(B2) Comme à chaque constitution du collège de commissaires, plusieurs candidats sont sous le feu de la rampe, pour des ‘affaires’ passées, réelles ou futures. Chacun aiguise ses couteaux pour avoir des munitions au cas où son camp serait attaqué
Une candidate déjà éjectée
Une candidate semble d’ores-et-déjà avoir fait une ‘sortie de route’ : Rovana Plumb (S&D). L’ancienne ministre roumaine a totalement raté son audition à la commission des affaires juridiques (JURI), jeudi (26 septembre), n’arrivant pas à clarifier les accusations de conflit d’intérêts. Elle est ‘out’. Lire : Rovana Plumb et Laszlo Trocsanyi sont dans le même bateau. Qui tombera à l’eau ?
Un deuxième en balance
Pour le Hongrois László Trócsányi (PPE) également sur la sellette, c’est plus compliqué. D’une part, l’ancien ministre de la Justice de Viktor Orbán a utilisé tous ses talents d’ancien diplomate et avocat pour clarifier sa situation, au point que les eurodéputés ont été un peu dépouillés de toute possibilité de critique, du moins d’un point de vue juridique. En témoigne le vote très juste à la dernière réunion de Commission JURI (11 voix ‘contre’, 9 voix ‘pour’ et 2 abstentions), tout comme l’impossibilité de coucher exactement par écrit ce qui est lui reproché au niveau légal. De fait, c’est surtout son positionnement politique qui est cause. Il appartient au gouvernement Orbán et a, en bonne partie, inspiré ou/et assumé la politique anachronique du gouvernement hongrois en matière d’État de droit et de lutte contre les migrations (1). De vrais questions mais qui ne sont pas toutes juridiques.
Des mesures de rétorsion en préparation ?
Le Premier ministre Viktor Orbán défend d’ailleurs pied à pied son candidat, même s’il n’a pas exclu, après un entretien avec Ursula von der Leyen, de trouver un autre remplaçant. Mais si Trócsányi est éjecté, pour raison politique, des répercussions pourraient avoir lieu sur d’autres candidats libéraux (lire notre dernier Carnet de veille). Le Parti populaire européen (PPE), dont est membre la Fidesz de Viktor Orbán pourrait ne pas laisser un de ses candidats phares éjecté sans réagir. Un de ses cadres, peu suspect d’avoir une sympathie extrême pour le Hongrois, m’avait confié ne pas « vouloir tirer en premier ». Mais si « notre candidat est pris pour cible, nous répliquerons ».
La Française Sylvie Goulard dans la ligne de mire ?
Dans le camp centriste-libéral, c’est la Française Sylvie Goulard (Renew) qui apparait ainsi dans la ligne de mire. Mise en cause dans l’affaire des assistants parlementaires du MODEM, elle a réussi à s’en tirer honorablement en remboursant les sommes litigieuses. Tout est clair désormais. Mais elle traîne toujours une casserole plus embêtante : celle de rémunérations assez extraordinaires perçues d’un think-tank américain (l’Institut Berggruen) quand elle était eurodéputée. Elle aurait ainsi perçu, selon ses propres déclarations des sommes non négligeables : 36.000 euros en 2013 et 13.000 euros en 2014. Soit environ 10.000 euros bruts par mois selon Libération. Cela représente davantage que son salaire d’eurodéputée. Cela interpelle !
Elle pourrait ainsi bien être chahutée lors des auditions, d’autant que dans sa réponse au questionnaire du Parlement européen, elle reste plutôt elliptique sur ce point (lire : Questionnaire du Parlement : des réponses de Sylvie Goulard plutôt banales et parfois floues). Une éventualité prise très au sérieux, y compris dans son propre camp, même si on affecte la sérénité.
Deux autres candidats s’échappent de l’œil du cyclone
À ces candidats, il faut ajouter quelques autres qui viennent de passer sous la loupe de l’actualité. Le candidat polonais Janusz Wojciechowski (Conservateurs/PiS) faisait l’objet de problèmes sur des frais de voyage superflus quand il était député européen. Une enquête de l’Office européen anti-fraude (OLAF) vient de le blanchir, le remboursement des sommes litigieuses ayant été accompli.
Quant au candidat belge Didier Reynders, objet d’une plainte en conflit d’intérêt par un ancien agent de la Sûreté (belge), il s’en sort tout juste. Le procureur du Roi aurait renoncé à ouvrir une enquête, selon l’avocat du responsable politique libéral, qui occupe trois postes aujourd’hui — ministre des Affaires étrangères, ministre de la Défense et ‘informateur royal’ —. Score inégalé dans l’Union européenne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Plusieurs candidats sur la sellette au ball-trap des commissaires. Goulard dans la ligne de mire est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Carnet (30.09.2019). Confidentiels (Voyage du COPS. prix de l’innovation, Klymencko, EUFOR Althea Autriche). Défense (UE-Ukraine coopération. Projet véhicules sous-marins). Diplomatie (Venezuela appel au dialogue. UE-ACP priorités. UE-Japon). Sécurité (Agenda ministres de la Justice. Mécanisme de débarquement Ante Rinne. PNR Japon. Biens culturels). Pouvoirs (Autriche Kurz en tête des législatives. Pologne et indépendance judiciaire. Roumanie et minorités linguistiques). Commission 2019-2024 (Wojciechowski, Reynders, Trocsanyi). People (Juncker-Chirac). A suivre est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
Cet article (B2 Pro) Klymencko gagne un procès contre l’Union européenne est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
(B2 à Marche-en-Famenne) En position sous le crachin belge, appareil photo en main, nous sommes présents ce mercredi (25 septembre) à Marche-en-Farenne dans la province du Luxembourg, pour assister à la journée ‘VIP’ de l’exercice militaire franco-belge baptisé Celtic Uprise 2019
Tous en position
Le tout semble très réel. L’exercice se déroule en zone urbaine. Il débute avec l’arrivée de véhicules blindés. En sortent des hommes au combat. Un canon fait son entrée en jeu. Un drone est également déployé. Objectif : observer la zone de conflit. Des soldats sont aussi positionnés derrière les arbres. En mission d’observation.
Arrivée des soldats sur le champ de bataille (© Aurélie Pugnet / B2)Les premières attaques : les véhicules ennemis sont visés
Puis, des véhicules supplémentaires arrivent sur les lieux. Les premiers coups sont tirés vers les habitations situées non loin de là, dans lesquelles ont été repérés des personnes à intérêt, et plus précisément sur leurs véhicules.
Le véhicule est touché (© Aurélie Pugnet / B2)Les troupes en action
Les troupes se positionnent alors très rapidement en contre-bas des habitations, prêts à réagir dans le cas d’une attaque venue des habitations. D’autres véhicules sont présents et déploient des troupes supplémentaires sur le terrain. Une unité encercle puis fait son entrée dans la première maison. On entend des coups de feu.
Soldats en progression (© Aurélie Pugnet / B2)Les attaques se déroulent des deux côtés
L’action se déplace. Des tirs parviennent de la seconde maison (située à droite de la photo) et blessent un soldat à la jambe. L’évacuation médicale s’impose. Un véhicule blindé portant la croix-rouge s’approche et évacue le blessé vers le Rôle 1 (l’infirmerie de campagne).
Le ciel s’ssombrit (© Aurélie Pugnet / B2)La capitulation
Une seconde maison se fait encercler. Des coups sont tirés. Des véhicules supplémentaires arrivent à proximité du lieu de bataille. Une attaque parvient de la route. Il ne faut pas beaucoup de temps aux troupes belges et françaises pour répliquer et neutraliser les renforts qui arrivaient à l’aide de leurs camarades encerclés. L’action se termine.
La cible est encerclée (© Aurélie Pugnet/B2)L’exercice Celtic Uprise 2019 est une première étape de mise en action du programme Capacité Motorisée ‘CaMo’ comme nous l’explique le Colonel Monin. Article à suivre
(Aurélie Pugnet)
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Cet article (B2 Pro) Carnet (27.09.2019). Confidentiels (COPS, Michel-Rutte, Australie-UE). PESC Sanctions (Libye, Al Qaeda, armes chimiques). Défense (Von der Leyen-Loiseau. Royaume-Uni espace. Estonie projet EDIDP. France vol suspect. BFA anniversaire). Diplomatie (Iran JCPOA. Syrie cessez-le-feu. Libye évacuations. UE Alliance pacifique partenariat. Venezuela déclaration. Russie coopération. Multilatéralisme, médiation). Voisinage (Georgie-Russie. Exemple ukrainien. Soutien européen). Aides (Centrafrique paix). Sécurité (Frontières code Schengen. Contenu terroriste en ligne négociations. Sauvetage et recherche auditions). Pouvoirs (SEDE renfort militaire. Parquet 2020). Commission 2019-2024 (Roumanie remplaçant) est apparu en premier sur B2 Bruxelles2.
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Une procédure qui balbutie
Cette procédure nouvelle n’avait jamais été usitée jusqu’à présent. Il n’est pas donc anormal de voir quelques balbutiements dans son maniement. On ne peut cependant pas s’empêcher de constater un certain amateurisme dans le chef des députés présents, à moins que ce ne soit une volonté politique de bloquer toute procédure. Car les députés ont été incapables hier de s’entendre sur des recommandations, précises, concrètes, utiles à adresser à la présidente de la Commission européenne (lire : Rovana Plumb et Laszlo Trocsanyi sont dans le même bateau. Qui tombera à l’eau ?). Cela peut s’expliquer sans doute par la présence en nombre de nouveaux députés, dans une commission assez petite en nombre (25 eurodéputés) et qui n’est pas dans la hiérarchie parlementaire européenne une des plus importantes. Mais son rôle est primordial lors de la vérification des déclarations d’intérêts des candidats commissaires ou des eurodéputés.
La question des moyens d’investigation est posée
Un point paraît urgent à résoudre : la question des moyens d’investigation. Une faille dont se font l’écho des députés de différents bords politiques. « Nos moyens sont extrêmement limités, en termes de vérification d’informations » a dénoncé la leader du groupe de la gauche unie, la Française Manon Aubry (GUE). Même son de cloche chez son compatriote, Sébastien Séjourné, chef de la délégation française de la République en Marche (groupe centriste Renew). « Nous n’avons pas d’expert à disposition. Nous ne pouvons pas contacter directement les autorités de police ou financières. Il faudrait une Haute autorité qui puisse avoir à la fois l’expertise et la compétence pour pouvoir faire toutes les vérifications des déclarations d’intérêts » au préalable ou a posteriori.
Un risque d’inégalité et de vote purement politique
Il faut aussi s’interroger pourquoi certains candidats commissaires passent l’examen sans trop de difficultés et pourquoi d’autres échouent. S’il y a la moindre inégalité dans le traitement des uns et des autres ce serait dommageable. Et ce serait la prime au ‘vrai fraudeur’ bien organisé et non au ‘petit fraudeur’ maladroit qui s’est fait prendre sur le fait ou est incapable de se justifier. Si un candidat ne passe pas la rampe pour des raisons davantage politiques que juridiques, la procédure est faussée. Ce n’est pas à la commission juridique d’avoir un avis sur la compétence ou l’adéquation du commissaire à son portfolio sur le fond, c’est aux commissions. Or, la discussion intervenue hier en commission JURI laisse planer une vraie interrogation sur ce point. Le cas du commissaire hongrois L. Trócsányi semble davantage, en effet, avoir été tranché sur son passé de ministre de la Justice de Viktor Orban que sur des absences de clarification sur de possibles conflits d’intérêts. B2 en a eu confirmation auprès d’eurodéputés, peu suspects de toute complaisance avec le régime du Premier ministre hongrois (lire notre article).
Une tendance de fond, sociétale
En faisant œuvre de pionnier, les eurodéputés s’inscrivent dans les pas de leurs prédécesseurs qui, depuis une vingtaine d’années, renforcent tous les cinq leur contrôle sur la nomination de la Commission européenne. Les auditions des commissaires ne sont pas une simple formalité, mais une épreuve de passage, avec de multiples étapes difficiles à franchir. Un vrai crash test éthique et démocratique. La tendance sociétale à exiger un comportement passé et actuel sans tâches et sans reproches a favorisé un examen beaucoup plus strict de tout conflit d’intérêt.
Un certain amateurisme de la Commission von der Leyen ?
Sur ce point, on ne peut que s’interroger sur l’attitude de la nouvelle Commission européenne. Le mot ‘amateurisme’ est sur toutes les lèvres. Pourquoi la présidente désignée de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas fait procédé à un examen très approfondi des déclarations d’intérêts de ‘ses’ commissaires et rejeté ceux auprès desquels elle n’avait pu recueillir de certitude qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêt ? Le secrétariat général de la Commission, le service juridique ainsi que le service de sécurité de la Commission européenne se livrent normalement à un screening étroit des candidats commissaires. Et le cas de la Roumaine Rovana Plumb comme celui du Hongrois Laszlo Trócsányi sont de notoriété publique. Il était assez facile d’éclaircir rapidement la situation (et non au dernier moment) ou de rejeter directement la candidature (1). Ne pas le faire n’est pas très responsable et est une faute politique comme institutionnelle.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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