(B2) Quatre satellites Galileo supplémentaires ont été mis en orbite depuis le port de lancement européen en Guyane française sur le lanceur européen Ariane-5, ce mercredi (25 juillet). L’occasion de faire le point sur un programme assez exceptionnel au plan européen
Lancement de Galileo en décembre 2017 (Crédit : ESA et Arianespace)
Galileo est-il déjà opérationnel ?
Oui. Il fournit déjà des services de positionnement et de mesure du temps à environ 400 millions d’utilisateurs depuis décembre 2016.
Combien le système dispose-t-il de satellites aujourd’hui ? Et quand sera-t-il pleinement opérationnel ?
Le système de navigation satellitaire mondial de l’UE dispose désormais d’une constellation de 26 satellites. Le système devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle en 2020. Il sera alors « le système de navigation satellitaire le plus précis au monde », souligne la Commission. Meilleur donc que le GPS américain.
Quels services fournit aujourd’hui Galileo ?
Galileo offre trois services de navigation satellitaire différents :
1° le service ouvert Galileo, gratuit, pour la géolocalisation, la navigation et la mesure du temps.
2° le service de recherche et de sauvetage de Galileo (SAR) qui permet la localisation des signaux de détresse d’une balise activée.
3° le service public réglementé de Galileo (PRS) pour les forces de sécurité et les militaires.
… mais Galileo n’est-il pas réservé aux civils ?
Pas exactement. Galileo est défini comme « un système civil sous contrôle civil ». Une définition très politique pour éviter tout problème. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas possibilité d’usage militaire et d’applications réservées aux militaires. Ce qui est déjà le cas aujourd’hui.Quel est l’avantage comparatif de Galileo sur le GPS ?
« Le service de mesure du temps est plus robuste, précis (une précision de 20 cm, à terme), et rapide (de l’ordre de quelques nanosecondes) comparé aux autres systèmes de géolocalisation », vante la Commission européenne. En particulier, il « permet au système eCall, obligatoire dans toutes les nouvelles voitures dans l’Union depuis le 31 mars 2018, de communiquer la position du véhicule aux services d’urgence ».
Quel est l’avantage de Galileo en matière de secours en mer ou en montagne ?
Depuis les débuts de Galileo, « le temps nécessaire pour repérer une personne perdue en mer ou en montagne a été réduit de 4 heures à environ 10 minutes après qu’une balise de détresse ait été activée ». Quant à la précision de la localisation, elle « s’est améliorée, pour passer de 10 km sans Galileo à moins de 2 km avec Galileo », assure la Commission. Dès l’année prochaine, en 2019, un nouvel outil sera disponible : « le service renverra un signal informant la personne en danger que son signal de détresse a été capté et localisé ».
Galileo comporte-t-il un service pour la sécurité militaire ?
Oui. Malgré les oppositions de quelques pays (Royaume-Uni notamment) et les réticences de certains partis (Verts notamment), Galileo est bien doté d’une partie cryptée, sécurisée. Ce qu’on appelle « le service public réglementé de Galileo (PRS) ». Ce service, « entièrement crypté », est « réservé aux pouvoirs publics pour des informations sensibles sur le plan de la sécurité, notamment dans le cadre d’opérations militaires ». Il est plus robuste que le service ‘ordinaire’ afin de permettre « la continuité du service », par tous temps et en toutes circonstances. Il est ainsi disponible « pour la gestion d’urgences nationales ou de situations de crises, telles que des attaques terroristes ».
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet st.)
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(B2) La Commission européenne a annoncé, mercredi 25 juillet, qu’elle financera « la totalité de la reconstruction » du QG de la force conjointe du G5 Sahel, cible d’un attentat en juin dernier. Une nécessité pour les Européens qui comptent sur les forces du G5 pour prendre leur relais
L’entrée du QG de Sévaré, avant l’attentat (Crédit : Minusma)
L’attaque du 29 juin dernier, voiture piégée suivie d’une fusillade, revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda (lire : Une patrouille franco-malienne de Barkhane attaquée dans Gao (V3)), avait fait trois morts (deux militaires et un civil). Mais elle avait surtout semé le doute sur la capacité des forces maliennes à agir et sur le leadership de la Force. Le commandant avait d’ailleurs rapidement été destitué. Et un général mauritanien, Hanena Ould Sidi, nommé à la tête de cette Force.
Une attaque suicide détruisant le QG
Conséquence non négligeable l’attaque a aussi détruit une bonne partie du quartier général du G5 Sahel à Sévaré (centre du Mali), le rendant impropre à coordonner les opérations futures. Outre l’entrée principale, plusieurs bâtiments dont des locaux d’hébergement ont, en effet, été endommagés ou détruits.
Toute la reconstruction financée par l’UE
C’est sur cet aspect logistique que la Commission européenne a décidé d’intervenir. « Nous avons décidé de soutenir pleinement la reconstruction du quartier général de Sévaré, au Mali » a ainsi annoncé la Commission mercredi (25 juillet). Aucun budget n’a été annoncé encore, mais l’étendue des dégâts laisse penser que d’importants travaux de reconstruction et de sécurisation sont nécessaires. Cette décision a été prise en « une concertation étroite » avec les Français de l’opération Barkhane, le commandant de la Force du G5 Sahel et la mission militaire européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), précise-t-on à Bruxelles.
Objectif : éviter l’effondrement de la Force conjointe
Avant même l’attaque, l’opérationnalisation de la Force conjointe était remise en question (lire : La force conjointe du G5 Sahel peine à se mettre en place). La destruction du QG réduisait les capacités physiques de la force. En finançant la reconstruction, l’UE s’assure qu’elle aura lieu plus rapidement. Elle soutient ainsi la continuité de l’action de l’état-major de la Force sur place. L’Unino européenne « poursuivra ce travail de concertation avec le nouveau commandant de la Force dès qu’il sera en fonction ».
… et défendre les intérêts européens
« L’attaque contre le quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel au Mali est aussi une attaque contre notre priorité commune de ramener la paix dans la région » précise la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Un soutien qui est dans le logique prolongement de la position toujours affirmée par les Européens aux forces locales (lire : Les 28 renouvellent leur soutien au G5 Sahel).
Nb : En évitant que la Force conjointe se délite, l’UE entend également soutenir les investissements déjà faits jusqu’à présent. Le G5 Sahel étant un pari qui doit permettre aux Européens de se désengager, au moins militairement, de la région.
(Leonor Hubaut)
Lire aussi : G5 Sahel. L’Europe n’a pas tout à fait tenu ses promesses (Kalla Ankourao)
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L’été venu, l’équipe de B2 part en pause estivale. Le site continuera d’être alimenté régulièrement, mais de façon moins intensive que d’habitude. Pour nos adhérents et lecteurs de B2 pro, le carnet passe en rythme hebdo (au lieu de trois fois par semaine), avec un suivi des gros faits d’actualité. Nous en profiterons pour sortir quelques articles ‘froids’ ou de réflexion
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La revue Conflits vient de publier son numéro 18 qui s’interroge sur "Que sera la guerre au XXIème siècle ?". (éditorial et sommaire ici).
J'y publie un article sur "Le nouvel âge des cyberconflits".
O. Kempf
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