On devrait normalement entendre cet argument assez simple que participer à un scrutin où se jouent ni plus ni moins que les conditions mêmes de toute activité politique de contestation n'équivaut pas à sombrer dans le fétichisme de l'élection, ses espérances ineptes et toujours déçues.
- La pompe à phynance / Extrême droite, Élections, PolitiqueLa faim est en recrudescence à la table des pays africains en proie à un conflit, mais aussi à celle de nations qui pensaient s'en être protégées. Cette crise, la plus grave en une décennie, reste encore trop largement ignorée des opinions publiques occidentales, le regard tourné vers l'Ukraine et les risques de famine à Gaza.
- Mots d'Afrique / Alimentation, Faim, Nigeria, Aide humanitaire(B2) Un navire marchand grec a été gravement atteint en mer Rouge mercredi (12 juin). L’équipage contraint d’évacuer. Le lendemain, un autre navire ukraino-polonais a été atteint, moins gravement. Mais un marin a dû être évacué.
Le MV Tutor, atteint par un navire suicide
La veille, mercredi (12 juin), un incident plus grave a été observé. Le MV Tutor, un vraquier battant pavillon libérien, détenu et exploité par des Grecs, a été atteint par un bateau suicide — un navire de surface sans équipage (USV), rempli d’explosifs — alors qu’il se situait près de la côte érythréenne (à 24 miles marins), à 66 miles marins au sud-ouest de Al Hudaydah, en mer Rouge. Le navire attaquant faisait entre 5 à 7 mètres de long et de couleur blanche, et il a heurté le MV Tutor par l’arrière, précise le centre britannique de surveillance maritime (UKMTO).
… le navire abandonné, un mort
L’attaque provoque « de graves inondations et des dommages à la salle des machines », indique le commandement américain (CentCom). Un marin a été « porté disparu suite à l’attaque ». C’est un des premiers marins victimes directement d’un tir Houthi. L’équipage décide alors d’abandonner le navire. Il est secouru par un navire de guerre américain, l‘USS Philippine Sea (CG 58) et d’autres forces. Quant au navire, parti à la dérive, il « prend lentement l’eau », indique le commandement US, le 14 juin, et pourrait couler.
Le MV Verbena, touché également
Un autre navire marchand, le MV Verbena, battant pavillon de Palau, propriété ukrainienne, exploité par une société polonaise, a été atteint jeudi (13 juin), par deux missiles tirés par les Houthis, alors qu’il naviguait à 70 miles de Djibouti.
Incendie important à bord
Les tirs ont provoqué un incendie. Les informations sont ensuite contradictoires. Tout d’abord, le 14 juin, le commandement américain CentCom a indiqué que l’équipage du MV Verbena « a éteint l’incendie » et a « repris son transit dans le golfe d’Aden ». Mais le lendemain (15 juin), le message du commandement américain est beaucoup alarmant.
Incendie non maitrisé, l’équipage abandonne
En fait, l’équipage a lancé un signal de détresse. Un autre navire marchand, le MV Anna Meta a répondu « à l’appel à l’aide a récupéré les marins pour les amener en lieu sûr ». L’équipage a « dû abandonné le navire en raison des incendies persistants et de l’incapacité de les contrôler » indique le CentCom. Et les Américains de préciser que la frégate iranienne IRIN Jamaran, qui se trouvait tout près, « à huit milles marins du MV Verbena, n’a pas répondu à l’appel de détresse ».
Un blessé évacué
Ce qui est sûr c’est qu’un des marins du MV Verbena a été gravement blessé, un Népalais. L’hélicoptère de bord du Karel Doormans, le navire néerlandais de soutien de l’opération Aspides, est alors intervenu. Le marin blessé a reçu des premiers soins à bord, et opéré, puis transféré vers un hôpital à Djibouti.
(Photo : EUNAVFOR Aspides)D’autres attaques signalées
Le même jour, jeudi (13 juin) à 11 h 27 UTC, un navire marchand a signalé une explosion de missile à proximité du navire en mer Rouge. Par ailleurs, les forces américaines ont réussi à détruire un navire de surface sans équipage (USV° ainsi qu’un système aérien sans pilote (UAS) en mer Rouge.
(Nicolas Gros-Verheyde)
On sait très exactement où une personne a placé sa vie à la nature des hommages qu'elle reçoit à sa mort. C'est dans la vilenie même que réside le véritable hommage, celui-là bien sûr parfaitement involontaire. Il est glorieux d'être trainé dans la boue par ces gens-là.
- La pompe à phynance / Livre, Personnalités(B2) Oubliés le discours de la Sorbonne, les cérémonies du 6 juin, les grands et beaux discours, le président français apparait aujourd’hui largement affaibli. Non seulement en France, mais aussi dans les couloirs européens. En cause, sa propre décision de dissoudre l’Assemblée nationale.
Une décision incompréhensible…
Quand il arrivera à la réunion des leaders au G7 dans les Pouilles, le 13 juin, puis au Conseil européen, le 17 juin, l’accueil que recevra Emmanuel Macron ne sera sûrement plus le même qu’avant le 9 juin. La France restant la France, il sera reçu avec élégance. Mais pour l’influence, c’est autre chose. Le président français aura fort à faire pour convaincre de la pertinence de son choix de dissoudre l’Assemblée nationale. Décision jugée inconséquente pour l’équilibre européen et surtout incompréhensible !
… que rien ne justifiait
Le résultat de la liste Renaissance (14%) est certes très mauvais : deux fois moins que le Rassemblement national et à quasi-égalité avec la liste du PS (envoyant le même nombre de députés au Parlement européen : 13 élus). Mais ce résultat était attendu et, d’une certaine manière, anticipé. Ce n’est pas la première fois qu’un parti de gouvernement boit la tasse dans un vote européen (élection ou référendum). Cela n’a jamais entraîné une telle crise politique. D’autant que les centristes français gardent un poids notable dans leur groupe (la première délégation) et comptent nombre de personnalités bien au fait des dossiers (N. Loiseau, P. Canfin, C. Grudler, etc.) qui permettront de compenser un effectif plus faible.
… transformée en crise politique majeure
En dissolvant l’Assemblée nationale, le président se tire une balle dans le pied. Il ouvre une période d’incertitude. Ce que la plupart des Européens détestent. Nul ne sait si la France sera gouvernable demain, quel sera le profil de la future assemblée, et donc du futur gouvernement. Ou plutôt chacun pressent que cette assemblée pourrait très bien être bleue foncée à l’image du Rassemblement national. Jamais le parti d’extrême-droite n’ayant été aussi proche du pouvoir. Nul ne peut prédire ce que sera l’avenir après le 7 juillet. Macron jouera-t-il le jeu de la cohabitation ou préférera-t-il remettre en jeu son mandat de président ? et démissionner ?
Une faiblesse européenne
De manière quasi-automatique, le poids de la France va être réduit. A la fois pour des raisons psychologiques et politiques. Comment faire confiance à un président qui pourrait ne plus être en position de décider le lendemain, qui est démonétisé en quelque sorte. D’autant qu’Emmanuel Macron a commis une erreur politique notable. Trop confiant dans son aura, il a mené une campagne quasi-publique contre le renouvellement de Ursula von der Leyen, par presse interposée ou via le commissaire européen (1). Or l’Allemande — dont le parti, le PPE, a gagné quelques sièges — est bien partie aujourd’hui pour trouver les voix nécessaires au Parlement européen à sa reconduction. Et aucun candidat alternatif ne se présente vraiment.
Malheur au vaincu
Cramé, Thierry Breton va pouvoir faire ses valises (2). Un nouveau nom devra être proposé par Paris : un homme ou une femme (3). Mais quelle que soit la personnalité, au sein du futur exécutif européen, la France ne sera pas assurée de récupérer un portfolio aussi majeur (marché intérieur, électronique, défense et services) que celui détenu depuis 2019. Il va falloir choisir de façon subtile le bon secteur. D’autres pays, tels l’Italie ou la Pologne notamment, sont à la recherche d’une place plus importante.
Double solitude à Bruxelles
Cette bataille perdue se double d’un certain isolement au Conseil européen. Le Français avait déjà perdu la compagnie de son ami luxembourgeois Xavier Bettel, il va perdre celles du Néerlandais Mark Rutte comme du Belge Alexander De Croo, sévèrement étrillé lors des élections belges et qui a présenté sa démission au Roi. Les « trois mousquetaires » libéraux sortis, la majorité au Conseil européen bascule au profit des conservateurs ou souverainistes devenus, après les démocrates-chrétiens, le second groupe en importance (lire : [Fiche-Mémo] Un Conseil européen à droite toute).
Un suicide politique ?
Autant dire que, dans un panorama déjà compliqué, l’annonce de la dissolution — qui apparait surtout guidée par une blessure d’amour-propre mal digérée — s’apparente à une faute, qui pourrait affaiblir durablement la position française. Effacées les belles propositions du discours de la Sorbonne et autres déclarations des cérémonies du débarquement aux côtés de l’Américain Joe Biden ou de l’Ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce véritable coup de poker, sauf réussite peu évidente, pourrait apparaitre alors comme un véritable suicide politique.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Les Houthis n’ont pas abandonné leurs attaques contrairement à ce qu’on pourrait penser. Coup sur coup dans les dernières 24 heures, ils ont réussi plusieurs tirs de missiles visant des navires marchands.
Un navire suisse touché sans trop de dégâts
Un premier navire, le MV Tavvishi, battant pavillon libérien, a été touché par un missile balistique antinavire (ASBM). Avec quelques dommages, mais ce porte-conteneurs, détenu et exploité par la Suisse, continué sa route. Un second missile a été détruit par un navire de la coalition américano-britannique, selon le CentCom, le Commandement central américain.
Un navire allemand plus durement atteint
Deux autres missiles lancé par les Houthis — un missile balistique antinavire (ASBM) et un missile de croisière antinavire (ASCM) — ont touché le MV Norderney, dans le golfe d’Aden. Atteint à l’arrière, un incendie s’est vite déclaré, mais a été neutralisé. Aucun blessé à signaler. Ce cargo battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda, propriété et exploité (Sunship) par un armateur allemand, parti de Nhava Sheva (Inde) et avec pour destination Beyrouth (Liban) se trouvait alors au large du Yémen, sud-est d’Aden, à 11°45 Est et 044°17 Est.
Opération confirmée par les Houthis
Les Houthis ont confirmé par la voix de leur porte-parole Yahya Sare’e avoir mené deux opérations « contre deux navires appartenant à des sociétés qui ont violé la décision d’interdire l’entrée dans les ports occupés de Palestine », comme avoir ciblé également le destroyer britannique HMS Diamond en mer Rouge.
Une frappe au Yémen
De leur côté, les forces américaines (CentCom) affirment avoir mené une opération au Yémen visant un lanceur de missiles et deux missiles de croisière d’attaque terrestre Houthis (LACM). Par ailleurs, un drone (UAS) a été détruit au-dessus du golfe d’Aden par les forces américaines.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Article publié dans une première version en brève, étoffé et complété
La pièce culte du poète-hors-la-loi Jean Genet, aussi peu montée que difficile à représenter, remet au présent l'inextinguible révolte des peuples et l'agonie annoncée des colonisateurs.
- Contrebande / Théâtre, Politique(B2) Beaucoup a été fait déjà ces dernières années dans le sens d’un sursaut européen en matière de défense, mais il reste encore beaucoup plus à faire pour répondre aux menaces auxquelles nous sommes confrontés dans un environnement géopolitique qui se dégrade rapidement. Un bond en avant en matière de défense nécessite un changement des mentalités.
Le haut représentant de l’Union pour la politique étrangère et de sécurité commune, Josep Borrell, signe ainsi une préface, fort intéressante, à notre ouvrage sur la défense européenne à l’heure de la guerre en Ukraine qui parait dans quelques jours
Le retour des “vieilles” guerres conventionnelles
« En 2019, lorsque j’ai pris mes fonctions de Haut représentant, j’avais expliqué que l’Europe devait apprendre à « parler le langage de la puissance ». J’étais déjà convaincu à l’époque que la sécurité devait devenir une priorité majeure pour l’Union. Je n’imaginais cependant pas l’ampleur des menaces qui pèseraient sur l’Europe au cours des années suivantes.
« Nous assistons à la fois au retour des “vieilles” guerres conventionnelles et à l’émergence de “nouvelles” guerres hybrides caractérisées par des cyberattaques et par l’utilisation de toutes les formes d’interaction au service du rapport de force, qu’il s’agisse du commerce, des investissements, de la finance, de l’information ou encore des migrations.
Une menace existentielle pour l’Union
« À l’heure où l’implication américaine dans la défense de l’Europe devient moins certaine à terme, la guerre d’agression russe contre l’Ukraine constitue une menace existentielle pour l’Union. Si Poutine parvenait à détruire l’indépendance de l’Ukraine, il ne s’arrêterait pas là. S’il l’emportait, le signal serait désastreux quant à notre capacité à défendre ce en quoi nous croyons.
« Cette profonde détérioration de notre environnement géopolitique implique un changement de paradigme pour l’Union européenne. Notre Union s’est construite en effet jusque-là autour du marché intérieur et de l’économie. Cela a permis d’apporter la paix aux peuples européens après les deux guerres dévastatrices du XXème siècle. Mais nous avons, du coup, délégué trop longtemps notre sécurité extérieure aux États-Unis. Après la chute du mur de Berlin, nous avons même organisé ce qu’on peut qualifier de « désarmement silencieux » de l’Europe.
Un saut à la fois quantitatif et qualitatif à réaliser d’urgence
« Pour corriger le tir, nous devons maintenant réaliser d’urgence un saut à la fois quantitatif et qualitatif en matière tant de défense que d’industrie de défense. Nous avons commencé à prendre ce tournant en nous appuyant sur la Boussole stratégique adoptée il y a deux ans, le premier livre blanc sur la défense européenne endossé par les leaders de l’Union. Cette analyse partagée des menaces était associée à 80 actions concrètes assorties d’échéances précises qui continuent de guider notre action. Mais beaucoup reste à faire.
Des tabous bousculés
« Comme le souligne cet ouvrage, la guerre d’agression russe contre l’Ukraine nous a déjà poussé à bousculer des tabous, notamment en apportant pour la première fois une aide militaire à un pays en guerre.
« En 2021, nous avions créé la Facilité européenne pour la paix (FEP), un fonds intergouvernemental, pour nous permettre de fournir à nos partenaires des équipements militaires, ce qui n’était pas possible via le budget de l’UE. Nous avions commencé avec 5 milliards d’euros ; trois ans plus tard, le plafond de ce fonds s’élève désormais à 17 milliards d’euros. Bien qu’elle n’ait pas été créée à l’origine dans ce but, la Facilité a été l’épine dorsale de notre soutien militaire à l’Ukraine avec 6,1 milliards d’euros provenant de ce fonds utilisés pour inciter les États membres de l’UE à soutenir l’Ukraine. Avec ses États membres, l’UE a fourni ainsi 32 milliards d’euros de soutien militaire à l’Ukraine depuis le début de la guerre. Et ce chiffre augmente chaque jour.
« Grâce à la plus grosse mission militaire de l’histoire de l’UE, EUMAM Ukraine, lancée en novembre 2022, nous aurons notamment formé 60 000 soldats ukrainiens d’ici l’été 2024. Et d’ici la fin de l’année, nous aurons fait don de plus d’un million d’obus d’artillerie à l’Ukraine. L’industrie européenne de la défense, qui augmente constamment ses capacités de production (1.4 million d’obus par an fin 2024 et 2 millions en 2025), lui fournit en outre 400 000 obus dans le cadre de contrats commerciaux. L’initiative tchèque visant à acheter des munitions en dehors de l’UE vient s’ajouter à ces efforts.
Un effort supplémentaire nécessaire
« Cependant, dans un contexte où le soutien américain est devenu plus incertain, cela reste insuffisant. Nous devons augmenter à la fois nos capacités de production et les ressources financières consacrées au soutien de l’Ukraine. C’est pourquoi, lors du Conseil des affaires étrangères de mars, nous avons créé un nouveau fonds spécifique d’assistance à l’Ukraine au sein de la FEP, doté de 5 milliards d’euros, afin de pouvoir continuer à soutenir l’Ukraine sur le plan militaire dans la durée. J’ai également proposé au Conseil de réorienter 90 % des recettes provenant des actifs russes immobilisés vers la FEP, afin d’accroître notre capacité financière pour soutenir militairement l’Ukraine.
Assumer notre responsabilité stratégique
« Mais c’est aussi chez nous que nous devons répondre à des défis pressants. Nous devons en effet assumer désormais notre responsabilité stratégique en devenant capables de défendre l’Europe par nous-mêmes, et construire pour cela un pilier européen fort au sein de l’OTAN. Nous devons effectuer ce bond en avant dans un laps de temps très court.
« Non pas parce que nous aurions l’intention de faire la guerre, mais au contraire, pour pouvoir l’éviter en nous dotant des moyens à la fois de dissuader de manière crédible tout agresseur potentiel et de continuer à soutenir l’Ukraine au niveau indispensable pendant tout le temps nécessaire.
Pas une armée européenne, mais investir
« Cela ne signifie pas que nous serions sur le point de créer une armée européenne. La défense est et restera dans un avenir prévisible une compétence exclusive de nos États membres. Il s’agit d’abord d’investir davantage dans la défense au niveau national. En 2023, nous avons dépensé en moyenne 1,7 % de notre PIB pour la défense, ce pourcentage doit passer à plus de 2 %. Nous n’avons pas le choix si l’on considère l’ampleur des besoins tant pour soutenir l’Ukraine que pour permettre à nos États membres de reconstituer leurs stocks et d’acquérir les nouveaux équipements indispensables. Mais, surtout, il s’agit de dépenser ensemble pour combler les lacunes, éviter les doublons et accroître l’interopérabilité de nos équipements. Seuls 18 % des achats d’équipements par nos armées sont actuellement effectués en coopération. Alors que nous nous étions fixé en 2007, il y a 17 ans, un objectif de 35 %. Nous devons également faire faire un bond en avant à notre industrie de défense. Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, les armées européennes ont acheté 78 % de leurs nouveaux équipements en dehors de l’UE.
Avoir une industrie européenne de défense autonome
« Nous devons nous doter d’une industrie européenne de défense capable de répondre à nos propres besoins. Nous sommes confrontés à des défis quantitatifs mais aussi qualitatifs dans les nouvelles technologies militaires comme les drones ou l’Intelligence artificielle. Nous devons en outre développer nos capacités à répondre à des cyberattaques et à protéger nos infrastructures essentielles. L’un des principaux enseignements de la guerre contre l’Ukraine est que la supériorité technologique est essentielle. En particulier, face à un adversaire qui n’a cure des pertes humaines, y compris les siennes.
« C’est la raison pour laquelle j’ai présenté en mars, avec la Commission, la toute première stratégie industrielle européenne en matière de défense. Nous devons encourager la passation de marchés en commun, mieux garantir la sécurité de nos approvisionnements, et organiser une montée en puissance massive de cette industrie. Nous devons également rattraper notre retard en matière de nouvelles technologies militaires. Avec son pôle d’innovation, l’Agence européenne de défense continuera à jouer un rôle clé dans ces efforts.
Arrimer l’industrie ukrainienne
« Nous souhaitons également arrimer dès maintenant l’industrie ukrainienne à l’industrie de défense européenne. C’est pour cela que nous avons proposé de traiter l’Ukraine comme si elle était déjà quasiment un État membre, en lui permettant de participer à des projets d’acquisition conjointe ou de soutenir son industrie via nos instruments dédiés pour l’aider à produire davantage.
« Pour atteindre ces objectifs, nous devons investir massivement. Pour cela nous devrions modifier la politique de prêt de la Banque européenne d’investissement pour lui permettre d’investir dans le secteur de la défense et émettre une dette commune, comme nous l’avons fait avec succès pour faire face à la pandémie de Covid-19. Ces discussions n’en sont toutefois qu’à leurs débuts parmi nos États membres et il est essentiel d’obtenir l’adhésion de tous.
Un bond en avant signifie un changement des mentalités
« Ce bond en avant en matière de défense nécessite également un changement des mentalités. Des industriels de l’armement m’ont expliqué qu’ils avaient des difficultés à recruter les ingénieurs les plus brillants. De même, les investisseurs privés sont souvent dissuadés d’investir dans des entreprises du secteur de la défense. Chaque Européen doit comprendre qu’une défense efficace est la condition sine qua non de la survie de notre modèle social, environnemental et démocratique.
« Beaucoup a été fait déjà ces dernières années dans le sens d’un sursaut européen en matière de défense, mais il reste encore beaucoup plus à faire pour répondre aux menaces auxquelles nous sommes confrontés dans un environnement géopolitique qui se dégrade rapidement. »
Josep Borrell Fontelles Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-président de la Commission européenne.
(B2 à Tbilissi) Ce dimanche, 27 mai, c’était jour de la fête de l’indépendance. À Tbilissi, discours officiels, parade militaire, fête populaire et manifestations ont rythmé cette journée. Comme la rencontre de deux Géorgie, l’une ouverte sur l’Occident, l’autre plus attachée à ses traditions. Parfois les deux en même temps.
Sur la place de la Liberté, le ban et l’arrière ban du gouvernement étaient convoqués pour une longue série de discours, venant des deux principaux protagonistes du pouvoir : la présidente de la République et le gouvernement tenu par le Rêve Géorgien, qui tous deux s’opposent sur un sujet fondamental, l’Europe.
Vivre dans l’Europe
« Personne ne peut forcer la Géorgie d’aujourd’hui à vivre à nouveau avec les croyances, les dogmes et les entraves des autres, […] personne ne pourra jamais ramener la Géorgie vers le passé » a déclaré la présidente géorgienne, Salome Zurabishvili. La première « pierre angulaire de la solution », selon elle, est de sauver l’avenir européen de la Géorgie. « L’Union européenne, dans son essence et son idée, est créée pour la paix. Il n’y a pas de « parti de la guerre » en Europe », a-t-elle ajouté, faisant allusion à la propagande gouvernementale (lire aussi : [Confidentiel] La tension monte d’un cran entre Tbilissi et Bruxelles). « Aucune guerre n’a été déclenchée par l’Europe depuis sa fondation. Le véritable parti de la guerre est le seul et unique parti que nous voyons aujourd’hui dans nos territoires occupés : l’impérialisme russe. » NB : selon les propos traduit en anglais par les journalistes de Civil.ge.
Ou la tradition
Pour le Premier ministre Irakli Kobakhidze, la réalité est toute autre, plus traditionnelle. « La Géorgie s’est engagée sur ce qu’on appelle le « Chemin de Moïse », qui [la] mènera sûrement à la « Terre promise ». Une « Géorgie unie et forte avec ses frères et sœurs abkhazes et ossètes d’ici 2030, lorsque la Géorgie deviendra un membre à part entière de la famille européenne. […] Une Géorgie unie et forte, qui prendra la place qui lui revient dans la famille européenne commune avec souveraineté, dignité et valeurs. » Cette souveraineté a connu « des atteintes nombreuses, notamment ces quatre dernières années, pour la miner ».
Une parade limitée
Des discours clôturés par des chants traditionnels, l’hymne national et une parade militaire. Parade quelque peu limitée, à l’image de la limite des forces de défense géorgiennes. Quelques centaines d’hommes de l’infanterie et de la garde nationale, restés stoïques durant plus d’une heure, ont défilé devant la tribune officielle, ont fait à moitié le tour de la place, avant de se disperser. En l’air, une dizaine d’hélicoptères portant le drapeau géorgien suivis d’avions — les L39 donnés par les Tchèques — ont fermé la marche. La cérémonie officielle terminée, pouvait commencer la fête populaire.
Les activistes tenus à l’œil
Durant toute la cérémonie, la surveillance était au maximum afin que les étudiants et autres manifestants, tentés de venir troubler le bon déroulement du cérémonial, se tiennent cois. Outre les policiers en uniforme, on trouvait par groupes de trois ou quatre, tous les vingt mètres environ, des policiers en civil surveillant la population, prêts à intervenir le cas échéant. Assez reconnaissables, par leur air complètement détachés à l’égard de la cérémonie qui se déroulait, mais au contraire très attentifs à tout mouvement dans la foule. Une jeune activiste un peu trop bruyante s’est ainsi faite rapidement expulsée et amenée à l’écart par des policiers. Les quelques sifflets des opposants ne sont pas arrivées jusqu’à la tribune, hors de portée de la foule. Également couverts par la sono, puissante, mise en œuvre.
Expulsion d’une jeune activiste de la foule (© NGV / B2)Quelques moments d’humour
Les tensions n’ont pas empêché quelques rires ou des joies. Telle cette patrouille de policiers se voulant discrets avec leur chien qui se sont faits prendre à partie par… un chien errant (nombreux à Tbilissi) aboyant et les forçant à accélérer le pas. Non sans quelques éclats de rires et applaudissement des jeunes présents sur place. Ou sitôt la cérémonie terminée, cette déclaration de mariage d’un jeune militaire qui a fait monter sa promise sur son véhicule blindé, un gros bouquet de roses rouges à la main, pour lui déclarer sa flamme. Sous les applaudissements de ses amis, sa famille et des anonymes. Applaudissements plus nourris que pour les discours officiels, écoutés patiemment, mais sans émotion réelle. Si ce n’est la claque des Jeunes du Rêve géorgien, le parti au pouvoir, qui ont rythmé certains des points du discours de leurs applaudissements, bien déclenchés sur commande, ou ont sifflé la présidente.
Les deux Géorgie
Sitôt la cérémonie terminée, s’est ouvert sur l’avenue Rustavelli, une fête plus populaire avec des stands divers et variés : barbes à papa, concours de bras de fer, bières, drapeaux, jeux pour enfants… Tout était réuni pour une fête populaire. Deux sonos puissantes installées face au Parlement géorgien ont transformé la rue en un petit dance floor, où quelques jeunes ados ou les moins jeunes se sont donnés à cœur joie. Un peu plus loin, sur l’avenue Chevarnadze, au Vake Park se rassemblent des milliers de manifestants, beaucoup de jeunes encore, pour une nouvelle marche contre la position du gouvernement sur la loi de transparence, jusqu’à la place de la Liberté, lieu de croisement de toutes les Géorgie.
Une opposition réunie et un gouvernement technique
La présidente Zourabichvili a demandé aux partis d’opposition de se réunir et signer une « Charte géorgienne », s’engageant à soutenir ses nominations pour un nouveau gouvernement technique après les élections en octobre. Objectif : faire tomber le gouvernement du Rêve géorgien et mener des réformes pro-européennes. Un vrai pari. La révolution géorgienne n’est pas terminée.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : [Analyse] Pourquoi le gouvernement géorgien prend le large de l’Europe ?
(B2, à Tbilissi) Une nouvelle manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes vendredi (24 mai). Le cortège parti de la place de la liberté, lieu central de Tbilissi, s’est allongé jusqu’au ministère de l’Intérieur, sévèrement gardé par les forces de maintien de l’ordre.
Avec une volonté : dénoncer la loi sur la transparence étrangère que le parti au pouvoir, Le Rêve géorgien, veut imposer, mais dénoncer, aussi, la brutalité policière, les intimidations diverses que subissent les ONG ou les jeunes manifestants. Certains ont reçu des amendes importantes, équivalents à plus de deux mois de salaires ! Un montant dissuasif
Les jeunes, les étudiants, les professeurs, les artistes étaient nombreux dans le cortège, très bon enfant. Des sifflets pour siffler le régime. Un groupe de tambours pour rythmer la marche. Même les chiens, errants, étaient de sortie.
Les manifestants étaient nombreux (on peut l’estimer à plusieurs milliers de personnes, environ 10-15.000). Mais la manifestation n’était pas massive, même si les images photographiées (surtout la nuit) peuvent donner une impression de masse. Le cortège n’a pas ainsi atteint l’intensité des précédentes démonstrations. De fait, seule une partie de la société civile continue de s’opposer activement à la loi. Le reste vaquait à ses occupations quotidiennes d’un vendredi soir. C’est sans doute le pari du pouvoir : miser sur l’usure et minoriser le mouvement
Tout le long du cortège, peu de présence de la police. Les quelque policiers en uniforme, au besoin avec des véhicules, étaient davantage là, pour fluidifier la circulation nombreuse à cette heure de pointe dans la capitale géorgienne. Il ne faut pas s’y tromper cependant. De nombreux policiers, en civil, un peu reconnaissables tout de même…, suivaient et surveillaient de près les manifestants.
Nombre de manifestants arboraient drapeaux et signes géorgiens, certains quelques drapeaux européens, mais surtout nombre de drapeaux des USA ont fait leur apparition. Une manière pour les manifestants de célébrer la mise en place annoncée de sanctions par le secrétaire d’État US, Anthony Blinken.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Le cargo Basilisk, attaqué par des pirates dans le bassin somalien, jeudi 23 mai, a retrouvé la liberté de ses mouvements le lendemain. L’intervention d’une navire européen a accéléré le processus.
Battant pavillon libérien, et propriété d’une compagnie suisse, le navire marchand a été attaqué par un groupe de pirates, répartis à bord de deux skiffs. L’incident a eu lieu à environ 380 milles marins à l’est de Mogadiscio, en plein Océan indien : très exactement à 01°16 Sud et 051°07 Est, entre la côte somalienne et les Seychelles, alors que le Basilisk remontait vers le nord, vers Jebel Alil, aux Émirats arabes unis.
Un des navires de guerre de l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, à proximité, s’est rapproché très vite, prêt à réagir au besoin. La frégate espagnole Canarias, de retour des Seychelles (lire : les six pirates arrêtés remis aux Seychelles) est arrivé sur zone jeudi soir. Les militaires sont montés à bord, de nuit, se laissant glisser le long de cordes depuis l’hélicoptère (selon la technique fast-rope). Les pirates avaient déjà quitté le bord avant leur arrivée, ont confirmé des sources maritimes à B2.
L’équipage est libre, sain et sauf. À une exception. « Lors de l’attaque des pirates, un des membres de l’équipage a été blessé. Il est dans un état stable et a reçu des soins médicaux à bord par l’équipe médicale de bord », indique l’opération. Propriété d’un armateur suisse, localisé à Berne, le navire est géré par une société allemande, Minmarine Shipmanagement. Il venait de Mindelo, au Cap Vert.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Plusieurs attaques de pirates, parfois couronnées de succès, se sont succédé dans l’Océan indien et au large de la Somalie depuis six mois. Et le risque pourrait augmenter dans les mois qui suivent avertissent les responsables de l’opération maritime européenne anti-piraterie.
La fin de la période des moussons = risque redoublé d’attaque
Depuis fin novembre 2023, de multiples incidents de piraterie et de détournements ont eu lieu dans le bassin somalien. Récemment, il y a eu une « augmentation notable des événements signalés ». Et les attaques de piraterie au large des côtes somaliennes pourraient connaitre une embellie avec l’amélioration de la météo. La « fin de la période de mousson pourrait faciliter davantage les activités de piraterie dans la région » avertit le dernier bulletin maritime d’analyse des menaces de l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta.
Un risque sérieux
La possibilité d’attaques dans le Golfe d’Aden « ne peut être écartée, principalement dans la partie Est », indique ce bulletin maritime. La menace est aujourd’hui considérée comme « modérée ». Mais elle doit être très sérieusement prise en compte par les navires marchands qui doivent redoubler d’attention dans l’Océan indien et le golfe d’Aden « en particulier ceux se trouvant à moins de 700 milles marins de la côte somalienne ».
Au moins deux groupes pirates
Au moins deux groupes d’action pirates (PAG) sont en ce moment à l’œuvre au large des côtes somaliennes, dans la zone autour de l’île de Socotra (Yémen) et à 500 milles nautiques à l’est de cette île dans la mer d’Arabie. Un boutre iranien, le Al Fajr 2, a été attaqué le 13 mai ; les pirates prenant du carburant et des marchandises avant de fuir la zone en libérant le boutre. Or, il y a souvent des « attaques notables contre des navires marchands dans les douze jours qui suivent les rapports de détournements de boutres ».
Six à sept boutres aux mains des pirates
Ils disposent d’un certain nombre de boutres (ou dhows), qui peuvent leur servir de bateaux-mères. Au moins « 18 boutres en effet ont été détournés ». Certains ont été libérés. Mais « six à sept d’entre eux pourraient encore être entre les mains des pirates ». Les informations sur ces navires sont parcellaires.
Plusieurs camps pirates sur la côte somalienne
L’opération dispose aussi d’informations plus précises en revanche sur les bases pirates en Somalie. Plusieurs camps possibles ont ainsi été identifiés sur les côtes somaliennes « entre Xaafuun et le village de Garacad, avec un point chaud au nord d’Eyl ». Là où le MV Ruen et le MV Abdullah piratés ont été « retenus au mouillage depuis plusieurs semaines ».
Le mode opératoire des pirates
La stratégie typique des pirates implique la saisie et le détournement d’un boutre, qui est ensuite utilisé comme navire-mère. Celui-ci « se fonde ensuite dans le trafic habituel et déploie des skiffs », chacun transportant plusieurs individus armés, doté de moteurs souvent assez puissants. Cette tactique — bateau-mère + skiffs — permet d’attaquer les navires jusqu’à des distances parfois très éloignées des côtes somaliennes. Ils peuvent ainsi « naviguer jusqu’à 600 milles marins ou plus, au large de la côte est de la Somalie ».
Sans réponse ferme d’un navire, les pirates passent à l’assaut
« Si le navire ciblé ne peut pas repousser l’attaque, les pirates peuvent choisir de monter à bord du navire » avertissent les militaires européens. « Une fois qu’un navire est saisi, il est très probablement emmené sur la côte somalienne et y est retenu pendant les négociations pour obtenir une rançon. »
Attention aux rançons, un cercle vicieux peut se créer
Le récent détournement du MV Abdullah s’est ainsi terminé par la libération du navire contre une rançon. Le paiement de rançons pourrait « créer une nouvelle vague de détournements de boutres qui, à leur tour, créeraient de futures attaques de skiffs sur des navires marchands », avertit Atalanta. Le risque d’un nouveau cercle vicieux permettant la renaissance d’une piraterie bien active est donc à prendre au sérieux.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Au bilan, plusieurs attaques ces derniers mois
Trois navires marchands ont été attaqués, dont l’un est resté sous contrôle pirate pendant près d’un mois : le MV Abdullah, capturé le 12 mars, n’a été libéré que le 14 avril. Trois autres navires ont signalé des approches suspectes autour de Socotra et à l’est de l’île en mer d’Arabie.
Une attaque de piraterie a échoué, le 10 mai, contre le Chrystal Arctic, à 100 nautiques au nord de Bossaso (lire : [Actualité] Une attaque pirate au large de la Somalie échoue. Pirates blessés et arrêtés v3).
Un porte-containers, le MV Propel Progress, battant pavillon panaméen, a signalé une approche suspecte, lundi (13 mai), près des côtes somaliennes, au sud-est de Mogadiscio. NB : il est arrivé sain et sauf à Kismayo en Somalie le 15 mai.
(B2) L’opération maritime européenne entre mer Rouge et golfe d’Aden, vient de publier son bilan au bout de trois mois d’action contre les missiles et drones des Houthis yéménites.
En tout, plus de 120 navires marchands de toutes sortes (porte-containers, cargos, tankers) ont été protégés lors du passage du détroit de Bab-el-Mandeb. Douze drones aériens (UAV) et un drone maritime de surface (USV) ont été détruits. Et quatre missiles balistiques ont été interceptés.
La dernière attaque a été contrée, le 6 mai, par la frégate italienne ITS Fasan. Alors qu’elle assurait la protection rapprochée d’un navire marchand dans le golfe d’Aden, elle a repoussé les attaques de drones des Houthis au Yémen et abattu un drone, au sud-est d’Aden (Yémen), à 11°40 nautiques Nord et 045°44 Est.
L’opération EUNAVFOR Aspides compte près de 1000 marins et officiers, répartis dans cinq navires :
— Le navire néerlandais de soutien et de ravitaillement HNLMS Karel Doorman (A-833), vient d’arriver sur zone, il y a quelques jours, après un passage par la base maritime de l’OTAN en Grèce, à Souda, pour escale et entraînement. Le retard aura été finalement plus léger qu’annoncé (lire : [Actualité] Relève en mer Rouge pour l’opération Aspides). Il vient s’ajouter aux quatre frégates déjà présentes.
— la frégate italienne ITS Virginio Fasan (F-591), une frégate multi-missions de type FREMM, qui sert de navire amiral ;
— la frégate française Lorraine (D-657), également frégate multi-missions de type FREMM ;
— la frégate grecque Hydra (F-452), sur place depuis le début de l’opération ;
— la frégate belge Louise-Marie (F-931).
Les Houthis maintiennent cependant un rythme assez régulier d’attaque. La dernière en date ayant touché, de façon assez divine, un pétrolier grec transportant du brut de Russie vers la Chine (lire : [Actualité] Un pétrolier grec venant de Russie atteint par un missile des Houthis).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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