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Ils auront matraqué des personnes âgées, frappé des handicapés en chaise roulante, tiré au LBD sur des ados, agenouillé des classes entières, lancé des grenades à l'intérieur des appartements, tué une vieille dame — et puis bien sûr visé les yeux, lancé les GLI-F4 en cloche, arraché des mains. Ils auront tout fait — la police de Macron. Maintenant la haine de la population est sortie, et elle ne rentrera pas de sitôt dans le tube. Sa légitimité est constituée, entière, incontestable. La population hait la police et personne ne pourra lui dire qu'elle n'a pas raison.
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D'heureux événements interrompent parfois la litanie des affres qui frappent la bande de Gaza. La date du 16 août 2013, en particulier, est à marquer d'une pierre blanche. Ce jour-là, Jawdat Abou Ghourab, un jeune pêcheur palestinien, fait une trouvaille inhabituelle près du rivage. Intrigué par une forme humaine qu'il distingue à quelques mètres de fond tandis qu'il est train de remonter ses filets, il se jette à l'eau. Il croit avoir affaire à un noyé mais tombe nez-à-nez avec une imposante statue (...)
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Le président Trump a une nouvelle idée : refiler le bébé irakien et la gestion de tout cet « Orient compliqué » aux Européens ! Il hésite encore sur la formule idéale : demander au secrétaire général de l'OTAN, qui n'a rien à lui refuser, de bien vouloir prier les « alliés » — et surtout obligés — de prendre la relève des soldats américains en Irak ; ou préconiser franchement une extension de l'Alliance, au delà de la Turquie, dont il pense avoir déjà trouvé le nom… « NATO [OTAN], d'accord ; et puis vous avez M-E, (...)
- Défense en ligne / Défense, Diplomatie, OTAN, Proche-Orient, Sécurité, Irak, Union européenne, Iran, États-Unis (affaires extérieures)(B2 à Heverlee) Les deux militaires belges, blessés par l’explosion d’un engin artisanal entre Tessi et Ansongo le 1er janvier, vont bien. Leur véhicule, par contre, est hors d’usage. Qu’est-ce qui s’est passé ce jour-là ? Comment ont-ils été secourus ? Retour sur un incident qui aurait pu avoir des conséquences plus dramatiques
Convoi dans le désert (© Armée Belge)Plusieurs jours après l’incident (Lire : Deux soldats belges blessés au Mali par un iED), l’armée belge avait organisé un briefing ce lundi pour quelques journalistes, B2 a fait le déplacement jusqu’au QG . Ce qui a permis d’en savoir davantage sur cet incident.
Où s’est passé l’incident ?
Le convoi formé de deux pelotons de voltigeurs et de modules de soutien (mécanique, logistique, médical) et de force protection était parti de Gao quelques jours auparavant pour une mission d’observation et renseignement, dite ISR (Intelligence, Surveillance & Reconnaissance) (1). Les huit véhicules — sept belges, un allemand (Medevac) — roulaient de Tessi vers Ansongo — on était alors à environ 70 km de la frontière nigérienne et à 120 km de Gao — quand le véhicule de tête explose. En passant, le Dingo II a déclenché le détonateur qui fonctionne, sur un système de plaque de pression, et a déclenché la charge explosive.
L’avant du véhicule a totalement explosé, le moteur étant propulsé à plusieurs dizaines de mètres de là (crédit : armée belge)Quels ont été les dégâts ?
Un cratère s’est creusé. La partie avant du véhicule a été complètement détruite. Et le moteur « projeté à 50 mètres ». C’est dire l’ampleur du choc. Mais, heureusement, les hommes « étaient à bord d’un véhicule Dingo » doté d’une certaine protection (cf. encadré). « Le véhicule a une ‘safety cell’ , une cellule de sécurité pour le personnel. Le but c’est que, même si le moteur s’arrache, cette safety cell reste intacte. Dans ce cas-ci, cela a bien fonctionné » nous assure le commandant Jean-François du bataillon de chasseurs à cheval. D’où un bilan relativement limité. « Cela aurait pu être plus dramatique » indique le général-major Peeters. Et effectivement, quand on voit l’intérieur de la cellule de survie du véhicule on voit qu’elle a été rudement secouée. Les photos le prouvent.
La cellule vie du véhicule est restée intacte, même si le choc a été rude, les félûres et traces sur le pare-brise le prouvent (crédit : armée belge)Qu’est-ce qui s’est passé juste après l’explosion ?
« Les soldats ont bien réagi, comme il fallait » indique le général-major Peeters. Il faut dire que ce type de situations fait l’objet régulièrement d’exercices tant avant le déploiement que sur place : ce qu’il faut faire en cas d’explosion ? Quelles mesures de sécurité prendre ? Comment se mettre à couvert ? Quelle est la procédure médicale ? Etc.
Comment s’est passée la prise en charge médicale ?
Les militaires blessés ont été pris en charge immédiatement par le médecin qui se trouvait dans le convoi. Puis ils ont été évacués par un hélicoptère roumain de la MINUSMA médicalisé, arrivé sur les lieux, environ une bonne heure après l’incident. Deux heures après l’incident, à 12h05, les blessés étaient dans l’enceinte du camp fortifié de Gao où sont colocalisées la force de l’ONU et la force française Barkhane. Les Belges ont été dirigés sur l’hôpital de campagne (rôle 2) des Français.
Pourquoi le Rôle 2 de Barkhane ?
Tout simplement car il y a un accord technique entre la Belgique et Barkhane. Un choix qui est déterminé par avance et non au coup par coup, explique à B2 un officier. L’autre hôpital militaire sur la base de Gao est un rôle 2 tenu au sein de la Minusma par les Chinois. C’est « plus pratique » pour les Belges, d’être accueillis et soignés par les Français : il y a une communauté de langue et une certaine tradition opérationnelle commune. En termes de temps, c’est identique, les deux hôpitaux sont distants d’à peine 300 mètres. C’est juste la zone de poser pour l’hélicoptère qui diffère.
En sait-on plus sur l’engin explosif ?
L’enquête est en cours. Et tout ne peut être dévoilé. Ce qu’on sait c’est que la charge était assez forte : 30 kg. Ce qui explique l’ampleur des dégâts. On sait aussi que ce n’est pas un dispositif de déclenchement télécommandé à distance, mais un simple système de pression. « On passe dessus, cela saute. On passe quelques centimètres à côté, et on passe indemne » raconte un officier. On ne sait pas encore très bien en revanche si le dispositif a été posé dans la nuit, ou s’il se trouvait déjà présent plusieurs jours auparavant. Les Belges étaient, en effet, passés par la même route, la veille, dans l’autre sens. Sans rien subir. De même un convoi de véhicules maliens était passé également. Sans dégât également.
Comment vont les militaires maintenant ?
« Ils vont bien » assure le général Johann Peeters, sous chef d’état-major ‘Opérations et Entraînement’. Ils s’en sont tirés sans trop de casse : une forte commotion, des (grosses) tensions musculaires du fait du choc. Un (très) gros coup de lapin qui a entraîné, tout de même pour l’un, par contrecoup, d’être inconscients durant quelques temps. Mais rien de grave. Les blessés n’ont d’ailleurs pas été rapatriés. Ils sont restés sur place, avec leurs camarades, et ont pu reprendre du service. Ils ont décidé, eux-mêmes de continuer la mission, précise-t-on à l’état-major belge. Ils devraient rentrer comme prévu avec l’ensemble du contingent d’ici courant mars.
Comment a été assuré le suivi psychologique ?
Deux psychologues étaient, par chance, déjà sur place à Gao, pour une autre tâche. Une coïncidence bienvenue. Leur mission a été prolongée jusqu’au 9 janvier, afin de pouvoir suivre les militaires blessés. Ils ont pu examiner et discuter avec eux. Ils ont « constaté qu’ils se rétablissaient bien et qu’il y avait une bonne cohésion ». Décision validée par le commandement et le corps médical.
Les patrouilles ont-elles reprises ?
Oui. Le détachement belge appartenant au bataillon de chasseurs à cheval (dit aussi bataillon Istar Intelligence, Surveillance, Target Acquisition, & Reconnaissance) ont repris leurs patrouilles au Mali au sein du bataillon Istar commandé par les Allemands ) a repris ses activités. « On a reconditionné un véhicule de réserve. Et avant-hier (samedi), ils ont effectué une patrouille. Dans les jours qui suivent, il feront une autre patrouille, courte, d’une journée. Et, ensuite, ils reprendront le rythme de patrouilles, de façon normale, sur plusieurs jours » explique Carl Gillis, le chef de la division opérations.
Y-a-t-il des risques ?
Ils demeurent. « On ne peut pas exclure que d’autres incidents puissent se passer » indique l’état-major belge. Les IED sont une menace courante au Mali. En 2019, on a ainsi dénombré plus de 100 incidents de ce type, dont 99 dans la zone Mopti-Segou, 19 dans la zone Kidal, idem dans celle de Gao et dans celle de Tombouctou, 10 dans la zone Tesalit et 1 à Bamako.
Le véhicule rapatrié au camp de Gao a commencé d’être examiné par les enquêteurs du WIT (crédit : armée Belge)Que va-t-il se passer au niveau interne et judiciaire ?
Une double enquête a été diligentée. D’une part, « le parquet fédéral belge a décidé d’envoyer une petite mission, avec une mission rogatoire dans le pays, pour une affaire en lien avec le terrorisme » précise le capitaine de vaisseau Carl Gillis, chef de la division opérations. D’autre part, celle de l’équipe d’incidents de la MINUSMA, Weapon Incident Team ou WIT, qui décortique et analyse chaque incident, que ce soit avec des armes ou un IED. Le rapport de la WIT sera partagé avec le Parquet. « Si possible, on va essayer de récupérer et rapatrier l’épave du véhicule en Belgique pour investiguer. Cela servira aussi à améliorer nos procédures et avoir des informations précieuses pour la suite » précise l’officier de marine (2).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Des véhicules bien protégés
Les DINGO et les PIRANHA sont aujourd’hui les seuls véhicules militaires belges à disposer d’un niveau de protection efficace contre les IED. « Il existe bien un programme de renouvellement ou de mise à jour des autres véhicules », indique le capitaine de vaisseau Carl Gillis, responsable de la Division Opérations de la Défense. Malheureusement, le gouvernement étant en affaires courantes, les budgets nécessaires ne peuvent être débloqués. « On perd du temps ! » alerte le commandant. « La sécurité des militaires n’est pas une affaire courante. Le risque zéro n’existe pas mais le risque doit être raisonnable. Il faut accroître les chances de survie de nos militaires en les dotant d’un équipement adapté ».
Cet article Militaires belges blessés par un IED au Mali début janvier. Des détails à connaitre est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
L'annonce faite le 21 décembre de la suppression du franc CFA et son remplacement par l'éco a suscité non pas des hourras, mais une vague d'angoisse et de protestations dans les pays concernés : ceux de la zone franc en Afrique de l'Ouest, Sénégal, Mali, Burkina-Faso, Niger, Côte d'Ivoire, Togo, Bénin et Guinée Bissau.
- Mots d'Afrique / Économie, Finance, France, Histoire, Monnaie, Afrique de l'Ouest, AfriqueCet article Carnet (13.01.2020). Confidentiels. Opérations PSDC. Défense. PESC Diplomatie. Sécurité. Pouvoirs. Agenda est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
Cet article Face à la crise au Moyen-Orient, le Haut représentant reçoit un mandat de négociation est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
La période de Noël a vu la parution de tout un tas de nouveautés BD. Parmi elles, plusieurs de Westen. J'évoquerai bien sûr le dernier Blueberry mais aussi deux BD débutant des cycles que l'on espère fructueux : Jusqu'au dernier de Félix et Gastine et Lonesome de Yves Swolf.
Jusqu'au dernier, éditions Grand angle (ici)
Félix et Gastine nous offrent ici une belle BD au dessin réaliste avec des couleurs passionnantes. L'histoire est très belle aussi : celle d'un vieux cowboy qui voit la fin de son métier avec l'irruption du train et qui, s'étant pris d'affection pour un gamin simplet, voit ses derniers espoirs basculer dans un drame. Le traitement graphique comme la maîtrise de l'histoire sont remarquables et surtout, permettent beaucoup d'émotions mais aussi la confrontation de tempéraments très opposés, ici nobles, là vils (c'est un western, quand même). Cependant, l’articulation entre "les bons et les méchants" est beaucoup plus subtile et entraîne le lecteur dans une belle histoire, plein de clairs obscurs, aussi bien du dessin que de l'âme. Une histoire complète (pas de suite prévue)
Lonesome, La piste du précheur et les ruffians, Lombard (ici)
Yves Swolfs s'était fait connaître par Durango, déjà un western. Le voici revenir au genre avec cette série (quatre tomes prévus, deux parus depuis 2018) sur un justicier qui affronte une bande d'excités et de pousse-au-crime, aux confins de l'Arkansas, au moment de la Guerre de Sécession. Ici encore, un coup de crayon très réaliste et étonnamment précis, et des méchants vraiment méchants...
Amertume Apache (Blueberry), Dargaud,ici
Qui ne connaît pas Blueberry, un culte absolu de la BD. Mais voilà, depuis le décès de Jean Giraud en 2012, la série n'avait rien connu.? Aussi est-ce avec une impatience gigantesque que tout le monde attendait cet album, proposé par Sfar et Blain. L'histoire se déroule à Fort Navajo, avec des personnages fragiles qu'il s'agisse de notre héros mais aussi du commandant du fort ou des personnages féminins. Au fond, tout le monde est un peu perdu, dans ce coin perdu de l'Ouest. Malgré tout, l'histoire est bien ficelée. Après, comme toute suite, on débattra à l'infini sur l'équilibre à tenir entre imitation et libération par rapport à l'origine. Convenons que les auteurs ont respecté les albums d'origine sans chercher à faire "du Giraud". J'ai pour ma part beaucoup apprécié le dessin, que j'ai trouvé dépouillé, avec une sorte de simplicité qu'on trouvait dans les albums des années 1960. Pour autant, cela n'est pas un album "rétro". Bref, un grand plaisir à retrouver notre personnage attachant. Vivement la suite (2020).
O. Kempf
(B2) La piraterie dans le monde reste relativement stable après les pics observés en 2011-2012. Le Golfe de Guinée atteint des niveaux préoccupants, pas tellement en termes de nombre, mais de modalité d’action. Tel est le constat de la Royale (la marine nationale française) qui publie son premier rapport sur la piraterie. À lire !
Pour le MICA Center (1), que nos lecteurs connaissent un peu, car il est devenu le ‘hub’ européen d’observation de la piraterie pour le Golfe de Guinée (MDAT) et, plus récemment, pour la Corne de l’Afrique avec la délocalisation du MSCHOA de l’opération Atalanta (2), ce rapport est une première. Et je dois dire que ce résultat est réussi. C’est clair, limpide, précis, illustré de nombreux schémas, de photos et au surplus bilingue (français et anglais). Ce qui n’est pas un détail dans un monde maritime dominé par l’anglais et même par la City de Londres. Niché au cœur de la préfecture maritime de Brest, armé par des officiers français (mais aussi belges, espagnols et britanniques) ce centre semble aujourd’hui arriver à sa maturité.
Un chiffre relativement stable d’année en année
Le nombre total d’événements liés à la piraterie et au brigandage reste stable ces dernières années : 360 événements reportés dans le monde, ce qui est sensiblement équivalent depuis quatre ans. Un chiffre qui a baissé par rapports aux années 2012-2015 — où la piraterie somalienne était assez active — et est de près de deux fois inférieur aux sommets atteints en 2011, au plus fort des attaques dans cette zone.
Des évolutions contrastées selon les zones
On note :
— le maintien à un niveau (très) faible de la piraterie au large de la Somalie et de la Corne de l’Afrique. « Au large des côtes somaliennes, le nombre d’événements reste marginal » après le pic des années 2010-2011 ;
— une légère hausse du nombre d’événements en Asie du Sud Est. Il y a en particulier « de nouveau » des attaques menées lors des transits « dans le dispositif de séparation du trafic (DST) à l’ouvert du détroit de Malacca » ;
— la recrudescence du brigandage dans l’arc des Caraïbes. En Amérique latine, « la recrudescence du phénomène constatée depuis trois ans se confirme ». En particulier, « les larcins » augmentent dans les Caraïbes ; ils touchent essentiellement la navigation de plaisance ;
— une légère hausse du nombre d’attaques relevées dans le golfe de Guinée, avec surtout une augmentation sensible du nombre de personnes enlevées. C’est sur cette dernière zone que je vais concentrer mon regard…
Le Golfe de Guinée : zone rouge
Dans le golfe de Guinée, l’insécurité maritime liée à la piraterie et au brigandage reste en effet élevée. On compte ainsi 111 évènements, soit près d’un tiers des évènements mondiaux. Un chiffre en légère hausse par rapport à 2018 (90 évènements), « plus particulièrement au fond du Golfe où elle est caractérisée par une recrudescence des enlèvements et le maintien d’un niveau de violence élevé ».
Le chiffre augmente plus particulièrement au fond du Golfe (crédit : Mica Center)Si le nombre d’attaques comme de navires piratés reste assez stable — 23 en 2017, 28 en 2018, 26 en 2019 —, c’est le nombre de vols à bord, de rapines, qui a augmenté nettement en 2019 : 42 vols contre 22 en 2018. Le tableau (ci-dessous) le prouve.
Il s’agit principalement de vols commis au mouillage ou dans un port. Un phénomène, qui peut s’expliquer « par le mauvais temps qui a régné sur la majeure partie de la zone entre juin et octobre 2019 et qui a obligé les délinquants et criminels à opérer le long des côtes ». Ainsi, en 2019, le nombre d’actes commis le long des côtes a triplé par rapport à celui de 2018. Ainsi, plus de la moitié des événements a eu lieu à des distances inférieures à 12 nautiques de la côte.
Un nombre d’enlèvements en hausse continue
Ce qui est plus inquiétant est le nombre d’enlèvements. Il est en augmentation sensible. Ce de façon continue depuis trois ans. « La majorité des enlèvements recensés se concentre dans le fond du golfe de Guinée ». Autre facteur d’inquiétude : la durée moyenne de détention. Elle s’allonge, s’établissant désormais à 33 jours, avec un record de 58 jours. Enfin, le nombre d’otages pris par attaque a augmenté tout récemment.
Le mois de décembre illustre une accélération du phénomène. Jusqu’à là, « on observait que les pirates enlevaient moins d’une dizaine d’otages, pris parmi les membres d’équipage ». En décembre 2019, il y a eu sept prises de ‘guerre’ avec davantage d’otages : cinq enlèvements ont eu lieu, représentant 53 otages, soit plus d’un tiers du nombre total de personnes kidnappées au cours de l’année 2019. Parmi ceux-ci, deux enlèvements comportant une vingtaine d’otages chacun ont été recensés. Toute la question est désormais de savoir si on est sur une exception, ou sur une tendance.
Pays par pays
Le pirate nigérian est tenace
C’est le Nigéria qui concentre la majorité des approches de pirates, avec près de la moitié (54 sur 111 en 2019, nombre identique en 2018 mais sur moins d’attaques). Celles-ci se concentrent au large de trois États, avec des modalités d’action et des motivations légèrement différentes.
À Lagos, le brigandage se déroule majoritairement dans la zone de mouillage située face à l’embouchure du fleuve Ogun. Le mode opératoire est assez connu : abordage du navire de nuit et le plus discrètement possible afin de s’introduire dans ses soutes et d’y voler des matériels pour revente sur le marché noir local. « La majorité de ces événements semble être l’œuvre de brigands locaux agissant sans arme. »
À Bayelsa, ce sont essentiellement les communautés locales qui passent à l’attaque contre les pêcheurs ou les remorqueurs de soutien lors de leurs transits côtiers. La prise d’otages est l’un des modes opératoires le plus souvent constaté. Les pirates locaux s’attaquent aussi à des navires à fort tonnage lors de leurs transits au large des côtes de Bayelsa.
Dans le Rivers State, les pirates profitent davantage des transits des navires marchands vers Port Harcourt pour mener leurs attaques dans la Bonny River. La plupart des événements sont donc relevés dans une zone située entre les eaux de la Bonny River et 70 nautiques des côtes. Le Nigeria a réagi cependant. Au cours des dernières années, l’État nigérian a mené des actions de lutte contre le brigandage et la piraterie. On a alors « observé une baisse du nombre d’actes commis à Bayelsa tandis que leur nombre a augmenté à Rivers State ». Une action donc assez incomplète…
Des émules au Cameroun, Gabon et Togo
Dans les autres pays, cela varie d’année en année. En 2019, on remarque une augmentation des évènements dans trois pays : le Cameroun (+7), le Gabon (+6), le Togo (+4). En revanche, on note une diminution des incidents au Ghana (-6) après un pic en 2017-2018 (respectivement 12 et 11 incidents). Le chiffre de cinq incidents revient ainsi à un niveau moyen, observé entre 2008 et 2016.
Le long des côtes du Cameroun, le nombre d’incidents est « à nouveau en augmentation depuis deux ans ». « Des pirates mènent des incursions près des côtes d’Idenau et prolongent parfois leurs raids jusqu’à Douala (4 attaques consécutives à la fin de l’été 2019) ». Le gouvernement a réagi en déployant des équipes de protection sur les navires au mouillage.
Idem au Togo qui a subi une recrudescence d’incidents durant l’année. Mais les Togolais ont réagi. En mai 2019, ils ont engagé deux navires et un groupe d’intervention. Ce qui a permis de contrer une tentative de détournement d’un pétrolier. Par ailleurs, les autorités locales ont « renforcé la sécurité du port de Lomé et de sa zone de mouillage en y déployant des équipes de protection ».
Au Gabon, les incidents étaient « extrêmement rares depuis 2013 ». Mais, au mois de décembre 2019, il y a eu une irruption soudaine (6 événements) — avec pas moins de cinq attaques de navires au cours de la même nuit – et violente. Durant l’une de ces attaques, le capitaine d’un des navires a été tué par balles.
Quand le pétrole monte, le pirate surgit
L’irruption des pirates n’est pas dû au total hasard. Il y a des raisons très économiques à leur intervention, surtout dans les ‘rapines’ de pétrole. Les soutages délictueux des cargaisons de pétroliers, appelés aussi bunkering, « semblent directement liés aux variations de prix du pétrole ».
Les détournements de ces derniers demandent, en effet, « une logistique importante : matériel, personnel pour se rendre maître d’un navire cible, ‘affrètement’ d’un autre navire… » Ces opérations deviennent « théoriquement rentables dès lors que le prix du baril dépasse les 60$. Elles sont cependant principalement observées lorsque les prix avoisinent les 100 $ US ».
Le seuil de rentabilité d’un vol ponctuel est plus bas car la logistique est moindre : les brigands opérant au mouillage « emploient des fûts métalliques pour pouvoir voler quelques litres de carburant, qu’ils revendent sur le marché noir local ». Ces évènements ont généralement lieu dès que le prix du baril dépasse les 40 $ US.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Crédit images : tous les schémas sont du MICA Center – Télécharger le rapport complet
À Suivre : Reportage au MICA Center.
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(B2) Le crash du vol PS752 d’Ukrainian Airlines à Téhéran est dû à un missile iranien, a affirmé ce jeudi (9 janvier) le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Ce qui jette une nouvelle lumière sur cet incident
« Des renseignements de différentes sources, notamment de nos alliés et de nos propres services […] indiquent que l’avion [un Boeing 737] a été abattu par un missile sol-air iranien » a assuré Justin Trudeau lors d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi. Un fait avéré semble-t-il.
Un tir non intentionnel sans doute
Ce missile a été tiré « sans doute de façon non intentionnelle » a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse tenue cet après-midi à Ottawa. Il n’a cependant pas voulu exclure la possibilité que le tir soit intentionnel.
Le Premier ministre n’a pas voulu davantage de détails, assurant qu’il fallait avant tout « une enquête approfondie, crédible » pour déterminer les causes exactes de l’incident. « Les Canadiens ont des questions et ils méritent des réponses ».
63 Canadiens et 16 Européens victimes
L’appareil, un Boeing 737, s’est écrasé, peu après le décollage de l’aéroport de Téhéran Imam Khomeiny, (à 6h10 locales, 8h40 heure Paris), mercredi (8 janvier). Il s’est écrasé six minutes après son décollage, près de la localité de Sabashahr, au sud-ouest de Téhéran, après avoir tenté de faire demi-tour, selon l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO), citée par l’AFP.
Les 176 personnes à bord sont toutes décédés. Parmi eux, selon Vadym Prystaiko, le ministre des Affaires étrangères, figurent 16 Européens (10 Suédois, 3 Britanniques et 3 Allemands), 63 Canadiens, 82 Iraniens, 11 Ukrainiens (dont les 9 membres d’équipage), 4 Afghans (1).
Une assistance néerlandaise et française
Le leader canadien s’est entretenu avec plusieurs dirigeants, notamment avec Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, qui a vécu un incident similaire lors du crash du MH17 en Ukraine, victime d’un tir des prorusses. Un échange d’expérience utile notamment sur le dialogue avec la Russie. « Les Néerlandais sont prêts à nous aider dans cette enquête ». La France, aussi, par le biais du président Emmanuel Macron « nous offre son assistance » a-t-il ajouté. Il pourrait s’agit notamment d’experts du bureau d’enquête accidents ainsi que du constructeur français Safran « puisque les moteurs [de l’avion] étaient faits en France » (2).
Commentaire : cette annonce met fin à toute une série de rumeurs qui commençaient à gonfler. Elle met la pression désormais sur le pouvoir iranien qui va devoir clarifier rapidement les circonstances de l’incident. Par ricochet, elle pourrait mettre en lumière une certaine responsabilité indirecte américaine (même si elle ne peut pas être placé au même niveau). Le geste du président américain Donald Trump donnant le ‘feu vert’ à l’exécution extra-judiciaire du général Soleimani ayant contribué à l’augmentation des tensions dans la région.
Ce rebondissement contribuera-t-il à l’escalade des tensions dans le Moyen-Orient ou au contraire à une certaine volonté de déconfliction ? Il est trop tôt pour en juger. Mais on pourrait assister à une certaine diplomatie funéraire. De façon assez ironique, selon les règles internationales, confirmées par l’Iran (cf. dépêche Irna), une enquête sur un crash d’avion réunit les services d’enquête du pays lieu de l’accident (Iran), du pays propriétaire de l’avion (Ukraine), du pays constructeur de l’avion (les Américains de Boeing et les Français de Safran). Les pays des victimes (Canada, Suède) pourraient aussi être associés.
(NGV)
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