Achats massifs de terres en milieu rural, non respect des textes sur le foncier domanial, non respect de la réglementation sur la gestion de l'espace en milieu rural…l'urbanisation mal conduite réduit gravement les terres agricoles dans le Sud du Bénin. Tout ceci dans la jungle de la spéculation foncière.
Christian HOUNONGBE
L'érection de cités au détriment des activités agricoles
Une maison en construction dans une zône agricole à Zê
L'urbanisation incontrôlée entraîne chaque année la perte des hectares de terres cultivables. De Porto-Novo à Abomey en passant par Abomey-Calavi, Allada, Lokossa, les champs et vergers disparaissent au profit des cités.
Sur la route bitumée menant dans la commune de Zè (30 km de Cotonou), des maisons d'habitation et des plaques d'identification des propriétaires des parcelles s'étendent à perte de vue. Le long de cette route de plus de 20 km, champs, vergers et paysage verdoyant disparaissent au profit de nombreuses maisons érigées en matériaux définitifs. « Des familles autochtones ont bradé toutes leurs terres et n'en ont plus presque pour faire de l'agriculture familiale. Certaines personnes ayant épuisé leur héritage, se ruent même sur le domaine des Coopératives d'aménagement rural », se désole Hubert Trougnin, responsable du développement rural de la Commune de Zê. C'est le cas à Akouèdjromédé, (un village de Zè) La palmeraie de l'ex-Société nationale du développement rural a été morcelée et vendue. Les acquéreurs y ont érigé des maisons et des boutiques, créant progressivement une cité au détriment de l'activité agricole. Mais Faustin Adjodekou, secrétaire administratif de l'arrondissement de Dodji-Bata prend la défense des autochtones : « Il y a longtemps que des transactions foncières ont été opérées par de présumés propriétaires, héritiers des anciens coopérateurs en complicité avec certains anciens élus locaux », témoigne-t-il. Il en est de même dans les départements de l'Ouémé, du Plateau, de l'Atlantique et du Mono où les terres agricoles se réduisent comme une peau de chagrin. Les coopératives d'aménagement rural (CAR) sont menacées de disparition puisqu'elles finiront par ne plus disposer d'espaces pour mener leurs activités agricoles. « Si rien n'est fait, toutes ces terres peuvent disparaitre comme celles de Djomon-Djavi, de Gbada (département de l'Ouémé) dont le domaine a été loti avec disparition de la palmeraie évaluée à 1 550 ha dans la seule commune d'Adjarra », avertit Rodrigue Adikpéto, responsable des coopératives au Carder Atlantique. Dans la commune de Sakété, le soulèvement des propriétaires dans les années 90 avait aussi abouti à la récupération de 1 600 ha à Tacon-Yoko s'est soldée par la destruction des palmeraies et le mitage du domaine pour sa vente. Mises en place dans le cadre des plantations de palmeraies des années 60, ces plantations n'ont vu le jour que suite à l'expropriation par l'Etat, de ces espaces à leurs propriétaires. A Abomey-Calavi, par exemple, la CAR a disparu pour raison d'urbanisation. Au total, « 1600 ha appartenant aux coopératives agricoles, dont 800 pour Calavi-Zoundja et autant pour Calavi-Akassato ont été morcelés et vendus, après un soulèvement des propriétaires terriens », regrette Adrien Hounsa, un propriétaire terrien à Akassato. Dans ses mains, l'arrêté ministériel du 20 février 1998 portant nomination du liquidateur de la palmeraie et rétrocession des terres aux propriétaires terriens. A Cotonou, des résidences cossues et des villas de luxe, des hôtels, le palais des Congrès et autres infrastructures modernes remplacent désormais ces bandes de cocotiers qui se dressaient fièrement le long de la côte. Aucun programme d'appui ne s'intéresse à leur régénérescence. Et pourtant, il est prouvé que ces cocotiers consolident les cordons de sable marin, freinent l'érosion côtière et empêchent l'embrun marin d'aller au-delà d'un rayon de 2 km. Les coopératives maraîchères de Cotonou et de Sème-Kpodji ne sont pas épargnées. D'après un point fait par la Direction du génie rural, certains sites agricoles n'existent plus de nos jours ou ont perdu une grande partie de leur superficie. À Gbégamey, Ahouanlèko, Fidjrossè-Kpota, Agla, les sites maraîchers ont disparu… Ce sont des maisons qui sont érigées à la place des jardins. A l'occasion de la dernière journée internationale de la terre le 22 avril 2017 sur leur site à Houéyiho, les paysans ont fait un plaidoyer vers l'Etat et les autorités communales, afin de solliciter leur soutien pour la sécurisation des terres. « Nous demandons à l'Etat et à la mairie de penser aux maraîchers afin de prévoir des réserves agricoles pour nous », plaide Eudes Tossou, un maraicher à Akogbato, un quartier sud de Cotonou.
Selon le rapport du comité ad' hoc créé par décret n° 91-31 du 14 février 1991 dont la mission est de recenser les fermes d'Etat abandonnées et d'étudier les possibilités de leur réaffectation, les plantations nationales des cocoteraies sont évaluées à 18751 ha dont :8 060 ha dans le département de l'Atlantique (Ouidah, Cotonou, Kpomassè), 3 560 ha dans le département du Mono (Grand-Popo, Comé, Athiémé) et 7 074 ha dans le département de l'Ouémé (Sèmè-Kpodji). « Malheureusement, les plantations pour la plupart sont vieilles et n'ont pu être régénérées dans la totalité » regrette Rodrigue Adikpéto, agent du Carder Atlantique.
Des lotissements « sauvages » à l'urbanisation incontrôlée
L'urbanisation bat son plein au détriment des terres rurales qui attendent d'être sécurisées. Pourtant, l'article 7 du Code foncier domanial définit clairement les terres rurales comme l'ensemble des terres occupées par les activités agricoles, pastorales, sylvicoles, piscicoles ou destinées à accueillir l'une ou l'autre de ces activités. Les terres rurales sont situées en dehors des zones urbaines, des zones à urbaniser ou des zones d'urbanisation futures, telles que définies par les documents d'urbanisation.
En 2008, suite aux plaintes de producteurs agricoles déguerpis des terres qu'ils cultivaient, la Synergie Paysanne, un syndicat de paysans, a commandité une étude qui a révélé que près de 45% des terres agricoles de la commune de Djidja étaient vendus. Les nouveaux acquéreurs les thésaurisent et en empêchent l'accès aux paysans. Ce qui a amené le conseil communal à limiter la vente des terres à travers un arrêté communal.
Les opérations de lotissement sur les terres rurales constituent l'une des causes de la réduction des espaces agricoles au Sud-Bénin. Rodrigue Tossou, chef du service planification et développement urbain à la direction de l'urbanisme, pense que tout initiateur de lotissement doit se conformer au code foncier domanial et à l'arrêté qui l'organise. Mais la démarche est tout le contraire. Selon lui, les mairies se lancent dans les opérations de lotissement qu'il assimile à une manne dont les acteurs se partagent le reliquat. C'est ainsi que des hectares de terres agricoles sont lotis dans des régions où l'agriculture occupe encore la population active. « L'exemple de la commune de Bohicon est patent. Plus de 51% du territoire de Bohicon est loti. Or, cette commune à de fortes potentialités agricoles, vue la richesse de ses espaces cultivables », déclare-t-il.
D'ailleurs, le constat est perceptible au quartier Zogba (dans la commune de Bohicon). Anciennement occupés par des champs d'anacardes, de palmier à huile et de cultures vivrières, les hectares de terre situés derrière l'usine SHB ont disparu au profit des habitations modernes. Un hôtel y a même été érigé.
« Tout ce qui est nouveaux quartiers à Bohicon, plus précisément les terres en face du Lycée technique, c'était des zones rurales où les paysans faisaient l'agriculture à grande échelle », fait remarquer Jonas Gbeffo, chargé de communication de la Plateforme nationale des organisations paysannes et de producteurs agricoles du Bénin, originaire de la Commune.
« Si les terres rurales sont en recul, c'est du fait du lotissement et du morcellement car, quand on fait le lotissement ce n'est pas pour faire de l'agriculture » ajoute Ferdinand Dossou-Yovo, Directeur des affaires juridiques de la mairie de d'Abomey-Calavi.
Cyriaque Aguégué, chef service des archives à l'Institut géographique national (IGN) déclare que l'institution en tant que bras technique de contrôle des opérations de lotissement, est de moins en moins sollicitée à cause de la floraison des cabinets d'experts géomètres dans le privé. En toute ignorance de la politique d'occupation du sol, les lotissements s'opèrent en milieu rural comme en milieu urbain, et ceci au détriment des normes prévues par les documents de planification et en violation du Code foncier domanial. « La plupart de ces experts géomètres privés interviennent en procédant à un simple découpage, comme on découperait un gâteau, parfois sans même prévoir un chemin d'accès à chacune des parcelles. C'est pourquoi on observe un désordre total dans les grandes villes et leurs périphéries », déplore-t-il.
Une poussée démographique toujours plus forte d'ici 2020
La moitié des Béninois en ville
La Forêt sacrée Lanmatou Azongbéta d'Akassato menacée de disparition
La poussée démographique fait partie des causes du recul des terres agricoles dans le Sud du Bénin, notamment depuis la Côte jusqu'à la latitude de Bohicon (100 km au Nord de Cotonou). C'est ce que pense Apollinaire Hounsou, secrétaire Général de la Mairie de Zê : « La population s'accroit. Les zones sont appelées à être viabilisées et les paysans vendent les terres, vu qu'elles prennent de la valeur marchande », explique-t-il. Par ailleurs, le désir ardent d'acquérir un terrain pour construire sa propre maison d'habitation est un sentiment largement partagé chez les Béninois. Conséquence, « bon nombre de Béninois s'intéressent à la terre, ignorant tout de sa fonction agricole », regrette Coffi Justin Noumon, ingénieur agronome, spécialiste du génie rural. En réalité, l'extension des grandes villes comme Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Lokossa provoquent l'érection massive de maisons d'habitations dans les communes périphériques qui étaient pour la plupart des milieux ruraux. C'est ce constat que confirme la Délégation à l'Aménagement du territoire(DAT) et des données de l'Institut national de la statistique et de l'analyse économique (INSAE). « Les quatre départements à façade maritime (Littoral, Atlantique, Ouémé, Mono) abritent 37% de la population sur 5 % de la superficie totale du pays avec une densité de 588,29 au kilomètre carré ; ce qui entraine une forte pression sur le milieu rural de ces départements et leurs périphéries. Le seuil du passage de la terre agricole au sol urbanisable est vite franchi », alerte la DAT dans le rapport sur le dynamisme et l'attractivité des territoires au Bénin publié par en 2014. Le Bulletin de la Recherche Agronomique du Bénin (BRAB) publié par l'INRAB en septembre 2014, révèle que les résultats des trois premiers recensements généraux de la population ont établi que de 1921 à 2002, le taux d'accroissement de la population de la ville de Cotonou a été de 30% et sa fonction résidentielle a été récupérée par les communes environnantes d'Abomey-Calavi, de Ouidah, d'Allada, de Tori-Bossito, de Zè et de Toffo . Par exemple, « seuls deux arrondissements de la commune d'Abomey-Calavi (Zinvié et Kpanroun) restent en milieu rural avec des superficies disponibles pour l'agriculture » renchérit Patrice Hounsou-Guèdè, ancien maire de la commune.
En effet, la population béninoise a été multipliée par cinq en cinquante ans. Entre 1961 et 2013, passant de 2 106 000 à 10 008 749 habitants. Cette forte croissance démographique s'est traduite par une accélération du taux d'urbanisation qui s'est presque triplé selon les données fournies par l'INSAE sur la base du quatrième Recensement Général de la Population. Cette urbanisation au Sud-Bénin est en grande partie cristallisée dans les départements du Littoral, de l'Atlantique, du Mono, du Zou, l'Ouémé autour des grandes villes de cette partie du pays. Mais le phénomène ne ralentira pas de si tôt. « Le taux d'urbanisation a presque triplé en 50 ans et d'ici 2020, plus de la moitié des béninois vivra en ville », précise la DAT sur la base des données de l'INSAE. « C'est ce processus d'extension de la ville qui a conduit à la requalification fonctionnelle de l'espace rural et le passage de la terre agricole au sol urbanisable dans plusieurs communes sans aucune norme », estime Dr Clément Codjo Gnimadi, Spécialiste en Economie Locale et Développement Participatif, du Centre Béninois de la Recherche Scientifique et Technique dans le BRAB.
« …..les paysans vont manquer de terres cultivables »
L'explosion démographique seule ne saurait expliquer le phénomène. Depuis une quinzaine d'années, le Gouvernement béninois, a pris l'initiative de doter les Communes d'outils de planification spatiale et d'aménagement tel que les Schémas Directeurs, les Plans Directeurs d'Urbanisme, les Plans d'Occupation des Sols, etc. qui définissent les différentes zones d'implantation (agricoles, d'habitation). Plus d'une trentaine de Plans Directeurs et Plans d'Aménagement ont été réalisés par l'Etat, avec l'appui des Partenaires Techniques et Financiers. Cependant, ces documents de planification ne prévoient ni le financement des actions identifiées, ni les mécanismes d'internalisation et de vulgarisation desdits plans. Cette situation a pour conséquence le non respect des options de planification qui, pour la plupart, ne sont pas mises en œuvre par les autorités communales.
« Nous avons déjà réalisé le schéma directeur d'aménagement (SDAC) depuis 2013 et on connait les zones agricoles, même si les réalités du terrain sont tout autre », reconnait Gelase Hounguè, Directeur des affaires domaniales de la mairie d'Abomey-Calavi. D'après lui, le SDAC de cette commune considère les arrondissements de Zinvié et de Kpanroun, ainsi que certains villages de Glo et Ouèdo comme étant du milieu rural non urbanisable. Mais, le constat est tout autre sur le terrain. Des difficultés financières bloquent la mise en œuvre des documents de planification. C'est le cas des communes comme Akpro-Missérété, Zê, Sô-Ava, Lalo, Athiémé, Lokossa, Pobè et Ouinhi. Toutes ces communes ont déjà réalisé le SDAC, mais ont de grands problèmes pour sa mise en exécution, selon Coffi Justin Noumon, Ingénieur agronome spécialité Génie rural en service à la Direction du Génie rural à Porto-Novo.
D'après un rapport réalisé en 1998 pour le compte de la SERHAU-SEM par Joseph Comby et portant sur la réforme du droit foncier au Bénin, les diverses études d'urbanisme menées dans le pays n'ont encore jamais débouché sur l'adoption de zonages réglementaires juridiquement applicables. C'est pourquoi, le magistrat Gilbert Togbonon préconise une actualisation des textes : « Toutes les communes doivent actualiser leur plan d'aménagement du territoire, sans quoi elles ne peuvent pas gérer leur patrimoine foncier. Dans ce cadre, chaque commune doit inventorier son patrimoine, le domaine public et le domaine privé. Une fois ces terres inventoriées, le nouveau plan établi doit tenir compte de l'existence des terres rurales ». A propos de cette réforme préconisée, les élus locaux participent à une formation itinérante financée le Pays-Bas sur la valorisation des terres agricoles à Lokossa. A cela s'ajoutera le cadastre, garant de la propriété foncière mais pour le moment inexistant. Heureusement le Code foncier domanial en fait une exigence.
Dans la jungle de la spéculation foncière
L'accaparement des terres agricoles et leur conservation pour des fins de morcellement et de revente sont récurrents depuis plusieurs années au Bénin à cause des spéculations foncières. Selon Fabrice Kossou, Chef Département Opération foncière et technique à l'Agence Nationale du Domaine et du Foncier, cet état de chose est dû à l'inexistence d'un cadre formel des transactions foncières. « Le marché des transactions étant libre, chacun fixe le prix qu'il veut, vu l'intérêt du Béninois pour la terre. Les gens prennent des titres fonciers sur un grand domaine et se mettent à les revendre », explique-t-il.
D'après le Livre Blanc de Politique Foncière et Domaniale au Bénin réalisé par le Ministère de l'Urbanisme, de l'Habitat, de la Réforme Foncièreet de la Lutte contre l'Erosion Côtière en juin 2011, « en général, les prix des terrains ne cessent de grimper en l'absence d'une régulation par les pouvoirs publics, d'un référentiel de prix actualiséssur le foncier ainsi que d'un cadre formel pour les transactions foncières ».
Agbéva Daniel, retraité de la Société Béninoise d'Energie Electrique, acquéreur de terrain au quartier Tankpè-Attinkamey dans la commune d'Abomey-Calavi depuis les années 80, explique que le phénomène du recul des terres agricoles est dû à l'évolution très rapide des coûts des parcelles dans sa localité : « Feu Alphonse Tiedan, agent de la Voirie de Cotonou, a acquis en 1965, un domaine de 4,5ha chez des propriétaires coutumiers en l'occurrence les Egounlety à 150 000 Fcfa pour en faire de l'agriculture. Quinze ans plus tard, ce dernier morcelle le terrain en des parcelles de 625 m2 et les revende à 150 000 Fcfa chacun. C'est ainsi que les prix ont évolué dans le temps », raconte-t-il. Ces prix passent de 20 000F cfa l'hectare en 1960 à 150 000 en 1980 pour une portion de 625m2, 2 000 000 F en 2000 pour une parcelle de 500 m2 puis 8 000 000 Fcfa en 2016. Selon lui, c'est cette spéculation foncière qui a amené certains propriétaires de fermes à morceler leur terre et à la revendre.
Des terres à des prix suffisamment bas pour être revendues….
Selon Eric Djehounkê, agent immobilier (démarcheur), les fonctionnaires et autres personnes nantis, détentrices de pouvoirs financiers s'accaparèrent des terres agricoles à des prix suffisamment bas pour les revendre à des valeurs élevées quelques années plus tard. Par exemple, certains acquéreurs ayant acheté des terrains à 500 000 Fcfa l'hectare dans les années 90 dans les zones d'Allada, Zê, Toffo et autres, sont prêts à revendre actuellement le lot de 500 m2 à 500 000 Fcfa.
Pour Irmine Ogou, Chargé des projets à Synergie Paysanne qui constitue au Bénin, le syndicat des paysans, ce sont ces accapareurs de grandes superficies qui les morcellent pour les vendre plus tard : « Ces acquisitions se font dans le but de les conserver en l'état et de les revendre lorsque les terres prennent de la valeur ».
Des études, recherches et investigations réalisées par Synergie Paysanne, sur un échantillon de 47 cas d'accaparement de terres agricoles sur le territoire national, montrent que le Sud présente 29 cas dans les communes de Tori-Bossito, Zê, Zogbodomey, Djidja, Adja-Ouèrè, Abomey-Calavi, Toffo et Ouidah sur près de 40 000 hectares. Dans le centre du pays, on enregistre 10 cas pour 8 dans le Nord.
Abel Gbetoenonmon, Responsable de l'ONG Afrique Performance, membre de l'Alliance pour un Code foncier et domanial consensuel et socialement juste, estime que le problème au niveau du Bénin reste l'accaparement des terres rurales à des fins de spéculation foncière et non pour faire de l'agriculture. Dans la commune d'Adja-Ouèrè, une affaire d'accaparement de terres agricoles oppose les paysans de cette commune et un opérateur économique sur un domaine de 227ha, est pendante actuellement devant le Tribunal de Pobè.
De la floraison des agences immobilières
Une maison en construction dans une zône agricole à Zê.JPG
x Les panneaux publicitaires des agences immobilières jonchent les rues de Cotonou
Rodrigue Tossou, chef service planification et développement urbain à la Direction Générale de l'urbanisme, pense que « les agences immobilières se prévalent de leurs titres fonciers pour mettre toutes les terres en vente sans chercher à savoir si la zone est réputée pour être urbanisée ou non. Il explique que le domaine de l'immobilier n'a pas encore fait l'objet d'une loi au Bénin. « Pas de code de l'urbanisme, or tous les espaces de création du tissu urbain doivent s'asseoir sur un document juridique. Il y a beaucoup de vides qui profitent aux promoteurs ». Aussi, en plus des agences immobilières, cadres, opérateurs économiques et autres, continuent-ils de racheter de grandes superficies chez les anciens « propriétaires » coutumiers. Sans demander une quelconque autorisation, ils procèdent au morcellement de leurs terrains pour les vendre par lots, souvent de l'ordre de 500 à 800 mètres carrés chacun. Ceci en violation de la loi n°2013-001 portant code foncier et domanial en République du Bénin qui stipule en son article 6 que l'Etat et les collectivités territoriales, en tant que garants de l'intérêt général, doivent lutter contre le morcellement anarchique et abusif des terres rurales.
D'après le Livre Blanc de Politique foncière et domaniale au Bénin, la création de ces établissements de gestion immobilièrecontribue également à la spéculationfoncière. Les activités de ces acteurs fonciers contribuent à augmenter exagérément lesprix d'acquisition des terres. « Les tenants du secteur se professionnalisent etfont de la publicité à travers des enseignes ou des spots publicitaires.Certains démarcheurs, bien qu'étant dans l'informel, réalisent deschiffres annuels avoisinant les dix millions (10.000.000) de francs CFA ». Certaines agences immobilières alimentent le morcellement des terres rurales et opèrent des transactions sur ces terres rurales dans les communes périphériques des grandes villes. En témoignent, les spots publicitaires diffusés à la télévision et à la radio pour la vente de terres dans des communes réputées agricoles. Ignorant tout de la fonction des terres et des documents de planifications dans les communes, les agences immobilières opèrent en toute quiétude. Selon le chargé de Communication d'une agence immobilière, qui a requis l'anonymat, « si quelqu'un a le titre foncier, il fait de sa terre ce qu'il veut ».Pour lui, les agences fonctionnent en tenant compte de leur droit de propriété. Et pourtant, cette agence dispose de terres dans les communes où les zones agricoles figurent dans le Schéma directeur d'aménagement. Etant donné que le secteur n'est pas réglementé, la ruée vers les terres agricoles se poursuit. » La plupart des cas de violation des textesse font parfois en complicité avec les autorités communales. Selon Jonas Gbeffo, chargé de Communication de la Plateforme Nationale des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles du Bénin, le constat est que la plupart des élus locaux et communaux ne maitrisent pas les textes de loi sur la gestion foncière, ni les instruments de planification spatiale. Parfois, ils contribuent à l'accaparement des terres et à leur thésaurisation en cautionnant des transactions foncières frauduleuses qui violent la loi sur le foncier au Bénin.
( Enquête réalisée dans le cadre du projet : « Pour des Médias plus professionnels au Bénin » de la Maison des Médias financé par OSIWA
ENCADRE:Un cadre légal désuet et incomplet
Le Bénin s'est doté d'une loi portant code foncier domanial en 2013. Avant son adoption, deux régimes juridiques se côtoyaient au Bénin, l'un fondé sur le droit moderne et l'autre sur le droit coutumier. Plusieurs textes se sont succédé. En milieu urbain, le régime foncier moderne trouve essentiellement son champ d'action dans la gestion des terres avec pour cadre juridique la loi n° 60-20 du 13 juillet 1960 portant régime des permis d'habiter au Dahomey et la loi n° 65-25 du 14 aout 1965 portant régime de la propriété foncière au Dahomey (Bénin).
Suivant les dispositions de la loi n° 60-20 du 13 juillet 1960 fixant le régime des Permis d'Habiter au Dahomey et son décret d'application n°64-276 du 02 décembre 1964, l'autorisation administrative dénommée "Permis d'Habiter" porte sur des terrains immatriculés au nom de l'Etat, donc sur des terrains appartenant au domaine privé de l'Etat, dans des zones urbaines dotées d'un plan de lotissement ou d'un plan d'aménagement.
Mais le champ d'application de la loi n° 60-20 n'a pas été respecté. En effet, la loi a été étendue, du fait des usages, à toutes les terres urbaines et périurbaines. Certains Maires délivrent les Permis d'Habiter sur des terres non immatriculées au nom de l'Etat et ceci en contradiction avec l'esprit et les dispositions de la loi n° 60-20. Il s'agit d'un moyen pour avoir l'onction de l'administration, dans la procédure d'immatriculation classique prévue par les dispositions de la loi n°65-25 du 14 aout 1965 et qui est plus longue et plus coûteuse. La loi n° 65-25 sacralise le droit à la propriété reconnu notamment par la Constitution du 11 décembre 1990. Mais elle consacre le dualisme juridique en matière foncière, puisque, au terme de l'article 5 de la loi 65-25, l'immatriculation est en principe facultative, car elle n'est obligatoire qu''à titre exceptionnel alors qu'elle débouche sur l'obtention d'un Titre Foncier « définitif et inattaquable ». L'aménagement des forets par l'Etat, par les Coopératives ou par les particuliers est régi par les dispositions de la loi n° 93-009 du 02 juillet 1993 et Livre blanc de politique foncière et domaniale. On peut ajouter aussi la loi n°98-030 du 12 juillet 1999, portant loi-cadre sur l'environnement en République du Benin. Les terres rurales ont été longtemps placée sous le régime coutumier jusqu'à la loi n°2007-03 portant régime foncier rural. Mais ces textes sont apparus désuets au fil des années. Par ailleurs, le Gouvernement a adopté en 1995, la Déclaration de Politique Urbaine par décret 95-341 du 30 octobre 1995 pour rendre performantes les politiques d'urbanisme. Du fait de l'absence d'un code d'urbanisme cet arsenal juridique reste incomplet.
(Enquête réalisée dans le cadre du projet : « Pour des médias plus professionnels au Bénin » de la Maison des Médias financé par OSIWA)
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L'artiste Assa Cica sera conduit dans sa dernière demeure le 11 juillet 2020 à Abomey dans l'intimité familiale. C'est ce qu'a confié la fille aînée du défunt ce lundi 25 mai sur les ondes de Frissons radio.
Décédé le vendredi 22 mai dernier, l'artiste Assa Cica de son vrai nom, Michel Agadja Kpodan a rejoint la demeure céleste après une longue maladie au CNHU-HKM de Cotonou à l'âge de 70 ans.
C'est l'une des figures emblématiques de la musique béninoise, et membre influent du groupe orchestre Poly-Rythmo.
F. A. A.
Le gouvernement a fait le point de l'évolution de la pandémie du Coronavirus au Bénin. Selon les derniers chiffres, le pays compte à la date de ce samedi 23 mai 2020, 191 cas confirmés, 82 guéris, 106 sous traitement et 03 décès.
Un affrontement entre policiers et fidèles musulmans ce dimanche 24 mai 2020 à Kassakou, dans la commune de Kandi a fait un blessé dans le rang des hommes en uniforme.
Selon le journal Daabaaru à l'occassion de cette fête de Ramadan intervenue en pleine pandémie du coronavirus, certains fidèles musulmans du village de Kassakou se sont rendus à la place Idi pour la prière.
Soucieux du respect des gestes barrières recommandées par le gouvernement, les agents de la Police républicaine ont tenté de disperser les fidèles. Ces derniers armés de gourdins et autres ont opposé une résistance.
Dans l'affrontement, un policier a été blessé. Des dégats matériels ont été aussi enregistrés. Suite à l'intervention du Chef d'arrondissement de Kassakou et d'un chef quartier, le calme est revenu dans cette localité de la commune de Kandi.
A.A.A
Sortir des urnes avec un résultat sans tricherie de leur part. C'est le leitmotiv des militants de l'Union Progressiste de l'arrondissement de Kpanroun, dans la commune d'Abomey Calavi. Composé de 9 villages avec un suffrage exprimé de 4257 votants, l'Union Progressiste s'en sort avec 1304 voix juste après le Bloc Républicain à 2054 voix selon les résultats provisoires. Cependant, l'UP se réjouit de cette percée honorable à Kpanroun, parce qu'elle est le fruit d'un résultat sans fraudes de leur part. Le match serait plié en la faveur des militants UP, si ces derniers avaient orchestré les mêmes machinations ou décidé d'en découdre avec d'autres partis présents en ce qui concerne les manoeuvres hors règles. Éric Kango, porté sur la liste UP à Kpanroun et ses pairs ont fait l'option d'un pacifisme durant tout le processus électoral pour garantir le vivre ensemble facteur fertilisant de développement pour l'arrondissement de Kpanroun. Fiers de leur percée malgré tout et désormais plus assis sur de vrais militants, la coordination UP de Kpanroun remercie les militantes, militants et sympathisants qui ont donné le meilleur d'eux même pour ce score honorable. Elle adresse son encouragement aux 9 villages, notamment les 3 villages venus en tête pour l'Union Progressiste : kpé 62,48%, Avagbé 32,10% et Kpaviédja 31,47%. préoccupée désormais par des questions de développement, la coordination appelle les filles et fils de Kpanroun à travailler main dans la main pour un véritable décollage de leur localité.
L'installation des nouveaux conseils communaux et municipaux après les résultats proclamés par la CENA démarre cette semaine. Selon certaines sources, le Conseil municipal de Cotonou sera installé le jeudi 28 mai 2020.
La séance prévue pour jeudi permettra au Conseil municipal d'élire le prochain maire de Cotonou et ses 16 adjoints dont 13 chefs d'arrondissement.
A Cotonou, l'Union Progressiste (UP) a obtenu la majorité absolue des conseillers élus, soit 30 sièges sur 49. Le Bloc Républicain (BR) dispose des 19 restants.
A.A.A
Le test de recrutement des nouveaux aspirants au métier d'enseignant est fixé au samedi 13 juin 2020. Il prend en compte les enseignements maternels, primaires et secondaires.
Selon le communiqué conjoint du ministre des enseignements maternel et primaire et celui de l'enseignement secondaire, à partir du 2 juin, les numéros de table et les centres de composition seront affichés dans les directions départementales.
Les candidats de la maternelle vont composer dans la matière "pédagogie appliquée". Ceux du primaire seront évalués dans les matières telles que : communication écrite et mathématiques.
Il est prévu pour les candidats du secondaire, une épreuve de culture générale et une épreuve de spécialité selon la matière à enseigner.
Ce nouveau test d'aspirants au métier d'enseignant permettra « de disposer d'une base plus fournie qui servira de vivrier pour la satisfaction des besoins des établissements scolaires ».
Une dame âgée de 45 ans environ a perdu la vie à Dodopanè, dans la commune de Kandi en fin de semaine écoulée alors qu'elle tentait de séparer deux frères qui se bagaraient.
La victime selon les informations, essayait de calmer des deux frères quand elle a été poignardée par l'un d'entre eux. Le frère auteur de l'assassinat, est l'enfant de sa coépouse âgé de 17 ans.
Le corps de la dame a été inhumé le même jour, jeudi 21 mai dernier après les constats de la Police républicaine.
Son agresseur a été conduit au commissariat de Kandi, et sera présenté au procureur de la République.
F. A. A.
La ville historique d'Agoué, le plus grand et plus peuplé arrondissement de la commune de Grand-Popo, située à 110 km de Cotonou et servant de frontière terrestre avec le Togo voisin par Hilla-Condji, regorge de vestiges anciens qui font d'elle une ville à forte potentialité touristique.
Royaume d'Agoué aujourd'hui arrondissement d'Agoué, a une histoire atypique. « Aux XVII et XVIIIème siècles, des travailleurs Ané, originaires d'Elmina, région aurifère de l'actuel Ghana, sont chassés de leur pays par les invasions Achanti. Ils s'installèrent alors sur la partie de la côte appartenant au roi de Tado et fondèrent Aného, signifiant littéralement « la maison des Ané », aujourd'hui Anécho », raconte Edouard Akpaka, natif du milieu qui aurait appris l'histoire de sa grand-mère.
« La traite des Noirs était alors prospère. Les Ané travaillèrent pour le compte des trafiquants portugais, anglais et hollandais. Mais en 1821, une guerre civile éclata à Aného. Elle met aux prises les trois chefs Ané : Komlangan, Lawson et Francisco de Souza. Komlangan ayant perdu cette guerre, s'enfuit vers l'Est et fonda Agoué en 1823, en face d'Agouégan, sur une bande de sable qui sépare la lagune de la mer. Il y installa son fétiche Adjigo, importé d'Accra et protecteur de la tribu Ané. Il sera rejoint plus tard par ses partisans d'abord, puis de nombreux autres affranchis du Brésil, de Cuba, des Antilles, et de Sierra-Leone le rejoignent surtout à partir de 1835, avec Joachim d'Almeida alias Zoki Azata », poursuit-il.
« Ago yé ya » qui signifie littéralement « Voici enfin la berge » sera abrégé en « Agoè », aujourd'hui francisé Agoué. Cette cité connaîtra alors une prospérité grâce au commerce et à l'installation des missionnaires.
« Avant, comme me l'ont dit mes grands-parents, Agoè a eu des moments de prospérité. La traite négrière a fondamentalement enrichi Agoué, puis après le commerce de l'huile de palme et d'arachide », se souvient Ekoua Johnson, une ancienne de la ville, âgée de 80 ans.
« En 1868, Agoué, la ville la plus considérable des Popo, comptait déjà près de 8.000 habitants dont plus de 80 Européens. Enfin, en 1874, Agoué a connu une autre ascendance dans son histoire avec l'installation des missionnaires qui y fondent une école qui devient très vite une pépinière des fonctionnaires. L'A.O.F (Afrique Occidentale Française) y trouvera ses futurs cadres. En 1883, Agoué devient la capitale religieuse du Dahomey d'alors, actuel République du Bénin, et elle le restera jusqu'en 1901 », retrace Richard Toyi, un dignitaire de la localité. Il raconte l'histoire de sa ville avec une telle passion et précision dans les dates qu'on aurait cru qu'il a écrit tout un livre sur le sujet.
« J'ai fait des recherches et j'ai lu beaucoup d'articles écrits par les premiers prêtres catholiques », confie-t-il avant de continuer. « Malheureusement, cette gloire qu'a connue Agoué ne va pas durer dans le temps. Trois facteurs fondamentaux ont irrévocablement conduit cette ville à la décadence.
Primo, le royaume d'Agoué a été victime de son isolement naturel. En effet, après le déclin du trafic de la traite des Noirs, le commerce n'a pu prospérer à cause de manque de voie naturelle (voie navigable) vers l'intérieur du pays. De plus, en 1873, une épidémie de variole a fait environ 1.500 victimes faisant fuir les commerçants. Secundo, la 1ère convention franco-allemande de 1885 n'a pas du tout été favorable à Agoué.
Le 15 avril 1885, Agoué devient protectorat français sur demande du roi. La même année, le 24 décembre, les Français cèdent aux Allemands Anecho et Porto-Séguro (connu aujourd'hui sous le nom d'Agbodrafo, un canton du Sud Togo dans la région maritime) en échange de quelques comptoirs en Guinée. Cette cession a été désastreuse pour Agoué et son annexion en 1894 à la colonie du Dahomey n'aura rien changé à la convention : la ville est plus que jamais isolée. Enfin tertio, la 2ème convention franco-allemande de 1897 viendra clouer davantage la ville jadis florissante d'Agoué. Car, dans cette nouvelle convention une partie du royaume d'Agoué (la rive droite du Mono, de Tokpli à Agbannaken, le Nord de la lagune, de Agbannaken à Agouégan et Agokpamé) sera cédée à l'Allemagne », ajoute-t-il.
« Selon ce que j'ai appris de l'histoire, c'est cette convention franco-allemande qui fait que Agoué s'est trouvée amputée de la partie qui lui donnait ses richesses, c'est-à-dire que Agoué est isolée de tous les villages situés derrière la lagune d'où elle tire ses produits agricoles. La ville d'Agoué est française et toutes ses fermes sont allemandes. D'où la création de deux douanes, une allemande à Agouégan et l'autre française à Agoué et même la disparition de ces douanes après la défaite de l'Allemagne en 1918, n'a pas arrêté la décadence de la ville. Ses habitants s'expatrient alors au profit des grandes villes et des pays voisins », renchérit Innocent Sylvey, enseignant et natif d'Agoué.
Ce passé glorieux inscrit Agoué parmi les villes historiques du Bénin et lui confère des atouts certains pour le développement du tourisme.
« Yêkê-Yêkê », la fête des retrouvailles
« La fête des retrouvailles Yêkê-Yêkê, serait dérivé d'un adage ‘'Yaka- yo kin'' qui se traduit littéralement par ‘'c'est dans le désordre qu'on s'est servi et gratuitement'', est une fête traditionnelle qui date de très longtemps. Elle est le symbole de la réconciliation entre les frères Guin et Akamu après une guerre ethnique les opposant. A la fin de cette guerre, les frères ennemis se sont retrouvés autour de la même table, et se sont réconciliés. Ils décidèrent alors du retour de tous les frères exilés d'où la naissance de Epé-Ekpé, signifiant littéralement ‘'nouvel an''. Cette réconciliation ne sera pas de longue durée. Car, en 1660, une nouvelle guerre ethnique éclata entre les frères Akamu et Guin. Cette nouvelle donne entraîna l'exode des Guin et Mina vers l'Est. Mais en quittant le Ghana, le chef de guerre Ayih du clan Tougban prit sur lui le trône royal et fut suivi par les clans Adjigo, Ahouandjigo Ela, Dégbénousimpé, Adangbé, Akangban, Kéta, et Yadou », explique Richard Toyi.
Mais au cours de leur exode, Ayih et ses alliés ont fait un arrêt à Zinwla dans la préfecture des Lacs (Togo). « C'est à Zinwla que le trône convoité fut caché dans le fleuve en 1662 afin d'empêcher l'ennemi de s'en emparer. En 1663, ils fondèrent le royaume des peuples Guin à Glidji (Togo) et le premier roi fut sa majesté Foli Bébé. Malgré les séquelles de la guerre, les Guin ont toujours célébré le « Epé-Ekpé » en mémoires des leurs qui ont perdu la vie au cours des combats. Et pour cultiver davantage l'esprit de confiance mutuelle, la fête a été réimplantée. Elle inaugure le nouvel an chez les Guin et sert de point de retrouvailles », ajoute-t-il.
Et depuis des lustres, le Yêkê-Yêkê est célébré chaque année suivant des étapes ancestrales précises. « Aujourd'hui, cette fête ancestrale va au-delà d'une simple fête de retrouvailles. Cette fête annuelle qui fait revenir au village tous les enfants d'Agoué et leurs amis représente un atout touristique certain. Car plusieurs activités culturelles et cultuelles sont menées offrant des tableaux artistiques impressionnants.
La mairie de Grand-Popo et même le Bénin devraient tirer de grands profits de cette fête vielle de plus de trois siècles et demi », estime Donatien Folly, fils d'Agoué. Mais, la fête de Yêkê-Yêkê ne saurait être seule source d'attrait touristique pour la ville d'Agoué.
Les atouts d'une ville à valoriser
Station balnéaire, et fort de la richesse de son histoire, Agoué regorge de beaucoup de vestiges devant faire d'elle une destination touristique au Bénin. « Agoué est une ville qui devrait drainer des touristes de tous genres vu son histoire. Par exemple, c'est ici à Agoué que les tout premiers missionnaires catholiques ont atterri. Donc, la toute première Eglise catholique du Bénin est construite ici à Agoué. Même si cette première bâtisse est détruite, l'histoire retient que c'est ici que la première église est construite. Et la preuve est que les tombes de ses premiers prêtres sont encore des témoins palpables », confie Reine Mededjisso, fidèle catholique et fille d'Agoué.
La mission catholique d'Agoué est ainsi un « musée » qui draine des curieux qui veulent en savoir sur l'histoire de cette ville.
« Agoué est une belle ville, même si elle semble être abandonnée par ses enfants. Les atouts touristiques sont nombreux. On y trouve le ‘'chemin des esclaves'' à Zomayi. C'est la voie qu'empruntaient les esclavagistes dans l'ancien temps. Au cimetière catholique, vous y verrez la tombe de Sylvanus Olympio, le premier Président du Togo (assassiné lors du coup d'État du 13 janvier 1963, ndlr) qui a d'ailleurs sa maison ici à Agoué », rappelle Abel Todedjrapou pour montrer la richesse touristique de sa ville natale.
« A part les anciennes bâtisses témoignant d'un passé glorieux de notre ville, des bâtisses comme la première mosquée, les constructions datant des années 1600 ou 1700, le palais royal et autres, il faut noter que Agoué est un carrefour pour toutes les divinités, un autre facteur pour attirer les touristes », vante Edouard Akpaka.
« Chez nous à Agoué, nous avons toutes les danses folkloriques animées par plusieurs groupes. Nous avons le Agbadja, le Goumbé, le Gota, le Boulian, pour ne citer que celles-là. Bref, les différentes danses folkloriques qu'on peut trouver au Bénin ou au Togo se retrouvent ici à Agoué », précise dame Atanley, une native de la localité.
Cette diversité de danses est une conséquence directe de la diversité des divinités. « La divinité que nos ancêtres ont implanté ici, c'est Adjigo. Et l'arbre mystique qui l'incarne est toujours là. Mais à côté, nous avons plusieurs autres provenant du Togo, du Ghana, du Nigéria et bien sûr du Bénin. Ainsi, nous avons des divinités comme le Sakpata, le Zangbéto, le Tchaba, le Sakouma, le Trôn, le Egou, le Egoungoun, le Ganbada, le Dan, le Oro et autres. Et tous les couvents de ces divinités sont animées surtout en période de Yêkê Yêkê », ajoute-t-elle.
Agoué, bien que menacée de disparition par l'avancée vertigineuse de la mer, reste une destination touristique incontestable.
Cokou Romain AHLINVI
Erosion côtière à Agoué :Une ville en voie de disparition
Les dégâts causés par l'érosion côtière dans la ville d'Agoué sont incalculables. Il y a une vingtaine d'années, la mer se situait à un peu moins de deux kilomètres de l'Eglise Catholique communément appelée ‘'Fadahomè''. Et la plage était verdoyante remplie de filaos et de cocotiers et garnie d'habitations. Aujourd'hui, ce ne sont que des reliques de ces arbres que vous verrez avec la disparition quasi-totale des habitations offrant ainsi un spectacle désolant et piteux.
La mer a tout avalé. Des centaines de maisons, de vastes étendues de cocoteraies… Elle ne laisse rien sur son passage. Certes, jusque-là aucune perte en vies humaines n'a été enregistrée. Mais les dégâts matériels sont énormes.
« Moi, quand j'étais au CE2, j'avais ma plantation de cocotiers qui s'étend sur des hectares du côté de la mer devant nos habitations et cocoteraies. Et même pour les pêcheurs, nous construisions des hangars sur la plage. C'est pour dire qu'il y avait suffisamment d'espace entre la mer et nos habitations. Mais aujourd'hui, tout se retrouve dans la mer et vous-mêmes, vous pouvez voir l'espace entre nous et l'océan. A peine dix mètres et les éclaboussures des grandes vagues atteignent même nos concessions », a déploré le conseiller communal, Saïbou Soumanou, pêcheur de profession et natif d'Agoué. Nombreuses sont les habitations qui sont englouties pas l'océan obligeant des centaines de ménages à se déplacer continuellement.
« Nous avons déjà perdu trop d'habitations du fait de l'avancée de la mer et tout récemment nous avons dû trouver de place à plus d'une quarantaine de ménages victimes des affres de l'océan », a rappelé M. Soumanou.
Lentement mais inévitablement, cette avancée va effacer Agoué de la surface de la terre. Il y a 20 ans, la plage se situait à un peu moins de deux kilomètres de la voie bitumée. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'à 500 mètres environ de la Route inter-Etats Cotonou-Lomé, la seule qui traverse la ville et qui dessert tous les pays de la sous-région. Et même de cette voie, on peut apercevoir les vagues de la mer dans leurs mouvements menaçants.
C'est dire que d'ici cinq à dix ans, à en croire les riverains, la voie bitumée sera dans la mer. C'est la preuve que la situation est extrêmement grave quand on sait que l'arrondissement d'Agoué, le plus grand et le plus peuplé de la commune de Grand-Popo qui s'étant de Nicoué-Condji jusqu'à Hilla-Condji (frontière Bénin-Togo), se situe entre l'océan et un bras du fleuve Mono. De l'autre côté de la voie inter-Etats, il faut à peine décompter un kilomètre et demi par endroit pour atteindre le fleuve. La situation est plus que critique. Lentement mais sûrement, la mer avance, rongeant peu à peu la ville d'Agoué.
Du côté de Hilla-Condji, tout un village est déjà englouti par l'océan tout récemment. Ce qui a une fois encore fait sortir les populations de leur gong et elles ont manifesté leur colère contre le mutisme des autorités.
Le gouvernement actuel pense remédier à la situation avec le projet de protection de la côte. La réalisation de projet permettra de sauver de la disparition Agoué ou ce qui en reste de son patrimoine.
Cokou Romain AHLINVI
Des adeptes des divinités Guin d'Agoué Adjigo
La prison civile d'Akpro-Missérété a un nouveau régisseur. Il s'agit du lieutenant Léandre Sedaminou. En fonction à la prison civile de Porto-Novo, il va assurer l'intérim du régisseur d'Akpro-Missérété limogé suite aux mouvements de protestation des prisonniers.
Le lieutenant Léandre Sedaminou, qui a déjà pris service, va exercer ses fonctions de régisseur d'Akpro-Missérété cumulativement à ses fonctions à Porto-Novo.
Des mouvements de protestation ont été menés le 6 mai dernier par les prisonniers d'Akpro-Missérété. A l'origine de ces mouvements, une fouille des cellules qui s'est soldée par la saisie de téléphones portables (76 environ), des modems WiFi et des stupéfiants. Mécontents de la saisie de leurs biens, les détenus s'étaient soulevés. Et cette crise a conduit au limogeage de l'ex régisseur et du gardien chef de la maison d'arrêt..
F. A. A..
Nouveau bilan des cas de coronavirus en République du Bénin. Selon le site officiel du gouvernement béninois avec 27 924 tests (PCR + TDR) réalisés depuis le 3 mai 2020, le Bénin enregistre à la date du 23 mai 2020 un total de 191 cas confirmés avec 106 personnes sous traitement, 82 personnes guéries et 03 décès.
Dans le cadre de la gestion de la pandémie du coronavirus, le Bénin s'aligne sur les indicateurs recommandés par l'OMS depuis le mardi 19 mai 2020.
Un rapport de la situation du ministère de la santé en matière de gestion de la Covid-19 au Bénin renseigne sur le profil épidémiologique de Covid-19 au Bénin.
A la date du 22 mai, le rapport souligne que le pourcentage sexe masculin touché est de 54,0% tandis que celui du sexe féminin touché est de 46,0%. La tranche d'âge la plus fréquente est de 15 à 45 ans soit 73,8%. La plupart des sujets atteints du Covid-19 sont des cas asymptomatiques soit 80,3 %. Le même rapport renseigne que la transmission locale est de 56,7%.
Le Littoral est le département le plus touché avec un taux d'attaque 5 pour 100 000 habitants. Viennent ensuite l'Atlantique, le Couffo, le Mono, le Borgou et les autres départements. Aucun cas n'est enregistré dans la Donga.
A.A.A
Au terme d'une émission simultanée d'obligations assimilables du trésor (OAT) à 3, 7 et 10 ans, le Bénin a obtenu le vendredi 22 mai 2020 sur le marché financier de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA) 82,500 millions d'euros, soit 55 milliards de FCFA.
Selon les résultats de l'émission, le Bénin a sollicité un montant de de 50 milliards de FCFA et a retenu à l'issue de l'opération 55 milliards FCFA. Le montant global des soumissions est de 87,065 milliards FCFA, soit un taux de couverture du montant mis en adjudication par les soumissions de 174,13%. Le trésor public béninois a donc rejeté 32,065 milliards FCFA, soit un taux d'absorption de 63,17%. Pour cette opération d'adjudication, tous les pays de l'UEMOA y ont pris part.
Le remboursement de ces obligations se fera le premier jour ouvrable suivant la date d'échéance fixée au 25 mai 2023 pour les OAT à 3 ans, au 25 mai 2025 pour les OAT à 5 ans et au 25 mai 2027 pour les OAT à 7 ans.
Le paiement des intérêts se fera sur la base d'un taux de 5,90% l'an dès la première année pour les OAT à 3 ans, 6% pour les OAT à 5 ans et 6,40% pour les OAT à 7 ans.
Akpédjé AYOSSO
Dans une correspondance adressée au ministre des Affaires étrangères et de la coopération, les jeunes étudiants médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes envoyés en Guinée pour la soutenance de leur thèse de doctorat ont exprimé leur souhait d'être rapatriés au Bénin.
Selon la correspondance, les étudiants béninois disent avoir longtemps fait preuve de professionnalisme et de patriotisme en rentrant dès que l'occasion se présente pour exercer leur passion au service de Stomatologie du CNHU-HKM de Cotonou, où ils avaient aussi beaucoup appris jusqu'en janvier dernier avant de repartir en Guinée pour la soutenance de leurs thèses de doctorat. Ils ont rappelé leur désir de rentrer au pays depuis la fin des élections référendaires et législatives du 22 mars dernier en Guinée, et qui avaient suscité de nombreuses manifestations les obligeant à se cacher. Mieux, en raison de la pandémie du Coronavirus, l'aéroport international Gbéssia de Conakry dès le lendemain fut fermé avec effet immédiat et jusqu'à nouvel ordre. Le nombre de cas de Covid-19 dans ce pays ne fait qu'augmenter, à raison de 100 par jour.
Craignant pour leur santé, ces professionnels de santé après avoir expliqué les conditions misérables dans lesquelles ils vivent en Guinée, ont exprimé au chef de la diplomatie béninoise, leur volonté de retourner au Bénin et de mettre leur savoir-faire au service de la Stomatologie du CNHU-HKM de Cotonou.
Dans la correspondance adressée au ministre, les jeunes médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes proposent l'escale d'un vol à Conakry dans son trajet sur Cotonou quelle que soit la compagnie, et même si les billets revenaient à leurs charges. Ils proposent par ailleurs d'avoir une autorisation de voyager par un bus leur permettant de traverser la Guinée, le Mali, le Burkina et le Togo pour le Bénin. Un trajet auquel ils disent s'être habitués même si cela prend parfois 4 ou 5 jours. « Nous serons par ailleurs, dans la limite de votre possibilité, favorable aussi à une contribution du gouvernement en ce qui concerne la procédure inhérente à notre rapatriement », a ajouté le groupe de médecins précisant que le plus important pour eux, est de rentrer et mettre leurs compétences à la disposition de leur pays, surtout pour la résorption de cette crise sanitaire du Covid-19.
F. A. A.
Le nom et la photo de l'honorable Claudine A. PRUDENCIO sont utilisés pour des fins d'arnaque sur Facebook. Par un communiqué en date du vendredi 22 mai, la cellule de Communication de la présidente du parti UDBN donne l'alerte et invite les internautes à dénoncer les auteurs.
« Il nous a été donné de constater que des individus mal intentionnés créent de faux comptes Facebook au nom de l'Honorable Claudine Afiavi PRUDENCIO, Présidente du Parti UDBN, avec sa photo, et se permettent d'envoyer des invitations et autres messages d'arnaque sur les réseaux sociaux », informe la Cellule de Communication.
Selon le communiqué, l'Honorable Claudine A. PRUDENCIO n'est auteur d'aucune invitation à des internautes, d'aucune proposition de partenariat ou offre d'appuis. Il s'agit de « manœuvres de personnes mal intentionnées, certainement visant à ternir l'image » de la présidente de l'UDBN.
La Cellule de Communication invite les internautes à dénoncer les auteurs de ces actes.
« Nous prions quiconque reçoit de telles propositions sur Facebook et autres réseaux sociaux, non seulement de les rejeter mais aussi d'en dénoncer les auteurs. Les instances policières et judiciaires sont saisies aux fins d'engagement de procédures pour démasquer et décourager une fois pour toutes ces hors-la-loi », notifie la Cellule de Communication.
A. A. A .
Les fidèles musulmans célèbrent ce dimanche 24 mai 2020, la fête de Ramadan. A travers un message publié sur sa page Facebook, le président de la République, Son Excellence Patrice Talon a adressé ses vœux de bonne fête à toute la communauté musulmane.
Rappelant les 30 jours de jeûne, le chef de l'État a souligné que « ce jour de l'Aïd El Fitr consacre la fin de cette grande période de piété, de partage, de prières et de dévotion à Allah le Très Miséricordieux ». Patrice Talon formule le vœu que les prières qui Lui seront adressées puissent être acceptées afin que « dans la foi et l'allégresse, nous puissions tous ensemble, dans l'union et la concorde, continuer à le célébrer et à être dignes de son amour inconditionnel », a-t-il écrit.
Au nom de son gouvernement et en son nom personnel, le Président de la République souhaite une bonne fête de Ramadan à tous les musulmans.
F. A. A.
Le procureur de la République de Kandi et son substitut ainsi que des officiers de la Police républicaine ne sont plus libres de leurs mouvements. Ils sont placés en garde à vue à la brigade criminelle de Cotonou dans le cadre d'une affaire de terrorisme.
Le substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de deuxième classe de Kandi a été arrêté lundi 18 mai dernier. Il a été présenté vendredi dernier au Procureur Spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
Suite à sa comparution, son substitut aussi a été interpellé. Les deux magistrats sont placés en garde à vue, et comparaîtront devant la CRIET le lundi 26 mai 2020. Selon les informations, les officiers de justice sont soupçonnés d'être mêlés à une affaire de corruption et de terrorisme.
Plusieurs officiers de police sont aussi interpellés dans le cadre de l'affaire. Il s'agit du Directeur départemental de la police Républicaine de l'Alibori et du Directeur des Services et Liaisons.
Selon plusieurs sources, le substitut du procureur aurait remis en liberté un terroriste arrêté par la Police républicaine. Il serait reproché au substitut du procureur d'avoir, au cours de l'audition d'un terroriste présumé, fait appel à un interprète pour faire la procédure. Le magistrat avait remis en liberté le terroriste présumé pour insuffisance d'éléments de preuves.
Saisie de l'affaire, la hiérarchie de la Police républicaine a décidé de prendre ses responsabilités. Elle a sorti des informations d'inculpation du suspect. Une enquête est ouverte et les personnes impliquées dans l'affaire ont été interpellées et déférées devant la CRIET.
F.A.A.
A l'occasion de la célébration de la fête de Ramadan ce dimanche 24 mai 2020, Me Rufino d'Almeida a eu une pensée à tous les fidèles musulmans du Bénin et ceux de la ville de Bohicon en particulier.
Le leader du parti Bloc Républicain (BR) dans la ville carrefour a formulé le vœu qu'Allah, le Très Miséricordieux exauce les prières des uns et des autres en ce jour spécial de la fête de l'Aïd El Fitr. Pour lui, Bohicon étant une ville carrefour au Bénin, c'est dans la paix, la solidarité et surtout la foi aux différentes croyances que les fils et filles pourront parvenir à son développement.
Fier de la victoire écrasante du BR aux dernières élections, Rufino d'Almeida a déploré les dérives et autres comportements malveillants observés après le scrutin du 17 mai dernier. Les élections étant terminées, il a souligné que les fils et filles de Bohicon doivent pouvoir se serrer la main pour le développement de la ville carrefour.
F. A. A.
La communauté musulmane du Bénin célèbre ce dimanche 24 mai 2020, la fête de Ramadan. Le ministre d'État chargé du plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané, à travers un message publié sur sa page Facebook, exprime ses vœux aux fidèles musulmans.
Dans son message, le ministre d'État a émis le vœu que les musulmans partagent d'agréables moments festifs avec leurs proches conformément à l'esprit de la fête. Abdoulaye Bio Tchané implore la bonté de Allah pour que la fête de l'Aïd el Fitr apporte aux communautés, aux populations et à tout le pays, « joie, paix, et prospérité ». « Heureuse célébration à tous dans le respect strict des recommandations gouvernementales sur les gestes barrières et de distanciation sociale contre le Coronavirus », souligne le ministre d'État Bio Tchané.
F. A. A.
L'avortement spontané encore appelé fausse couche se définit comme une interruption non volontaire de grossesse. Elle constitue une expérience douloureuse difficile à vivre sur le plan émotionnel et touche près de 15 % des grossesses. Les causes de l'avortement spontané sont multiples et varient d'une femme à une autre. Face à ce phénomène, la femme peut réduire certains risques en contrôlant sa santé tout en maintenant une bonne alimentation.
Traumatisant pour les femmes, la fausse couche est un évènement fréquent et naturel. Selon Dr Arnette Fiogbé épouse Falola, Gynécologue-Obstétricienne, il s'agit d'une interruption spontanée de la grossesse avec expulsion hors de l'organisme maternel d'un embryon ou d'un fœtus de moins de 500g ou avant le terme de 6 mois de grossesse soit 28 SA (semaine d'aménorrhée).
L'avortement est précoce lorsqu'il survient avant 15 SA et tardif entre 15 SA et 28 SA. D'après la Gynécologue-Obstétricienne, dans les pays développé, on parle d'avortement lorsqu'il survient avant 24 SA.
S'agissant des signes annonçant l'imminence d'une fausse couche, Dr Arnette Fiogbé cite entre autres : la douleur pelvienne associée ou non à des crampes pelviennes voire des contractions utérines, ceci selon le terme de la grossesse, le saignement génital fait de sang rouge plus ou moins abondant suivant l'âge de la grossesse pouvant être accompagné de caillots sanguins, la disparition des signes sympathiques de grossesse comme la nausée, les vomissements, vertiges etc. « La certitude diagnostique sera apportée par une échographie pelvienne qui objectera soit : un arrêt de la grossesse, une rétention de débris ovulaires, un œuf en cours d'expulsion », signale-t-elle tout en ajoutant que 15 à 16% des grossesses connaissent un avortement.
A en croire Dr Arnette Fiogbé, les causes d'une fausse couche sont multiples et sont envisagées suivant le terme de survenue de la fausse couche. Il y a : les anomalies chromosomiques, les anomalies de l'utérus. Concernant des anomalies de l'utérus, il est question par exemple d'un utérus malformé (utérus cloisonné, utérus bicorne), une béance cervicale, une hypoplasie utérine (utérus plus petit).
Aussi, une grossesse peut-elle être interrompue par aspiration manuelle intra utérine (procédure chirurgicale d'évacuation utérine plus rapide) ou avec l'usage d'un médicament appelé ‘'misoprostol''.
Les autres causes mentionnées par le spécialiste sont entre autres les maladies générales mal traitées comme le diabète, l'hypertension artérielle, les infections virales (VIH Sida, Hépatite), l'infection urinaire, infection génitale.
La gynécologue-obstétricienne souligne qu'il n'y a pas « de conséquence réelle après une fausse couche mais une possibilité de séquelles psychiques : anxiété, sentiment de vide, la crainte d'une nouvelle fausse couche, la crainte de concevoir encore ». Les anomalies hormonales sont entre autres : une insuffisance lutéale, une hyper androgénie.
La peur d'une nouvelle fausse couche et ou de concevoir est en générale une période très difficile pour les femmes ayant vécu au moins une fois cet évènement douloureux.
Des témoignages d'une fausse couche
Les avortements spontanés concernent toutes les tranches d'âge chez les femmes en âge de procréer. Selon Dr Arnette Fiogbé, le risque d'une fausse couche est élevé lorsque l'âge de la femme est supérieur ou égal à 35 ans et supérieur ou égal à 45 ans chez l'homme. Il va s'en dire que l'âge de l'homme a aussi une influence sur le risque de fausse couche de sa partenaire.
D'autres facteurs à risques sont l'alcoolisme, le tabagisme, l'abus de café, les antécédents d'IVG et les troubles de fertilité. Après une fausse couche, la plupart des femmes attendent un cycle de menstruation normal avant de chercher à concevoir un nouveau bébé.
Agé de 28 ans, Jeanne Folaké a vécu trois fausses couches avant d'avoir son enfant de 6 mois. Elle raconte sa première expérience : « Jeune couple attendant un enfant avec impatience, je suis tombée enceinte à l'âge de 26 ans et à 10 semaines de grossesses, j'ai fait une fausse couche. Deux mois après, je suis tombée à nouveau enceinte et ce fut le même cauchemar. Ma troisième fausse couche est l''une de mes pires souvenirs puisque j'ai perdu la grossesse à 15 semaines. Pour ma quatrième grossesse, je l'ai eu 1 ans après avec la peur de faire une nouvelle couche, mais cette fois-ci, c'était la bonne ». Jeanne Folaké a indiqué qu'elle avait un problème de col de l'utérus. Elle l'a su lorsqu'elle est allée chez la gynécologue au moment de sa troisième fausse couche.
Après des fausses couches à répétition plusieurs femmes ont beaucoup de crainte pour leur prochaine grossesse. C'est le cas de Alice Houndégnon, qui a vécu récemment ce cauchemar. « C'est la première fois que je tombe enceinte, et je fais une fausse couche. Ce jour-là, j'ai commencé à avoir des douleurs semblables à celles des règles. C'est en ce moment que j'ai constaté un liquide semblable à un œuf blanc transparent puis une grosse perte de sang », a-t- elle confié. Après cette expérience, Alice Houndégnon dit avoir des craintes pour sa prochaine grossesse.
Nadine Sossa toujours dans l'attente d'une autre grossesse affirme qu'elle n'arrive pas à retomber enceinte, après une fausse couche vécue en mars dernier. Toutefois, elle affirme qu'il s'agit aussi d'un problème de col de l'utérus pour lequel elle suit déjà des traitements. Son conjoint qui a voulu garder l'anonymat a déclaré : « Au début, j'ai cru que le problème était à mon niveau. Nous avons fait un bilan de santé afin de mieux savoir ce qui se passe. Je crois que bientôt on pourra être parents ».
En couple depuis 03 ans, Liliane d'Almeida a eu sa première fausse couche à cause de la consommation excessive du café. « Je n'ai jamais su que consommer le café pourrait entraîner une fausse couche. Je prends le café pour pouvoir rester éveiller au travail », a-t-elle avoué. Quand j'ai eu ma première fausse couche, poursuit Liliane, « on m'a dit lors de mes consultations que ma consommation de café serait à l'origine de mon malheur. J'ai arrêté et 04 mois après, j'ai eu une nouvelle grossesse qui est venue à terme ».
Prévention d'une fausse couche
Plusieurs femmes se demandent s'il est possible de prévenir une fausse couche. Selon Dr Arnette Fiogbé, il est difficile de prévenir et d'arrêter une fausse couche qui a commencé. Toutefois, la femme peut réduire certains risques en évitant la consommation de tabac, d'alcool et adopter de bonnes habitudes alimentaires. Aussi, la femme doit-elle se faire vacciner contre la rubéole, la grippe, faire un bilan sanguin : toxoplasme et autres surtout après 03 fausses couches successives.
La fausse couche est un phénomène naturel qui traumatise la plupart des femmes. Connaître les causes de son malheur et suivre un traitement s'avère donc très primordial. La bonne nouvelle est que les femmes qui ont vécu cet évènement peuvent par la suite avoir une grossesse normale et mettre au monde leur bébé.
Akpédjé AYOSSO