en anglais par échange de courriels, vendredi 15 octobre 2021

Lire aussi sur B2 Pro :

Ethiopie. L’Europe en position inconfortable (F. Massimo Castaldo) (juin 2021)

Le conflit en Éthiopie continue. Les Européens appellent au dialogue (Borrell-Haavisto) (avril 2021)

L’Éthiopie placée sous surveillance sur les crimes de guerre. Les Européens exigent le retrait des troupes érythréennes (mars 2021)

Le conflit éthiopien est dans une impasse. Une seule solution : négocier. L’Europe a un rôle à jouer (Pekka Haavisto) (février 2021)

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L'Europe décorera-t-elle une dictatrice ?

Défense en ligne - Mon, 10/18/2021 - 13:38

Le 14 octobre 2021, un communiqué du Parlement européen annonce les finalistes du prix Sakharov, « la plus haute distinction accordée par l'Union européenne aux actions en faveur des droits de l'homme ». Parmi eux, Mme Jeanine Añez, la première dictatrice de l'histoire latino-américaine.

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Une taupe russe au cabinet Le Drian ? Pas si vite...

Blog Secret Défense - Mon, 10/18/2021 - 11:33

La réaction de Bernard Bajolet, ancien DGSE. Il dément avoir faire remonter « un cas individuel ».

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Allemagne : vers « des règles plus contraignantes » pour les ventes d’armes

Blog Secret Défense - Mon, 10/18/2021 - 10:29

Les trois partis de la prochaine coalition viennent de publier leurs premières orientations. Voici la partie consacrée à la défense.

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Le tweet de trop de Janez Jansa

Bruxelles2 - Sat, 10/16/2021 - 14:10

(B2) Le premier ministre slovène, tweetomaniaque, a-t-il dérapé en publiant un tweet ultra-limite ? En tout cas, il a provoqué une certaine opprobre en Europe. Mais surtout en interne. Beaucoup plus dangereuse

Tout commence jeudi (14 octobre) par la publication par Janez Janša (SDS/PPE) d’un tweet mettant en cause les « marionnettes de Soros au Parlement européen ». Et en particulier la députée néerlandaise, Sophie In’t Veld. Elle appartient au parti libéral de centre gauche néerlandais D66, membre du groupe parlementaire Renew (comme La république en Marche en France).

La bête noire du dirigeant slovène

Cette fervente militante des libertés publiques et du respect de l’État de droit, a le tort d’être à la tête d’une délégation du Parlement européen, en mission sur l’état de droit en Slovénie. Et depuis le début de la mission, il n’a de cesse de la critiquer, à coups de retweets de Nova24, la télévision fidèle au pouvoir. Une vieille habitude. Déjà en 2019, il avait abondamment fait savoir son mécontentement.

Rien de vraiment surprenant

Le dirigeant slovène adore attaquer ses ennemis, ses adversaires, bille en tête. Et il est compulsivo-maniaque retweetant à tour de bras, toutes les heures. À se demander s’il a le temps de penser et diriger le pays ! Seulement, ce tweet aux relents légèrement antisémites a provoqué une réaction importante, en Europe comme en Slovénie. Une réaction telle que Janez Jansa l’a supprimé. Fait plutôt rare pour le dirigeant particulièrement ombrageux.

Un manque de respect au Parlement !

Le président du Parlement européen David Sassoli (PD/S&D) réagit très rapidement, et avec vigueur, appelant « d’urgence » Janez Jansa « à cesser les provocations contre les membres du Parlement européen ». « Les attaques contre les membres de cette maison sont aussi des attaques contre les citoyens européens » ajoute-t-il, invoquant « la confiance et le respect mutuels ».

We urgently call on @JJansaSDS to cease the provocations against members of the @Europarl_EN. Attacks on members of this house, are also attacks on European citizens.

A constructive collaboration with the rotating Council Presidency can only be based on mutual trust and respect.

— David Sassoli (@EP_President) October 14, 2021

L’ambassadeur slovène à La Haye sermonné

Ce tweet sur les députés européens est « de mauvais goût » condamne à son tour le premier ministre néerlandais Mark Rutte (VVD/Renew). « Je le condamne dans les termes les plus fort possibles. » Le gouvernement néerlandais a d’ailleurs « fait passer le message » à l’ambassadeur slovène en poste aux Pays-Bas, indique-t-il jeudi en fin de soirée. En termes formels, ce n’est pas une convocation de l’ambassadeur… Mais cela y ressemble de très près. NB : le parti D66 dont fait partie Sophie In’tVeld est membre de la coalition gouvernementale.

Tasteless tweet by Janez Janša (@JJansaSDS) about MEPs. I condemn it in the strongest possible terms. The government just conveyed this same sentiment to the Slovenian ambassador in The Hague.

— Mark Rutte (@MinPres) October 14, 2021

Occupez-vous de vos affaires !

Le leader slovène ne se laisse pas abattre. Deux heures après, il sermonne à son tour les dirigeants néerlandais. « Eh bien Mark [Rutte] ne perdez pas de temps avec les ambassadeurs et la liberté des médias en Slovénie. Ensemble avec Sophie in’t Veld, protégez [plutôt] vos journalistes [pour leur éviter] d’être tués dans la rue. » Faisant ainsi référence au meurtre du journaliste d’investigation de RTL4, Peter R. de Vries, abattu en pleine rue le 6 juillet, et décédé à l’hôpital le 15 juillet suivant.

Well, Mark, @MinPres, don't waste time with ambassadors and media freedom in Slovenia. Together with @SophieintVeld, protect your journalists from being killed on the streets. https://t.co/EPvDP7Jlfk

— Janez Janša (@JJansaSDS) October 14, 2021

Le respect des institutions est fondamental

L’affaire s’envenime. Le président du Conseil européen Charles Michel (MR/Renew) enfonce le clou, jeudi tard dans la soirée, à 22h56. Sans citer nommément le premier ministre slovène. « Les membres du Parlement européen doivent pouvoir faire leur travail librement sans aucune forme de pression. Le respect mutuel entre les institutions de l’UE et au sein du Conseil européen est la seule voie à suivre. »

Members of the @Europarl_EN should be able to do their work free from any form of pressure.

Mutual respect between EU institutions and within the European Council is the only way forward.

— Charles Michel (@eucopresident) October 14, 2021

Une fêlure dans la coalition

Le coup de grâce vient de l’intérieur du gouvernement slovène. Le message du premier ministre est « inapproprié et inutile » condamne, vendredi (15.10), son (jeune) ministre de la Défense, Matej Tonin qui indique « s’attendre à des excuses ».

Tvit @JJansaSDS namenjen evropskim poslancem je bil neprimeren in nepotreben. Pričakujem, da se bo PV prizadetim za svoje besede opravičil. Če želimo ohraniti EU,mora ta temeljiti na medsebojnem spoštovanju in kulturi dialoga. Škoda bi bilo na tak način zapraviti ugled Slovenije.

— Matej Tonin (@MatejTonin) October 15, 2021

Un message pour le moins inhabituel au sein de la coalition au pouvoir slovène. Une fêlure dans la coalition puisque l’intéressé est aussi vice-premier ministre et chef de Nova Slovenija, un petit parti chrétien-démocrate (PPE). À suivre…

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Emmanuelle Stroesser)

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Crise des sous-marins : Paris toujours groggy

Défense en ligne - Thu, 10/14/2021 - 11:04

Un mois s'est écoulé depuis le coup de massue reçu par le gouvernement et l'industrie française de l'armement, mais il n'est toujours pas encaissé. Faillite diplomatico-industrielle, la brusque annulation par l'Australie d'un méga-contrat d'une douzaine de sous-marins d'origine française pour une trentaine de milliards d'euros et l'annonce d'un nouveau partenariat politique et commercial, cette fois avec les États-Unis et le Royaume-Uni, témoignent également d'un inquiétant déclassement stratégique de la France.

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SCAF : Nouveau retard d’un an pour le premier vol

Blog Secret Défense - Wed, 10/13/2021 - 14:02

Le premier vol du démonstrateur du successeur du Rafale n’aura pas lieu avant 2027, au mieux...

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Accident à Barkhane. Un mécano du 4e RC de Gap tué à Tombouctou

Bruxelles2 - Wed, 10/13/2021 - 14:01

(B2) Un soldat français de l’opération Barkhane est mort « de manière accidentelle » à Tombouctou, au Mali, mardi 12 octobre, annonce l’état-major des Armées françaises dans un communiqué. Le maréchal des logis Adrien Quélin était mécanicien au sein du groupement tactique désert ‘Roc Noir’. Il « effectuait une opération de maintenance » sur le moteur d’un camion. « Grièvement blessé » par la bascule de la cabine de ce camion, « il est décédé des suites de ses blessures ». L’état-major annonce qu’« une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’accident ». Adrien appartenait au 4e régiment de chasseurs stationné à Gap.

(AF, st.)

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Entendre « La Question »

Défense en ligne - Tue, 10/12/2021 - 18:10

« Dans cette immense prison surpeuplée, dont chaque cellule abrite une souffrance, parler de soi est comme une indécence. » C'est ainsi que commence La Question de Henri Alleg, directeur d'Alger Républicain de 1950 à 1955, date à laquelle le quotidien qui militait pour le droit à l'indépendance du peuple algérien fut interdit, contraignant Alleg à passer dans la clandestinité. Arrêté le 12 juin 1957, il sera interrogé par les parachutistes de la 10e division, à El-Biar, dans la banlieue d'Alger, durant un (...)

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