Courrier des Balkans / Bosnie-Herzégovine

En février 2014, un vaste mouvement de protestation gagne la Bosnie-Herzégovine. Malgré la répression des autorités et le peu de soutien international, la révolte citoyenne grandit, soutenue par une majorité de la population, surtout en Fédération. Après les manifestations, des plénums sont bientôt formés pour porter des revendications contre la corruption et le blocage des institutions par les formations ethno-nationalistes au pouvoir depuis la fin de la guerre.

Étouffé et réprimé, ce mouvement a fini par être évincé de l'actualité après les terribles inondations du printemps 2014 et s'est peu à peu éteint. L'exode s'est ensuite accéléré. Pourtant, l'esprit des plénums continue d'influencer les nouvelles luttes citoyennes, écologistes, féministes et anticapitalistes. Dix ans plus tard, que reste-t-il de cette expérience de démocratie directe inspirée du socialisme autogestionnaire ?

En février 2014, un vaste mouvement de protestation sociale s'étend dans toute la Bosnie-Herzégovine. Pendant des semaines dans toutes les villes de taille moyenne et importante, le mouvement citoyen, soutenu par une large majorité de la population, forme des plénums, des assemblées démocratiques directes, pour dresser des revendications sociales, politiques et économiques face à des autorités critiquées pour leurs abus de pouvoir, la corruption et le népotisme.
Dix ans plus tard, que (...)

L'héritage des plénums vit-il encore, dix ans après ? Nedim Klipo veut croire que oui. Ce militant expatrié en Autriche parle de « laboratoire » et évoque les luttes actuelles, écologistes et féministes. Avec la conviction que, pour changer la Bosnie-Herzégovine, la balle est aussi dans les mains de la diaspora. Témoignage.

Le 7 février, un policier ivre a tué la gérante d'un café de Tuzla avec son arme de servie. Choquées par ce féminicide, des milliers de personnes ont déjà manifesté à deux reprises pour dénoncer les manquements des autorités et les dysfonctionnements de la police.

Officiellement, l'argent russe est le bienvenu dans l'entité serbe de Bosnie, d'autant que les finances publiques y sont au plus bas. Et pourtant, la Republika Srpska vient finalement de retirer au milliardaire Rashid Sardarov son permis d'exploitation du charbon d'Ugljevik. Mais pourquoi donc ?

Alors que la guerre des mémoires fait toujours rage en Bosnie-Herzégovine, le photographe Fabrice Dekoninck explore le processus de résilience de ceux qui ont survécu, en rencontrant les survivants et les familles des victimes du siège de Sarajevo, de l'épuration ethnique à Prijedor et du génocide de Srebrenica.

Tout le dossier de presse :

En février 2014, la Bosnie-Herzégovine était secouée par des manifestations sociales d'une ampleur inédite, déclenchées par un mécontentement généralisé face à la situation économique, politique et sociale du pays. Dix ans après, qu'en reste-t-il ?

Mettre fin à la guerre à Gaza, pour que les civils n'en paient pas le prix : les représentants des communautés musulmane et juive de Bosnie-Herzégovine ont lancé un appel depuis Srebrenica, à l'occasion de la journée mondiale en mémoire des victimes de l'Holocauste. Ils expliquent leur initiative au micro d'Omer Karabeg.

Mardi 13 février 2024 à 19h Au café/bar Le 61 3, rue de l'Oise Paris 75019
Un travail de mémoire post-conflit qui pose la question de l'établissement d'une vérité historique indispensable pour la paix... Pourquoi la guerre en Bosnie reste une guerre en suspens.
Comment établir une vérité à l'échelle d'une nation quand la « guerre des mémoires » continue de faire rage, quand la parole des révisionnistes et les propos du déni s'expriment librement, et que 30 ans plus tard, on (...)

Soldat enrôlé de force à 28 ans, Velibor Čolić a fui la Bosnie ravagée par les horreurs de la guerre pour atterrir en 1992 dans un foyer pour réfugié·e·s à Rennes. Pour le sauver, une seule porte de sortie : la poésie. Maya Bösch met en scène avec force et délicatesse le texte dans lequel il se raconte en français, Manuel d'exil – comment réussir son exil en trente-cinq leçons. En tant qu'exilé sans visage dans l'Europe occidentale, il nous fait traverser son errance mentale et physique, (...)

En visite à Sarajevo, une délégation européenne menée par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a prié les dirigeants de Bosnie-Herzégovine d'accélérer les réformes exigées par Bruxelles pour entamer les négociations d'adhésion avant le scrutin européen de juin.

Concurrence déloyale, difficile accès aux marchés européens, achats massifs de terres par des investisseurs étrangers, faible soutien des politiques publiques : dans les Balkans, beaucoup d'agriculteurs peinent à survivre, que leurs pays soient déjà membres de l'Union européenne ou seulement encore candidats. Et l'exode rural achève de vider les campagnes.

Une entreprise britannique s'apprête à lancer l'exploitation de son unique mine près de Vareš. Face aux menaces qui pèsent sur l'environnement, notamment la forêt primaire Trstionica, la population locale se mobilise. Enquête.

La colère gronde en Serbie depuis les élections du 17 décembre. Officiellement, le parti du président
Vučić les a largement remportées, mais de nombreuses irrégularités ont été constatées. Alors que la Russie a apporté son soutien à Belgrade, les Occidentaux restent étrangement silencieux. Ce
mouvement peut-il vraiment inquiéter le régime Vučić ?

En dépit des efforts fournis ces dernières années, les pays des Balkans restent pointés du doigt pour le manque d'efficacité de leur lutte contre la criminalité organisée, les trafics et la délinquance financière. Un tour d'horizon régional révélateur de la faiblesse de l'État de droit.

Les projets de mines ont le vent en poupe dans l'entité serbe. Cela concerne les minerais utilisés dans les industries de pointe ou le charbon, dont le cours a explosé à cause de la crise de l'énergie. Face à la mansuétude des autorités de Banja Luka, les riverains se révoltent pour sauver l'environnement.

Depuis une décennie, l'exode s'amplifie en Bosnie-Herzégovine. Des familles entières prennent la route de l'exil, lassées par l'interminable impasse politique héritée de la guerre. Y a-t-il alors encore un avenir pour ce pays qui se vide ? Entretien avec Timur Vilić, un jeune militant opposé au nationalisme.

Il fut l'un des principaux artisans de la réouverture de la Slovénie aux Balkans quand il était Premier ministre puis président, entre 2008 et 2022. Aujourd'hui, Borut Pahor lance une Fondation des amis des Balkans occidentaux avec l'objectif d'aider les pays de la région à accélérer leur intégration européenne. Entretien.

La Republika Srpska a de nouveau célébré le 9 janvier sa « fête nationale », illégale depuis 2016, en présence de nombreux officiels venus de Serbie. Après Vladimir Poutine l'an dernier, c'est Viktor Orbán qui était cette fois à l'honneur. Les provocations nationalistes se sont multipliées avant les cérémonies, notamment près de Srebrenica.